Note du groupe de travail relatif à la scolarisation des ... - Foyer

est obligée de développer des mesures locales. Pour les familles qui sont sur le
territoire Belge, il existe des droits à respecter (enseignement, santé etc).
Pour éviter un phénomène d’aspiration, il est également nécessaire de mettre l’accent
sur les devoirs et les efforts nécessaires pour s’intégrer dans la société Belge.
Scolarisation : situation à Bruxelles
Tant les écoles qu’un bon nombre d’acteurs sociaux constatent une problématique
d’irrégularité et d’absentéisme scolaire explicite pour un nombre important
d’enfants Roms.
Il faut tout d’abord relever que ces familles sont confrontées à plusieurs obstacles qui
les handicapent pour scolariser leurs enfants. Plusieurs études ont confirmé cet état de
fait 1 .
- Leur situation de séjour souvent précaire les place dans une situation peu
stable par rapport au logement, sur le plan financier, de la santé, etc. Dans cette
situation de survie, les Roms vivent une logique de court terme, qui est difficilement
conciliable au projet de l’enseignement, basé quant à lui sur le long terme.
- Les Roms qui arrivent ont généralement un faible degré de scolarisation. Ce
retard d’apprentissage et la différence d’âge qu’il engendre par rapport aux autres
élèves de la classe, sont démotivantes pour la suite du parcours scolaire.
- Du fait de la pauvreté, des discriminations et du racisme que les Roms ont pu
rencontrer au cours de leur vie dans leur pays d’origine, leur seule perspective de
scolarisation se concrétisait souvent dans des écoles ghettos. Beaucoup d’entre eux
ont gardé une expérience négative de l’école. La plupart des Roms n’ont jamais
perçu les apports de l’enseignement.
- Les parents témoignent souvent d’un manque d’intérêt pour la scolarité de
leurs enfants, à plus forte raison lorsqu’ils sont issus d’un milieu traditionnel et/ou
qu’ils sont eux-mêmes analphabètes.
- Des obstacles culturels se posent également vis-à-vis de l’école. De nombreux
parents optent pour l’éducation en famille : le fait d’apprendre trop de choses et de
se conformer aux valeurs et normes des « non-Roms » peut être considéré comme
une menace à l’égard de leur propre identité culturelle.
Ces obstacles peuvent être à l’origine du décrochage ou de résultats scolaires faibles.
Dans des écoles secondaires on trouve d’ailleurs relativement peu de jeunes Roms.
La facilitation de la mobilité au sein de l’Europe engendre la possibilité, notamment
pour des familles avec enfants, de séjourner en Belgique pour une courte période et d’y
exercer des activités lucratives. Beaucoup de ces enfants ne sont dès lors pas
scolarisés et se retrouvent dans des milieux les amenant parfois à la mendicité ou
encore à la délinquance. Il n’existe aucun suivi systématisé de ces enfants et de ces
jeunes.
Les intérêts en présence ne visent pas uniquement les Roms. Il est également de
l’intérêt de toute la société d’assurer le suivi et de veiller à la bonne intégration des
Roms. Lors d’une conférence récente à Budapest organisée par le Roma Education
Fund 2 il était relevé qu’investir dans la scolarisation des Roms a du sens
politique et économique 3 . Une personne sans scolarisation ne contribue pas
1 ‘Les Roms de Bruxelles’, Foyer, Bruxelles, 2004
Carpentier, S., en Van Houcke, F., ‘Recherche pilote sur la sensibilisation des autorités publiques à la
Communauté Rom et sur l’intégration scolaire des enfants Roms’, CODE, Bruxelles, 2004.
Ce document est disponible sur le site http://www.lacode.be
2 REF: fonds initié par le programme du Roma Inclusion Decade
3 Conferentie REF Boedapest, Eindverslag, Koning Boudewijn Stichting, april 2007