Curriculum Vitae - APC - Université Paris Diderot-Paris 7

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28.06.2013 Views

différencient en myofibroblastes, le nombre de cellules inflammatoires augmente, les fibres de collagène sont remodelées. D’après [Mueller04]. L’idée traditionnelle selon laquelle une tumeur se développe dans un stroma dont les cellules assistent passivement au développement tumoral, a été mis à mal par de nombreuses études. Lors de la tumorigénèse, le stroma et la tumeur ont des actions réciproques l’un sur l’autre. La présence de la tumeur modifie les propriétés du stroma environnant, qui devient progressivement permissif, après avoir été répressif au début de l’évolution tumorale (pour des revues, voir [Liotta01, Kunz-Schughart02, Beacham05]. La première phase d’évolution du stroma est une phase d’amorçage, où le stroma change, mais de façon encore réversible. Cette phase constitue le moment optimal pour un éventuel traitement clinique de la tumeur: si la tumeur est enlevée à ce moment, le stroma retourne rapidement dans son état normal. Lorsque le stroma passe dans l’état activé, les changements sont irréversibles et on peut imaginer que les cellules tumorales non détruites par le traitement continuent leur progression et donnent lieu à des métastases. Ainsi, le stroma dans son état activé semble faciliter largement l’invasion tumorale [Beacham05], Dans le cas du cancer du sein, environ 10% des patientes ont une forme de cancer très agressif qui métastase dans les 3 ans après le diagnostic. Pour la plupart des patientes, la manifestation clinique d’une maladie métastatique peut apparaître 10 ans après. Il n’est reste pas moins que ces patientes vivent le reste de leur vie avec le risque d’une récidive. Dans ce cadre, il est essentiel de pouvoir estimer ce risque, voire de le réduire grâce à des traitements appropriés, qui ne seraient pas dirigés uniquement sur la tumeur mais également sur le stroma environnant. La première étape de cette meilleure prise en charge clinique réside dans l’évaluation du degré d’activation du stroma. Notre projet se situe dans ce cadre. 2. Le projet Le projet consiste à développer in vitro une matrice extracellulaire modèle, en trois dimensions, permettant de reproduire le plus fidèlement possible celle qui existe in vivo chez l’homme, pour étudier la migration de cellules cancéreuses et la formation de métastases. L’originalité de ce travail réside dans le fait que si pour l’instant les modèles murins sont largement utilisés pour l’étude des tumeurs, il n’existe pas de modèle humain de développement tumoral [Burdett10]. Nous partirons d’un simple gel de collagène et nous rajouterons des fibroblastes, des macrophages et finalement des cellules endothéliales. Les propriétés mécaniques de la matrice pourront être modifiées. Pour introduire des cellules tumorales, nous utiliserons des sphéroïdes (aggrégats sphériques de cellules tumorales) que nous implanterons au cœur de la matrice. Les cellules tumorales seront marquées et nous suivrons leur migration par fluorescence avec un microscope confocal. Dans le cadre des carcinomes, il a été montré que trois types de cellules du stroma, les fibroblastes, les macrophages et les cellules endothéliales, subissent des changements majeurs lors du développement tumoral, mais l’interaction de ces trois types cellulaires n’a pas été étudiée. Notamment, nous souhaitons déterminer quel est le paramètre le plus important pour l’invasion et la formation de métastases. Nous utiliserons différentes lignées cellulaires (cancer du sein et cancer de la prostate). Afin d’obtenir un modèle permettant d’étudier des tumeurs humaines, nous n’utiliserons que des composants d’origine humaine dans la matrice.

Par ailleurs la migration et l’adhésion de cellules étant très différente en deux dimensions, nous nous intéresserons exclusivement à des matrices donnant lieu à de la migration en 3D [Beacham05]. Je travaillerai dans le laboratoire de A. Horwitz, qui est un spécialiste reconnu de migration cellulaire et d’imagerie par fluorescence [Vicente-Manzanares11] (pour une liste de publications, voir: http://people.virginia.edu/~afh2n/publications.html). K. Kubow a récemment commencé son post-doctorat dans le laboratoire de A. Horwitz [Kubow09] sur le sujet des interactions entre les cellules tumorales et du stroma. Il a travaillé précédemment sur la génération de matrice extracellulaire par des fibroblastes [Kubow11]. Je travaillerai donc directement avec lui. En parallèle, je collaborerai avec le professeur J. Parsons, spécialiste de l’adhésion cellulaire dans la migration de cellules tumorales et dans la formation des métastases [Parsons08, Parsons10, Tilghman10]. Il a notamment récemment montré que la rigidité de la matrice extracellulaire régulait la prolifération et la migration en 3D de cellules cancéreuses de lignées de divers carcinomes (sein, prostate, poumon, mélanome …) [Tilghman10]. Il nous fournira les lignées nécessaires et le savoir faire en terme de cancer. Trois types de cellules principaux participent activement et subissent des changements majeurs lors du développement tumoral : ce sont les fibroblastes, les macrophages et bien sûr les cellules endothéliales lors de la formation de métastases. En tant que cellules produisant de la matrice extracellulaire les fibroblastes jouent un rôle majeur. Dans des conditions physiologiques normales, les fibroblastes prolifèrent peu et émettent les facteurs de croissance nécessaires à maintenir l’homéostasie des tissus. Des études ont montré que de nombreuses tumeurs ne peuvent se développer dans un stroma normal [Cunha02]. L’hypothèse la plus répandue est que les premiers changements dans les caractéristiques du stroma constituent en réalité un essai de ‘réparation’ des dommages dus à l’épithélium cancéreux. La brisure de la membrane basale pourrait notamment déclencher un processus de cicatrisation, lors duquel les fibroblastes prolifèrent, migrent, produisent de la matrice extracellulaire et émettent des facteurs de croissance. Le phénomène de cicatrisation ne s’arrête pas, les changements dans la structure du stroma s’amplifient, les fibroblastes prolifèrent plus, les facteurs de croissance sont intensément exprimés. Enfin des enzymes de remodelage font passer le stroma à l’état activé [Dvorak86, Tuxhorn01]. Les cellules tumorales, incapables d’envahir la matrice, activent les fibroblastes en sécrétant un facteur de croissance TGF- beta1. Les fibroblastes remodèlent la matrice extra-cellulaire de façon à augmenter la rigidité de cette matrice : les fibres de collagène sont coupées lorsqu’elles sont perpendiculaires à la direction de propagation des cellules tumorales et sont progressivement réalignées dans la direction de migration. Les fibres de collagène servant de chemin de migration s’épaississent de plus en plus, ce qui facilite encore d’avantage l’envahissement de la matrice par les cellules saines. Les cellules tumorales, incapables d’envahir la matrice, activent les fibroblastes en sécrétant un facteur de croissance TGF- beta1. Les fibroblastes activés déplacent ou coupent des fibres de collagène de la matrice afin de faciliter la migration des cellules tumorales [Lewis04, Wolf07]. Par ailleurs, il a été largement montré que l’augmentation de la rigidité de la matrice influait sur la prolifération et la migration de cellules cancéreuses [Levental09, Schedin11, Tilghman10].

Par ailleurs la migration et l’adhésion de cellules étant très différente en deux dimensions,<br />

nous nous intéresserons exclusivement à des matrices donnant lieu à de la migration en 3D<br />

[Beacham05].<br />

Je travaillerai dans le laboratoire de A. Horwitz, qui est un spécialiste reconnu de migration<br />

cellulaire et d’imagerie par fluorescence [Vicente-Manzanares11] (pour une liste de<br />

publications, voir: http://people.virginia.edu/~afh2n/publications.html). K. Kubow a<br />

récemment commencé son post-doctorat dans le laboratoire de A. Horwitz [Kubow09] sur le<br />

sujet des interactions entre les cellules tumorales et du stroma. Il a travaillé précédemment sur<br />

la génération de matrice extracellulaire par des fibroblastes [Kubow11]. Je travaillerai donc<br />

directement avec lui. En parallèle, je collaborerai avec le professeur J. Parsons, spécialiste de<br />

l’adhésion cellulaire dans la migration de cellules tumorales et dans la formation des<br />

métastases [Parsons08, Parsons10, Tilghman10]. Il a notamment récemment montré que la<br />

rigidité de la matrice extracellulaire régulait la prolifération et la migration en 3D de cellules<br />

cancéreuses de lignées de divers carcinomes (sein, prostate, poumon, mélanome …)<br />

[Tilghman10]. Il nous fournira les lignées nécessaires et le savoir faire en terme de cancer.<br />

Trois types de cellules principaux participent activement et subissent des changements<br />

majeurs lors du développement tumoral : ce sont les fibroblastes, les macrophages et bien sûr<br />

les cellules endothéliales lors de la formation de métastases.<br />

En tant que cellules produisant de la matrice extracellulaire les fibroblastes jouent un rôle<br />

majeur. Dans des conditions physiologiques normales, les fibroblastes prolifèrent peu et<br />

émettent les facteurs de croissance nécessaires à maintenir l’homéostasie des tissus. Des<br />

études ont montré que de nombreuses tumeurs ne peuvent se développer dans un stroma<br />

normal [Cunha02]. L’hypothèse la plus répandue est que les premiers changements dans les<br />

caractéristiques du stroma constituent en réalité un essai de ‘réparation’ des dommages dus à<br />

l’épithélium cancéreux. La brisure de la membrane basale pourrait notamment déclencher un<br />

processus de cicatrisation, lors duquel les fibroblastes prolifèrent, migrent, produisent de la<br />

matrice extracellulaire et émettent des facteurs de croissance. Le phénomène de cicatrisation<br />

ne s’arrête pas, les changements dans la structure du stroma s’amplifient, les fibroblastes<br />

prolifèrent plus, les facteurs de croissance sont intensément exprimés. Enfin des enzymes de<br />

remodelage font passer le stroma à l’état activé [Dvorak86, Tuxhorn01].<br />

Les cellules tumorales, incapables d’envahir la matrice, activent les fibroblastes en sécrétant<br />

un facteur de croissance TGF- beta1. Les fibroblastes remodèlent la matrice extra-cellulaire<br />

de façon à augmenter la rigidité de cette matrice : les fibres de collagène sont coupées<br />

lorsqu’elles sont perpendiculaires à la direction de propagation des cellules tumorales et sont<br />

progressivement réalignées dans la direction de migration. Les fibres de collagène servant de<br />

chemin de migration s’épaississent de plus en plus, ce qui facilite encore d’avantage<br />

l’envahissement de la matrice par les cellules saines. Les cellules tumorales, incapables<br />

d’envahir la matrice, activent les fibroblastes en sécrétant un facteur de croissance TGF-<br />

beta1. Les fibroblastes activés déplacent ou coupent des fibres de collagène de la matrice afin<br />

de faciliter la migration des cellules tumorales [Lewis04, Wolf07].<br />

Par ailleurs, il a été largement montré que l’augmentation de la rigidité de la matrice influait<br />

sur la prolifération et la migration de cellules cancéreuses [Levental09, Schedin11,<br />

Tilghman10].

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