28.06.2013 Views

Le Rhumatologue N o 69 - Février 2009 - Fédération Française de ...

Le Rhumatologue N o 69 - Février 2009 - Fédération Française de ...

Le Rhumatologue N o 69 - Février 2009 - Fédération Française de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Le</strong><br />

humatologue Revue <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie<br />

4<br />

SoCio-Pro<br />

Honoraires libres :<br />

sale temps !<br />

Où vont les nouveaux<br />

diplômés ?<br />

Cotisations CARMF<br />

<strong>2009</strong><br />

SEL or not SEL ?<br />

juriDique<br />

<strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin libéral et<br />

son personnel<br />

iMagerie<br />

Cas clinique<br />

Dernières nouvelles<br />

<strong>de</strong> l’industrie<br />

FMC<br />

crédits FMC<br />

par an<br />

Conflit fémoro acétabulaire<br />

La maladie <strong>de</strong> Behcet<br />

en <strong>2009</strong><br />

Microalbuminurie et lupus<br />

sous corticothérapie<br />

Vitamine D :<br />

quelle quantité ?<br />

N° <strong>69</strong> / février <strong>2009</strong>


N° <strong>69</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>Rhumatologue</strong><br />

Revue <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong><br />

<strong>de</strong> Rhumatologie<br />

Directeur <strong>de</strong> la Publication<br />

Renaud Samakh<br />

Rédacteur en chef<br />

Dr José Carbonnier<br />

Adjointe Dr Valérie Briole<br />

Conseillers Scientifiques<br />

Pr Bernard Mazières, Pr Philippe Orcel,<br />

Pr Jean-Denis Laredo<br />

Comité <strong>de</strong> Rédaction<br />

Dr Armand Bejbaum, Dr Martine Dellus,<br />

Dr Gérard Duverneuil,<br />

Dr Jean-Clau<strong>de</strong> Gardiol, Dr Jean le Gallo<br />

Dr Benoît Loze, Dr Pierre Monod,<br />

Dr Philippe Pizzuti, Dr Yves d’Omezon,<br />

Dr Olivier Rossignol, Dr Eric Senbel<br />

Comité <strong>de</strong> lecture<br />

Dr Henri <strong>Le</strong>llouche,<br />

Dr Marie-Hélène Mizony,<br />

Dr Daniel Chenebit, Dr Philippe Boyer,<br />

Dr Didier Jacques, Dr François Badois,<br />

Dr Nicole Molinas, Dr Patrick Maury,<br />

Dr Michel <strong>de</strong> Bandt, Dr Françoise Gondouin,<br />

Dr Lydie Coelho-Man<strong>de</strong>s,<br />

Dr Blandine Gerbay,<br />

Coordination <strong>de</strong> la rédaction<br />

Olivia Solvit<br />

o.solvit@regifax.fr<br />

Edition, Publicité et abonnements<br />

Régifax<br />

45-47 rue d'Hauteville<br />

75010 Paris<br />

Tél : 01 47 70 00 96<br />

Fax : 01 48 24 14 97<br />

Publicité et Congrès F.F.R.<br />

François Bondu<br />

f.bondu@regifax.fr<br />

Maud Mazaniello<br />

m.mazaniello@regifax.fr<br />

Maquette<br />

Carole Dufés<br />

carole.dufes@regifax.fr<br />

Couverture : photo Shutterstock<br />

Impression<br />

GRAFiCAS JOMAGAR - MADRiD<br />

Tarif abonnement : 1 an : 40 €<br />

Trimestriel réservé au corps médical<br />

éditorial<br />

MOBILISONS-NOUS POUR LE 8 e CONGRÈS<br />

L<br />

e huitième Congrès National <strong>de</strong> FMC <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie<br />

se déroulera vendredi 27 et samedi 28 mars <strong>2009</strong>. Ce ne sont pas les congrès qui<br />

manquent en Rhumatologie! Mais celui-ci est à part, pour plusieurs raisons. Entièrement<br />

dédié, <strong>de</strong>puis son origine, à la FMC et maintenant à l’EPP, il est totalement orienté vers la pratique<br />

et l’exercice <strong>de</strong> tous les jours, notamment en rhumatologie <strong>de</strong> ville. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>rnières avancées <strong>de</strong> la<br />

recherche y sont bien sûr traitées, mais toujours avec l’objectif d’une utilisation concrète et efficace<br />

qui valorisera notre exercice. <strong>Le</strong>s nombreux ateliers pratiques sont <strong>de</strong> la vraie FMC, avec débouché<br />

immédiat sur l’exercice quotidien.<br />

Depuis les <strong>de</strong>rnières années, les conditions <strong>de</strong> notre exercice n’ont cessé d’évoluer, les contraintes<br />

et les menaces <strong>de</strong> s’accumuler, ou <strong>de</strong> refluer au gré <strong>de</strong>s saisons. La <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong><br />

Rhumatologie a toujours su être un précurseur dans cette évolution, suivant <strong>de</strong> près l’actualité et<br />

adaptant constamment ses objectifs et les formations qu’elle vous propose aux nouvelles règles du<br />

jeu édictées par les pouvoirs publics. Aussi, cette année encore, votre participation sera récompensée<br />

par la validation d’une bonne partie <strong>de</strong> vos obligations <strong>de</strong> FMC, grâce à l’agrément dont bénéficie plus<br />

que jamais la FFR.<br />

Notamment, les ateliers GREF, passerelle entre la FMC et l’EPP, remplissent d’ores et déjà le cahier<br />

<strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> la future FMC-EPP, même si tout n’en est pas encore connu dans les détails.<br />

De plus, grâce à nos partenariats avec les autres sociétés <strong>de</strong> rhumatologie, nous vous proposons<br />

toujours plus <strong>de</strong> formations spécialisées dans nos sessions parallèles : les gestes interventionnels<br />

avec le GRRIF, la radioprotection, la formation validante ISCD <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsitométrie avec la SOFOC. Vous<br />

trouverez les bulletins d’inscriptions à ces formations joints au programme du Congrès, qui est joint<br />

à ce numéro.<br />

Cette année, plus encore que les autres, il est important d’être nombreux à notre Congrès, car c’est<br />

au nombre <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins formés que sera reconnue la représentativité <strong>de</strong>s prestataires. Face à une<br />

offre disparate, souvent pilotée en sous-main par les organismes payeurs ou <strong>de</strong>s officines à but lucratif,<br />

il est important <strong>de</strong> soutenir votre congrès et à travers lui l’action <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong>.<br />

Pour défendre une FMC <strong>de</strong> qualité, organisée par les rhumatologues au service <strong>de</strong>s rhumatologues et<br />

non pas <strong>de</strong>stinée à les contraindre, inscrivez-vous, venez et faites venir vos confrères, toujours plus<br />

nombreux, au Congrès <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie.<br />

FFR - GRRIF<br />

Olivier ROSSIGNOL<br />

FORMATION EN RHUMATOLOGIE INTERVENTIONNELLE<br />

à l’occasion <strong>de</strong> son 8 e Congrès, la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie, en partenariat avec<br />

le Groupe <strong>de</strong> Recherche en Rhumatologie Interventionnelle Français (GRRIF) vous propose une<br />

première session <strong>de</strong> formation dans le cadre d’un cycle organisé et animé par le GRRIF.<br />

Cet enseignement se veut pratique, et pourra être complété par une formation sur le terrain.<br />

Cette session entre dans le cadre <strong>de</strong> la FMC (agrément FFR) et donnera lieu à la délivrance d’une<br />

attestation après validation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la formation.<br />

PROGRAMME DE LA PREMIÈRE SESSION<br />

1 – Techniques d’infiltrations du rachis lombaire (vendredi 27 mars, 15h-17h) :<br />

Infiltrations foraminales et articulaires postérieures. E. GIBERT – A. ZAGALA.<br />

2 – Techniques d’infiltrations <strong>de</strong> la hanche et <strong>de</strong> la cheville (samedi 28 mars, 16h-18h) :<br />

Des voies à ne pas méconnaître. B. MAILLET - A. LESORT.<br />

3 – Aponévrotomie à l’aiguille dans la maladie <strong>de</strong> Dupuytren (samedi 28 mars, 18h-19h) :<br />

Traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Dupuytren en pratique <strong>de</strong> ville. H. LELLOUCHE - F. TROUILLET.


éditorial<br />

éditorial<br />

RADIOPROTECTION EN RHUMATOLOGIE<br />

Chaque installation utilisant les rayons X doit avoir au moins une Personne Compétente<br />

en Radioprotection. Par ailleurs, chaque mé<strong>de</strong>cin pratiquant lui-même (ou sous son<br />

nom) les actes radiologiques doit être titulaire d’une attestation <strong>de</strong> «Radioprotection <strong>de</strong>s<br />

Patients», distincte <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> PCR. La validité <strong>de</strong> l’attestation <strong>de</strong> PCR est <strong>de</strong> 5 ans,<br />

celle <strong>de</strong> Radioprotection-patients est <strong>de</strong> 10 ans, elles doivent être renouvelées dans les<br />

délais (à défaut une formation initiale complète <strong>de</strong>vra être effectuée).<br />

1 – <strong>Le</strong>s rhumatologues titulaires d’une attestation <strong>de</strong> PCR validée en 2004 doivent<br />

effectuer la session <strong>de</strong> renouvellement avant le 31 décembre <strong>2009</strong>, celles <strong>de</strong> 2005<br />

avant le 31 décembre 2010, etc. Des sessions <strong>de</strong> renouvellement seront organisées en<br />

fonction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s.<br />

2 – Pour les <strong>Rhumatologue</strong>s n’ayant aucun diplôme <strong>de</strong> radioprotection, une formation<br />

complète (PCR nouveau régime + Radioprotection <strong>de</strong>s Patients) aura lieu en <strong>de</strong>ux<br />

sessions <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours et <strong>de</strong>mi :<br />

- Session théorique à Paris au cours du Congrès <strong>de</strong> <strong>2009</strong>.<br />

- Session pratique à Bor<strong>de</strong>aux en mai <strong>2009</strong>.<br />

La session théorique se déroulera du vendredi 27 au dimanche 29 mars <strong>2009</strong> à l’occasion<br />

du 8e Congrès <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie.<br />

<strong>Le</strong> programme <strong>de</strong> cette session comporte :<br />

- Bases théoriques <strong>de</strong> la radioactivité.<br />

- Bases théoriques <strong>de</strong> la radioprotection.<br />

- Textes réglementaires.<br />

(N.B. : ce programme correspond à la session organisée en janvier 2006 par la F.F.R. : ceux qui y<br />

ont participé doivent s’inscrire uniquement à la session <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux pour avoir une formation PCR<br />

complète).<br />

- Radioprotection <strong>de</strong>s patients (il est aussi possible <strong>de</strong> s’inscrire uniquement à cette<br />

formation).<br />

Pour tout renseignement et pré-inscription, merci <strong>de</strong> contacter :<br />

Marine DAUDE, Société CCC, 32, rue <strong>de</strong> Paradis, 75010 PARIS, tél. 01 45 23 96 16, mail :<br />

m.dau<strong>de</strong>@societeccc.fr


6 Sommaire<br />

Formation Médicale Continue<br />

Diagnostic du conflit fémoro acétabulaire et traitement arthroscopique<br />

Alexis Nogier, Thierry Boyer, Frédéric Lau<strong>de</strong><br />

La maladie <strong>de</strong> Behçet en <strong>2009</strong><br />

Edouard Pertuiset<br />

Vitamine D : quelle dose pour un maximum d’efficacité ?<br />

Serge Dard, Laetitia Courme<br />

évolution <strong>de</strong> la microalbuminurie chez le mala<strong>de</strong> atteint <strong>de</strong> lupus érythémateux<br />

disséminé sous corticothérapie<br />

E. Eti , P. Djessou, N. R. Kouassi, Z. Zomalheto<br />

<strong>Le</strong> coin <strong>de</strong> l'imagerie<br />

Une vertèbre borgne…<br />

Dr David Petrover<br />

Informations Socio-Professionnelles<br />

<strong>Le</strong> Dr Gilbert Guiraud prend sa retraite ! BL<br />

Au secours !!! J’attends mon successeur <strong>de</strong> pied ferme !<br />

Blandine Galmiche-Zeller<br />

Démographie <strong>de</strong>s rhumatologues : où vont les nouveaux diplômés ?<br />

Cotisations CARMF : hausse modérée pour <strong>2009</strong>…<br />

mais potentiellement énorme avec la réforme attendue <strong>de</strong> l’ASV<br />

Brèves<br />

Sale temps pour les honoraires libres !<br />

Dépêches<br />

Jean-Pol Durand<br />

Est-il toujours opportun <strong>de</strong> créer une SEL ?<br />

Rémi Dumas<br />

Rubrique juridique<br />

<strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin libéral et son personnel : principales recommandations<br />

Benjamin Attali, juriste<br />

Industrie<br />

Dernières nouvelles<br />

Dr Michel Bodin<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

8<br />

15<br />

23<br />

34<br />

38<br />

41<br />

44<br />

45<br />

47<br />

50<br />

51<br />

53<br />

55<br />

56<br />

59


8<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

Diagnostic du conflit fémoro<br />

acétabulaire et traitement arthroscopique<br />

Alexis NOGIER*,** - Thierry BOYER* - Frédéric LAUDE**<br />

* Institut Nollet, 23 rue Brochant 75017 PARIS - ** CMC Paris V, 36 boulevard Saint Marcel.<br />

L<br />

e syndrome du conflit fémoro-acétabulaire est un dysfonctionnement mécanique <strong>de</strong> la<br />

hanche associant la tria<strong>de</strong> radio clinique suivante (figures 1a et 1b) :<br />

- Excès <strong>de</strong> couverture cotyloïdienne ou trouble <strong>de</strong> la sphéricité <strong>de</strong> la tête fémorale ;<br />

- Mouvements <strong>de</strong> hanche excessivement amples répétés dans la pratique <strong>de</strong> certains sports ;<br />

- Lésions articulaires périphériques évoluant vers l’arthrose.<br />

La présence d’une douleur <strong>de</strong> hanche chez un sujet jeune doit systématiquement évoquer le diagnostic <strong>de</strong><br />

conflit fémoro acétabulaire et faire dépister <strong>de</strong>s anomalies radiologiques mineures causales. La pratique<br />

d’un sport avec mouvements amples <strong>de</strong> hanche complète le syndrome et conduit à chercher les dégâts<br />

articulaires engendrés par le conflit : lésions labrales, cartilagineuses, voire arthrose installée(1).<br />

Terrain<br />

<strong>Le</strong> conflit <strong>de</strong> hanche survient principalement chez le sujet<br />

jeune et sportif. <strong>Le</strong> mécanisme physiopathologique du<br />

conflit étant une amplitu<strong>de</strong> excessive du mouvement, il faut<br />

noter la pratique <strong>de</strong> sport en relation avec ce mécanisme<br />

: sport <strong>de</strong> combat <strong>de</strong> pieds, football ou autres… <strong>Le</strong>s sports<br />

particulièrement pourvoyeurs <strong>de</strong> conflits <strong>de</strong> hanche sont<br />

ceux qui sollicitent la coxofémorale en rotation interne,<br />

tels que les sports <strong>de</strong> combat <strong>de</strong> pieds. La danse classique<br />

entraîne peu <strong>de</strong> conflit en raison du travail prédominant<br />

en rotation externe, tandis que certaines chorégraphies<br />

mo<strong>de</strong>rnes qui sollicitent les hanches en rotation interne<br />

entraînent <strong>de</strong>s conflits.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

DiagnosTic clinique<br />

a. Symptômes<br />

Figures 1a et 1b : <strong>Le</strong> conflit <strong>de</strong> hanche associe<br />

<strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> sphéricité <strong>de</strong> la tête fémorale et<br />

<strong>de</strong>s mouvements amples <strong>de</strong> hanche répétés dans<br />

la pratique <strong>de</strong> certains sports. Cette association<br />

pathologique entraîne <strong>de</strong>s lésions du labrum<br />

acétabulaire et du cartilage cotyloïdien.<br />

<strong>Le</strong> conflit <strong>de</strong> hanche entraîne typiquement une douleur<br />

inguinale mécanique. Une irradiation crurale <strong>de</strong> la douleur<br />

est fréquente ainsi qu’une localisation trochantérienne<br />

ou fessière. <strong>Le</strong> caractère mécanique <strong>de</strong>s symptômes est<br />

très net et le patient allègue souvent une douleur lors <strong>de</strong><br />

la position assise prolongée dans un fauteuil un peu bas<br />

ou en voiture. <strong>Le</strong> craquement ressenti dans la hanche est<br />

très typique d’une lésion du labrum acétabulaire ou d’un<br />

clapet cartilagineux causé par le conflit. Plus rarement, ces<br />

lésions instables peuvent entraîner <strong>de</strong> véritables blocages<br />

temporaires <strong>de</strong> la hanche.


. Examen physique<br />

<strong>Le</strong> premier signe physique évocateur <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong> hanche<br />

est un déficit <strong>de</strong> rotation interne <strong>de</strong> la coxofémorale. Ce<br />

signe traduit soit une couverture excessive <strong>de</strong> la paroi<br />

antérieure du cotyle, soit un trouble <strong>de</strong> la sphéricité <strong>de</strong> la<br />

tête fémorale, soit une rétroversion relative du col fémoral.<br />

<strong>Le</strong>s sujets jeunes souffrant <strong>de</strong> conflit fémoro acétabulaire<br />

présentent souvent, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute arthrose évoluée,<br />

une rotation interne <strong>de</strong> hanche déficiente, inférieure à vingt<br />

<strong>de</strong>grés voire nulle. L’absence <strong>de</strong> rotation interne naturelle<br />

couplée à la pratique d’un sport sollicitant la hanche en<br />

rotation interne doit entraîner une forte suspicion <strong>de</strong> conflit<br />

fémoro-acétabulaire.<br />

Pour confirmer le diagnostic, il faut rechercher le signe<br />

du conflit. Sur un mala<strong>de</strong>, allongé sur table d’examen, il<br />

faut fléchir progressivement la hanche en rapprochant le<br />

genou du menton tout en appuyant en rotation interne et<br />

en adduction, ce qui déclenche une douleur reconnue par<br />

le patient comme son principal symptôme. Cette manœuvre<br />

du conflit entraîne un écrasement du labrum acétabulaire<br />

par le col fémoral ce qui reproduit le mécanisme<br />

physiopathologique. Souvent, lors <strong>de</strong> cette manœuvre <strong>de</strong><br />

flexion, l’examinateur observe la fuite automatique du<br />

genou vers l’extérieur. Cette rotation externe automatique<br />

couplée à une abduction obligatoire témoigne d’un trouble<br />

dynamique <strong>de</strong> la coxofémorale et d’une tête fémorale<br />

ovale. Il s’agit, là encore, d’un très bon signe prédictif <strong>de</strong><br />

conflit <strong>de</strong> hanche.<br />

<strong>Le</strong> reste <strong>de</strong> l’examen est habituellement normal : bassin<br />

équilibré, appui monopodal stable, bonne contraction contre<br />

résistance <strong>de</strong>s muscles fessiers, absence d’amyotrophie ou<br />

<strong>de</strong> trouble neurologique, réflexes ostéotendineux vifs et<br />

symétriques.<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 9<br />

signes raDiologiques De confliT<br />

De hanche<br />

Il s’agit <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les anomalies radiologique<br />

pourvoyeuses <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong> hanche : rétroversion du cotyle,<br />

trouble <strong>de</strong> sphéricité <strong>de</strong> la tête fémorale. (2)<br />

a. Bilan standard du conflit<br />

Tableau n°1 : Bilan d’imagerie du conflit <strong>de</strong> hanche, indication et apport <strong>de</strong> chaque examen.<br />

La radiographie du bassin <strong>de</strong>bout <strong>de</strong> face est indispensable<br />

à l’analyse <strong>de</strong>s repères ostéo-articulaires coxo-fémoraux.<br />

Ni le bassin couché ni la radiographie centrée sur la hanche<br />

n’ont <strong>de</strong> valeur.<br />

<strong>Le</strong> profil <strong>de</strong> DUCROQUET permet <strong>de</strong> visualiser les<br />

troubles <strong>de</strong> sphéricité <strong>de</strong> la tête fémorale, en mettant<br />

particulièrement bien en évi<strong>de</strong>nce la partie antérieure <strong>de</strong><br />

la tête fémorale habituellement impliquée dans le conflit<br />

fémoro acétabulaire.<br />

<strong>Le</strong> faux profil <strong>de</strong> LEQUESNE doit être <strong>de</strong>mandé pour éliminer<br />

une coxarthrose débutante, visible très précocement sous la<br />

forme d’un pincement <strong>de</strong> la partie antérieure <strong>de</strong> l’interligne<br />

articulaire sur cette inci<strong>de</strong>nce. Tableau n°1.<br />

b. Signes positifs <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong> hanche<br />

- <strong>Le</strong> signe du croisement (rétroversion <strong>de</strong> la partie haute du<br />

cotyle)<br />

Sur la radiographie du bassin <strong>de</strong>bout <strong>de</strong> face, on observe<br />

la paroi antérieure et la paroi postérieure du cotyle. Sur une<br />

hanche normale, la paroi antérieure est moins couvrante<br />

que la paroi postérieure ce qui se traduit sur la radiographie<br />

par une paroi antérieure médiale et une paroi postérieure<br />

latérale.<br />

Imagerie Indication Apport<br />

Radiographie du bassin<br />

<strong>de</strong>bout <strong>de</strong> face<br />

Systématique - Signe du croisement (cotyle)<br />

- Trouble morphologique <strong>de</strong> la tête fémorale<br />

Profil <strong>de</strong> Ducroquet Systématique Trouble morphologique <strong>de</strong> la tête et du col à<br />

leur partie antérieure<br />

Faux profil <strong>de</strong> <strong>Le</strong>quesne En cas <strong>de</strong> suspicion d’arthrose En cas d’arthrose, pincement <strong>de</strong> la partie<br />

antérieure <strong>de</strong> l’interligne<br />

Arthroscanner<br />

- test anesthésique<br />

- infiltration d’Altim<br />

En vue <strong>de</strong> l’arthroscopie Lésion du labrum<br />

Lésion cartilagineuse cotyloïdienne<br />

Confirmation <strong>de</strong>s troubles morphologiques<br />

(cotyle et fémur)<br />

Dépistage d’un arthrose débutante<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


10<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

Dans le conflit <strong>de</strong> hanche, il existe habituellement<br />

une hyperplasie <strong>de</strong> la paroi antérieure cotyloïdienne,<br />

principalement à sa partie supérieure. Sur la radiographie,<br />

cela entraîne un croisement entre la paroi postérieure et la<br />

paroi antérieure (figures 2a et 2b).<br />

Figures 2a et 2b : Agrandissements <strong>de</strong> radiographies du bassin <strong>de</strong>bout<br />

<strong>de</strong> face. La hanche normale (2a) présente une antéversion globale du<br />

cotyle, la hanche prédisposée au conflit (2b) présente une rétroversion<br />

<strong>de</strong> la partie haute du cotyle, à l’origine d’un croisement entre les lignes<br />

radiologique <strong>de</strong>s parois cotyloïdiennes antérieures et postérieures.<br />

<strong>Le</strong> signe du croisement n’est valable ni sur le bassin couché ni sur la<br />

radiographie centrée sur la hanche.<br />

Paroi postérieure<br />

Figures 2a<br />

Figures 2b<br />

Antéversion<br />

normale<br />

Paroi antérieure<br />

Rétroversion<br />

pathologique<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

La présence <strong>de</strong> ce croisement radiologique entre les <strong>de</strong>ux<br />

parois cotyloïdiennes permet <strong>de</strong> supposer qu’il existe <strong>de</strong>s<br />

microtraumatismes répétés entre le col fémoral et la paroi<br />

antérieure du cotyle lors <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> flexion couplés<br />

à la rotation interne. Lorsque l’analyse <strong>de</strong> la radiographie<br />

ne permet pas <strong>de</strong> se prononcer sur la présence <strong>de</strong> ce signe,<br />

les coupes axiales du scanner permettent <strong>de</strong> déterminer s’il<br />

existe réellement une hyperplasie <strong>de</strong> la paroi antérieure du<br />

cotyle. Il est alors capital d’analyser toutes les coupes scanner<br />

aux différents niveaux (coupes passant par le sommet <strong>de</strong> la<br />

tête fémorale, par le milieu <strong>de</strong> la tête fémorale et par la<br />

partie inférieure <strong>de</strong> la tête fémorale). Figures 3a et 3b.<br />

Figures 3a et 3b : La rétroversion <strong>de</strong> la partie haute du cotyle est<br />

également visible sur <strong>de</strong>s coupes axiales <strong>de</strong> scanner. Lorsque la coupe<br />

passe par l’équateur <strong>de</strong> la tête, la paroi antérieure est moins couvrante<br />

que la paroi postérieure (3a). Lorsque la coupe passe au pôle supérieur<br />

<strong>de</strong> la tête fémorale, la paroi antérieure est plus couvrante que la paroi<br />

postérieure (3b). Ce type <strong>de</strong> cotyle prédispose au conflit <strong>de</strong> hanche.<br />

- <strong>Le</strong>s malformations fémorales pourvoyeuses <strong>de</strong> conflits<br />

<strong>de</strong> hanche sont multiples et doivent être cherchées sur<br />

toutes les inci<strong>de</strong>nces radiologiques et en particulier le<br />

profil <strong>de</strong> DUCROQUET. On peut observer <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong><br />

sphéricité <strong>de</strong> la tête fémorale (tête ovale, tête « carrée », tête<br />

phallique, …). On peut observer également <strong>de</strong>s séquelles<br />

d’épiphysiolyse avec bascule postérieure <strong>de</strong> l’épiphyse et<br />

proéminence antérieure du col cervical.


On peut également voir <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la jonction<br />

cervicocéphalique (col trop large, insuffisance d’échancrure<br />

entre la tête et le col fémoral). Figures 4a, 4b, 4c et 4d.<br />

Figure 5.<br />

Figures 4a à 4d. <strong>Le</strong>s anomalies <strong>de</strong> sphéricité <strong>de</strong> la tête fémorale sont<br />

nombreuses et fréquentes. Il s’agit d’un facteur favorisant le conflit<br />

<strong>de</strong> hanche. Ces anomalies sont visibles sur la radiographie du bassin<br />

<strong>de</strong>bout <strong>de</strong> face. <strong>Le</strong> profil <strong>de</strong> Ducroquet est particulièrement adapté pour<br />

les préciser.<br />

Figure 4a : Profil <strong>de</strong> Ducroquet bilatéral. La hanche gauche est le siège<br />

d’une légère insuffisance d’échancrure entre la tête et le col, avec à cet<br />

endroit une géo<strong>de</strong> témoignant <strong>de</strong>s microtraumatismes répétés contre le<br />

cotyle lors <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong>s arts martiaux chez cet homme <strong>de</strong> 25 ans.<br />

Ce morphotype limite a suffit à engendrer un conflit <strong>de</strong> hanche.<br />

l<br />

Figure 4b : Profil <strong>de</strong> Ducroquet bilatéral chez un footballeur professionnel<br />

<strong>de</strong> 24 ans. Trouble <strong>de</strong> sphéricité manifeste bilatéral <strong>de</strong> la tête fémorale<br />

à sa partie antérieure. La dégradation <strong>de</strong> la hanche droite a été rapi<strong>de</strong><br />

puisque l’arthrose est actuellement installée.<br />

l<br />

l<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 11<br />

Figure 4c : Autre anomalie <strong>de</strong> sphéricité <strong>de</strong>s têtes fémorales à l’origine<br />

d’un conflit bilatéral.<br />

Figure 4d : Bosse à la jonction tête col. Il ne s’agit pas d’un ostéophyte<br />

mais d’une séquelle <strong>de</strong> glissement épiphysaire. Lors <strong>de</strong>s mouvements<br />

amples <strong>de</strong> hanche, il survient un conflit fémoro-acétabulaire.<br />

Figure 5 : Faux profil <strong>de</strong> <strong>Le</strong>quesne. L’interligne articulaire normale doit<br />

être plus épaisse en avant qu’en arrière. Dans le cas ci-<strong>de</strong>ssous, il existe<br />

un pincement pathologique <strong>de</strong> la partie antérieure <strong>de</strong> l’interligne.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


12<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

arThroscanner De hanche :<br />

l’examen clé Du bilan<br />

a. Réalisation <strong>de</strong> l’arthroscanner<br />

L’arthroscanner est un excellent examen pour confirmer le<br />

diagnostic <strong>de</strong> conflit fémoro acétabulaire et pour préciser<br />

l’importance <strong>de</strong>s lésions articulaires secondaires. L’examen<br />

doit être couplé à une infiltration d’Altim et éventuellement<br />

à un test anesthésique afin d’affirmer le caractère articulaire<br />

<strong>de</strong>s symptômes.<br />

b. Signe arthroscanner <strong>de</strong> conflit (Fig. 6a et 6b)<br />

Figure 6a : Désinsertion du labrum antérieur, typique du conflit <strong>de</strong> hanche.<br />

Figure 6b : lésions articulaires périphériques typiques <strong>de</strong> conflit fémoro<br />

acétabulaire chez un sportif <strong>de</strong> 30 ans (lésion du cartilage cotyloïdien,<br />

lésion labrale, trouble <strong>de</strong> sphéricité fémorale aggravé par une<br />

ostéophytose débutante).<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

- L’arthroscanner confirme habituellement les troubles<br />

morphologiques osseux mis en évi<strong>de</strong>nce sur le bilan<br />

d’imagerie standard. On peut observer une hyperplasie <strong>de</strong><br />

la paroi antérieure du cotyle, un trouble <strong>de</strong> la sphéricité <strong>de</strong><br />

la tête fémorale, une anomalie <strong>de</strong> la jonction entre la tête et<br />

le col ou une bascule postérieure <strong>de</strong> l’épiphyse fémorale.<br />

- <strong>Le</strong> labrum acétabulaire étant l’élément le plus<br />

périphérique du cotyle, il se trouve le premier lésé lors <strong>de</strong>s<br />

microtraumatismes causés par le conflit. L’arthroscanner<br />

permet <strong>de</strong> le visualiser avec précision et <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce<br />

une désinsertion à sa partie antérieure ou un écrasement<br />

ou toute autre lésion stable ou instable caractéristique.<br />

- En regard <strong>de</strong> la lésion du labrum, rarement absente<br />

chez le patient souffrant <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong> hanche, on observe<br />

régulièrement une lésion du cartilage cotyloïdien. Il s’agit<br />

parfois d’une fissure, parfois d’un véritable clapet ou d’un<br />

amincissement localisé du cartilage ou même encore d’une<br />

disparition complète focale. L’hyperpression causée par<br />

la tête fémorale non sphérique sur le labrum entraîne <strong>de</strong>s<br />

dégâts concomitants sur le cartilage cotyloïdien qui se trouve<br />

ainsi lésé. L’arthroscanner peut cependant méconnaître<br />

un décollement profond du cartilage cotyloïdien lorsqu’il<br />

n’existe ni amincissement <strong>de</strong> ce cartilage ni fissure faisant<br />

communiquer le décollement profond avec la cavité<br />

articulaire remplie <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> radio opaque. Dans ce cas,<br />

c’est l’IRM qui mettra en évi<strong>de</strong>nce la lésion profon<strong>de</strong> et la<br />

palpation au crochet du cartilage lors <strong>de</strong> l’arthroscopie<br />

permettra <strong>de</strong> visualiser un aspect <strong>de</strong> cartilage flottant décollé<br />

<strong>de</strong> l’os sous-chondral tout à fait caractéristique.<br />

- À un sta<strong>de</strong> plus avancé, les lésions labrales et cartilagineuses<br />

sont associées à <strong>de</strong>s lésions d’arthrose débutante. On peut<br />

observer <strong>de</strong>s micros géo<strong>de</strong>s cervicales dans la région micro<br />

traumatisée, <strong>de</strong>s con<strong>de</strong>nsations du cotyle au niveau <strong>de</strong> la<br />

paroi antérieure, voire une ostéophytose périphérique qui<br />

peut également se propager à la partie postéro inférieure <strong>de</strong><br />

l’articulation en raison du contrecoup lors <strong>de</strong>s mouvements<br />

excessifs <strong>de</strong> hanche.<br />

L’IRM contribue peu au diagnostic positif <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong><br />

hanche, mais permet d’éliminer d’autres diagnostics<br />

comme la nécrose.<br />

DiagnosTic DifférenTiel<br />

<strong>Le</strong> diagnostic <strong>de</strong> conflit <strong>de</strong> hanche est habituellement posé<br />

avec retard chez <strong>de</strong>s sportifs traités pour pubalgie ou<br />

pour tendinopathie <strong>de</strong>s adducteurs. Il est primordial <strong>de</strong><br />

rechercher systématiquement le conflit fémoro acétabulaire<br />

chez tout sportif présentant une douleur <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la<br />

hanche ou tout autre dysfonctionnement mécanique <strong>de</strong> type<br />

craquement ou blocage. L’examen neurologique permet <strong>de</strong><br />

différencier la cruralgie du conflit <strong>de</strong> hanche. L’examen <strong>de</strong>


la paroi abdominale est impératif pour ne pas méconnaître<br />

une hernie pariétale. En cas <strong>de</strong> diagnostic différentiel<br />

difficile, le test d’infiltration couplé au bloc anesthésique<br />

articulaire coxo fémoral est un élément clé <strong>de</strong> la décision<br />

diagnostique et thérapeutique.<br />

hisToire naTurelle Du confliT<br />

De hanche<br />

L’évolution spontanée du conflit fémoro acétabulaire est<br />

l’arthrose parfois précoce. Des anomalies morphologiques<br />

cotyloïdiennes et fémorales couplées à la pratique intensive<br />

<strong>de</strong> sport <strong>de</strong> combat <strong>de</strong> pieds entraînent régulièrement<br />

<strong>de</strong>s arthroses extrêmement rapi<strong>de</strong>s, douloureuses et<br />

enraidissantes avant la cinquantaine. Il faut distinguer<br />

l’enraidissement coxofémoral secondaire à l’installation<br />

d’une coxarthrose <strong>de</strong> la perte habituelle <strong>de</strong> la rotation interne<br />

observée avant toute arthrose chez <strong>de</strong>s patients prédisposés<br />

au conflit <strong>de</strong> hanche. L’analyse <strong>de</strong> la radiographie est<br />

capitale pour déterminer si les lésions <strong>de</strong> conflits sont<br />

isolées ou si une ostéophytose et un pincement articulaire<br />

sont installés.<br />

arThroscopie De hanche<br />

<strong>Le</strong> conflit fémoro-acétabulaire est une indication privilégiée<br />

d’arthroscopie <strong>de</strong> hanche. Lors d’une courte hospitalisation,<br />

l’arthroscopie est réalisée sous anesthésie générale sur table<br />

orthopédique. L’exploration vidéo <strong>de</strong> la cavité articulaire<br />

met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s lésions très typiques au cadran<br />

antérosupérieur du labrum acétabulaire ainsi qu’au niveau<br />

du cartilage cotyloïdien. <strong>Le</strong> trouble <strong>de</strong> sphéricité <strong>de</strong> la tête<br />

fémorale est particulièrement bien visualisé, <strong>de</strong> même que<br />

toute autre malformation à la jonction du col et <strong>de</strong> la tête.<br />

<strong>Le</strong>s gestes thérapeutiques réalisés lors <strong>de</strong> l’arthroscopie ont<br />

<strong>de</strong>ux objectifs :<br />

- En premier, traiter les lésions douloureuses. L’instrumentation<br />

miniaturisée spécifique permet <strong>de</strong> réséquer une lésion du<br />

labrum ou une lésion instable cartilagineuse.<br />

- En objectif secondaire, corriger les malformations<br />

responsables <strong>de</strong>s micros traumatismes. <strong>Le</strong>s fraises<br />

motorisées permettent <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s résections partielles<br />

contrôlées <strong>de</strong> la paroi antérieure du cotyle lorsqu’elle est<br />

hyperplasique. D’autres résections localisées peuvent<br />

également intéresser la portion antérieure du col fémoral.<br />

<strong>Le</strong> but est <strong>de</strong> supprimer le conflit en flexion <strong>de</strong> hanche.<br />

<strong>Le</strong>s suites opératoires du geste arthroscopique permettent<br />

une reprise immédiate <strong>de</strong> l’appui et le sevrage <strong>de</strong>s béquilles<br />

en quelques jours habituellement. <strong>Le</strong> résultat est appréciable<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 13<br />

en quelques semaines et au maximum en quelques mois<br />

si les lésions sont importantes. La rééducation est <strong>de</strong> type<br />

fonctionnel compte tenu <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> lésion musculaire<br />

lors du geste arthroscopique.<br />

pronosTic<br />

<strong>Le</strong> pronostic après traitement d’un conflit fémoroacétabulaire<br />

par arthroscopie <strong>de</strong> hanche est étroitement<br />

corrélé à la présence <strong>de</strong> lésions cartilagineuses. <strong>Le</strong>s lésions<br />

du labrum isolées sans atteinte cartilagineuse associée ont<br />

un excellent pronostic avec un taux d’excellents résultats <strong>de</strong><br />

90 %. La présence <strong>de</strong> lésions cartilagineuses profon<strong>de</strong>s ou<br />

étendues est un facteur <strong>de</strong> mauvais pronostic démontré. <strong>Le</strong><br />

pronostic est défavorable lorsque ces lésions cartilagineuses<br />

sont associées à <strong>de</strong>s lésions arthrosiques installées et<br />

particulièrement en cas <strong>de</strong> pincement <strong>de</strong> l’interligne.<br />

inDicaTion<br />

Lorsque le conflit <strong>de</strong> hanche est diagnostiqué, la suppression<br />

du geste ou du sport responsable est nécessaire mais suffit<br />

rarement à soulager les symptômes dus à une lésion du<br />

labrum ou du cartilage cotyloïdien.<br />

L’arthroscopie <strong>de</strong> hanche est indiquée dans tous les cas <strong>de</strong><br />

conflit fémoro acétabulaire résistant au traitement médical<br />

ou à l’arrêt du sport, particulièrement chez les sujets jeunes<br />

car l’enjeu est non seulement <strong>de</strong> traiter une lésion labrale<br />

ou cartilagineuse mais encore <strong>de</strong> protéger la hanche d’une<br />

arthrose secondaire. (3)<br />

L’arthroscopie <strong>de</strong> hanche est discutable mais parfois vali<strong>de</strong><br />

lorsque les lésions arthrosiques sont installées.<br />

L’indication d’implantation d’une prothèse totale <strong>de</strong> hanche<br />

chez un patient présentant une coxarthrose secondaire à un<br />

conflit fémoro acétabulaire doit tenir compte du mécanisme<br />

physiopathologique <strong>de</strong> l’arthrose. <strong>Le</strong> positionnement <strong>de</strong>s<br />

implants doit garantir au patient la possibilité <strong>de</strong> pratiquer<br />

les mouvements <strong>de</strong> la vie quotidienne sans risquer la<br />

reproduction d’un conflit entre les pièces prothétiques.<br />

références<br />

1. GANZ R, PARViZi J, LEUNiG M, SiEBENROCK KA. Femoroacetabular<br />

impingement : a cause for osteoarthritis of the hip. Clin. Orthop. 2003 ;417 :112-20.<br />

2. NOTZLi HP, WYSS TF, STOECKLiN CH, SCHMiD MR, TREiBER K,<br />

HODLER J. The contour of the femoral head-neck junction as a predictor for<br />

the risk of anterior impingement. J Bone Joint Surg. 2002; 84B:556-60.<br />

3. BEAULE PE, LEDUFF MJ, ZARAGOZA EJ. Quality of Life outcome of<br />

femoral head-neck osteochondroplasty for femoroacetabular impingement.<br />

J Bone Joint Surg Am. 2007 Apr;89(4):773-9.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 15<br />

La maladie <strong>de</strong> Behçet en <strong>2009</strong><br />

L<br />

a maladie <strong>de</strong> Behçhet (MB) a été décrite en 1937 par le <strong>de</strong>rmatologue turque,<br />

Hulusi Behçet [1]. Il s’agit d’une maladie systémique non auto-immune faisant partie <strong>de</strong>s<br />

vascularites primitives non nécrosantes. Ses principales manifestations sont cutanéo-muqueues,<br />

mais les atteintes articulaires ne sont pas rares et les atteintes oculaires et neurologiques sont sévères. Son<br />

diagnostic, parfois difficile, repose sur les critères internationaux <strong>de</strong> 1990 [2]. La MB est un parent pauvre<br />

<strong>de</strong> la rhumatologie anglo-saxonne [3], n’ayant droit qu’à 6 pages dans un Textbook <strong>de</strong> référence [4] ; mais<br />

elle est une maladie d’actualité, peut-être sous l’influence <strong>de</strong> l’immigration en Europe. Son traitement vient<br />

d’ailleurs <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> recommandations européennes en 2008 [5].<br />

1. epiDémiologie<br />

<strong>Le</strong>s symptômes <strong>de</strong> la MB débutent chez l’adulte jeune,<br />

habituellement entre 18 et 40 ans [6]. Elle est plus fréquente<br />

et plus grave chez l’homme dans les pays du pourtour<br />

méditerranéen, mais les femmes sont aussi souvent atteintes<br />

que les hommes en Chine et au Japon.<br />

Si la MB est ubiquitaire, il existe <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong>s disparités<br />

<strong>de</strong> prévalence selon les populations. Dans les gran<strong>de</strong>s<br />

villes <strong>de</strong> la partie orientale <strong>de</strong> la Turquie, sa prévalence<br />

a été estimée entre 110 et 420/100.000 dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

récentes [7]. Il est notable que sa prévalence soit inférieure<br />

dans la partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> la Turquie située en Thrace<br />

[3]. En Iran et en Arabie Saoudite, la prévalence <strong>de</strong> la MB<br />

est respectivement <strong>de</strong> 16 et 20/100.000 [1]. La prévalence<br />

<strong>de</strong> la MB dans les pays d’Afrique du Nord est mal connue.<br />

Au Japon, elle semble se situer entre 7 et 30/100.000<br />

[1, 7]. En Europe, il existe schématiquement un gradient<br />

Nord-Sud avec une prévalence allant <strong>de</strong> 0,64/100.000<br />

aux Royaume-Uni à 7/100.000 en Espagne [1]. Mais<br />

l’estimation <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong> la MB en Europe doit tenir<br />

compte <strong>de</strong>s populations étudiées. Ainsi, en Allemagne, elle<br />

a été estimée à 1,47/100.000 à Berlin mais à 77/100.000<br />

dans la sous-population d’origine Turque. En France, Mahr<br />

et al. [8] viennent <strong>de</strong> rapporter une étu<strong>de</strong> épidémiologique<br />

<strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong> la MB chez les adultes vivant dans<br />

le département <strong>de</strong> Seine Saint-Denis où 26 % <strong>de</strong> la<br />

population est d’origine non européenne. Si la prévalence<br />

globale est <strong>de</strong> 7,1/100.000, l’analyse selon l’origine <strong>de</strong>s<br />

sujets montre une prévalence <strong>de</strong> 2,4/100.000 dans la<br />

population d’origine européenne, <strong>de</strong> 17,5/100.000 dans<br />

celle d’origine Turque ou asiatique et <strong>de</strong> 34,6/100.000<br />

Edouard Pertuiset<br />

Centre Hospitalier René Dubos, Pontoise<br />

dans celle originaire d’Afrique du Nord. De plus, dans ces<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières populations, la prévalence <strong>de</strong> la MB n’était<br />

pas différente selon l’âge au moment <strong>de</strong> l’immigration en<br />

France. La MB apparaît beaucoup plus rare en Afrique<br />

subsaharienne qu’en Afrique du nord.<br />

2. physiopaThologie<br />

La physiopathologie <strong>de</strong> la MB reste imparfaitement<br />

élucidée.<br />

Susceptibilité génétique<br />

L’association entre la MB et l’antigène HLA-B51 a été<br />

rapportée en 1982 par Ohno dans la population japonaise<br />

et a été confirmée dans <strong>de</strong> nombreuses autres populations<br />

d’origines géographique et ethnique différentes (tableau 1)<br />

[1]. Dans une majorité <strong>de</strong> pays, la prévalence <strong>de</strong> HLA-B51<br />

varie <strong>de</strong> 50 à 75 % chez les mala<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> 10 à 30 % chez<br />

les témoins. <strong>Le</strong> risque relatif lié à l’allèle HLA-B51 peut varier<br />

selon les populations <strong>de</strong> 3 à 15. Dans bon nombre <strong>de</strong> pays,<br />

le RR se situe entre 7 et 9. La mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la même<br />

association dans les différentes ethnies pourrait être en<br />

faveur <strong>de</strong> l’hypothèse <strong>de</strong> la « route <strong>de</strong> la soie » : la maladie<br />

se serait développée dans le pourtour méditerranéen (partie<br />

orientale) et aurait migré à travers l’Asie par l’intermédiaire<br />

<strong>de</strong>s nombreux marchands et caravanes qui empruntaient<br />

cet itinéraire commercial ouvert dès le IIè siècle avant<br />

Jésus-Christ. Ce serait donc la mixité génétique <strong>de</strong>s<br />

populations qui aurait permis la diffusion <strong>de</strong> la maladie par<br />

l’intermédiaire, au moins en partie, <strong>de</strong> l’allèle HLA-B51.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


16<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

Parmi les 25 variants alléliques connus <strong>de</strong> HLA-B51, aucun<br />

d’entre eux n’est plus spécifiquement associé à la MB.<br />

La manière dont le gène HLA-B51 favorise la survenue <strong>de</strong><br />

la MB n’est pas connue et les souris transgéniques pour<br />

HLA-B51 ne présentent aucune lésion évocatrice <strong>de</strong> MB.<br />

L’absence d’explication physiopathologique <strong>de</strong> cette relation<br />

a fait émettre l’hypothèse que le facteur génétique favorisant<br />

soit un autre gène en déséquilibre <strong>de</strong> liaison avec HLA-B51.<br />

On a incriminé les gènes MIC (MHC class I related), MICA<br />

et MICB. Il est possible qu’il existe un effet combiné <strong>de</strong><br />

HLA-B51 et <strong>de</strong>s gènes MICA-A6 et MICA09 [1]. Par ailleurs,<br />

une étu<strong>de</strong> effectuée chez <strong>de</strong>s sujets britanniques a mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce une association entre la MB et l’allèle 1031C<br />

du gène du TNFa qui est une <strong>de</strong>s cytokines clés <strong>de</strong> la MB,<br />

association indépendante <strong>de</strong> HLA-B51 et par laquelle la<br />

production <strong>de</strong> TNFa pourrait être augmentée au cours <strong>de</strong><br />

la MB [9]. Plus récemment, cette association a été retrouvée<br />

dans <strong>de</strong>s populations turque [10] et tunisienne [11], avec<br />

<strong>de</strong>s odds-ratio <strong>de</strong> 1,83 et 1,65 respectivement. L’étu<strong>de</strong> par<br />

screening génomique <strong>de</strong> familles turques multiplex pour<br />

la MB a récemment révélé l’existence <strong>de</strong> nombreux loci<br />

non liés aux systèmes HLA et associées à la MB [12]. <strong>Le</strong>urs<br />

transcrits ne sont pas connus.<br />

Une étu<strong>de</strong> turque en cours <strong>de</strong> publication montre une<br />

association (odds-ratio 1,88) entre la MB et l’allèle INT4<br />

G/C du gène <strong>de</strong> la protéine NRAMP1 présente sur les<br />

macrophages et jouant un rôle important dans <strong>de</strong> très<br />

Région et pays HLA B51+, %<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

nombreuses fonctions du macrophage : régulation <strong>de</strong>s<br />

chémokines, du TNFa, <strong>de</strong> l’IL-1b, <strong>de</strong> l’oxy<strong>de</strong> nitrique<br />

synthétase et <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s molécules HLA <strong>de</strong><br />

classe II [13].<br />

Facteurs environnementaux<br />

Sur la base <strong>de</strong>s données épidémiologiques, il est probable<br />

que <strong>de</strong>s facteurs environnementaux interviennent dans la<br />

MB. Des groupes ethniques prédisposés mais vivants dans<br />

d’autres pays que leur pays d’origine ont une fréquence<br />

moindre <strong>de</strong> la MB. Ceci a été constaté chez les turcs vivant en<br />

Allemagne par rapport à ceux vivant en Turquie et pour les<br />

japonais vivants à Hawaï par rapport à ceux vivant au Japon<br />

[3]. <strong>Le</strong>s publications concernant les jumeaux monozygotes<br />

semblent difficiles à interpréter. S’il existe <strong>de</strong> nombreux<br />

arguments pour penser que les facteurs génétiques jouent<br />

un rôle plus important que les facteurs environnementaux<br />

[3], la nature <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers reste incertaine. <strong>Le</strong>s virus <strong>de</strong> la<br />

famille herpès, <strong>de</strong> même que les streptocoques <strong>de</strong> la flore<br />

microbienne orale, ont été incriminés mais ne sauraient<br />

être <strong>de</strong>s facteurs infectieux spécifiques [1]. En revanche, <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s suggèrent que les lymphocytes T <strong>de</strong>s patients atteints<br />

<strong>de</strong> MB ont une hyper-réactivité aux antigènes bactériens<br />

en général, plutôt qu’une susceptibilité à une espèce<br />

bactérienne en particulier. On peut donc penser que les<br />

agents infectieux jouent un rôle déclenchant sur un terrain<br />

génétique prédisposé.<br />

Tableau 1. Fréquence <strong>de</strong> l’antigène HLA-B51 chez les mala<strong>de</strong>s atteints <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong> Behçet et chez les témoins, selon les différents pays [d’après 1].<br />

Extrême-Orient<br />

- Japon<br />

- Corée<br />

- Chine<br />

Moyen Orient<br />

- Turquie<br />

- Arabie Saoudite<br />

- Israël<br />

- Irak<br />

- Iran<br />

Afrique du Nord<br />

- Egypte<br />

- Tunisie<br />

Europe<br />

- Espagne<br />

- Grèce<br />

- France<br />

- Royaume-Uni<br />

- Russie<br />

Maladie <strong>de</strong> Behçet Groupe contrôle Odds-ratio<br />

57<br />

44<br />

56<br />

77<br />

72<br />

75<br />

62<br />

53<br />

58<br />

62<br />

42<br />

79<br />

51<br />

25<br />

37<br />

14<br />

17<br />

12<br />

26<br />

26<br />

21<br />

29<br />

33<br />

7<br />

24<br />

21<br />

28<br />

13<br />

9<br />

15<br />

7,9<br />

4,0<br />

9,3<br />

9,2<br />

9,0<br />

11,5<br />

3,9<br />

2,3<br />

20,1<br />

5,2<br />

2,7<br />

9,7<br />

6,7<br />

3,3<br />

3,2


Réponses inflammatoire et immunologique<br />

<strong>Le</strong>s polynucléaires neutrophiles (PNN) jouent un rôle<br />

fondamental dans la physiopathologie <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> la<br />

MB [1]. Si l’on prend l’exemple <strong>de</strong> la réaction pathergique,<br />

il se produit une accumulation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> PNN au point<br />

<strong>de</strong> ponction <strong>de</strong> l’aiguille. Au bout <strong>de</strong> 48 heures, d’autres<br />

cellules affluent au sein du <strong>de</strong>rme : lymphocytes T,<br />

monocytes et macrophages. Mais les monocytes activés<br />

sécrètent <strong>de</strong>s cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6, IL-8,<br />

TNFa) qui sont capables d’attirer et d’activer les PNN au<br />

sein <strong>de</strong>s tissus. Chez les patients atteints <strong>de</strong> MB, les PNN<br />

présentent <strong>de</strong> nombreuses anomalies : état d’activation in<br />

vivo, expression accrue <strong>de</strong>s récepteurs d’activation et <strong>de</strong>s<br />

chémokines, <strong>de</strong>s molécules d’adhésion, production en excès<br />

<strong>de</strong>s radicaux libres, activité phagocytaire accrue. De plus, la<br />

MB s’accompagne d’une augmentation <strong>de</strong> la sécrétion du<br />

monoxy<strong>de</strong> d’azote (NO), qui est corrélée à l’activité <strong>de</strong> la<br />

maladie, et qui a plusieurs conséquences. <strong>Le</strong> NO favorise<br />

la persistance in situ <strong>de</strong>s PNN (inhibition <strong>de</strong> la migration)<br />

et favorise leur activation. L’hyperactivation <strong>de</strong>s PNN est<br />

directement à l’origine <strong>de</strong> lésions tissulaires <strong>de</strong> la MB.<br />

<strong>Le</strong>s autres cellules directement à l’origine <strong>de</strong> lésions<br />

tissulaires dans la MB sont les lymphocytes (Ly) T [1].<br />

Plusieurs sous-populations lymphocytaires T jouent un rôle<br />

dans la physiopathologie <strong>de</strong> la MB. <strong>Le</strong>s Ly T cytotoxiques,<br />

CD8+, CD56+, sont augmentés dans le sang et l’humeur<br />

aqueuse <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> MB. Il est possible que les<br />

cellules cibles <strong>de</strong>s Ly T cytotoxiques soient celles exprimant<br />

un pepti<strong>de</strong> <strong>de</strong> MIC associé à un antigène HLA-I particulier,<br />

comme l’association MICA-B51. L’expression du gène<br />

MICA pouvant être favorisée par la protéine <strong>de</strong> choc<br />

thermique Hsp60 qui est surexprimée au sein <strong>de</strong>s lésions<br />

cutanées <strong>de</strong> la MB. A un sta<strong>de</strong> plus précoce <strong>de</strong> la réaction<br />

inflammatoire <strong>de</strong> la MB, les Ly T CD4+ <strong>de</strong> type Th1 jouent<br />

un rôle important, notamment en secrétant comme les<br />

monocytes <strong>de</strong>s cytokines pro-inflammatoires, dont l’IL8 et<br />

le TNFa. De même, les Ly Tgd jouent un rôle dans la MB<br />

comme en témoignent leur nombre accru dans le sang, leur<br />

état d’activation et leur présence au sein <strong>de</strong>s lésions actives<br />

où ils pourraient interagir avec les molécules Hsp.<br />

3. manifesTaTions cliniques<br />

Manifestations cutanéomuqueuses<br />

L’aphtose buccale, que rien ne distingue dans sa sémiologie<br />

<strong>de</strong>s autres aphtoses, existe dans 98 % <strong>de</strong>s cas et sa présence<br />

constitue une condition sine qua non au diagnostic selon<br />

les critères internationaux <strong>de</strong> 1990 [2]. Dans la majorité<br />

<strong>de</strong>s cas, l’aphtose buccale récidivante précè<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs<br />

années ou accompagne les autres manifestations <strong>de</strong> la MB,<br />

mais dans certains cas elle peut survenir plusieurs mois ou<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 17<br />

plusieurs années après <strong>de</strong>s manifestations extra-cutanées,<br />

rendant alors le diagnostic <strong>de</strong> MB difficile [1]. <strong>Le</strong>s ulcérations<br />

peuvent siéger dans n’importe quelle partie <strong>de</strong> la cavité<br />

buccale et guérissent sans séquelle dans les délais habituels.<br />

Certaines ont un caractère pseudo-herpétiforme. Elles sont<br />

parfois très invalidantes par leur caractère douloureux, leur<br />

nombre et leur évolution subintrante.<br />

L’aphtose génitale touche environ 65 % <strong>de</strong>s patients<br />

[1, 6] et est très évocatrice <strong>de</strong> MB. Son caractère douloureux<br />

est variable. Chez l’homme, le siège <strong>de</strong> prédilection est le<br />

scrotum (figure 1) où les ulcérations laissent une cicatrice<br />

dépigmentée permettant un diagnostic rétrospectif. Chez<br />

la femme, où elles siègent sur la vulve ou le vagin et sont<br />

parfois asymptomatiques, leur diagnostic est plus difficile.<br />

Figure 1. Lésions actives d’aphtose génitale du scrotum dans une maladie<br />

<strong>de</strong> Behçet.<br />

La pseudo-folliculite est évocatrice <strong>de</strong> la MB mais doit bien<br />

être distinguée <strong>de</strong> la folliculite : petite pustule non centrée<br />

par un poil et siégeant souvent sur <strong>de</strong>s sites comme les<br />

bras ou les jambes. On peut observer <strong>de</strong> véritables nodules<br />

acnéiformes. L’érythème noueux est une manifestation<br />

classique <strong>de</strong> la MB. <strong>Le</strong>s autres manifestations cutanées sont<br />

<strong>de</strong>s papules, <strong>de</strong>s vésicules, <strong>de</strong>s pustules, un purpura, <strong>de</strong>s<br />

aphtes cutanés et le pyo<strong>de</strong>rma gangrenosum.<br />

Figure 2. Lésion <strong>de</strong> pseudofoliculite (non centrée par un poil) dans une<br />

maladie <strong>de</strong> Behçet.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


18<br />

La biopsie cutanée d’une lésion <strong>de</strong> MB met en évi<strong>de</strong>nce<br />

un aspect <strong>de</strong> vascularite, <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur variable selon le<br />

type <strong>de</strong> lésion (<strong>de</strong>rme, hypo<strong>de</strong>rme), touchant les artérioles<br />

et les veinules avec <strong>de</strong>s aspects variables : infiltrat <strong>de</strong> PNN,<br />

vascularite leucocytoclasique, nécrose fibrinoï<strong>de</strong> <strong>de</strong> la paroi<br />

vasculaire, infiltrat lymphocytaire qui pourrait représenter une<br />

lésion plus ancienne [4]. À l’immunofluorescence, on peut<br />

observer <strong>de</strong>s dépôts vasculaires d’IgA, d’IgM et <strong>de</strong> C3 [1].<br />

Manifestations articulaires<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

<strong>Le</strong>ur fréquence est estimée entre 45 % et 68 % <strong>de</strong>s cas dans<br />

trois importantes séries [1, 14, 15]. Elles sont donc fréquentes,<br />

venant au second rang après les manifestations cutanéomuqueuses.<br />

Elles sont inaugurales <strong>de</strong> la MB dans 16 à<br />

19 % <strong>de</strong>s cas. Dans environ 1/3 <strong>de</strong>s cas elles surviennent en<br />

même temps que les manifestations cutanéo-muqueuses et<br />

dans environ 50 % <strong>de</strong>s cas elles surviennent après un délai<br />

moyen <strong>de</strong> 3 à 4 ans après les premiers signes <strong>de</strong> la MB.<br />

La MB peut être responsable d’arthralgies inflammatoires<br />

ou plus rarement <strong>de</strong> véritables arthrites. Elle touche avec<br />

prédilection les grosses articulations et les membres<br />

inférieurs, avec par ordre décroissant les genoux, les<br />

chevilles, les poignets et les cou<strong>de</strong>s. Quand il existe une<br />

arthrite, il peut s’agir d’une monoarthrite, d’une oligoarthrite<br />

ou d’une polyarthrite, cette <strong>de</strong>rnière étant plus fréquente<br />

chez la femme que chez l’homme. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas,<br />

il peut y avoir une atteinte <strong>de</strong>s petites articulations <strong>de</strong>s<br />

mains et <strong>de</strong>s pieds. Dans 2/3 <strong>de</strong>s cas l’atteinte articulaire<br />

évolue selon un mo<strong>de</strong> aigu. Dans les autres cas l’évolution<br />

est subaiguë ou plus rarement chronique. <strong>Le</strong>s recherches<br />

d’auto-anticorps sont négatives et les radiographies<br />

articulaires restent normales. <strong>Le</strong>s rares cas <strong>de</strong> polyarthrite<br />

chronique <strong>de</strong>structrice [14] correspon<strong>de</strong>nt probablement<br />

à <strong>de</strong>s associations avec <strong>de</strong>s polyarthrites rhumatoï<strong>de</strong>s<br />

séronégatives. En cas d’arthrite, l’analyse du liqui<strong>de</strong><br />

articulaire montre un liqui<strong>de</strong> inflammatoire, contenant<br />

habituellement <strong>de</strong> 5.000 à 50.000 éléments/mm 3, à<br />

prédominance <strong>de</strong> PNN. L’évolution <strong>de</strong> l’atteinte articulaire<br />

est volontiers récidivante et asymétrique.<br />

Certains auteurs ont rapporté chez <strong>de</strong>s hommes jeunes la<br />

présence <strong>de</strong> rachialgies inflammatoires dont la signification<br />

reste incertaine. Dans <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s nord-africaines, une<br />

sacro-iliite radiologique isolée était présente dans 6 à<br />

7,5 % <strong>de</strong>s cas [14, 15]. <strong>Le</strong>s associations rapportées avec<br />

la spondylarthrite ankylosante sont probablement fortuites,<br />

mais plusieurs auteurs pensent que la sacro-iliite fait partie<br />

<strong>de</strong>s atteintes axiales <strong>de</strong> la MB [15].<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

Atteinte oculaire<br />

L’atteinte oculaire est un facteur <strong>de</strong> gravité important : le<br />

plus souvent bilatérale, elle peut toucher les chambres<br />

antérieures et/ou postérieures, et met en jeu le pronostic<br />

fonctionnel par diverses complications pouvant aboutir à<br />

la cécité [1]. Elle est plus sévère chez l’homme. Elle touche<br />

surtout le sujet jeune et survient dans les premières années <strong>de</strong><br />

la MB, pouvant être inaugurale. C’est dire si la collaboration<br />

interactive avec l’ophtalmologiste est importante.<br />

L’uvéite antérieure se manifeste par une vision trouble,<br />

inconstamment associée à une douleur locale, une<br />

photophobie, un larmoiement. L’hypopion (épanchement<br />

purulent <strong>de</strong> la chambre antérieure, mobile avec les<br />

mouvements <strong>de</strong> la tête) est en fait rare et fugace. Parfois,<br />

seul l’examen à la lampe à fente met en évi<strong>de</strong>nce l’uvéite.<br />

L’évolution se fait par poussées et expose à <strong>de</strong>s complications :<br />

synéchies irido-cristalliniennes, glaucome secondaire.<br />

L’uvéite postérieure est plus fréquente, plus tardive et plus<br />

grave. Elle se manifeste par une diminution <strong>de</strong> l’acuité<br />

visuelle sans douleur. <strong>Le</strong> fond d’œil et l’angiographie à la<br />

fluorescéine mettent en évi<strong>de</strong>nce une vascularite occlusive<br />

et nécrosante, avec <strong>de</strong>s phénomènes d’œdème, <strong>de</strong>s plages<br />

ischémiques, <strong>de</strong>s hémorragies. Il peut se développer une<br />

prolifération vasculaire et une atteinte du vitré. Ces lésions,<br />

évoluant par poussées, peuvent aboutir à une cécité qui<br />

était présente classiquement dans 50 % <strong>de</strong>s cas dans les<br />

5 ans suivant le premier signe oculaire [1].<br />

Manifestations cardio-vasculaires<br />

Elles sont nombreuses et variées [1, 6]. L’atteinte cardiaque<br />

est en fait rare (1 à 6 % <strong>de</strong>s cas), pouvant se traduire par<br />

une péricardite, une coronarite, une myocardite ou encore<br />

une endocardite. <strong>Le</strong>s atteintes vasculaires sont dues à<br />

l’inflammation <strong>de</strong> la paroi vasculaire. <strong>Le</strong>s atteintes veineuses<br />

sont fréquentes (30 % <strong>de</strong>s cas). <strong>Le</strong>s thrombophlébites<br />

superficielles siègent le plus souvent aux membres inférieurs<br />

et sont volontiers fugaces et migratrices ; elles peuvent être<br />

confondues avec un érythème noueux.<br />

<strong>Le</strong>s thromboses veineuses profon<strong>de</strong>s peuvent toucher tous les<br />

troncs veineux. <strong>Le</strong>ur caractère emboligène est diversement<br />

apprécié. Elles sont réputées n’être pas, ou peu, emboligènes<br />

du fait <strong>de</strong> leur mécanisme (inflammation pariétale) et <strong>de</strong><br />

l’adhérence du thrombus à la paroi veineuse inflammatoire.<br />

Toutefois, pour Wechsler [1], dont l’expérience est gran<strong>de</strong>,<br />

leur caractère emboligène est certain (10 à 15 % <strong>de</strong>s cas<br />

<strong>de</strong>s thromboses).<br />

Outre les thromboses profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s membres inférieurs, la<br />

MB est caractérisée par la survenue possible <strong>de</strong> 4 gran<strong>de</strong>s<br />

localisations : veine cave inférieure (avec ou sans atteinte <strong>de</strong>s<br />

veines rénales et iliofémorales), veine cave supérieure (qui<br />

peut évoluer à bas bruit), veines sus-hépatiques (syndrome<br />

<strong>de</strong> Budd-Chiari), thrombophlébites cérébrales.


<strong>Le</strong>s atteintes <strong>de</strong>s artères <strong>de</strong> gros calibre peuvent toucher tous<br />

les territoires, avec une prédilection pour l’aorte abdominale<br />

et les artères pulmonaires. La fréquence <strong>de</strong> cette atteinte<br />

sévère a été longtemps sous-estimée, notamment du fait <strong>de</strong><br />

la latence clinique. Elle serait <strong>de</strong> 2 à 7 % [1]. Cette atteinte,<br />

souvent plurifocale, se manifeste par <strong>de</strong>s thromboses, <strong>de</strong>s<br />

sténoses et/ou <strong>de</strong>s anévrysmes qui peuvent se rompre. <strong>Le</strong>s<br />

complications <strong>de</strong> l’atteinte artérielle constituent une <strong>de</strong>s<br />

principales causes <strong>de</strong> décès lié à la MB [1].<br />

Neuro-Behçet<br />

Sa fréquence est d’environ 5 à 10 % <strong>de</strong>s cas [1, 6].<br />

Trois mécanismes sont impliqués :<br />

- La thrombophlébite cérébrale, à laquelle il faut toujours<br />

penser ici et dont le diagnostic repose sur l’IRM et l’angio-<br />

IRM.<br />

- L’atteinte parenchymateuse, sévère et <strong>de</strong> mauvais pronostic,<br />

réalise une méningo-encéphalite qui fournit <strong>de</strong>s tableaux<br />

cliniques très variés avec une prédilection pour le tronc<br />

cérébral. L’atteinte cérébelleuse est classique. <strong>Le</strong> LCR est le<br />

plus souvent anormal (hypercytose et hyperprotéinorachie)<br />

L’IRM est l’examen <strong>de</strong> référence, montrant les lésions<br />

récentes. <strong>Le</strong>s séquelles sont redoutables pouvant conduire<br />

à <strong>de</strong>s états grabataires. Il existe <strong>de</strong>s atteintes isolées <strong>de</strong> la<br />

moelle épinière.<br />

- <strong>Le</strong>s angéites cérébrales sont exceptionnelles.<br />

Entéro-Behçet<br />

<strong>Le</strong>s lésions aphteuses peuvent concerner n’importe quel<br />

segment du tube digestif et le tableau peut être très<br />

semblable à celui <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Crohn [1, 6].<br />

4. DiagnosTic<br />

De la malaDie De behçeT<br />

<strong>Le</strong>s critères internationaux <strong>de</strong> 1990 (tableau 2) sont <strong>de</strong>s<br />

critères <strong>de</strong> classification [2]. Ces critères sont exclusivement<br />

<strong>de</strong>rmatologiques et ophtalmologiques. Quand la maladie<br />

débute par une atteinte non <strong>de</strong>rmatologique, ces critères<br />

n’ont pas <strong>de</strong> valeur diagnostique.<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 19<br />

La mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> HLA-B51 apporte peu d’argument<br />

diagnostique compte tenu <strong>de</strong> sa fréquence supérieure<br />

à 10 % <strong>de</strong>s témoins et <strong>de</strong> sa prévalence variable mais<br />

inférieure à 80 %. Quant au test pathergique qui recherche<br />

l’hypersensibilité cutanée aux points <strong>de</strong> piqûre, son intérêt<br />

pratique est limité en France. La piqûre est réalisée à la face<br />

antérieure <strong>de</strong> l’avant-bras avec une aiguille <strong>de</strong> 21 Gauge<br />

(8-10 mm). La réaction doit être lue par un mé<strong>de</strong>cin dans<br />

les 24 à 48 heures. Un test positif est défini par une réaction<br />

papulo-pustuleuse au siège du point <strong>de</strong> piqûre. Il semble<br />

que son intérêt diagnostique soit variable selon l’ethnie,<br />

avec une sensibilité <strong>de</strong> 60 % chez les patients asiatiques<br />

et <strong>de</strong> seulement 5 % chez les sujets d’origine européenne<br />

[6]. De plus, sa sensibilité est diminuée par la désinfection<br />

cutanée et l’usage <strong>de</strong> matériel jetable [1].<br />

Comme souvent en mé<strong>de</strong>cine, le clinicien ne trouve que<br />

ce qu’il cherche. <strong>Le</strong> diagnostic <strong>de</strong> MB doit être évoqué,<br />

d’autant plus facilement que le sujet est jeune et originaire<br />

d’un pays où la maladie est fréquente (Turquie, Afrique<br />

du Nord, Moyen-Orient), <strong>de</strong>vant une uvéite, une atteinte<br />

rhumatologique inflammatoire, <strong>de</strong>s phlébites récidivantes ou<br />

<strong>de</strong> siège inhabituel, un tableau <strong>de</strong> méningo-encéphalite.<br />

Il faut alors rechercher une aphtose buccale récidivante, une<br />

aphtose génitale ou ses séquelles, une pseudo-folliculite,<br />

une hypersensibilité aux points <strong>de</strong> piqûre (prises <strong>de</strong> sang),<br />

une atteinte ophtalmologique par l’examen spécialisé.<br />

La biologie sanguine montre souvent un syndrome<br />

inflammatoire non spécifique. Il est nécessaire d’éliminer<br />

les nombreux diagnostics différentiels qui sont fonction du<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> présentation. Notamment, le tableau clinique peut<br />

être proche <strong>de</strong> celui d’une sarcoïdose (érythème noueux,<br />

uvéite, arthralgies), d’une arthrite réactionnelle (arthrites,<br />

ulcérations buccales et génitales), d’un lupus érythémateux<br />

systémique (arthralgies, ulcérations buccales, thrombose<br />

veineuse, atteinte neurologique), d’une maladie <strong>de</strong> Crohn<br />

(signes digestifs, érythème noueux, ulcérations bipolaires).<br />

L’aphtose idiopathique reste un diagnostic différentiel<br />

fréquent.<br />

Un Critère majeur Aphtose (mineure, majeure ou ulcérations herpétiformes) récidivant plus <strong>de</strong> 3 fois en 12 mois<br />

Présence d’au moins<br />

2 <strong>de</strong>s critères mineurs<br />

1) Ulcérations génitales récurrentes<br />

2) Lésions oculaires : uvéite antérieure, uvéite postérieure ou Tyndall à l’examen <strong>de</strong> la lampe à<br />

fente, ou vascularite rétinienne<br />

3) Lésions cutanées : érythème noueux, pseudo-folliculite ou lésions papulo-pustuleuses, nodules<br />

acnéiformes (pério<strong>de</strong> post-pubertaire et sans corticoï<strong>de</strong>s)<br />

4) test pathergique positif : lu par un mé<strong>de</strong>cin à 24-48 heures<br />

Ces critères sont applicables uniquement en l’absence d’autre explication clinique<br />

Sensibilité : 91%<br />

Spécificité : 96%<br />

Tableau 2. Critères <strong>de</strong> classification (1990) du groupe international<br />

d’étu<strong>de</strong> sur la maladie <strong>de</strong> Behçet [2]<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


20<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

5. TraiTemenT De la malaDie De<br />

behçeT<br />

Métho<strong>de</strong>s thérapeutiques [1, 6, 7]<br />

a) Traitements anti-inflammatoires<br />

<strong>Le</strong>s corticoï<strong>de</strong>s constituent le traitement anti-inflammatoire<br />

<strong>de</strong> référence <strong>de</strong> la MB. Ils peuvent être utilisés par voie<br />

générale et à forte dose dans les formes sévères (oculaires<br />

et neurologiques notamment), mais aussi sous forme locale<br />

notamment dans les aphtes buccaux ou génitaux (5 mg <strong>de</strong><br />

prednisolone dans 20 ml d’eau 4 fois par jour), les uvéites<br />

antérieures et les arthrites (infiltration intra-articulaire). Dans<br />

les formes sévères, la corticodépendance est fréquente.<br />

b) La colchicine<br />

La colchicine, qui inhibe le chimiotactisme <strong>de</strong>s PNN, est<br />

souvent utilisée comme traitement <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> la MB à la<br />

posologie <strong>de</strong> 1 à 2 mg/j. Néanmoins, très peu d’étu<strong>de</strong>s<br />

contrôlées ont été effectuées et son <strong>de</strong>gré d’efficacité est<br />

diversement apprécié. Un essai randomisé <strong>de</strong> la colchicine<br />

1 à 2 mg/j contre placebo, a été réalisé en Turquie et<br />

publié en 2001 [16]. Il avait inclus 116 patients atteints<br />

<strong>de</strong> formes cutanéo-muqueuses et articulaires dont 84 ont<br />

terminé les <strong>de</strong>ux ans d’étu<strong>de</strong>. Il est possible que l’efficacité<br />

<strong>de</strong> la colchicine diffère selon le sexe. Chez la femme, la<br />

colchicine a eu un effet supérieur au placebo sur l’aphtose<br />

génitale, l’érythème noueux et les atteintes articulaires.<br />

Chez l’homme, seules les manifestations articulaires<br />

bénéficiaient <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> la colchicine. Ceci va à l’encontre<br />

<strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> Wechsler [1] pour qui la colchicine<br />

utilisée en continu diminue la sévérité <strong>de</strong>s atteintes cutanéomuqueuses<br />

et articulaires quel que soit le sexe, et pourrait<br />

prévenir la survenue <strong>de</strong> poussées sévères. Mais nous ne<br />

disposons pas ici <strong>de</strong> preuve scientifique, contrairement à<br />

l’hydroxychloroquine dans la maladie lupique.<br />

c) <strong>Le</strong> thalidomi<strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong> thalidomi<strong>de</strong> à la posologie <strong>de</strong> 100 mg/j est efficace sur<br />

l’aphtose buccale et génitale, notamment dans les formes<br />

réfractaires. Mais, outre les précautions d’emploi liées à<br />

son effet tératogène, le risque <strong>de</strong> polynévrite et le risque <strong>de</strong><br />

thrombose veineuse doivent être bien pris en compte dans<br />

la décision thérapeutique.<br />

d) <strong>Le</strong>s immunosuppresseurs<br />

Ils sont toujours utilisés en association avec la corticothérapie<br />

et leur délai d’action doit être gardé à l’esprit dans les formes<br />

aiguës et sévères. L’efficacité <strong>de</strong> l’azathioprine (2,5 mg/kg/j)<br />

est bien démontrée dans les atteintes oculaires, cutanéomuqueuses<br />

et articulaires. <strong>Le</strong>s bolus IV <strong>de</strong> cyclophophami<strong>de</strong><br />

sont utilisés par certains dans les formes les plus sévères.<br />

D’autres préfèrent utiliser la ciclosporine (5 mg/kg/j), qui<br />

agirait plus rapi<strong>de</strong>ment et dont l’efficacité sur l’atteinte<br />

oculaire est démontrée ; mais elle entraîne <strong>de</strong> nombreux<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

effets indésirables et peut favoriser <strong>de</strong>s poussées <strong>de</strong> neuro-<br />

Behçet.<br />

e) L’interféron alpha (IFN-a)<br />

L’efficacité <strong>de</strong> l’IFN-a SC est certaine sur les manifestations<br />

oculaires réfractaires. Toutefois sa posologie est débattue,<br />

entre 3 et 9 millions d’unités 3 fois par semaine, la posologie<br />

influençant notablement les fréquents effets indésirables<br />

pouvant altérer la qualité <strong>de</strong> vie.<br />

f) <strong>Le</strong>s anti-TNFa<br />

La très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong>s anti-TNFa<br />

dans la MB repose sur l’utilisation <strong>de</strong> l’infliximab<br />

(5 mg/kg) dans les atteintes oculaires [17]. De nombreux<br />

cas cliniques et étu<strong>de</strong>s ouvertes montrent une efficacité<br />

importante et rapi<strong>de</strong> dans les atteintes oculaires sévères et<br />

actives, antérieures et postérieures, chez <strong>de</strong>s patients mal<br />

contrôlés par les corticoï<strong>de</strong>s et les immunosuppresseurs.<br />

De plus, il est efficace sur les atteintes cutanéo-muqueuses,<br />

articulaires et digestives. L’infliximab apparaît plus efficace<br />

ici que l’étanercept. L’expérience avec l’adalimumab reste<br />

limitée dans la MB. <strong>Le</strong> risque <strong>de</strong> tuberculose doit être tout<br />

particulièrement pris en compte.<br />

recommanDaTions européennes<br />

En décembre 2008, l’EULAR a publié 9 recommandations<br />

pour la prise en charge thérapeutique <strong>de</strong> la MB [5]. Elles sont<br />

résumées au tableau 3. Contrairement à ce qui est sousentendu<br />

dans ces recommandations, et en nous référant à<br />

l’expérience <strong>de</strong> Wechsler [1], nous pensons qu’il est délicat<br />

<strong>de</strong> ne pas mettre sous anticoagulant les patients ayant une<br />

thrombose veineuse profon<strong>de</strong>, au moins à titre temporaire<br />

et en l’absence <strong>de</strong> risque hémorragique particulier.<br />

c onclusion<br />

<strong>Le</strong> rhumatologue peut jouer un rôle important dans le<br />

diagnostic <strong>de</strong> la MB, d’autant plus qu’il exerce dans<br />

un territoire où la population comporte <strong>de</strong>s habitants<br />

faisant partie <strong>de</strong> familles originaires <strong>de</strong> pays du pourtour<br />

méditerranéen. Dans le bilan initial et le suivi, la recherche<br />

systématique d’une atteinte ophtalmologique <strong>de</strong> la MB<br />

par un spécialiste averti est fondamentale. La majorité <strong>de</strong>s<br />

atteintes articulaires sont contrôlées par la colchicine qui<br />

constitue un traitement <strong>de</strong> fond. La corticothérapie locale<br />

est utile dans les mono et oligo-arthrites <strong>de</strong>s genoux et <strong>de</strong>s<br />

chevilles. Dans les formes sévères et chroniques d’arthrites,<br />

on peut utiliser la corticothérapie générale associée à<br />

l’azathioprine ou au méthotrexate. <strong>Le</strong>s anti-TNFa ne sont<br />

utilisés ici qu’en <strong>de</strong>rnière intention.


Tableau 3. <strong>Le</strong>s 9 recommandations <strong>de</strong> l’EULAR pour le traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Behçet (MB) [5].<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 21<br />

1. Tout patient ayant une MB avec une atteinte oculaire du segment postérieur doit être traité par azathioprine (AZA) et corticothérapie<br />

générale<br />

2. Si l’atteinte oculaire est sévère (baisse <strong>de</strong> l’acuité visuelle <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 points/10) et/ou atteinte rétinienne (vascularite, atteinte<br />

<strong>de</strong> la macula), il est recommandé d’associer soit la ciclosporine, soit l’infliximab, avec l’AZA + corticoï<strong>de</strong>s (l’association IFN-a +<br />

corticoï<strong>de</strong>s constituant une alternative)<br />

3. Il n’existe pas <strong>de</strong> preuve formelle concernant le traitement <strong>de</strong>s atteintes vasculaires <strong>de</strong>s gros vaisseaux. La corticothérapie et<br />

les immunosuppresseurs (IS) sont recommandés.<br />

4. Il n’existe pas <strong>de</strong> preuve formelle <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s anticoagulants ou <strong>de</strong>s antiagrégants sur les thromboses vasculaires <strong>de</strong> la MB.<br />

5. <strong>Le</strong> traitement <strong>de</strong>s atteintes digestives ne repose pas sur <strong>de</strong>s preuves. On peut utiliser (entre autres) les corticoï<strong>de</strong>s, l’AZA et les<br />

anti-TNFα.<br />

6. Chez la plupart <strong>de</strong>s patients avec une MB, l’atteinte articulaire peut être pris en charge grâce à la colchicine.<br />

7. Il n’existe pas d’étu<strong>de</strong> contrôlée pour le traitement du neuro-Behçet. <strong>Le</strong>s corticoï<strong>de</strong>s sont toujours recommandés. <strong>Le</strong>s atteintes<br />

parenchymateuses peuvent être traités par AZA, IFN-a, cyclophosphami<strong>de</strong>, méthotrexate ou anti-TNFa.<br />

8. La ciclosporine ne doit pas être utilisée dans le neuro-Behçet sauf si l’atteinte oculaire l’exige.<br />

9. La décision <strong>de</strong> traiter ou non l’atteinte cutanéo-muqueuse dépend du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sévérité perçu par le mé<strong>de</strong>cin et le mala<strong>de</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s modalités thérapeutiques dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la lésion dominante ou codominante :<br />

- la corticothérapie locale est le traitement <strong>de</strong> première intention <strong>de</strong>s aphtes buccaux et génitaux<br />

- les lésions acnéiformes relèvent <strong>de</strong>s traitements locaux à l’instar <strong>de</strong> l’acné<br />

- si la lésion prédominante est l’érythème noueux, la colchicine est indiquée<br />

- les ulcères <strong>de</strong> jambes chez les patients atteints <strong>de</strong> MB doivent être traités selon l’étiologie précise<br />

- dans les cas réfractaires, on peut utiliser l’AZA, l’IFN-a ou les anti-TNFa.<br />

références<br />

1. Wechsler B, Du-Boutin LTH, Amoura Z. Maladie <strong>de</strong> Behçet. in : L. Guillevin,<br />

O. Meyer, J Sibilia. Traité <strong>de</strong>s maladies et syndromes systémiques (pp 779-<br />

804). 5° Edition. Flammarion Mé<strong>de</strong>cine-Sciences, Paris, 2008.<br />

2. Anonymous. international study group for Behçet’s disease. Criteria for<br />

diagnosis of Behçet’s disease. Lancet 1990 ; 335 : 1078-80.<br />

3. Yazici H, Seyahi E, Yurdakul S. Behçet’s syndrome is not so rare : Why do<br />

we need to know ? Arthritis Rheum 2008 ; 58 : 3640-3.<br />

4. Garton RA, Ghate YV, Jorizzo JL. Behçet’s disease. in : Kelley’s textbook of<br />

Rheumatology. 7° édition. Vol ii (pp 1396-1401). Elsevier Saun<strong>de</strong>rs 2005.<br />

5. Hatemi G, Silman A Bang D et al. EULAR recomendations for the<br />

management of Behçet disease. Ann Rheum Dis 2008 ; 67 : 1656-62.<br />

6. Aouba A. Maladie <strong>de</strong> Behçet. Rev Prat 2008 ; 58 : 533-40.<br />

7. Yurdakul S, Yazici H. Behçet’s syndrome. Best Pract Res Clin Rheumatol<br />

2008 ; 22 : 793-809.<br />

8. Mahr A, Belarbi L, Wechsler B et al. Population-based prevalence study<br />

of Behçet’s disease. Differences by ethnic origin and low variation by age at<br />

immigration. Arthritis Rheum 2008 ; 58 : 3951-9.<br />

9. Ahmad T, Wallace GR, James T et al. Mapping the HLA association in<br />

Behçet’s disease : a role for tumor necrosis factor polymorphism? Arthritis<br />

Rheum 2003 ; 48 : 807-813.<br />

10. Akman A, Sallakci N, Coskun M et al. TNF-alpha gene 1031 T/C polymorphism<br />

in Turkish patients with Behçet’s disease. Br J Dermatol 2006 ; 155 : 350-6.<br />

11. Kamoun M, Chelbi H, Houman MH et al. Tumor necrosis factor gene<br />

polymorphisms in Tunisian patients with Behcet’s disease. Hum immunol<br />

2007 ; 63 : 201-5.<br />

12. Karasneh J, Gül A, Ollier WE et al. Whole-genome screening for<br />

susceptibility genes in multicase families with Behçet’s disease. Arthritis<br />

Rheum 2005 ; 52 : 1836-42.<br />

13. Ates O, Dalyan L, Hatemi G et al. Genetic susceptibility to Behçet’s<br />

syndrome is associated with NRAMP1 (SLC11A1) polymorphism in Turkish<br />

patients. Rheumatol int 2008, Nov 8 [epub ahead of print].<br />

14. Ben Taarit, Turki S, Ben Maïz H. <strong>Le</strong>s manifestations rhumatologiques <strong>de</strong><br />

la maladie <strong>de</strong> Behçet : à propos <strong>de</strong> 309 cas. Rev Méd interne 2001 ; 22 :<br />

1049-55.<br />

15. Ait Badi MA, Zyani M, Kaddouri S et al. <strong>Le</strong>s manifestations articulaires <strong>de</strong> la<br />

maladie <strong>de</strong> Behçet. A propos <strong>de</strong> 79 cas. Rev Méd interne 2008 ; 29 : 277-82.<br />

16. Yurdakul S, mat C, Ozyazgan Y et al. A double-blind trial of colchicine in<br />

Behçet’s syndrome. Arthritis Rheum 2001 ; 44 : 2686-92.<br />

17. Sfikakis PP, Markomichelakis N, Alpsoy E et al. Anti-TNF therapy in the<br />

management of Behçet’s disease – review and basis for recommendations.<br />

Rheumatology 2007 ; 46 : 736-41.<br />

Remerciements :<br />

Nous remercions le Dr Edouard Begon pour<br />

l’iconographie <strong>de</strong>rmatologique.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 23<br />

Vitamine D :<br />

quelle dose pour un maximum d’efficacité ?<br />

L<br />

a vitamine D est une <strong>de</strong>s vitamines liposolubles <strong>de</strong> notre organisme. Il est difficile <strong>de</strong><br />

proposer <strong>de</strong>s apports nutritionnels conseillés pour cette vitamine en raison <strong>de</strong> sa double origine :<br />

alimentaire et endogène via l’épi<strong>de</strong>rme.<br />

La vitamine D peut jouer <strong>de</strong> nombreux rôles sur l’organisme, en particulier au niveau osseux mais également<br />

extra-osseux. En effet, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s se sont intéressées à la vitamine D et à ses effets sur les cancers,<br />

les maladies auto-immunes, les maladies infectieuses ou cardiovasculaires. Devant l’importance que joue cette<br />

vitamine dans l’organisme, il semble que les doses jusqu’alors conseillées soient <strong>de</strong> plus en plus discutées.<br />

Devons-nous repenser les apports conseillés en vitamine D et dans l’affirmative peut-on lier la dose recommandée<br />

à la pathologie ?<br />

ViTamine D, quelques DéfiniTions<br />

Carence [1, 2]<br />

définie par le niveau <strong>de</strong> 25-hydroxyvitamine D dans le<br />

sérum < 20 ng/ml (50 nmol/L).<br />

Insuffisance [1, 2]<br />

définie par le niveau <strong>de</strong> 25-hydroxyvitamine D dans le<br />

sérum compris entre 20 - 30 ng/ml (50 - 75 nmol/L).<br />

Afin d’éviter une sous-évaluation, il est nécessaire <strong>de</strong> doser à<br />

la fois la vitamine D2 et <strong>de</strong> la vitamine D3. Tous les laboratoires<br />

d’analyse médicale ne le font pas systématiquement, il faut<br />

donc le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r expressément.<br />

Intoxication [3]<br />

définie par le niveau <strong>de</strong> 25-hydroxyvitamine D dans le<br />

sérum > 80-100 ng/ml (200-250 nmol/L).<br />

La posologie <strong>de</strong> la vitamine D est souvent donnée en unités<br />

internationales (UI) d’activité antirachitique plutôt qu’en<br />

microgrammes (µg).<br />

Pour s’y retrouver, il est utile <strong>de</strong> savoir que :<br />

1 mg <strong>de</strong> vitamine D3 équivaut à 2.6 µmol ou à 40 000 UI.<br />

ViTamine D : Trop ou Trop peu ?<br />

La principale fonction <strong>de</strong> la vitamine D est d’augmenter<br />

la capacité d’absorption <strong>de</strong> l’intestin pour le calcium et le<br />

phosphore, ce qui permet :<br />

- d’assurer une minéralisation optimale <strong>de</strong>s tissus<br />

minéralisés,<br />

- <strong>de</strong> contribuer au maintien <strong>de</strong>s concentrations plasmatiques<br />

du calcium et du phosphore.<br />

Dr Serge Dard, Laetitia Courme, Paris<br />

Autres effets <strong>de</strong> la vitamine D<br />

La 1,25 hydroxyvitamine D3 :<br />

- inhibe la synthèse <strong>de</strong> rénine [5],<br />

- augmente la production d’insuline [6],<br />

- augmente la contraction du muscle cardiaque [7].<br />

a) Fréquence <strong>de</strong> l’insuffisance en vitamine D<br />

Un milliard <strong>de</strong> personnes souffrent <strong>de</strong> carence ou<br />

d’insuffisance en vitamine D dans le mon<strong>de</strong>. [8]<br />

En France, elle touche près <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>s femmes<br />

ménopausées ostéoporotiques. [9]<br />

Tous les rhumatologues savent que <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque<br />

existent comme la faible exposition au soleil ou le non accès<br />

à un rayonnement solaire efficace (à cause <strong>de</strong> la pollution<br />

atmosphérique par exemple), une forte pigmentation<br />

cutanée, <strong>de</strong>s régimes alimentaires spécifiques (végétarien<br />

ou macrobiotique particulièrement pauvre en vitamine D) ou<br />

encore <strong>de</strong>s pathologies ou <strong>de</strong>s traitements médicamenteux<br />

induisant une malabsorption intestinale ou affectant une<br />

<strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> production endogène <strong>de</strong> la vitamine D<br />

– tel que les troubles hépatodigestifs avec malabsorption<br />

intestinale (entéropathie au gluten, maladie cœliaque<br />

<strong>de</strong> l’adulte), les affections <strong>de</strong>rmatologiques étendues,<br />

la prise d’anticonvulsivants tels que le phénobarbital ou<br />

les phénylhydantoines (qui augmentent la conversion<br />

hépatique <strong>de</strong> la vitamine D en métabolites inactifs) dont il<br />

faut systématiquement rechercher la prise régulière.<br />

En France, où très peu d’aliments sont enrichis en vitamine D,<br />

les enfants et les adultes âgés urbains, les sujets âgés en<br />

institution, sont donc <strong>de</strong>s populations à risque d’insuffisance<br />

et <strong>de</strong> carence. [10]<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


24<br />

b) Insuffisance en vitamine D :<br />

troubles multiples et graves<br />

La vitamine D jouerait un large rôle dans les maladies<br />

chroniques, et pas uniquement dans les affections osseuses.<br />

De nombreuses étu<strong>de</strong>s d’observation et d’intervention font<br />

le lien entre la vitamine D et certaines maladies tels que le<br />

diabète, les troubles cardiovasculaires ou encore le cancer.<br />

i) Rappel <strong>de</strong>s signes cliniques <strong>de</strong> carence en vitamine D<br />

<strong>Le</strong> rachitisme <strong>de</strong> l’enfant et l’ostéomalacie <strong>de</strong> l’adulte sont<br />

biens connus, mais la baisse isolée <strong>de</strong> tonus musculaire,<br />

les crises <strong>de</strong> tétanie voire les convulsions (en relation avec<br />

une hypocalcémie), et parfois <strong>de</strong>s troubles hémorragiques<br />

accompagnés d’anémie doivent aussi évoquer une carence<br />

en vitamine D3. <strong>Le</strong> fait d’y penser également dans certains<br />

tableaux polyalgiques et myalgiques qui ne font pas leur<br />

preuve, a aidé à rendre plus rares les grands tableaux<br />

carenciels qui ont maintenant sans doute rarement le temps<br />

<strong>de</strong> se constituer, comme on le constate dans la pratique.<br />

C’est surtout après la ménopause et chez les personnes<br />

âgées que l’insuffisance en vitamine D constitue un terrain<br />

favorable à la perte osseuse et à l’ostéoporose. [4]<br />

ii) <strong>Le</strong>s troubles osseux (rappel physio-pathologique)<br />

L’interaction entre la 1,25 dihydroxyvitamine D et<br />

ses récepteurs augmente l’efficacité <strong>de</strong> l’absorption<br />

intestinale du calcium <strong>de</strong> 30 à 40 % et celle du phosphore<br />

d’approximativement 80 %. [8]<br />

Ainsi, lorsque le niveau <strong>de</strong> 25-hydroxyvitamine D est<br />

inférieur à 30 ng/ml il y a une augmentation significative<br />

<strong>de</strong> l’hormone parathyroïdienne [10], et une diminution<br />

significative <strong>de</strong> l’absorption intestinale <strong>de</strong> calcium [8].<br />

<strong>Le</strong> déséquilibre calcique provoqué par l’insuffisance en<br />

vitamine D entraine un défaut <strong>de</strong> minéralisation <strong>de</strong> la<br />

matrice osseuse. [11]<br />

iii) <strong>Le</strong>s troubles extra-osseux<br />

Des étu<strong>de</strong>s épidémiologiques à la fois prospectives et<br />

rétrospectives ont montré une association entre <strong>de</strong>s taux<br />

sanguins <strong>de</strong> vitamine D faibles et le risque accru <strong>de</strong> cancer,<br />

<strong>de</strong> diabète <strong>de</strong> type 1, <strong>de</strong> sclérose en plaques, d’hypertension<br />

artérielle et <strong>de</strong> maladies cardiovasculaires.<br />

Cancer :<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

Il apparait que les personnes vivant dans les hautes latitu<strong>de</strong>s<br />

(vers les pôles) ont un risque plus important <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong>s cancers (cancer du sein, du colon, du pancréas…). [12]<br />

Ce constat a été renforcé par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s démontrant<br />

l’association entre faible taux sanguin <strong>de</strong> vitamine D et<br />

inci<strong>de</strong>nce du cancer.<br />

Une étu<strong>de</strong> prospective récente réalisée chez plus <strong>de</strong> 40 000<br />

hommes a montré que l’insuffisance en vitamine D était<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

associée avec une inci<strong>de</strong>nce du cancer plus élevée, en<br />

particulier du cancer du système digestif. [13]<br />

Dans l’étu<strong>de</strong> « Women’s Health Initiative », les participantes<br />

ayant une concentration en 25 hydroxyvitamine D inférieur<br />

à 12ng/ml (30nmol/L) ont 253 % plus <strong>de</strong> risque <strong>de</strong><br />

développer un cancer colorectal dans les 8 ans. [14]<br />

Tonus Musculaire :<br />

L’insuffisance en vitamine D semble avoir une inci<strong>de</strong>nce<br />

sur les douleurs musculaires. En effet, plus <strong>de</strong> 90 % d’une<br />

cohorte <strong>de</strong> 150 personnes âgées <strong>de</strong> 10 à 65 ans ayant <strong>de</strong>s<br />

douleurs musculaires indéterminées avaient une carence en<br />

vitamine D (taux sanguin ≤ 20 ng/ml) [15] . Ainsi, chez<br />

l’adulte, il est toujours nécessaire, entre autre, d’éliminer<br />

aussi l’insuffisance vitaminique D avant <strong>de</strong> retenir le<br />

diagnostic <strong>de</strong> fibromyalgie.<br />

De même, l’insuffisance en vitamine D est associée à une<br />

faiblesse musculaire et à une capacité <strong>de</strong> marche plus<br />

faible : le dosage <strong>de</strong> la vitamine D mérite d’être toujours<br />

vérifié chez le sujet âgé. [16]<br />

Maladies infectieuses et auto-immunes :<br />

Une association entre l’insuffisance en vitamine D et <strong>de</strong>s<br />

troubles du système immunitaire a été démontrée sur<br />

modèle animal et humain. L’insuffisance en vitamine D est<br />

notamment corrélée avec une inci<strong>de</strong>nce plus élevée <strong>de</strong> la<br />

tuberculose. [17]<br />

De même d’autres étu<strong>de</strong>s ont montré un lien entre le taux<br />

sanguin <strong>de</strong> vitamine D et la sclérose en plaque. Dans une<br />

étu<strong>de</strong> prospective menée en 2006 sur 771 personnes<br />

caucasiennes, le risque <strong>de</strong> sclérose en plaque diminue<br />

<strong>de</strong> 41 % pour chaque augmentation du taux sanguin <strong>de</strong><br />

25 hydroxyvitamine D <strong>de</strong> 50 nmol/L. [18]<br />

Pathologies cardiaques :<br />

<strong>Le</strong>s personnes vivant dans les latitu<strong>de</strong>s élevées ont un risque<br />

plus important <strong>de</strong> développer une hypertension artérielle.<br />

[19]<br />

<strong>Le</strong>s acci<strong>de</strong>nts cardiovasculaires semblent être associés à<br />

l’insuffisance en vitamine D :<br />

- <strong>Le</strong> risque cardiovasculaire est en effet multiplié par 1,8<br />

pour les personnes ayant un taux sanguin <strong>de</strong> vitamine D<br />

inférieur à 10ng/ml. [20]<br />

- Une étu<strong>de</strong> prospective menée pendant 10 ans sur<br />

18 225 hommes âgés <strong>de</strong> 40 à 75 ans a <strong>de</strong> plus montré que<br />

le risque d’avoir un infarctus du myocar<strong>de</strong> était multiplié<br />

par 2.42 chez les hommes ayant un taux plasmatique <strong>de</strong><br />

vitamine D inférieur à 15 ng/ml par rapport à ceux ayant un<br />

taux supérieur à 30 ng/ml. Ces résultats restent significatifs<br />

après ajustement sur les antécé<strong>de</strong>nts familiaux, la région,<br />

la consommation d’alcool, d’oméga 3, l’indice <strong>de</strong> masse<br />

corporel, l’activité physique, le taux <strong>de</strong> cholestérol et <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s. [21]


- La carence en vitamine D est également associée à la<br />

présence <strong>de</strong> facteurs inflammatoires dans le sang tel<br />

que la CRP et à la baisse <strong>de</strong> la concentration sanguine<br />

d’interleukine 10. [22, 23]<br />

ViTamine D :<br />

quelles sonT les sources ?<br />

La vitamine D a une double origine : elle est apportée par<br />

l’alimentation et elle est aussi fabriquée par l’organisme<br />

au niveau <strong>de</strong> la peau sous l’action <strong>de</strong>s rayons du soleil<br />

(classiquement considérée comme la source principale chez<br />

l’adulte). [3]<br />

La vitamine D existe sous <strong>de</strong>ux formes : la vitamine D2 ou<br />

ergocalciférol produite par les végétaux et les champignons<br />

et la vitamine D3 ou cholécalciférol produite par les animaux<br />

et synthétisée par l’homme au niveau <strong>de</strong> la peau. [3]<br />

La vitamine D absorbée au niveau intestinal ou synthétisée par<br />

la peau est transportée vers le foie. Elle est alors transformée<br />

en sa forme <strong>de</strong> réserve, la 25 hydroxyvitamine D. Cette 25<br />

hydroxyvitamine D sera elle-même transformée en 1-25<br />

dihydroxyvitamine D (sa forme active) dans le rein. [3]<br />

a) Apports endogène : ensoleillement<br />

Sous l’action du rayonnement ultraviolet, le précurseur 7<strong>de</strong>shydrocholesterol<br />

est photolysé en prévitamine D3, forme<br />

instable qui se transforme en vitamine D sous l’action <strong>de</strong> la<br />

chaleur. [3]<br />

En France, la vitamine D circulante provient au 2/3 <strong>de</strong> la<br />

production endogène. [3]<br />

L’exposition <strong>de</strong>s bras et du visage, 15 à 30 minutes au soleil<br />

entre 11 et 14h, suffirait à fournir la dose <strong>de</strong> vitamine D<br />

endogène nécessaire au corps humain [3]. Cependant,<br />

une étu<strong>de</strong> récente tend à montrer que l’exposition au soleil<br />

n’est pas prédictive du taux sanguin <strong>de</strong> vitamine D. En effet,<br />

dans une étu<strong>de</strong> publié en juin 2008, Neil Binkley a étudié le<br />

taux sanguin <strong>de</strong> vitamine D chez <strong>de</strong>s personnes jeunes (âge<br />

moyen 24 ans) s’exposant beaucoup au soleil (en moyenne<br />

22.4 h par semaine sans protection), pendant l’été à<br />

Hawai. <strong>Le</strong>s résultats ont montrés que 51 % <strong>de</strong>s participants<br />

présentaient une insuffisance en vitamine D (taux sanguin<br />

inférieur à 30 ng/ml), et que le taux sanguin le plus élevé<br />

était <strong>de</strong> 62 ng/ml. [24]<br />

Une forte exposition au soleil ne garantirait donc en rien un<br />

statut vitaminique D adéquat.<br />

b) Apport exogène : l’alimentation<br />

Très peu d’aliments contiennent <strong>de</strong>s quantités significatives<br />

<strong>de</strong> vitamine D. [25]<br />

En effet, la vitamine D fait partie <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s vitamines<br />

liposolubles et sa teneur est donc proportionnelle à la<br />

quantité <strong>de</strong> matières grasses dans les aliments.<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 25<br />

Ainsi, les aliments les plus riches en vitamine D sont les<br />

poissons <strong>de</strong> mer gras (et ce quel que soit leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

cuisson et/ou <strong>de</strong> conservation). Des quantités faibles <strong>de</strong><br />

vitamine D sont également présentes dans les œufs, les<br />

céréales, certaines vian<strong>de</strong>s et le beurre. [25]<br />

<strong>Le</strong>s apports nutritionnels conseillés en vitamine D ont été<br />

définis en considérant que la production endogène couvre<br />

2/3 <strong>de</strong>s besoins quotidiens en cette vitamine. [3]<br />

Liste <strong>de</strong>s sources alimentaires <strong>de</strong> vitamine D (>1.3 µg ou<br />

52 UI /100g) en fin d’article. [25]<br />

Contrairement au Canada ou aux Etats-Unis, très peu<br />

d’aliments sont enrichis en vitamine D en Europe et plus<br />

particulièrement en France. [26, 27, 28]<br />

En France, certains produits laitiers (laits et fromage blanc<br />

notamment) et certaines huiles végétales retrouvés dans le<br />

commerce sont enrichis en vitamine D.<br />

ViTamine D : les bénéfices<br />

<strong>Le</strong>s bénéfices <strong>de</strong> la vitamine D ont été gran<strong>de</strong>ment étudiés<br />

ces <strong>de</strong>rnières années, car cette vitamine est impliquée dans<br />

<strong>de</strong> nombreux processus cellulaires.<br />

a) Bénéfice osseux : prévention <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

De nombreuses étu<strong>de</strong>s cliniques montrent que la<br />

supplémentation en vitamine D, associée à la prise <strong>de</strong><br />

calcium, permet <strong>de</strong> réduire la perte osseuse et le risque<br />

d’ostéoporose chez les personnes âgées.<br />

En 1992, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Chapuy & al, menée pendant 3 ans<br />

sur 3 270 femmes âgées prenant chaque jour 1200 mg <strong>de</strong><br />

calcium et 800 UI <strong>de</strong> vitamine D, a montré que le risque <strong>de</strong><br />

fracture <strong>de</strong> la hanche était réduit <strong>de</strong> 43 % et le risque <strong>de</strong><br />

fracture périphérique <strong>de</strong> 23 %. [29]<br />

En 2003, une étu<strong>de</strong> prospective, réalisée sur plus <strong>de</strong><br />

72 000 femmes américaines ménopausées pendant 18 ans<br />

a montré que celles qui consommaient plus <strong>de</strong> 600 UI/jour<br />

<strong>de</strong> vitamine D (par la nourriture ou la supplémentation)<br />

avaient un risque 37 % plus faible <strong>de</strong> se faire un fracture<br />

ostéoporotique <strong>de</strong> la hanche que les femmes qui<br />

consommaient moins <strong>de</strong> 140 UI/jour. [30]<br />

Cependant un nombre non négligeable d’étu<strong>de</strong>s<br />

(notamment Gardner en 2006) ont montré que le calcium<br />

et la vitamine D ne sont pas efficaces dans la prévention <strong>de</strong><br />

l’ostéoporose en tant que traitement seul. [31]<br />

Ainsi, <strong>de</strong>s résultats récents (2006) <strong>de</strong> la “Women’s Health<br />

Initiative” (sur 36 282 femmes ménopausées) montrent<br />

qu’une supplémentation journalière <strong>de</strong> 400 UI <strong>de</strong> vitamine<br />

D3 (associée à 1000 mg <strong>de</strong> calcium) ne réduisait pas<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


26<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

significativement le risque <strong>de</strong> fractures <strong>de</strong> la hanche<br />

[32]. En fait, déjà en 1996, Lipps avait montré qu’une<br />

supplémentation <strong>de</strong> 400 UI <strong>de</strong> vitamine D3 par jour,<br />

pendant 3 ans, chez <strong>de</strong>s allemands âgés (hommes et<br />

femmes) n’avait pas modifié l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s fractures [33].<br />

Au vu <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s, une supplémentation <strong>de</strong> 400 UI <strong>de</strong> vitamine<br />

D3 par jour, même associée à une prise <strong>de</strong> calcium ne semble<br />

pas efficace, chez <strong>de</strong>s sujets à risque, dans la prévention <strong>de</strong>s<br />

fractures ostéoporotiques. La dose <strong>de</strong> vitamine D efficace semble<br />

être supérieure à 600 à 700 UI/jour. En 2005 Bischoff Ferrari<br />

a fait une revue <strong>de</strong> la littérature à ce sujet et a ainsi montré que<br />

la dose <strong>de</strong> vitamine D nécessaire pour être efficace chez les<br />

personnes âgées dans la prévention <strong>de</strong>s fractures était <strong>de</strong> 700 à<br />

800 UI/j, et qu’une dose <strong>de</strong> 400 UI/j n’était pas efficace. [34]<br />

En 2003, dans une étu<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>s sujets en institution, la<br />

stratégie thérapeutique consistant à donner 100 000 UI <strong>de</strong><br />

Vitamine D tous les 4 mois au patient a montré son efficacité<br />

en maintenant la concentration <strong>de</strong> 25 hydroxyvitamine D à<br />

20 ng/ml ou plus et en réduisant le risque <strong>de</strong> fracture. [35]<br />

b) Bénéfices extra osseux<br />

i) Prévention <strong>de</strong>s chutes<br />

<strong>Le</strong> statut en vitamine D est associé positivement avec la<br />

force musculaire et avec les performances physiques et est<br />

inversement corrélé avec le risque <strong>de</strong> chute.<br />

En 2003, dans une étu<strong>de</strong> contrôlée randomisée, une<br />

supplémentation <strong>de</strong> 800 UI/jour <strong>de</strong> vitamine D associé à<br />

1200 mg/jour <strong>de</strong> calcium pendant 3 mois a amélioré la<br />

force physique et diminué le risque <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 50 % par<br />

rapport à une supplémentation en calcium seul, chez <strong>de</strong>s<br />

femmes âgées. [36]<br />

Plus récemment, en 2007, une étu<strong>de</strong> menée chez <strong>de</strong>s<br />

personnes âgées prises en charge à domicile, a montré<br />

que la prise <strong>de</strong> 800 UI/jour <strong>de</strong> supplément <strong>de</strong> vitamine D<br />

permettait un risque <strong>de</strong> chute diminué <strong>de</strong> 72 % par rapport<br />

à la prise d’un placebo. [37]<br />

ii) Prévention du cancer<br />

La vitamine D, sous sa forme active, inhibe la prolifération<br />

cellulaire et donc le développement <strong>de</strong>s cancers. En<br />

effet, toutes les cellules, normales ou cancéreuses, ont un<br />

récepteur à la vitamine D et sous l’action <strong>de</strong> celle-ci, limitent<br />

leur prolifération et se différencient. [38]<br />

Ceci est actuellement corroboré par les nombreuses étu<strong>de</strong>s<br />

épidémiologiques qui montrent l’effet protecteur <strong>de</strong> la<br />

vitamine D dans plusieurs types <strong>de</strong> cancer. [39, 40, 41]<br />

Dans une revue <strong>de</strong> la littérature publiée en septembre<br />

2008 dans le Clinical Journal of American Soc Nephrol,<br />

MJ Holick conclue que la prise <strong>de</strong> 1000 UI /jour ou<br />

l’exposition solaire avec un taux sanguin supérieur à<br />

30 ng/ml permet une réduction du risque <strong>de</strong> cancer<br />

colorectal, du sein et <strong>de</strong> la prostate <strong>de</strong> 30 à 50 %. [1]<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

iii) Prévention <strong>de</strong>s maladies auto-immunes.<br />

La vitamine D a également son rôle à jouer dans la<br />

prévention <strong>de</strong>s maladies auto-immunes.<br />

En effet, la vitamine D possè<strong>de</strong> un récepteur nucléaire,<br />

le VDR (Vitamin D Receptor). Celui-ci fait partie <strong>de</strong> la<br />

« super » famille <strong>de</strong>s récepteurs nucléaires qui jouent un<br />

rôle <strong>de</strong> facteur <strong>de</strong> transcription lorsqu’ils sont activés par<br />

leurs ligands. <strong>Le</strong> complexe formé par la vitamine D et<br />

son récepteur peut se lier à certaines régions promotrices<br />

<strong>de</strong> l’ADN, notamment au niveau <strong>de</strong> gènes ayant un effet<br />

immunomodulateur. VDR est présent dans <strong>de</strong> nombreuses<br />

cellules du système immunitaire (lymphocytes CD4 et<br />

CD8, cellules présentatrices d’antigènes, lymphocytes B).<br />

Il a notamment un effet inducteur dans le cas <strong>de</strong> TNFa et<br />

cathelicidine ou inhibiteur pour IFNg.<br />

La vitamine D joue un rôle immunomodulateur<br />

principalement en interférant avec <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> signalisation<br />

d’autres facteurs <strong>de</strong> transcription (NFAT, NFkB, AP-1)<br />

qui ont un rôle important dans la régulation <strong>de</strong>s gènes<br />

immunomodulateurs et dont la dérégulation semble être<br />

impliquée dans différentes maladies autoimmunes. [42]<br />

Sur modèle animal, il a été démontré que la prise <strong>de</strong><br />

vitamine D dans les premiers temps <strong>de</strong> la vie était efficace<br />

dans la plupart <strong>de</strong>s maladies autoimmunes. [38]<br />

De fait, chez l’homme, la supplémentation en vitamine D<br />

a été notamment associée à la diminution du risque <strong>de</strong><br />

diabète <strong>de</strong> type 1 et <strong>de</strong> sclérose en plaque.<br />

Une vaste étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cohorte, menée pendant 31 ans auprès<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 000 enfants ayant reçu 2000 UI <strong>de</strong> vitamine<br />

D par jour pendant leur croissance, a conclu en 2001 que<br />

le risque <strong>de</strong> développer un diabète <strong>de</strong> type 1 était diminué<br />

<strong>de</strong> 78 %. [43]<br />

Dans une étu<strong>de</strong> plus récente, en 2004, les femmes ingérant<br />

plus <strong>de</strong> 400UI par jour <strong>de</strong> vitamine D avaient un risque <strong>de</strong><br />

développer une sclérose en plaque réduit <strong>de</strong> 42 %. [44]<br />

La même année, une étu<strong>de</strong> prospective publiée par<br />

Merlino sur plus <strong>de</strong> 29 000 femmes âgées <strong>de</strong> 55 à<br />

<strong>69</strong> ans a montré que le risque <strong>de</strong> développer une arthrite<br />

rhumatoï<strong>de</strong> était inversement corrélé avec l’apport en<br />

vitamine D. [45]<br />

iv) Prévention <strong>de</strong>s maladies infectieuses :<br />

Des étu<strong>de</strong>s in vitro et in vivo ont montré l’intérêt <strong>de</strong> la<br />

vitamine D dans la protection contre les infections<br />

bactériennes. Dans la lutte contre la tuberculose, la<br />

supplémentation en vitamine D a montré son efficacité<br />

dans une étu<strong>de</strong> récente menée en double aveugle<br />

[46]. L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s infections bactériennes digestives et<br />

respiratoires a également été reliée au statut en vitamine<br />

D. [2]


28<br />

v) Prévention <strong>de</strong> la dépression<br />

En septembre 2008, <strong>de</strong>s chercheurs norvégiens ont<br />

publié les résultats d’une étu<strong>de</strong> d’intervention randomisée<br />

en double aveugle, menée sur 441 sujets en surpoids,<br />

indiquant qu’une supplémentation en vitamine D permettait<br />

d’améliorer les symptômes <strong>de</strong> dépression. [47]<br />

vi) Prévention <strong>de</strong>s maladies cardiovasculaires<br />

La supplémentation en vitamine D (50 000 UI <strong>de</strong> vitamine D<br />

tous les 3 mois pendant 1 ans) chez <strong>de</strong>s patients insuffisants<br />

a permis la réduction <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> CRP <strong>de</strong> 39 %.<br />

[52].<br />

ViTamine D : quels sonT<br />

les apporTs recommanDés ?<br />

a) En France<br />

Apports nutritionnels conseillés en vitamine D pour<br />

la population française<br />

Tranche d'âge Apports<br />

conseillés (µg/j)<br />

Apports<br />

conseillés (UI/j)<br />

Enfants 1 - 3 ans 10 400<br />

Enfants 4 - 12 ans 5 200<br />

Adolescents<br />

13 - 19 ans<br />

5 200<br />

Adultes 5 200<br />

Personnes âgées<br />

(> 65 ans)<br />

Femmes enceintes<br />

et allaitantes<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

10 -15 400 - 600<br />

10 400<br />

Source: Apports Nutritionnels Conseillés pour la population française. 3ème<br />

édition. 2001. Coord. Ambroise Martin. Tec&Doc<br />

À tous les âges <strong>de</strong> la vie, les personnes à peau fortement<br />

pigmentée ou s’exposant peu au soleil nécessitent un apport<br />

plus important que les autres <strong>de</strong> vitamine D. [3]<br />

b) à l’étranger : Canada et Etats-Unis<br />

Apport suffisant en vitamine D pour la population<br />

canadienne et américaine<br />

âge (µg/j) (UI/j)<br />

De 0 à 50 ans 5 200<br />

De 51 à 70 ans 10 400<br />

Plus <strong>de</strong> 70 ans 15 600<br />

Source : Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference<br />

Intakes for Calcium, Phosphorus, Magnesium, Vitamin D, and Fluori<strong>de</strong>,<br />

1997. Ces données sont le résultat d’un consensus entre les<br />

autorités canadiennes et américaines qui ont entrepris une<br />

démarche d’uniformisation <strong>de</strong>s apports suffisants et <strong>de</strong>s apports<br />

nutritionnels recommandés (ANR).<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

c) Apports recommandés et pathologies :<br />

<strong>de</strong>s résultats concluants et <strong>de</strong>s besoins sans doute<br />

supérieurs aux recommandations classiques<br />

Sur le risque <strong>de</strong> fracture osseuse<br />

La dose optimale pour la prévention <strong>de</strong> fractures (<strong>de</strong><br />

la hanche et <strong>de</strong>s vertèbres) serait <strong>de</strong> 700 à 800 UI par<br />

jour chez les personnes déjà carencées en vitamine D<br />

(25-hydroxyvitamine D < 17 ng/ml) afin d’obtenir une<br />

concentration convenable <strong>de</strong> 40 ng/ml (104 nmol/L). [48]<br />

Sur le risque <strong>de</strong> cancer<br />

Une concentration <strong>de</strong> 25 (OH) hydroxyvitamine D supérieure<br />

à 75 nmol/l (28,8 ng/ml) offrirait une protection contre le<br />

cancer du côlon et d’autres cancers. [48]<br />

Sur l’insuffisance rénale<br />

The National Kidney Foundation recomman<strong>de</strong> pour<br />

les patients souffrant <strong>de</strong> maladie rénale chronique une<br />

concentration sanguine <strong>de</strong> vitamine D supérieure à<br />

30 ng/ml (78 nmol/L). [49]<br />

Sur les maladies auto-immunes<br />

400 UI pourrait prévenir la sclérose en plaque chez les<br />

femmes. [44]<br />

Sur modèle animal, la vitamine D a été testée dans <strong>de</strong><br />

nombreuses pathologies et a montré son efficacité en tant<br />

que traitement. Pathologies cardiovasculaires et digestives,<br />

diabète <strong>de</strong> type 1, transplantation (du foie, du cœur, du<br />

rein, <strong>de</strong> peau), asthme, lupus ont pu être traitées chez <strong>de</strong>s<br />

souris ou <strong>de</strong>s rats par la vitamine D ou son analogue. [42]<br />

<strong>Le</strong>s perspectives thérapeutiques chez l’homme sont donc<br />

gran<strong>de</strong>s et encore non totalement explorées.<br />

d) Des apports discutés<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s épidémiologiques montrent que le<br />

pourcentage <strong>de</strong> personnes carencées dans la population<br />

générale est élevé. L’intérêt <strong>de</strong> la vitamine D dans la<br />

prévention <strong>de</strong> nombreuses pathologies et ses apports<br />

recommandés font donc encore l’objet d’un débat au sein<br />

<strong>de</strong> la communauté scientifique.<br />

Un éditorial paru en 2007 dans l’American Journal of<br />

Clinical Nutrition, rédigé par 15 experts, soutenait qu’il était<br />

urgent <strong>de</strong> réévaluer ses apports quotidiens recommandés<br />

[50]. La même année, au Canada, un débat est lancé entre<br />

les différentes sociétés savantes. La société canadienne du<br />

cancer a mis à jour ses recommandations à 1000 UI/jour<br />

<strong>de</strong> vitamine D chez les adultes en automne et en hiver (ou<br />

toute l’année pour les personnes à risque). Santé Canada,<br />

l’agence <strong>de</strong> sécurité canadienne <strong>de</strong>s aliments, restera, quant<br />

à elle, sur ses positions jusqu’à ce qu’un « un examen détaillé


portant sur les avantages et l’innocuité <strong>de</strong> cette vitamine »<br />

ne soit effectué. En France l’AFSSA n’a pour l’instant pas<br />

décidé <strong>de</strong> réévaluer ses apports recommandés.<br />

<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s publiées au cours <strong>de</strong>s 10 <strong>de</strong>rnières années<br />

ten<strong>de</strong>nt à confirmer l’intérêt d’apports quotidiens plus<br />

importants que ceux actuellement recommandés par les<br />

autorités sanitaires.<br />

Plusieurs scientifiques experts du domaine considèrent<br />

qu’un apport quotidien <strong>de</strong> 800 UI à 1 000 UI (20 µg à<br />

25 µg) serait plus adapté, notamment pour les personnes<br />

âgées ou à risque <strong>de</strong> carence [44-47]. Certains vont encore<br />

plus loin en donnant un apport quotidien souhaitable <strong>de</strong><br />

2 000 UI (50 µg) sous la forme <strong>de</strong> suppléments. [51]<br />

Liste <strong>de</strong>s sources alimentaires <strong>de</strong> vitamine D (>1.3 µg ou 52 UI /100g).<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 29<br />

c onclusion<br />

Au vu <strong>de</strong> ces différents éléments, les doses recommandées<br />

en vitamine D pour l’ensemble <strong>de</strong>s populations mondiales<br />

semblent être relativement consensuelles. Néanmoins<br />

<strong>de</strong>vant la prévalence élevée <strong>de</strong>s carences en vitamine D<br />

dans le mon<strong>de</strong> entier, il semblerait que les recommandations<br />

actuelles soient insuffisantes. De même, à la lumière <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s récentes, les recommandations ne répon<strong>de</strong>nt pas<br />

aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s spécifiques en fonction <strong>de</strong> la pathologie.<br />

<strong>Le</strong>s recommandations d’apport en vitamine D doivent<br />

être non seulement revues à la hausse, en particulier en<br />

Europe où très peu d’aliments sont enrichis en vitamines D,<br />

mais elles doivent également être spécifiquement fonction<br />

<strong>de</strong>s différentes pathologies dans lesquelles la vitamine D<br />

semble jouer un rôle.<br />

Produit µg/100g UI/100g Produit µg/100g UI/100g<br />

Huile <strong>de</strong> foie <strong>de</strong> morue 210,00 8 400 Thon cru (albacore, germon, blanc ou rouge) 5,0 200<br />

Hareng cru 20,0 800 Thon listao, cru 5,0 200<br />

Saumon fumé 19,0 760 Huitre crue 5,0 200<br />

Saumon cru 18,0 720 Jaune d’œuf cru 4,8 192<br />

Hareng frit 15,0 600 Maquereau filet sauce tomate, conserve 3,8 152<br />

Hareng grillé 15,0 600 Thon germon cuit vapeur sous pression 3,5 140<br />

Anchois, filets à l’huile, semi-conserve 14,0 560 Thon au naturel en conserve égoutté 3,5 140<br />

Saumon cuit à la vapeur 12,5 500 Thon germon à l’huile <strong>de</strong> soja, conserve 3,1 124<br />

Hareng au vinaigre 12,0 480 Thon à l’huile en conserve égoutté 3,1 124<br />

Sardine crue 11,0 440 Céréales au son pour petit déjeuner 2,8 112<br />

Sardine, sauce tomate en conserve 10,0 400 Céréales chocolatés pour petit déjeuner 2,8 112<br />

Truite arc en ciel (cuite au four, à la vapeur) 10,0 400 Céréales sucrés pour petits déjeunés 2,8 112<br />

Hareng fumé 8,3 332 Pétales <strong>de</strong> mais enrichi, riz soufflé enrichi 2,8 112<br />

Maquereau fumé 8,2 328 Truite <strong>de</strong> rivière (cuite au four, à la vapeur) 2,5 100<br />

Margarine (entière ou allégée) 8,0 320 Truite <strong>de</strong> rivière crue 2,1 84<br />

Maquereau cuit au four 7,5 300 Chanterelle crue 2,1 84<br />

Maquereau frit 7,0 280 Œufs <strong>de</strong> Lompe, semi-conserve 2,0 80<br />

Sardine à l’huile, conserve, égouttée 6,0 240 Œufs au plat salé 1,9 76<br />

Caviar, véritable, semi-conserve 5,8 232 Blanquette <strong>de</strong> veau 1,7 68<br />

Thon cuit au four 5,8 232 Omelette nature 1,6 64<br />

Maquereau filet au vin blanc, conserve 5,5 220 Liman<strong>de</strong> crue 1,5 60<br />

Anguille (cuite au four, pochée) 5,0 200 Paëlla 1,4 56<br />

Flétan, cru 5,0 200 Beurre 1,3 52<br />

Foie agneau cuit 1,3 52<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


30<br />

références<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

1. Holick MF. The Vitamine D Deficiency Pan<strong>de</strong>mic and Consequences for<br />

Nonskeletal Health : Mechanisms of Action. Mol Aspects Med. 2008 Sep 2.<br />

2. White JH. Vitamine D Signaling, infectious Diseases, and Regulation of<br />

innate immuty, infect immun. 2008;76(9):3837-43.<br />

3. Ambroise Martin (Coord.) Apports Nutritionnels Conseillés pour la<br />

population française. 3ème édition. 2001 Tec&Doc.<br />

4. http://www.afssa.fr/ouvrage/fiche_apports_en_vitamineD.html (consulté<br />

en Août 2007).<br />

5. Li YC. Vitamin D regulation oh the renin-angiotensin system. J Cell<br />

Biochem. 2003;88(2):327-31.<br />

6. Chiu KC, Chu A, Go VLW, Saad MF. Hypovitaminosis D is associated with<br />

insulin resistance and β cell dysfunction. Am J Clin Nutr. 2004;79(5):820-5.<br />

7. Zittermann A. Vitamin D and disease prevention with special reference to<br />

cardiovascular disease. Prog Biophys Mol Biol 2006;92(1):39-48.<br />

8. Holick MF. Vitamine D Deficiency. N Engl J Med. 2007;357(3):266-81.<br />

9. Lim S-K & al. Vitamin D ina<strong>de</strong>quacy is a global problem in osteoporotic<br />

women, poster 2005.<br />

10. Chapuy MC, Preziosi P, Maamer M, & al. Prevalence of vitamin D<br />

insufficiency in an adult normal population. Osteoporos Int 1997; 7(5):<br />

439-43.<br />

11. Holick MF. The Vitamin D Epi<strong>de</strong>mic and its Health Consequences. J.<br />

Nutr. 2005;135(11):2739S-48S<br />

12. Grant WB. An estimate of premature cancer mortality in the U.S. due<br />

to ina<strong>de</strong>quate doses of solar ultraviolet-B radiation. Cancer. 2002;94(6):<br />

1867-75.<br />

13. Giovannucci E, Liu Y, Rimm EB, & al. Prospective study of predictors of<br />

vitamin D status and cancer inci<strong>de</strong>nce and mortality in men. J Natl Cancer<br />

inst. 2006;98(7):451-9.<br />

14. Holick MF. Calcium plus vitamin D and the risk of colorectal cancer. N<br />

Engl J Med. 2006;354(21):2287-8.<br />

15. Plotnikoff GA, Quigley JM. Prevalence of severe hypovitaminosis D in<br />

patients with persistent, nonspecific musculoskeletal pain. Mayo Clin Proc.<br />

2003;78(12):1463-70.<br />

16. Janssen HC, Samson MM, Verhaar HJ. Vitamin D <strong>de</strong>ficiency, muscle<br />

function, and falls in el<strong>de</strong>rly people Am J Clin Nutr. 2002;75(4):611-5.<br />

17. Nnoaham KE, Clarke A. Low serum vitamin D levels and tuberculosis: a<br />

systematic review and meta-analysis. int J Epi<strong>de</strong>miol. 2008;37(1):113-9.<br />

18. Munger KL, <strong>Le</strong>vin Li, Hollis BW, & al. Serum 25-Hydroxyvitamin D<br />

<strong>Le</strong>vels and Risk of Multiple Sclerosis JAMA. 2006;296(23):2832-2838.<br />

19. Rostand SG. Ultraviolet light may contribute to geographic and racial<br />

blood pressure differences. Hypertension 1997;30:150-6.<br />

20. Wang TJ, Pencina MJ, Booth SL & al. Vitamine D <strong>de</strong>ficiency and risk of<br />

cardiovascular disease. Circulation. 2008;117(4):503-11.<br />

21. Giovannucci E, Liu Y, Hollis BW & al. 25-Hydroxyvitamin D and risk<br />

of myocardial infarction in Men : a prospective study. Arch intern Med.<br />

2008;168(11):1174-1180.<br />

22. Zittermann A, Dembinski J, Stehle P. Low vitamin D status is associated<br />

with low cord blood levels of the immunosuppressive cytokine interleukin-<br />

10. Pediatr Allergy immunol. 2004;15(3):242–246.<br />

23. Timms PM, Mannan N, Hitman GA & al. Circulating MMP9, vitamin D<br />

and variation in the TiMP-1 response with VDR genotype: mechanisms for<br />

inflammatory damage in chronic disor<strong>de</strong>rs? QJM. 2002;95(12):787-96.<br />

24. Binkley N, R Novotny, Krueger D. Low Vitamin D Status Despite<br />

Abundant Sun Exposure. J Clin Endocrinol Metab. 2007;92(6):2130-5.<br />

25. Favier JC, ireland-Ripert J, Toque C & al. Répertoire Général <strong>de</strong>s<br />

Aliments – Table <strong>de</strong> Composition. 1995. Coéd. iNRA – AFSSA – CiQUAL<br />

- TEC&DOC.<br />

26. Arrêté du 11 octobre 2001 relatif à l’emploi <strong>de</strong> vitamine D dans le lait<br />

et les produits laitiers frais (yaourts et laits fermentés, fromages frais) <strong>de</strong><br />

consommation courante. JORF n°243 du 19 octobre 2001.<br />

27. Saisine n°2004-SA-0136 <strong>de</strong> l’Agence française <strong>de</strong>s aliments relatif à<br />

une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’évaluation sur l‘emploi <strong>de</strong> vitamine D dans une spécialité<br />

fromagère proche <strong>de</strong>s pâtes pressées.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

28. Arrêté du 8 octobre 2004 relatif à l’emploi <strong>de</strong> vitamine D 3 dans les<br />

huiles végétales. JORF du 19 octobre 2004.<br />

29. Chapuy MC, Arlot ME, Duboeuf F. Vitamin D3 and calcium to prevent<br />

hips fracture in el<strong>de</strong>rly women N Engl J Med. 1992;327(23):1637-42.<br />

30. Feskanich D, Willett WC, Colditz GA. Calcium, vitamin D, milk<br />

consumption, and hip fractures: a prospective study among postmenopausal<br />

women. Am J Clin Nutr. 2003;77(2):504-511.<br />

31. Gardner MJ, Demetrakopoulos D, Shindle MK & al. Osteoporosis and<br />

Skeletal Fractures. MD HSS J. 2006;2(1):62–<strong>69</strong>.<br />

32. Jackson RD, LaCroix AZ, Gass M & al. Calcium plus vitamin D<br />

supplementation and the risk of fractures. N Engl J Med. 2006;354(7):6<strong>69</strong>-<br />

683.<br />

33. Lips P, Graafmans WC, Ooms ME & al. Vitamin D supplementation and<br />

fracture inci<strong>de</strong>nce in el<strong>de</strong>rly persons. A randomized, placebo-controlled<br />

clinical trial. Ann intern Med. 1996;124(4):400-406.<br />

34. Bischoff-Ferrari HA, Willett WC, Wong JB & al. Fracture prevention with<br />

vitamin D supplementation: a meta-analysis of randomized controlled trials.<br />

JAMA. 2005;293(18):2257-64.<br />

35. Trivedi DP, Doll R, Khaw KT. Effect of four monthly oral vitamin D3<br />

(cholecalciferol) supplementation on fractures and mortality in men and<br />

women living in the community: randomised double blind controlled trial.<br />

BMJ. 2003;326(7387):4<strong>69</strong>.<br />

36. Bischoff HA, Stahelin HB, Dick W & al. Effects of vitamin D and calcium<br />

supplementation on falls: a randomized controlled trial. J Bone Miner Res.<br />

2003;18(2):343-351.<br />

37. Broe KE, Chen TC, Weinberg J & al. A higher dose of vitamin D reduces<br />

the risk of falls in nursing home resi<strong>de</strong>nts : a randomized, multiple-dose<br />

study. J Am Geriatr Soc. 2007;55(2):234-239.<br />

38. Holick MF. Vitamin D : importance in the prevention of cancers, type 1<br />

diabetes, heart disease, and osteoporosis. Am J Clin Nutr. 2004;79:362-71.<br />

39. Garland CF, Garland FC, Gorham ED & al . The Role of Vitamin D in<br />

Cancer Prevention. Am J Public Health. 2006;96(2):252-261.<br />

40. Gorham ED, Garland CF, Garland FC, & al. Vitamin D and prevention of<br />

colorectal cancer. J Steroid Biochem Mol Biol. 2005;97(1-2):179-94.<br />

41. Abbas S, Linseisen J, Slanger T & al. Serum 25-hydroxyvitamin D and<br />

risk of post-menopausal breast cancer : results of a large case-control<br />

study. Carcinogenesis. 2008;29(1):93-9.<br />

42. Baeke F, Etten EV, Gysemans C & al. Vitamin D Signaling in immune-<br />

Mediated Disor<strong>de</strong>rs : Evolving insights and Therapeutic Opportunities. Mol<br />

Aspects Med. 2008 Jul 12.<br />

43. Hyppönen E, Läärä E, Reunanen A & al. intake of vitamin D and risk of<br />

type 1 diabetes: a birth-cohort study. Lancet. 2001;358(9292):1500-3<br />

44. Munger KL, Zhang SM, O’Reilly E & al. Vitamin D intake and inci<strong>de</strong>nce<br />

of multiple sclerosis. Neurology 2004;62(1):60-5.<br />

45. Merlino LJ, Curtis J, Mikuls TR & al.Vitamin D intake is inversely<br />

associated with rheumatoid arthritis: Results from the iowa Women’s<br />

Health Study. Arthritis & Rheumatism. 200450(1) : 72-77.<br />

46. Martineau AR, Wilkinson RJ, Wilkinson KA & al. A single dose of<br />

vitamin D enhances immunity to mycobacteria. Am J Respir Crit Care Med.<br />

2007;176(2):208-13.<br />

47. Jor<strong>de</strong> R, Sneve M, Figenschau Y & al . Effects of Vitamin D<br />

Supplementation on Symptoms of Depression in Overweight and Obese<br />

Subjects : Randomized Double Blind Trial. J intern Med. 2008 sept 10.<br />

48. Bischoff-Ferrari HA, Giovannucci E, Willett WC & al. Estimation of<br />

optimal serum concentrations of 25-hydroxyvitamin D for multiple health<br />

outcomes. Am J Clin Nutr. 2006;84:18 –28.<br />

49. Clinical Practice Gui<strong>de</strong>lines for Bone Metabolism and Disease in<br />

Chronic Kidney Disease. National Kidney Foundation, inc. 2004.<br />

50. Vieth R, Bischoff-Ferrari H, Boucher BJ, & al. The urgent need to<br />

recommend an intake of vitamin D that is effective. Am J Clin Nutr.<br />

2007;85(3):649-50.<br />

51. Garland CF, Gorham ED, Mohr SB & al. Vitamin D and prevention of<br />

breast cancer : pooled analysis. J Steroid Biochem Mol Biol. 2007;103<br />

(3-5):708-11.<br />

52. Timms PM et al. QJM. 2002;95(12):787-96.


Abonnez-vous à la revue,<br />

gagnez <strong>de</strong>s points pour votre FMC<br />

et recevez <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>aux !<br />

à nous retourner accompagné <strong>de</strong> votre règlement à<br />

RéGIFAX, 45 rue d’Hauteville 75010 Paris / Tél. 01 47 70 00 96<br />

r<br />

Je m’abonne pour un an (4 numéros) 40 € TTC et<br />

je reçois <strong>de</strong>ux ca<strong>de</strong>aux :<br />

r<br />

<strong>Le</strong> porte-clés « le <strong>Rhumatologue</strong> » et l’un <strong>de</strong>s ouvrages suivants :<br />

- Traité <strong>de</strong> thérapeutique rhumatologique r<br />

- La <strong>de</strong>nsitométrie osseuse<br />

r<br />

Je m’abonne pour <strong>de</strong>ux ans (8 numéros) 80 € TTC et<br />

je reçois trois ca<strong>de</strong>aux :<br />

<strong>Le</strong> porte-clés « le <strong>Rhumatologue</strong> » et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s ouvrages suivants :<br />

- Principes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine interne r<br />

- Traité <strong>de</strong> thérapeutique rhumatologique r<br />

- La <strong>de</strong>nsitométrie osseuse<br />

r<br />

- Traité <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine (2 volumes) r<br />

FORMATIONS GRATUITES à L’ANGLAIS MÉDICAL !<br />

Une équipe <strong>de</strong> professeurs spécialisés dans le médical<br />

GRATUIT DANS LE CADRE DES ACTIONS<br />

<strong>de</strong> L’Association Fédérale pour la Formation <strong>de</strong>s Mé<strong>de</strong>cins<br />

Retrouvez toutes ces informations sur le site www.regifax.fr<br />

L’AFFM propose <strong>de</strong>s cursus entièrement gratuits <strong>de</strong> formation à l’anglais médical.<br />

Deux types <strong>de</strong> cursus sont proposés :<br />

r Pr r Dr<br />

. <strong>de</strong>s formations d’une journée <strong>de</strong> conversation en vue <strong>de</strong> vous préparer aux congrès organisés à<br />

l’étranger,<br />

. <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> trois journées indissociables adaptées à votre niveau d’anglais.<br />

Il s’agit avant tout <strong>de</strong> stages conviviaux, ludiques et pratiques, pour vous permettre <strong>de</strong> développer votre<br />

aisance verbale et vous donner confiance dans toutes sortes <strong>de</strong> situations s’offrant à vous, <strong>de</strong>stinés aux<br />

mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> profession libérale.<br />

<strong>Le</strong><br />

<strong>Le</strong>s formations se déroulent à Paris <strong>de</strong> 9h30 à 17h30<br />

(repas dans un restaurant et pauses en anglais avec les formateurs).<br />

<strong>Le</strong> centre <strong>de</strong> formation est situé à Paris centre, métro Bourse - 75002 PARIS.<br />

N’hésitez pas à contacter Solenne au 01 47 70 56 15<br />

humatologue<br />

Revue <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie<br />

4<br />

crédits FMC<br />

par an<br />

BULLETIN D’ABONNEMENT<br />

Prénom………………………………………..………........…<br />

Nom…………………………………………...........…………<br />

Adresse……..........……………………………………………<br />

………………........……………………………………………<br />

Co<strong>de</strong> Postal……....................................................………..<br />

Ville………......................................…………………………<br />

Tél………............................…………………………………<br />

Fax………........................................................……………<br />

E-mail………………………....@............……………………<br />

Règlement par chèque à l’ordre <strong>de</strong> REGIFAX<br />

Une facture acquittée vous sera adressée, votre abonnement étant<br />

déductible <strong>de</strong> vos frais professionnels au titre <strong>de</strong> la formation.<br />

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, vous disposez<br />

d’un droit d’accès et <strong>de</strong> rectification aux données vous concernant.


34<br />

L<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

évolution <strong>de</strong> la microalbuminurie chez<br />

le mala<strong>de</strong> atteint <strong>de</strong> lupus érythémateux<br />

disséminé sous corticothérapie<br />

E. Eti, P. Djessou, N. R. Kouassi, Z. Zomalheto<br />

Travail du service <strong>de</strong> Rhumatologie, CHU <strong>de</strong> Cocody, Abidjan<br />

e lupus érythémateux disséminé (LED) est une connectivite majeure touchant <strong>de</strong><br />

façon privilégiée le sujet jeune, surtout <strong>de</strong> sexe féminin ; elle est la plus fréquente <strong>de</strong>s<br />

connectivites et son pronostic est particulièrement mauvais dans la race noire [1,2].<br />

Parmi les nombreuses complications qui menacent le mala<strong>de</strong> atteint <strong>de</strong> LED, les complications rénales sont<br />

redoutables et surviennent le plus souvent <strong>de</strong> manière progressive et insidieuse [3,4]. Celles-ci aboutissent,<br />

en l’absence <strong>de</strong> prise en charge adéquate, à une insuffisance rénale chronique dont le traitement est lourd,<br />

coûteux et décevant.<br />

La recherche d’une protéinurie à la ban<strong>de</strong>lette réactive est le test <strong>de</strong> dépistage le plus utilisé même dans<br />

un pays très développé comme les Etats-Unis où 64,7 % <strong>de</strong> 473 centres rhumatologiques déclarent utiliser<br />

cette métho<strong>de</strong> [5]. Il est aujourd’hui admis par tous les auteurs que l’apparition d’une protéinurie signe<br />

déjà une néphropathie avancée. Aussi, à l’heure actuelle, la microalbuminurie est-elle un test plus sensible<br />

que la protéinurie classique, permettant <strong>de</strong> diagnostiquer l’atteinte rénale au sta<strong>de</strong> infra clinique [6].<br />

à l’état normal, la microalbuminurie est inférieure à 300 mg/24h ; son élévation au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette valeur<br />

signe le début d’une atteinte rénale, ce qui impose une adaptation <strong>de</strong> la thérapeutique, en l’occurrence <strong>de</strong><br />

la corticothérapie, qui <strong>de</strong>meure la base du traitement du LED<br />

L’intérêt <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> préciser si le dosage régulier <strong>de</strong> la microalbuminurie est un bon indicateur<br />

pour dépister et suivre l’évolution <strong>de</strong> l’atteinte rénale du LED sous corticothérapie ?<br />

paTienTs eT méThoDes<br />

l Il s’est agit d’une étu<strong>de</strong> prospective longitudinale <strong>de</strong><br />

6 mois à partir <strong>de</strong> la date d’inclusion. <strong>Le</strong>s patients ont été<br />

recrutés dans le service <strong>de</strong> Rhumatologie et <strong>de</strong> Dermatologie,<br />

respectivement au CHU <strong>de</strong> Cocody et <strong>de</strong> Treichville.<br />

<strong>Le</strong>s différentes analyses biologiques ont été effectuées au<br />

laboratoire du CHU <strong>de</strong> Treichville.<br />

l Ont été inclus tous les patients chez qui le diagnostic <strong>de</strong><br />

LED a été retenu sur les critères <strong>de</strong> l’ACR (1997) et ayant<br />

une protéinurie négative à la ban<strong>de</strong>lette et un bilan rénal<br />

normal (glycémie, créatininémie, uricémie normales).<br />

l Ont été exclus tous les patients lupiques ayant une<br />

protéinurie macroscopique, une insuffisance rénale, un<br />

diabète ou une hypertension artérielle, une grossesse<br />

évolutive.<br />

l Techniques <strong>de</strong> prélèvement et métho<strong>de</strong>s d’analyse : les<br />

urines du matin (10 ml) ont été prélevées sur un bocal<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

propre ; le dosage <strong>de</strong> la microalbuminurie s’est effectué par<br />

métho<strong>de</strong> néphélémétrique, avec calcul du ratio albumine/<br />

créatinine urinaire.<br />

l <strong>Le</strong>s patients ont bénéficié : d’un dosage mensuel <strong>de</strong> la<br />

microalbuminurie, l’urée sanguine, la créatininémie (J0 à<br />

J 180) ; d’un dosage <strong>de</strong> la glycémie (J0, J90, J180), <strong>de</strong><br />

l’uricémie à J0.<br />

l Aspects éthiques : le protocole a été soumis au comité<br />

national d’éthique <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire qui a donné son<br />

avis favorable. <strong>Le</strong>s examens para cliniques prévus dans<br />

le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> ont été entièrement gratuits pour le<br />

patient.<br />

résulTaTs<br />

La phase <strong>de</strong> recrutement a duré 6 mois. À son terme,<br />

25 patients ont été inclus dans l’étu<strong>de</strong> .


I) Caractéristiques socio-démographiques<br />

1. âge<br />

- L’âge moyen <strong>de</strong>s patients était <strong>de</strong>33,52 ans ± 12,6 ;<br />

minimum= 14 ans ; maximum= 63 ans.<br />

2. Sexe<br />

- L’échantillon comportait : 3 hommes et 22 femmes soit un<br />

sex ratio = 0,13.<br />

3. Ancienneté <strong>de</strong> la maladie<br />

- La durée moyenne d’évolution du LED était <strong>de</strong> 43,2 mois<br />

± 5,06.<br />

éVoluTion Des auTres paramèTres biologiques<br />

évolution <strong>de</strong>s autres paramètres biologiques<br />

Protéinurie (qualitatif)<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE 35<br />

éVoluTion De la microalbuminurie<br />

J0 J30 J60 J90 J120 J150 J180<br />

0<br />

Urémie 0,21 0,19 0,19 1,53 0,19 0,20 0,18<br />

Créatininémie 7,7 7,6 7,0 7,2 7 6,9 7,6<br />

Glycémie 0,77 0,84 0,76<br />

Uricémie<br />

ECBU<br />

Microalbuminurie<br />

(moyenne) mg/24 h<br />

48,7<br />

Négatif<br />

Courbes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la microalbuminurie en fonction <strong>de</strong> la créatininémie<br />

Prednisone<br />

(dose moyenne en<br />

grammes)<br />

Courbe <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la microalbuminurie<br />

éVoluTion De la microalbuminurie en foncTion De la corTicoThérapie<br />

évolution <strong>de</strong> la microalbuminurie en fonction <strong>de</strong> la corticothérapie<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> corrélation entre la microalbuminurie et<br />

la créatininémie (tous les p calculés <strong>de</strong> J0 à J180 sont<br />

supérieurs à 0,05).<br />

J0 J30 J60 J90 J120 J150 J180<br />

31,83 32,8 22,04 11,10 13,14 10,00 8,05<br />

7,2 7,3 8 8,1 6 6,1 4,8<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


36<br />

FORMAtiOn MéDiCALE COntinUE<br />

Courbes <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la microalbuminurie en fonction<br />

<strong>de</strong> la corticothérapie<br />

Discussion<br />

Nous avons suivi pendant 6 mois 25 patients souffrant <strong>de</strong><br />

LED et traités par corticothérapie, en effectuant un dosage<br />

pondéral mensuel <strong>de</strong> la microalbuminurie ; le but était <strong>de</strong><br />

vérifier si le dosage régulier <strong>de</strong> la microalbuminurie pouvait<br />

permettre <strong>de</strong> prévenir l’atteinte rénale par l’ajustement <strong>de</strong>s<br />

doses <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s.<br />

Nos sujets étaient essentiellement <strong>de</strong> sexe féminin (sex-ratio<br />

= 0,13) et <strong>de</strong> jeune âge avec une moyenne <strong>de</strong> 33,52 ans<br />

± 12,6, inférieure à la moyenne d’âge <strong>de</strong> la serie <strong>de</strong><br />

Koseda-Dragan M [7] qui était <strong>de</strong> 39 ans, mais comparable<br />

à celle <strong>de</strong> Wadu S et al. [8] qui était <strong>de</strong> 34 ans. <strong>Le</strong> LED<br />

était <strong>de</strong> découverte tardive, évoluant <strong>de</strong>puis 3,6 ans en<br />

moyenne ; cependant, cette ancienneté était inférieure à<br />

celle rapportée par Koseda-Dragan M et al. [7] qui était<br />

<strong>de</strong> 6,3 ans.<br />

Au moment <strong>de</strong> l’inclusion dans l’étu<strong>de</strong>, le taux moyen <strong>de</strong><br />

la microalbuminurie était élevé, <strong>de</strong> 31,83 ± 50 alors que<br />

la protéinurie à la ban<strong>de</strong>lette était négative pour tous les<br />

patients (critère <strong>de</strong> non inclusion) ; cela démontre que la<br />

<strong>de</strong>rnière technique citée est peu fiable pour le diagnostic<br />

précoce <strong>de</strong>s glomérulonéphrites lupiques. Cependant<br />

pour Konta T et al. [9], la recherche <strong>de</strong> la protéinurie à la<br />

ban<strong>de</strong>lette réactive gar<strong>de</strong> encore un intérêt car elle serait un<br />

bon reflet <strong>de</strong> la microalbuminurie.<br />

La recherche <strong>de</strong> la microalbuminurie dans le lupus<br />

érythémateux disséminé (LED) est un test très sensible,<br />

permettant le diagnostic précoce d’une glomérulonéphrite<br />

à un sta<strong>de</strong> où la protéinurie est encore réversible sous<br />

corticothérapie, comme l’a montré notre étu<strong>de</strong>.<br />

Kosada-Dragan M et coll. [7], dans une étu<strong>de</strong> semblable,<br />

confirment la haute sensibilité <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong> la<br />

microalbuminurie dans le LED. <strong>Le</strong>s taux <strong>de</strong> microalbuminurie<br />

pendant les 6 mois <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sont restés très stables.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

Ceci pourrait expliquer la réduction <strong>de</strong>s doses <strong>de</strong> prednisone<br />

<strong>de</strong> 7,2 mg (J0) à 4,8 mg (J180).<br />

En effet, la microalbuminurie peut être prévenue par<br />

la corticothérapie ; elle être également réversible sous<br />

corticothérapie; elle est rapportée par Batlle-Gualda<br />

E et coll. [10] dans une série <strong>de</strong> 22 patients suivis pendant<br />

18 mois.<br />

c onclusion<br />

<strong>Le</strong> dosage <strong>de</strong> la microalbuminurie apparaît comme un moyen<br />

fiable pour établir le diagnostic <strong>de</strong> la glomérulonéphrite<br />

lupique au sta<strong>de</strong> infra clinique et permettre ainsi d’ajuster<br />

les doses <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s afin <strong>de</strong> prévenir l’évolution <strong>de</strong> la<br />

glomérulonéphrite vers une insuffisance rénale. Cependant,<br />

son coût encore élevé rend cette analyse inaccessible dans<br />

notre pays, la Côte d’Ivoire.<br />

références<br />

1. <strong>Le</strong>a JP. Lupus nephritis in African Americans, Am J Med Sci, 2002; 323<br />

(2), 85-9.<br />

2. Korbet SM, Schwartz MM, Evans J, <strong>Le</strong>wis EJ. Severe lupus nephritis:<br />

racial differences in presentation and outcome. J Am Soc nephrol, 2007;<br />

18 (1): 244-54.<br />

3. Font J, Torras A, Cervera R, Darnell A, Revert L, ingelmo M.. Silent renal<br />

disease in systemic lupus erythematosus. Clin Nephrol.1987 ;27(6):283-8.<br />

4. Fernan<strong>de</strong>z M, Alarcon Gs, Calvo-Alen J, Andra<strong>de</strong> R, McGwin GJr, Vilà<br />

LM, Reveille JD. A multiethnic multicenter cohort of patients with systemic<br />

lupus erythematosus (SLE) as a mo<strong>de</strong>l for the study of ethnic disparities<br />

in SLE. Arthritis Rheum. 2007; 57 (4): 576-84.<br />

5. Siedner MJ, Christopher-Stinel L, Astor BC, Gelber AC, Fine DM.<br />

Creening for proteinuria in patients with lupus: a survey of practice<br />

preferences among American rheumatologists. J Rheumatol 2007.<br />

6. Mefcal PA, Scraqq RK. Epi<strong>de</strong>miology of microalbuminuria in the general<br />

population ; Daeibetes Complications 1994, 8 (3): 157-63.<br />

7. Koseda-dragan M, Hebanowski M, Jakubowski Z, Bakowska A.<br />

Microalbuminuria in patients with systemic lupus erythematosus. Pol Arch<br />

Med Wewn, 1996; 96 (2): 124-31.<br />

8. Wadu S, Tikly M, Hopley M. Causes and predictors factors of <strong>de</strong>ath in<br />

South Africans with systemic lupus erythematosus. Rheumatology 2007;<br />

46 (9): 1487-91.<br />

9. Konta T, Hao Z, Takasaki S, Abiko H, ishikawa K, Kato T, Kawara S,<br />

Kubota i. Clinical utility of trace proteinuria for microalbuminuria screening<br />

in the general population. Clin Exp Nephrol, 2007; 11 (1): 51-5.<br />

10. Batlle-Gualda E, Martinez AC, Guerra RA, Pascual E. Urinary albumin<br />

excretion in patients with systemic lupus erythematosus without renal<br />

disease. Ann Rheum Dis, 1997; 56 (6): 386-9.


38<br />

P<br />

LE COin DE L’iMAGERiE<br />

une vertèbre borgne…<br />

Dr David Petrover, Centre d’imagerie Bachaumont, Hopital Lariboisiere, Paris.<br />

L. Bellaiche, Centre <strong>de</strong> radiologie Bachaumont, Paris.<br />

atiente <strong>de</strong> 25 ans se présentant pour <strong>de</strong>s lombalgies invalidantes récurrentes.<br />

<strong>Le</strong>s clichés standards ont montré une con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> la vertèbre L5 et un scanner est réalisé en<br />

complément.<br />

1 2<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

Cliché du rachis lombaire. Face et profil.


Axiale et coronale scanner.<br />

3 4<br />

5<br />

LE COin DE L’iMAGERiE<br />

DescripTion raDiologique<br />

39<br />

<strong>Le</strong>s examens radiologiques montrent une con<strong>de</strong>nsation d’un<br />

pédicule vertébral qui apparaît par ailleurs hypertrophié.<br />

Il n’existe pas d’image lytique au sein <strong>de</strong> la plage <strong>de</strong><br />

con<strong>de</strong>nsation.<br />

<strong>Le</strong>s limites <strong>de</strong> la con<strong>de</strong>nsation sont dégressives.<br />

L’ensemble est donc en faveur d’une con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> type<br />

réactionnel ce qui élimine une lésion évolutive développant<br />

une matrice ostéoï<strong>de</strong> (métastase con<strong>de</strong>nsante, îlot<br />

con<strong>de</strong>nsant bénin etc.).<br />

On note l’absence d’image lacunaire au sein <strong>de</strong> la<br />

con<strong>de</strong>nsation. En particulier, il n’existe pas d’image<br />

pouvant faire évoquer un ostéome ostéoï<strong>de</strong> chez cette jeune<br />

patiente.<br />

En revanche, il semble exister un petit liseré fracturaire<br />

perpendiculaire au plan du pédicule et pour lequel la<br />

con<strong>de</strong>nsation apparaîtrait donc réactionnelle.<br />

L’ensemble est en faveur d’une fracture <strong>de</strong> stress.<br />

On note <strong>de</strong> plus le caractère hypertrophique <strong>de</strong> ce pédicule<br />

compensant avec l’hypoplasie du pédicule contro-latéral.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


40<br />

commenTaire<br />

LE COin DE L’iMAGERiE<br />

L’absence congénitale <strong>de</strong> pédicule lombaire est vraisemblablement<br />

liée à une anomalie <strong>de</strong> développement<br />

embryologique. L’hypoplasie est probablement bien plus<br />

fréquente que l’agénésie complète comme dans notre cas.<br />

Elle s’accompagne souvent d’un élargissement du canal ou<br />

du foramen et <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> la lame vertébrale.<br />

Il est important <strong>de</strong> différencier cette malformation congénitale<br />

d’une lyse pédiculaire d’origine tumorale.<br />

<strong>Le</strong>s implications cliniques <strong>de</strong> la découverte d’une agénésie<br />

pédiculaire sont relativement limitées bien que dans certains<br />

cas cette anomalie peut conduire à une symptomatologie<br />

douloureuse liée essentiellement à un report <strong>de</strong>s contraintes<br />

sur le pédicule restant. Celui-ci présente souvent une<br />

hypertrophie compensatrice et peut être le siège comme<br />

dans notre cas d’une fracture <strong>de</strong> stress secondaire au<br />

transfert <strong>de</strong>s contraintes biomécaniques.<br />

Cette anomalie congénitale dont on ne connaît pas la<br />

fréquence peut favoriser l’apparition <strong>de</strong> déformation<br />

scoliotique et dans <strong>de</strong> rares cas peut être pluri-étagée.<br />

La découverte d’une con<strong>de</strong>nsation pédiculaire doit faire<br />

évoquer un certain nombre d’étiologie :<br />

Congénitale :<br />

Hypoplasie ou agénésie pédiculaire.<br />

Hypoplasie ou agénésie d’une facette articulaire<br />

postérieure.<br />

Asymétrie articulaire postérieure.<br />

Spina Bifida occluta.<br />

Fracture <strong>de</strong> stress pédiculaire avec éventuel<br />

spondylolisthésis unilatéral.<br />

Tumeur :<br />

- Bénigne :<br />

Îlot con<strong>de</strong>nsant bénin.<br />

Ostéome ostéoï<strong>de</strong>.<br />

Ostéoblastome.<br />

- Maligne :<br />

Métastase ostéoblastique.<br />

Lymphome.<br />

Myélome.<br />

Sarcome d’Ewing.<br />

DiagnosTic<br />

Agénésie d’un pédicule vertébral<br />

lombaire avec fracture <strong>de</strong> stress<br />

du pédicule contro-latéral<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

Pseudo-tumeur :<br />

Maladie <strong>de</strong> Paget débutante.<br />

Dysplasie fibreuse.<br />

Sarcoïdose.<br />

Infection :<br />

- Iatrogène :<br />

Fracture <strong>de</strong> fatigue suite à une lamino-atrectomie<br />

étendue.<br />

L’absence congénitale <strong>de</strong> pédicule est vraisemblablement<br />

plus fréquente à l’étage lombaire que cervical et très rare à<br />

l’étage thoracique.<br />

<strong>Le</strong>s agénésies ou hypoplasie pédiculaire s’associent dans<br />

la quasi-totalité <strong>de</strong>s cas avec une anomalie <strong>de</strong> la lame<br />

postérieure qui présente alors un défect.<br />

L’agénésie pédiculaire étant un processus quiescent, les<br />

corticales sont parfaitement visualisées ce qui élimine une<br />

lyse agressive centrée sur le pédicule <strong>de</strong> type métastase ou<br />

sarcome et d’origine extrinsèque à la vertèbre.<br />

En revanche, on éliminera un processus extrinsèque pouvant<br />

entraîner un scaloping sur le pédicule à point <strong>de</strong> départ<br />

endo-canalaire ou foraminal. En particulier on évoquera<br />

un neuro-fibrome et plus rarement un scaloping lié à un<br />

anévrisme d’une artère vertébrale.<br />

c onclusion<br />

Une con<strong>de</strong>nsation pédiculaire doit faire évoquer une<br />

fracture <strong>de</strong> stress d’un pédicule hypertrophique compensant<br />

une agénésie pédiculaire variante anatomique rare<br />

mais on éliminera toujours en premier lieu, une lésion<br />

tumorale qu’elle soit bénigne (ostéome ostéoï<strong>de</strong>, îlot<br />

con<strong>de</strong>nsant bénin, ostéoblastome) ou maligne (métastase,<br />

lymphome).<br />

L’absence d’un pédicule <strong>de</strong>vra faire quant à elle évoquer<br />

en premier lieu l’existence d’un neuro-fibrome dans<br />

le foramen avant d’évoquer une agénésie ou une<br />

hypoplasie pédiculaire.<br />

référence<br />

Wortzman et al : congenital absent lumbar pédicle : a reappraisal.<br />

Radiology 1984.<br />

Yochum et al. The sclérotic pédicle how many causes are there ?<br />

Skeletal radiology 1990.


C’<br />

<strong>Le</strong> Dr Gilbert Guiraud prend sa retraite !<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

est l’émotion dans le mon<strong>de</strong> rhumatologique <strong>de</strong> Midi-Pyrénées mais aussi <strong>de</strong> toute la<br />

France, dans le mon<strong>de</strong> médical qui gravite autour <strong>de</strong> Muret, capitale du Comminges ! qu’il remet<br />

toujours à l‘honneur.<br />

Car ce Mé<strong>de</strong>cin accompli est doublé d’un historien, d’un paléontologue, d’un amateur d’art, d’un chercheur<br />

infatigable, toujours à l’écoute <strong>de</strong> ceux qu’il rencontre, à l’affût <strong>de</strong> découvertes pourvu qu’elles soient basées<br />

sur ce qui naît du cœur <strong>de</strong> l’homme. Il a souvent écrit dans le <strong>Rhumatologue</strong> et intervint au Congrès <strong>de</strong> la FFR<br />

(souvenez-vous <strong>de</strong> « l’outil en rhumatologie »).<br />

Il étudia la mé<strong>de</strong>cine, la radiologie, puis la rhumatologie. Avec son associé, il fonda une école d’Acupuncture,<br />

puis fut l’un <strong>de</strong>s fondateurs <strong>de</strong> la Société Midi-Pyrénées <strong>de</strong> Rhumatologie (SMPR) en 1984 - y resta actif jusqu’à<br />

ce jour -, puis <strong>de</strong> la Société <strong>Française</strong> d’Ostéo<strong>de</strong>nsitométrie Clinique (la SOFOC), avec en parallèle le Centre<br />

d’Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Histoire <strong>de</strong> la Mé<strong>de</strong>cine, sans omettre l’Association <strong>de</strong> FMC Pierre II d’Aragon… Et je dois en<br />

oublier.<br />

Ses nombreuses activités sont basées sur la connaissance <strong>de</strong> l’homme, sur ses relations, sur la clinique en<br />

mé<strong>de</strong>cine, la technique n’étant qu’un élément au service <strong>de</strong> ce que l’homme sent, ressent, exprime. <strong>Le</strong> tout<br />

est chez Gilbert animé d’un optimisme indéfectible, et <strong>de</strong>vient toujours une source <strong>de</strong> joie !<br />

Il voit toujours le bon côté <strong>de</strong>s choses, et <strong>de</strong>s personnes ! <strong>Le</strong>s chemins parcourus avec lui sont émaillés <strong>de</strong><br />

découvertes, <strong>de</strong> rires à n’en plus finir, <strong>de</strong> partages vrais <strong>de</strong> tout ce qui l’entoure d’une oeuvre d’art, d’une anecdote<br />

historique, d’une expérience médicale, d’un extrait littéraire, sans négliger les charmes gastronomiques, ni<br />

ceux d’un bon cigare.<br />

Il n’a pas pour autant négligé sa famille, et Marie-Thérèse est toujours à ses côtés, soutien constant <strong>de</strong> cette<br />

bonne humeur et qui partage sa joie <strong>de</strong> vivre.<br />

Alors, je suis heureux <strong>de</strong> relayer la pensée <strong>de</strong> ses innombrables amis pour le remercier <strong>de</strong> ce qu’il est :<br />

foncièrement bon, humaniste, curieux, entreprenant, et drôle. Nous ne pouvons que lui souhaiter une retraite<br />

sereine et d’avoir encore <strong>de</strong> nombreux « bouts <strong>de</strong> chemin » à vivre ensemble.<br />

43<br />

BL<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


ACLASTA ® 5 mg. Solution pour perfusion (aci<strong>de</strong> zolédronique). FORME PHARMACEUTIQUE, PRESENTATION ET COMPOSITION. Solution pour perfusion. Boîte <strong>de</strong> 1 flacon 100 ml <strong>de</strong> solution contient 5 mg d’aci<strong>de</strong> zolédronique anhydre. DONNEES CLINIQUES. Indications thérapeutiques.Traitement <strong>de</strong> : • l’ostéoporose postménopausique,<br />

• l’ostéoporose masculine, chez les patients à risque élevé <strong>de</strong> fractures, notamment chez les patients ayant eu une fracture <strong>de</strong> hanche récente secondaire à un traumatisme modéré. Traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Paget. Posologie et mo<strong>de</strong> d’administration. Pour le traitement <strong>de</strong> l’ostéoporose post-ménopausique et <strong>de</strong><br />

l’ostéoporose masculine, la dose recommandée est une perfusion intraveineuse <strong>de</strong> 5 mg d’Aclasta, administrée une fois par an. Chez les patients ayant eu une fracture <strong>de</strong> hanche récente secondaire à un traumatisme modéré, il est recommandé <strong>de</strong> réaliser l’administration d’Aclasta 2 semaines ou plus après l’intervention sur la fracture (cf<br />

Propriétés pharmaco dynamiques). Pour la maladie <strong>de</strong> Paget, Aclasta doit uniquement être prescrit par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins expérimentés dans le traitement <strong>de</strong> cette pathologie. La dose recommandée est une unique perfusion IV <strong>de</strong> 5 mg. Aucune donnée spécifique n’est disponible concernant un traitement répété. Il a été observé une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

rémission prolongée chez les patients répon<strong>de</strong>urs au traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Paget après une unique administration d’Aclasta (cf Propriétés pharmacodynamiques). Pour plus d’informations sur la perfusion d’Aclasta cf Précautions particulières d’élimination et manipulation du Résumé <strong>de</strong>s Caractéristiques du Produit. <strong>Le</strong>s patients doivent<br />

être correctement hydratés avant l’administration d’Aclasta. Cela est particulièrement important pour les patients âgés et les patients qui reçoivent un traitement diurétique. Un apport adapté en calcium et vitamine D est recommandé simultanément à l’administration d’Aclasta. De plus, chez les patients atteints <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Paget, il est<br />

fortement conseillé d’administrer une supplémentation adaptée en calcium correspondant à un apport en calcium-élément d’au moins 500 mg <strong>de</strong>ux fois par jour, pendant au moins les 10 jours suivant l’administration d’Aclasta. Chez les patients ayant eu une fracture <strong>de</strong> hanche récente secondaire à un traumatisme modéré, il est recommandé<br />

d’administrer une dose <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> 50 000 à 125 000 UI <strong>de</strong> vitamine D par voie orale ou intramusculaire, avant la 1ère perfusion d’Aclasta. L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s effets indésirables survenant dans les 3 premiers jours suivant l’administration d’Aclasta peut être diminuée avec du paracétamol ou <strong>de</strong> l’ibuprofène après l’administration d’Aclasta.<br />

Patients insuffisants rénaux. L’utilisation d’Aclasta n’est pas recommandée chez les patients dont la clairance <strong>de</strong> la créatinine est < 35 ml/min. Aucun ajustement <strong>de</strong> la dose n’est nécessaire chez les patients dont la clairance <strong>de</strong> la créatinine est ≥ 35 ml/min. Patients insuffisants hépatiques. Pas d’ajustement posologique. Patients âgés<br />

(≥ 65 ans). Pas d’ajustement posologique. Enfants et adolescents. Ne pas utiliser dans ces groupes d’âge. Contre-indications. Hypersensibilité à la substance active ou à l’un <strong>de</strong>s excipients ou à d’autres bisphosphonates. Aclasta est contre-indiqué chez les patients ayant une hypocalcémie (cf Mises en gar<strong>de</strong> spéciales et précautions<br />

d’emploi). Aclasta est contre-indiqué chez la femme enceinte ou qui allaite (cf Grossesse et allaitement). Mises en gar<strong>de</strong> spéciales et précautions particulières d’emploi. La dose <strong>de</strong> 5 mg d’aci<strong>de</strong> zolédronique doit être administrée pendant au moins 15 minutes. Aclasta n’est pas recommandé chez les patients atteints d’insuffisance<br />

rénale sévère (clairance <strong>de</strong> la créatinine < 35 ml/min). La créatininémie <strong>de</strong>vra être mesurée avant l’administration d’Aclasta. <strong>Le</strong>s patients doivent être correctement hydratés avant l’administration d’Aclasta. Cela est particulièrement important pour les patients âgés et les patients qui reçoivent un traitement diurétique. Pru<strong>de</strong>nce en cas<br />

d’administration concomitante d’Aclasta et <strong>de</strong> médicaments susceptibles d’affecter <strong>de</strong> manière significative la fonction rénale. Une hypocalcémie préexistante doit être traitée par <strong>de</strong>s apports appropriés <strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong> vitamine D avant l’instauration du traitement par Aclasta. <strong>Le</strong>s autres troubles du métabolisme <strong>de</strong>s minéraux doivent<br />

également être traités <strong>de</strong> manière efficace. Un remo<strong>de</strong>lage osseux élevé est l’une <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Paget. En raison du délai d’action rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> zolédronique sur le remo<strong>de</strong>lage osseux, une hypocalcémie transitoire, parfois symptomatique, peut se produire et atteint généralement une valeur maximale dans les 10<br />

premiers jours suivant l’administration d’Aclasta. Un apport adapté en calcium et vitamine D est recommandé simultanément à l’administration d’Aclasta. Il est par ailleurs fortement conseillé, chez les patients atteints <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong> Paget, d’administrer un apport en calcium-élément d’au moins 500 mg 2 fois/j, pendant au moins 10 jours<br />

suivant l’administration d’Aclasta. Des douleurs osseuses, articulaires et/ou musculaires sévères et parfois invalidantes ont été rarement rapportées chez les patients traités par <strong>de</strong>s bisphosphonates, y compris Aclasta. Aclasta contient la même substance active qu’ un médicament utilisé en oncologie, Zometa (aci<strong>de</strong> zolédronique). Un patient<br />

traité par Zometa ne doit pas être traité par Aclasta. Ostéonécrose <strong>de</strong> la mâchoire principalement rapportée chez <strong>de</strong>s patients atteints d’un cancer et traités notamment par <strong>de</strong>s bisphosphonates. La plupart <strong>de</strong> ces patients recevaient aussi une chimiothérapie et <strong>de</strong>s corticoï<strong>de</strong>s. La majorité <strong>de</strong>s cas rapportés ont été associés à <strong>de</strong>s interventions<br />

<strong>de</strong>ntaires telles que extraction <strong>de</strong>ntaire. Plusieurs présentaient <strong>de</strong>s signes d’infection localisée, y compris une ostéomyélite. Faire un examen <strong>de</strong>ntaire avec soins <strong>de</strong>ntaires préventifs avant l’instauration d’un traitement par bisphosphonates chez <strong>de</strong>s patients présentant <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque associés. Au cours du traitement, éviter dans la<br />

mesure du possible toute intervention <strong>de</strong>ntaire invasive. Pour les patients qui développent une ostéonécrose au cours du traitement, une chirurgie <strong>de</strong>ntaire peut aggraver cette atteinte. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interaction. Aucune étu<strong>de</strong> spécifique d’interaction médicamenteuse n’a été conduite avec<br />

l’aci<strong>de</strong> zolédronique. L’aci<strong>de</strong> zolédronique est éliminé par excrétion rénale. Pru<strong>de</strong>nce en cas d’administration concomitante d’Aclasta et <strong>de</strong> médicaments susceptibles d’affecter <strong>de</strong> manière significative la fonction rénale. Grossesse et allaitement. Aclasta est contre-indiqué chez la femme enceinte ou qui allaite. Effets indésirables. <strong>Le</strong><br />

pourcentage global <strong>de</strong> patients qui ont présenté <strong>de</strong>s symptômes survenant après l’administration était <strong>de</strong> respectivement 44,7 %, 16,7 % et 10,2 % après la première, <strong>de</strong>uxième et troisième perfusion respectivement. L’inci<strong>de</strong>nce individuelle <strong>de</strong> ces symptômes après la première administration était : fièvre (17,1 %), myalgie (7,8 %), syndrome<br />

pseudo-grippal (6,7 %), arthralgie (4,8 %) et céphalée (5,1 %). L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> ces symptômes a diminué nettement avec les doses successives d’Aclasta. La majorité <strong>de</strong> ces symptômes est survenu dans les trois premiers jours suivant l’administration d’Aclasta, a été d’intensité légère à modérée et a disparu dans les 3 jours suivant leur<br />

survenue. <strong>Le</strong> pourcentage <strong>de</strong> patients présentant <strong>de</strong>s symptômes après l’injection était respectivement <strong>de</strong> 19,5 %, 10,4 %, 10,7 % après la première, <strong>de</strong>uxième et troisième perfusion, dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus petite taille où le traitement symptomatique décrit ci-<strong>de</strong>ssous avait été utilisé. L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s symptômes survenant dans les 3 premiers<br />

jours suivant l’administration d’Aclasta peut être diminuée en administrant du paracétamol ou <strong>de</strong> l’ibuprofène peu après l’administration d’Aclasta. Dans l’étu<strong>de</strong> pivot HORIZON-PFT (ostéoporose post-ménopausique), l’inci<strong>de</strong>nce globale <strong>de</strong>s fibrillations auriculaires a été <strong>de</strong> 2,5 % (96 <strong>de</strong>s 3 862) et <strong>de</strong> 1,9 % (75 <strong>de</strong>s 3 852) chez les patients<br />

recevant respectivement Aclasta et le placebo. <strong>Le</strong> taux <strong>de</strong> fibrillations auriculaires classé comme évènements indésirables graves était <strong>de</strong> 1,3 % (51 sur 3 862) chez les patientes traitées par Aclasta comparé à 0,6 % (22 sur 3 852) chez les patientes recevant le placebo. <strong>Le</strong> mécanisme <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> cette inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s fibrillations<br />

auriculaires n’est pas connu. Dans les étu<strong>de</strong>s HORIZON-PFT et HORIZON-RFT (étu<strong>de</strong> après fracture <strong>de</strong> hanche), l’inci<strong>de</strong>nce globale <strong>de</strong>s fibrillations auriculaires a été comparable entre le groupe Aclasta (2,6 %) et le groupe placebo (2,1 %). L’inci<strong>de</strong>nce globale <strong>de</strong>s fibrillations auriculaires rapportées comme événement indésirable grave était<br />

<strong>de</strong> 1,3 % pour le groupe Aclasta et <strong>de</strong> 0,8 % pour le groupe placebo. <strong>Le</strong>s effets indésirables très fréquents (≥ 1/10), fréquents (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquents ≥ 1/1 000, < 1/100) et rares (≥ 1/10 000, < 1/1 000) sont présentés ci-<strong>de</strong>ssous. Investigations : Peu fréquent : Augmentation <strong>de</strong> la pression artérielle. Affections cardiaques :<br />

Fréquent : Fibrillation auriculaire. Affections du système nerveux : Fréquent : Céphalées, vertiges. Peu fréquent : Léthargie, paresthésies, somnolence,tremblements, syncope. Affections oculaires : Peu fréquent : Conjonctivite, douleur oculaire. Rare : Uvéite, épisclérite, iritis. Affections <strong>de</strong> l’oreille et du labyrinthe : Peu fréquent : Vertiges.<br />

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : Peu fréquent : Dyspnée. Affections gastro-intestinales : Fréquent : Nausées, vomissements. Peu fréquent : Diarrhée, dyspepsie, douleur abdominale, sécheresse buccale. Affections du rein et <strong>de</strong>s voies urinaires : Peu fréquent : Augmentation <strong>de</strong> la créatinémie, pollakiurie.<br />

Affections <strong>de</strong> la peau et du tissu sous-cutané : Peu fréquent : Eruption cutanée, sueurs nocturnes, hyperhydrose, prurit, érythème. Affections musculo-squelettiques et systémiques : Fréquent : Myalgies, arthralgies, douleurs osseuses, douleurs rachidiennes, douleurs au niveau <strong>de</strong>s extrémités. Peu fréquent : Cervicalgies, rai<strong>de</strong>ur<br />

musculo-squelettique, gonflement articulaire, douleurs <strong>de</strong> l’épaule, spasmes musculaires, douleurs musculo-squelettiques, douleurs thoraciques non-cardiaques, arthrite, faiblesse musculaire, rai<strong>de</strong>ur articulaire. Troubles du métabolisme et <strong>de</strong> la nutrition : Fréquent : Hypocalcémie 2 . Peu fréquent : Anorexie, diminution <strong>de</strong> l’appétit. Affections<br />

et infestations : Peu fréquent : Grippe. Affections vasculaires : Peu fréquent : Hypertension, bouffées vasomotrices. Troubles généraux et anomalies au site d’administration : Très fréquent : Fièvre. Fréquent : Syndrome pseudo-grippal, frissons, fatigue, asthénie, douleurs, malaise, rigidité 2 . Peu fréquent : Œdème périphérique, soif.<br />

Affections du système immunitaire : Fréquence indéterminée 3 : Réactions d’hypersensibilité incluant <strong>de</strong> rares cas <strong>de</strong> bronchoconstriction, urticaire et angiodème et <strong>de</strong> très rares cas <strong>de</strong> réaction ou <strong>de</strong> choc anaphylactique. Affections psychiatriques : Peu fréquent : Insomnie. 1. Des événements indésirables supplémentaires ont été<br />

rapportés individuellement dans les étu<strong>de</strong>s mais n’ont pas été inclus en raison d’une présentation poolée <strong>de</strong>s données : Peu fréquent : dysgueusie, oesophagite, douleurs <strong>de</strong>ntaires. 2. Fréquent en cas <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong> Paget uniquement. Pour l’hypocalcémie voir ci-<strong>de</strong>ssous. 3. Basé sur <strong>de</strong>s données après commercialisation. Ces données sont<br />

issues d’une population <strong>de</strong> taille incertaine et peuvent prêter à confusion. Il n’est pas possible d’estimer leur fréquence ou d’établir une relation avec l’exposition au médicament. Effets <strong>de</strong> classe : Anomalie <strong>de</strong> la fonction rénale se manifestant sous forme d’une détérioration <strong>de</strong> la fonction rénale et dans <strong>de</strong> rares cas insuffisance rénale aiguë.<br />

Une insuffisance rénale a été observée après l’administration d’aci<strong>de</strong> zolédronique, en particulier chez les patients présentant une altération rénale préexistante ou <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque supplémentaires. La majorité <strong>de</strong> ces patients ont reçu une dose <strong>de</strong> 4 mg toutes les 3 à 4 semaines, mais une anomalie <strong>de</strong> la fonction rénale a également<br />

été observée chez les patients ayant reçu une seule administration. Hypocalcémie. Au cours <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s cliniques dans l’ostéoporose, environ 0,2 % <strong>de</strong>s patientes ont présenté une diminution notable <strong>de</strong> la calcémie (moins <strong>de</strong> 1,87 mmol/l), suite à l’administration d’Aclasta. Aucun cas d’hypocalcémie symptomatique n’a été observé. Au cours<br />

d’étu<strong>de</strong>s menées chez <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Paget, une hypocalcémie symptomatique a été observée chez environ 1 % <strong>de</strong>s patients. Chez tous les patients, l’hypocalcémie a été résolutive. Réactions locales. Au cours d’une vaste étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s réactions locales au site <strong>de</strong> perfusion, telles qu’une rougeur, un gonflement et/ou<br />

une douleur (0,7 %), ont été observées après l’administration d’aci<strong>de</strong> zolédronique. Ostéonécrose <strong>de</strong> la mâchoire. Des cas d’ostéonécrose (principalement <strong>de</strong> la mâchoire) ont été peu fréquemment rapportés, principalement chez <strong>de</strong>s patients atteints d’un cancer et traités par bisphosphonates, dont l’aci<strong>de</strong> zolédronique. Beaucoup d’entre<br />

eux présentaient <strong>de</strong>s signes d’infection locale y compris une ostéomyélite. La majorité <strong>de</strong>s cas concerne <strong>de</strong>s patients atteints d’un cancer et ayant subi une extraction <strong>de</strong>ntaire ou d’autres chirurgies <strong>de</strong>ntaires. L’ostéonécrose <strong>de</strong> la mâchoire présente <strong>de</strong> multiples facteurs <strong>de</strong> risque bien documentés incluant le diagnostic d’un cancer, les<br />

traitements associés et <strong>de</strong>s affections associées. Il est pru<strong>de</strong>nt d’éviter une chirurgie <strong>de</strong>ntaire dont la guérison pourrait être retardée. PROPRIETES PHARMACO LOGIQUES. Propriétés pharmacodynamiques. Classe pharmacothérapeutique : bisphosphonate, co<strong>de</strong> ATC : M05 BA 08. DONNEES PHARMACEUTIQUES. Liste I. Médicament<br />

nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement. EU/1/05/308/001 (2005, révisée 26.09.08) ; CIP 365 871-1 : 1 flacon (plastique) <strong>de</strong> 100 ml (0,05 mg/ml) – boîte <strong>de</strong> 1 flacon. Prix : 410,04 euros. Remb. Séc. Soc. à 65 % dans : - <strong>Le</strong> traitement <strong>de</strong> l’ostéoporose post-ménopausique chez les patientes à risque élevé <strong>de</strong> fractures :<br />

chez les patientes ayant fait une fracture par fragilité osseuse, en l’absence <strong>de</strong> fracture, chez les femmes ayant une diminution importante <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité osseuse (T-score < -3) ou ayant un T-score ≤ -2,5 associé à d’autres facteurs <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> fracture en particulier, un âge > 60 ans, une corticothérapie systémique ancienne ou actuelle à<br />

une posologie ≥ 7,5 mg/jour d’équivalent prednisone, un indice <strong>de</strong> masse corporelle < 19 kg/m², un antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> l’extrémité du col du fémur chez un parent du premier <strong>de</strong>gré (mère), une ménopause précoce (avant l’âge <strong>de</strong> 40 ans). - <strong>Le</strong> traitement <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Paget. Non remboursé à la date du 13 octobre 2008 dans<br />

l’indication « ostéoporose masculine chez les patients à risque élevé <strong>de</strong> fractures » (<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’admission à l’étu<strong>de</strong>). Agréé Coll. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE. Novartis Europharm Limited. Wimblehurst Road. Horsham - West Sussex, RH12 5AB - Royaume-Uni. REPRESENTANT LOCAL. Novartis Pharma<br />

S.A.S - 2 et 4, rue Lionel Terray - 92500 Rueil-Malmaison. Tél. : 01 55 47 60 00. Information et Communication Médicales : Tél. : 01 55 47 66 00. icm.phfr@novartis.com - POUR UNE INFORMATION COMPLÈTE, CONSULTER LE TEXTE INTÉGRAL DU RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT OU LA MONOGRAPHIE VIDAL. FMI0068-8<br />

T2810 <strong>Rhumatologue</strong> ML.indd 1 2/01/09 11:23:24<br />

8 e Congrès National<br />

<strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong> <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie<br />

Vendredi 27 et Samedi 28 Mars <strong>2009</strong><br />

Hôtel Méridien Montparnasse Paris


44<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

AU SECOURS !!!<br />

J’attends mon successeur <strong>de</strong> pied ferme !<br />

Il y a 40 ans, étudiants en mé<strong>de</strong>cine passionnés, déjà mariés et parents, nous avons décidé, après nos étu<strong>de</strong>s faites<br />

à Paris, d’exercer en province, afin d’y avoir un cadre <strong>de</strong> vie plus vaste et aéré, d’y éléver nos enfants plus simplement<br />

que dans la mégapole parisienne, et en nous épanouissant dans notre métier, radiologue à l’hôpital, et rhumatologue<br />

en ville. C’est un choix que je n’ai à aucune secon<strong>de</strong> regretté.<br />

A 65 ans en <strong>2009</strong>, je pense donc tirer ma révérence <strong>de</strong> rhumatologue en ville, et suis à la recherche <strong>de</strong> celui ou celle à<br />

qui je vais pouvoir confier ma grosse clientèle...<br />

Eveux, dans l’Eure, où j’exerce est une préfecture à échelle humaine, située à 90 kms <strong>de</strong> Paris, à 50 minutes du Pont <strong>de</strong><br />

St Cloud, à mi-chemin entre Paris et Paris-Plage !!!<br />

Pourquoi une telle désertification, aussi bien en mé<strong>de</strong>cine hospitalière qu’en exercice libéral ? où généralistes et spé-<br />

cialistes vieillissants partent sans avoir trouvé <strong>de</strong> successeurs ? et nous savons que ce phénomène est typiquement<br />

français !!!<br />

La raison invoquée est invariablement : « Notre vie privée d’abord !»...raison pour laquelle nous faisions justement le<br />

choix contraire....n’avons-nous pas eu <strong>de</strong> vie privée ?? et la vie privée ne s’épanouit-elle pas, en gran<strong>de</strong> partie, lorsque<br />

la vie professionnelle est satisfaisante ??<br />

Qu’il est bon d’habiter en permanence sa rési<strong>de</strong>nce secondaire, au milieu d’une campagne reposante à 10 minutes en<br />

voiture <strong>de</strong> son lieu <strong>de</strong> travail !!! Et il ne manque pas !, nous sommes 1,5 rhumatologues pour 100.000 hab. dans notre<br />

département, et la clientèle y est nombreuse, fidèle , respectueuse et docile.<br />

L’environnement médical réduit permet <strong>de</strong> se connaître rapi<strong>de</strong>ment, et <strong>de</strong> travailler dans une confraternité qui n’a<br />

d’autre intérêt que celui <strong>de</strong> nos patients.... La proximité du CHU et <strong>de</strong>s cliniques <strong>de</strong> Rouen offre un large pannel <strong>de</strong><br />

soins d’excellente qualité.<br />

La vie quotidienne y est facilitée par la présence <strong>de</strong> nombreux commerces ( Evreux est la ville <strong>de</strong> France où il y a le plus<br />

grand nombre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces par hab.) <strong>Le</strong>s collèges et les lycées publics ou privés ( dont l’ancien établissement<br />

jésuite St François) ont une bonne réputation et <strong>de</strong> bons résultats - mes quatre enfants y ont fait <strong>de</strong> bonnes étu<strong>de</strong>s...<br />

- La vie culturelle se développe largement, avec « <strong>Le</strong> Cadran » qui un centre <strong>de</strong> Congres avec une salle <strong>de</strong> 900 places<br />

où un programme <strong>de</strong> théâtre, <strong>de</strong> concerts et <strong>de</strong> spectacles <strong>de</strong> qualité y sont programmés chaque année, au Théâtre -<br />

Scène Nationale- également. <strong>Le</strong> Cinéma Zénith et ses 12 salles permettent <strong>de</strong> voir les <strong>de</strong>rniers films sortis...<br />

Une centaine d’associations culturelles et sportives permettent à chacun <strong>de</strong> trouver l’activité qui lui convient - je suis<br />

moi-même choriste (et prési<strong>de</strong>nte) d’un ensemble Vocal <strong>de</strong> Musique Baroque - La lecture hebdomadaire du journal<br />

local m’informe sur ce à quoi je ne peux pas assister, faute <strong>de</strong> temps !!!<br />

Enfin, Rouen est à 35 minutes en voiture <strong>de</strong> Paris et à 55 minutes <strong>de</strong> train..... si besoin.<br />

Alors, j’appelle mes jeunes confrères à ne pas se poser trop <strong>de</strong> questions...si vous voulez sauvegar<strong>de</strong>r la mé<strong>de</strong>cine<br />

libérale, il faut s’installer !!! Que <strong>de</strong>viendra celle-ci lorsque tous les mé<strong>de</strong>cins que vous préférez remplacer seront tous<br />

partis !!! La clientèle est là, et vous attend, la salle d’attente sera garnie dès le premier jour !!!<br />

Si notre façon <strong>de</strong> travailler ne vous convient pas, inventez-en une autre, ce que notre génération a fait en instituant<br />

la mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> groupe ! S’il y a trop <strong>de</strong> travail pour un, venez à plusieurs !!! Plus tôt vous commencerez votre carrière,<br />

plus vous prendrez goût à apporter vos soins à l’ensemble <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> notre beau pays dont la mé<strong>de</strong>cine est<br />

encore jalousée par tant d’autres....mais cette réputation se mérite..<br />

N’atten<strong>de</strong>z pas que cela tombe tout seul du Ciel !! Avec toute la passion qui m’anime comme au premier jour, je vous dis;<br />

«Allez-y, foncez, soyez créatifs....venez! »...la récompense ne peut venir que <strong>de</strong> l’effort vaincu !!<br />

J’attends mon successeur <strong>de</strong> pied ferme .<br />

Contact : Docteur Blandine GALMICHE-ZELLER - 46 rue Marcel PAUL 27 000 EVREUX<br />

Tél+ fax: 02 32 38 54 58 - courriel : bgz1@aliceadsl.fr<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

Démographie <strong>de</strong>s rhumatologues :<br />

où vont les nouveaux diplômés ?<br />

Jean-Pol Durand, Paris<br />

Q<br />

uelques bonnes raisons <strong>de</strong> ne pas désespérer… complètement. L’observation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />

chiffres <strong>de</strong> la démographie professionnelle <strong>de</strong> 2007, disponibles sur le site du ministère <strong>de</strong> la santé,<br />

donne à penser que les jeunes n’ont pas forcément les travers <strong>de</strong> leurs ainés à se concentrer dans<br />

les régions déjà pourvues.<br />

Cette forme <strong>de</strong> « rééquilibrage » n’est d’ailleurs ni<br />

spécifique à la rhumatologie, ni objectivement spontanée.<br />

Comme les pouvoirs publics ont assez bien i<strong>de</strong>ntifié le<br />

fait que les étudiants s’installent préférentiellement là où<br />

ils ont fait leur internat, les régions les moins dotées ont<br />

été avantagées en postes d’internat.<br />

Ainsi – et sous réserve <strong>de</strong> faire exception <strong>de</strong> la Corse (en<br />

voie <strong>de</strong> « sinistralité » avancée)- le classement <strong>de</strong>s régions<br />

en termes « d’attractivité » à la pratique rhumatologique<br />

est en voie <strong>de</strong> reconfiguration. Certaines régions, cumulant<br />

âge moyen élevé et forte proportion <strong>de</strong> praticiens âgés,<br />

sont objectivement en perte <strong>de</strong> vitesse : c’est le cas <strong>de</strong><br />

l’Ile <strong>de</strong> France par exemple qui, à ces <strong>de</strong>ux critères plutôt<br />

péjoratifs, ajoute une faible proportion <strong>de</strong> jeunes. PACA<br />

se retrouve dans une situation encore moins enviable…<br />

<strong>Le</strong>s régions antérieurement déshéritées, à l’instar du Nord-<br />

Pas <strong>de</strong> Calais, <strong>de</strong> la Basse et <strong>de</strong> la Haute-Normandie,<br />

la Franche-Comté, les Pays <strong>de</strong> la Loire apparaissent, à<br />

l’inverse, plus accueillantes aux jeunes… D’autres, comme<br />

la Picardie, semblent abonnées à la contre-performance…<br />

Il est vrai que cette région est fortement… importatrice<br />

Quel<br />

âge moyen,<br />

dans quelle<br />

région ?<br />

45<br />

d’internes (notamment venus d’Ile <strong>de</strong> France) et aussi<br />

fortement… exportatrice <strong>de</strong> nouveaux diplômés. <strong>Le</strong> cas <strong>de</strong><br />

l’Auvergne qui a longtemps fait figure <strong>de</strong> « parent pauvre »<br />

<strong>de</strong> la démographie apparaît aujourd’hui avantageux par<br />

rapport à la moyenne <strong>de</strong>s régions.<br />

N’oublions pas néanmoins que ce raisonnement s’appuie<br />

sur <strong>de</strong>s pourcentages… évi<strong>de</strong>mment à mettre en relation<br />

avec les effectifs réels. Du moins traduisent-ils <strong>de</strong>s<br />

tendances…<br />

Comment se comporteront les générations <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>main ? Il est évi<strong>de</strong>mment trop tôt pour le dire…<br />

Mais pas pour faire le constat <strong>de</strong> leur féminisation<br />

galopante. Selon <strong>de</strong>s sources, également ministérielles,<br />

rapportées par la CARMF dans son bulletin <strong>de</strong> décembre<br />

2008, le taux <strong>de</strong> féminisation était <strong>de</strong> 75 % en TCEM4<br />

(27 sur 36) et <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 80 % en TCEM 4 (42 sur 53)…<br />

Or on sait aujourd’hui qu’une région n’est attrayante à<br />

une consœur que si le conjoint y trouve également son<br />

compte… La preuve que la démographie médicale est<br />

aussi (et peut-être surtout) une question d’aménagement<br />

et <strong>de</strong> dynamique <strong>de</strong>s territoires.<br />

< 40 ans 40-54 ans 55-64 ans > 65 ans Age Moyen<br />

Alsace 14,4 53,7 25 6,9 49,3<br />

Aquitaine 10,1 49,8 35,9 4,1 51,2<br />

Auvergne 18,1 48,1 28,6 5,2 49,7<br />

Basse-Normandie 21,2 51,3 27,5 0 47,5<br />

Bourgogne 16,1 44,9 38,9 0 49,9<br />

Bretagne 14,5 50,5 35 0 49,8<br />

Centre 11,7 56,2 30,8 1,2 50,6<br />

Champagne-Ar<strong>de</strong>nne 12 53,7 28,7 5,6 51,2<br />

Corse 0 37,5 50 12,5 56,5<br />

Franche-Comté 18,7 54,2 27,1 0 47,6<br />

Haute-Normandie 25,3 54,6 18,4 1,6 46,9<br />

Ile-<strong>de</strong>-France 11,1 49,5 31,4 8 51,7<br />

Languedoc-Roussillon 17,4 48,5 29,1 5 49,5<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


46<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

< 40 ans 40-54 ans 55-64 ans > 65 ans Age Moyen<br />

Limousin 11,6 65,9 22,5 0 48,9<br />

Lorraine 12,4 45,1 44,1 1,3 51,5<br />

Midi-Pyrénées 12,2 54,4 28,5 4,9 50,4<br />

Nord-Pas <strong>de</strong> Calais 15,9 61,8 18 4,2 48,9<br />

Pays-<strong>de</strong>-la-Loire 21 48 28,3 2,7 48,7<br />

Picardie 8,2 50,5 37,4 3,8 51,6<br />

Poitou-Charentes 12 61 23 3,9 49,2<br />

Provence-Alpes-Côte d’Azur 9,8 47,5 36,5 6,1 52<br />

Rhône-Alpes 12,4 57,3 26,4 3,8 50,2<br />

France Métropolitaine 13,3 51,8 30,2 4,8 50,5<br />

DOM 5,9 55,6 26,6 11,8 52,2<br />

France entière 13,1 51,8 30,2 4,9 50,5<br />

Pour quel secteur d’exercice ?<br />

Effectif Exercice en<br />

Dont femmes<br />

cabinet<br />

Exercice<br />

hospitalier<br />

Autre mo<strong>de</strong><br />

(PSPH,...)<br />

Alsace 64 19 45 12 7<br />

Aquitaine 96 30 74 18 4<br />

Auvergne 57 20 36 17 4<br />

Basse-Normandie 50 18 32 1 5<br />

Bourgogne 38 16 27 5 6<br />

Bretagne 138 56 96 32 10<br />

Centre 83 11 53 26 4<br />

Champagne-Ar<strong>de</strong>nne 54 21 34 16 3<br />

Corse 8 3 8 0 0<br />

Franche-Comté 34 9 22 11 1<br />

Haute-Normandie 60 25 34 21 5<br />

Ile-<strong>de</strong>-France 666 297 426 162 78<br />

Languedoc-Roussillon 141 45 108 26 7<br />

Limousin 27 9 16 9 2<br />

Lorraine 77 17 60 11 5<br />

Midi-Pyrénées 143 48 100 32 11<br />

Nord-Pas <strong>de</strong> Calais 123 41 87 19 17<br />

Pays-<strong>de</strong>-la-Loire 108 39 77 29 2<br />

Picardie 51 12 33 16 2<br />

Poitou-Charentes 53 20 33 19 1<br />

Provence-Alpes-Côte d’Azur 257 67 192 60 5<br />

Rhône-Alpes 287 118 201 72 13<br />

France Métropolitaine 2 616 960 1 794 627 195<br />

DOM 34 17 27 7 0<br />

France entière 2 650 977 (36,9 %) 1 821 634 195


inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

Cotisations CarMF :<br />

hausse modérée pour <strong>2009</strong>…<br />

mais potentiellement énorme avec<br />

la réforme attendue <strong>de</strong> l’aSV<br />

L<br />

Calme relatif sur le front <strong>de</strong> la retraite : cette année, les tarifs<br />

restent sages mais il se pourrait bien que ce calme soit trompeur.<br />

Un coup d’œil au tableau n°1 permet donc <strong>de</strong> se rassurer pour<br />

<strong>2009</strong>. <strong>Le</strong>s augmentations les plus élevées (tranche du régime<br />

<strong>de</strong> base, invalidité-décès) s’expliquent par <strong>de</strong>s mécanismes<br />

connus (relèvement du plafond <strong>de</strong> la Sécu dans un cas et<br />

mécanismes actuariels dans l’autre) mais, dans les <strong>de</strong>ux cas,<br />

on reste dans le « raisonnable ».<br />

<strong>Le</strong> sort du régime complémentaire est plus inquiétant.<br />

On rappellera que le taux <strong>de</strong> 9,2 % <strong>de</strong> <strong>2009</strong> est pour partie<br />

<strong>de</strong>stiné à servir les pensions et pour l’autre part (le tiers environ)<br />

à alimenter un fonds <strong>de</strong> réserve pour la pério<strong>de</strong> prévisible et<br />

prévue <strong>de</strong> déséquilibre démographique,… lorsqu’il n’y aura<br />

plus qu’un seul cotisant pour un retraité (3 pour 1 aujourd’hui).<br />

La crise financière internationale a sérieusement ébranlé la<br />

dynamique <strong>de</strong> re-constitution <strong>de</strong> cette réserve. <strong>Le</strong>s gestionnaires<br />

Jean-Pol Durand, Paris<br />

a CARMF vient <strong>de</strong> faire connaître ses tarifs pour <strong>2009</strong>, affichant une hausse qu’on qualifiera<br />

<strong>de</strong> modérée. En revanche, la réforme <strong>de</strong> l’ASV hypothèque gravement la rentabilité <strong>de</strong> ce régime<br />

transitoirement avantageux.<br />

RHUMATOLOGUE « MOYEN » = REVENU NET 2007 : 70 000 €<br />

47<br />

<strong>de</strong> la CARMF étaient très fiers, l’an passé, d’exciper leurs<br />

qualités <strong>de</strong> gestionnaires avec une rentabilité <strong>de</strong>s placement<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4,60 %… Taux effectivement honorable pour<br />

une gestion « <strong>de</strong> bon père <strong>de</strong> famille », et qui se rencontre<br />

assez facilement dans les « produits Ma<strong>de</strong>lin »,… mais qui va<br />

sombrer avec la crise.<br />

Au moment <strong>de</strong> rédiger cet article, les gestionnaires invoquaient,<br />

sur le site <strong>de</strong> l’institution, la volatilité <strong>de</strong>s marchés pour ne pas<br />

livrer <strong>de</strong> chiffres mais, avec les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s placements en<br />

action, on peut redouter… la même déconvenue que celle qui<br />

a frappé les petits actionnaires.<br />

Plus inquiétant sans doute à terme, la déplorable querelle<br />

sur le régime ASV qui continue, inéluctablement, à se diriger<br />

vers… la cessation <strong>de</strong> paiements, en 2010 ou 2011 selon les<br />

sources. Tout cela parce que la profession organisée n’arrive<br />

pas à s’accor<strong>de</strong>r sur un traitement consensuel du dossier.<br />

RéGIMES 2008 <strong>2009</strong> Pourcentage<br />

Montants Montants<br />

d’évolution<br />

« DE BASE » 3 181 3 242 + 1,9 %<br />

- Tranche 1 8,6 % 2 433 8,6 % 2 508 + 3,1 %<br />

- Tranche 2 1,6 % 748 1,6 % 734 - 1,87 %<br />

COMPLÉMENTAIRE 9,1 % 6 825 9,2 % 6 900 + 1,1 %<br />

ADR 0,125 % 94 0,125 % 94 0 %<br />

INVALIDITÉ-DéCèS 652 680 + 4,3 %<br />

Secteur I Secteur II Secteur I Secteur II<br />

ASV 1 260 3 780 1 320 3 960 + 4,8 %<br />

TOTAL 12 012 14 532 12 236 14 876 + 1,9 % 2,4 %<br />

Pourcentage du revenu 16 02 % 19,38 % 16,31 % 19,83 %<br />

Attention, ces taux<br />

ne valent que dans<br />

le cas d’une stabilité<br />

<strong>de</strong>s revenus.<br />

Nous n’avons retenu<br />

cette hypothèse<br />

que pour la fiabilité<br />

<strong>de</strong>s comparaisons<br />

dans le temps.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


48<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

Sur la base <strong>de</strong> projections actuarielles parfaitement fiables,<br />

les responsables <strong>de</strong> la CARMF préconisent… la fermeture<br />

pure et simple du régime, en garantissant le paiement <strong>de</strong>s<br />

« droits acquis » et en laissant les mé<strong>de</strong>cins libres <strong>de</strong> placer<br />

leurs économies ainsi réalisées. La thèse se défend, venant <strong>de</strong><br />

militants <strong>de</strong>s retraites par capitalisation… <strong>Le</strong> problème est que<br />

l’ASV est un régime <strong>de</strong> pure répartition avec <strong>de</strong>s actifs payant<br />

pour <strong>de</strong>s retraités. Ou plutôt « co-payant », <strong>de</strong> concert avec les<br />

Caisses, celles-ci supportant l’essentiel (et plus précisément les<br />

2/3) <strong>de</strong>s cotisations en secteur 1. Cette clef <strong>de</strong> répartition est<br />

héritée <strong>de</strong>s premiers pas du système conventionnel dans les<br />

années 60, âprement négocié par la CSMF, seul syndicat <strong>de</strong><br />

l’époque.<br />

Et qui, aujourd’hui se crispe sur cet « acquis social » qui<br />

représente effectivement 39 % d’une pension <strong>de</strong> retraite<br />

assez mo<strong>de</strong>ste (majoritairement comprise aujourd’hui entre<br />

2 500 et 3 000 euros par mois). <strong>Le</strong> syndicalisme médical<br />

(sauf la FMF) n’a donc qu’un seul mot d’ordre à la bouche :<br />

« il faut sauver le soldat ASV ! ». La solution est d’ailleurs<br />

connue, faisant aujourd’hui plus ou moins consensus.<br />

À base <strong>de</strong> 3 recettes :<br />

- La baisse <strong>de</strong>s prestations. Elle se ferait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons<br />

différentes, selon que les droits ont été liquidés ou non : plus<br />

aucune revalorisation pour les retraites en cours qui perdraient<br />

donc, en pouvoir d’achat, le taux d’inflation annuel… Risque<br />

certain. Et, pour ceux qui s’apprêtent à partir, une modulation<br />

du « ren<strong>de</strong>ment » <strong>de</strong>s points disponibles selon leur année<br />

d’acquisition… Deux hypothèses pour un même résultat :<br />

baisser les pensions !<br />

- La hausse <strong>de</strong>s cotisations. Là encore, elle se fait<br />

potentiellement selon <strong>de</strong>ux formules. La première suppose<br />

l’abandon, partiel ou total, du système actuel <strong>de</strong> forfait au<br />

Nouvelles règles en vue pour le cumul emploi / retraite<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

profit d’un calcul… proportionnel au revenu. Ce sera, par<br />

exemple, déjà le cas d’une partie <strong>de</strong> cotisation fléchée sur…<br />

un fonds <strong>de</strong> rétablissement d’équilibre, non producteur<br />

<strong>de</strong> droits… À nouveau, <strong>de</strong>ux hypothèses pour un même<br />

résultat : augmenter les cotisations ! Seule consolation pour<br />

les mé<strong>de</strong>cins : la cotisation qu’ils acquittent aujourd’hui<br />

au régime <strong>de</strong> l’ADR (Allocation <strong>de</strong> Remplacement) sera<br />

« recyclée » au bénéfice <strong>de</strong> l’ASV. Normal : ce que l’on avait<br />

improprement appelé par le passé « Retraite anticipée » est<br />

fermé <strong>de</strong>puis 2003 et les cotisations du jours ne servent qu’à<br />

payer les allocations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers bénéficiaires.<br />

- La troisième question en suspens, la plus difficile en fait<br />

à obtenir <strong>de</strong> l’État, porte sur la clef <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s<br />

cotisations respectivement <strong>de</strong>mandées aux mé<strong>de</strong>cins et aux<br />

caisses pour sauver l’ASV. Antérieurement, elle était exigée<br />

aux <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s caisses et du tiers restant <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins<br />

eux-mêmes au nom <strong>de</strong>… la parole donnée en 1971. L’IGAS<br />

(Inspection Générale <strong>de</strong>s Affaires Sociales), dont l’avis avait<br />

été sollicité par le gouvernement antérieur, milite dans ses<br />

préconisations pour un rapport 50/50… qui contribuerait<br />

évi<strong>de</strong>mment à alourdir la facture que les mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong>vront, un<br />

jour ou l’autre, payer au sauvetage <strong>de</strong> l’ASV.<br />

<strong>Le</strong> problème dans cette affaire est que le temps travaille…<br />

contre le corps médical. <strong>Le</strong> premier ministre à s’être engagé<br />

sur ce dossier est Jean-François Mattéi, qui avait passé<br />

« la patate chau<strong>de</strong> » à Philippe Douste-Blazy, qui l’avait<br />

lui-même confiée à Xavier Bertrand qui lui-même…<br />

Il existe au sort <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, <strong>de</strong>ux « jurispru<strong>de</strong>nces »<br />

défavorables : l’ASV <strong>de</strong>s biologistes d’une part et celui <strong>de</strong>s<br />

paramédicaux en octobre <strong>de</strong>rnier, « sauvés » l’un et l’autre au<br />

moment ultime (un mois avant la faillite) et dans les <strong>de</strong>ux cas<br />

aux pires conditions pour les intéressés !<br />

Ceux <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins qui n’envisagent pas <strong>de</strong> rompre définitivement avec leur métier ont l’opportunité <strong>de</strong> cumuler leur allocation <strong>de</strong> retraite avec une activité<br />

libérale partielle,… jusqu’à présent plafonnée à 130 % du plafond SS pour les mé<strong>de</strong>cins partis à 65 ans (et 100 % du même plafond pour ceux partis avant<br />

le 65 e anniversaire). Soit 43 259 €. Desquels il convenait <strong>de</strong> soustraire <strong>de</strong>s cotisations CARMF assez rédhibitoires pendant les <strong>de</strong>ux premières années<br />

(<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 8 000 € en secteur 1 et 10 500 € en secteur 2)… Cotisations évi<strong>de</strong>mment non productrices <strong>de</strong> droits nouveaux. À ces cotisations sociales<br />

<strong>de</strong>vaient s’ajouter encore la prime <strong>de</strong> RCP, pas franchement adaptée à ce type d’activité…<br />

Tout est en train <strong>de</strong> changer du fait <strong>de</strong> la promulgation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière Loi <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la Sécurité sociale, parue au JO du 17 décembre 2008, notamment<br />

dans son article 88. Ce <strong>de</strong>rnier libéralise – au nom du droit à « travailler plus » - le cumul emploi-retraite, pour ceux qui ont définitivement liquidé leur retraite.<br />

Ces nouvelles règles ne sont pas réservées aux anciens salariés qui étaient, eux, exposés à un « délai <strong>de</strong> latence » (condamnés à attendre six mois pour retravailler<br />

pour leur ancien employeur) et à un plafond « moyenné » sur leurs trois <strong>de</strong>rniers mois <strong>de</strong> salaire… Toutes ces règles semblent vouées à l’abandon<br />

total. Mais on aimerait, sur le sujet, disposer <strong>de</strong> l’analyse à la fois <strong>de</strong> la CARMF (qui sur son site continue d’invoquer et d’expliquer les anciennes règles<br />

<strong>de</strong> cumul) et <strong>de</strong>s centrales syndicales (qui n’ont rien encore communiqué sur le sujet). Aucun texte d’application n’est prévu dans la Loi qui organise cette<br />

libéralisation.<br />

Une autre nouveauté, issue, elle, <strong>de</strong> la Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie votée l’été <strong>de</strong>rnier mais opérationnelle <strong>de</strong>puis le 1er janvier <strong>2009</strong>, mérite également<br />

d’être évoquée, celle d’auto-entrepreneur et qui – toujours au nom du même libéralisme – promet un statut fiscal et social très avantageux, sous réserve <strong>de</strong><br />

respecter un plafond d’honoraires <strong>de</strong> 32 000 €, exposant à <strong>de</strong>s cotisations minimales (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 8 000 €) et surtout… sans paperasse excessive. Ce statut<br />

existait déjà par le passé, peu attractif du fait que les cotisations étaient dues quelque soit le montant d’affaires réalisé. Désormais, il n’est exigible qu’en cas,<br />

et à due-proportion, <strong>de</strong>s rentrées financières. Défaut du système : aucun frais n’est déductible pour l’application du calcul <strong>de</strong> charges…<br />

Sur le site ouvert à l’« explication <strong>de</strong> texte » du nouveau dispositif (http://www.auto-entrepreneur.fr), Hervé Novelli, secrétaire d’État chargé <strong>de</strong>s PME explique<br />

qu’il passera convention avec leurs Caisses <strong>de</strong> retraite « courant février » pour ouvrir ce nouveau statut aux Professions libérales.<br />

Sous cette réserve, il apparaît donc possible <strong>de</strong> réaliser 2 000 € d’honoraires mensuels nets sans excès <strong>de</strong> bureaucratie. Tandis que les retraités plus<br />

boulimiques seront également ravis <strong>de</strong> n’être plus exposés au « plafond » <strong>de</strong> 43 000 €… Et si finalement, le statut <strong>de</strong> « retraité actif » prenait déjà corps ?


50<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

Brèves<br />

Départ d’un pilier<br />

du DMP<br />

Dominique Coudreau, que la profession<br />

médicale a beaucoup pratiqué à la tête<br />

du GIP-DMP, quitte la prési<strong>de</strong>nce du<br />

groupement qu’il avait créé en 2005. On<br />

sait, <strong>de</strong>puis la mission <strong>de</strong> « reconfiguration »<br />

du projet, conduite fin 2008 par M. Michel<br />

Gagneux, inspecteur IGAS que le GIP-DMP<br />

a vocation à se fondre avec <strong>de</strong>ux autres<br />

institutions pour former l’ASIP (Agence <strong>de</strong>s<br />

Systèmes d’Information <strong>de</strong> Santé Partagés).<br />

C’est d’ailleurs M. Gagneux qui lui succè<strong>de</strong>,<br />

le Dr Jean-Yves Robin, étant nommé<br />

directeur, lui-même ancien industriel à<br />

la différence <strong>de</strong> ses prédécesseurs dont la<br />

carrière s’était essentiellement déroulée<br />

dans l’administration.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Rhumatologue</strong> salue en M. Coudreau<br />

une personnalité attachante, proche <strong>de</strong>s<br />

préoccupations <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins ; il passe, à<br />

juste titre, pour le « père » du secteur 2 qu’il<br />

avait négocié et signé en 1980 quand il était<br />

directeur <strong>de</strong> la CNAM.<br />

Moindre remboursement<br />

<strong>de</strong>s consultations<br />

« hors parcours <strong>de</strong> soins »<br />

Du côté<br />

<strong>de</strong>s comptables<br />

La CNAM a fait connaître le 22 janvier<br />

<strong>de</strong>rnier le montant <strong>de</strong>s dépenses qu’elle a<br />

remboursées au 31 décembre, en hausse<br />

<strong>de</strong> 2,7 % par rapport à 2007. Ce taux doit<br />

être encore tenu pour provisoire car il<br />

n’intègre ni les dépenses <strong>de</strong> 2008, soumises<br />

à remboursement en <strong>2009</strong>, ni celles <strong>de</strong>s<br />

autres régimes. Il s’agit pourtant d’une<br />

« tendance » significative. Qui aurait mérité<br />

le qualificatif <strong>de</strong> « sage » en n’importe<br />

quelle autre année. Car en 2008, il convient<br />

<strong>de</strong> la confronter à l’objectif <strong>de</strong> 1,8 % qui<br />

lui avait été assigné par l’ONDAM voté<br />

par le Parlement. Et ceci alors même<br />

que les dépenses <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine générale<br />

(+1,1 %) et <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine spécialisée (+2,9 %)<br />

sont restées contenues quand la dépense<br />

<strong>de</strong> médicaments se calait même à la baisse<br />

(-0,6 %).<br />

Conséquence, M. Éric Woerth, ministre du<br />

budget a revu à la hausse ses prévisions <strong>de</strong><br />

déficit pour 2008 et, surtout, <strong>2009</strong>, année<br />

où la Sécurité sociale pourrait renouer avec<br />

les records, à -15 milliards d’euros. Mais<br />

les mé<strong>de</strong>cins sont moins en cause dans<br />

cette perspective que la crise économique,<br />

la « pire récession <strong>de</strong>puis les années 40 »<br />

selon la commission <strong>de</strong> Bruxelles.<br />

« Nous avions négocié et signé un parcours <strong>de</strong> soins incitatif ; les tutelles sont en train <strong>de</strong><br />

le transformer en véritable filière ». Citation <strong>de</strong> Michel Chassang (CSMF) en commentaire<br />

<strong>de</strong> l’annonce, par M. Van Rokeghem, directeur <strong>de</strong> l’UNCAM, d’un renforcement du ticket<br />

modérateur <strong>de</strong>s actes pratiqués hors parcours <strong>de</strong> soins. Celui passerait <strong>de</strong> 50 à 70 % début<br />

février (sans autre précision <strong>de</strong> date) pour les 15 % <strong>de</strong> patients réfractaires au parcours<br />

« fléché » ou à l’adoption d’un mé<strong>de</strong>cin traitant.<br />

Autant prévenir le mala<strong>de</strong> que le soins « hors piste » <strong>de</strong>vient un luxe <strong>de</strong> plus en plus coûteux.<br />

À la décharge <strong>de</strong>s pouvoirs publics : cette disposition était prévue à la Loi <strong>de</strong> financement<br />

<strong>de</strong> l’assurance maladie publiée au JO du 17 décembre <strong>de</strong>rnier, votée par le Parlement à<br />

l’automne et non censurée par le Conseil constitutionnel.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

85 % <strong>de</strong>s Français<br />

ont un mé<strong>de</strong>cin<br />

traitant<br />

La CNAM entend continuer <strong>de</strong> se servir du<br />

« levier » du mé<strong>de</strong>cin traitant pour agir sur<br />

les dépenses. Selon une statistique rendue<br />

également publique le 22 janvier <strong>de</strong>rnier,<br />

85 % <strong>de</strong>s français, soit pratiquement<br />

46 millions <strong>de</strong> personnes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 16 ans,<br />

auraient fait le choix d’un mé<strong>de</strong>cin traitant.<br />

Cette proportion n’est pas i<strong>de</strong>ntique dans<br />

toutes les tranches d’âge : 96 % <strong>de</strong>s plus<br />

<strong>de</strong> 60 ans en sont pourvus quand cette<br />

proportion n’est que <strong>de</strong> 72 % chez les 16-<br />

25 ans. Heureusement 96 % <strong>de</strong>s personnes<br />

bénéficiaires d’une prise en charge à 100 %<br />

en ALD sont « en règle » ; on ne comprend<br />

d’ailleurs pas trop comment la Caisse en<br />

supporte 4 %, hors <strong>de</strong>s clous …<br />

En <strong>2009</strong>, la CNAM a décidé d’accroître le<br />

rôle du mé<strong>de</strong>cin traitant dans plusieurs<br />

axes : prévention (vaccin contre la grippe,<br />

dépistage <strong>de</strong>s cancers organisé, prévention<br />

<strong>de</strong> la iatrogénie médicamenteuse), suivi<br />

<strong>de</strong>s pathologies chroniques (dans le<br />

diabète et l’HTA) dont elle entend faire<br />

respecter les nouvelles recommandations<br />

<strong>de</strong> bonne pratique) et « optimisation » <strong>de</strong> la<br />

prescription.<br />

Pour les réfractaires au parcours, la<br />

conférence <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> l’UNCAM<br />

a décidé <strong>de</strong> nouvelles mesures <strong>de</strong> déremboursement<br />

« hors parcours ».


inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

Sale temps<br />

pour les honoraires libres !<br />

Jean-Pol Durand, Paris<br />

U<br />

n drôle <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>au attendait les mé<strong>de</strong>cins du secteur 2, au matin <strong>de</strong> la Saint-Sylvestre,<br />

le 31 décembre <strong>de</strong>rnier. En fait, en guise d’étrennes gouvernementales, un décret, signé la veille<br />

par les ministres et livrant une singulière définition du « tact et mesure » dont l’appréciation était<br />

antérieurement du seul ressort <strong>de</strong>s l’Ordre et qui passe désormais aux mains du Directeur <strong>de</strong> Caisse.<br />

Ce texte modifie donc le fond <strong>de</strong> l’article L162-1-4, que<br />

les mé<strong>de</strong>cins méconnaissent à tort car c’est celui qui régit<br />

l’ensemble <strong>de</strong> cas où un directeur <strong>de</strong> caisse peut leur<br />

infliger une amen<strong>de</strong>. Observons donc la nouvelle définition<br />

réglementaire du « tact et mesure ». Il s’apprécie, nous dit<br />

le 3ème paragraphe <strong>de</strong> l’article 1 « au regard <strong>de</strong> la prise<br />

en compte dans la fixation <strong>de</strong>s honoraires <strong>de</strong> la situation<br />

financière <strong>de</strong> l’assuré, <strong>de</strong> la notoriété du praticien, <strong>de</strong> la<br />

complexité <strong>de</strong> l’acte réalisé et du temps consacré, du<br />

service rendu au patient ainsi –gran<strong>de</strong> nouveauté ! – que<br />

du pourcentage d’actes avec dépassement et du montant<br />

moyen <strong>de</strong> dépassement pratiqués, pour une activité<br />

comparable par les professionnels <strong>de</strong> santé exerçant dans<br />

le même département. »<br />

Cette définition ne déroge pas, dans sa première partie à<br />

l’article 53 et à ses commentaires ordinaux, du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

déontologie médicale. L’un et l’autre parlant <strong>de</strong> « situation<br />

<strong>de</strong> fortune du mala<strong>de</strong> et éventuellement <strong>de</strong> circonstances<br />

particulières », « <strong>de</strong> la nature, <strong>de</strong> la durée et <strong>de</strong> l’importance<br />

<strong>de</strong> l’acte médical, mais également <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> soins<br />

et <strong>de</strong>s conditions économiques ». <strong>Le</strong>s commentaires faisaient<br />

explicitement référence à la <strong>de</strong>nsité médicale sous la nuance<br />

suivante : « lorsque l’offre <strong>de</strong> soins est raréfiée dans un<br />

secteur donné, voire s’impose sans choix alternatif ».<br />

Mais jamais, jusqu’à présent, aucun texte législatif ou<br />

réglementaire ne faisait <strong>de</strong> référence aux pratiques<br />

« moyennes » du même département… Ce qui n’ira pas<br />

sans difficulté d’interprétation là où les praticiens du secteur<br />

2 sont si peu nombreux que leur tarification « moyenne » y<br />

perd toute signification statistique.<br />

C’est un problème, comme est un autre problème le fait que<br />

le Directeur <strong>de</strong> la CPAM puisse, avant <strong>de</strong> sévir, s’affranchir <strong>de</strong><br />

toute autre avis préalable que celui d’une commission issue<br />

<strong>de</strong> son propre Conseil d’administration. Mais ni l’instance<br />

locale <strong>de</strong> l’Ordre, ni même la Commission conventionnelle<br />

paritaire ne sont censées donner d’avis.<br />

51<br />

Ce pouvoir exorbitant abandonné au directeur <strong>de</strong> caisse<br />

n’est pas franchement une nouveauté ; il était connu <strong>de</strong>puis<br />

septembre <strong>de</strong>rnier quand le ministère avait organisé la<br />

« concertation » sur ce dispositif. <strong>Le</strong> SML, notamment, avait<br />

refusé <strong>de</strong> s’y rendre au motif que le principe et les modalités<br />

<strong>de</strong> ces pénalités unilatérales venait en contradiction<br />

avec le climat d’apaisement entretenu à l’époque par<br />

le gouvernement. Il affirmait qu’il prendrait pour une<br />

« provocation » la publication du décret dans les termes<br />

prévus… Ceux-là mêmes qui sont employés aujourd’hui.<br />

À l’heure <strong>de</strong> mettre ce numéro sous presse, les autres<br />

centrales n’avaient pas (encore) réagi.<br />

Cette mesure radicale - humiliante pour les mé<strong>de</strong>cins - doit<br />

évi<strong>de</strong>mment être rapprochée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux autres dispositions<br />

mises en œuvre en début d’année :<br />

- une mesure <strong>de</strong> « transparence » <strong>de</strong> la Caisse qui, <strong>de</strong>puis<br />

le 7 janvier, met à disposition <strong>de</strong> ses affiliés, sur une<br />

« hot-line » téléphonique aussi bien que sur son internet<br />

(http://www.ameli.fr), les tarifs « moyens » <strong>de</strong>s praticiens,<br />

aussi bien pour leurs consultations que, désormais, pour les<br />

actes techniques les plus souvent pratiqués ;<br />

- une autre mesure, beaucoup plus humiliante encore,<br />

obligeant les mêmes praticiens du secteur 2 à une<br />

« information préalable écrite* » (le mot <strong>de</strong> « <strong>de</strong>vis » a été banni<br />

mais le sens est le même) pour tout acte dépassant, a priori,<br />

70 €… Ce qui recouvre sensiblement toute la nomenclature<br />

<strong>de</strong>s actes techniques. On notera que la CNAM, qui aurait<br />

du livrer <strong>de</strong>s informations pratiques sur la faisabilité <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier dispositif avant le 1er février, date <strong>de</strong> son opposabilité,<br />

n’a toujours pas communiqué à son propos… L’Ordre, en<br />

revanche, a publié et mis en ligne sur son site, une lettre-type<br />

qu’on peut donc considérer comme référence.<br />

Il n’empêche qu’en quelques semaines, et la concomitance<br />

<strong>de</strong> ces annonces n’est sans doute pas fortuit, la liberté<br />

<strong>de</strong>s honoraires a vu son exercice écorné comme jamais.<br />

Sans que quiconque puisse accuser d’autre fautif que le<br />

gouvernement. Que restera-t-il à négocier aux interlocuteurs<br />

conventionnels ?<br />

* Modèle <strong>de</strong> lettre préconisée par l’Ordre page suivante.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


52<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

* <strong>Le</strong> modèle <strong>de</strong> lettre préconisée par l’Ordre<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


Dépêches...<br />

Jean-Pol Durand, Paris<br />

Bases <strong>de</strong> données, registres et<br />

observatoires : la nouvelle clef d’accès<br />

à un EPP pérenne<br />

Il faut lire d’urgence la <strong>de</strong>rnière <strong>Le</strong>ttre d’information <strong>de</strong> la HAS*,<br />

qui comporte un excellent article sur les « Registres, observatoires,<br />

bases <strong>de</strong> données » dont la participation vaut au mé<strong>de</strong>cin inscription,<br />

sous condition, à un programme d’évaluation <strong>de</strong>s pratiques<br />

professionnelles (EPP).<br />

Problème <strong>de</strong> sémantique d’abord. Des trois notions, l’article donne<br />

les définitions respectives suivantes :<br />

- « un Observatoire compile <strong>de</strong>s données existantes sur une population.<br />

Il permet d’observer et <strong>de</strong> suivre une population dans un but d’amélioration<br />

<strong>de</strong> la connaissance. C’est un outil d’analyse et <strong>de</strong> prospection (exemple :<br />

recherche <strong>de</strong> patients répondants aux critères d’inclusion dans un essai<br />

clinique » ;<br />

- « un Registre** enregistre <strong>de</strong> façon exhaustive une population concernée<br />

par une pathologie dans une ère géographique définie (exemple : registre<br />

français <strong>de</strong>s cardiopathies) » ;<br />

- « enfin le terme <strong>de</strong> Base <strong>de</strong> données est plus général. Il regroupe toutes les<br />

formes d’enregistrements d’information sur un thème donné. »<br />

Au nombre <strong>de</strong>s Observatoires, l’article cite le réseau Sentinelles,<br />

nourri par 1300 généralistes volontaires et bénévoles qui observent<br />

l’épidémiologie <strong>de</strong> 14 pathologies, comme la grippe ou la gastroentérite.<br />

Bruno Bally, chef <strong>de</strong> projet à la HAS, raconte, dans le même article,<br />

qu’un groupe <strong>de</strong> 14 organisations a souhaité valoriser ce type d’outil<br />

dans le cadre <strong>de</strong> l’EPP obligatoire, ayant abouti à la rédaction d’un<br />

document <strong>de</strong> référence sur le sujet (également disponible sur le<br />

site <strong>de</strong> la HAS/Espace EPP, publication du 28 mai 2008). Parmi<br />

les clauses discriminantes conditionnant la reconnaissance <strong>de</strong> la<br />

participation au titre <strong>de</strong> l’EPP : la participation « active et régulière »<br />

à la base et l’acceptation <strong>de</strong> recevoir les éléments statistiques<br />

permettant d’étalonner sa pratique par rapport à celles du groupe.<br />

* Numéro 14 – novembre/décembre 2008,<br />

téléchargeable sur le site http://www.has-sante.fr<br />

** Un arrêté du 6 novembre 1995 relatif au Comité national <strong>de</strong>s registres précise<br />

les conditions <strong>de</strong> la qualification d’un registre.<br />

inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

Prescriptions : quand l’hôpital<br />

alourdit la facture <strong>de</strong>s dépenses…<br />

<strong>de</strong> ville<br />

53<br />

On se montre assez souvent critique, dans ces colonnes, pour<br />

la production statistique <strong>de</strong> la CNAM, pour ne pas applaudir<br />

quand elle répond à une authentique <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Voilà qui est fait<br />

concernant les prescriptions hospitalières délivrées en ville et donc<br />

… abusivement imputées au secteur libéral. Il y a longtemps que<br />

les centrales se plaignaient <strong>de</strong> cette injustice sans toutefois pouvoir<br />

en chiffrer le préjudice. Il s’avère donc que 21 % <strong>de</strong>s prescriptions<br />

« <strong>de</strong> ville » (et 23 % <strong>de</strong>s prescriptions <strong>de</strong> médicaments) sont en fait<br />

signées à l’hôpital, ce qui représente une facture <strong>de</strong> 8,3 milliards<br />

d’euros, soit plus <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong> l’ONDAM (Objectif National <strong>de</strong><br />

Dépenses <strong>de</strong> l’Assurance Maladie) voté par le Parlement pour<br />

<strong>2009</strong>. Ces prescriptions se répartissent en transport, médicaments<br />

et DMI, IJ, biologie, auxiliaires médicaux, etc. Mais 50 % <strong>de</strong> ces<br />

dépenses sont en réalité <strong>de</strong>s médicaments qui servent à traiter <strong>de</strong>s<br />

mala<strong>de</strong>s particulièrement lourds (VIH, cancers), qui ne sont pas<br />

ou plus hospitalisés.<br />

Problème : ces molécules comptent généralement parmi les plus<br />

coûteuses et les plus exposées à l’inflation. <strong>Le</strong>s antithrombotiques,<br />

pour ne prendre qu’eux, « pèsent » pour 5 % <strong>de</strong> la facture globale<br />

<strong>de</strong>s médicaments remboursés par l’assurance maladie. On observe<br />

simultanément qu’elles augmentent plus vite que les prescriptions<br />

pratiquées en ville. Au point <strong>de</strong> représenter en 2007 pratiquement<br />

la moitié (46 %) <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s dépenses : 2,1 points sur 4,6<br />

quand ce ratio était <strong>de</strong> 0,7 point sur 4,8 en 2005 …<br />

<strong>Le</strong> même hôpital contribue également pour 28 % à l’augmentation<br />

annuelle <strong>de</strong>s factures <strong>de</strong>s LPP (matériels <strong>de</strong> prise en charge à<br />

domicile) ou <strong>de</strong> biologie. Devant ce constat <strong>de</strong> l’implication <strong>de</strong><br />

l’hôpital dans la « dérive » <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> ville, les tutelles se<br />

<strong>de</strong>vaient évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> réagir. L’État l’a fait en prévoyant à la<br />

LFSS-<strong>2009</strong> (Loi <strong>de</strong> Financement <strong>de</strong> la Sécurité Sociale) que le<br />

prescripteur soit i<strong>de</strong>ntifiable à l’hôpital, comme il l’est en ville, à<br />

compter du 1er janvier 2010. Problème : ce processus était censé se<br />

fon<strong>de</strong>r sur le numéro RPPS (Répertoire Partagé <strong>de</strong>s Professionnels<br />

<strong>de</strong> Santé), dont on vient d’apprendre qu’il est reporté … à plus tard,<br />

2010 dans la meilleur hypothèse. La Caisse, également interpellée,<br />

a fait connaître son intention d’envoyer ses DAM (Délégués <strong>de</strong><br />

l’Assurance Maladie) dans les services hospitaliers. Ils espèrent y<br />

être aussi bien reçus qu’en ville.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


Union Interrégionale <strong>de</strong> FMC du Bassin parisien / 60 rue Laugier 75017 PARIS<br />

PLANNING DES SESSIONS DE FORMATION 1ER SEMESTRE <strong>2009</strong><br />

Chère Consœur, Cher Confrère,<br />

J’ai le plaisir <strong>de</strong> vous informer <strong>de</strong>s prochaines sessions organisées par l’UIB en région Ile <strong>de</strong> France :<br />

Formation à l’informatique : Windows<br />

Date et horaires : samedi 14 mars <strong>2009</strong> <strong>de</strong> 10h à 17h<br />

Lieu : Espace VINCI, 25 rue <strong>de</strong>s Jeûneurs 75002 PARIS<br />

Contenu :<br />

- Découverte <strong>de</strong> l’environnement (bureau, menu démarrer, icônes, raccourcis, poste <strong>de</strong> travail, corbeille, fenêtres, barre <strong>de</strong>s tâches, …)<br />

- Personnalisation <strong>de</strong> son système d’exploitation (créer <strong>de</strong>s sessions + mot <strong>de</strong> passe, affichage, fond d’écran, écran <strong>de</strong> veille, clavier,<br />

souris, …)<br />

- Organiser ses données (gérer les dossiers, sous-dossiers, raccourcis, copier/coller, périphérique <strong>de</strong> stockage (clé USB) …)<br />

- Introduction <strong>de</strong>s logiciels inclus dans Windows (Paint, Bloc note, Diaporama, WordPad, BackUp …)<br />

- Entretenir son ordinateur (ScanDisk, Défragmenter, …)<br />

Formation à l’informatique : Recherche d’informations médicales sur Internet<br />

Date et horaires : samedi 15 mai <strong>2009</strong> <strong>de</strong> 10h à 17h<br />

Lieu : Espace Vinci Formeret, 25 rue <strong>de</strong>s Jeûneurs 75002 PARIS<br />

Contenu :<br />

- Optimisation <strong>de</strong> l’utilisation d’un navigateur Internet dans le cadre d’une Recherche d’informations<br />

- <strong>Le</strong>s outils <strong>de</strong> recherche : Annuaires <strong>de</strong> recherche, moteurs <strong>de</strong> recherche, sites bibliographiques, base <strong>de</strong> données médicales…<br />

- Google, cismef, medline/pubmed, atricle@inist<br />

- Multiples exercices pratiques<br />

Formation à l’informatique : Images & photographie numérique<br />

Date et horaires : samedi 20 juin <strong>2009</strong> <strong>de</strong> 10h à 17h<br />

Lieu : Espace Vinci Formeret, 25 rue <strong>de</strong>s Jeûneurs 75002 PARIS<br />

Contenu :<br />

- Image : De l’œil au traitement numérique<br />

- Photographie numérique : matériel et décryptage <strong>de</strong> fiches techniques<br />

- Connaître et utiliser les réglages <strong>de</strong> l’appareil photo<br />

- Créer et organiser une photothèque<br />

- Optimiser les prises <strong>de</strong> vue : composition d’une image<br />

- <strong>Le</strong> montage panoramique<br />

- Embellir les images : retouches numériques basiques<br />

Dans l’attente <strong>de</strong> vous rencontrer prochainement, je vous prie <strong>de</strong> croire, Cher Consœur, Cher Confrère, en l’assurance <strong>de</strong> mes sentiments<br />

les meilleurs.<br />

Bulletin d’inscription session FMC<br />

Dr Gérard Lagar<strong>de</strong> Dr José Carbonnier<br />

Nom : .......................................................................... Prénom : .............................................................................<br />

Spécialité : ..................................................................................................................................................................<br />

Adresse complète : ......................................................................................................................................................<br />

Tél. :.......................................................... Fax. :..........................................................................................................<br />

Email :...........................................................................................................................................................................<br />

Souhaite participer à la session du ……...........…………….................octobre 2008.<br />

à retourner complété à l’UIB, 60 rue Laugier 75017 PARIS ou par email à uibsecretariat@gmail.com<br />

Pour tout renseignement, merci <strong>de</strong> joindre Mr Jérôme GUILLE au 06 76 74 67 28<br />

Joindre à votre envoi : une feuille <strong>de</strong> soin barrée et une attestation URSSAF 2006 ou 2007 relative à la cotisation au FAF-PM<br />

U<br />

I<br />

B


inFORMAtiOnS SOCiO-PROFESSiOnnELLES<br />

est-il toujours opportun<br />

<strong>de</strong> créer une SeL ?<br />

Rémi DUMAS, Expert Comptable Diplômé, Chargé d’enseignement - Université PARIS I<br />

<strong>Le</strong> législateur en étendant l’assiette <strong>de</strong>s cotisations sociales<br />

<strong>de</strong> certains libéraux exerçant en SEL aux divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s excédant<br />

10 % <strong>de</strong>s capitaux propres, vient <strong>de</strong> créer un apartheid social,<br />

pour s’inspirer d’une formule du professeur Maurice COZIAN<br />

(aujourd’hui décédé) et on peut s’interroger à juste titre.<br />

Il y a là sûrement un prétexte pour encourager l’inertie <strong>de</strong>s hésitants<br />

ou <strong>de</strong>s velléitaires.<br />

Il n’est pas inutile <strong>de</strong> rappeler que les SEL ont été créées par la<br />

loi du 31/12/1990 et que l’un <strong>de</strong>s 3 objectifs principaux était <strong>de</strong><br />

permettre à tous les libéraux l’accès à la fiscalité plus favorable<br />

<strong>de</strong>s sociétés commerciales (impôt sur les sociétés)…<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux autres objectifs :<br />

1) l’accès <strong>de</strong>s capitaux extérieurs pour renforcer les moyens<br />

financiers ;<br />

2) favoriser l’interprofessionnalité, sont presque restés lettre morte.<br />

Si le législateur avait prévu dès l’origine l’accès « aux prélèvements<br />

obligatoires », car il est illusoire <strong>de</strong> parler d’impôts tout en ignorant les<br />

prélèvements sociaux, ainsi que le démontre le récent remplacement<br />

du Conseil <strong>de</strong>s Impôts par le Conseil <strong>de</strong>s Prélèvements Obligatoires,<br />

cela aurait épargné une dizaine d’années <strong>de</strong> contentieux et<br />

d’incertitu<strong>de</strong>s pour les libéraux concernés.<br />

<strong>Le</strong> législateur, comme cela <strong>de</strong>venait inévitable vient <strong>de</strong> trancher et<br />

mettre fin aux jurispru<strong>de</strong>nces contradictoires du Conseil d’Etat (pour<br />

les mé<strong>de</strong>cins) et <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> Cassation (pour les chirurgiens<strong>de</strong>ntistes).<br />

Pour autant les débats et les incertitu<strong>de</strong>s ne sont pas forcement<br />

terminés car ces dispositions nouvelles ne concernent qu’une<br />

partie <strong>de</strong>s libéraux, ceux exerçant en SEL avec un statut social <strong>de</strong><br />

travailleurs indépendants, donc les SELARL.<br />

Ne sont pas touchés les libéraux qui exercent en SELAS (déclinaison<br />

<strong>de</strong> la SAS, société par actions simplifiée) et en SELAFA (déclinaison<br />

<strong>de</strong> la SA, société anonyme). À ce jour ces formes sociales sont très<br />

peu employées.<br />

On assiste à un mouvement <strong>de</strong> démocratisation <strong>de</strong> la SAS :<br />

suppression du capital minimum, suppression du commissaire<br />

aux comptes en <strong>de</strong>ssous d’un certain chiffre d’affaires… À l’avenir<br />

il n’est donc pas exclu que les libéraux allergiques aux<br />

prélèvements sociaux excessifs, transforment leur SELARL<br />

en SELAS. Cela n’est ni compliqué, ni onéreux à réaliser.<br />

<strong>Le</strong>s libéraux attachés aux régimes sociaux <strong>de</strong>s travailleurs<br />

indépendants et qui souhaiteront conserver leur SELARL seront-ils<br />

réellement pénalisés ?<br />

Pour ceux qui utilisent leurs SELARL comme un BNC amélioré, il<br />

y a aura forcement une augmentation <strong>de</strong>s cotisations sociales,<br />

qui sera partiellement compensée par une baisse <strong>de</strong> l’impôt sur<br />

les sociétés. Sur un plan macro-économique l’accroissement <strong>de</strong>s<br />

cotisations sociales susceptibles <strong>de</strong> découler <strong>de</strong> cette réforme va<br />

certes diminuer les déficits <strong>de</strong>s budgets sociaux, mais simultanément<br />

en provoquant une baisse <strong>de</strong> l’impôt sur les sociétés, cela va<br />

aggraver le déficit du Trésor Public.<br />

55<br />

Pour l’Etat il s’agit donc d’une politique digne du sapeur<br />

Camembert.<br />

Même s’ils sont peu nombreux, certains libéraux ont entendu et mis<br />

à profit le message prémonitoire du Docteur Gérard MAUDRUX,<br />

en 2001 : OSONS, OSEZ LA SEL… avec quelques millions à<br />

gagner à la clé…<br />

Avec le recul, il est tout à fait possible <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la pertinence et<br />

la véracité <strong>de</strong>s idées du Docteur Gérard MAUDRUX et si la SEL est<br />

utilisée comme un outil <strong>de</strong> capitalisation elle peut permettre <strong>de</strong><br />

gagner <strong>de</strong>s millions d’euros (et pas seulement <strong>de</strong> francs).<br />

<strong>Le</strong> Docteur Gérard MAUDRUX, comme tous les précurseurs n’a<br />

pas été compris en 2001 par ses confrères. Il faut constater qu’à<br />

l’époque et parfois <strong>de</strong> nos jours, la majorité <strong>de</strong>s professionnels du<br />

chiffre et droit n’avait pas davantage compris l’intérêt <strong>de</strong> la SEL<br />

envisagée comme un support <strong>de</strong> capitalisation personnelle par<br />

rapport à la capitalisation collective connue <strong>de</strong> tous.<br />

Il est bien évi<strong>de</strong>nt qu’avec <strong>de</strong>s capitaux propres <strong>de</strong> 500 000 euros,<br />

voire <strong>de</strong> un million d’euros, ou plus, la faculté <strong>de</strong> distribuer <strong>de</strong>s<br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s, non soumis aux cotisations sociales prend une autre<br />

dimension.<br />

Pour les libéraux déjà en SELARL il y aura au minimum une<br />

nécessité <strong>de</strong> revoir leur stratégie du financement <strong>de</strong> leur train <strong>de</strong><br />

vie et particulièrement revoir le montant <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong><br />

gérance et le montant <strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s.<br />

Pour les libéraux toujours en BNC et qui n’osent pas franchir<br />

le RUBICON, il y aura lieu <strong>de</strong> comparer les alternatives SELARL et<br />

SELAS, <strong>de</strong> choisir un capital social conséquent (cela est d’autant<br />

plus facile que la libération peut-être étalée sur 5 ans).<br />

Actuellement la souscription au capital d’une SEL peut donner<br />

droit à <strong>de</strong>s avantages fiscaux intéressants : crédit d’impôt <strong>de</strong> 25 %<br />

(plafonné à 10 000 euros par an pour un couple), réduction d’ISF<br />

(plafonnée 50 000 euros par an).<br />

c onclusion<br />

Cette mesure ne constitue pas réellement un dispositif <strong>de</strong><br />

dissuasion à la création <strong>de</strong> SEL, elle rendra les dosages plus<br />

subtils à réaliser.<br />

La consultation du Professeur Maurice COZIAN publiée en<br />

janvier 2008 par l’AGAPS (Association <strong>de</strong> gestion agréée<br />

<strong>de</strong>s professions <strong>de</strong> santé) est toujours d’actualité : quand un<br />

mé<strong>de</strong>cin se met en société, ce n’est pas pour échapper à une<br />

éventuelle mise en faillite personnelle, c’est plus prosaïquement,<br />

pour payer moins d’impôts et moins <strong>de</strong> cotisations sociales. <strong>Le</strong>s<br />

calculs sont vite faits. Au-<strong>de</strong>là d’un certain plafond <strong>de</strong> recettes<br />

et <strong>de</strong> résultats, mieux vaut se placer sous la coupe <strong>de</strong> l’impôt sur<br />

les sociétés… Aucun principe n’oblige un contribuable à payer<br />

le maximum possible d’impôts et <strong>de</strong> cotisations sociales.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


56<br />

RUBRiqUE JURiDiqUE<br />

<strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin libéral et<br />

son personnel :<br />

principales recommandations<br />

Benjamin Attali, juriste<br />

L’<br />

activité du mé<strong>de</strong>cin est rarement solitaire. S’il exerce parfois en coordination avec <strong>de</strong>s<br />

confrères avec qui il est en situation d’égalité professionnelle, le mé<strong>de</strong>cin peut aussi s’entourer<br />

<strong>de</strong> personnes qui lui sont hiérarchiquement subordonnées : secrétaire, infirmière…<br />

Ce lien <strong>de</strong> subordination, qui est la caractéristique essentielle du salariat, est encadré par le droit du travail<br />

qui édicte les règles que le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong>vra respecter dans ses relations avec son personnel.<br />

i. la conclusion Du conTraT<br />

De TraVail<br />

a) La nature du contrat <strong>de</strong> travail<br />

<strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin qui souhaite embaucher un salarié doit choisir<br />

entre <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> travail (<strong>de</strong>s modèles sont<br />

consultables sur le site www.travail-solidarité.gouv.fr)<br />

<strong>Le</strong> contrat <strong>de</strong> travail à durée indéterminée (CDI)<br />

dont le terme n’est pas fixé d’avance. <strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin et/ou<br />

le salarié peuvent le résilier à tout moment.<br />

<strong>Le</strong> contrat <strong>de</strong> travail à durée déterminée (CDD) dont<br />

le terme est fixé d’avance. Il doit en principe être exécuté<br />

jusqu’à son terme. <strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong>vra donc être très<br />

attentif au terme du CDD qu’il conclu car il sera lié au salarié<br />

jusqu’à la survenue <strong>de</strong> ce terme et <strong>de</strong>vra, en cas <strong>de</strong> rupture<br />

à son initiative, verser tous les salaires restant dus jusqu’au<br />

terme. Il convient <strong>de</strong> préciser que le recours à un CDD<br />

n’est pas libre mais doit être justifié par une cause légale<br />

telle que le remplacement d’un salarié ou l’accroissement<br />

temporaire d’activité (article L.1242-2 du Co<strong>de</strong> du travail).<br />

b) <strong>Le</strong> contenu du contrat <strong>de</strong> travail<br />

<strong>Le</strong> contrat <strong>de</strong> travail doit remplir les conditions classiques<br />

que doit respecter tout contrat : consentement et capacité<br />

<strong>de</strong>s parties au contrat, objet (sur quoi porte le contrat ?)<br />

et cause (pourquoi les parties ont-elles contracté ?) du<br />

contrat.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

En outre et à la différence d’autres contrats, le contrat <strong>de</strong><br />

travail doit être écrit, rédigé en langue française et doit<br />

comporter certaines clauses spécifiques :<br />

- i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s parties (nom/prénom, date/lieu <strong>de</strong> naissance,<br />

nationalité, n° sécurité sociale ou n° d’immatriculation<br />

au RCS, domicile ou siège social, nom et prénom <strong>de</strong>s<br />

représentants légaux),<br />

- lieu du travail,<br />

- date <strong>de</strong> début et le cas échéant <strong>de</strong> fin du contrat <strong>de</strong><br />

travail,<br />

- le cas échéant, durée <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d’essai,<br />

- gra<strong>de</strong> et/ou qualité du salarié (infirmier, secrétaire…),<br />

- éléments relatifs à la rémunération du salarié,<br />

- éléments relatifs à la durée du travail (journalière,<br />

hebdomadaire, à temps complet, à temps partiel…).<br />

ii. l’exécuTion Du conTraT<br />

De TraVail<br />

a) <strong>Le</strong> respect <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail<br />

<strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin et le salarié doivent, lors <strong>de</strong> l’exécution du contrat<br />

<strong>de</strong> travail, respecter leurs obligations contractuelles<br />

respectives.<br />

- <strong>Le</strong> mé<strong>de</strong>cin doit procurer au salarié le travail convenu et<br />

les moyens <strong>de</strong> réaliser celui-ci, rémunérer le salarié selon<br />

les montants et les dates prévus, respecter la réglementation<br />

légale et s’acquitter <strong>de</strong> toutes les cotisations obligatoires<br />

(sécurité sociale, assurance, chômage…).


- <strong>Le</strong> salarié doit quant à lui respecter la discipline générale<br />

du cabinet (conditions, durée et horaires du travail…),<br />

exécuter personnellement et consciencieusement le travail<br />

convenu et prendre soin du matériel confié.<br />

<strong>Le</strong> salarié travaillant dans un cabinet médical doit en outre<br />

respecter le secret médical relatif à l’état <strong>de</strong> santé du<br />

patient. La confi<strong>de</strong>ntialité la plus stricte doit à cet effet être<br />

respectée par le personnel du mé<strong>de</strong>cin.<br />

b) La modification du contrat <strong>de</strong> travail<br />

L’activité d’un cabinet médical n’est pas immuable et la<br />

jurispru<strong>de</strong>nce admet donc parfois une adaptation nécessaire<br />

<strong>de</strong>s obligations contractuelles.<br />

La modification unilatérale du contrat <strong>de</strong> travail, qui<br />

correspond à une transformation <strong>de</strong>s éléments essentiels du<br />

contrat <strong>de</strong> travail, est en principe impossible. L’élément<br />

essentiel est celui qui, avec sa disparition, entrainerait une<br />

dénaturation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail prévues par le contrat<br />

<strong>de</strong> travail.<br />

En revanche, un simple changement <strong>de</strong>s conditions<br />

<strong>de</strong> travail du salarié, qui ne porte pas sur un élément<br />

essentiel du contrat <strong>de</strong> travail, peut être imposé au<br />

salarié.<br />

Une kinésithérapeute, employée d’un mé<strong>de</strong>cin rhumatologue, a été<br />

licenciée au motif qu’elle refusait une modification <strong>de</strong>s conditions<br />

<strong>de</strong> rémunération prévues par son contrat <strong>de</strong> travail.<br />

<strong>Le</strong> rhumatologue soutenait qu’une modification <strong>de</strong> la rémunération<br />

<strong>de</strong> la salariée suivie <strong>de</strong> la poursuite sans contestation <strong>de</strong> l’activité<br />

par cette <strong>de</strong>rnière pendant treize mois, ainsi que la réception sans<br />

contestation <strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> salaire afférents, constituait la preuve<br />

<strong>de</strong> l’accord intervenu entre l’employeur et l’employée sur cette<br />

modification substantielle du contrat <strong>de</strong> travail.<br />

<strong>Le</strong>s juridictions ont considéré que la preuve d’un accord sur la<br />

modification du contrat <strong>de</strong> travail ne peut résulter <strong>de</strong> la seule<br />

poursuite <strong>de</strong> l’exécution du contrat <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> l’acceptation<br />

sans réserve <strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> paye par le salarié.<br />

<strong>Le</strong> rhumatologue fut condamné à payer diverses sommes<br />

compensatrices <strong>de</strong>s préjudices subis par la salariée du fait <strong>de</strong> son<br />

licenciement.<br />

iii. la rupTure Du conTraT<br />

De TraVail<br />

a) La procédure et les causes <strong>de</strong> rupture<br />

Certains mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rupture ne posent pas <strong>de</strong> problèmes<br />

spécifiques : rupture amiable, départ à la retraite,<br />

démission…<br />

RUBRiqUE JURiDiqUE<br />

57<br />

La rupture le plus souvent à l’origine d’un litige est le<br />

licenciement, c’est-à-dire la rupture d’un CDI à l’initiative<br />

<strong>de</strong> l’employeur.<br />

Tout licenciement doit être régulier dans la forme,<br />

c’est-à-dire respecter une procédure qui repose<br />

principalement sur trois étapes :<br />

- La convocation à l’entretien préalable qui doit se<br />

faire par écrit (par lettre recommandée ou par lettre remise<br />

en mains propres contre décharge constatant la remise et<br />

signé par le <strong>de</strong>stinataire <strong>de</strong> la lettre) en précisant l’objet<br />

<strong>de</strong> l’entretien (le projet <strong>de</strong> licenciement), la date, l’heure et<br />

le lieu <strong>de</strong> l’entretien ainsi que la possibilité pour le salarié<br />

<strong>de</strong> se faire assister. Un délai <strong>de</strong> cinq jours ouvrables (jours<br />

réservés en principe au travail, c’est-à-dire à l’exclusion <strong>de</strong>s<br />

dimanches et jours fériés) entre la présentation <strong>de</strong> la lettre<br />

recommandée ou la remise en mains propres et l’entretien<br />

doit être respecté pour donner le temps au salarié <strong>de</strong><br />

réfléchir et <strong>de</strong> contacter la personne qui l’assistera.<br />

- L’entretien préalable doit permettre au salarié <strong>de</strong><br />

prendre connaissance <strong>de</strong>s motifs du licenciement envisagé,<br />

<strong>de</strong> recueillir les explications <strong>de</strong> celui – ci et les observations<br />

<strong>de</strong> la personne qui l’assiste.<br />

- La notification du licenciement doit être effectué<br />

par écrit (lettre recommandée avec accusé réception) en<br />

respectant un délai minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours ouvrables après<br />

l’entretien. Elle doit énoncer le ou les motifs <strong>de</strong> licenciement<br />

et fixer la date d’expiration du préavis ou la mention le<br />

dispensant <strong>de</strong> l’effectuer. La date <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong> la<br />

lettre fixe le point <strong>de</strong> départ du préavis.<br />

<strong>Le</strong> licenciement irrégulier dans la forme ouvre droit<br />

au salarié d’intenter une action en dommage et<br />

intérêts.<br />

<strong>Le</strong> licenciement doit également être, quant au fond,<br />

fondé sur une cause réelle (c’est-à-dire avoir une réalité<br />

vérifiable et objective) et sérieuse (c’est-à-dire revêtir un<br />

certain <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gravité rendant impossible -sans dommage<br />

pour l’entreprise- la poursuite du travail).<br />

Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> licenciement :<br />

- <strong>Le</strong> licenciement pour motif personnel motivé pour<br />

<strong>de</strong>s raisons inhérentes à la personne du salarié ayant<br />

pour origine un comportement fautif ou non <strong>de</strong> celui-ci. <strong>Le</strong><br />

licenciement pour faute doit être justifié par, en ordre <strong>de</strong><br />

gravité croissante, une faute simple, une faute grave (celle<br />

qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise<br />

pendant la durée du préavis) ou une faute lour<strong>de</strong> (celle qui<br />

caractérise une intention <strong>de</strong> nuire <strong>de</strong> la part du salarié). <strong>Le</strong><br />

<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> la faute est très important dans la mesure<br />

où il conditionne l’octroi <strong>de</strong> certaines in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong><br />

rupture (voir ci -<strong>de</strong>ssous).<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


58<br />

RUBRiqUE JURiDiqUE<br />

- <strong>Le</strong> licenciement pour motif économique motivé<br />

pour un ou plusieurs motifs non inhérent à la personne du<br />

salarié résultant d’une suppression ou d’une transformation<br />

d’emploi ou d’une modification, refusée par le salarié,<br />

d’un élément essentiel du contrat <strong>de</strong> travail, consécutives<br />

notamment à <strong>de</strong>s difficultés économiques ou à <strong>de</strong>s mutations<br />

technologiques. Ce type <strong>de</strong> licenciement met à la charge<br />

<strong>de</strong> l’employeur une obligation préalable <strong>de</strong> tout<br />

faire pour reclasser son salarié (article L.1233-4 du<br />

Co<strong>de</strong> du travail).<br />

Un rhumatologue a licencié pour motif économique une employée<br />

à temps partiel du Cabinet médical pluridisciplinaire dont il était<br />

associé et qu’il quitta pour s’installer dans un cabinet personnel.<br />

<strong>Le</strong> rhumatologue soutenait pour justifier le licenciement que le<br />

nombre <strong>de</strong> ses actes médicaux avait diminué <strong>de</strong> manière significative<br />

et que ses charges professionnelles avaient augmenté.<br />

La Cour <strong>de</strong> cassation a considéré que le rhumatologue aurait<br />

du rechercher, ainsi que l’y invitait la salariée, qui faisait valoir<br />

qu’elle était également ai<strong>de</strong>-manipulatrice en radiologie, si l’emploi<br />

disponible d’ai<strong>de</strong> manipulatrice en radiologie était compatible avec<br />

les capacités <strong>de</strong> l’intéressée et si elle aurait pu occuper cet emploi.<br />

b) <strong>Le</strong>s obligations consécutives à la rupture<br />

<strong>Le</strong> versement <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> rupture :<br />

- L’in<strong>de</strong>mnité compensatrice <strong>de</strong> préavis est due<br />

lorsque le mé<strong>de</strong>cin-employeur a dispensé, à son initiative,<br />

son salarié d’exécuter son préavis. Elle est égale aux salaires<br />

et avantages que le salarié aurait perçus s’il avait accompli<br />

le préavis.<br />

- L’in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> licenciement est due au salarié à<br />

condition que ce <strong>de</strong>rnier justifie d’ 1 an d’ancienneté<br />

ininterrompue à la date d’expiration du préavis,<br />

effectué ou non. <strong>Le</strong> montant <strong>de</strong> cette in<strong>de</strong>mnité est calculé<br />

en fonction <strong>de</strong> l’ancienneté du salarié et <strong>de</strong> la nature du<br />

licenciement.<br />

L’in<strong>de</strong>mnité compensatrice <strong>de</strong> préavis et celle <strong>de</strong><br />

licenciement ne sont pas dues au salarié licencié<br />

pour faute grave ou pour faute lour<strong>de</strong> mais doivent<br />

être versées au salarié licencié pour faute simple.<br />

- L’in<strong>de</strong>mnité compensatrice <strong>de</strong> congés payés qui<br />

correspond à la fraction dont le salarié ne peut bénéficier<br />

du fait <strong>de</strong> la résiliation <strong>de</strong> son contrat <strong>de</strong> travail. Elle n’est<br />

pas due au salarié licencié pour faute lour<strong>de</strong> mais doit<br />

être versée au salarié licencié pour faute grave ou<br />

pour faute simple.<br />

<strong>Le</strong> respect <strong>de</strong> certaines formalités :<br />

- Remettre au salarié un certificat <strong>de</strong> travail mentionnant<br />

la date, les signatures, prénoms et noms du mé<strong>de</strong>cin et<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

du salarié, la date d’entrée et <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> l’entreprise, la<br />

nature <strong>de</strong> l’emploi ou <strong>de</strong>s emplois successivement occupés<br />

ainsi que les pério<strong>de</strong>s pendant lesquelles ces emplois ont<br />

été tenus. Toutes mentions susceptibles <strong>de</strong> porter<br />

atteinte au salarié sont interdites.<br />

- Remettre au salarié contre reçu un sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout compte<br />

faisant l’inventaire <strong>de</strong>s sommes versées au salarié lors <strong>de</strong> la<br />

rupture du contrat <strong>de</strong> travail.<br />

- Remettre au salarié une attestation ASSEDIC <strong>de</strong>stinée<br />

à permettre à ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> solliciter le bénéfice <strong>de</strong><br />

l’allocation <strong>de</strong> chômage. L’employeur doit aussi transmettre<br />

cette attestation aux ASSEDIC (modèle consultable sur le<br />

site www.assedic.fr).<br />

<strong>Le</strong> refus par le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> remettre à son ancien<br />

salarié ces documents est susceptible <strong>de</strong> constituer<br />

un préjudice dont le salarié pourra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

réparation <strong>de</strong>vant le conseil <strong>de</strong>s prud’hommes qui<br />

est la juridiction <strong>de</strong> 1ère instance compétente en<br />

matière <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> travail.<br />

c onclusion<br />

Pour résumer, le mé<strong>de</strong>cin doit accor<strong>de</strong>r une attention toute<br />

particulière dans la conclusion du contrat <strong>de</strong> travail lors <strong>de</strong><br />

l’embauche d’un salarié, car c’est ce contrat qui fixera le<br />

cadre <strong>de</strong>s futures relations entre les <strong>de</strong>ux cocontractants.<br />

La rupture <strong>de</strong>s relations professionnelles entre le mé<strong>de</strong>cin<br />

et l’un <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> son personnel étant un moment<br />

sensible le mé<strong>de</strong>cin respectera scrupuleusement les<br />

conditions <strong>de</strong> forme encadrant cette séparation.


caciT ViTamine D3® s’engage<br />

aux côTés De l’associaTion<br />

« le rire méDecin »<br />

Une initiative <strong>de</strong>s laboratoires Procter & Gamble,<br />

présentée le 13 janvier <strong>2009</strong><br />

D<br />

epuis plus <strong>de</strong> 40 ans, PROCTER & GAMBLE est engagé<br />

dans le développement durable et l’amélioration<br />

<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s générations actuelles. Parmi<br />

nombre d’autres actions, le laboratoire soutient près <strong>de</strong><br />

250 millions d’enfants dans le mon<strong>de</strong> par le programme :<br />

« Live, <strong>Le</strong>arn et Thrive ® », dont le but est <strong>de</strong> favoriser pour un<br />

maximum d’enfants l’accès à l’eau potable, partout dans le<br />

mon<strong>de</strong>. L’initiative d’aujourd’hui est <strong>de</strong> soutenir l’association :<br />

« <strong>Le</strong> Rire Mé<strong>de</strong>cin ». <strong>Le</strong>s membres <strong>de</strong> cette association se ren<strong>de</strong>nt<br />

dans les hôpitaux pour présenter, en général à 2 personnes,<br />

<strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong> clowns aux enfants mala<strong>de</strong>s hospitalisés. Ce<br />

sont tous <strong>de</strong>s professionnels du spectacle, bénéficiant d’une<br />

formation spécifique pour intervenir dans ce milieu particulier.<br />

Ils travaillent en étroite collaboration avec le corps médical, et<br />

organisent en fonction <strong>de</strong> la situation une prestation spécifique<br />

et adaptée.<br />

La présente opération consiste à proposer, à partir <strong>de</strong> janvier<br />

<strong>2009</strong>, aux mé<strong>de</strong>cins généralistes et spécialistes <strong>de</strong> participer<br />

au jeu en ligne : « <strong>Le</strong> Challenge Pour <strong>Le</strong> Rire Mé<strong>de</strong>cin ». Entre<br />

janvier et avril, les mé<strong>de</strong>cins seront amenés à répondre <strong>de</strong><br />

façon très ludique à <strong>de</strong>s questions concernant le calcium et<br />

la vitamine D, sur Internet, la participation du praticien ne<br />

prenant que cinq minutes par mois. Chaque participation se<br />

transforme en don. L’objectif est donc <strong>de</strong> gagner le maximum<br />

<strong>de</strong> dons, afin <strong>de</strong> soutenir l’association ; la totalité <strong>de</strong>s bonnes<br />

réponses sur les quatre étapes du jeu vaudra une visite d’un<br />

clown à un enfant.<br />

«….. Impliquer les mé<strong>de</strong>cins dans ce projet est apparu essentiel<br />

à plusieurs titres : la dimension humaine <strong>de</strong> leur profession<br />

les pousse à vouloir participer à ce type d’opération, sans<br />

qu’ils aient toujours le temps <strong>de</strong> le faire. Par ailleurs, il est bon<br />

<strong>de</strong> faire savoir aux enfants, à leurs parents et au personnel<br />

soignant que les mé<strong>de</strong>cins sont solidaires d’une autre manière<br />

<strong>de</strong> leur parcours souvent difficile….. ». L’association « <strong>Le</strong> Rire<br />

Mé<strong>de</strong>cin » a été créée en 1991 ; elle réunit actuellement plus<br />

<strong>de</strong> 75 comédiens, intervenant au moins 2 fois par semaine<br />

dans 35 services pédiatriques <strong>de</strong> 13 hôpitaux. 55 000 visites<br />

personnalisées sont ainsi réalisées chaque année. Au fil du<br />

temps, il s’est avéré que ces visites constituaient une véritable<br />

thérapeutique au sens propre, véritable bouffée d’oxygène<br />

pour les enfants, qui retrouvent ainsi leurs capacités d’humour,<br />

<strong>de</strong> rêve et d’émerveillement.<br />

<strong>Le</strong> Dr Brigitte LETOMBE (Lille), Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la <strong>Fédération</strong><br />

Nationale <strong>de</strong>s Collèges <strong>de</strong> Gynécologie Médicale, et le<br />

Pr Patrice FARDELLONE, chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong> rhumatologie du<br />

CHU d’Amiens, ont pu passer quelques heures en compagnie<br />

<strong>de</strong>s clowns <strong>de</strong> l’association et se sont déclarés à la fois surpris,<br />

intéressés, puis convaincus : cette opération constitue un moyen<br />

simple et agréable d’ai<strong>de</strong>r cette association.<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

59<br />

Comment participer :<br />

- via le site Internet : www.challengepourlerireme<strong>de</strong>cin.com<br />

i<strong>de</strong>ntifiant : cacit<br />

- via le JIM : www.jim.fr, pour les mé<strong>de</strong>cins inscrits sur JIM<br />

Online<br />

efficaciTé De orencia®<br />

(abaTacepT) Dans la prise<br />

en charge Des arThriTes<br />

inflammaToires inDifférenciées<br />

Communiqué <strong>de</strong>s Laboratoires<br />

Bristol-Myers Squibb, 6 janvier <strong>2009</strong><br />

U<br />

ne étu<strong>de</strong> réalisée sur 12 et 24 mois montre que,<br />

comparativement au placebo, chez les patients porteurs<br />

d’une arthrite inflammatoire indifférenciée, l’abatacept<br />

(ORENCIA®) est en mesure <strong>de</strong> retar<strong>de</strong>r la progression vers<br />

une polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong>. Par ailleurs, l’efficacité persiste<br />

pendant au moins 6 mois après l’arrêt du traitement. <strong>Le</strong>s<br />

résultats <strong>de</strong> ce travail ont été publiés lors du congrès <strong>de</strong> la SFR<br />

à Paris, du 14 au 17 décembre 2008.<br />

<strong>Le</strong>s patients candidats à cette étu<strong>de</strong> présentaient une arthrite<br />

indifférenciée, avec une synovite clinique symptomatique <strong>de</strong><br />

2 articulations au moins et <strong>de</strong>s marqueurs anti-CCP2 positifs.<br />

Ces patients étaient randomisés pour recevoir soit abatacept,<br />

soit placebo pendant une durée <strong>de</strong> 6 mois, date à laquelle le<br />

traitement était stoppé. Ultérieurement, les mala<strong>de</strong>s pouvaient<br />

recevoir <strong>de</strong>s AINS ou <strong>de</strong>s corticoï<strong>de</strong>s à faible dose, mais aucun<br />

traitement <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> type DMARD. <strong>Le</strong> critère principal à<br />

12 mois était le développement d’une PR définie selon les critères<br />

ACR. Au bout <strong>de</strong> 24 mois étaient évalués les critères secondaires<br />

(imagerie par exemple). En cas <strong>de</strong> survenue d’une PR, le patient<br />

sortait <strong>de</strong> l’essai pour recevoir un traitement adéquat.<br />

Chez les 50 patients analysés, à un an 12 patients sur 26, soit<br />

46 %, traités par l’abatacept ont développé une PR, contre le<br />

16 patients sur 24 (67 %) dans le groupe placebo, soit une<br />

différence <strong>de</strong> 20,5 %. Abatacept pourrait donc retar<strong>de</strong>r la<br />

progression vers une PR définie chez certains patients atteints<br />

d’une arthrite inflammatoire indifférenciée.<br />

éTuDe « mesurer » : inTérêT<br />

De la mesure De la Taille<br />

chez les femmes ménopausées<br />

Une initiative <strong>de</strong>s Laboratoires MSD-Chibret<br />

Conférence <strong>de</strong> presse du 15 janvier <strong>2009</strong><br />

L<br />

a mesure <strong>de</strong> la taille semble être l’un <strong>de</strong>s<br />

meilleurs marqueurs d’évolution structurale du<br />

rachis. Elle peut cependant être le témoin d’un certain<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


60<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

nombre d’affections : pincement discaux, fractures vertébrales,<br />

détérioration <strong>de</strong>s scolioses, déformations <strong>de</strong>s cyphoses. C’est<br />

dire qu’il s’agit d’un paramètre non spécifique, mais qui peut<br />

cependant être très utile s’il est pratiqué avec discernement.<br />

La perte <strong>de</strong> taille chez les femmes ménopausées est pratiquement<br />

inéluctable ; toutefois, les mesurer ne semble pas faire partie<br />

<strong>de</strong>s plans d’examen habituellement utilisés. Pourtant, cette<br />

mesure systématique <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> chiffrer la perte <strong>de</strong><br />

taille, <strong>de</strong> vérifier comment les patientes elles-mêmes évaluent<br />

les modifications <strong>de</strong> leur stature, et l’idéal serait <strong>de</strong> définir<br />

le seuil <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> taille à partir duquel on peut évoquer la<br />

présence <strong>de</strong> fractures vertébrales.<br />

L’enquête épidémiologique « MESURER », mise en place pour<br />

tenter <strong>de</strong> préciser ces divers points, a intéressé 1 783 mé<strong>de</strong>cins<br />

généralistes, et 224 rhumatologues. Tous ont inclus les 5<br />

premières patientes âgées <strong>de</strong> 60 ans et plus, quels que soient les<br />

motifs <strong>de</strong> consultation. 3 paramètres ont été pris en compte :<br />

- la taille à 20 ans, qu’elle soit connue ou estimée par la<br />

patiente ;<br />

- la taille le jour <strong>de</strong> la consultation, estimée par la patiente ;<br />

- la taille mesurée le jour <strong>de</strong> la consultation par le mé<strong>de</strong>cin,<br />

3 fois <strong>de</strong> suite, avec prise en compte <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s<br />

3 mesures.<br />

9 <strong>69</strong>4 patientes, d’âge moyen <strong>de</strong> 71.7 ans, ont été ainsi<br />

enrôlées dans cette enquête. Il existe une gran<strong>de</strong> variabilité<br />

entre la taille estimée et la taille réelle : selon les patientes,<br />

la taille maximale moyenne (à 20 ans) était <strong>de</strong> 162 cm ; le<br />

jour <strong>de</strong> la consultation, elles pensaient mesurer en moyenne<br />

159.9 cm. La taille mesurée était en fait <strong>de</strong> 157.4 cm. La perte<br />

<strong>de</strong> taille moyenne était <strong>de</strong> 4.6 centimètres.<br />

Pour 61 % <strong>de</strong> ces patientes, les praticiens pouvaient disposer<br />

d’éléments radiographiques, permettant <strong>de</strong> dépister la présence<br />

<strong>de</strong> fractures vertébrales et d’en analyser les déterminants.<br />

Ceux-ci sont l’âge, la présence <strong>de</strong> douleurs rachidiennes lors<br />

<strong>de</strong> la consultation, les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> fractures périphériques<br />

(surtout le poignet), les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> prise prolongée <strong>de</strong><br />

corticoï<strong>de</strong>s et une perte <strong>de</strong> taille supérieure à 5 cm.<br />

Que peut-on conclure ?<br />

<strong>Le</strong>s patientes considèrent comme normale une réduction <strong>de</strong><br />

taille par rapport à leur taille maximale à 20 ans. Même si les<br />

mala<strong>de</strong>s se sous-estiment, la mesure montre que cette sousestimation<br />

est en général insuffisante pour refléter la réalité.<br />

C’est dire la nécessité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à un contrôle rigoureux<br />

<strong>de</strong> la taille, puisque l’autoévaluation par les patientes n’est<br />

pas fiable. Mesurer les patientes doit faire partie <strong>de</strong> l’examen<br />

systématique <strong>de</strong>s femmes ménopausées. Ce simple geste<br />

permet en général <strong>de</strong> dépister les fractures vertébrales,<br />

symptomatiques ou non, qui constitueront autant <strong>de</strong> facteurs<br />

<strong>de</strong> risque <strong>de</strong> survenue d’autres fractures, au niveau du col<br />

fémoral ou du radius. Mesurer tôt, dépister tôt, traiter tôt :<br />

l’étu<strong>de</strong> « MESURER » permet <strong>de</strong> dire qu’à partir d’une différence<br />

<strong>de</strong> taille <strong>de</strong> 5 cm, il est pertinent <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s radiographies<br />

et <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la recherche <strong>de</strong> fractures vertébrales, qui<br />

<strong>de</strong>viennent alors hautement probables.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

genéVrier s’engage Dans<br />

l’éDucaTion ThérapeuTique<br />

Du paTienT arThrosique<br />

Communiqué <strong>de</strong> presse, décembre 2008<br />

T<br />

rès impliqué dans le traitement <strong>de</strong> l’arthrose<br />

(Chondrosulf 400®, Sinovial®, Flector Tissugel®) les<br />

Laboratoires GENEVRIER ont présenté au congrès <strong>de</strong><br />

la SFR, en décembre 2008, leur nouvel engagement dans le<br />

domaine <strong>de</strong> la rhumatologie : l’éducation thérapeutique du<br />

patient (ETP). Éduquer le patient, c’est l’autoriser à mieux<br />

connaître sa maladie, être plus autonome, et <strong>de</strong>venir l’acteur<br />

principal <strong>de</strong> sa prise en charge. Elle se base sur les synergies <strong>de</strong><br />

compétence multidisciplinaire, assurées par <strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> santé spécifiquement formés, au sein <strong>de</strong> réseau <strong>de</strong>s<br />

structures <strong>de</strong> soins dédiés. L’éducation fait partie <strong>de</strong>s mesures<br />

susceptibles <strong>de</strong> compléter efficacement les recommandations<br />

officielles élaborées par les rhumatologues (EULAR,OARSI).<br />

C’est un travail en profon<strong>de</strong>ur : il faut organiser le système <strong>de</strong><br />

santé, sensibiliser et former les professionnels, impliquer les<br />

mala<strong>de</strong>s et les associations <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s, ce qui suppose <strong>de</strong>s<br />

moyens financiers conséquents.<br />

<strong>Le</strong>s laboratoires GENEVRIER sont particulièrement concernés<br />

par le traitement <strong>de</strong> l’arthrose. Or, dans ce domaine,<br />

tout reste à faire en terme <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> structures <strong>de</strong><br />

soins dédiés. Il est <strong>de</strong>puis longtemps dans la politique du<br />

laboratoire <strong>de</strong> fournir aux mala<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s brochures explicatives<br />

sur la pathologie arthrosique. C’est dans le droit-fil <strong>de</strong> cette<br />

action que GENEVRIER a entrepris <strong>de</strong> promouvoir l’ETP en<br />

rhumatologie, et plus particulièrement dans la pathologie<br />

arthrosique. Un premier exemple a été fourni : il s’agit du<br />

programme SINOPSIS® (Support d’INfOrmation Patient pour<br />

leur Suivi lors d’un traitement par Injection <strong>de</strong> Sinovial®),<br />

ensemble d’outils pédagogiques à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s patients, qui<br />

permet <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong>s informations simples, didactiques, en<br />

complément du discours médical chez les mala<strong>de</strong>s candidats<br />

à la visco-supplémentation, et conduit le patient à s’investir<br />

dans sa prise en charge, son autonomie et son observance <strong>de</strong>s<br />

traitements.<br />

« la polyarThriTe rhumaToïDe De<br />

pierre-augusTe renoir »<br />

Un film présenté par L’Association <strong>Française</strong> <strong>de</strong>s<br />

Polyarthritiques (AFP) et les Laboratoires Bristol-<br />

Myers Squibb (BMS) -15 décembre 2008<br />

D<br />

ans le but <strong>de</strong> mieux faire comprendre comment<br />

la polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> peut affecter la vie <strong>de</strong>s<br />

patients qui en sont atteints, l’AFP et BMS ont eu<br />

l’idée <strong>de</strong> réaliser un film documentaire consacré au peintre<br />

Pierre-Auguste Renoir, atteint à 56 ans par l’affection *. À cette<br />

époque n’existaient que peu <strong>de</strong> traitements, d’une efficacité


discutable, et bien vite le peintre vit peu à peu se déformer ses<br />

doigts, perdit la force <strong>de</strong> presser ses tubes <strong>de</strong> couleur, et dut<br />

recourir à divers artifices pour tenir ses pinceaux. Coutumier<br />

<strong>de</strong> l’expression : « On peint avec ses mains », et habité d’une<br />

ténacité hors du commun, il peignit jusqu’à la fin <strong>de</strong> sa vie,<br />

surmontant sa douleur et son handicap.<br />

Des documents inédits montrent combien l’impact <strong>de</strong> la<br />

maladie peut être sévère, et la volonté farouche <strong>de</strong> l’artiste<br />

pour sauvegar<strong>de</strong>r par <strong>de</strong>s exercices quotidiens les fonctions <strong>de</strong><br />

ses mains, tandis qu’il perdait progressivement la capacité à se<br />

tenir <strong>de</strong>bout. Ce documentaire sur Renoir est très heureusement<br />

complété par les exemples actuels <strong>de</strong> 2 femmes polyarthritiques<br />

ayant su « vivre » avec leur maladie plutôt que la subir : l’une<br />

est artiste peintre, l’autre est cavalière professionnelle, et les<br />

propos qu’elles tiennent sur la qualité <strong>de</strong> leur vie, et la manière<br />

dont elles gèrent leur statut <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s chroniques ont une<br />

forte valeur d’exemple.<br />

Ce film illustre parfaitement le point <strong>de</strong> vue du laboratoire<br />

BMS sur la nécessité <strong>de</strong> prendre en charge les mala<strong>de</strong>s<br />

polyarthritiques dans leur globalité : si le développement <strong>de</strong><br />

molécules performantes reste l’un <strong>de</strong>s objectifs principaux,<br />

le combat contre la maladie au quotidien doit être une<br />

réalité : BMS travaille en collaboration étroite avec les patients,<br />

les associations et les professionnels <strong>de</strong> santé, et multiplie les<br />

initiatives pour accompagner et ai<strong>de</strong>r les mala<strong>de</strong>s.<br />

En guise <strong>de</strong> conclusion, laissons la parole à Mme Patricia<br />

PREISS, secrétaire générale <strong>de</strong> l’AFP : «... <strong>Le</strong>s conséquences<br />

<strong>de</strong> la maladie sur la vie quotidienne sont encore très sousévaluées,<br />

et dans ce film on voit bien comment Pierre-Auguste<br />

Renoir développe toute une série <strong>de</strong> compensations qui vont<br />

l’ai<strong>de</strong>r à peindre. C’est une leçon <strong>de</strong> vie. En même temps, c’est<br />

un message d’espoir. La maladie atteint le corps et non l’âme :<br />

les <strong>de</strong>rnières toiles <strong>de</strong> Renoir explosent <strong>de</strong> couleur… Il faut voir<br />

ce film en famille, parce que chacun peut en tirer une leçon<br />

<strong>de</strong> vie, les mala<strong>de</strong>s, leurs proches, et aussi, nous l’espérons,<br />

beaucoup d’enfants ! »<br />

* Ce film peut être visionné sur les sites :<br />

www.bmsfrance.fr et www.polyarthrite.org<br />

le TraiTemenT par ibanDronaTe<br />

(bonViVa®) - 1 seul comprimé<br />

1 seule fois par mois à 2 ans :<br />

le poinT<br />

Communiqué <strong>de</strong> presse <strong>de</strong>s Laboratoires<br />

ROCHE-GSK - 17 décembre 2008<br />

n estime à 214 000 le nombre <strong>de</strong> patientes souf-<br />

O frant d’ostéoporose post-ménopausique traitées<br />

en 2 ans par ibandronate. L’AMM <strong>de</strong> la forme 150<br />

mg à prise unique mensuelle a été obtenue en septembre<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

61<br />

2005, puis, en octobre 2007, les laboratoires ont mis sur le<br />

marché une solution injectable dosée à 3 mg, à pratiquer<br />

en IV une fois tous les 3 mois. Ces <strong>de</strong>ux formes constituent<br />

une gamme <strong>de</strong> traitement dont le nombre <strong>de</strong> prises réduit<br />

(12 comprimés à 150 mg par an, ou 4 injections IV trimestrielles<br />

avec une dose <strong>de</strong> 3 mg) facilite l’observance, élément essentiel<br />

<strong>de</strong> succès <strong>de</strong>s traitements anti-ostéoporotiques.<br />

Rappelons que la forme comprimé à 150 mg a obtenu son<br />

AMM à la suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> MOBILE, comparant l’efficacité<br />

et la tolérance <strong>de</strong> doses orales mensuelles d’ibandronate<br />

(100 mg en une fois ; 100 mg en 2 fois, soit 50 mg<br />

2 jours consécutifs ; 150 mg en une seule prise) à la<br />

prise orale quotidienne (2.5 mg) approuvée par la FDA<br />

et l’EMEA. La tolérance générale <strong>de</strong> BONVIVA à 150 mg<br />

est similaire à celle <strong>de</strong> la forme à 2.5 mg, elle-même<br />

proche <strong>de</strong> celle du placebo. La forme trimestrielle dosée à<br />

3 mg a été étudiée pendant 2 ans (étu<strong>de</strong> DIVA), en comparant<br />

l’efficacité et la tolérance <strong>de</strong> 3 schémas thérapeutiques :<br />

forme orale quotidienne 2.5 mg, forme injectable à 2 mg IV<br />

tous les 2 mois, et 3 mg IV tous les 3 mois. La tolérance <strong>de</strong><br />

la forme retenue (3 mg) est acceptable : quelques douleurs<br />

osseuses, musculaires ou articulaires, syndrome pseudo<br />

grippaux.<br />

les bas De compression :<br />

pour les hommes aussi<br />

Communiqué <strong>de</strong>s Laboratoires tHUASnE,<br />

19 janvier <strong>2009</strong><br />

L<br />

es femmes ne sont pas les seules à être touchées<br />

par les jambes lour<strong>de</strong>s et les varices : plus<br />

d’1/3 <strong>de</strong>s hommes se plaindraient en France <strong>de</strong><br />

troubles <strong>de</strong> la circulation veineuse, plus particulièrement<br />

entre 20 et 60 ans, et plus <strong>de</strong> la moitié après cet âge.<br />

En fait, l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s troubles chez l’homme serait très<br />

voisine <strong>de</strong> celle observée chez la femme, avec un décalage<br />

d’1 ou 2 décennies en raison d’un début différé <strong>de</strong> la<br />

maladie veineuse. Par ailleurs, les hommes présentent<br />

<strong>de</strong>s douleurs plus fréquentes, une plus forte proportion <strong>de</strong><br />

varices et d’œdèmes. <strong>Le</strong> meilleur traitement <strong>de</strong> ces troubles<br />

veineux reste, selon les recommandations <strong>de</strong> l’ANAES, la<br />

compression veineuse.<br />

Conscients <strong>de</strong> ce besoin, les Laboratoires Thuasne ont mis<br />

au point la chaussette VENOFLEX CITY®, très discrète car<br />

semblable à une chaussette <strong>de</strong> ville ordinaire. Elle bénéficie<br />

cependant <strong>de</strong> propriétés thérapeutiques démontrées :<br />

efficacité, en raison d’une confection respectant l’anatomie<br />

et assurant une pression dégressive <strong>de</strong> la cheville au genou<br />

qui favorise le retour veineux ; confort, défini par une forme<br />

adaptée, <strong>de</strong>s coutures extrafines, une texture douce et un<br />

traitement antibactérien, usage et entretien faciles.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


62<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

La gamme se décline en 2 niveaux <strong>de</strong> contention, en 2<br />

matières (coton et fil d’Écosse), en 4 tailles et 2 longueurs,<br />

et en 5 coloris. Par ailleurs, il existe désormais <strong>de</strong>s bascuisses<br />

en fil d’Écosse, en niveau 1 et 2 <strong>de</strong> contention et en<br />

divers coloris.<br />

Tarifs <strong>de</strong> remboursement :<br />

chaussettes 22,40 €, bas-cuisses 29,78 €.<br />

mieux bouger®,<br />

<strong>Le</strong> programme <strong>de</strong> cure pour les affections<br />

rhumatismales, mis au point par <strong>Le</strong>s thermes<br />

nationaux d’Aix-les-Bains, et présenté aux<br />

thermalies au Carrousel du Louvre du 22 au<br />

25 janvier<br />

e programme <strong>de</strong>s cures Mieux Bouger® a été<br />

mis au point pour l’année <strong>2009</strong> avec la Société<br />

L Médicale d’Aix-les-Bains, en se basant sur les<br />

<strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s et recommandations <strong>de</strong> la communauté<br />

médicale. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s soins thermaux proprement dits,<br />

qui permettent <strong>de</strong> soulager la douleur, le programme<br />

comprend la fréquentation d’ateliers <strong>de</strong>stinés à apprendre<br />

aux patients un meilleur usage <strong>de</strong> leurs articulations. <strong>Le</strong>s<br />

cures Mieux Bouger® apportent tous les éléments nécessaires<br />

aux curistes pour retrouver leur mobilité pendant et après<br />

la cure. Deux formules : cure courte <strong>de</strong> 6 jours, et cure<br />

médicalisée traditionnelle <strong>de</strong> 18 jours.<br />

<strong>Le</strong>s cinq finalités <strong>de</strong> la cure Mieux Bouger® sont les<br />

suivantes :<br />

- Soulager les douleurs :<br />

4 soins quotidiens personnalisés sont choisis par le mé<strong>de</strong>cin<br />

thermal en fonction du mala<strong>de</strong>. Ils se sont réalisés dans<br />

les meilleures conditions : personnel <strong>de</strong> soins entraîné et<br />

compétent, matériel performant ;<br />

- Entraîner les articulations :<br />

Un programme <strong>de</strong> rééducation personnalisée sous contrôle<br />

médical est établi par le personnel soignant, en fonction<br />

<strong>de</strong>s activités qu’il est possible <strong>de</strong> pratiquer et <strong>de</strong> celles qu’il<br />

convient d’éviter. Ces programmes sont réalisés en salles<br />

spécialisées par les kinésithérapeutes. Sont proposées<br />

également <strong>de</strong>s séances d’aquagym ou <strong>de</strong> gymnastique<br />

plus spécifiques ; le but est d’obtenir une diminution <strong>de</strong>s<br />

douleurs <strong>de</strong>s articulations par une pratique raisonnée <strong>de</strong><br />

l’activité physique ;<br />

- Favoriser la prévention <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> santé :<br />

Des ateliers d’éducation sont proposés apprennent aux<br />

patients les bons gestes pour leurs articulations, ainsi que<br />

la manière <strong>de</strong> les préserver, <strong>de</strong> se relaxer, <strong>de</strong> s’alimenter,<br />

aussi bien pour limiter les risques cardio-vasculaires que<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

diminuer la charge pondérale sur les articulations <strong>de</strong>s<br />

membres inférieurs ;<br />

- Se détendre :<br />

<strong>Le</strong> programme est élaboré pour assurer une détente<br />

optimale : tout est organisé pour que les différents soins<br />

thermaux et les activités parallèles se fassent dans un<br />

espace commun : les soins thermaux se déroulent dans<br />

une unité <strong>de</strong> soins reliée par ascenseur à l’Espace Détente.<br />

<strong>Le</strong>s soins thermaux ont lieu le matin, les ateliers <strong>de</strong> santé et<br />

<strong>de</strong> gymnastique adaptée ont lieu l’après-midi ;<br />

- Apprendre les bons gestes à appliquer toute l’année.<br />

Mieux Bouger®, l’intitulé du programme parle <strong>de</strong> luimême<br />

: l’équipe thérapeutique est en permanence<br />

présente pour fournir <strong>de</strong>s conseils avisés et apprendre la<br />

bonne réalisation <strong>de</strong>s gestes. En fin <strong>de</strong> cure, une brochure<br />

remise aux patients permet <strong>de</strong> mettre en pratique tout au<br />

long <strong>de</strong> l’année les comportements appris.<br />

DiagnosTic eT prise en charge<br />

De l’osTéoporose : ce qu’il fauT<br />

reTenir en praTique<br />

Un symposium <strong>de</strong>s Laboratoires ROCHE et GSK<br />

Congrès SFR, 17 décembre 2008<br />

es exposés <strong>de</strong>s différents intervenants <strong>de</strong> ce<br />

symposium constituent une excellente synthèse<br />

L<br />

<strong>de</strong> ce qu’il faut savoir en matière <strong>de</strong> traitement<br />

<strong>de</strong> l’ostéoporose.<br />

<strong>Le</strong> Pr Érick LEGRAND (Angers), coordinateur <strong>de</strong> cette<br />

réunion, a rappelé que le traitement <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

est indispensable pour plusieurs raisons. <strong>Le</strong> pronostic<br />

<strong>de</strong> l’ostéoporose est grevé par la survenue <strong>de</strong> fractures,<br />

extrêmement fréquentes, survenant tous sites confondus<br />

chez 39 % <strong>de</strong>s femmes et 13 % <strong>de</strong>s hommes atteints par<br />

l’affection.<br />

Par ailleurs, le pronostic <strong>de</strong> ces fractures ostéoporotiques<br />

est mauvais : après une fracture <strong>de</strong> l’ESF, 20 % <strong>de</strong>s patients<br />

décè<strong>de</strong>nt dans l’année, contre 7 % <strong>de</strong>s témoins ; par ailleurs<br />

50 % <strong>de</strong>s survivants ne retrouvent pas leur autonomie.<br />

A partir <strong>de</strong> 75 ans le taux <strong>de</strong> récidive après une fracture<br />

est dans un délai <strong>de</strong> 5 ans <strong>de</strong> 36. 4 % chez les hommes et<br />

92. 4 % chez les femmes. Une récidive sur 5 survient dans<br />

l’année qui suit la première fracture. <strong>Le</strong> coût <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

est énorme, en raison du nombre considérable <strong>de</strong> jours<br />

d’hospitalisation induits par la maladie. Il existe pourtant<br />

<strong>de</strong> nombreux traitements variés et efficaces comme en<br />

témoigne un certain nombre d’étu<strong>de</strong>s randomisées, bien<br />

réalisées, sur <strong>de</strong> grands effectifs, et qui attestent souvent<br />

d’un taux <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> 40 à 65 %.


<strong>Le</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> la maladie doivent être connus.<br />

<strong>Le</strong> rappel <strong>de</strong> ceux-ci a été fait par le Dr Béatrice BOUVARD<br />

(Angers). La fracture en elle-même est à la fois une<br />

complication <strong>de</strong> l’ostéoporose et un facteur <strong>de</strong> risque <strong>de</strong><br />

fracture ultérieure. L’existence d’une fracture vertébrale<br />

multiplie par 7 le risque <strong>de</strong> survenue <strong>de</strong> nouvelle fracture<br />

vertébrale, et par 3 le risque <strong>de</strong> survenue d’une fracture <strong>de</strong><br />

l’ESF. <strong>Le</strong> 2ème facteur <strong>de</strong> risque est l’antécé<strong>de</strong>nt familial<br />

<strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> l’ESF, qui peut être dépisté par une simple<br />

question : « votre père ou votre mère a-t-il ou a-t-elle été<br />

victime d’une fracture du col du fémur ? ». Des facteurs<br />

génétiques défavorables interviennent pour 70 % dans<br />

une insuffisance du capital osseux vers l’âge <strong>de</strong> 25 ans, un<br />

apport calcique trop faible, une anorexie, un tabagisme<br />

ou une sé<strong>de</strong>ntarité constituant les 30 % restant <strong>de</strong>s<br />

déterminants. Bien entendu, l’âge est un facteur <strong>de</strong> risque<br />

essentiel, notamment pour les fractures <strong>de</strong> l’ESF et <strong>de</strong>s<br />

vertèbres. La maigreur (IMC < 19) constitue également<br />

un élément primordial à prendre en compte : la masse<br />

osseuse est corrélée à l’IMC, les femmes les plus minces<br />

ont <strong>de</strong>s os fins et moins résistants, et, après la ménopause,<br />

le taux d’œstradiol résiduel <strong>de</strong> ces femmes est plus bas.<br />

La corticothérapie induit l’ostéoporose chez 30 à 50 % <strong>de</strong>s<br />

patients qui la subissent au long cours ; les corticostéroï<strong>de</strong>s<br />

représentent en effet un élément toxique majeur pour le<br />

tissu osseux. La traduction macroscopique <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

cortisonique se traduit par une raréfaction <strong>de</strong>s travées<br />

osseuses, qui se perforent, se désorganisent et fragilisent<br />

totalement l’architecture. D’autres thérapeutiques sont<br />

également nocives pour le tissu osseux : les anti aromatases,<br />

les agonistes <strong>de</strong> la LH-RH. <strong>Le</strong> tabagisme enfin augmente <strong>de</strong><br />

40 % le risque <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> l’ESF, <strong>de</strong> 15 à 30 % le risque<br />

<strong>de</strong> fracture vertébrale, soit une augmentation <strong>de</strong> 25 % du<br />

risque général. Il faut prendre en compte les facteurs <strong>de</strong><br />

risque, en les recherchant (<strong>de</strong>nsitométrie, radiographies),<br />

en évaluant leur inci<strong>de</strong>nce sur la survenue <strong>de</strong> fracture,<br />

en tenant compte <strong>de</strong> leur cumul éventuel qui grève le<br />

pronostic, et en organisant le traitement en fonction <strong>de</strong> leur<br />

présence : associer à la thérapeutique proprement dite un<br />

sevrage cortisonique, un arrêt du tabac, ou l’amélioration<br />

<strong>de</strong> la nutrition.<br />

Quels sont les examens biologiques complémentaires à<br />

pratiquer ?<br />

D’après le Dr Pascal GUGGENBUHL (Rennes), le<br />

premier sta<strong>de</strong> est le dépistage d’une cause maligne<br />

<strong>de</strong> déminéralisation (myélome, métastases). <strong>Le</strong> bilan<br />

minimum comprend NFS, CRP, électrophorèse protéique,<br />

transaminases, gamma-GT, phosphatases alcalines et<br />

clairance <strong>de</strong> la créatinine. <strong>Le</strong> dosage du calcium et du<br />

phosphore, éventuellement le dosage <strong>de</strong> la vitamine D<br />

et <strong>de</strong> la parathormone peuvent s’avérer indispensables.<br />

Dans un 3ème temps, et selon le contexte clinique, un<br />

dosage <strong>de</strong> la TSH, d’une cortisolémie <strong>de</strong>s 24 heures,<br />

une calciurie <strong>de</strong>s 24 heures, un dosage <strong>de</strong> la ferritine<br />

plasmatique permettront d’affiner le diagnostic.<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

63<br />

Des profils caractéristiques peuvent rapi<strong>de</strong>ment être<br />

i<strong>de</strong>ntifiés : hyperparathyroïdie primitive si la calcémie<br />

est augmentée et la phosphatémie diminuée, carence en<br />

vitamine D et profil ostéomalacique si la calcémie et la<br />

phosphatémie sont très basses.<br />

<strong>Le</strong>s patients prennent-ils le traitement que vous leur<br />

prescrivez ?<br />

Selon le Pr Françoise DEBIAIS (Poitiers), l’arsenal thérapeutique<br />

contre l’ostéoporose est particulièrement riche,<br />

et les différents traitements qui le composent sont tous<br />

efficaces, comme en témoignent les dizaines d’étu<strong>de</strong>s<br />

cliniques rigoureuses nécessaires à leur mise sur le marché.<br />

Toutefois, ce type <strong>de</strong> traitement ne peut être efficace que<br />

s’il est suivi régulièrement et sur une durée prolongée.<br />

La qualité du suivi est définie par 3 termes différents :<br />

l’observance thérapeutique est le respect par le mala<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la prescription médicamenteuse ; elle peut se traduire<br />

en pourcentage : c’est le quotient <strong>de</strong>s doses effectivement<br />

prises sur les doses théoriquement prescrites. L’adhésion<br />

est l’ensemble <strong>de</strong>s conditions qui permettent l’observance,<br />

reposant sur la participation du patient. La persistance est la<br />

durée pendant laquelle le patient continue son traitement.<br />

Si, dans les étu<strong>de</strong>s cliniques le niveau d’observance<br />

est élevé, dans la vie quotidienne il n’en est rien :<br />

l’observance dans la maladie ostéoporotique ne dépasse<br />

pas 38 %. À un an, 77 % <strong>de</strong>s patients sous traitement anti<br />

ostéoporotique cessent <strong>de</strong> le prendre. L’observance est<br />

meilleure si l’on passe d’une administration quotidienne<br />

à une administration hebdomadaire (38 % vs 52 %).<br />

<strong>Le</strong>s différentes étu<strong>de</strong>s d’observance effectuées dans divers<br />

pays donnent <strong>de</strong>s résultats similaires. <strong>Le</strong> défaut d’observance<br />

n’est pas sans conséquence sur les résultats du traitement :<br />

la DMO vertébrale par exemple est significativement<br />

moins améliorée chez les non-observants, et chez ces<br />

<strong>de</strong>rniers le risque fracturaire augmente. <strong>Le</strong>s causes <strong>de</strong><br />

non-observance sont multiples : durée du traitement, coût<br />

du traitement, mauvais remboursement, difficultés <strong>de</strong><br />

prise, associations médicamenteuses trop nombreuses, comorbidité,<br />

dépression, etc. L’Importance <strong>de</strong> l’observance<br />

sur le résultat thérapeutique doit donc inciter le mé<strong>de</strong>cin à<br />

une vigilance particulière.<br />

En conclusion, 5 solutions pour améliorer la prise en<br />

charge <strong>de</strong> l’ostéoporose ont été proposées par le Pr Erick<br />

LEGRAND.<br />

1. La décision doit être prise dans le calme, après 2<br />

consultations, en tenant compte <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque<br />

clinique, du résultat <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsitométrie et <strong>de</strong> la présence<br />

ou non <strong>de</strong> fractures. Celles-ci doivent être activement<br />

recherchées au moyen <strong>de</strong> radiographies adéquates,<br />

<strong>de</strong>vant toute douleur rachidienne même banale après<br />

55 ans, <strong>de</strong>vant une perte <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> 3 cm au moins<br />

par rapport à celle connue à 20 ans, ou <strong>de</strong>vant une<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


64<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

réduction <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> 2 cm entre <strong>de</strong>ux consultations. <strong>Le</strong>s<br />

recommandations <strong>de</strong> l’AFSSAPS publiées en janvier 2006<br />

indiquent les différentes conduites à tenir en fonction <strong>de</strong><br />

la présence <strong>de</strong> fracture ou <strong>de</strong> facteur <strong>de</strong> risque, selon les<br />

résultats <strong>de</strong> la DMO. Si cet examen ne peut être réalisé, il<br />

faut traiter à coup sûr les mala<strong>de</strong>s présentant une fracture<br />

<strong>de</strong> l’ESF et les patients présentant une fracture vertébrale<br />

indiscutable sur les clichés.<br />

2. Il faut bien i<strong>de</strong>ntifier les patients prioritaires : fracture<br />

<strong>de</strong> l’ESF, en raison <strong>de</strong> l’accroissement <strong>de</strong> la mortalité, et<br />

fracture vertébrale, en raison <strong>de</strong> l’importance du handicap<br />

qu’elle induit. Secondairement, les patients avec une<br />

fracture périphérique, en raison du risque <strong>de</strong> récidive, et<br />

les patients avec une DMO basse et <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque,<br />

afin <strong>de</strong> prévenir si possible la première fracture. Si le<br />

mé<strong>de</strong>cin est convaincu, le patient le sera et prendra son<br />

traitement.<br />

3. Il faut améliorer les connaissances du patient, expliquer<br />

la maladie avec <strong>de</strong>s mots simples, donner le résultat <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>nsitométrie en s’assurant que le mala<strong>de</strong> a compris ce<br />

que celui-ci signifie. Il faut également dire que le traitement<br />

sera long, mais s’il est correctement pris, il améliorera la<br />

solidité osseuse et réduira le risque <strong>de</strong> fracture. Informer sur<br />

la durée du traitement, la manière dont il doit être pris, les<br />

objectifs thérapeutiques et les effets indésirables éventuels<br />

est indispensable.<br />

4. Interroger les patients sur leur style <strong>de</strong> vie et leurs<br />

attentes permet d’adapter au mieux le traitement adéquat :<br />

s’il existe <strong>de</strong>s symptômes climatériques, préférer le<br />

THS ; en cas <strong>de</strong> cancer du sein, prescrire le raloxifene. A la<br />

patiente oublieuse, on peut proposer une forme injectable.<br />

À la patiente active, on conseillera un biphosphonate à<br />

administration mensuelle, : la persistance <strong>de</strong>s femmes sous<br />

ibandronate mensuel est, par exemple, meilleure à un an.<br />

5. Il est impératif <strong>de</strong> programmer <strong>de</strong>s consultations en<br />

fixant les ren<strong>de</strong>z-vous à l’avance : par exemple à 3 mois,<br />

vérification <strong>de</strong> la tolérance du traitement et information du<br />

patient, à 6 mois, vérification <strong>de</strong> l’observance, à 12 mois<br />

vérification <strong>de</strong> l’observance, <strong>de</strong> la tolérance et <strong>de</strong> l’efficacité<br />

(absence <strong>de</strong> fracture, mesure <strong>de</strong> la taille, etc.). Prévoir<br />

ultérieurement une consultation annuelle pour faire le<br />

point <strong>de</strong> l’ostéoporose. A chaque consultation l’observance<br />

doit être évaluée, ce qui peut être fait à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> questions<br />

simples : quel jour prenez-vous votre traitement ? À quelle<br />

heure ? <strong>Le</strong> prenez-vous avec votre café du matin ? Avez-vous<br />

cessé votre traitement en raison <strong>de</strong> troubles digestifs ? Vous<br />

arrive-t-il <strong>de</strong> l’oublier? Avez-vous confiance en ce traitement<br />

?… Si l’observance est moyenne ou mauvaise, c’est peutêtre<br />

que le mala<strong>de</strong> a mal compris l’enjeu, dans ce cas il<br />

suffira <strong>de</strong> recadrer l’indication et ou proposer une nouvelle<br />

forme posologique. S’il s’agit uniquement d’une tendance<br />

à l’oubli, il faut lui proposer <strong>de</strong>s outils : montre, calendrier,<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

carnet <strong>de</strong> suivi, et peut-être conseiller la voie injectable.<br />

S’il existe plusieurs raisons plus ou moins associées, telles<br />

que difficultés personnelles ou familiales, co-morbidité,<br />

troubles digestifs ou autres, conseiller également la voie<br />

injectable. Un traitement efficace sera toujours dépendant<br />

<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la relation et du dialogue mé<strong>de</strong>cin<br />

mala<strong>de</strong>.<br />

le bilan à un an De la cohorTe<br />

Desir<br />

ous avions évoqué, dans un précé<strong>de</strong>nt numéro<br />

N<br />

<strong>de</strong> cette revue, la naissance <strong>de</strong> la cohorte DESIR<br />

(DEvenir <strong>de</strong>s Spondylarthrites Indifférenciées<br />

Récentes). Celle-ci avait été créée dans le même esprit<br />

que la cohorte ESPOIR, qui concernait les polyarthrites<br />

non étiquetées. Un an après sa création, 300 patients ont<br />

été inclus sur un nombre prévu <strong>de</strong> 700, qui souffrent <strong>de</strong><br />

rachialgies inflammatoires survenues récemment, évoquant<br />

une spondylarthrite ankylosante. Chaque patient inclus dans<br />

la cohorte <strong>de</strong>vrait être suivi pendant 10 ans. Ce travail est<br />

co-géré par l’AP-HP, la Société <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie<br />

et l’INSERM, et bénéficie du soutien institutionnel <strong>de</strong>s<br />

laboratoires WYETH.<br />

Il s’agit d’un travail d’importance, puisque, en France,<br />

300 000 personnes sont concernées, et 1.5 million en<br />

Europe. La maladie prédomine chez l’homme (64 %), et<br />

intéresse <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s jeunes, entre 15 et 50 ans. Dans la<br />

majorité <strong>de</strong>s cas, les symptômes apparaissent entre 20 et<br />

40 ans. Si la maladie évolue, 25 à 30 % <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s peuvent<br />

être après quelques années sérieusement handicapés, tant<br />

dans leur vie personnelle que professionnelle. C’est donc<br />

une affection qui mérite un traitement précoce ; or un<br />

nombre considérable <strong>de</strong> patients n’est pas diagnostiqué<br />

au cours <strong>de</strong>s premières années d’évolution. <strong>Le</strong> retard <strong>de</strong><br />

diagnostic est en moyenne <strong>de</strong> 8 ans.<br />

<strong>Le</strong>s finalités <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> DESIR sont d’étudier l’histoire naturelle<br />

<strong>de</strong>s rachialgies inflammatoires récentes, d’i<strong>de</strong>ntifier les<br />

facteurs prédictifs <strong>de</strong> développement et <strong>de</strong> progression<br />

<strong>de</strong> la maladie, et <strong>de</strong> mieux mesurer leurs conséquences<br />

humaines et économiques.<br />

Qui peut être inclus dans cette étu<strong>de</strong> ? Un homme ou<br />

une femme entre 18 et 50 ans, présentant <strong>de</strong>s rachialgies<br />

inflammatoires récentes, avec une douleur localisée au<br />

rachis lombaire au rachis dorsal ou à la fesse, répondant<br />

aux critères <strong>de</strong> Calin et/ou <strong>de</strong> Berlin, dont la maladie a<br />

commencé il y a moins <strong>de</strong> 3 ans, avec une symptomatologie<br />

très évocatrice <strong>de</strong> spondylarthrite ankylosante.


Il est du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> chaque professionnel <strong>de</strong> santé concerné<br />

<strong>de</strong> repérer ce type <strong>de</strong> mala<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’adresser dans la<br />

mesure du possible à l’un <strong>de</strong>s 25 centres d’investigateurs<br />

régionaux.<br />

mieux connaîTre l’aclasTa® :<br />

nouVelles Données, nouVelle<br />

inDicaTion<br />

Une conférence <strong>de</strong> presse <strong>de</strong>s laboratoires<br />

nOVARtiS - Congrès SFR, 16 décembre 2008<br />

L<br />

e développement du traitement <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

par injection annuelle unique d’aci<strong>de</strong> zoledronique<br />

passe par une reconnaissance affinée<br />

<strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> ce produit, comme l’a expliqué le<br />

Dr FRANCILLON, Directeur Médical. Novartis, 3ème groupe<br />

pharmaceutique mondial, s’est complètement impliqué<br />

dans la lutte contre ce fléau, comme il le fait dans <strong>de</strong><br />

nombreux autres domaines. L’enjeu est d’importance :<br />

l’ostéoporose post-ménopausique (O. P. M.) représente un<br />

véritable phénomène <strong>de</strong> société, tant en raison <strong>de</strong> l’impact<br />

<strong>de</strong> la maladie grevée par l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> fractures, que par<br />

les coûts induits par sa prise en charge et son traitement.<br />

Il existe certes <strong>de</strong> nombreuses thérapeutiques, mais si<br />

l’observance <strong>de</strong> celles-ci est inférieure à 50 %, il ne peut<br />

être constaté <strong>de</strong> diminution du risque fracturaire. L’aci<strong>de</strong><br />

zoledronique est le premier bisphosphonate susceptible <strong>de</strong><br />

réduire tous les types <strong>de</strong> fractures ostéoporotiques : fracture<br />

<strong>de</strong> hanche, fracture vertébrale, fracture non vertébrale.<br />

De ce fait, le produit dispose d’un nombre croissant<br />

d’indications et <strong>de</strong> preuves reconnues : maladie <strong>de</strong> Paget<br />

(septembre 2006), O. P. M. (octobre 2007), prévention <strong>de</strong>s<br />

fractures cliniques après fracture <strong>de</strong> l’extrémité supérieure<br />

du fémur (E.S.F.) (septembre 2008), ostéoporose masculine<br />

(septembre 2008) et enfin ostéoporose cortisonique, prévue<br />

pour le début <strong>2009</strong>.<br />

<strong>Le</strong> Pr ROUX (Hôpital Cochin, Paris) a rappelé les spécificités<br />

<strong>de</strong>s fractures <strong>de</strong> l’ E. S. F. et présenté les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

HORIZON RFT (Recurrent Fracture Trial après fracture <strong>de</strong><br />

hanche). La loi du 9 août 2004 avait défini un objectif<br />

prioritaire pour la pério<strong>de</strong> 2004 - 2008 : réduire <strong>de</strong><br />

10 % l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s fractures <strong>de</strong> l’E. S. F. À l’évi<strong>de</strong>nce, cet<br />

objectif ne sera pas atteint ; on estime que le nombre <strong>de</strong><br />

fractures <strong>de</strong> l’E. S. F. <strong>de</strong>vrait doubler entre 2000 et 2050,<br />

avec une surmortalité d’environ 20 % dans l’année suivant<br />

ce type <strong>de</strong> fracture. Par ailleurs, une patiente sur <strong>de</strong>ux gar<strong>de</strong><br />

après fracture <strong>de</strong> l’E. S. F une perte d’indépendance liée<br />

à un handicap <strong>de</strong> la vie quotidienne ; un autre élément<br />

d’importance est la majoration (x 2.3) du risque <strong>de</strong> survenue<br />

d’une autre fracture. De même, la fracture <strong>de</strong> l’E. S. F. réduit<br />

<strong>de</strong> manière significative l’espérance <strong>de</strong> vie.<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

65<br />

L’étu<strong>de</strong> HORIZON RFT a impliqué en double aveugle<br />

2 127 hommes et femmes, recrutés par 148 centres dans<br />

23 pays. <strong>Le</strong>s patients recevaient <strong>de</strong> manière aléatoire<br />

l’aci<strong>de</strong> zoledronique ou le placebo, avec un traitement<br />

complémentaire systématique <strong>de</strong> calcium et vitamine D.<br />

<strong>Le</strong> critère principal <strong>de</strong> cette vaste étu<strong>de</strong> était d’évaluer la<br />

réduction <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> nouvelles fractures cliniques<br />

après chirurgie réparatrice d’une fracture <strong>de</strong> l’ E. S. F. <strong>Le</strong>s<br />

objectifs secondaires concernaient une réduction globale<br />

du risque <strong>de</strong> fracture ostéoporotique, quelle que soit la<br />

localisation, et l’appréciation <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la DMO<br />

du fémur sur la hanche non fracturée à 12 et 24 mois.<br />

<strong>Le</strong> traitement a été administré pendant 1,9 mois en<br />

moyenne ; la réduction du nombre <strong>de</strong> fractures cliniques<br />

a été <strong>de</strong> 35 %, <strong>de</strong>s fractures non vertébrales <strong>de</strong> 27 %, <strong>de</strong>s<br />

fractures vertébrales <strong>de</strong> 46 %, et <strong>de</strong>s fractures <strong>de</strong> l’E. S. F. <strong>de</strong><br />

30 %. Pour la première fois un traitement dans l’ostéoporose<br />

a montré une réduction significative du risque <strong>de</strong> mortalité<br />

après fracture <strong>de</strong> l’E. S. F. <strong>de</strong> 28 %.<br />

À la suite <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, le RCP a été modifié : le seuil <strong>de</strong><br />

la clairance à la créatinine est désormais diminué <strong>de</strong> 40 à<br />

35 ml/mn ; la perfusion est indiquée au minimum<br />

2 semaines après l’intervention sur la fracture <strong>de</strong> hanche ; une<br />

dose <strong>de</strong> charge en vitamine D <strong>de</strong> 50 000 à 120 000 UI est<br />

recommandée chez les patients fracturés. L’intitulé <strong>de</strong> l’AMM<br />

du produit est désormais : « traitement <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

post-ménopausique et <strong>de</strong> l’ostéoporose masculine chez<br />

les patients à risque élevé <strong>de</strong> fracture, notamment chez les<br />

patients ayant une fracture <strong>de</strong> hanche récente secondaire<br />

un traumatisme modéré » .<br />

<strong>Le</strong>s Drs CHOUC (Marseille) et CHARLES (Saint-Étienne) ont<br />

montré l’intérêt <strong>de</strong> ACLASTA® en perfusion annuelle dans la<br />

prise en charge <strong>de</strong> l’ostéoporose. Mme BRIDIER (infirmière<br />

libérale, Villejuif) en faisant part <strong>de</strong> son expérience dans<br />

la mise en place <strong>de</strong>s perfusions d’aci<strong>de</strong> zoledronique, a<br />

confirmé la facilité d’emploi et la tolérance satisfaisante du<br />

produit.<br />

roacTemra® (Tocilizumab)<br />

homologué en europe<br />

pour le TraiTemenT<br />

De la polyarThriTe rhumaToïDe<br />

Communiqué<br />

<strong>de</strong>s Laboratoires ROCHE CHUGAi<br />

E<br />

n date du 21 janvier, les laboratoires ROCHE<br />

CHUGAi ont annoncé l’autorisation <strong>de</strong> mise sur le<br />

marché accordée par la commission européenne<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


66<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

au tocilizumab (RoACTEMRA® en France). Ce produit est<br />

indiqué dans le traitement <strong>de</strong> la polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong><br />

modérée à sévère en association avec le méthotrexate, chez<br />

le mala<strong>de</strong> ayant présenté soit une réponse inadéquate,<br />

soit une intolérance à un ou plusieurs traitements<br />

<strong>de</strong> fond (DMARDs) ou un ou plusieurs anti-TNF alpha.<br />

Si le méthotrexate est mal toléré ou inadapté, le produit<br />

peut être prescrit en monothérapie. RoACTEMRA® est le<br />

premier anticorps monoclonal inhibant le récepteur <strong>de</strong><br />

l’interleukine 6 (IL-6).<br />

L’interleukine 6, comme l’interleukine 1 et le TNF alpha,<br />

font partie <strong>de</strong>s cytokines intervenant dans le processus<br />

inflammatoire qui détruit progressivement lors <strong>de</strong> la<br />

PR les structures articulaires et para-articulaires <strong>de</strong><br />

manière irréversible. Dans la lutte contre cette affection,<br />

RoACTEMRA® a fait la preuve <strong>de</strong> son efficacité, mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce par 5 étu<strong>de</strong>s multinationales <strong>de</strong> phase III. Dans<br />

chacune <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s contrôlées, l’efficacité clinique a<br />

été démontrée dès la <strong>de</strong>uxième semaine et s’accompagne<br />

d’une normalisation <strong>de</strong> certains examens biologiques,<br />

comme la CRP.<br />

En matière <strong>de</strong> tolérance, d’après les données rapportées<br />

après le suivi <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4 200 mala<strong>de</strong>s, il peut exister<br />

<strong>de</strong> manière exceptionnelle <strong>de</strong>s effets indésirables graves<br />

(infections sévères, atteintes gastro-intestinales, réactions<br />

d’hypersensibilité). De manière plus courante ont été notés<br />

quelques cas d’infection <strong>de</strong>s voies respiratoires supérieures,<br />

<strong>de</strong> rhino-pharyngite, <strong>de</strong> céphalées et d’hypertension,<br />

ainsi que quelques modifications réversibles <strong>de</strong> certains<br />

paramètres biologiques (anomalie <strong>de</strong>s transaminases, du<br />

bilan lipidique, <strong>de</strong> la numération globulaire).<br />

RoACTEMRA®, premier anticorps inhibant le récepteur<br />

<strong>de</strong> l’interleukine 6, constitue sans nul doute une nouvelle<br />

arme <strong>de</strong> poids dans l’arsenal thérapeutique <strong>de</strong> lutte contre<br />

la polyarthrite.<br />

une nouVelle sTraTégie<br />

Dans la prise en charge<br />

De l’osTéoporose posTménopausique<br />

Un symposium <strong>de</strong>s Laboratoires AMGEn<br />

Congrès SFR, 16 décembre 2008<br />

e symposium, coordonné par le Pr Christian<br />

C<br />

ROUX (Hôpital Cochin, Paris) et par le Pr Philippe<br />

ORCEL (Hôpital Lariboisière, Paris) avait pour<br />

but d’exposer la nouvelle voie thérapeutique <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />

post-ménopausique, basée sur le mécanisme ostéoprotégérine(OPG)/RANK/RANK<br />

LIGAND (RANKL).<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

<strong>Le</strong> professeur ORCEL a rappelé les mécanismes régissant<br />

le renouvellement permanent <strong>de</strong> l’os à partir <strong>de</strong>s cellules<br />

ostéoclastiques et ostéoblastiques. L’ostéoformation ne<br />

peut se faire s’il n’y a pas <strong>de</strong> résorption préalable, ce qui<br />

nécessite un couplage et une synchronisation <strong>de</strong>s activités<br />

<strong>de</strong>s différentes cellules. Depuis les années 70, ce couplage<br />

cellulaire est connu ; c’est à la fin <strong>de</strong>s années 80 que le<br />

mécanisme d’interaction entre ostéoblastes et précurseur<br />

ostéoclastiques a été découvert. <strong>Le</strong> système OPG/ RANK/<br />

RANKL gère cette interaction.<br />

Il s’agit d’un système <strong>de</strong> médiateurs intervenant lors<br />

<strong>de</strong> la différenciation <strong>de</strong>s ostéoblastes en cellules préostéoclastiques.<br />

<strong>Le</strong>s souris <strong>de</strong> laboratoires qui surexpriment<br />

l’OPG présentent un squelette ostéosclérotique très <strong>de</strong>nse<br />

avec une forte augmentation <strong>de</strong> la DMO, en raison <strong>de</strong> la<br />

diminution du nombre <strong>de</strong>s ostéoclastes. Dans ce mécanisme,<br />

RANKL stimule la différenciation <strong>de</strong>s ostéoclastes, tandis que<br />

l’OPG inhibe cette action. Chez <strong>de</strong>s souris déficientes en<br />

OPG, une ostéoporose précoce s’installe, avec la survenue<br />

<strong>de</strong> fractures spontanées. Corrélativement, l’absence du<br />

récepteur RANK inhibe la différenciation <strong>de</strong>s ostéoclastes.<br />

La régulation <strong>de</strong> la résorption dépend <strong>de</strong> l’équilibre entre<br />

RANK L et OPG, tous <strong>de</strong>ux secrétés par l’ostéoblaste. Dans<br />

les années 2000, les chercheurs se sont donc orientés vers<br />

la mise au point d’un traitement anti RANKL, à savoir un<br />

anticorps d’origine humaine, le <strong>de</strong>nosumab(DEN).<br />

<strong>Le</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> régulation OPG/RANK/RANK L a été précisé<br />

par le Pr Serge FERRARi (Hôpital Cantonal Universitaire,<br />

Genève, Suisse), en exposant les différentes étu<strong>de</strong>s qui<br />

confirment le rôle <strong>de</strong> l’OPG dans le blocage du système <strong>de</strong><br />

résorption osseuse. La surexpression <strong>de</strong> l’OPG est également<br />

associée à une amélioration <strong>de</strong> la micro architecture<br />

trabéculaire. Des travaux menés <strong>de</strong> façon parallèle ont<br />

montré que l’inhibition <strong>de</strong> RANKL par l’OPG augmente<br />

<strong>de</strong> façon significative la DMO au niveau <strong>de</strong>s vertèbres du<br />

fémur et du tibia. L’activité du DEN a fait l’objet <strong>de</strong> travaux<br />

initiaux chez <strong>de</strong>s souris génétiquement manipulées pour<br />

exprimer du RANKL reconnu par un anticorps anti RANKL<br />

humain. L’action du <strong>de</strong>nosumab, plus spécifiques que celle<br />

<strong>de</strong> l’OPG, se traduit par une augmentation <strong>de</strong> la DMO, une<br />

suppression <strong>de</strong> la résorption et <strong>de</strong> la formation osseuse,<br />

une amélioration <strong>de</strong> la micro architecture osseuse, sans<br />

aucun phénotype extra osseux.<br />

La bonne qualité <strong>de</strong> l’os ainsi formé après action du DEN<br />

a été confirmée par le Pr thierry tHOMAS (Saint-Étienne).<br />

<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s du produit, réalisées en double aveugle chez<br />

<strong>de</strong>s souris préalablement manipulées, puis chez les singes,<br />

ont confirmé la diminution <strong>de</strong>s marqueurs <strong>de</strong> résorption et<br />

<strong>de</strong> formation osseuse, et la corrélation avec une variation<br />

positive <strong>de</strong> la DMO. La résistance osseuse vertébrale<br />

s’accroît avec le traitement, aussi bien au niveau vertébral<br />

que fémoral. Après 16 mois <strong>de</strong> traitement par le DEN, les<br />

propriétés intrinsèques du tissu osseux sont maintenues.


Cette corrélation entre l’acquisition osseuse et la résistance<br />

chez les animaux traités par le DEN confirme la capacité<br />

du produit à augmenter la masse minérale osseuse par<br />

diminution du remo<strong>de</strong>lage, sans que le tissu ne soit altéré.<br />

<strong>Le</strong> programme <strong>de</strong> développement du DEN chez l’homme<br />

a été présenté par le Pr Christian ROUX. <strong>Le</strong> DEN est un<br />

anticorps monoclonal entièrement humain, à très haute<br />

affinité et spécificité pour le RANKL, sans interaction<br />

détectable avec le TNF alpha. Des étu<strong>de</strong>s ont été pratiquées<br />

chez la femme ménopausée, démontrant sous traitement<br />

une diminution rapi<strong>de</strong> et dose-dépendante du CTX urinaire.<br />

Celle-ci est réversible à l’arrêt du traitement. <strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

dose chez la femme ménopausée avec DMO basse ont mis<br />

en évi<strong>de</strong>nce, sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 4 ans, l’intérêt du DEN à la<br />

dose <strong>de</strong> 60 mg tous les 6 mois, au niveau vertébral, fémoral<br />

et radial. Si l’on cesse le traitement, par exemple au bout<br />

<strong>de</strong> 2 ans, la DMO a tendance à diminuer, mais augmente<br />

<strong>de</strong> façon spectaculaire si le traitement est réintroduit. Cette<br />

action est corrélée avec les variations <strong>de</strong>s marqueurs du<br />

remo<strong>de</strong>lage osseux.<br />

Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> phase III, FREEDOM (Fracture REduction<br />

Evaluation of Denosumab in Osteoporosis every 6 Months),<br />

conduite sur 36 mois vs placebo à la dose <strong>de</strong> 60 mg tous<br />

les 6 mois, ayant enrôlé 7 808 mala<strong>de</strong>s, a mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

une réduction du risque fracturaire au niveau vertébral <strong>de</strong><br />

- 68 %, - 40 % au niveau fémoral (hanche totale), et <strong>de</strong><br />

-20 % pour les fractures non vertébrales. <strong>Le</strong> profil <strong>de</strong> tolérance<br />

était similaire à celui du placebo. Une autre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> phase<br />

III, DECIDE (Determining Efficacy Comparison of Initiating<br />

Denosumab vs Alendronate), conduite pendant 12 mois<br />

versus alendronate(ALE) chez <strong>de</strong>s patientes ostéoporotiques<br />

n’ayant jamais reçu <strong>de</strong> bisphosphonates, met en évi<strong>de</strong>nce<br />

une amélioration <strong>de</strong> la DMO significativement meilleure<br />

avec le traitement par DEN sur tous les sites explorés. Si les<br />

patients ont été préalablement traités par ALE, la transition<br />

<strong>de</strong> ce traitement vers un traitement par DEN s’accompagne<br />

à un an d’une amélioration significativement meilleure <strong>de</strong><br />

la DMO avec ce <strong>de</strong>rnier produit.<br />

À la dose <strong>de</strong> 60 mg, administrée en injection sous-cutanée<br />

tous les 6 mois pendant 3 ans, le <strong>de</strong>nosumab <strong>de</strong>vrait<br />

constituer un nouveau traitement prometteur, efficace et<br />

bien toléré <strong>de</strong> l’ostéoporose post-ménopausique.<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

67<br />

VasTe programme D’éTuDes<br />

cliniques pour le laboraToire De<br />

rhumaTologie appliquée (labrha)<br />

Communiqué du 26 janvier <strong>2009</strong><br />

LABRHA s’est spécialisé dans le développement et la<br />

mise sur le marché <strong>de</strong> médicaments antirhumatismaux<br />

d’origine naturelle, et dépourvus d’un certain nombre <strong>de</strong>s<br />

effets secondaires induits par <strong>de</strong>s traitements plus classiques<br />

(...sait-on par exemple que les AINS sont responsables<br />

chaque année <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> décès que le sida... ?). La gamme<br />

<strong>de</strong> produits continue <strong>de</strong> s’étoffer : après Fibromyalgine®,<br />

indiquée dans le traitement <strong>de</strong> la fibromyalgie, le laboratoire<br />

a développé Ainat®, anti-inflammatoire non stéroïdien non<br />

toxique, Cuivramine®, utilisé comme traitement <strong>de</strong> fond<br />

<strong>de</strong> l’arthrose et basé sur une association <strong>de</strong> glucosamine,<br />

<strong>de</strong> gingembre et <strong>de</strong> cuivre, Capsaïne®, gel à base <strong>de</strong><br />

capsaïcine, glucosamine et chondroïtine, seul topique<br />

antiarthrosique. Enfin Cicatendon®, agent <strong>de</strong> cicatrisation<br />

et <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> la structure tendineuse ciblant la<br />

population sportive et les TMS professionnels.<br />

<strong>Le</strong> laboratoire s’est engagé dans un programme d’étu<strong>de</strong>s<br />

cliniques sur chacun <strong>de</strong> ces produits :<br />

-FIBROMYALGINE® : étu<strong>de</strong> FIBRA®, multicentrique sur<br />

6 mois <strong>de</strong> 200 patients fibromyalgiques : traitement usuel<br />

vs traitement usuel + fibromyalgine (Dr BARON) ;<br />

-CUIVRAMINE® : étu<strong>de</strong> d’observance et <strong>de</strong> suivi du produit<br />

chez 50 rhumatologues libéraux ;<br />

-CAPSAÏNE® : étu<strong>de</strong> internationale du gel dans l’arthrose<br />

digitale (Pr CHEVALIER, Pr PUNZI) ;<br />

-AINAT® : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’intérêt du produit en cas <strong>de</strong> rechute<br />

précoce après visco-supplémentation (Dr CONROZIER) ;<br />

-CICATENDON® : étu<strong>de</strong> multicentrique comparant traitement<br />

par on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc vs on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc + Cicatendon®.<br />

Un programme d’étu<strong>de</strong>s complémentaire est actuellement<br />

en cours d’élaboration.<br />

La publication <strong>de</strong>s résultats sera assurée par le laboratoire,<br />

au fur et à mesure <strong>de</strong> l’achèvement <strong>de</strong> ces essais.<br />

prise en charge Des<br />

fibromyalgies : pourquoi pas<br />

une cure Thermale à Dax ?<br />

M<br />

al connue, mal diagnostiquée, mal vécue, mal<br />

traitée, la fibromyalgie, qui intéresse 1,4 % <strong>de</strong><br />

la population générale, décourage les mala<strong>de</strong>s et<br />

rebute parfois les mé<strong>de</strong>cins, en raison <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> sa<br />

prise en charge. C’est une maladie complexe, douloureuse,<br />

physiquement invalidante, qui s’accompagne souvent<br />

d’une importante détérioration <strong>de</strong> l’équilibre psychocomportemental.<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


68<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

Lors du récent congrès EULAR (Paris, juin 2008) <strong>de</strong><br />

nombreuses communications ont été faites sur la<br />

fibromyalgie. Parmi les 9 recommandations <strong>de</strong> l’EULAR,<br />

6 concernent la prise en charge non pharmacologique :<br />

- les bains en eau chau<strong>de</strong> ;<br />

- les exercices physiques ;<br />

- le reconditionnement à l’effort ;<br />

- la sophrologie ;<br />

- la rééducation ;<br />

- l’éducation <strong>de</strong>s patients.<br />

Une place désormais importante est donc faite au<br />

traitement non-médicamenteux. Or, ces recommandations<br />

sont toutes mises en pratique aux Thermes <strong>de</strong>s Arènes,<br />

à Dax. La cure thermale propose un accompagnement<br />

basé sur la relaxation, le réentraînement à l’effort, l’ai<strong>de</strong><br />

psychologique, les programmes <strong>de</strong> rééducation. Ainsi,<br />

le mé<strong>de</strong>cin thermal pourra choisir en fonction du profil<br />

physique et psychique du patient, un traitement adapté :<br />

balnéothérapie, application <strong>de</strong> boues, massages, douches<br />

térébenthinées, étuves locales, piscine <strong>de</strong> mobilisation.<br />

En complément <strong>de</strong> cette thérapeutique peuvent être pratiqués<br />

<strong>de</strong>s hydromassages, une musicothérapie en salle <strong>de</strong><br />

relaxation ou <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> sophrologie. Un bilan du niveau<br />

douloureux, avec EVA est systématiquement pratiqué avant<br />

et après la cure. Il peut être proposé un accompagnement<br />

spécifique autour <strong>de</strong>s activités suivantes :<br />

- la sophrologie : effet anti-douleur et anti-stress ;<br />

- la gymnastique douce : se reconditionner en douceur à<br />

l’effort ;<br />

- les parcours santé ; entraînement à l’effort réalisé sous<br />

une forme ludique, pour redonner confiance à son corps ;<br />

- conférences et ateliers : échanges et formations dédiés à<br />

la santé.<br />

La cure thermale constitue ainsi une pause bienfaitrice une<br />

coupure bénéfique avec le milieu quotidien, permettant <strong>de</strong><br />

mieux comprendre et <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r sa pathologie.<br />

Ce programme est soutenu par le Dr Patrick SICHERE**,<br />

rhumatologue à Paris, membre du Conseil d’Administration<br />

<strong>de</strong> la Société <strong>Française</strong> <strong>de</strong> Rhumatologie, <strong>de</strong> la section<br />

Douleur et Thermalisme du CEDR (Cercle d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

Douleur en Rhumatologie), et <strong>de</strong> la SFETD (Société <strong>Française</strong><br />

d’Etu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> Traitement <strong>de</strong> la Douleur.<br />

**Patrick Sichère, rhumatologue, enseignant au CHU<br />

Lariboisière - Saint-Louis (Paris), Prési<strong>de</strong>nt du CLUD (Comité<br />

<strong>de</strong> lutte contre la douleur)<br />

Pour toute information :<br />

Bd Albert Camus - BP. 126 - 40103 DAX Ce<strong>de</strong>x<br />

Fax 05 58 90 84 51 - Tel 05 58 56 01 83<br />

www.thermes-arenes-dax.com/thermes- arenes@orange.fr<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

soumis D’emblée à un TraiTemenT<br />

associanT aDalimumab eT<br />

méThoTrexaTe, 1 pr sur 2 n’a<br />

praTiquemenT plus De<br />

progression raDiologique à 5 ans<br />

Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> PREMiER, publiés à l’ACR,<br />

San Francisco, novembre 2008.<br />

Communiqué <strong>de</strong>s laboratoires ABBOtt<br />

L’<br />

étu<strong>de</strong> PREMiER est une étu<strong>de</strong> randomisée, en<br />

double aveugle, se déroulant sur 2 ans et suivie<br />

par une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 ans en ouvert. Cette étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>vait évaluer la capacité <strong>de</strong> HUMIRA® (adalimumab,<br />

ADA) à inhiber la progression radiographique, passé<br />

un délai <strong>de</strong> 5 ans, chez <strong>de</strong>s patients souffrant d’une<br />

polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> modérée à sévère, d’apparition<br />

récente (3 ans au plus). Durant les 2 premières années,<br />

799 patients ont été répartis en 3 groupes, recevant soit<br />

ADA + méthotrexate(MTX), soit ADA seul, soit MTX seul.<br />

Dans la secon<strong>de</strong> phase, les patients ont reçu, 1 semaine<br />

sur 2, 40 mg d’ADA. Parmi ceux-ci, 124 ont reçu ADA +<br />

MTX,115 MTX seul,115 ADA seul. <strong>Le</strong> critère d’évaluation<br />

était la progression <strong>de</strong> la détérioration radiographique <strong>de</strong>s<br />

interlignes, en utilisant le score <strong>de</strong> Sharp modifié.<br />

5 ans après le début <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il s’avère que les<br />

meilleurs résultats sont obtenus chez les patients ayant reçu<br />

ADA + MTX. Chez ces patients, comparativement aux <strong>de</strong>ux<br />

autres groupes, la détérioration mesurée par le score <strong>de</strong><br />

Sharp est nettement moindre : 2.9, dans le groupe ADA +<br />

MTX, 9.7 dans le groupe MTX seul, et 8.7 dans le groupe<br />

ADA seul.<br />

Dans cette étu<strong>de</strong>, le profil <strong>de</strong> tolérance quelque soit le groupe<br />

a été i<strong>de</strong>ntique à celui que l’on relève chez les patients<br />

soumis à une biothérapie : effets secondaires sérieux et rares,<br />

infections, sepsis, tuberculose, infections opportunistes, décès.<br />

Plus fréquents : effets indésirables bénins, manifestations<br />

allergiques, maux <strong>de</strong> tête, troubles respiratoires, sinusites.<br />

<strong>Le</strong> traitement par ADA ne doit être mis en œuvre qu’après<br />

appréciation soigneuse du bénéfice-risque.<br />

prise en charge Des polyarThriTes<br />

rhumaToïDes eT Des<br />

sponDylarThriTes : ce qui change<br />

Symposium <strong>de</strong>s laboratoires SCHERinG-PLOUGH<br />

Congrès SFR, 16 décembre 2008<br />

C<br />

omment peut-on procé<strong>de</strong>r aujourd’hui au<br />

dépistage <strong>de</strong>s patients polyarthritiques présentant<br />

un risque <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> la maladie ?


<strong>Le</strong> Pr B. COMBE (Montpellier) a rappelé la manière dont<br />

l’activité morbi<strong>de</strong> entraîne <strong>de</strong>s douleurs et un handicap,<br />

ainsi qu’une détérioration structurelle responsable en ellemême<br />

<strong>de</strong> l’aggravation <strong>de</strong> l’état du patient. Cette casca<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>vient avec le temps pratiquement irréversible. Il est <strong>de</strong> ce<br />

fait nécessaire <strong>de</strong> dépister précocement l’affection, et <strong>de</strong><br />

mettre en route au plus tôt une thérapeutique efficace, le<br />

but étant d’atteindre la rémission. Pour ce faire, on dispose<br />

d’outils performants tels que les biothérapies, utilisées seules<br />

ou en association, mais dont l’emploi ne saurait être décidé<br />

sans une confirmation <strong>de</strong> la certitu<strong>de</strong> diagnostique. Mais la<br />

PR est une maladie complexe dont l’évolution n’est jamais<br />

linéaire. Chez certains patients, elle est lente et prévisible,<br />

chez d’autres la maladie a tendance à flamber dans un<br />

délai très bref. Il est donc essentiel <strong>de</strong> dépister précocement<br />

les mala<strong>de</strong>s à risque <strong>de</strong> progression rapi<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s données <strong>de</strong><br />

la cohorte ESPOIR autorisent une i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s facteurs<br />

péjoratifs : données radiographiques, taux <strong>de</strong> CRP initial,<br />

efficacité à 3 mois ou non <strong>de</strong>s premiers traitements mis en<br />

œuvre.<br />

A-t-on les moyens <strong>de</strong> modifier le risque évolutif chez ce type<br />

<strong>de</strong> patients en cas <strong>de</strong> PR débutante ? Certainement oui,<br />

si l’on intervient <strong>de</strong> manière précoce, avec un traitement<br />

intensif et un contrôle étroit <strong>de</strong> l’activité morbi<strong>de</strong>. Il a été<br />

démontré (étu<strong>de</strong> TICORA, étu<strong>de</strong> COBRA…) qu’un traitement<br />

<strong>de</strong> fond précoce ralentit la progression radiographique <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>struction articulaire. <strong>Le</strong>s biothérapies sont particulièrement<br />

performantes si elles sont utilisées précocement chez les<br />

patients à haut risque (étu<strong>de</strong> COMET, étu<strong>de</strong> BeST…).<br />

Il existe <strong>de</strong>s facteurs prédictifs <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> dégradation<br />

articulaire qui impliquent d’optimiser la prise en charge :<br />

<strong>de</strong>s érosions articulaires précoces, une activité initiale<br />

rapi<strong>de</strong>ment élevée, avec VS et CRP très augmentées, un<br />

gonflement articulaire précoce et étendu, la présence<br />

d’anticorps antiCCP et <strong>de</strong> facteur rhumatoï<strong>de</strong>... cette liste<br />

n’étant pas limitative. L’évaluation <strong>de</strong> lésions radiographiques<br />

par le score <strong>de</strong> Sharp modifié autorise une appréciation<br />

assez fine du profil d’évolution sur 10 ans. La démarche<br />

thérapeutique pour les PR débutantes a été parfaitement<br />

définie par les recommandations officielles françaises<br />

(AFSSAPS) ou étrangères (ACR).<br />

Traitement précoce et traitement au long cours dans<br />

les spondylarthrites : les données actuelles modifientelles<br />

notre approche ? <strong>Le</strong> Dr P. CLAUDEPIERRE (Créteil) a<br />

rappelé que l’infliximab utilisé à longue échéance dans<br />

les spondylarthrites apporte un maintien <strong>de</strong> la réponse<br />

clinique pendant une durée démontrée <strong>de</strong> 5 ans, quels<br />

que soient les indices utilisés (BASDAI, BASFI, BASMI).<br />

Parallèlement, comparativement au placebo, le nombre <strong>de</strong><br />

patients en rémission partielle à 2 ans est plus important<br />

sous infliximab. Toutefois, le recours aux biothérapies<br />

(infliximab ou etanercept) ne semble pas avoir d’inci<strong>de</strong>nce<br />

sur l’évolution radiographique <strong>de</strong>s lésions. Que ce soit<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

<strong>69</strong><br />

avec l’infliximab ou l’étanercept, l’évolution radiologique à<br />

2 ans était strictement comparable à celle <strong>de</strong>s patients <strong>de</strong><br />

la cohorte OASIS (progression du score mSASSS : 0.9 sous<br />

infliximab, 0.91 sous étanercept, 0.95 à 1 dans OASIS).<br />

Aucune différence n’était retrouvée lorsque l’analyse était<br />

restreinte aux patients <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> OASIS, dont la sévérité<br />

était comparable à celle <strong>de</strong>s patients inclus dans les étu<strong>de</strong>s<br />

anti-TNF. <strong>Le</strong>s analyses après ajustement pour la durée<br />

d’évolution <strong>de</strong> la maladie, la réponse sous anti-TNF ou la<br />

consommation d’AINS n’ont pas non plus fait apparaître<br />

<strong>de</strong> différence significative. Sous infliximab, un traitement<br />

précoce chez <strong>de</strong>s patients spondylarthritiques HLA-B27+<br />

donne, à 16 semaines, une amélioration significative <strong>de</strong>s<br />

signes cliniques, comparativement au placebo.<br />

<strong>Le</strong> Pr P. GOUPILLE (Tours) a rappelé qu’il est possible<br />

d’optimiser pour un patient donné un traitement anti TNF en<br />

cours, soit en envisageant une association avec un DMARDs<br />

(méthotrexate), soit en essayant <strong>de</strong> moduler la relation<br />

dose effet. <strong>Le</strong>s recommandations <strong>de</strong> la SFR en cas d’échec<br />

ou d’insuffisance <strong>de</strong> résultats d’une bio thérapie dans la<br />

spondylarthrite ne sont pas en faveur d’une association<br />

avec un autre traitement <strong>de</strong> fond, contrairement à ce qui<br />

est conseillé en matière <strong>de</strong> PR. En revanche, il est possible<br />

<strong>de</strong> modifier la fréquence <strong>de</strong>s perfusions ou la posologie <strong>de</strong><br />

l’infliximab, sans argument pour <strong>de</strong>scendre au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />

6 semaines entre 2 injections ou recourir à une posologie<br />

> 5 mg par kilo. Par ailleurs, il existe une forte variété<br />

interindividuelle <strong>de</strong> la relation dose-effet <strong>de</strong>s médicaments<br />

chez l’homme, pouvant induire <strong>de</strong>s effets indésirables en<br />

lieu et place <strong>de</strong>s améliorations souhaitées. Cette variabilité<br />

a été étudiée pour l’infliximab, avec une évaluation <strong>de</strong><br />

la relation entre la concentration du produit et son effet<br />

thérapeutique. Une étu<strong>de</strong> a montré qu’une augmentation<br />

<strong>de</strong> la concentration d’infliximab chez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s soumis<br />

à ce traitement <strong>de</strong>puis au moins 3 perfusions pouvait dans<br />

un certain nombre <strong>de</strong> cas améliorer les résultats cliniques<br />

escomptés.<br />

lancemenT De l’éTuDe Duo<br />

(Décision ThérapeuTique eT<br />

polyarThriTe rhumaToïDe)<br />

Une conférence <strong>de</strong> presse <strong>de</strong>s laboratoires ROCHE-<br />

CHUGAi - Congrès SFR, 15 décembre 2008<br />

L’<br />

étu<strong>de</strong> DUO est une nouvelle étu<strong>de</strong> épidémiologique<br />

<strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong> la décision thérapeutique<br />

au cours <strong>de</strong> la polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> (PR) :<br />

critères <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et avis <strong>de</strong>s patients. Estelle FRUCHEt<br />

(ROCHE) a rappelé le partenariat entre Roche et Chugai ainsi<br />

que leur implication dans <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> développement<br />

<strong>de</strong>stinés à améliorer la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s patients, souffrant<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong>


70<br />

inDUStRiE : DERnièRES nOUVELLES<br />

notamment <strong>de</strong> maladies rhumatismales. Ceci se traduit dans<br />

les faits par un large développement clinique, notamment<br />

celui d’un anticorps monoclonal développé désormais<br />

conjointement au Japon et en France, avec une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

phase II et 5 étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> phase III, intéressant 4 200 patients<br />

recrutés dans 41 pays. 34 centres ont participé pour la<br />

France. Mais ceci se traduit aussi par le soutien <strong>de</strong> projets<br />

tels que l’étu<strong>de</strong> Duo.<br />

<strong>Le</strong> Pr Maxime DOUGADOS (Hôpital Cochin, Paris) a<br />

présenté les finalités <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> DUO. En cas <strong>de</strong> PR, le<br />

processus inflammatoire est responsable <strong>de</strong> douleurs et<br />

<strong>de</strong> handicaps d’une part, et d’une <strong>de</strong>struction articulaire<br />

d’autre part majorant encore la gêne <strong>de</strong>s patients. Traiter<br />

la PR, c’est réduire ou supprimer les symptômes du patient<br />

et prévenir la <strong>de</strong>struction. Dans les années 1990, l’avis du<br />

patient dans la décision thérapeutique était primordial ;<br />

en 2004, la tendance est nettement inverse, avec priorité<br />

donnée au mé<strong>de</strong>cin pour la mise en place du traitement.<br />

<strong>Le</strong> but <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> DUO est <strong>de</strong> déterminer ce qu’il en est<br />

en <strong>2009</strong>, en fonction <strong>de</strong> nouveaux éléments déterminants<br />

dans la prise <strong>de</strong> décision.<br />

<strong>Le</strong>s particularités <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> DUO ont été exposées par le<br />

Dr Laure GOSSEC (Hôpital Cochin, Paris). Dans la décision<br />

thérapeutique, en matière <strong>de</strong> PR, le DAS 28 (Disease Activity<br />

Score) gar<strong>de</strong> toute son importance, dans la mesure où il<br />

permet un point précis <strong>de</strong> l’évolution morbi<strong>de</strong>. Un DAS<br />

28 supérieur à 5.1 correspond en règle à une PR très<br />

active, supérieur à 3.2 à une PR active, inférieur à 2.6 à<br />

une rémission. Toutefois, le DAS 28 peut être interprété <strong>de</strong><br />

manière continue, d’une valeur <strong>de</strong> 1.1 à 9.0 et autorise<br />

<strong>de</strong> ce fait une appréciation particulièrement fine <strong>de</strong> l’état<br />

du patient. Cependant, la corrélation du DAS 28 avec le<br />

point <strong>de</strong> vue du patient n’est certainement pas fermement<br />

établie. La douleur, la capacité fonctionnelle, la fatigue, la<br />

qualité du sommeil, le bien-être font partie <strong>de</strong>s éléments<br />

déterminants dans la décision thérapeutique. Pour les<br />

évaluer, <strong>de</strong>s outils performants existent : mHAQ pour le<br />

handicap, auquel on a tendance à préférer désormais le<br />

RAID (Rheumatoid Arthritis Impact of Disease) d’emploi<br />

plus aisé, et EVA pour l’appréciation globale <strong>de</strong> la maladie.<br />

Par ailleurs, la notion d’un « état acceptable pour le patient,<br />

PASS ** » est aujourd’hui un <strong>de</strong>s critères principaux <strong>de</strong> choix<br />

du traitement à mettre en œuvre.<br />

<strong>Le</strong> Dr Henri nAtAF (Mantes-la-Jolie) a évoqué la nécessité<br />

d’une forte implication <strong>de</strong>s rhumatologues libéraux dans ce<br />

travail. Apparemment simple (obtention d’une rémission et<br />

donc d’un DAS 28 < 2.6), la prise en charge <strong>de</strong> la PR est<br />

en fait beaucoup plus complexe : l’objectif du patient est :<br />

« aller bien », mais rien ne dit que « aller bien » correspond<br />

à 1 DAS 28 < 2. 6... <strong>Le</strong>s questions qui se posent en pratique<br />

quotidienne, ce sont les critères <strong>de</strong> la décision thérapeutique<br />

en mé<strong>de</strong>cine libérale. Sont-ils pertinents pour l’ajustement<br />

requis en vue d’obtenir la rémission ? Doit-on et peut-on<br />

LE RHUMATOLOGUE <strong>69</strong> / févRiER <strong>2009</strong><br />

tester <strong>de</strong>s « critères-patients » pour améliorer la prise en<br />

charge, et lesquels ? Dans le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> DUO, au<br />

cours d’une consultation habituelle, le mé<strong>de</strong>cin recueille<br />

les données comme l’ordinaire et précise sur quels critères<br />

sera prise la décision thérapeutique. Il appartient ensuite<br />

au patient <strong>de</strong> remplir 4 questionnaires très simples : échelle<br />

RAID (7 questions), HAQ simplifié (8 questions), EVA (un<br />

trait sur une ligne), PASS (1 question). <strong>Le</strong> tout prend moins<br />

<strong>de</strong> 5 minutes et se fait sans intervention du mé<strong>de</strong>cin. <strong>Le</strong>s<br />

mé<strong>de</strong>cins ont leurs critères, les patients doivent formaliser<br />

les leurs, afin que la décision thérapeutique soit enfin<br />

partagée : il n’est pas impossible que l’acquisition <strong>de</strong> la<br />

rémission en dépen<strong>de</strong>…<br />

En illustration <strong>de</strong> ce propos, une patiente polyarthritique,<br />

Mme Gabrielle KRAUSE, est venue exposer son vécu <strong>de</strong><br />

la maladie et les critères qu’elle juge importants pour la<br />

décision thérapeutique.<br />

** PASS (Patient Acceptable Symptom State) : « pensez à toutes les façons<br />

dont votre PR vous a affecté(e) au cours <strong>de</strong>s 8 <strong>de</strong>rniers jours. Si vous <strong>de</strong>viez<br />

rester durant les mois prochains dans le même état que celui <strong>de</strong>s 8 <strong>de</strong>rniers<br />

jours cela serait-il acceptable ou inacceptable pour vous ? ».<br />

agenda<br />

Cette rubrique a été réalisée<br />

par le Dr Michel Bodin, Paris<br />

<strong>Le</strong>s 10 ans du CEDR<br />

(Cercle d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Douleur en Rhumatologie)<br />

Paris - Mars <strong>2009</strong><br />

Renseignements : service du Pr Richard TREVES<br />

Tél : 05 55 05 64 <strong>69</strong><br />

Vingt-<strong>de</strong>uxième journée <strong>de</strong> Bichat<br />

Samedi 28 mars <strong>2009</strong> - Faculté Xavier Bichat<br />

16, rue Henri Huchard, 75018 Paris<br />

L’épaule mécanique et sportive<br />

Organisé par le Dr Thierry BOYER<br />

Renseignements et inscriptions :<br />

service <strong>de</strong> Rhumatologie Hôpital Bichat<br />

Tél : 01 40 25 74 01 – 01 40 25 87 41<br />

e.mail : corine.bensimon@bch.aphp.fr<br />

Journées <strong>de</strong> Bruxelles <strong>2009</strong><br />

L’imagerie médicale en rhumatologie<br />

Du 23 au 25 avril <strong>2009</strong><br />

Musée <strong>de</strong> la Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Bruxelles (campus Erasme)<br />

Renseignements : tél : 00 32 2 55 53 650<br />

e.mail : Thierry.appelboom@erasme.ulb.ac.be

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!