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Curriculum Vitae - APC - Université Paris Diderot-Paris 7

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2.1.2 Matrice G et rétrodiffusion cohérente au seuil de la localisation d’Anderson<br />

En dehors des phénomènes dissipatifs, essentiellement deux paramètres décrivent la propagation diffusive d’une onde : le<br />

libre parcours moyen de transport * et la constante de diffusion D. * peut être interprété comme la distance au bout de<br />

laquelle l’onde a « perdu la mémoire » de sa direction initiale du fait des diffusions successives qu’elle a subies. D mesure<br />

la vitesse de croissance du « halo » de diffusion (dans une marche aléatoire diffuse, 2 Dt détermine la distance<br />

quadratique moyenne parcourue au bout du temps t).<br />

L’effet dit de rétrodiffusion cohérente, phénomène emblématique de la physique mésoscopique, est caractéristique du<br />

caractère ondulatoire de la propagation en milieu multiplement diffusant. Il repose sur la seule symétrie qui ne soit pas<br />

brisée par le désordre : la réciprocité. En effet, tant qu’il y a réciprocité (ce qui, en acoustique, suppose par exemple qu’il<br />

n’y ait pas d’écoulement au sein du milieu diffuseur) quelle que soit la complexité du milieu de propagation, lorsque<br />

source et récepteur coïncident tout chemin de diffusion multiple possède un « frère jumeau », chemin réciproque de même<br />

phase, avec lequel il interfère donc constructivement (Fig 4a). D’un point de vue expérimental, ceci se traduit par un<br />

doublement (par rapport à ce que prévoit une approche « incohérente » de type marche aléatoire de particules) de<br />

l’intensité rétrodiffusée par le milieu à inspecter : l’intensité de la somme des chemins ne se réduit pas à la somme de leurs<br />

intensités individuelle mais contient un terme d’interférence qui résiste à la moyenne sur le désordre.<br />

S=R<br />

p +<br />

p -<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4 : (a) Principe de la rétrodiffusion cohérente. Le champ total reçu au point R peut être vu comme la superposition de contributions ondulatoires<br />

associées chacune à un chemin de diffusion différent. Si tous les chemins sont supposés parfaitement décorrélés, en moyenne l’intensité de la somme<br />

est égale à la somme des intensités. Dans ce cas la densité locale d’énergie, moyennée sur le désordre, est bien décrite par une approche « purement<br />

incohérente » de type diffusion. Mais quel que soit le désordre du milieu, lorsque source (S) et récepteur (R) coïncident, cela n’est plus vrai : à cause<br />

de la réciprocité, dans le calcul de l’intensité totale chaque séquence de diffusion (p+) peut être appariée à la séquence réciproque (p-), elle aussi<br />

mise en jeu. Ces deux contributions étant exactement en phase, l’intensité de leur somme est le double de la somme de leur intensité.<br />

Résultats expérimentaux obtenus à 3 MHz dans une forêt de tiges métalliques (diamètre 0.8 mm, densité 0.29 tiges/mm 2 ) : (b) Intensité rétrodiffusée<br />

après moyenne sur le désordre : en abscisse le temps, en ordonnée l’écart angulaire entre directions incidente et d’observation. En champ lointain<br />

(distance d’observation z>>(Dt) 1/2 ), au temps t la largeur à mi-hauteur du pic de rétrodiffusion cohérente est de l’ordre de δx=λz/(Dt) 1/2 . (c) On a<br />

représenté 1/(δx) 2 en fonction du temps. L’évolution linéaire confirme le caractère diffus de la propagation et permet de mesurer D.<br />

Ce phénomène, observé pour la première fois dans les années 1980[9] est la signature indubitable de la diffusion multiple.<br />

Certains l’évoquent comme un précurseur de la localisation des ondes. En effet il indique que la probabilité de retour à la<br />

source est plus élevée que ce que prévoit une approche « Boltzmannienne » du transport. Toutefois tant que le libre<br />

parcours moyen est sensiblement plus grand que la longueur d’onde, une approche perturbative (en 1/k) demeure valable<br />

et la théorie de la diffusion prédit correctement la propagation de l’intensité, moyennant (en rétrodiffusion) la prise en<br />

compte de l’interférence entre chemins exactement réciproques (il faut alors, dans le développement diagrammatique de<br />

l’équation de Bethe-Sapelther ajouter la contribution des diagrammes dits « most-crossed » à ceux des diagrammes en<br />

« échelle » [1-3])<br />

Mais cette approche perturbative n’est plus valable lorsque le désordre est tel que le libre parcours moyen devient plus petit<br />

que la longueur d’onde. Physiquement, ce régime dit de localisation forte décrit une situation dans laquelle l’onde est<br />

comme piégée au voisinage de sa source, le halo étant confiné exponentiellement au lieu de diffuser en t . Introduit dans<br />

le cas de la fonction d’onde électronique par Anderson, le régime de localisation forte devrait, de même que la<br />

rétrodiffusion cohérente, être observable avec tous les types d’ondes pourvu que le désordre soit suffisamment intense [10].<br />

Or l’observation expérimentale de la localisation d’Anderson avec des ondes classiques est depuis longtemps un défi<br />

expérimental et un sujet de controverses, les effets d’absorption (se traduisant aussi par une décroissance exponentielle de<br />

l’intensité transmise) venant concurrencer ceux de la localisation [11].<br />

(c)

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