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Pathologie rhino-sinusienne aiguë

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INFECTIONS NASO-SINUSIENNES DE L'ADULTE<br />

Voir en fin de chapitre, les notes suivantes<br />

POLYPOSE NASO-SINUSIENNE<br />

NARES : Non Allergic Rhinitis with Eosinophilic Syndrome<br />

L'OBSTRUCTION NASALE<br />

<strong>Pathologie</strong> <strong>rhino</strong>-<strong>sinusienne</strong> <strong>aiguë</strong><br />

Rhinite <strong>aiguë</strong>s<br />

Sont traitées avec les <strong>rhino</strong>pharyngites <strong>aiguë</strong>s.<br />

Sinusites <strong>aiguë</strong>s<br />

Recommandations de L'AFSSAPS pour les enfants (résumé) et les adultes (résumé).<br />

Le modèle de description sera le tableau d'une sinusite maxillaire <strong>aiguë</strong> purulente de<br />

l'adulte. La pathologie <strong>rhino</strong>-<strong>sinusienne</strong> de l'enfant se résume essentiellement aux<br />

<strong>rhino</strong>pharyngites et aux ethmoïdites. Les <strong>rhino</strong>sinusites maxillaires <strong>aiguë</strong>s de l'enfant<br />

ne sont pas à proprement parler des <strong>rhino</strong>sinusites dans la mesure où le sinus<br />

maxillaire ne s''individualise pas avant l'âge de 6 à 8 ans (développement des sinus).<br />

Les sinus se développent progressivement à partir de la cavité nasale lors de la<br />

croissance<br />

Le diagnostic est essentiellement clinique. La difficulté est d'éviter de porter le<br />

diagnostic de sinusite par excès devant une <strong>rhino</strong>sinusite <strong>aiguë</strong> virale contemporaine<br />

d'une <strong>rhino</strong>pharyngite.<br />

Au cours d'une <strong>rhino</strong>pharyngite banale, l'aspect puriforme de la <strong>rhino</strong>rrhée est habituel<br />

pendant quelques jours et ne correspond pas systématiquement à une surinfection<br />

bactérienne. De même des sinusalgies lors des premiers jours d'une <strong>rhino</strong>pharyngite<br />

correspondent à une congestion bénigne d'origine virale des cavités <strong>sinusienne</strong>s<br />

(<strong>rhino</strong>sinusite <strong>aiguë</strong> congestive), et sont le plus souvent spontanément résolutives.<br />

a) Définition<br />

Inflammation infectieuse ou non, <strong>aiguë</strong> ou chronique de la muqueuse d'une ou<br />

plusieurs cavités <strong>sinusienne</strong>s.<br />

Les sinus paranasaux sont des cavités aérées, creusées dans le massif facial, tapissées<br />

par une expansion de la muqueuse respiratoire et s'ouvrant pour la plupart (sinus<br />

maxillaire, sinus frontal, sinus ethmoïdal antérieur), dans le méat moyen, espace


compris entre le cornet moyen en dedans et la paroi interne du sinus maxillaire en<br />

dehors par des orifices étroits chez l'adulte (ostium).<br />

Ils se développent progressivement avec l'âge : ethmoïde présent à la naissance, sinus<br />

maxillaire apparaissant à partir de 3 ans, sinus frontal après 7 ans (il convient d'en tenir<br />

compte dans l'interprétation des clichés radiologiques : à chaque âge, sa sinusite !).<br />

De l'entité anatomique dépend l'entité pathologique <strong>rhino</strong>-sinuso-bronchique._La<br />

symptomatologie <strong>aiguë</strong> est liée à l'importance de la rétention intra-<strong>sinusienne</strong> :<br />

- Si l'ostium est bloqué :<br />

o La douleur est vive, majorée à la pression en regard de la cavité<br />

<strong>sinusienne</strong> infectée,<br />

o la <strong>rhino</strong>rrhée est peu abondante.<br />

- Si l'ostium est libre<br />

o la <strong>rhino</strong>rrhée est importante (purulente, antérieure et/ou postérieure,<br />

souvent unilatérale),<br />

o le patient ne ressent qu'une simple pesanteur.<br />

Les germes responsables sont le pneumocoque, le streptocoque, l'hémophilus<br />

influenzae, Moraxella catarrhalis et le staphylocoque. L'infection des sinus se produit<br />

par :<br />

- Voie nasale : sinusite <strong>rhino</strong>gène à la suite d'une rhinite purulente, d'un bain en<br />

piscine ou d'un barotraumatisme. L'importance de la symptomatologie dépend<br />

de la virulence du germe et de la perméabilité ostiale.<br />

- Propagation d'une infection dentaire : les germes anaérobies sont alors<br />

fréquemment retrouvés. Les sinusites frontales et les autres localisations plus<br />

rares (ethmoïdale, sphénoïdale) ne doivent pas être méconnues du fait d'un<br />

risque plus élevé de complications.<br />

b) Interrogatoire<br />

La sinusite <strong>aiguë</strong> associe :<br />

- une douleur unilatérale de la face, périorbitaire, pulsatile, accrue par l'effort et<br />

le procubitus (syndrome douloureux postural), à prédominance vespérale.<br />

- une obstruction nasale et un mouchage épais muco-purulent, parfois strié de<br />

sang, homolatéral, pouvant être associé à un fébricule.<br />

c) Examen clinique


La <strong>rhino</strong>scopie antérieure découvre du pus dans le méat moyen, éventuellement ceci<br />

ne peut être vu qu'après la rétraction de la muqueuse par des vasoconstricteurs locaux.<br />

Ceci constitue le signe de quasi certitude. Du pus peut être également découvert en<br />

<strong>rhino</strong>scopie postérieure.<br />

Des signes cliniques faisant suspecter une sinusite compliquée (syndrome méningé,<br />

exophtalmie, oedème palpébral, troubles de la mobilité oculaire, douleurs<br />

insomniantes) impose l'hospitalisation, les prélèvements bactériologiques et<br />

l'antibiothérapie parentérale.<br />

d) Diagnostic<br />

Un tel tableau est suffisamment évocateur, mais bien souvent tous ces éléments n'étant<br />

pas réunis, des critères ont du être définis._Les arguments en faveur d'une surinfection<br />

bactérienne responsable de sinusite <strong>aiguë</strong> maxillaire purulente sont :<br />

a- la présence d'au moins 2 des 3 critères majeurs suivants :<br />

- la persistance et même l'augmentation des douleurs <strong>sinusienne</strong>s infra-orbitaires,<br />

n'ayant pas régressé malgré un traitement symptomatique (antalgique,<br />

antipyrétique, décongestionnant) pris pendant au moins 48 heures<br />

- le type de la douleur :<br />

o son caractère unilatéral,<br />

o et/ou son augmentation quand la tête est penchée en avant,<br />

o et/ou son caractère pulsatile,<br />

o et/ou son acmé en fin d'après-midi et la nuit ;<br />

- l'augmentation de la <strong>rhino</strong>rrhée et l'augmentation de la purulence de la<br />

<strong>rhino</strong>rrhée. Ce signe a d'autant plus de valeur qu'il devient unilatéral.<br />

b- les critères mineurs sont :<br />

- la persistance de la fièvre, au delà du 3ème jour d'évolution,<br />

- l'obstruction nasale,<br />

- les éternuements,<br />

- la gêne pharyngée,<br />

- la toux<br />

o s'ils persistent au-delà des quelques jours d'évolution habituelle de la<br />

<strong>rhino</strong>pharyngite<br />

o S'ils sont associés aux signes précédents, ils renforcent la suspicion<br />

diagnostique.<br />

La radiographie n'est pas indiquée si la présomption clinique est forte. Elle est utile en<br />

cas de doute diagnostique ou en cas d'échec d'une première antibiothérapie.<br />

La TDM des sinus n'est pas indiquée sauf en cas de suspicion de sinusite sphénoïdale<br />

ou de sinusite compliquée, notamment frontale.<br />

Dans le cas particulier d'une sinusite maxillaire unilatérale sans contexte de rhinite,<br />

l'origine dentaire devra être recherchée au moyen d'une radiographie ciblée.<br />

Exemple de sinusite<br />

maxillaire gauche<br />

visible sur radiographie<br />

de Blondeau


e) Formes cliniques<br />

- anatomiques :<br />

o maxillaires (la plus fréquente),<br />

o frontales,<br />

o ethmoïdo-frontales (il n'y a pas de parallélisme entre la localisation de la<br />

douleur et le sinus incriminé),<br />

o sphénoïdale de siège douloureux plus aléatoire (céphalées occipitales, du<br />

vertex ou frontales).<br />

- évolutives :<br />

o Formes récidivantes : rechercher une cause dentaire ou une déviation<br />

septale<br />

o Sinusite bloquée maxillaire: douleur atroce nécessitant une ponction du<br />

sinus maxillaire par voie du méat inférieur ou sinusite bloquée frontale<br />

(exceptionnelle) nécessitant une ponction par voie frontale antérieure<br />

(clou de Lemoine).<br />

o Complications oculo-orbitaire ou céphaloméningée (par exemple<br />

thrombophlébite du sinus caverneux) : très rares mais gravissimes<br />

Exemple de collection orbitaire compliquant une sinusite frontale


Traitement<br />

Il associe l'antibiothérapie à la décongestion nasale permettant l'ouverture ostiale. Il est<br />

du ressort du médecin généraliste._En cas de sinusite récidivante, il faut traiter la<br />

cause : dent ou déviation septale.<br />

INDICATION DE L'ANTIBIOTHÉRAPIE<br />

- Sinusite maxillaire <strong>aiguë</strong> purulente<br />

o Lorsque le diagnostic de sinusite maxillaire <strong>aiguë</strong> purulente est établi sur<br />

les critères définis ci-dessus, une antibiothérapie est indiquée.<br />

o L'antibiothérapie n'est pas indiquée d'emblée lorsque les symptômes<br />

<strong>rhino</strong>logiques restent diffus, bilatéraux, d'intensité modérée, dominés par<br />

une congestion avec <strong>rhino</strong>rrhée séreuse ou puriforme banale, survenant<br />

dans un contexte épidémique. Dans ce cas, une réévaluation est<br />

nécessaire en cas de persistance anormale ou d'aggravation de la<br />

symptomatologie sous traitement symptomatique.<br />

o L'antibiothérapie est indiquée en cas d'échec d'un traitement<br />

symptomatique initial ou en cas de complications.<br />

o Elle est également indiquée dans le cas particulier d'une sinusite<br />

maxillaire unilatérale associée à une infection dentaire manifeste<br />

homolatérale de l'arc dentaire supérieur.<br />

- Autres sinusites<br />

o L'antibiothérapie est indiquée sans réserve en cas de sinusite frontale,<br />

ethmoïdale, sphénoïdale.<br />

ANTIBIOTHÉRAPIE RECOMMANDÉE ET DURÉE DE TRAITEMENT<br />

Les principales bactéries impliquées dans les sinusites sont Haemophilus influenzae et<br />

Streptococcus pneumoniae avec une forte proportion de souches résistantes aux<br />

antibiotiques. En considérant les AMM et l'évolution des résistances bactériennes,<br />

l'antibiothérapie de première intention comporte l'un des antibiotiques suivants,<br />

administré par voie orale :<br />

- l'association amoxicilline-acide clavulanique (par exemple Augmentin®,<br />

recommandé également chez l'enfant à 80 mg/Kg/j en 3 prises).<br />

- les céphalosporines orales de deuxième génération (céfuroxime-axétil : par<br />

exemple Zinnat®) et certaines céphalosporines orales de troisième génération<br />

(cefpodoxime-proxétil : par exemple Orelox®, recommandé également chez<br />

l'enfant à 8mg/kg/j en 2 prises, céfotiam-hexétil : par exemple Texodil®).<br />

- la pristinamycine (par exemple Pyostacine®), notamment en cas d'allergie aux<br />

b-lactamines.<br />

- la télithromycine (par exemple Ketek®) peut être proposé en alternative.<br />

- Les fluoroquinolones actives sur le pneumocoque (lévofloxacine : par exemple<br />

Tavanic®, moxifloxacine : par exemple Izilox®) doivent être réservées aux<br />

situations cliniques les plus sévères et susceptibles de complications graves<br />

telles que les sinusites frontales, sphénoïdales ou en cas d'échec d'une première<br />

antibiothérapie dans les sinusites maxillaires, après documentation<br />

bactériologique et/ou radiologique.


La durée du traitement des sinusites maxillaires <strong>aiguë</strong>s purulentes est<br />

classiquement de 7 à 10 jours.<br />

- Le cefuroxime-axétil (par exemple Zinnat®), le cefpodoxime-proxétil (par<br />

exemple Orelox®) et la télithromycine (par exemple Ketek®) ont démontré leur<br />

efficacité en traitement de 5 jours, de même, que la pristinamycine en 4 jours.<br />

Dans cette pathologie, l'utilité des anti-inflammatoires non stéroïdiens à doses antiinflammatoires<br />

n'est pas démontrée.<br />

Les corticoïdes peuvent être utiles en cure courte, en traitement adjuvant à une<br />

antibiothérapie efficace dans les sinusites <strong>aiguë</strong>s hyperalgiques.<br />

Tableau récapitulatif<br />

<strong>Pathologie</strong>s <strong>rhino</strong>-<strong>sinusienne</strong>s chroniques<br />

INTRODUCTION - RAPPELS ANATOMIQUES<br />

Les maladies <strong>rhino</strong><strong>sinusienne</strong>s chroniques sont classées grâce à 2 examens<br />

complémentaires :<br />

- La TDM des sinus<br />

- l'endoscopie naso-<strong>sinusienne</strong>


Grâce à ces deux examens, on peut isoler un grand nombre de maladies,<br />

différentes les unes des autres, nécessitant un traitement spécifique.<br />

La pathologie <strong>rhino</strong><strong>sinusienne</strong> chronique est très fréquente.<br />

La nécessité d'un diagnostic précis est indispensable à un traitement efficace<br />

Massif facial : coupe coronale.<br />

1) Cornet inférieur<br />

2) Cornet moyen<br />

3) Région du méat moyen avec le processus<br />

unciforme et l'ostium du sinus maxillaire<br />

Massif facial : coupe axiale._1) Sinus maxillaire_2) Paroi intersinusonasale_3)<br />

Septum nasal


Massif facial : coupe axiale passant par l'ethmoïde. _1) Cellules ethmoïdales_2)<br />

Sinus sphénoïdal


Massif facial : coupe axiale passant par le sinus frontal._1) Paroi antérieure_2)<br />

Paroi postérieure<br />

I- CLASSIFICATION DES PATHOLOGIES RHINOSINUSIENNES<br />

CHRONIQUES<br />

Il existe deux grands groupes de maladies :<br />

- les maladies de la muqueuse des fosses nasales (rhinites)<br />

- les maladies des sinus para-nasaux (sinusites)<br />

· LES RHINITES CHRONIQUES<br />

Les sinus sont sains. La TDM est normale. On distingue rhinites chroniques avec ou<br />

sans terrain atopique en fonction des résultats des tests allergologiques.<br />

· LES SINUSITES<br />

- les sinusites limitées topographiquement (blocage des voies de drainage des<br />

sinus) :<br />

o sinusites antérieures de la face : sinus maxillaire, ethmoïdal antérieur,<br />

sinus frontal<br />

o sinusites postérieures de la face : sinus sphénoïdal, sinus ethmoïdal<br />

postérieur (rares)<br />

- les sinusites par atteinte de la muqueuse <strong>sinusienne</strong>


o ces sinusites sont diffuses, symétriques et ne respectent pas les voies de<br />

drainage (atteinte antérieure et postérieure). L'exemple le plus typique<br />

est la polypose endo<strong>sinusienne</strong>.<br />

II- DIAGNOSTIC DE RHINOSINUSITES CHRONIQUE<br />

Signes cliniques<br />

- obstruction nasale<br />

- <strong>rhino</strong>rrhée antérieure et postérieure<br />

- crise d'éternuements<br />

- douleurs et pesanteurs de la face<br />

- troubles de l'odorat<br />

Eléments orientant le diagnostic :<br />

- Une douleur importante oriente vers une sinusite antérieure de la face.<br />

- Un trouble de l'odorat :<br />

une anosmie (et donc souvent une agueusie) oriente vers une pan-sinusite<br />

bilatérale et symétrique (en particulier une polypose endo-<strong>sinusienne</strong>)<br />

une cacosmie (impression de puanteur dans les fosses nasales) est présente<br />

dans 25% des sinusites antérieures et pratiquement pas dans les autres<br />

maladies.<br />

Trois éléments sont importants pour arriver à un diagnostic :<br />

- l'examen clinique : la sémiologie, l'examen des fosses nasales<br />

- la tomodensitométrie des sinus (les clichés standards de la face n'ont aucune<br />

raison d'être dans ce cadre)<br />

- éventuellement un test de dépistage de l'allergie (Phadiatop®)<br />

La TDM est un examen essentiel<br />

- Si la TDM est strictement normale, il n'y a pas de sinusite : les symptômes sont<br />

alors rapportés à une rhinite chronique.<br />

- Si la TDM des sinus est anormale : il faut rapporter cette anomalie aux<br />

symptômes constatés (certaines anomalies ne sont pas à prendre en compte).<br />

On peut faire le diagnostic de sinusite chronique :<br />

o antérieure de la face


La TDM<br />

o pan-sinusite bilatérale et symétrique (dont la plus typique est la polypose<br />

endo<strong>sinusienne</strong>).<br />

Cette distinction est importante car les traitements sont radicalement<br />

différents.<br />

La TDM sert au diagnostic mais jamais à la surveillance de l'efficacité d'un<br />

traitement. Il est donc inutile de répéter cet examen. La surveillance se fera<br />

sur l'analyse de la sémiologie.<br />

- doit comporter des coupes axiales, sagittales et coronales (sur une seule coupe<br />

on ne peut pas faire de diagnostic topographique)<br />

- doit être réalisé sans injection (les TDM de la face avec injection sont réservés<br />

aux pathologies tumorales).<br />

- doit être demandé à distance de toute poussée <strong>aiguë</strong> et à distance de tout<br />

traitement : un à deux mois après l'épisode <strong>aiguë</strong> et un à deux mois après une<br />

prise de traitement (cortisone) : c'est à dire dans une période où il ne va pas trop<br />

mal ni trop bien.<br />

- certaines anomalies sont fréquemment retrouvées :<br />

o une déviation de cloison nasale<br />

o la présence de polypes (opacité des bas-fonds des sinus maxillaires),<br />

présents chez près de 30% des patients, est à négliger dans 99% des cas,<br />

car cette anomalie des bas-fonds des sinus maxillaires est en rapport le<br />

plus souvent avec une pathologie apicale dentaire (pré-molaire ou<br />

molaire) ancienne. Ces polypes ou pseudokystes n'ont aucun pouvoir<br />

pathogène ni aucune valeur sémiologique.<br />

- une variante anatomique fréquente (20% des TDM) est la concha bullosa :<br />

pneumatisation du cornet moyen qui prend un aspect bulleux. Cette variante<br />

anatomique est plus fréquente avec l'âge.<br />

III- LES RHINITES CHRONIQUES<br />

1- DIAGNOSTIC<br />

Aucun élément sémiologique ne permet de faire le diagnostic de rhinite chronique.<br />

Les symptômes rencontrés sont :


- l'obstruction nasale<br />

- la <strong>rhino</strong>rrhée antérieure et postérieure<br />

- la présence d'éternuements<br />

- les pesanteurs de la face<br />

- Les douleurs violentes de la face sont rares. Les troubles majeurs de l'odorat<br />

sont exceptionnels<br />

Le diagnostic est donc un diagnostic d'élimination, et pour cela, il faut être sûr que<br />

le sinus soit sain, donc si la TDM est normale. La TDM doit donc être fait en<br />

période standard et non après une grosse crise de surinfection.<br />

2- FORMES CLINIQUES<br />

Rhinites chroniques sans terrain atopique<br />

Les rhinites par hyperactivité non allergique : la rhinite<br />

hypertrophique (groupe disparate ayant en commun une hypertrophie<br />

permanente de la muqueuse nasale. Tabac, alcool, utilisation prolongée<br />

de vasoconstricteurs locaux, atmosphère polluée peuvent la favoriser).<br />

La rhinite non allergique à éosinophile (NARES) : caractérisée par une<br />

augmentation locale des éosinophiles, répondant bien à la corticothérapie<br />

locale (cf. plus bas)<br />

Les rhinites chroniques croûteuses<br />

Causes locales :<br />

ozène ou rhinite atrophique croûteuse. Elle est la plus typique<br />

mais elle est actuellement très rare. Elle se manifeste<br />

par une fétidité de l'écoulement nasal bilatéral, un aspect<br />

verdâtre de moules croûteux endonasaux, et une anosmie.<br />

Le traitement peut être médical dans les formes légères :<br />

lavage du nez mais souvent il faut réaliser un recalibrage<br />

des fosses nasales avec des implants en matière<br />

synthétique.<br />

Les rhinites atrophiques croûteuses non ozéneuses : il n'y a pas<br />

de fétidité ni d'anosmie. Les causes sont diverses :<br />

infections locales répétées et sévères, infections<br />

spécifiques (syphilis, tuberculose, exceptionnelles),<br />

agressions chirurgicales de la muqueuse, abus de<br />

vasoconstricteurs, substances d'origine professionnelles :<br />

cimentiers, terrassiers, produits chimiques. Le traitement,<br />

souvent décevant, fait appel, outre le traitement<br />

étiologique, aux lavages du nez, aux topiques de la<br />

muqueuse : vitamines, soufre. La crénothérapie est une<br />

excellente indication.<br />

Causes systémiques :<br />

Maladie de Wegener


Maladie de Churg et Strauss<br />

Sarcoïdose<br />

Polychondrite atrophiante<br />

Autres : rhinite hormonale (grossesse), sénile.<br />

. Les rhinites chroniques avec terrain atopique<br />

1- Rhinite chronique perannuelle<br />

Les symptômes sont présents toute l'année. Ils peuvent être réduits à une<br />

obstruction nasale ou à un catarrhe au long court.<br />

L'origine allergique est suspectée devant les antécédents personnels ou<br />

familiaux d'allergie (terrain atopique recherché par un interrogatoire<br />

«policier» sur l'habitat, la profession et les loisirs, permettant de<br />

suspecter un allergène : acariens, animaux domestiques, moisissures...).<br />

La recherche de l'allergie tient compte des antécédents personnels ou<br />

familiaux, des circonstances d'apparition, des symptômes associés<br />

(asthme).<br />

Le diagnostic d'allergie est étayé par des tests cutanés utilisant les allergènes<br />

suspectés : intradermoréaction, cutiréaction, Prick-test, dosage des IgE<br />

spécifiques, test de provocation nasale.<br />

En pratique, on demande un test de dépistage (Phadiatop ) dirigé contre une<br />

batterie de pneumallergènes courants. Des mesures d'éviction de<br />

l'allergène doivent être réalisées chaque fois que cela est possible<br />

(désinfection de la pièce : produit destructeur d'acarien, aspirateur,<br />

absence de tissu mural, de tentures, de moquettes, éviction de l'animal<br />

domestique).<br />

Le traitement comprend des antihistaminiques, associés éventuellement à une<br />

corticothérapie locale, voire à quelques cures courtes de corticothérapie<br />

per os.<br />

2- La rhinite saisonnière<br />

Classique rhume des foins, elle survient à date fixe, répondant à une période<br />

pollinique (pollens de graminées, d'arbres et d'herbacées). Sa période<br />

varie selon les régions. Dans ce cas, la triade peut s'accompagner d'un<br />

prurit nasal, d'un larmoiement et d'une conjonctivite et d'une toux ou<br />

d'un asthme.<br />

Elle apparaît chez l'adulte jeune mais peut aussi toucher le jeune enfant.<br />

La symptomatologie est complète s'associant souvent à un prurit nasal, avec<br />

participation oculaire et trachéo-bronchique (toux rebelle).<br />

Le traitement associe antihistaminiques per os le plus habituellement, et/ou<br />

des corticoïdes locaux.


Il faut savoir se méfier devant une rhinite chronique unilatérale<br />

- D'un corps étranger d'origine inconnue qui doit être évoqué chez un enfant<br />

ayant une <strong>rhino</strong>rrhée purulente fétide unitalérale, rebelle au traitement<br />

symptomatique. L'examen de la fosse nasale permettra soit de découvrir le<br />

corps étranger, soit de découvrir une concrétion calcaire, <strong>rhino</strong>lithe, fixe dans la<br />

fosse nasale, le plus souvent entre cornet moyen et cloison.<br />

- D'une imperforation choanale unilatérale passée inaperçue à la naissance. La<br />

symptomatologie est une obstruction nasale et une <strong>rhino</strong>rrhée purulente<br />

unilatérales.<br />

- Chez l'adulte à un cancer naso-sinusien, surtout si cette <strong>rhino</strong>rrhée est striée de<br />

sang et s'accompagne d'une obstruction nasale.<br />

3- LE TRAITEMENT<br />

Il faut expliquer au patient qu'il va souffrir de cette pathologie toute sa vie. Il n'y a que<br />

très peu de rhinites chroniques qui à terme guérissent. Le traitement est donc<br />

permanent ou fréquemment renouvelé.<br />

Il existe 3 types de traitement des rhinites chroniques :<br />

- la désensibilisation pour les rhinites per-annuelles chroniques allergiques<br />

- les traitements médicamenteux pour toutes les rhinites<br />

- les traitements chirurgicaux pour certains types de rhinites<br />

La désensibilisation<br />

Les recommandations des autorités d'allergologie publiées dans les revues<br />

internationales stipulent que dans la rhinite chronique non compliquée, le rapport<br />

coût/efficacité ne plaide pas pour ce type de traitement, l'instauration d'un traitement<br />

médicamenteux est préférable.<br />

La prise en charge médicamenteuse. Il existe 3 classes de médicaments : les<br />

antihistaminiques, les corticoïdes locaux et les anticholinergiques. Le soufre, les<br />

immuno-modulateurs n'ont pas démontré de façon scientifique leur efficacité.<br />

- les antihistaminiques. Ils sont actifs sur la <strong>rhino</strong>rrhée, les éternuements, les<br />

douleurs et pesanteurs et les dysosmies. Ils sont beucoup moins actifs sur<br />

l'obstruction nasale. L'indication est prépondérante pour les rhinites chroniques<br />

allergiques per-annuelle (allergie aux acariens, aux poils d'animaux...)<br />

- les corticoïdes locaux (par exemple : Flixonase®, Nasacort®, Nasonex®,<br />

Rhinocort®…).<br />

o Ce sont les traitements les plus actifs sur les rhinites chroniques. Ils sont<br />

actifs sur tous les symptômes, y compris l'obstruction nasale (les


corticoïdes locaux sont les seuls médicaments actifs sur le «nez<br />

bouché»). Ils sont affublés d'une mauvaise réputation car les patients ne<br />

savent pas bien s'en servir : si le patient se pulvérise le produit et inspire<br />

profondément, tout passe dans le poumon ! Il faut apprendre au patient<br />

que pendant la pulvérisation et pendant la minute qui suit, il faut qu'il<br />

respire doucement par la bouche et qu'il ne fasse aucun mouvement d'air<br />

dans le nez. De plus les corticoïdes locaux ne sont efficaces que s'ils sont<br />

administrés avec une grande régularité.<br />

o On ne peut parler d'échec des corticoïdes locaux qu'après 2 à 3 mois de<br />

traitement plein.<br />

o Chez l'adulte, aucun effet systémique n'a été observé (à l'inverse des<br />

enfants). Les seuls effets secondaires sont locaux. Il s'agit le plus souvent<br />

de petits saignements (témoignant d'une petite irritation au niveau du<br />

septum) : ce sont des saignements peu importants à type de traces de<br />

sang au moment du mouchage. Il vaut mieux arrêter le traitement<br />

pendant 4 ou 5 jours si cela survient.<br />

- les anticholinergiques (par exemple : Atrovent nasal®). Ce traitement n'est actif<br />

que sur un seul symptôme : la <strong>rhino</strong>rrhée. Certains patients se plaignent de<br />

sécheresse, et il est préférable de le prescrire en seconde intention.<br />

La chirurgie. L'obstruction nasale est le seul symptôme sur lequel il est possible d'agir<br />

chirurgicalement. Deux conditions sont nécessaires :<br />

- corticoïdes locaux inactifs<br />

- patient ne souhaitant plus continuer les corticoïdes locaux.<br />

Cette obstruction nasale est due dans la majorité des cas à une hypertrophie du<br />

cornet nasal inférieur. Il est possible de le réduire par turbinectomie inférieure<br />

chirurgicale, par radiofréquence ou cautérisation sous muqueuse. Il faut éviter de<br />

pratiquer des résections complètes, source de complication à type de rhinite<br />

croûteuse. Le risque essentiel de ce traitement est le saignement.<br />

IV- LES SINUSITES ANTERIEURES DE LA FACE<br />

· DIAGNOSTIC_Les symptômes rencontrés sont ceux des dysfonctionnements<br />

<strong>rhino</strong>sinusiens :<br />

- l'obstruction nasale<br />

- la <strong>rhino</strong>rrhée antérieure et postérieure


- la présence d'éternuements<br />

- les pesanteurs de la face<br />

- une cacosmie<br />

- De plus les patients peuvent aussi présenter des douleurs violentes lors<br />

d'épisodes de réchauffement.<br />

· PHYSIOPATHOLOGIE<br />

Les sinusites antérieures de la face peuvent être divisées en deux types : sur foyer<br />

infectieux dentaire évolutif ou les sinusites secondaires au traitement du chirurgien<br />

dentiste (pâte dentaire dans le sinus)<br />

- Les sinusites sur foyer dentaire<br />

o La plupart de ces sinusites antérieures de la face ont un point de départ<br />

dentaire (sur une dent <strong>sinusienne</strong> : une pré-molaire ou l'une des deux<br />

premières molaires). La dent a une infection apicale (parfois traitée mais<br />

le traitement canalaire est souvent insuffisant) et cette infection est<br />

passée dans le sinus maxillaire car il n'y a aucune corticale séparant<br />

l'apex dentaire du sinus maxillaire (parfois la racine de la dent est<br />

entièrement dans le sinus maxillaire).<br />

o Les germes en causes sont le streptocoque et des germes anaérobies. Ce<br />

sont ces germes qui provoquent la cacosmie : la muqueuse devient<br />

hyperplasique, du pus coule dans la fosse nasale, va bloquer l'ostium du<br />

sinus maxillaire.<br />

o Quand l'ostium se bloque, les douleurs vont commencer. Ce blocage va<br />

également toucher le sinus ethmoïdal antérieur et l'ostium du sinus<br />

frontal.<br />

o La sinusite maxillaire devient une sinusite maxillo-ethmoïdale puis<br />

maxillo-ethmoïdo-frontale ou pan-sinusite antérieure de la face._Ce type<br />

de sinusite peut se manifester par des épidoes aigus ou subaigus itératifs<br />

récidivant parès l'arrêt du traitement médical.<br />

- Les sinusites sur pâte dentaire<br />

o Les sinusites sur pâte dentaire se diagnostiquent par le corps étranger<br />

radio-opaque présent, visible à l'ortopantomogramme.<br />

o Autour peut se greffer une aspergillose (avec des micro-calcifications). Il<br />

est alors inutile d'envisager le moindre traitement antibiotique (en raison<br />

de l'échec certain) avant le traitement chirurgical.<br />

· TRAITEMENT DES SINUSITES ANTERIEURES DE LA FACE<br />

- Surveiller les dents :<br />

o s'il s'agit d'une sinusite avec corps étranger dentaire, le traitement est<br />

chirurgical.


o S'il n'y a pas de corps étranger dentaire, il faut vérifier la vitalité,<br />

l'intégrité ou le bon soin des dents <strong>sinusienne</strong>s (pré-molaires, et des deux<br />

premières molaires).<br />

- Une fois les dents traitées, il faut lever le blocage ostial et guérir la sinusite par<br />

un traitement médicamenteux. On associe un traitement antibiotique (exemple<br />

Augmentin®), une corticothérapie à forte dose : 1mg/kg pendant dix jours, des<br />

vasoconstricteurs en pulvérisation dans le nez afin de lever l'obstacle (cet<br />

objectif est atteint dans 10% des cas). Si les symptômes s'amendent, il est<br />

inutile de refaire une TDM (sa normalisation va mettre des mois).<br />

- Si les symptômes persistent, l'indication est alors chirurgicale.<br />

o La chirurgie des sinus antérieurs de la face a été totalement<br />

révolutionnée depuis une dizaine d'années par la chirurgie endoscopique.<br />

Le patient est opéré sous anesthésie générale le plus souvent, par les<br />

voies naturelles, à l'aide d'une caméra : le chirurgien introduit une<br />

optique dans les fosses nasales, repère le cornet moyen, le luxe, puis<br />

ouvre l'ostium du sinus maxillaire, y pénètre et nettoie la cavité<br />

<strong>sinusienne</strong>. L'ostium est ensuite élargi. Il s'agit d'une méatotomie<br />

moyenne.<br />

o Film explicatif .<br />

o Cette intervention est totalement indolore, le patient n'a aucune<br />

déformation du visage, ni œdème. Par contre, la formation de croutes<br />

dans le nez autour de la cicatrice, est constante. Elle est fréquemment<br />

associée à une suppuration pendant 2 à 3 semaines, nécessitant des<br />

lavages abondants au sérum physiologique. La cicatrisation complète est<br />

obtenue en général en 3 semaines. Ce geste permet une guérison<br />

définitive de l'affection.<br />

o Parfois une trépanation du sinus maxillaire (opération de Caldwell Luc)<br />

est nécessaire en complément de la technique précédente (pâte dentaire<br />

inextirpable dans le fond du sinus).<br />

V- LES PAN-SINUSITES BILATERALES ET SYMETRIQUES<br />

Les pan-sinusites bilatérales et symétriques sont des maladies chroniques de la<br />

muqueuse des fosses nasales.<br />

- En l'absence de polypes dans le nez (maladie purement intra-ethmoïdale), il<br />

s'agit d'une ethmoïdite chronique ou NARES (ethmoïdite chronique<br />

hyperéosiniphilique non allergique).<br />

o Rhinite non allergique et non infectieuse, le NARES se traduit par une<br />

symptomatologie intense et per-annuelle. Le NARES est une rhinite et<br />

non une <strong>rhino</strong>sinusite (non allergic rhinitis eosinophilic cells).<br />

o Le diagnostic de NARES est posé sur un pourcentage élevé<br />

d'éosinophiles dans les sécrétions nasales. Le deuxième élément du<br />

diagnostic est l'absence de sensibilisation IgE dépendant, c'est-à-dire que<br />

les tests allergiques cutanés, biologiques, ou les tests de provocation<br />

spécifique sont négatifs.


- L'apparition de troubles de l'odorat au cours de l'évolution oriente vers une<br />

polypose naso<strong>sinusienne</strong> : on peut alors voir des polypes venant de l'ethmoïde<br />

dans la fosse nasale. Il s'agit d'une maladie de la muqueuse nasale (partie haute<br />

de l'arbre respiratoire). L'arbre respiratoire en entier peut être touché : l'asthme<br />

est souvent associé.<br />

o Si le patient ne présente pas d'asthme, il faut systématiquement faire des<br />

EFR avec un test de provocation à la métacholine qui permet de mettre<br />

en évidence une hyper-réactivité bronchique non spécifique ; ce test est<br />

positif dans 30 à 40% des cas.<br />

o L'intolérance à l'aspirine et aux anti-inflammatoires non stéroïdiens peut<br />

être également associé : la prise de ces médicaments est donc<br />

formellement interdite.<br />

o L'association polypose, asthme intolérance à l'aspirine compose la triade<br />

du syndrome de Fernand Widal . Le tableau n'est pas systématiquement<br />

complet, et peut s'installer selon une chronologie variable des<br />

symptômes.<br />

- La frontière entre rhinite à éosinophiles et stade précédant une polypose<br />

naso<strong>sinusienne</strong> avec ou sans intolérance aux AINS n'est pas bien établie.<br />

· DIAGNOSTIC<br />

Le symptôme le plus évident de ces maladies est l'anosmie. L'examen endoscopique<br />

des fosses nasales permet d'évaluer la polypose à l'aide d'une échelle comprenant trois<br />

stades.<br />

- Stade I : polypes localisés au méat moyen<br />

- Stade II : polypes développés dans la fosse nasale ne dépassant pas la limite<br />

supérieure du cornet inférieur<br />

- Stade III : polypes développés dans la fosse nasale dépassant la limite<br />

supérieure du cornet inférieur<br />

- Stade IV : polypes atteignant le plancher des fosses nasales.<br />

Le bilan allergologique standard est le plus souvent négatif. La TDM typique objective<br />

des sinus pleins (maxillaires, ethmoïdes frontaux et sphénoïdaux). Il n'y a pas de<br />

respect de la séparation entre ethmoïde antérieur et postérieur.<br />

· TRAITEMENT


Le traitement est très lourd car il s'agit d'une maladie incurable (même par chirurgie).<br />

L'éducation du patient est primordiale. Les symptômes peuvent être améliorés par des<br />

traitements permanents, suivis avec une régularité absolue.<br />

Le traitement de base est médicamenteux. Ce traitement médicamenteux est à base<br />

de corticoïdes. Les autres traitements (antihistaminiques, anticholinergiques...) n'ont<br />

jamais démontré leur efficacité. Deux voies d'administration :<br />

- par voie générale : dans la polypose naso-<strong>sinusienne</strong>, les corticoïdes par voie<br />

générale sont utilisés sur le principe de cure courte : 1 mg/kg/jour pendant une<br />

durée de 10 jours maximum, en une prise matinale, avec arrêt brutal, sans<br />

régime sans sel, et sans précaution particulière. Habituellement ce traitement est<br />

rapidement efficace sur l'obstruction nasale et l'anosmie. La rechute peut être<br />

rapide en quelques semaines.<br />

- par voie locale en spray nasal : le traitement associe des lavages du nez au<br />

sérum physiologique et des corticoïdes locaux. Les complications de ce<br />

traitement sont très rares : pratiquement jamais de candidose oro-pharyngée,<br />

mais parfois des petits saignements de nez. Ce traitement doit être poursuivi<br />

plusieurs mois, années voire à vie pour certains<br />

La majorité des patients est équilibrée par l'association du traitement local au long<br />

cours et des cures de traitement général (3 maximum par an).<br />

Le traitement chirurgical. Les indications sont très précises :<br />

- contre-indication à la corticothérapie par voie générale<br />

- polypose cortico-dépendante (nécessité de plus de 3 cures de traitement général<br />

par an)<br />

- polypose cortico-résistante<br />

L'intervention se déroule sous anesthésie générale : il s'agit d'une nasalisation<br />

ethmoïdale. Le principe est de transformer le nez et les sinus en une seule cavité. Le<br />

but n'est pas de guérir la maladie (si l'on ne donne aucun traitement associé, la rechute<br />

est inévitable en quelques mois à quelques années), mais d'augmenter l'efficacité du<br />

traitement médicamenteux. Cette chirurgie est très délicate. Les complications<br />

gravissimes mais exceptionnelles décrites sont : l'atteinte de l'orbite (avec cécité),<br />

l'atteinte de la base du crâne (avec fuite de LCR, voir méningite). Les résultats sont<br />

bons sur l'obstruction nasale et la <strong>rhino</strong>rrhée, plus aléatoires sur l'anosmie (surtout en<br />

cas triade du syndrome de Fernand Widal ).<br />

________________________________________________________________<br />

POLYPOSE NASO-SINUSIENNE


Maladie inflammatoire chronique entraînant une dégénérescence oedémateuse de la<br />

muqueuse nasale et <strong>sinusienne</strong>.<br />

Le rôle de l'allergie ne paraît pas majeur. Les produits de dégradation de l'acide<br />

arachinodique paraissent impliqués.<br />

Chez l'enfant, l'association avec une mucoviscidose est fréquente ( Test de la sueur -<br />

Ne pas hésiter à en faire plusieurs ).<br />

SEMIOLOGIE<br />

---- Obstruction nasale à bascule plus ou moins permanente<br />

---- Rhinorrhée aqueuse, éternuement, Anosmie<br />

---- Sinusite quasi constante peu douloureuse.<br />

La surinfection est la complication majeure.<br />

L' association asthme, polypose nasale, intolérance à l'aspirine doit être<br />

systématiquement recherchée ( Triade de Widal )<br />

EXAMEN - BILAN<br />

La <strong>rhino</strong>scopie antérieure montre le plus souvent des polypes bilatéraux odémateux et<br />

des secrétions plus ou moins infectées.<br />

Une lésion unilatérale doit être suspecte de malignité.<br />

La radio des sinus est peu intéressante.<br />

Le scanner est l'examen clé.<br />

TRAITEMENT MEDICAL<br />

Il repose sur une corticothérapie orale en cure courte ( 5 à 15 jours selon les écoles) à<br />

la posologie de 1 mgKgJ.<br />

NB La tendance serait plutôt à une durée courte de 5 à 8 jours<br />

Le relais est pris par une corticothérapie locale prolongée 6 à 12 mois (Budésonide).<br />

Le lavage des fosses nasales est indispensable (sérum physiologique) idéalement après<br />

apprentissage, 15 minutes matin et soir.<br />

L'arrêt du tabac est fortement conseillé.<br />

La prise d'aspirine et de ses dérivés est à proscrire (risque de syndrome de Widal<br />

SYNDROME DE FERNAND WIDAL LERMOYEZ<br />

Association asthme, polyose nasale, intolérance à l'aspirine. Elle correspond à 30 %<br />

des poplyposes nasales. Elle doit être recherchée avec minutie car toute prise d'aspirine<br />

peut déclancher une crise d'asthme sevère. Ne pas utiliser des produits soufré, les<br />

produits locaux avec sulfites et métabisulfites. Attention aux prises d'AINS, additifs<br />

alimentaires ( sulfites, métabisulfites, tartrazine ), lidocaïne. Le traitement repose sur<br />

l'éviction des produits impliqués, la prise de corticoïdes locaux et d’antihistaminiques.<br />

________________________________________________________________<br />

NARES : Non Allergic Rhinitis with Eosinophilic<br />

Syndrome<br />

Sous estimé, il pourrait représenter 15 à 20 % des rhinites chroniques de l'adulte et de<br />

l'enfant et serait susceptible d'évoluer vers la polypose naso<strong>sinusienne</strong>


SEMIOLOGIE<br />

Comme une rhinite allergique (crises d'éternuments avec <strong>rhino</strong>rrhée aqueuse antérieure<br />

et/ou postérieure ).<br />

Les troubles del'odorat sont particulièrement fréquents et évocateurs.<br />

Les épisodes de surinfection sont faciles.<br />

A l'examen, les fosses nasales sont normales +++<br />

BILAN et DIAGNOSTIC<br />

---- Le bilan allergologique est négatif<br />

---- L'analyse des sécrétions nasales met en évidence de nombreux éosinophiles ( > 20<br />

% des éléments cellulaires ).<br />

---- Rx des sinus est généralement normale,<br />

---- Le scanner des sinus est licite à la recherche d'une polypose nasale<br />

---- Un syndorme de Widal doit être évoqué.<br />

TRAITEMENT<br />

La corticothérapie locale ( type BECONASE ) à la dose de 1000 à 1500 µg par fosse<br />

nasale, au long cours, est efficace.<br />

Elle est parfois associée à des antihisaminiques per os afin de diminuer la <strong>rhino</strong>rrhée,<br />

en début de traitement.<br />

L'odorat est un bon étalon thérapeutique<br />

___________________________________________________________________________<br />

I-INTRODUCTION<br />

L'OBSTRUCTION NASALE<br />

La respiration nasale est indispensable au bon fonctionnement des voies aériennes.<br />

L'obstruction nasale entraîne une respiration buccale qui est d'autant plus mal tolérée<br />

qu'il s'agit d'un nouveau-né ou d'un nourrisson, et provoquera à tout âge des troubles<br />

locaux ou généraux.<br />

Le traitement de l'obstruction nasale est médical ou chirurgical.<br />

II- L'OBSTRUCTION NASALE UNILATERALE<br />

Elle reconnaît en général une cause mécanique :<br />

- une déviation de la cloison nasale surtout


- quelquefois une imperforation choanale,<br />

- une malformation narinaire d'une fente labio-palatine,<br />

- plus rarement une tumeur bénigne (fibrome naso-pharyngien) ou maligne,<br />

- exceptionnellement une méningocèle.<br />

Le traitement est chirurgical.<br />

Dans un contexte symptomatique :<br />

- une <strong>rhino</strong>rrhée sanglante : elle doit faire évoquer avant tout un cancer nasosinusien<br />

dont le traitement sera en règle générale radio-chirurgical,<br />

- une <strong>rhino</strong>rrhée purulente : la sinusite <strong>aiguë</strong> notamment d'origine dentaire est<br />

l'éventualité la plus fréquente (cf. sinusites).<br />

- le corps étranger connu ou méconnu se rencontre chez le nourrisson, l'enfant ou<br />

la personne psychiatrique<br />

III- L'OBSTRUCTION NASALE BILATERALE<br />

La cause est située au niveau de l'orifice narinaire<br />

Elle est facile à mettre en évidence par la simple inspection.<br />

- Si l'obstruction est permanente, cela peut être dû à une luxation du bord antéroinférieur<br />

de la cloison, une atrésie ou une malformation. Le traitement est<br />

chirurgical par septoplastie ou septo-<strong>rhino</strong>plastie.<br />

- Si l'obstruction est inspiratoire, notamment à l'effort : elle est due à un collapsus<br />

des ailes du nez. Le traitement est également chirurgical.<br />

La cause est située au niveau des fosses nasales<br />

Elle est visible en <strong>rhino</strong>scopie antérieure ou mieux lors d'une endoscopie nasale. Elle<br />

peut être due :<br />

- à la déviation de la cloison nasale (cause mécanique) : traitement chirurgical<br />

- aux rhinites et <strong>rhino</strong>-sinusites <strong>aiguë</strong>s


- aux rhinite inflammatoires, notamment allergiques<br />

- aux rhinites hypertrophiques médicamenteuses (abus de vasoconstricteurs<br />

locaux) de traitement difficile : le traitement médical vasoconstricteur par voie<br />

générale est souvent inefficace<br />

- aux <strong>rhino</strong>pathies non inflammatoires (rhinites vasomotrices) où la dysrégulation<br />

neurovégétative joue un rôle majeur<br />

- à la polypose nasale, isolée ou entrant dans le cadre plus vaste d'une maladie<br />

mucociliaire (maladie des cils immobiles, mucoviscidose). Elle doit faire<br />

rechercher systématiquement un asthme associé, une intolérance à l'aspirine.<br />

Elle se manifeste par une obstruction nasale importante associée<br />

à une <strong>rhino</strong>rrhée aqueuse et une anosmie précoce (l'anosmie est par ailleurs le<br />

témoin de l'évolution du traitement médical de la polypose naso-<strong>sinusienne</strong>).<br />

Elle peut s'accompagner d'asthme et entrer dans un cadre plus général du<br />

syndrome de Fernand Widal : polypose naso-<strong>sinusienne</strong>, asthme et intolérance à<br />

l'aspirine et aux AINS.<br />

Le traitement est avant tout médical : corticothérapie par voie<br />

générale en cure courte et par voie locale (corticothérapie en pulvérisations<br />

nasales) au long cours. En fonction de l'évolution, ce traitement est poursuivi<br />

pendant plusieurs années ou une intervention peut être proposée :<br />

ethmoïdectomie totale bilatérale sous endoscopie. Une TDM du massif facial<br />

est alors indispensable pour préciser les obstacles et les dangers anatomiques de<br />

cet acte endoscopique. Ce traitement chirurgical permet en outre une plus<br />

grande efficacité de la corticothérapie locale pendant plusieurs mois, années,<br />

voire à vie pour certains.<br />

- aux tumeurs malignes naso-<strong>sinusienne</strong>s à un stade évolué.<br />

La cause est rétronasale, située à l'orifice choanal ou au niveau du<br />

<strong>rhino</strong>pharynx<br />

Sa mise en évidence est difficile, nécessitant un examen spécialisé :<br />

- chez le nouveau-né :<br />

o l'imperforation choanale bilatérale dont le diagnostic doit être fait à la<br />

maternité devant une détresse respiratoire et des troubles de la<br />

déglutition. Son dépistage est sytématique lors de la naissance, en<br />

glissant sur le plancher des fosses nasales une sonde molle qui doit être<br />

récupérée dans l'oropharynx<br />

En cas de sténose bilatérale, un geste chirurgical s'impose d'urgence. Une<br />

imperforation choanale bilatérale est incompatible avec la vie.


- chez l'enfant :<br />

o les végétations adénoïdes (hypertrophie de la tonsille pharyngienne) sont<br />

la cause la plus fréquente.<br />

- chez l'adolescent :<br />

o le fibrome nasopharyngien ou angiofibrome est une tumeur bénigne<br />

saignante évoluant lors de la puberté masculine. Son traitement est<br />

chirurgical après embolisation artérielle de la tumeur.<br />

- chez l'adulte :<br />

o l'hypertrophie des queues de cornets, témoins de rhinite hypertrophique,<br />

peut nécessiter un traitement chirurgical<br />

o le polype solitaire de Killian est un volumineux polype en bissac prenant<br />

son origine au niveau du sinus maxillaire.<br />

- A tout âge, une tumeur maligne du <strong>rhino</strong>pharynx doit être suspectée en cas<br />

d'obstruction nasale rapidement installée, surtout si elle s'accompagne d'une<br />

épistaxis, de signes auditifs (surdité de transmission), ou cervicaux<br />

(adénopathie), surtout s'il s'agit d'un sujet asiatique ou nord-africain<br />

(épithélioma indifférencié) ou chez un enfant (lymphome malin).<br />

IV- LES MEDICAMENTS DECONGESTIONNANTS NASAUX<br />

- Les médicaments systémiques sont à base de 2 vasoconstricteurs<br />

sympathomimétiques : la pseudoéphédrine (par exemple Sudafed®, Humex®)<br />

et la phénylpropanolamine (par exemple Actifed®). Ces produits sont contreindiqués<br />

chez l'enfant de moins de 15 ans. Les effets secondaires sont<br />

fréquents : neurologiques (migraines, insomnie, anxiété, confusion) ou cardiovasculaires<br />

(HTA, tachycardie, douleurs angineuses). Ils sont souvent associés à<br />

du paracétamol ou des antihistaminiques : il peut alors exister des effets<br />

atropiniques propres de ces antihistaminiques (sécheresse buccale,<br />

épaississement des sécrétions, des troubles de l'accommodation, une rétention<br />

urinaire, un glaucome par fermeture de l'angle).<br />

- Les décongestionnants par voie locale sont souvent plus actifs, mais sont<br />

souvent aussi plus nocifs localement. L'utilisation sur une période prolongée<br />

peut être responsable d'une obstruction nasale isolée et permanente par rhinite<br />

hypertrophique. Ils sont contre-indiqués avant l'âge de 12 ans, sauf<br />

Rhinofluimucil® (à partir de 30 mois).<br />

RAPPEL<br />

Une obstruction nasale rapidement installée et accompagnée d'une <strong>rhino</strong>rrhée muco ou


purulo-sanglante doit faire évoquer une tumeur maligne naso-<strong>sinusienne</strong> ou nasopharyngée<br />

surtout si elle est unilatérale.<br />

Les végétations adénoïdes sont la cause la plus fréquente d'obstruction nasale chez<br />

l'enfant.<br />

Une obstruction nasale isolée et permanente de l'adulte est probablement en rapport<br />

avec une déviation de la cloison nasale ou une rhinite hypertrophique par abus de<br />

vasoconstricteurs.

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