28.06.2013 Views

Curriculum Vitae - APC - Université Paris Diderot-Paris 7

Curriculum Vitae - APC - Université Paris Diderot-Paris 7

Curriculum Vitae - APC - Université Paris Diderot-Paris 7

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

concentration (50-60%) [14]. Mais il n’en demeure pas moins que dans la très grande majorité des travaux, un seul mode<br />

effectif est mis en évidence.<br />

Or il existe des régimes, loin de la localisation forte, où le désordre est suffisamment faible pour que les approximations de<br />

type ISA ou CPA soient encore valables, mais suffisamment fort pour que la fonction de Green moyenne, même dans un<br />

fluide parfait, présente plusieurs pôles distincts, correspondant donc à plusieurs ondes cohérentes, chacune avec son<br />

libre parcours moyen et sa vitesse. L’existence de plusieurs modes cohérents, même pour un fluide parfait dans lequel<br />

n’existent que des ondes longitudinales, est-il une simple curiosité mathématique, sans fondement physique ou correspondil<br />

à une réalité ?<br />

Expérimentalement, observer indubitablement la propagation simultanée de deux modes cohérents est délicat. Faire<br />

émerger l’onde cohérente suppose en effet une moyenne sur de nombreuses réalisations du désordre (que l’on peut espérer<br />

remplacer par une moyenne spatiale via l’hypothèse d’ergodicité), ce qui est d’autant plus difficile à mettre en œuvre que<br />

l’épaisseur traversée est grande devant le libre parcours moyen, car un plus grand nombre de réalisations est alors<br />

nécessaire pour faire émerger l’onde cohérente. Or la distance de propagation doit justement être suffisamment grande pour<br />

que deux modes de vitesses différentes puissent être résolus en temps. Et si les vitesses sont différentes, on peut penser que<br />

les libres parcours moyens le sont aussi : dans ce cas, en augmentant la distance de propagation pour favoriser la séparation<br />

des modes, on atténue aussi fortement celui des deux modes qui a le libre parcours moyen le plus faible. De tels régimes<br />

sont donc très difficiles à observer [15,16]. Aussi dans la plupart des situations concrètes, il semble que le second mode de<br />

la fonction de Green moyenne soit légitimement négligé.<br />

Pour théoriques qu’elles semblent, ces spéculations sur la possibilité d’observer<br />

plusieurs modes cohérents dans un fluide font pourtant écho à un phénomène encore<br />

non expliqué en acoustique médicale : la présence, dans certaines conditions, de<br />

deux ondes longitudinales dans un os trabéculaire plongé dans un fluide. L’os<br />

trabéculaire (c'est-à-dire organisé sous forme de travées) est un milieu très complexe,<br />

très poreux (en cas d’ostéoporose, le taux de porosité y est typiquement de 90 à<br />

98%), et possède en général une structure anisotrope, les travées étant orientées<br />

selon une direction préférentielle. Un exemple représentatif est donné Fig. 6.<br />

Fig. 6 : reconstruction 3D de la structure trabéculaire d’une tête de fémur, après<br />

microtomographie aux rayons X. La résolution est de 10 µ, les dimensions 7× 7×7 mm 3 .<br />

Dans certaines conditions, non encore comprises, lorsqu’un échantillon d’os est immergé dans un fluide il a été clairement<br />

observé deux modes longitudinaux [17,18] dans la gamme du MHz. Pour le moment, le modèle théorique de référence<br />

utilisé pour interpréter ces résultats est la théorie de Biot [19,20], qui décrit les paramètres mécaniques effectifs d’un<br />

milieu poreux. Toutefois cette approche est probablement inappropriée ici car la longueur d’onde n’est pas suffisamment<br />

grande devant la taille des hétérogénéités pour que le modèle s’applique. La diffusion multiple doit être prise en compte.<br />

D’autre part le modèle de Biot utilise une douzaine de paramètres d’ajustement (incluant la tortuosité de la phase<br />

solide[21], les viscosités des phases liquides et solide) difficilement maîtrisables. Enfin certains résultats expérimentaux<br />

récents indiquent que la dépendance fréquentielle de l’atténuation et l’influence de la nature de la phase liquide (moelle ou<br />

eau) sur l’atténuation mesurée dans l’os trabéculaire poreux ne sont pas correctement décrits par la théorie de Biot [22].<br />

Une modélisation adéquate de la propagation dans l’os poreux, en dehors du régime basse fréquence [23], reste donc à<br />

établir. On peut pour cela s’inspirer de travaux relatifs à la diffusion dans des structures aléatoires anisotropes (p.ex.<br />

cristaux liquides nématiques[24], matériaux texturés [25-27]), pour l’instant limités par hypothèse à l’existence d’un seul<br />

mode longitudinal dominant.<br />

D’un point de vue théorique, je propose de partir des approches traditionnelles en diffusion multiple (ISA, CPA, Bourret)<br />

et de les appliquer à des structures hétérogènes inspirées de l’os trabéculaire, mais plus simples. Par exemple, pour rendre<br />

compte de son anisotropie structurelle, on pourrait considérer une distribution aléatoire de diffuseurs elliptiques immergés<br />

dans un fluide, les diffuseurs étant uniformément répartis mais présentant une direction d’alignement préférentielle. A des<br />

taux de porosités comparables à ceux de l’os, une telle configuration ferait-elle apparaître deux modes ? Quels sont les<br />

critères (direction préférentielle, concentration, percolation) pertinents pour voir apparaître deux modes ? La (ou les)<br />

vitesse(s) de propagation de l’onde cohérente dépend(ent)-elle(s) fortement de la direction ?<br />

Une piste alternative consisterait à décrire l’hétérogénéité de l’os par un potentiel continu ( r )<br />

<br />

µ à statistique gaussienne et<br />

présentant une fonction d’autocorrélation anisotrope. Plus généralement il faudrait résoudre l’équation de Dyson pour le<br />

champ cohérent, en prenant comme base du modèle une fonction de corrélation simple mais suffisamment réaliste pour<br />

décrire une structure aussi complexe que celle de la Fig. 6.<br />

Ces pistes théoriques seraient complétées par l’utilisation d’un outil de simulation aux différences finies développé au<br />

laboratoire par mon collègue E. Bossy (Simsonic). Celui-ci est pour l’instant limité à 2D, mais peut éclairer la<br />

compréhension des phénomènes physiques, en variant facilement les paramètres structurels du milieu. Par exemple, dans le

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!