Olymplic 2006 à 2018 - Universki

olymplic
annecy 2018
Sport, Montagne et Valeurs olympiques
Turin 2006
Annecy 2018
Des Jeux à l'Olympisme
Dossier spécial JO Turin 2006
Interviews champions
Karine Ruby
Antoine Dénériaz
Vincent Vittoz
Bruno Mingeon
Yohann Taberlet
olymplic N°11 - Février 2006
Annecy 2018
olympliquons
nous !

Aerocom
Alpina Savoie
Alpine Meeting Solution
Apave Annecy
Artis-Maisons Bonheur
Atria-Annecy
Audrex
Axios Cps
Banque Populaire des Alpes
Convergence
C2a
Ecotechnic
Editions Rosset
Everso
Fondation Merieux
Le Club Entreprises
d'Olympliquons-Nous
Impérial Palace Annecy
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Jf Carteron Équipements
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Materiel Incendie Broux
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Sasco
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Si vous souhaitez adhérer au Club Entreprises des Jeux Olympiques
Annecy 2018 (association Olympliquons-Nous), contactez M. Patrice Edwards
par téléphone au 06 60 80 63 17 ou par email : p.edwards@sasco.fr
Conception : Caroline Liault . Pic & Colegram

S o M M a i r e
Édito
Février 2006. Les XXèmes Jeux Olympiques
d'hiver ont pris place à Turin. Le Piémont va
s'illuminer de mille feux aux couleurs olympiques.
À n'en pas douter, nos champions savoyards sauront
brillamment défendre leur pays et leur région. À quelques cimes enneigées
de là, Annecy 2018 est aux premières loges de la manifestation olympique.
Rebondir... Encore faut-il de bons appuis ! Éveiller et sensibiliser la société
aux Valeurs olympiques, ce n'est pas faire de l'Olympisme pour l'Olympisme.
Adresser aux citoyens de notre région un message clair sur la beauté de
nos paysages, l'intérêt du sport et de la santé, l'importance de l'éducation,
c'est dynamiser notre tissu socio-économique et encourager la vitalité de
notre espace de vie commun. Ensemble, pour préserver et valoriser nos
ressources qui feront nos richesses, par-delà les barrières et frontières,
donnons une chance au pays du Mont-Blanc pour 2018.
Bonne lecture et bons Jeux à toutes et à tous !
4 - 11
Olymplic
563 route de Navilly - 74930 Pers-Jussy
olymplic@tiscali.fr
Rémy Naville
et l'équipe d'Olymplic
Direction, conception et rédacteur en chef : Rémy Naville
Rédacteur en chef adjoint : Benjamin Perrier
Infographiste : Olivier Baulet
Comité de Rédaction :
Olivier Baulet, Mélanie Berroy, Christophe Chaix, Raphaël Cheneval, Richard Contat, Yohann Favre, Claudine
Frangiamore, Philippe Lebeau, Serge Martinot, Alain Mizzi, Rémy Naville, Julie Négro, Benjamin Perrier, Isabelle
Philippe, Jean Picolet, Roger Pirot et Delphine Pollet
Imprimerie Brailly Lyon
Photo de couverture : JMF / WOOLOOMOOLOO © (maquette Olivier Baulet)
Olympliquons-nous
Maison départementale des sports
97 A, avenue de Genève - 74000 Annecy
www.olympliquons-nous.com
46 - 50
annecy 2018
olymplic
15 - 37
Sport, Montagne et Valeurs olympiques
Annecy 2018
olympliquons
nous !
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Olymplic - Février 2006
Annecy ville requérante
pour les JO d'hiver de 2018
Bernard Bosson et Jean-Luc Rigaut
Olympliquons-nous
Philippe Lebeau et Serge Martinot
Se battre plus que jamais pour
que l'Olympisme vive au quotidien
Roger Pirot
Les enfants en classe de neige
Yohann Favre
Dossier Turin 2006
Jo d'hiver Cortina d'Ampezzo 1956
Rémy Naville
Interviews champions
Propos recueillis par Isabelle Philippe
Karine Ruby
Antoine Dénériaz
Vincent Vittoz
Bruno Mingeon
Les sites de compétitions
Mélanie Berroy
La sélection française
Les Jeux paralympiques de Turin
Rémy Naville
Interview champion
Yohann Taberlet
Propos recueillis par Isabelle Philippe
Programme des JO d'hiver 2006
L'eau ressource
naturelle des Alpes ?
Benjamin Perrier
La neige dans tous états
Christophe Chaix
Conférence
"Sport, Paix et Environnement"
Le massif du Mont-Blanc
Jean Picolet
Le récit de mon ascension
du Mont-Blanc
Raphaël Cheneval
L'espace Mont-Blanc
Benjamin Perrier

Annecy cy ville requérante
2018
pour les JO d'hiver de
Communication au
Conseil Municipal
(le 26.09.2005)
Sur une proposition du
Maire Bernard Bosson
– votée à l’unanimité par
le Conseil Municipal – la
ville d'Annecy se porte
candidate pour les Jeux
Olympiques d’hiver 2018
Annecy : ville des Alpes
située à 450 m d’altitude,
chef-lieu du département de
la Haute-Savoie (74), au bord du lac
du même nom, dans un écrin de montagnes
(au pied du Mont Veyrier et du
Semnoz). Nombreux prix et diplômes
décernés pour la sauvegarde de son
lac ainsi que de son environnement
urbain. Classée Ville d'Art et d'Histoire.
Population : 52.100 habitants
(136.815 dans l'agglomération).
L’agglomération annécienne est un
important centre industriel, tertiaire et
touristique. On y trouve des activités
variées : centre de recherche nucléaire,
VILLE ANNECY ©
4 Olymplic n° 11 - Février 2006
construction électrique et mécanique,
électronique, textile et agroalimentaire.
Pôle majeur de l'industrie de la
glisse liée à la montagne, l'agglomération
rassemble la moitié des entreprises
françaises ou internationales
présentes sur le sol national. Annecy
est également le siège de la Fédération
Française de Ski (FFS).
Bénéficiant d’un site remarquable,
Annecy affi rme son image de "Venise
des Alpes" et attache une grande
importance à conserver un développement
harmonieux, donnant à la
ville son irrésistible cachet. Elle abrite
de nombreux monuments dans la
Annecy ne peut que déplorer
la décision du Comité
National Olympique et Sportif
Français et du Ministre de
la Jeunesse et des Sports,
de ne présenter aucune
candidature française pour
les JO d'hiver de 2014
Vieille-Ville comme le Palais de l’Isle.
Son lac – le plus pur d’Europe – lui
assure un succès touristique considérable
(nombreuses stations balnéaires
: Saint Jorioz, Sevrier, Veyrier,
Talloires, Menthon-Saint-Bernard).
Cité reine des Alpes, à proximité de
grandes stations de sports d’hiver de
réputation mondiale, elle offre une
qualité de vie hors du commun dans
un cadre idyllique à proximité de la
Suisse et de l’Italie ; mais aussi de
grands aéroports internationaux (Lyon-
Saint Exupéry et Genève-Cointrin).
Rémy Naville
Non-sélection d'Annecy pour les Jo de 2014
Communiqué de presse - Annecy, le 26 juillet 2005
Symbole annécien
Classé monument historique, le Palais
de l'Isle est situé au coeur de la Vieille-Ville
La Ville d’Annecy et le Comité de Candidature
Annecy – Haute-Savoie – Mont-Blanc ont fait connaître
depuis plus de trois ans et demi, au CNOSF
et au Ministre, leur volonté d’être candidats à l’organisation
des JO d’Hiver de 2014.
Annecy a respecté la demande que le CNOSF et le
Ministre lui ont faite de garder le silence pour ne pas nuire
à la candidature de PARIS aux JO d’été 2012.
OT ANNECY ©

Rencontre avec
Jean-Luc Rigau Rigaut
Premier adjoint à la Mairie d'Annecy
"Pour les JO d'hiver
de 2018, c’est le
dossier de toute la
Haute-Savoie que
la ville d’Annecy
porte avec honneur"
Quels ont été vos sentiments
lors de l’annonce
de la non-sélection d’Annecy
au JO d'hiver de 2014 ?
Nous avons ressenti un fort sentiment
de déception, mélangé à un peu
d’injustice et beaucoup d’incompréhension,
le sentiment également
d’avoir loupé une vraie opportunité
pour la France. Ceci nous a conduits
à nous poser la question de savoir si,
fi nalement, nous avions été assez bons
et convaincants pour porter la candidature
d’Annecy même si les Jeux semblaient
déjà faits. Il s’agit maintenant de
tirer parti de nos éventuelles erreurs.
Que pensez-vous de la poursuite
du projet pour 2018 ?
Il est indispensable de poursuivre le
projet. Nous sommes haut savoyards,
nous avons de la pugnacité, donc il
Alors que le Comité International Olympique a fait savoir
que la date limite pour déposer les candidatures pour les
JO d’hiver de 2014 était celle du Jeudi 28 juillet 2005, soit
dans 48 heures, Annecy ne peut que déplorer la décision
du CNOSF et du Ministre de ne déposer aucune candidature
française pour l’organisation des JO d’Hiver de 2014.
Cette décision conduit les organisateurs annéciens à
s’interroger sur la capacité des dirigeants du Mouvement
Olympique Français à être entendus du CIO pour l’organisation
de Jeux Olympiques. Ils attendent du CNOSF une
réponse à cette interrogation avant d’envisager toute nouvelle
candidature pour les futures olympiades de 2018.
VILLE ANNECY ©
faut continuer. Je suis très heureux
de cette volonté de poursuivre. Il y a
un attachement fort de toute la Haute-
Savoie derrière ce dossier.
Croyez-vous aux chances de
succès et quels sont selon
vous les forces et les atouts du
dossier de la ville d’Annecy ?
Oui, j’y crois. Pour les JO d'hiver de
2018, c’est le dossier de toute la
Haute-Savoie que la ville d’Annecy
porte avec honneur. Certains peuvent
penser que nous sommes trop petits
pour organiser les Jeux Olympiques,
mais nous n’avons aucun complexe de
ce côté-là. De plus, ce seront des Jeux
proches de la nature et respectueux
de l’environnement. Nous avons les
installations qu’il faut, des sites et pôles
d’émergence disponibles. Bref, notre
département est suffisamment fort
pour porter un projet comme celui-ci.
Olympliquons-nous
Pensez-vous que l’association
Olympliquons-Nous, les valeurs
sportives qu’elle défend et le
travail qu’elle effectue pourraient
être des possibles gages
de réussite ?
Incontestablement. La ville d'Annecy
et la Haute-Savoie sont capables de
porter la candidature mais il est
nécessaire d’avoir un soutien populaire
et ça, seule une association peut
y parvenir. De plus, toutes les valeurs
de l’Olympisme que vous défendez
et leur déclinaison près des jeunes
sont des choses très importantes. Et
puis, la ville et le Conseil Général
continuent de soutenir l’association.
C’est bien la preuve que le travail de
fond effectué doit être poursuivi et
mis en avant.
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
Ils tiennent à rappeler que les sports d’hiver, en plus des
formidables émotions que les compétitions sportives peuvent
apporter, constituent pour la montagne française, une activité
économique essentielle faisant vivre de nombreuses entreprises
dont certaines sont leaders mondiales dans ce secteur et
à travers elles, procurent des revenus à de nombreux salariés.
Ils restent déterminés à convaincre le CNOSF et le Ministre
des Sports de l’importance qu’il y a à ce que la France ne
renonce pas, à l’avenir, à être présente dans l’organisation
des Olympiades d’hiver.
Bernard Bosson
Député-Maire d'Annecy
Olymplic n° 11 - Février 2006 5

Rencontre avec Philippe Lebeau
"L’avenir d’Olympliquons-
Nous à court terme
passe par de très beaux
projets liant éducation,
environnement et
Olympisme"
Relais olymplique
16 novembre 2005, Impérial Palace
d’Annecy - Lors de l’Assemblée
générale d’Olympliquons-nous,
Philippe Lebeau (à gauche) passe le
fl ambeau de la présidence de l’association
à Serge Martinot (à droite)
Qu’est-ce qui a fait naître
l’idée d’une candidature
d’Annecy aux JO ?
L’idée de l’organisation de Jeux
Olympiques d’hiver en Haute-Savoie
m’est venue pour la première fois à
Tignes, lors de l’épreuve de bosses
des JO d’Albertville en 1992 gagnée
par Edgar Grospiron. Il régnait une
ambiance électrique. J’avais jusqu’alors
une perception aseptisée de
l’Olympisme. Ce jour là, j’ai découvert
que c’était aussi une immense fête.
Comment de l’idée, vous êtes
passés à un réel projet et à la
constitution de l’association ?
En 1998, j’ai rencontré au sein de la
6 Olymplic n° 11 - Février 2006
Président-fondateur d'Olympliquons-nous
Jeune Chambre Economique d’Annecy
quelques rêveurs pragmatiques
suffi samment "allumés" pour démarrer
avec moi la réfl exion sur la crédibilité
de la candidature haut-savoyarde.
On a travaillé pendant trois ans sur le
sujet. En 2001, voyant que les politiques
n’embrayaient pas, on a créé
l'association Olympliquons-Nous
pour ouvrir le projet à tous ceux qui
le désiraient.
Quels étaient vos soutiens
pour cette candidature ?
Nous n’avions aucun soutien offi ciel.
En revanche, tous nos nombreux
contacts nous encourageaient offi -
cieusement à aller plus loin. C’est
comme ça que l’on a tenu.
Quels ont été vos principaux
axes de travail pendant ces
cinq années ?
En fait, nous avons découpé le projet
2014 en une succession d’objectifs :
convaincre les élus locaux d’être
candidats, puis décrocher la candidature
à la candidature auprès du
CIO, puis devenir ville candidate,
c’est-à-dire fi naliste. Enfi n décrocher
la victoire internationale. Le premier
objectif a été atteint. L’équipe d’Olympliquons-Nous
a travaillé sur les
valeurs de l’Olympisme pour réussir
le second, mais trop d’enjeux extérieurs
que nous ne maîtrisions pas
sont venus polluer notre projet. Le
deuxième objectif est donc toujours
d’actualité, pour 2018…
JMF / WOOLOOMOOLOO ©

Quelles étaient les ambitions
de base d’un tel projet et vos
chances face à de sérieux
concurrents ?
Nos ambitions étaient sans limite car
la candidature d'Annecy pour les
Jeux Olympiques d'hiver de 2014
avait toutes ses chances, pour peu
que nous restions humbles et respectueux
vis-à-vis de nos concurrents.
Nous voulions amener l’événement à
une dimension différente, une
immense fête sportive mobilisant
toutes les générations autour des
valeurs du sport et de celle de
l’Olympisme. Cette ambition, nous
l’avons toujours et nous la porterons
jusqu’au bout.
Comment envisagiez-vous
cette candidature au niveau
technique et pratique ?
Nous rentrons là dans un champ de
compétences qui va très au-delà
d’Olympliquons-Nous. Entre nous, on
a refait 100 fois le scénario de l’organisation
des Jeux Olympiques d’Annecy
et j’espère qu’en cas de victoire
pour 2018, les experts auront la
sagesse d’examiner les idées très
créatives qui ont émergé des brainstormings
que nous avons organisés.
Qu’est-ce qui a justifi é la nonsélection
d’Annecy aux JO ?
Joker ! Aucun communiqué offi ciel
n’a été publié par le Ministère des
Sports. De toute façon, rien ne justifi e
cette décision, au regard des 7 ans de
travail produits par les membres de
l’association et du rêve de centaines
de milliers de Savoyards. Et je crois
que certains décideurs nous ont pris
que pour de gentils idéalistes, ce que
nous sommes car on n’aurait pas pu
dépenser autant de temps et d’énergie
sans cela. Mais nous sommes surtout
des hommes et des femmes de
terrain, extrêmement pragmatiques,
ancrés dans des valeurs fortes.
Comment rebondit-on après
l’échec ?
En étant candidat aux JO de 2018 !
Quels sont les enseignements
dont vous pourriez vous servir
pour un éventuel autre dossier
de ce style ?
Le premier enseignement, c’est que
lorsque l’on a on a une conviction
très forte, il faut s’engager… et aller
jusqu’au bout ! Pour les autres, j’ai
droit à combien de pages ?
Olympliquons-nous
Que pouvez-vous répondre à
ceux qui pensent qu’une candidature
d’Annecy pour les JO
d'hiver est irréaliste ?
Irréaliste, mais pourquoi donc ?
Comment envisagez-vous
l’avenir ?
L’avenir d’Olympliquons-Nous à court
terme passe par de très beaux projets
liant éducation, environnement et
Olympisme. Notre nouveau président
Serge Martinot a plein d’idées et de
l'énergie à revendre. Il est entouré
d’une équipe forte qui ne demande
qu’à s’enrichir de nouvelles volontés.
En parallèle, nous continuons de
travailler sur notre projet hautsavoyard,
afi n que le CNOSF dépose
enfi n auprès du Comité International
Olympique en 2009 la candidature
offi cielle de la France aux JO d’hiver
de 2018 !
Pensez-vous qu’un jour Annecy
sera la ville organisatrice des
Jeux Olympiques d'hiver ?
Oui Olympique !
Histoire d'un été olympique mouvementé
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
Singapour, 6 juillet 2005. Le Comité International Olympique porta son choix sur Londres comme ville hôte des XXX èmes Jeux
Olympiques d’été de 2012. En fi nale, la capitale du Royaume-Uni fut préférée à la candidature de Paris 2012 et l’emporta
par 54 voix contre 50. Cette décision provoqua un véritable émoi dans le camp parisien qui avait pourtant la faveur des
pronostics (français ?). Après ce douloureux échec, d’aucuns pouvaient penser, en toute logique, que la place aurait été laissée à
l’une des 3 villes françaises – Annecy, Gap et Grenoble – requérantes aux Jeux Olympiques d’hiver de 2014.
Mais il n’en fut rien : le bureau exécutif du CNOSF estima, après l’échec
de Paris, qu’une candidature française serait "prématurée 1 ". Moins
timorés, l'Espagne et la Russie, pays également éliminés dans la course
olympique de 2012 (avec les villes de Madrid et de Moscou), présentent
cependant chacun une candidature pour les JO d'hiver de 2014.
Les 7 Villes candidates aux JO d'hiver de 2014
– Almaty (Kasakhstan) – Salzbourg (Autriche)
– Borgomi (Géorgie) – Sochi (Russie)
– Jaca (Espagne) – Sofi a (Bulgarie)
– PyeongChang (Corée du Sud)
RN
1Paris entrevoit depuis la possibilité de présenter une candidature pour les JO de 2024.
Session du CIO à Singapour
MM. Jacques Chirac, Jean-Claude Killy et Jean-
François Lamour, représentant la candidature de
Paris lors de l'élection des JO d'été de 2012
LA PRESSE ©
Olymplic n° 11 - Février 2006 7

Rencontre avec
Serge
Martinot
Président d'Olympliquons-nous
"Gardons notre enthousiasme,
profi tons de ce
nouveau souffl e, il nous
portera aussi loin que
nous le mériterons !
Alors, je souhaite bon
vent à nous tous !"
La vocation d'Olympliquons-nous
"Promouvoir la candidature d'Annecy aux
Jeux Olympiques d'hiver de 2018 et faire de
ces Jeux un événement sportif planétaire
exceptionnel, et surtout un événement durable
qui mobilise toutes les générations autour
des valeurs du sport et de l'Olympisme" OLYMPLIC ©
Olympliquons-nous :
Bonjour Serge ! Tu es,
depuis le 16 novembre
2005, notre nouveau président.
Est-ce difficile de prendre en
charge l’association après
cette longue période d’espoir
fi nalement déçue ?
J’adresse tout d’abord de très sincères
félicitations au président-fondateur
Philippe Lebeau pour avoir eu cette
idée des Jeux Olympiques d’hiver en
Haute-Savoie, cette étincelle qui nous
fait rêver. Il a su convaincre nos élus
que ce projet était réaliste et qu’il
sera réalisable un jour. Il nous a tous
embarqué dans ce voyage au long
cours de l’association Olympliquons-
8 Olymplic n° 11 - Février 2006
Nous avec l’engagement et la ténacité
d’un grand capitaine pendant
près de 7 ans. Quand il m’a demandé
de le remplacer à la barre, sachant
qu’il restait à bord, j’ai donc accepté
avec bonheur !
Peux-tu revenir un instant sur
les évènements de cet été et
leurs conséquences ?
Je vais rester dans cette métaphore
océanique parce que c’est un bon
moyen de parler de notre nouveau
cap ainsi que du climat. Nous savons
en effet que les prévisions climatiques
s’élaborent le plus souvent en fonction
des courants sous-marins et des
vents dans les hautes sphères ! La
France sportive vient donc d’essuyer
le cyclone de Paris 2012, sa trajectoire
ayant malheureusement déviée
sur Annecy. Nous nous sommes
même retrouvés dans l’œil. En météorologie
ce phénomène est fort bien
connu : nous avions senti tout d’abord
une brise rafraîchissante et bien soutenue
dans la région. Et soudain, le 08
juillet, de grands vents favorables ont
balayé toute la Haute- Savoie suivis
d’une accalmie de quelques jours, et
enfi n de très violents vents contraires
se sont abattus sur Annecy 2014 !
Mais il semble qu’en France ce genre
de catastrophe soit classé "naturelle".
Donc prenons le comme tel, nous n’y
pouvions rien et surtout construisons

plus résistant ! Nous avons, par contre,
déjà obtenu des avancées "grâce"
à l’échec de la candidature d’été :
1. La reconnaissance par
notre population, par l’ensemble de
nos élus et par les relais médiatiques
du bien fondé de notre engagement
depuis 7 ans parce que la Haute-
Savoie est un merveilleux terrain pour
des Jeux Olympiques d’hiver si on
investit dans sa mise en valeur.
2. Nous avons aussi prouvé la
justesse de notre vision depuis
2001 : nous avions raison de
penser que la capitale, même si elle
pouvait prétendre à accueillir les JO
d’été n’avait pas cause gagnée avant
l’heure ! Et cette leçon reste bien
entendu valable pour nous dans l’avenir
! Pour concourir puis pour gagner
il nous faudra vraiment le mériter !
En effet il va y avoir du travail
pour remotiver du monde !
Oui, mais nous y avons gagné aussi
et par la force des choses, 4 années
de préparation supplémentaires.
Nous les mettrons à profi t, ensemble,
pour travailler sur 2 notions des plus
passionnantes :
- Imaginer l’évolution et les
capacités des Pays de Savoie pour
qu’en 2018 nous puissions accueillir
des JO d’hiver qui nous correspondent
bien, en termes d’accueil, de
participation de la population, de
transports, d’énergie et de sauvegarde
de notre environnement.
- Ces 4 années doivent aussi nous
permettre d’étoffer et de rendre
visible notre culture sportive
régionale grâce à ce thème porteur
de l’Olympisme et des valeurs qu’il
véhicule. Il nous paraît fondamental de
cultiver ce qui est notre principal atout,
le sport en contact avec la Nature,
pour ce qu’il apporte à chaque pratiquant
et à la collectivité tout entière.
Quels va être la nouvelle organisation
de l’association ?
Depuis cet été un bilan a été dressé,
4 axes sont maintenant perceptibles
pour bien faire fonctionner le vaisseau
Olympliquons-Nous :
1. Après avoir tous eu un immense
espoir en apercevant un court instant
les rivages du CIO, nous avons été
détournés : nous avons donc défi nitivement
perdu notre objectif 2014. A
nous de viser le nouvel objectif
: ce sera 2018 !
2. Notre quille n’était visiblement
pas assez lestée pour résister à cet
ouragan ! Nous allons donc
améliorer nos appuis !
3. Quelques camarades de bonne
volonté, découragés par les fausses
manœuvres des routeurs nationaux,
ont mis pied à terre. A nous de
trouver d’autres équipières
et équipiers et que la participation
à cette belle aventure
fasse envie au plus grand nombre
! Je dirais même qu’y "participer
c’est construire l’essentiel" pour paraphraser
Pierre de Coubertin.
4. Il nous reste encore du vent
dans les voiles, mais nous devons
prospecter et trouver de nouveaux
gisements d’énergies
renouvelables c’est-à-dire des
ressources fi nancières.
Donc le moral reste bon !
Qu’est-ce qui te motive le plus
dans ce projet ?
Malgré les mauvais coups de ces
derniers mois, l’association
Olympliquons-Nous garde toujours le
vent en poupe grâce à sa conception
unique, faite d’éthique et d’Olympisme.
Ces valeurs sont notre armature,
elles résistent à l’épreuve du
temps et rien ne vaut des actions sur
le terrain pour promouvoir ou faire
promouvoir ces valeurs.
Quels sont les actions prévues
pour les mois à venir ?
Une période de navigation délicate
s’ouvre maintenant, sans vague à surfer
et parmi des nappes de brouillards
pré-électorales. Ce n’est donc pas le
Olympliquons-nous
moment de réduire la voilure mais au
contraire il nous apparaît opportun
d’en augmenter la surface. Donner
notre position régulièrement est aussi
une priorité pour entraîner du monde
dans notre sillage : Olymplic va donc
continuer de refl éter notre philosophie,
nos actions et d’alimenter la source
de culture sportive et olympique.
Un grand projet générateur
d’actions est en préparation et
nous tiendrons informés nos membres
dès sa mise au point, dans les pages
de ce magazine.
De nombreuses idées sont en train de
germer en direction des jeunes, des
sportifs, etc. Nous devrons être nombreux
sur le terrain pour les produire
et en récolter les fruits. Nous sommes
déterminés à préparer ce nouveau
défi français avec nos sympathisants,
nos membres, nos volontaires et tous
ceux qui apprécient d’avoir de grandes
étendues devant eux.
Quels sont tes souhaits pour
l’association ?
Gardons notre enthousiasme, profi -
tons de ce nouveau souffl e, il nous
portera aussi loin que nous le mériterons
! Alors, je souhaite :
"bon vent à nous tous !"
JMF / WOOLOOMOOLOO ©
Propos recueillis pour Olymplic
Olymplic n° 11 - Février 2006 9

Se battre plus que jamais
pour que l'Olympisme
vive au quotidien
Les Valeurs olympiques :
– Le dépassement de soi
– La joie dans l'effort
– Le fair play
– Le respect des autres
– L'harmonie entre
le corps et l'esprit
Trois générations olympliquées
Roger Pirot est à l'initiative du concept
d'Olympliquons-nous qui entend notamment
mobiliser toutes les générations autour des
valeurs du sport et de l'Olympisme
Le temps passe vite, si vite que
certains ont estimé bon de
faire l’impasse sur Annecy
2014. Et pourtant…
Annecy et sa région ont toutes les
qualités requises – elles sont même
exceptionnelles – pour organiser des
Jeux Olympiques d’hiver : des montagnes
enneigées, l’habitude des
grands événements sportifs, la capacité
hôtelière, la proximité de deux
aéroports internationaux, une population
particulièrement sportive, etc.
Mais surtout, dès 2001, l’idée avait
été lancée de réaliser beaucoup plus
qu’un événement de trois semaines
spectaculairement et sportivement
réussi : faire, sur plusieurs générations,
de l’Olympisme au quotidien
pour répondre aux problèmes évidents
de société. En novembre, un
compte-rendu de réunion constatait
10 Olymplic n° 11 - Février 2006
que "les Jeux restaient un événement
d’abord réservé aux acteurs directs,
sportifs, constructeurs
d’infrastructures, population
locale mobilisée
pour les Jeux – bravo à
Albertville 1992 pour son
extraordinaire action –
aux spectateurs et téléspectateurs
de l’événement
mais sans association
plus générale".
Or les valeurs sportives peuvent être
associées à de nombreux autres
domaines qui sont le challenge du
futur. En 2003 un nouveau compterendu
confi rmait qu’il fallait mobiliser
bien au-delà des Jeux et, selon la
définition même de l’Olympisme,
"faire du sport un élément primordial
de l’éducation de la jeunesse, un
moyen de transmission des valeurs
de l’Olympisme et du sport".
Ne pas avoir transmis en juillet 2005
au Comité International Olympique le
Faire du sport un
élément primordial
de l’éducation de la
jeunesse, un moyen
de transmission des
valeurs de l’Olympisme
et du sport
dossier complet de la
candidature d’Annecy,
dont le projet éducatif,
est une erreur majeure
car un processus fort
a été bloqué. La même
erreur ne doit pas être
reproduite en 2009
– c’est demain – pour
2018.
La violence des banlieues, le réchauffement
climatique, qui ont la même
cause fondamentale, démontre que
l’éducation est le problème numéro
un du XXI ème siècle. Pour la violence,
les commentaires ont analysé les
raisons possibles et trop souvent
accusé la seule société, c’est-à-dire
les autres, et non la responsabilité de
chacun. Dans une page entière du
journal Le Monde, intitulée "Les as de
OLYMPLIC ©

JMF / WOOLOOMOOLOO ©
la banlieue" la parole a été donnée à
ceux, habitants les mêmes lieux, de
même origine, qui ont réussi et ne se
sont pas retrouvés la nuit dans la rue.
La réponse est toujours la même :
"nous le devons à l’éducation reçue
de nos parents, qui n’ont pas cédé à
la loi de la cité, et à un certain nombre
d’enseignants, donc d’éducateurs".
Pour le réchauffement climatique il est
dû d’avant tout au non-respect des
autres, des générations futures, et
c’est donc aussi un problème d’éducation.
Certes celle d’autrefois était
loin d’être parfaite et elle a fait beaucoup
de refoulés. Du moins créaitelle
et faisait respecter des règles
sans lesquelles aucune organisation
ne peut durer : on peut vouloir être
libre mais encore faut-il ne pas confondre
liberté et anarchie : la liberté
se termine là où commence celle des
autres, l’anarchie se moque des
autres et rend la société invivable.
Le mammifère humain a de plus en
plus de difficulté pour conserver
l’instinct d’éduquer sa progéniture : la
lionne sait apprendre à ses lionceaux
comment chasser et donc dépendre
d’eux-mêmes, la chatte sait arrêter
d’un coup de patte énergique le
chaton qui s’éloigne trop.
L’enfant d’homme, souvent,
n’apprend plus les
limites à respecter. Le
changement du mode
éducatif ne s’est pas fait
en un jour mais, insidieusement,
sur plusieurs décennies.
Une prise de conscience de ce changement,
pour le bénéfi ce de tous, est
une question de vie ou de mort.
Le sport, pratiqué selon les règles de
l’Olympisme est un support de premier
plan d’une saine éducation
indispensable. C’est pourquoi il faut
se battre pour que le travail qu’Olympliquons-Nous
a commencé se perpétue
et s’amplifi e pour que le dossier
complet d’Annecy 2018 soit transmis
en 2009 au Comité International
Olympique. Parce qu’il va bien audelà
de la candidature d’une ville et
même d’une région.
Le monde sportif des Pays de Savoie
est prêt à jouer le jeu, et gagner ainsi,
Les Olymplicîmes 2005
Annecy, 31 mars - Antoine Dénériaz prenant
la parole devant des enfants absolument
ravis de rencontrer le champion du ski alpin
Olympliquons-nous
par voie de conséquence, les Jeux
chez nous. Certains ont déjà commencé
: Edgar Grospiron est allé
visiter en 2004 les élè-
ves d’une classe de
mal-voyants. D’autres
sont volontaires, sans
être nécessairement
champions olympiques
pour aller expliquer
dans les classes ce qu’ils font pour
se dépasser : entraînements sérieux,
hygiène de vie, esprit d’équipe, conseils
utiles aussi pour réussir ailleurs.
Les instituteurs et professeurs sont
demandeurs.
Le monde sportif
des Pays de
Savoie est prêt
à jouer le jeu
L’idée d’un projet pédagogique sur
la base des Valeurs olympiques est
envisagée avec l’Académie. Nos
Olymplicîmes, si bien réussies en
2004 et 2005 , ne sont que la partie
visible de l’iceberg. Le travail de fond
est en cours : une action continue de
nos sportifs pour que leur exemplarité
soit un atout éducatif de premier plan.
Un grand dessein à partager.
Roger Pirot
Vice-président d'Olympliquons nous
Olymplic n° 11 - Février 2006 11

Les enfants en
classe de neige
Les enfants et le
sport dans le cadre de
l’Éducation Physique
et Sportive à l’école
Préparation et organisation
Les préparatifs d’une classe de
neige commencent par la réunion
des professeurs d’EPS et
des autres enseignants intéressés
(enseignants en histoire-géographie,
en français, en mathématiques, en
sciences et vie de la terre et autres).
Le professeur d’EPS reste le plus
souvent l’initiateur de l’événement.
Pourquoi une classe de neige,
pourquoi la montagne ?
Les Activités de Pleine Nature (APN)
12 Olymplic n° 11 - Février 2006
sont au programme du collège en
EPS. En milieu non montagnard, on
fera plus d’escalade, de randonnées
pédestres. Le ski et le VTT nécessitent
de l’altitude. On utilise le projet
pédagogique "montagne" pour justifi
er la pratique de l’activité ski. On
justifi e la pratique du ski par le projet
pédagogique et éducatif. Le projet
éducatif renvoie à tout ce qui est
connexe à l’activité sportive et qu’on
rencontre dans la vie de tous les
jours : le respect des valeurs de la vie
en société, le respect d’autrui, l’entraide,
la sociabilité. Bien sûr, il y a
JMF / WOOLOOMOOLOO ©
aussi et forcément une part d’éducation
dans l’activité sportive elle-même.
La valeur du "fair play" apparaît en
position de charnière entre les 2 plans
de la pédagogie et de l’éducation.
Une journée type
Réveil à 7 h 30 ; et à 9 h 30, tout le
monde doit être sur les pistes. Vers
midi, déjeuner. Vers 16 h, fi n de la
journée ski et retour au centre d’hébergement.
16 h 30 un bon goûter
pour tous. Puis de 17 h 30 à 19 h
s’ensuivent la douche et les devoirs
sur des thèmes liés à l’activité neige.
Les enfants et les Valeurs olympiques
Les Valeurs olympiques à transmettre par le
prof d’EPS aux élèves. Comment les placer
auprès des enfants ?
En tant qu’enseignants, nous souhaitons essentiellement
deux choses. D’une part, développer un élève citoyen.
L’enfant doit être capable de respecter son environnement
et d’avoir un regard critique sur ce qui l’entoure. Il doit être capable
de juger en toute simplicité sa prestation et celle des autres.
D’autre part, développer l’idée du spectateur sportif citoyen. L’enfant
doit être capable de juger d’une prestation. Il faut qu’il apprenne
à applaudir et à féliciter non seulement le vainqueur mais aussi les
DR

En géographie, les élèves peuvent
apprendre la lecture de cartes routières
et celles plus proche du terrain.
En histoire, les études portant sur les
plateaux des Glières et du Vercors
sont un bon moyen de présenter la
montagne d'un point de vue historique.
En mathématique, les enfants
peuvent se prêter aux jeux des
calculs des distances parcourues
pendant la journée, de la vitesse
moyenne, etc. Plusieurs exercices à
thèmes peuvent être donnés autour
du thème clé "la montagne". Le but
étant d’utiliser le support naturel
principal comme thème de travail
ludique. 19 h 30, dîner suivi d’une
petite veillée et dodo récupérateur.
L’encadrement des enfants
Le plus souvent, une classe de neige
regroupe plusieurs classes de même
niveau pour un effectif d'environ 50
personnes. Il faut compter un professeur
pour 12 élèves. Les professeurs
d’EPS peuvent se passer de la présence
d’un moniteur de l’Ecole de Ski
Français. Leur diplôme et formation
leur permettent d’encadrer une
classe de neige, dans les limites de
leurs compétences, sans auxiliaires
spécialistes de l’activité ski. Les professeurs
d’EPS peuvent cependant
faire appel à des moniteurs de ski
pour les élèves les plus en diffi culté.
Le projet pédagogique
La classe de neige s’organise autour
d’un projet pédagogique et éducatif.
L’activité ski est un support pour
transmettre des valeurs. Elle permet
autres concurrents. L'enfant doit être capable de mesurer la totalité
du contexte du sportif et de la performance. Sur un séjour d’une
semaine, on ne fait que donner les bases aux élèves, c’est avant tout
de l’initiation, mais on espère que cela participera à leur développement
personnel dans leur avenir. C’est beaucoup plus parlant de
transmettre ces valeurs en situation réelle dans le milieu naturel. On
y rencontre des diffi cultés qui sont le plus souvent bien mémorisées
et reviennent à l’esprit rapidement. Il faut donc parvenir à confronter
les élèves à des situations-problèmes pour qu’ils soient capables
d’y faire face et de les surmonter dans la vie de tous les jours.
Les élèves posent souvent une question du genre "est-ce que vous
êtes sportifs de haut niveau ?". Ils s’étonnent et admirent la qualité
du sportif aperçu à la télévision. Ils n’ont pas le recul suffi sant pour
apprécier la réalité dans tous ses contours, pour relativiser la pra-
de faire connaître aux élèves le milieu
naturel. Le plus grand plaisir des
professeurs est de voir les élèves
apprendre à vivre ensemble (prêt
des affaires, entraide). Le but n’est
pas seulement de faire du ski, mais
plutôt de permettre aux enfants d’appréhender
le milieu naturel dans
toute sa complexité, de s’y adapter
et d’être capable de vivre ensemble
en dehors du cercle familial.
Messages du prof d’EPS aux
élèves en classe de neige
En tant que professeurs d’EPS, nous
voulons que la classe de neige permette
aux enfants de mieux connaître
la montagne afi n qu’ils soient capables
de pratiquer une activité extérieure
en toute sécurité. La montagne
DR
Éducation
est un milieu très intéressant. Le climat
et le contexte sont souvent délicats,
voire hostiles. Ils impliquent de
déchiffrer les dangers, les diffi cultés :
environnement, conditions météo,
température, altitude, humidité, etc.
Cela permet en retour une bonne
analyse du terrain et de s’habiller en
circonstances.
Au départ, les élèves sont assez
tristes de quitter leurs parents. A leur
retour, ces mêmes élèves sont tristes
de quitter leur groupe de copains,
justement parce que s’est forgée
entre eux une relation plus particulière
du fait de leur classe de neige
en milieu naturel direct.
Yohann Favre
Professeur d'EPS à Bourges (Cher)
tique qu’ils observent. L’idéal serait de leur transmettre l’idée que
"nous sommes tous des sportifs de niveaux. A chacun son niveau".
Car bien heureusement, nous sommes tous capables d’apprécier
et de recevoir de satisfactions au niveau que l’on a. Ce n’est pas
parce que l’enfant tente un salto ou qu’il descend une piste noire
à toute vitesse qu’il est ou sera un sportif et skieur professionnel !
Que pensez-vous de l'accueil de sportifs de
haut niveau dans les écoles ?
Je ne l’ai jamais vécu en tant qu’élève ou professeur. C’est une
démarche intéressante, très porteuse si le sportif parvient à transmettre
l’étendue de la réalité qu’il a dû endurer et toute la sécurité
et les dangers qui s’y rapportent, surtout dans les sports de glisse !
Yohann Favre (propos recueillis par BP)
Olymplic n° 11 - Février 2006 13

Olympliqu Olympliquons-nous ons-nous
en vi visite site à Turin 2006
Les 14 et 15 octobre
2005 une délégation
d'Olympliquons-nous a
été conviée à Turin, à
100 jours des prochains
JO d’hiver en Italie
Olympliqué
Une partie de la délégation
d'Olympliquons-nous devant le
Palavela qui accueillera les épreuves
du patinage artistique et du short-track.
A Turin, ce sont 9 membres de
l'association qui participeront au
programme de bénévoles des Jeux
Comme lors de notre précédente
visite de novembre
2003, l’accueil orchestré par
le Dr Enrico Gennaro fut remarquable.
Le vice-directeur général de
l’Agenzia Torino 2006, Mario Piovano,
nous exposa lors d’une conférence
la méthodologie élaborée pour
l’organisation de la construction de
tous les sites olympiques.
L’Agenzia Torino 2006, a été créée,
avec le Comité d’organisation
(TOROC), pour les Jeux Olympiques
et Jeux paralympiques. Ces 2 entités
sont bien distinctes, avec des pouvoirs
et des responsabilités différentes
: d’un côté le TOROC, organise les
JO en utilisant des sources de fi nancement
privées ; de l’autre, l’Agenzia,
grâce à un fi nancement assuré par
l’Etat, se charge de réaliser les installations,
les infrastructures et les
liaisons routières. Ils sont cependant
liés : le TOROC a établi les plans des
diverses interventions qui, une fois
approuvés par le Gouvernement italien,
sont réalisés par l’Agenzia Torino
2006. Elle s’occupe donc de la défi -
14 Olymplic n° 11 - Février 2006
nition du projet, de l’adjudication et
de la réalisation, selon les consignes
émises par le TOROC, des infratructures
nécessaires au bon déroulement
des Jeux Olympiques.
65 chantiers, dont les installations
sportives, 3 Villages olympiques et 7
Villages des médias, ont été réalisés
dans 8 communes pour les sports de
glace et 5 communes pour les disciplines
du ski et du bobsleigh. Après
les JO, les installations sportives seront
réutilisées pour le déroulement de
sports d’hiver ou de manifestations de
musique et / ou culturelles ; les Villages
olympiques seront réutilisés pour l’hébergement
d’étudiants universitaires
ou de militaires. Le temps de réalisation
de chaque projet a été à peu près
de 14 mois. Le budget global se situe
aux alentours de 1.700 millions d’euro,
qui sont couverts par des investissements
privés (500) et publics (1.200),
tel que stipulé dans la convention.
Nous avons également pu visiter
plusieurs sites olympiques de la
capitale piémontaise et le village
olympique principal. Les prouesses
architecturales, techniques et le
design réputé des italiens semblent
promettre des Jeux vraiment extraordinaires
! Vittorio Salusso, manager
général de toutes les infrastructures
de montagne, nous attendait le lendemain
à Cesana-San Cicario et
nous fit la visite de la piste de
Bobsleigh. Cette piste entièrement
neuve, tracée en pleine montagne,
nous a fortement impressionnés,
autant dans son aspect technique
très sophistiqué que pour son impact
paysager pour le moins imposant !
Cette visite fut riche d’enseignements
et d’échanges au contact de la réalité
de la préparation d’un tel événement.
La nouvelle expérience de nos amis
italiens nous aidera à affiner les
caractéristiques de notre propre candidature
haut-savoyarde, moins
urbaine et mieux intégrée à notre
environnement exceptionnel.
"Forza Torino 2006 !"
Serge Martinot
(traduction Claudine Frangiamore)
SERGE MARTINOT ©

Affi che des Jeux
L’affi che offi cielle des JO
est axée sur le symbole le
plus représentatif de Turin
– la Mole Antonelliana –
dont le profi l a été recréé
aux couleurs des cinq
anneaux olympiques.
Austère et majestueuse
sur l’arc alpin, elle s’incline
humblement pour devenir
elle-aussi une montagne
et suggérer, à travers un
style symbolique et
multicolore, l’idée des
pistes olympiques
"La passion vit ici"
Dossier Turin 2006
Du 10 au 26 février 2006, la planète sportive s’est donnée rendez-vous à Turin, ville
hôte qui s’apprête à célébrer – avec passion – l’organisation des XXèmes JO d'hiver.
Olymplic vous propose un dossier complet sur Turin 2006 avec notamment les
interviews de 5 de nos champions des Pays de Savoie – grandes chances de médailles
françaises – qui ambitionnent à de bons résultats aux Jeux Olympiques et paralympiques.
Rémy Naville
TOROC ©
Olymplic n° 11 - Février 2006 15

Cortina d'Ampezzo (1956)
VII èmes Jeux Olympiques d'hiver
Un demi-siècle avant
Turin 2006, la "perle
des Dolomites" célébra
avec faste des Jeux qui
marquèrent l’histoire de
l’Olympisme hivernal
Cérémonie d'ouverture
26 janvier - 932 athlètes venus
de 32 nations se rassemblent
au stade olympique de Cortina
d'Ampezzo pour l'ouverture
solennelle des VII èmes Jeux
Olympiques d'hiver
Quatre ans avant les JO estivaux
de Rome (1960), ce fut
une petite ville de 6000
habitants 1 , mais une grande station
de sports d’hiver des Dolomites
– Cortina d’Ampezzo – qui offrit enfi n
à l’Italie l‘organisation de sa toute
première manifestation olympique 2 .
Située à 1224 m d’altitude dans un
site naturel exceptionnel, formé d’impressionnantes
parois verticales et
de cimes vertigineuses, la "perle des
Dolomites" célébra avec faste 3 du 26
janvier au 5 février 1956 les VII èmes
Jeux Olympiques d’hiver en présence
de 923 athlètes (dont 146 femmes)
venus de 32 nations 4 .
16 Olymplic n° 11 - Février 2006
Ces Jeux furent une réussite (cérémonie
d’ouverture grandiose, temps
au beau fi xe et neige abondante)
mais également ceux
des grandes premières.
En effet, pour la
première fois dans
l’histoire des JO, le
serment olympique
fut prononcé par une
femme : la skieuse
Giuliana Chenal-
Minuzzo (ski alpin),
médaillée de bronze
en descente aux Jeux Olympiques
d'hiver à Oslo en 1952. Première fois
aussi que les JO furent retransmis en
Pour la première
fois, les Jeux
Olympiques
furent retransmis
en direct et en
eurovision à la
télévision
direct et en eurovision à la télévision
avec une couverture assurée par la
RAI. La formidable propagande pour
les sports d’hiver qui
en résulta allait donner
une nouvelle
dimension à la compétition
olympique.
Première fois depuis
1945 que les deux
Allemagne (RDA et
RFA) présentèrent
une équipe unifiée
dans le contexte de
la "première détente" de la Guerre
froide, cinq ans avant la construction
à Berlin du "mur de la honte".
DR

THE OLYMPERIALS ©
Première fois surtout que l’ambitieuse
URSS participa aux Jeux Olympiques
d’hiver 5 : l’ogre soviétique y signa
une entrée tonitruante et manifesta
un attrait boulimique pour les podiums
olympiques. La
grande domination
de l’URSS fut surtout
sensible dans
le patinage de
vitesse hommes (3
titres sur 4) avec
une armada de
médaillés olympiques
composée
de Rafael Gratch,
Yuri Mikhailov, Oleg Goncharenko,
Boris Shilkov (1 er du 5000 m) et le
double champion olympique Yevgeny
Grishin. Déjà détenteur du record du
monde du 500 m, Grishin remporta la
victoire devant son compatriote Rafael
Gratch, et il récidiva dans le 1500 m
en terminant premier ex æquo avec
son compère Mikhailov. Les dames
trustèrent quant à elle les médailles
en ski de fond et signèrent notamment
un doublé dans l’épreuve du 10
km femmes (Lyubov Kosyreva devant
Radya Eroshina). Le triomphe soviétique
fut complété avec la médaille
d’or par équipe en hockey sur glace,
mettant fi n à l’hégémonie du Canada
dans cette épreuve (6 titres olympiques
sur 7 possibles depuis 1920).
D’emblée, les athlètes de l’Union
soviétique hissèrent leur pays au premier
rang du classement (offi cieux)
des nations – et ce pour longtemps –
VII èmes JO d’hiver
Cortina d’Ampezzo (1956)
Pays de la ville hôte : Italie
Date : du 26 janvier au 5 février 1956
Ouverture par : Giovanni Gronchi
Allumage de la vasque par :
Guido Caroli (patinage de vitesse)
Serment olympique par :
Giuliana Chenal-Minuzzo (ski)
Nations (CNO) : 32
Athlètes : 923
(146 femmes / 777 hommes)
Épreuves : 24
L’ogre soviétique
signa à Cortina une
entrée tonitruante
et manifesta un
attrait boulimique
pour les podiums
olympiques
avec un total de 16 médailles : 7 en
or, 3 en argent et 6 de bronze.
Avec l’arrivée de l’URSS, qui se servait
du sport comme d’un enjeu
politique important,
le "paysage" des
Jeux d’hiver se
modifia profondément
dès Cortina
d’Ampezzo. Les
Scandinaves furent
les grands perdants
avec, au classement
des nations,
des places de 3 ème
pour la Finlande, de 5 ème pour la
Suède et de 7 ème pour la décevante
Norvège. L’Italie remporta ses seules
DR
Dossier Turin 2006
Tableau des médailles
médailles et son unique titre olympique
en bobsleigh avec notamment
un doublé dans l’épreuve du bob à
deux. Les Etats-Unis se montrèrent
les maîtres du monde dans les épreuves
individuelles de patinage artistique,
avec un doublé chez les dames
(l’or pour Tenley Albright et l’argent
pour Carol Heiss) et les 3 premières
places masculines : sur le podium,
Hayes Alan Jenkins (1 er ), était entouré
de son jeune frère David Jenkins
(3 ème ) et de Ronald Robertson (2 ème ).
La Suisse fi t aussi parler d’elle en ski
alpin femmes. Si la favorite de
l’épreuve, Madeleine Berthod, remporta
la descente le jour de son 25 ème
anniversaire ; ce fut par contre une
étudiante genevoise en pharmacie,
RÉMY NAVILLE ©
Doublé russe
30 janvier - second titre
olympique pour Yevgeny
Grishin (à gauche) dans
l'épreuve du 1500 m.
Il termine 1 er ex æquo
avec Yuri Mikhailov
(à droite) établissant un
nouveau record du
monde en 2:08,6
Olymplic n° 11 - Février 2006 17

Renée Colliard, qui fi t sensation en
remportant le slalom spécial. Petite
surprise aussi dans l’épreuve masculine
car pour la première fois, un
Japonais, Chiharu Igaya, accéda au
podium de ski olympique (3 ème en
slalom spécial) dans une course dominée
par l’Autrichien Toni Sailer qui à
Cortina d'Ampezzo entra alors de
plain-pied dans la légende du ski.
Agé de seulement 20 ans, Anton
Sailer, chef de fi le de la délégation
autrichienne du ski alpin (9 médailles
à Cortina), s’imposa dans les 3 courses
masculines avec à chaque fois
une avance stupéfi ante (6,2 s dans
le géant, 4 s en slalom puis 3,5 s
dans la descente). L’immense talent
et la force athlétique impressionnante
de Sailer bou-
L'empereur
Sailer, 12
ans avant
le roi Killy
leversèrent la
technique du
ski alpin de
haut niveau
grâce à ses
virages dynamiques
et à
une glisse étonnante de virtuosité.
Triple médaillé d’or olympique, celui
que l’on surnomma "le phénomène
de Kitzbühel" ou encore le "virtuose
de la montagne 6 " fut le grand héros
des Jeux de Cortina d’Ampezzo. Son
fabuleux exploit ne sera égalé qu’en
Grandiose
Le village-station de Cortina
d'Ampezzo en 1956 avec au
fond le massif des Tofane (site
des compétitions de ski alpin)
18 Olymplic n° 11 - Février 2006
1968, aux Jeux Olympiques d'hiver
de Grenoble, par Jean-Claude Killy
à une époque ou l’équipe de France
dominera le ski alpin…
Géant
29 janvier – Toni Sailer en piste vers la première de ses trois médailles
d’or olympique. A l’issue de ce slalom géant, il devança deux de ses
compatriotes : Andreas Molterer (2 ème ) et Walter Schuster (3 ème )
THE OLYMPERIALS ©
Mais Grenoble est encore bien trop
loin… Car en 1956, pour la première
et unique fois aux Jeux d’hiver, aucun
athlète tricolore ne remporta de
médaille olympique. Le ski français y
vécut même les heures les plus sombres
de son histoire sur fond de
chroniques scandaleuses, de querelles
intestines et de règlements de
comptes personnels. Pour une affaire
de sélection dans le slalom géant, la
polémique se cristallisa autour de
James Couttet, devenu entraîneur de
l’équipe de France de ski, et du
skieur Jean Vuarnet. Résultat : Couttet
donna sa démission et Vuarnet fut
exclu des épreuves olympiques de
Cortina, quatre ans avant de devenir
champion olympique de descente
aux Jeux de Squaw valley 7 . D’un
point de vue purement sportif, le
constat était aussi amer et révélateur
face à la machine à gagner autrichienne
: "Nous nous sentions en état
DR

d’infériorité vis-à-vis des Autrichiens.
Nous étions « à la traîne », eux en
pleine ascension. 8 " Seul le Megévan
Adrien Duvillard (4 ème du slalom
géant) et Alain Giletti (4 ème en patinageartisti-
Les heures
les plus
sombres de
l'histoire du
ski français
que) fi rent
bonne fi gure
alors que
souvent
l’équipe de
France réussit
de jolis
tirs groupés
en ski alpin… mais ceci seulement
entre la 5 ème et la 10 ème place… En ski
alpin féminin, les Françaises brillèrent
également… par leur absence total
de résultat…
Si Cortina d’Ampezzo fut un cuisant
échec pour toute la délégation française,
ils mirent cependant à l’honneur
le très grand champion
autrichien, Toni Sailer, et annoncèrent
le début de la suprématie
soviétique aux Jeux Olympiques
d’hiver. Par leur réussite aussi bien
sur un plan organisationnel que
sportif, les JO de 1956 marquèrent
de leur belle empreinte l’histoire de
l’Olympisme hivernal, tout juste 50
ans avant que l’Italie ne relève à
nouveau le grand défi hivernal avec
Turin 2006…
Rémy Naville
1 SABELLI FIORETTI Guiseppe ., Olimpiade
bianca ., p 167.
2 Rome avait été choisie pour organiser les JO
de 1908 qui se tinrent fi nalement à Londres ;
puis Cortina d’Ampezzo s’était déjà vue attribuer
les Jeux d’hiver de 1944 annulés en raison de
la Seconde Guerre mondiale.
3 Grâce à la manne fi nancière du "Totto Calcio"
(des paris sur le football).
4 Chiffres extraits de : VII Giochi olimpici invernali,
Cortina d’Ampezzo, 1956 (Rapport offi ciel
des Jeux Olympiques) ., 1956 ., p 693.
5 Quatre ans auparavant, les athlètes soviétiques
fi rent leur première apparition aux JO d’été à
Helsinki. Avant Cortina, le premier et seul titre
olympique russe dans une discipline hivernale
fut remporté en 1908 aux JO d’été de Londres.
Le patineur Nicolas Panin y gagna la seule
médaille d’or de l’histoire de la Russie impériale.
6 LECHENPERG Harald ., Die Olympischen
Spiele 1956 : Cortina, Stockholm, Melbourne .,
1957 ., p 19.
7 Pour l’"affaire" Couttet-Vuarnet, Cf. : VUARNET
Jean (présentation de Serge Lang) ., Notre
victoire olympique ., 1961 ., p 96-107.
8 Propos de Jean Vuarnet. Idem ., p 98.
Dossier Turin 2006
Liste des villes
hôtes des JO d'hiver
1924 : Chamonix (France)
1928 : Saint-Moritz (Suisse)
1932 : Lake Placid (Etats-Unis)
1936 : Garmisch-Partenkirchen
(Allemagne)
1940 - 1944 : JO annulés du fait
de la Seconde Guerre mondiale
1948 : Saint-Moritz (Suisse)
1952 : Oslo (Norvège)
1956 : Cortina d’Ampezzo (Italie)
1960 : Squaw Valley (Etats-Unis)
1964 : Innsbruck (Autriche)
1968 : Grenoble (France)
1972 : Sapporo (Japon)
1976 : Innsbruck (Autriche)
1980 : Lake Placid (Etats-Unis)
1984 : Sarajevo (Yougoslavie)
1988 : Calgary (Canada)
1992 : Albertville (France)
1994 : Lillehammer (Norvège)
1998 : Nagano (Japon)
2002 : Salt Lake City (Etats-Unis)
2006 : Turin (Italie)
2010 : Vancouver (Canada)
Les sites de compétition des JO de Cortina d'Ampezzo
MELANIE BERROY / RN ©
Olymplic n° 11 - Février 2006 19

À l'approche des Jeux Olympiques d'hiver de Turin, plusieurs champions
des Pays de Savoie ont accepté de répondre amicalement à nos questions.
Etats d’esprits quelques jours avant l’ouverture de la compétition
Karine Ruby
veut affi rmer sa régularité
"Dans l’idéal, j’attends
des JO une médaille,
mais surtout de faire
une belle course dans
laquelle je me serais
investie à 100 %"
Reine des neiges
À 27 ans, Karine Ruby a déjà son nom
inscrit dans la légende du sport français.
Reine des sports d'hiver, la Chamoniarde
s'est taillée le plus beau palmarès de
l'histoire du snowboard avec 68 victoires en
Coupe du Monde et 2 médailles olympiques
dont l'or aux JO de Nagano en 1998
Olymplic : Quelle expérience
de votre passé
de champion ou de
sportif vous servira à aborder
les JO de Turin ?
Karine Ruby : J’ai déjà vécu deux
Olympiades (Nagano en 1998 et Salt
Lake city en 2002) et je pense que cela
20 Olymplic n° 11 - Février 2006
JMF / WOOLOOMOOLOO ©
peut m’aider à gérer la pression et à
ne pas avoir le stress de l’inconnu.
Qu’attendez-vous de ces JO ?
Dans l’idéal, j’en attends une
médaille, mais surtout de faire une
belle course dans laquelle je me
serais investie à 100 %.
Karine Ruby
France
27 ans, née le 01.04.78
Ski club :
CS Chamonix (Haute-Savoie)
Snowboard
Palmarès
JO : 1 ère du géant (1998) et
2 ème du géant parallèle (2002)
Comment préparez-vous les
JO de Turin ?
J’ai des entraînements sur la neige et
je fais de la musculation en salle. Les
épreuves de Coupe du Monde qui
précèdent les Jeux Olympiques d'hiver
font également partie de la préparation.
CM : 1 ère géant (1996 et 2001) ; 1 ère snowboardcross
(1997, 2001 et 2003) et 1 ère slalom parallèle
(2001) ; 2 ème géant (1997) ; 2 ème slalom parallèle
(1997 et 2003) et 2 ème snowboardcross (2005)
1ère du classement général de la Coupe du
Monde (1996, 1997, 1998, 2001, 2002 et 2003)
1ère du clas. général de la Coupe du Monde de
géant (1995, 1996, 1997, 1998 et 2001), de slalom
(1996, 1997 et 1998) de snowboardcross (1997,
2001, 2003 et 2004) et de slalom parallèle (2002)
68 victoires FIS (31 x 2ème et 24 x 3ème )
Dont 23 victoires FIS en géant, 20 en slalom
parallèle, 14 en snowboardcross, 5 en slalom,
5 en géant parallèle et 1 victoire en super G
JMF / WOOLOOMOOLOO ©

Ses concurrentes
Quelles sont vos forces et vos
faiblesses pour aborder les JO
de Turin ?
Ma plus grande force sera incontestablement
mon expérience. En contrepartie,
mon manque de préparation
sera ma plus grande faiblesse puisque
je n’ai pu commencer les entraînements
seulement qu'en octobre en
raison de mes blessures.
Décrocher une médaille aux
JO de Turin serait synonyme
de consécration ?
Non, pas forcément. Ce serait plutôt
synonyme de régularité.
Comment envisagez-vous la
suite de votre carrière ?
Je pense faire du freeride pendant
quelques années et j’ai quelques
projets de voyages.
Encore plus loin dans l’avenir,
que pensez-vous de la candidature
d’Annecy aux JO de
2018 ?
Je pense qu’il serait amusant de voir
des Jeux Olympiques quasiment à la
maison. C’est également un magnifi -
que projet pour une région dynamique
comme la nôtre.
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
NDLR : Karine Ruby a déjà été interviewée dans
le numéro 1 d'Olymplic (juillet 2003).
Doresia
Krings
Autriche
née le 13.04.77
Snowboard
JO : néant
CM : 3ème géant parallèle (2005) et
3ème slalom parallèle (2005)
2ème du clas. général de la Coupe
du Monde (2002 et 2003) ; 1ère du
snowboardcross (2002 et 2005)
9 victoires (3 x 2ème et 8 x 3ème )
JMF / WOOLOOMOOLOO ©
Julie
Pomagalski
France
née le 10.10.80
Snowboard
JO : 6ème géant parallèle (2002)
CM : 1ère snowboardcross (1999) et
2ème géant parallèle (2003)
1er du clas. général de la Coupe du
Monde (2004) ; 2ème du snowboardcross
(2004) et 6ème (2000)
8 victoires (18 x 2ème et 7 x 3ème )
JO : néant
Dossier Turin 2006
Deborah
Anthonioz
France
née le 01.01.78
Snowboard
CM : 6ème snowboardcross (2005) et
8ème snowboardcross (2003)
2ème du clas. général de la Coupe du
Monde de snowboardcross (2005) ;
3ème (2003) et 4ème (2002)
4 victoires (3 x 2ème et 1 x 3ème )
JO : néant
Lindsey
Jacobellis
Etats-Unis
née le 19.08.85
Snowboard
CM : 1ère snowboardcross (2005) et
8ème halfpipe (2005)
2ème du clas. général de la Coupe
du Monde (2004) ; 3ème du snowboardcross
(2004) ; 5ème (2005)
8 victoires (2 x 2 ème et 1 x 3 ème )
Olymplic n° 11 - Février 2006 21

Antoine Dénériaz
les Jo de Turin, un challenge à relever
"Après des victoires en
Coupe du Monde, il me
faut maintenant une
médaille aux JO"
Salt Lake City (2002)
10 février - Pour sa première
participation aux Jeux Olympiques,
Antoine Dénériaz a terminé 12 ème de
la descente qui fut gagnée par
l’Autrichien Fritz Strobl
Olymplic : Quelle expérience
de votre passé
de champion ou de
sportif vous servira à aborder
les JO de Turin ?
Antoine Dénériaz : C’est assez
diffi cile de trouver une expérience en
particulier. Je pense que c’est l’ensemble
de ma carrière, le travail
accompli depuis de nombreuses
années, les bons moments comme
les mauvais, le fait de m’être battu
22 Olymplic n° 11 - Février 2006
ZOOM ©
lors de ma blessure cette année et
ma participation aux JO de Salt Lake
City (2002) qui vont m’aider et me
servir aux JO de Turin.
Qu’attendez-vous de ces JO ?
J’en attends beaucoup. Tout d’abord,
je veux les vivre à fond parce que
c’est une très grande chance d’avoir
des JO presque à la maison.
Beaucoup d’amis et de membres de
ma famille seront là. Et puis, j’espère
Antoine
Dénériaz
France
29 ans, né le 06.03.76
Ski club :
SC Morillon (Haute-Savoie)
Ski alpin
une médaille. Je me suis rattaché à
la perspective de ces Jeux dans les
moments diffi ciles de ma rééducation
cet été. Le challenge sera diffi cile
mais fantastique.
Comment préparez-vous les
JO de Turin ?
Je me prépare sur le circuit de la
Coupe du Monde. Je fais mes kilomètres
tranquillement. Je construis
petit à petit.
Palmarès
JO : 12ème de la descente et
21ème du combiné (2002)
CM : 8ème descente (2003) et
21ème de la descente (1999)
6ème du classement général de la Coupe du
Monde de descente (2003) ; 7ème (2004)
3 victoires (3 D) ; 1 x 2ème (D) et 2 x 3ème (D)
- 1er descente de Val Gardena (21.12.2002)
- 1er descente de Lillehammer (12.03.2003)
- 1er descente de Val Gardena (20.12.2003)
ZOOM ©

Ses concurrents
ZOOM ©
Coup double transalpin
Deux de ses trois succès en Coupe
du Monde furent remportés en Italie,
sur la piste de descente de Val Gardena
(2002 et 2003). De bon augure avant la
descente des JO de Turin ?
Quelles sont vos forces et vos
faiblesses pour aborder les JO
de Turin ?
Ma principale force est mon toucher
de neige et je pense y avoir ajouté
depuis quelques saisons le mental.
Mes faiblesses ? J’espère ne pas en
avoir…
Décrocher une médaille aux
JO de Turin serait synonyme
de consécration ?
Bode
Miller
Etats-Unis
né le 12.10.77
Ski alpin
JO : 2ème du combiné et
2ème du géant (2002)
CM : 1er combiné et géant (2003) ;
1er super G et descente (2005)
1er du classement général de la
Coupe du Monde (2005)
20 victoires (2 C, 5 S, 9 G, 2 SG et 2 D)
Oui je pense, même si c’est diffi cile de
dire cela avant. Mais après des victoires
en Coupe du Monde, il me faut
maintenant une médaille aux JO.
Comment envisagez-vous la
suite de votre carrière ?
Je pense pouvoir courir jusqu’à 2010.
La perspective des mondiaux de Val
d’Isère (2009) est alléchante. Il y aura
aussi ceux de 2007 à Åre. Et puis, je
n’ai que 29 ans…
Hermann
Maier
Autriche
né le 07.12.72
Ski alpin
JO : 1er géant et super G (1998)
CM : 1er super G et descente
(1999) ; géant (2005)
1er du classement général de la
Coupe du Monde (1998, 2000,
2001 et 2004)
52 victoires (1 C, 14 G, 23 SG et 14 D)
Dossier Turin 2006
Encore plus loin dans l’avenir,
que pensez-vous de la candidature
d’Annecy aux JO 2018 ?
C’est bien. J’ai été très déçu que la
candidature de 2014 ait été avortée.
Annecy a des atouts et mérite au
moins une belle candidature.
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
NDLR : Antoine Dénériaz a déjà été interviewé
dans le numéro 8 d'Olymplic (janvier 2005).
Kjetil André
Aamodt
Norvège
né le 02.09.71
Ski alpin
JO : 1er super G (1992 et 2002) ;
combiné (2002) ; 2 x 2ème et 2 x 3ème CM : 1er slalom et géant (1993) ;
combiné (1997, 1999 et 2001)
1er du classement général de la
Coupe du Monde (1994) ; 5 x 2ème 21 victoires (8 C, 1 S, 6 G, 5 SG et 1 D)
JO : néant
Michael
Walchhofer
Autriche
né le 28.04.75
Ski alpin
CM : 1 er descente (2003) ; 2 ème super
G (2005) et 3 ème descente (2005)
4 ème du classement général de la
Coupe du Monde (2005) ; 1 er du
clas. général de descente (2005)
9 victoires (2 C, 1 SG et 6 D)
Olymplic n° 11 - Février 2006 23

Vincent Vittoz
L’expérience et la passion, ses meilleurs atouts Jo
"Je voudrais être
capable d’apporter une
médaille en ski de fond
à la France. Il n’y en a
jamais eu et ça serait
génial"
Révélation
6 février 2004 - Chez lui à La Clusaz,
Vincent Vittoz termina second du 15
km libre qui fut gagné par l'Italien
Fulvio Valbusa. Le lendemain, le
Haut-Savoyard conduisit le relais
français à sa première victoire dans
une épreuve de Coupe du Monde FIS
Olymplic : Quelle expérience
de votre passé
de champion ou de
sportif vous servira à aborder
les JO de Turin ?
Vincent Vittoz : Ce sont mes dix
ans de passé de sportif qui vont bien
me servir. L’expérience, c’est une
somme de plusieurs événements qui
permettent de mieux appréhender
une compétition comme celle de
Turin. Seulement, si je devais citer un
moment fort en particulier, je dirais la
24 Olymplic n° 11 - Février 2006
PIERRE TEYSSOT ©
Coupe du Monde en 2004, chez moi,
à La Clusaz. C’était la première fois
que je courais à domicile et j’avais
une énorme pression sur les épaules.
Cette étape dans ma vie de sportif
m’a permis de mieux gérer la pression.
Qu’attendez-vous de ces JO ?
Je voudrais être capable d’apporter
une médaille en ski de fond à la
France. Il n’y en a jamais eu et ça
serait génial.
Vincent Vittoz
France
30 ans, né le 17.07.75
Ski club :
EMHM La Clusaz (Haute-Savoie)
Ski de fond
Palmarès
JO : 11 ème du 30 km et 13 ème de la poursuite
(2002) ; 19 ème poursuite et 24 ème 50 km (1998)
Comment préparez-vous les
JO de Turin ?
La préparation aux Jeux commence
un mois avant. Après avoir enchaîné
des courses en début de saison, je
vais partir avec l’équipe faire un
stage d’altitude dans les Hautes-
Alpes, pendant quinze jours, courant
janvier. Pour arriver à une forme
maximale, une grosse préparation
physique est prévue. Mais on continue
à travailler sur le matériel et on
apprend à mieux connaître la neige.
CM : 1 er de la poursuite (2005) ; 6 ème 15 km
(2005) et 6 ème du 50 km (2003)
2 ème du classement général de la Coupe du
Monde (2005) ; 8 ème (2003)
5 victoires en individuel ; 5 x 2ème et 3 x 3ème - 1er du 10 km libre à Kiruna (23.11.2002)
- 1er du 15 km libre à Kuusamo (27.11.2004)
- 1er du 50 km libre à Ramsau (18.12.2004)
- 1er du 15 km libre à Nove Mesto (15.01.2005)
- 1er du 15 km libre à Nove Mesto (31.12.2005)
- 1 er du relais 4 x 10 km à La Clusaz (07.02.2004)
avec Alexandre Rousselet, Christophe Périllat
et Emmanuel Jonnier
NORBERT FALCO ©

Ses concurrents
Quelles sont vos forces et vos
faiblesses pour aborder les JO
de Turin ?
Ma force, c’est ma progression depuis
plusieurs années. J’ai une grosse
expérience derrière moi qui m’a
amené à une certaine régularité au
plus haut niveau sur toute une saison
et m’a permis d’obtenir mon titre de
Champion du Monde. Ma faiblesse,
c’est que je n’ai jamais eu de médaille.
C’est quelque chose d’inconnu.
Décrocher une médaille aux
JO de Turin serait synonyme
de consécration ?
C’est mon objectif et ce serait l’aboutissement
de toute une carrière mais
ce n’est pas une fi n en soi.
Comment envisagez-vous la
suite de votre carrière ?
Je compte continuer jusqu’en 2010
parce que j’ai encore envie de faire de
la compétition. J’aime mon sport !
Encore plus loin dans l’avenir,
que pensez-vous de la candidature
d’Annecy aux JO 2018 ?
Le ski mérite de la considération et
une candidature française serait une
bonne chose pour notre sport.
Annecy a tous les atouts pour organiser
un tel événement.
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
NDLR : Vincent Vittoz a déjà été interviewé dans
le numéro 10 d'Olymplic (juillet 2005).
Axel
Teichmann
Allemagne
né le 14.07.79
Ski de fond
JO : 14ème du 15 km ; 19ème du 30
km et 38ème de la poursuite (2002)
CM : 1er du 15 km (2003) et
5ème de la poursuite (2003)
1er du clas. général de la Coupe du
Monde (2005) ; 4ème (2003)
5 victoires (3 x 2ème et 4 x 3ème )
PIERRE TEYSSOT ©
Tobias
Angerer
Allemagne
né le 12.04.77
Ski de fond
JO : 7ème du sprint (2002) et
23ème de la poursuite (2002)
CM : 4ème du sprint (2003) ; 17ème de
la poursuite et 19ème du 15 km (2005)
4ème du classement général de la
Coupe du Monde (2004 et 2005)
4 victoires (1 x 2ème et 6 x 3ème )
Dossier Turin 2006
Frode
Estil
Norvège
né le 31.05.72
Ski de fond
JO : 1er de la poursuite (2002) et
2ème du 15 km (2002)
CM : 1er du 50 km (2005) ; 2ème ème
30 km (2001) ; 3 x 3
5ème du clas. général de la Coupe du
Monde (2002) ; 6ème (2003 et 2004)
4 victoires (6 x 2ème et 8 x 3ème )
Historique
20 février 2005 - A Oberstdorf
(Allemagne), Vincent Vittoz
devient le premier Français
Champion du Monde de ski de
fond en remportant l'épreuve
du 30 km poursuite. Pour moins
d'une seconde, il devance
l'Italien Giorgo di Centa (2 ème )
et le Norvégien Frode Estil (3 ème )
Pietro
Piller Cottrer
Italie
né le 20.12.74
Ski de fond
JO : 4ème 30 km et
6ème de la poursuite (2002)
CM : 1er du 15 km (2005) et
4ème 30 km (1997)
4ème du clas. général de la Coupe
du Monde (2001) ; 12ème (2004)
3 victoires (4 x 2ème et 5 x 3ème )
Olymplic n° 11 - Février 2006 25

Bruno Mingeon
Porte-drapeau de la délégation française
"Finir sur une médaille
serait quelque chose
de grand. Mais les
places sont chères
et il faudra être fort"
Symbolique
Bruno Mingeon a été désigné porte-
drapeau de la délégation française lors
de l'ouverture des JO de Turin. Cet honneur
couronne la carrière exemplaire du Savoyard
Olymplic : Quelle expérience
de votre passé
de champion ou de
sportif vous servira à aborder
les JO de Turin ?
Bruno Mingeon : C’est l’expérience
de toute ma carrière qui va me
servir et surtout celle des jeux passés.
J’ai beaucoup appris à mes
premières olympiades, notamment à
gérer la pression. Quand on sait
comment ça fonctionne, c’est toujours
mieux….
26 Olymplic n° 11 - Février 2006
ALAIN MIZZI ©
Qu’attendez-vous de ces JO ?
Qu’ils soient les plus beaux possibles.
J’espère que la cérémonie d’ouverture
sera belle pour nous plonger au
mieux dans la compétition. Au niveau
sportif, j’espère que ça sera positif,
même si pour l’instant on a du mal à
rentrer dans le top 10…
Comment préparez-vous les
Jeux de Turin ?
On se prépare essentiellement sur le
Bruno Mingeon
France
38 ans, né le 07.09.67
Ski club :
CBLS Mâcot La Plagne (Savoie)
Bobsleigh (pilote)
Palmarès
JO : 3 ème bob à 4 (1998) ; 5 ème bob à 4 (2002) ;
9 ème bob à 2 (1998) et 13 ème bob à 2 (2002)
circuit Coupe du Monde. Il y a une
grosse préparation mentale. Ensuite,
suivant notre classement, on choisira
une option de préparation aux JO. Pour
l’instant on est parti pour tout le circuit
mais c’est possible qu’on se fasse un
petit stage à la Plagne juste avant et
après la cérémonie d’ouverture…
Quelles sont vos forces et vos
faiblesses pour aborder les JO
de Turin ?
Ma force, c’est l’expérience. La fai-
CM : 1 er du bob à 4 (1999) avec Emmanuel
Hostache, Eric Le Chanony et Max Robert ;
3 ème du bob à 2 (1999) avec Emmanuel Hostache
CE : 1 er bob à 4 (2000) avec Emmanuel Hostache,
Christophe Fouquet et Max Robert ; 2 ème bob à 4
(2002) avec Le Chanony, Fouquet et Robert
4 ème du classement général de la Coupe du
Monde bob à 4 (2002) ; 5 ème bob à 4 (1999) ;
6 ème bob à 2 (1999) et 8 ème bob à 2 (2000)
3 victoires en Coupe du Monde (1 x 2ème et 2 x 3ème )
- 1er du bob à 4 à Cortina d'Ampezzo (2000)
- 1er du bob à 4 à La Plagne (2000)
- 1er du bob à 4 à La Plagne (2002)
OT DE LA GRANDE PLAGNE ©

Ses concurrents
blesse reste pour l’instant la poussée.
On y travaille durement et on a déjà
vu une amélioration. On a gagné
quelques centièmes. Il faut encore
persévérer.
Décrocher une médaille aux
JO de Turin serait synonyme
de consécration ?
Bien sûr, même si la consécration a
déjà eu lieu. Finir sur une médaille
serait quelque chose de grand. Mais
les places sont chères et il faudra
être fort.
Comment envisagez-vous la
suite de votre carrière ?
Pour moi, c’est sûr, Turin seront mes
derniers Jeux. J’ai 38 ans et je n’ai
plus beaucoup de progression possible.
Mon avenir, je le vois peut-être
dans une situation professionnelle
d’entraîneur ou alors je ferai éventuellement
une dernière préparation pour
les Championnats du Monde de
Saint-Moritz en janvier 2007.
Encore plus loin dans l’avenir,
que pensez-vous de la candidature
d’Annecy aux JO de
2018 ?
Je pensais déjà beaucoup de bien
de celle de 2014. J’espère que cette
candidature ira au bout.
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
NDLR : Bruno Mingeon a déjà été interviewé
dans le numéro 7 d'Olymplic (octobre 2004).
André
Lange
Allemagne
né le 28.06.73
Bobsleigh
JO : 1er bob à 4 (2002)
CM : 1er bob à 2 (2003) et 1er bob
à 4 (2000, 2003, 2004 et 2005)
CE : 1er bob à 2 (2000) et
1er bob à 4 (2002 et 2004)
1er du clas. général de la Coupe
du Monde bob à 4 (2001, 2003 et
2004) ; 1er combiné (2003 et 2004)
OT DE LA GRANDE PLAGNE ©
Bien placés
23 février 2002 - Après avoir obtenu une médaille de
bronze en bob à 4 à Nagano (1998), Bruno Mingeon
se classa 5 ème au JO de 2002. Le second bob de
l'équipe de France (emmené par Bruno Thomas)
obtint aussi une honorable 10 ème place à Salt Lake
City. Ce fut l'équipe allemande emmenée par le
pilote André Lange qui remporta le titre olympique
Martin
Annen
Suisse
né le 12.02.74
Bobsleigh
JO : 3ème bob à 2 (2002)
CM : 3ème bob à 2 (2001 et 2005)
CE : 3ème bob à 2 (2002) et
3ème bob à 4 (2003)
1er du clas. général de la Coupe
du Monde bob à 2 (2001, 2002 et
2005) ; 1er bob à 4 (2002) ;
1er combiné (2002 et 2005)
Dossier Turin 2006
Pierre
Lueders
Canada
né le 26.09.70
Bobsleigh
JO : 2ème bob à 2 (1998)
CM : 1er bob à 2 (2004 et 2005) ;
2ème bob à 2 (1995, 1996, 2003 et
2004) ; 3ème bob à 4 (1999 et 2005)
CE : 1er bob à 2 (2005)
1 er du clas. général de la Coupe du
Monde bob à 2 (1994, 1995, 1997,
1998 et 2003) ; bob à 4 (1995)
Todd
Hays
Etats-Unis
né le 21.05.69
Bobsleigh
JO : 2ème bob à 4 (2002)
CM : 2ème bob à 4 (2003) et
3ème bob à 4 (2004)
CE : 1er bob à 4 (2005) et
2ème bob à 4 (2004)
3ème du classement général de
la Coupe du Monde de bob à 4
(2004) ; 3ème combiné (2004)
Olymplic n° 11 - Février 2006 27

Héros des Jeux
Les sites de compétition des JO de
Turin 2006
Emblème
La Mole Antonelliena (1863), l'un
des hauts-lieux de la ville de
Turin, a servi de modèle pour le
dessin du logo des JO de 2006
Après la Scandinavie en
1994, l’Asie en 1998 et les
États-Unis en 2002, les Jeux
d’hiver reviennent 14 ans après ceux
d’Albertville dans les Alpes. Du vendredi
10 au dimanche 26 février
2006, les amateurs de sports d’hiver
du monde entier auront les yeux
tournés vers Turin et le Piémont. En
Marit
Bjoergen
Norvège
née le 21.03.80
Ski de fond
JO : 14ème 30 km libre (2002)
CM : 1ère sprint (2003) et 30 km
libre (2005) ; 2ème poursuite (2005)
3ème 10 km classique (2005)
1ère du classement général de la
Coupe du Monde (2005) ; 2ème (2004)
24 victoires (4 x 2ème et 4 x 3ème )
28 Olymplic n° 11 - Février 2006
attendant la cérémonie d’ouverture,
la fête olympique a déjà débuté puisque
le relais de la flamme a commencé
son périple depuis Olympie
jusqu’à Rome puis dans toute la botte
italienne. Il ne s’agira pas d’un simple
tour à travers l’Italie, le relais fera en
effet participer d’autres pays européens.
Ainsi, après la Grèce, la
Karine
Philippot
France
née le 29.10.74
Ski de fond
JO : 8ème 15 km (2002) et
18ème poursuite (2002)
CM : 12ème poursuite (2001) et
15ème 10 km classique (2005)
26ème du clas. général de la Coupe
du Monde (2000) et 29ème (2002)
0 victoire (1 x 3ème ; 1 x 4ème ; 1 x 5ème )
fl amme traversera la Slovénie, l’Autriche,
et la Suisse. En souvenir des
Jeux Olympiques de 1992, en même
temps que pour rappeler à tous les
liens historiques qui unissent la
Savoie à la capitale du Piémont, la
flamme olympique traversera les
Alpes pour venir faire étape à
Chambéry et à Albertville.
Janne
Ahonen
Finlande
né le 05.11.77
Saut à ski
JO : 2 ème par équipe K 120 (2002)
CM : 1er K 90 (1997), K 120 (2005) ;
2ème K 90 (2005) ; 3 x 1er par équipe ;
3 x 2ème et 1 x 3ème par équipe
1er du classement général de la
Coupe du Monde (2004 et 2005)
32 victoires (38 x 2ème et 24 x 3ème )
LA PRESSE ©
Jacub
Janda
Rép. Tchèque
né le 27.04.78
Saut à ski
JO : 12ème par équipe K 120 ; 39ème ème K 90 et 44 K120 (2002)
CM : 2ème K 90 (2005) et
3ème K 120 (2005)
6ème du classement général de la
Coupe du Monde (2005)
6 victoires (6 x 2ème et 7 x 3ème )

Depuis 1999, date du choix du CIO
de confi er l’organisation de ses XX èmes
Jeux Olympiques d’hiver à la cité
transalpine de Turin plutôt qu’à la
Valaisanne Sion, toute l’Italie se prépare
à cet événement majeur du
calendrier sportif international.
Connaissant la fer-
veur de nos voisins
lors des manifestations
sportives, il est
sûr et certain qu’une
chaude ambiance
règnera sur les bords
des pistes comme
dans les patinoires.
Malgré les doutes qui ont émaillé la
phase de préparation – soucis inhérents
à l’organisation d’une manifestation
sportive de cette ampleur – ces
Jeux seront parfaitement organisés
et tiendront toutes leurs promesses.
Ces Jeux vont permettre d'ailleurs
d’assister à quelques premières intéressantes
comme l’épreuve de cross
en snowboard (également appelée
boardercross). Et ceci pas uniquement
parce que les Français ont de
bonne chance de briller, mais parce
qu’il s’agit d’une épreuve très spectaculaire
qui ne manquera pas de
séduire les jeunes adeptes de cette
discipline, tout comme les novices
amateurs de compétitions acharnées.
Même si la France aura du mal
à y jouer les premiers rôles, les courses
par équipe en patinage de
vitesse ne manqueront pas d’intérêt
tant la lutte entre les grandes nations
s’annonce engagée. Ce sera l’occa-
Sandrine
Bailly
France
née le 25.09.79
Biathlon
JO : 7ème du 7,5 km sprint et 9ème du relais (2002)
CM : 1ère 10 km pours. (2003) ; 3ème 12,5 km mass start (2003 et 2004)
1ère du classement général de la
Coupe du Monde (2005)
14 victoires (6 x 2ème et 5 x 3ème )
Les Jeux seront
parfaitement
organisés et
tiendront toutes
leurs promesses
sion de découvrir plus généralement
une discipline bien peu médiatique
sur les écrans de télévision. La dernière
épreuve à faire son apparition
dans le programme des Jeux est
celle du biathlon en "mass start",
c’est-à-dire où tous les concurrents
partent ensemble et
le premier arrivé
remporte la médaille
d’or. Il s’agit là aussi
d’une compétition
très excitante à suivre,
puisque les
biathlètes sont "à la
bagarre". Le mental,
la détermination et la volonté de
s’imposer face à son adversaire
jouent un rôle tout aussi déterminant
que la technique à ski ou le calme sur
le pas de tir. Gageons là aussi que
les biathlètes tricolores sauront se
Liv Grete
Poirée
Norvège
née le 07.07.74
Biathlon
JO : 2ème du 15 km Ind. et 2ème du
relais (2002) ; 3ème du relais (1998)
CM : 7 x 1ère (2 en 2000, 1 en 2001
et 4 en 2004) ; 2 x 2ème et 2 x 3ème 1ère du classement général de la
Coupe du Monde (2004)
22 victoires (15 x 2ème et 9 x 3ème )
Dossier Turin 2006
Raphaël
Poirée
France
né le 09.08.74
Biathlon
JO : 2ème du 12,5 km poursuite et
3ème du relais (2002)
CM : 6 x 1er (1 en 2000, 2 en 2001
et 3 en 2004) ; 2 x 2ème et 5 x 3ème 1er du clas. général de la Coupe du
Monde (2000, 2001, 2002, 2004)
38 victoires (32 x 2ème et 18 x 3ème )
Des Jeux et des chiffres
Date : du 10 au 26 février 2006
Nations (CNO) : 85
Athlètes : 2500
Médailles : 84
Sports : 7
Disciplines : 15
biathlon, bobsleigh, combiné
nordique, curling, ski acrobatique,
hockey sur glace, patinage artistique,
patinage de vitesse, saut à ski,
ski alpin, ski de fond, short track,
skeleton, luge, snowboard
Communes olympiques : 7
Turin, Bardonecchia, Cesana, Pinerolo,
Pragelato, Sauze d’Oulx et Sestriere
Villages Olympiques : 3
Turin, Bardonecchia et Sestriere
Journalistes / médias : 10.000
Spectateurs : 1.000.000
Tireurs d'élite
Le Français Raphaël Poirée devrait se battre pour la victoire olympique
avec le Norvégien Ole Einar Björndalen sur la piste de biathlon
à Cesana San Sicario
Ole Einar
Björndalen
Norvège
né le 27.01.74
Biathlon
JO : 1er 10 km sprint (1998) ; 1er 20
km ind., 10 km sprint, 12,5 km pours.
et relais (2002) ; 2ème relais (1998)
CM : 6 x 1er (2 en 2003, 4 en 2005) ;
5 x 2ème et 8 x 3ème 1er du classement général de la
Coupe du Monde (2003 et 2005)
56 victoires (29 x 2ème et 17 x 3ème )
Olymplic n° 11 - Février 2006 29

Héros des Jeux
montrer à leur avantage comme ils
l’ont été la saison dernière sur les
pistes de la Coupe du Monde.
Ce petit aparté sur les nouveautés
sportives qui attendent les spectateurs
au mois de février prochain ne
doit pas nous faire oublier les 78
autres compétitions dans les 15 disciplines
qui vont nous tenir en haleine
pendant cette quinzaine de la neige
et de la glace. Concernant les éléments
climatiques, le temps aura un
grand rôle à jouer pour que les spectateurs,
les télévisions et surtout les
athlètes puissent profi ter au maximum
des sites sportifs aménagés
pour l’occasion. Si le manque de
neige n’est pas l’élément le plus à
craindre aujourd’hui, c’est plutôt le
froid et le vent qui risquent de pertur-
Janica
Kostelic
Croatie
née le 05.01.82
Ski alpin
JO : 1ère géant, combiné et slalom
(2002) ; 2ème super G (2002)
CM : 1ère combiné et slalom (2003) ;
combiné, slalom et descente (2005)
1ère du classement général de la
Coupe du Monde (2001 et 2003)
24 victoires (4 C, 17 S, 1 G, 1 SG et 1 D)
30 Olymplic n° 11 - Février 2006
ber les compétitions. Bien sûr, les
organisateurs ont choisi les dates où
la météo est la plus favorable aux
compétitions en extérieur, mais les
caprices du ciel peuvent réserver
une série de troisquatre
jours de
suite avec du
brouillard ou des
températures frôlant
les - 20° C
comme cela peut
être le cas à
Sestrière à 2020
m d’altitude. De
même, un vent trop violent gênerait
considérablement le déroulement des
compétitions de saut à ski, de combiné
et celles de ski alpin et de biathlon.
Revenons d’ailleurs sur les localités
qui accueilleront les compétitions.
Reine des Jeux
A quelques kilomètres de Briançon, Sestrière - la grande
station de sports d'hiver transalpine - accueillera
la quasi-totalité des compétitions de ski alpin
(au fond le Village olympique). La descente
homme, première épreuve de la discipline,
aura lieu le dimanche 12 février à 12 h
anja
Paerson
Suède
née le 25.04.81
Ski alpin
JO : 2ème du géant et
3ème du slalom (2002)
CM : 1ère slalom (2001), géant
(2003) ; géant et super G (2005)
1ère du classement général de la
Coupe du Monde (2004 et 2005)
30 victoires (17 S, 10 G, 1 SG et 2 D)
Outre Turin, les
autres localités
des Jeux se situent
à proximité de la
frontière française
LA PRESSE ©
Outre Turin, les autres localités se
situent à proximité de la frontière
française, dans les vallées de Susa
et de la Chisone. Sestrière est sans
doute la plus réputée de toutes, cette
station est connue
des amateurs de
ski (elle accueillait
les courses de l'Arlberg-Kandahar
il y
a quelques années).
Elle organisera la
quasi totalité des
compétitions alpines.
D’ailleurs, la
piste des épreuves de vitesse porte
le nom de Kandahar Banchetta. C’est
dans la station de San Sicario à 18
km de là que se dérouleront les 3
courses féminines de vitesse sur la
piste de Fraiteve.
A 80 km de Turin, dans le Val
Chisone, se niche la petite commune
de Pragelato, sur un magnifi que plateau
à quelques encablures de
Sestrière. C’est là que se joueront les
courses de ski de fond, et de combiné.
Les médailles olympiques iront
se gagner sur 10 boucles de longueur
différentes variant de 1,2 à 10
km de long. Ces parcours s’échelonnent
à des altitudes avoisinant les
1550 mètres d’altitude. Les tremplins
pour le saut à ski ne sont pas très
éloignés puisque construits eux aussi
à Pragelato. En plus des deux tremplins
olympiques, la commune s’est
dotée de trois petits tremplins (K 15,
K 30 et K 60) qui permettront l’entraînement
et les compétitions en été
Carole
Montillet
France
née le 07.04.73
Ski alpin
JO : 1ère descente (2002) et
7ème super G (2002)
CM : 4ème super G (1997) et
5ème super G (2001)
5ème du classement général de la
Coupe du Monde (2004) ; 6ème (2003)
8 victoires (4 SG et 4 D)
Michaela
Dorfmeister
Autriche
née le 25.03.73
Ski alpin
JO : 2ème super G (1998) et
4ème géant (2002)
CM : 1ère descente (2001) et super
G (2003) ; 2ème descente (1999)
1er du classement général de la
Coupe du Monde (2002) ; 2ème (2000)
24 victoires (8 G, 9 SG et 7 D)

ainsi que le développement de cette
pratique sportive auprès des jeunes.
Le biathlon se déroulera quant à lui
à Cesana San Cicario à 15 km de
Sestrière et à 1650 m d’altitude sur 5
boucles différentes de 2 à 4 km.
Bien connue des utilisateurs du tunnel
du Fréjus ou des amateurs de la
route alpestre du Mont Cenis, la cité
de Bardonnechia a hérité de l’organisation
des concours de snowboard
(géant, half-pipe et boardercross).
C’est plus exactement le site de
Melezet à 3 km de là qui a été choisi
comme théâtre des compétitions où
plus de 7500 spectateurs par épreuve
sont attendus. La dernière épreuve
sur neige, mais pas la moins spectaculaire,
est le ski acrobatique ou ski
freestyle qui se déroulera dans la
station de la Sauze d'Oulx (à 1509 m
d'altitude). La piste de bosses et les
tremplins pour les sauts sont situés
côte à côte et desservis par le même
téléski, ce qui permet une enceinte
commune capable d’accueillir plus
de 8400 supporters.
Les seules épreuves sur glace qui vont
avoir lieu dans ces vallées sont celles
des sports d’engins, c’est à dire la
luge, le skeleton et le bobsleigh. Ces
trois disciplines partagent la même
piste construite, comme c’est souvent
le cas, spécialement pour l’occasion
dans la station de Cesana Pariol
entre 1569 et 1683 m. Trois départs
intermédiaires ont été ajoutés en
prévision d’une utilisation touristique
et d’initiation dans un futur proche.
JO : néant
Xavier
Delerue
France
né le 01.01.79
Snowboard
CM : 1 er snowboardcross (2003)
1er du classement général de la
Coupe du Monde de snowboardcross
(2003, 2004 et 2005)
10 victoires (6 x 2ème et 2 x 3ème )
Jasey jay
Anderson
Canada
né le 13.04.75
Snowboard
JO : 16ème géant (1998) et
29ème géant parallèle (2002)
CM : 1er géant (2001) ; 1er slalom
parallèle et géant parallèle (2005)
1er du clas. général de la Coupe du
Monde (2001, 2002, 2003 et 2004)
20 victoires (11 x 2ème et 16 x 3ème )
Dossier Turin 2006
Spectaculaire
Les épreuves de ski acrobatique auront lieu à Sauze d'Oulx sur
de nouvelles installations pour les spécialités "bosses" et "saut"
Nicolas
Huet
France
né le 22.07.76
Snowboard
JO : 4ème géant parallèle (2002)
CM : 1er slalom parallèle (1999 et
2001) ; 2ème slalom parallèle (2005) ;
3ème géant parallèle (2003 et 2005)
2ème du clas. général de la Coupe du
Monde (2000) ; 3ème (2001 et 2002)
13 victoires (9 x 2ème et 9 x 3ème )
Philipp
Schoch
Suisse
né le 12.10.79
Snowboard
JO : 1 er géant parallèle (2002)
CM : 5 ème slalom parallèle (2005)
1 er du classement général de la
Coupe du Monde de parallèle
(2005)
14 victoires (5 x 2 ème et 2 x 3 ème )
Olymplic n° 11 - Février 2006 31

Héros des Jeux
Quittons maintenant le domaine alpin
pour retrouver les charmes de la
plaine piémontaise et de la cité turinoise
pour les épreuves sur glace. A
l’exception du cur-
ling à Pinerolo (à
36 km de Turin),
toutes les compétitions
se déroulent
à proximité du village
des athlètes
au coeur de Turin.
Les patinoires ont
fait peau neuve à
cette occasion quand elles ne sont
pas sorties de terre directement pour
cet objectif 2006. Les tournois de
hockey féminins et masculins se
tiendront dans le grand Palasport
Olimpico et dans une salle de Palais
des Expositions (le Torino Esposizioni),
Résidence écologique
Construit selon les critères de la bioarchitecture,
le Village olympique de Turin peut
accueillir environ 2500 athlètes dans un
espace de plus de 100.000 m 2
Irina
Slutskaya
Russie
née le 09.02.79
Patinage art.
JO : 2ème (2002) et 5ème (1998)
CM : 1ère (2002 et 2005) ; 2ème (1998, 2000 et 2001) ; 3ème (1996)
CE : 1ère (1996, 1997, 2000, 2001, 2003,
2005 et 2006) ; 2ème (1998 et 2002)
4 fois championne de Russie (2000,
2001, 2002 et 2005)
32 Olymplic n° 11 - Février 2006
Le célèbre Stadio
Communale de Turin
accueillera les cérémonies
d’ouverture
et de clôture des
Jeux Olympiques
ces deux enceintes ont des capacités
respectives de 12.000 et 6000
places. Le Palavela, salle historique
de Turin puisque édifi ée à l’occasion
de l’exposition ita-
lienne de 1961, a
été rénové pour
que les spectateurs
puissent
assister dans le
confort aux évolutions
gracieuses
des patineurs
artistiques et
courses rythmées et indécises du
short-track. Notre panorama des
enceintes sportives serait incomplet
sans mentionner le nouveau Lingotto
Oval, une réalisation couverte pour
le patinage de vitesse dans le sudest
de la ville.
Michelle
kwan
Etats-Unis
née le 07.07.80
Patinage art.
JO : 2ème (1998) et 3ème (2002)
CM : 1ère (1996, 1998, 2000, 2001
et 2003) ; 2ème (1997, 1999 et 2002)
3ème (2004)
9 fois championne des Etats-Unis
(1996 et de 1998, 1999, 2000, 2001,
2002, 2003, 2004 et 2005)
SERGE MARTINOT ©
Notre tour des stades se termine et,
à tout seigneur tout honneur, c’est
dans le célèbre Stadio Communale,
aujourd’hui renommé Stadio Olimpico,
que se tiendront les cérémonies
d’ouverture et de clôture. Elles ne
devraient pas manquer de passion,
de couleurs, d’émotions et de surprises.
Mais pour cela, il faudra attendre
le 10 février aux alentours de 20
heures pour découvrir toutes les
facettes du spectacle concocté par
les organisateurs de ces Jeux que
tout le monde attend.
Mélanie Berroy
NB : toutes les informations proviennent des sites
Internet du COJO 2006 (www.torino2006.org),
de la ville de Turin (www.torino.it), de la région
Piémont (www.regione.piemonte.it) et de l’agence
Torino 2006 (www.agenziatorino2006.it).
Brian
Joubert
France
né le 20.09.84
Patinage art.
JO : 14ème (2002)
CM : 2ème (2004) ; 6ème (2003 et
2005)
CE : 1er (2004) ; 2ème (2003 et
2005) ; 3ème (2002 et 2006)
3 fois champion de France (2003,
2004 et 2005) ; 3ème (2002)
Neve et Gliz
mascottes des JO 2006
Nées d’une boule de neige et d’un
cube de glace, Neve et Gliz sont les
2 mascottes offi cielles de Turin 2006.
Ce sont elles qui représenteront les
XX èmes Jeux Olympiques d’hiver en
communiquant sur les Valeurs olympiques
universelles et sur l’esprit italien.
Evgeni
Plushenko
Russie
né le 03.11.82
Patinage art.
JO : 2ème (2002)
CM : 1er (2001, 2003 et 2004) ; 2ème (1999) ; 3ème (1998)
CE : 1er (2000, 2001, 2003, 2005 et
2006) ; 2ème (1999 et 2004)
6 fois champion de Russie (1999,
2000, 2001, 2002, 2004 et 2005)

Biathlon
D : Sandrine Bailly, Florence Baverel, Delphine Peretto et Anne-Laure
Mignerey
M : Ferréol Cannard, Vincent Defrasne, Raphaël Poirée et Julien
Robert
Bobsleigh
M : Bruno Mingeon accompagné de 4 pousseurs
Combiné nordique
M : Nicolas Bal et Jason Lamy-Chappuis
Patinage artistique
M : Brian Joubert et un autre patineur
Couple : Marylin Pla et Yannick Bonheur
Danse sur glace : Isabelle Delobel / Olivier Schoenfelder et
Nathalie Péchalat / Fabian Bourzat
Saut a ski : pas encore connu
Short track
D : Stéphanie Bouvier, Myrtille Gollin, Min Kyung Choi, Céline
Lecompère et Véronique Pierron
M : Maxime Chataignier et Jean-Charles Mattei
Tatiana
Totmianina
Maxim
Marinin
Russie
Patinage art. couple
JO : 4èmes (2002)
CM : 1ers (2004 et 2005)
CE : 1ers (2002, 2003, 2004, 2005
et 2006)
3 fois champions de Russie (2003,
2004 et 2005)
Marylin
Pla
Yannick
Bonheur
France
Patinage art. couple
JO : néant
CM : 13èmes (2005)
CE : 6èmes (2006), 7èmes (2005) et
8èmes (2004)
1 fois champions de France (2005) ;
2èmes (2004) et 3èmes (2002 et 2003)
Dossier Dossier Jeux Olympiques
Turin 2006
Localisation des sites de compétition des JO de Turin
Les athlètes français sélectionnables aux JO de Turin 2006
Skeleton
M : Philippe Cavoret
Ski acrobatique
D : Sandra Laoura M : Guilbaut Colas et Pierre Ochs
Ski alpin
D : A.-S. Barthet, F. De Leymarie, J. Duvillard, I. Jacquemod,
M. Mattel, C. Montillet, C. Pascal, L. Péquegnot et V. Vidal
M : Y. Bertrand, P. Bourgeat, R. Burtin, C. Chenal, F. Covili, P.-E. Dalcin,
A. Dénériaz, G. De Teissieres, D. Poisson, S. Tissot et J.-P. Vidal
Ski de fond
D : A. Perillat, K. Philippot, A. Storti et E. Vina
M : R. Darragon, M. Jonnier, C. Perillat, A. Rousselet et V. Vittoz
Snowboard
D : Cécile Alzina, Déborah Anthonioz, Isabelle Blanc, Morgane
Fleury, Marie Laissus, Julie Pomagalski, Sophie Rodriguez,
Karine Ruby, Florine Valdenaire et Doriane Vidal
M : Mathieu Bozzetto, Mathieu Crepel, Paul-Henri De Le Rue, Xavier De
Le Rue, Sylvain Duclos, Nicolas Huet, Vincent Valery et Pierre Vaultier
NB : La sélection des athlètes sera connue le 30 janvier (liste établie au 15 janvier).
Tatiana
Navka
Roman
Kostomarov
Russie
Danse sur glace
JO : 10èmes (2002)
CM : 1ers (2004 et 2005)
CE : 1ers (2004, 2005 et 2006) ;
3èmes (2003)
2 fois champions de Russie (2003
et 2004)
MELANIE BERROY / RN ©
Isabelle
Delobel
Olivier
Schoenfelder
France
Danse sur glace
JO : 16èmes (2002)
CM : 4èmes (2005) et 6èmes (2004)
CE : 3èmes (2005) et 4èmes (2004 et
2006)
3 fois champions de France (2003,
2004 et 2005)
Olymplic n° 11 - Février 2006 33

Les Jeux paralympiques
IX ème édition - Turin (10 au 19 mars 2006)
Cérémonie d'ouverture 2002
416 athlètes venus de 36 nations ont
participé aux Jeux paralympiques de Salt
Lake City en 2002. L’équipe de France
remporta 19 médailles dont 2 en or :
Pascale Casanova, défi ciente visuelle avec
son guide Michael Genin, en descente et
Denis Barbet, paraplégique, en slalom)
La IX ème édition des Jeux
Paralympiques d’hiver se
déroulera sur 10 jours de
compétition du 10 au 19 mars 2006.
Le projet paralympique italien s’articule
autour de 2 pôles principaux : la
ville de Turin et la station de Sestrière.
Mais aussi sur 2 autres sites secondaires
: Pragelato et Pinerolo.
Au total, ce sont 1300 athlètes, guides
et responsables venus de 40
pays qui seront présents dans 5
disciplines : ski alpin, ski de fond,
IP ©
Yohann Taberlet
Leader du ski assis français
24 ans, né le 29.03.81
Ski club : SC Morzine (Haute-Savoie)
Ski alpin handisport
A Morzine, Yohann Taberlet, à 24 ans, prépare activement les
Jeux paralympiques de Turin. Peut-être moins connu ou moins
médiatisé que certains skieurs français, le Morzinois porte
pourtant en lui la même envie et la même rage de vaincre. Cette volonté
qui fait de certains hommes de grands champions. Et pour Yohann,
à lire son palmarès, on comprend vite qu’il fait partie de ceux-là.
34 Olymplic n° 11 - Février 2006
biathlon, hockey sur luge et curling
en Fauteuil. Les compétitions de ski
alpin, de ski de fond et de biathlon
se dérouleront sur les pistes de
Sestriere Borgata et Pragelato. Les
épreuves de sports sur glace, le
hockey sur luge et le curling en fauteuil
se disputeront à Turin et Pinerolo
tandis que les Cérémonies d'ouverture
et de clôture auront lieu au
Palasport Olimpico de Turin.
Les Jeux Paralympiques représentent
la compétition internationale
suprême pour les athlètes de classe
mondiale atteints d’un handicap. Ils
mettent en valeur l’égalité entre les
hommes et le dépassement des
capacités humaines. Pour y participer,
les athlètes se soumettent à des
normes de qualifi cation très strictes
et doivent pour cela s’entraîner autant
que les athlètes valides.
Rémy Naville
Pour un complément d'informations, Cf. les sites
internet du Comité International Paralympique
(www.paralympic.org) et des Jeux Paralympiques
2006 (www.paralympicgames.torino2006.org).
Cloué dans un fauteuil roulant depuis le 12 septembre 2002, date
de son accident de parapente, le jeune homme a su affronter les
pires souffrances, tant physiques que morales, pour s’en sortir.
Aujourd’hui, loin de porter son handicap comme une croix, il va s’en
servir pour tenter d’apporter une médaille olympique supplémentaire
au sport français. De quoi forcer le respect et mériter un petit retour
en arrière pour présenter, un peu plus en détails, le personnage.
A la fi n des années 90, Yohann Taberlet est un espoir du ski français,
s’entraînant dans le même groupe qu’Antoine Dénériaz. Titulaire d’un
bac S, il consacrait aussi sa vie au ski. Mais plusieurs blessures à
la cheville l’ont empêché de s’entraîner correctement et d’être à son
meilleur niveau. En 2000, il a d’ailleurs décidé de mettre un terme
à sa carrière. Moniteur de ski, animateur dans un hôtel, étudiant
à l’IUT à Annecy, le parapente… étaient autant d’activités qui
BENJAMIN LOYSEAU / FÉDÉRATION FRANÇAISE HANDISPORT©

Yohann Taberlet
la volonté de vivre un moment exceptionnel
"Aller aux JO, c'est la
plus belle chose qui peut
arriver à un sportif"
Q uelle expérience de
votre passé vous servira
à aborder les Jeux ?
Je vais me servir de mon expérience
acquise en course dans le circuit des
valides comme dans celui du handisport.
Plus on fait de courses et plus
on est à l’aise.
Qu’attendez-vous de ces Jeux ?
C’est un événement spécial, symbolique.
C’est le sport par excellence.
Alors j’en attends de vivre un moment
exceptionnel, de me faire plaisir ainsi
qu'à tous ceux qui me soutiennent.
Aller aux JO, c’est la plus belle chose
qui peut arriver à un sportif.
Comment préparez-vous les
Jeux paralympiques ?
J’ai privilégié l’aspect physique en
désormais occupaient son quotidien. Et puis le 12 septembre 2002,
c’est la chute et la vie de Yohann Taberlet a basculé, d’abord dans
le gouffre des opérations à l’hôpital de Genève et de la rééducation
pendant 8 mois dans l'Isère, puis dans la vie à nouveau. A une différence
près. Yohann était désormais paraplégique. A sa sortie du
centre de rééducation, il a d’abord travaillé comme agent d’accueil
à l’Offi ce de Tourisme de Morzine, avant de reprendre ses études
de Technicien de commercialisation, qu’il a terminées en 2005.
Gardant un mauvais souvenir du circuit des valides, il n’a pas
envisagé de reprendre la compétition de ski immédiatement. Mais
passion quand tu nous tiens ! Avec un frère comme entraîneur, un
oncle comme préparateur, la "Taberlet Team" se met en place dès
2003 avec comme objectif une sélection pour les prochains Jeux
paralympiques. Aujourd’hui, on y est et le défi est relevé. Utilisant
OLYMPLIC / YT ©
début de saison. Une fois prêt physiquement,
on peut aborder la partie
technique. Je prends mon temps
mais c’est un temps bien calculé.
Depuis début juillet, mon objectif
c’est le mois de mars à Turin et je
travaille pour ça.
Quelles sont vos forces et vos
faiblesses pour les Jeux ?
Ma faiblesse c’est mon émotivité. Je
risque de me faire avoir par un surplus
d’émotion. Ma force, c’est un
encadrement très professionnel. Je
suis entouré de personnes qualifi ées
et c’est une réelle force pour aller
loin. Et puis, je veux gagner.
Décrocher une médaille serait
synonyme de consécration ?
Ce serait l’aboutissement d’un gros
travail, la reconnaissance de 3 ans
Dossier Turin 2006
de préparation, une vraie récompense.
C’est un rêve qui me semble
accessible. Une médaille serait aussi
synonyme de fête, champagne…
Comment envisagez-vous la
suite de votre carrière ?
Ma carrière de sportif va dépendre de
mon avenir professionnel. J’envisage
de créer une société mais j’ai aussi
envie de continuer à skier et de faire
les Championnats du Monde.
Que pensez-vous de la candidature
d’Annecy pour 2018 ?
Je pense que ce serait la meilleure
chose qui puisse se passer dans
notre région. Cela amènerait des
infrastructures, les dernières technologies...
C’est un événement rentable
pour la ville et pour notre sport.
Propos recueillis par
Isabelle Philippe
sa volonté d’acier comme une arme fatale, Yohann Taberlet a
appris les techniques du ski assis plus vite que son ombre et
décroche des podiums dans toutes les courses auxquelles il
participe. Super G, géant, descente, slalom, il est bon partout.
Dès la 2 ème saison, il est sélectionné en Coupe d’Europe et en
Coupe du Monde. Son palmarès s’étoffe alors de quelques titres
prestigieux et le voilà devenu leader du ski assis français.
Si l’avenir de Yohann s’arrête pour l’instant à mars 2006, dans sa
tête des idées fourmillent et il entend bien essayer de mener sa
carrière de champion de ski en parallèle d’une vie professionnelle
consacrée à sa société qui devrait, dès juin 2006, proposer des
séjours clés en mains pour personnes à mobilité réduite. Pour l’heure,
souhaitons lui bonne route sur le chemin de la médaille.
IP
Olymplic n° 11 - Février 2006 35

Programme des JO d'
36 Olymplic n° 11 - Février 2006

Dossier Turin 2006
hiver de Turin 2006
TOROC / RN ©
Olymplic n° 11 - Février 2006 37

L'eau ressource essource naturelle
de des s Alpes ?
Eau :
"Corps naturel de
composition moléculaire
H 2 O, pouvant se
présenter à l’état liquide,
solide ou gazeux suivant
les conditions de
température réalisées
sur la Terre, constituant
de l’hydrosphère"
Proverbe chinois
"Il faut imiter la source qui ne
se tarit pas et non pas l'averse
qui inonde la montagne"
Les pays qui ont des montagnes
ont de la chance. Elles
sont souvent des châteaux
d’eau pure et potable. En matière
d’eau, le
hasard ne
fait pas bien
les choses.
23 pays
possèdent
les 2/3 des
ressources
mondiales.
D’ici à 2025,
on estime à
près de 3
milliards les êtres humains qui souffriront
d’un manque d’eau.
L’eau en Haute-Savoie
La Haute-Savoie est une véritable
fontaine. Elle est bordée et traversée
de toutes parts par des glaciers, des
monts enneigés, des torrents, ruis-
38 Olymplic n° 11 - Février 2006
La Haute-Savoie est une
véritable fontaine. Elle est
bordée et traversée de
toutes parts par des glaciers,
des monts enneigés,
des torrents, ruisseaux et
rivières, fl euves (Rhône) et
lacs (Léman et Annecy)
seaux et rivières, fl euves (Rhône) et
lacs (Léman et Annecy). Ce réseau
hydrique est dense mais fragile
compte tenu de la forte industrialisation
de la fameuse
vallée de l’Arve.
L’Arve est une rivière
de 107 km de long
qui se jette dans le
Rhône et qui prend
sa source au col de
Balme à 2192 m
d'altitude (vallée de
Chamonix). L'Arve
est l’artère aquatique
centrale de la
Haute-Savoie. C’est son véritable
poumon vert et bleu.
Vulnérabilité de l’eau
L’eau est vulnérable. On peut la
souiller, la polluer, la rendre impropre
à tous usages. Avec le devoir de
respecter l'environnement, "Chacun
a le droit de vivre dans un environnement
équilibré et respectueux de la
santé 1 ".
Autour de l’eau,
les intérêts divergent
L’être humain est d’abord un buveur
d’eau. Une vision d’ensemble de
l’eau est diffi cile. L’eau est à la fois
un problème immédiat de la vie, un
problème local et mondial, un problème
économique et un problème
social, un problème personnel et un
problème collectif. Les usages et
usagers de l’eau sont multiples. Les
industriels veulent l’exploiter. Les
associations de consommateurs
veulent la protéger. Les écologistes
veulent la préserver parce qu’elle
est aussi milieu naturel. L’eau est
également obligatoire pour le succès
du tourisme. Les politiques
doivent composer avec tous ces
aspects différents.
DR

DR
Importance vitale de l’eau
L’eau est non substituable. "L’eau est
indispensable pour toute forme de
vie 2 ". On ne peut s’en passer. Tout le
monde est d’accord pour dire que
l’eau est vitale. C’est un fait d’évidence
pour tous et surtout pour ceux
qui font des kilomètres pour s’en procurer.
L’eau est une ressource élémentaire
et alimentaire pour l’homme,
les animaux et les végétaux.
Eau, vie et environnement
En tant qu’être vivant, nous sommes
tous liés par un pacte avec la nature.
L’homme est en effet "créature et
créateur de son environnement 3 ".
C’est bien la nature au
sens large qui a fait l’être
vivant, et par conséquent
l’homme. L’eau est l’élément
constitutif de notre
environnement et de
notre organisme d’être vivant.
L’environnement est la circonscription
spatiale et naturelle de la vie.
Sans eau, il n’y aurait ni vie ni envi-
Sans eau, il n'y
aurait ni vie ni
environnement
ronnement. Le fait de vivre nous
plonge dans la nécessité de s’alimenter
en eau. La soif est cet appel
du corps qui fait de l’eau un besoin
alimentaire et élémentaire.
Qu’est-ce qu’une
ressource naturelle ?
La ressource n’est pas un objet ni
une chose. Elle est la relation de
service qui se crée entre un être
vivant et un autre élément de l’environnement.
Sans être vivant, pas de
ressource possible, et réciproquement,
sans ressource, pas de vie possible.
L’homme dépend de l’air, de l’eau, de
la lumière et de la chaleur du soleil,
cette relation de dépendance traduit
l’idée de ressource natu-
relle nécessaire à la vie.
L’eau est une ressource
"naturelle" au sens où elle
préexistait à l’homme.
Elle trouve son origine
dans la longue alchimie du temps et
de la matière. Les services rendus à
la nature doivent être proportionnels
aux services rendus par la nature.
Le barrage d'Émosson : 225 millions de m 3 d'eau...
Achevé en 1972, ce barrage voûté d’une hauteur de 180 m collecte l’eau en provenance
de différents bassins suisses et français. Une fois turbinée à des fi ns électriques, l’eau
est restituée au Rhône puis à la Méditerranée, après avoir transité par le lac Léman
Environnement
Intérêts de voir l’eau
comme une ressource
"Envisagée d’un point de vue global,
l’eau n’est ni une ressource inépuisable,
ni un bien à valeur économique
nulle… L’eau constitue ainsi un capital
non renouvelable 4 ". Est ressource
ce qui re-surgit. L’eau n’est pas ressource
au sens de simple moyen qui
permettrait de vivre mieux. L’eauressource
devient un objectif. Il faut
faire en sorte que la source d’eau soit
ressource au bénéfi ce de tous et y
compris au profi t de la ressource
elle-même.
Obligations de traiter l’eau
comme une ressource
Pour que l’eau soit une ressource, il
faut que l’eau dure dans le temps afi n
qu’il soit possible de continuer à s’en
servir. Il faut veiller au maintien du
grand cycle de l’eau auquel se greffe
le petit cycle d’utilisation de l’eau. En
matière d’eau, les petits ruisseaux
font les grandes rivières. "Les ressources
en eau douce doivent être
Olymplic n° 11 - Février 2006 39

utilisées conformément aux objectifs
du développement durable, en tenant
compte des besoins des générations
présentes et futures 5 ". L’idée de développement
durable repose sur la
notion de ressource. Les ressources
font le développement durable.
Puisque la ressource est ce qui resurgit,
ou ce qui peut resurgir, dire ressource,
c’est dire durable. Le tout sera
d’en faire une ressource qui resurgit
le plus longtemps possible, d’en faire
une résurgence sans l’urgence.
Du droit de l’eau
au droit à l’eau
En 2001, on proclame que "toute
personne a le droit de disposer d’une
quantité d’eau suffi sante pour satisfaire
à ses besoins essentiels 6 ". Le
droit a pour mission de protéger cette
relation entre l’eau et la vie. "Le droit
à l’eau consiste en un approvisionnement
suffi sant, physiquement accessible
et à un coût abordable, d’une
eau salubre et de qualité acceptable
pour les usages personnels et domestiques
de chacun 7 ".
Quel statut pour l’eau ?
L’eau est t-elle une ressource ou un
milieu naturel ? Un bien appartenant
à l’humanité ? Un droit de l’homme ?
Une marchandise comme une autre ?
En fait, l’eau est un peut tout cela en
même temps. On connaît les bouteilles
d’eau minérale. Elles font le
succès de certaines multinationales.
On connaît les océans, lieux de vie
et de pêche de poissons divers et
variés. On connaît l’importance de la
pluie salvatrice lors des étés chauds
et secs. L’important est de trouver
pour la ressource en eau une idéeforce
de laquelle se déclineraient
toutes les autres idées. Cette idéeforce
ne peut être que celle de la vie.
L’eau dans tous les Etats
Il est clair que nous vivons tous sur
une seule planète et que l’eau des
Alpes a déjà fait le tour du monde
40 Olymplic n° 11 - Février 2006
plusieurs fois. Le cycle de l’eau touche
tous les Etats et on ne peut faire
l’impasse sur un raisonnement à
l’échelle de la biosphère en matière
d’eau. L’approche scientifi
que en vogue à l’heure
actuelle est celle qui vise
à l'approche intégrée et
intégrale de l’eau et de
tout ce qui lui est relié.
De cette manière, on
n’oublie ni les usages et
usagers multiples de l’eau, ni même
l’eau elle-même en tant que ressource
naturelle et milieu naturel.
L’eau des Alpes est protégée
par une convention
internationale
Citation de la convention relative à la
protection des Alpes : "Les Parties
contractantes, dans le respect des
principes de prévention, du pollueurpayeur
et de coopération, assurent
une politique globale de préservation
et de protection des Alpes en prenant
en considération de façon équitable
les intérêts de tous les Etats
alpins, de leurs
régions alpines
ainsi que de la
Communauté
économique
européenne tout
en utilisant avec
discernement
les ressources et en les exploitant de
façon durable. Les Parties contractantes
prennent des mesures appropriées,
notamment dans les domaines
suivants… régime des eaux – en vue
de conserver ou de rétablir la qualité
naturelle des eaux et des hydrosystèmes,
notamment en préservant la
qualité des eaux, en veillant à ce que
les installations hydrauliques soient
construites en respectant la nature, et
que l’énergie hydraulique soit exploitée
dans un cadre tenant compte
L’eau est t-elle une
ressource ou un
milieu naturel ?
Un bien appartenant
à l’humanité ?
Un droit de l’homme ?
DR

DR
aussi bien des intérêts de la population
qui y habite que de l’intérêt pour
la préservation de l’environnement 8 ".
Modalités de gestion de
l’eau du versant français
du Mont-Blanc
En France, l’eau potable et sa distribution
sont un service public qui
dépend de la responsabilité des
communes. Elles doivent fournir une
eau potable de qualité aux consommateurs.
Suivant les dispositions des
lois françaises sur l’eau de 1964 et
1992, de celles de l’Union européenne
de 2000, la France est divisée
en 6 grands bassins versants.
Dans ces bassins, toutes les eaux
s’écoulent vers une même pente
compte tenu du relief. Chaque bassin
a son agence de l’eau et son schéma
directeur (SDAGE) ayant force de
droit complété par d’autres schémas
plus locaux (SAGE). L’eau s’écoulant
du massif des alpes côté français
relève du bassin versant de l’Est. En
Haute Savoie, la MISE 74 (Mission
Inter-Services de l’Eau) coordonne
Un océan de vie aux portes des Alpes
Plus grande réserve d’eau douce de l'Europe occidentale (600 km 2 ),
le lac Léman alimente 600.000 personnes dans le bassin genevois
(canton de Genève, Haute-Savoie et Ain). Depuis Genève, cité
économique internationale et siège de l’ONU le panorama
est exceptionnel sur le massif du Mont-Blanc
les services de l’Etat et doit assurer
la mise en œuvre concrète de la
politique de l’eau et des milieux
aquatiques. Mandatée par le Conseil
général et l’Agence de l’eau, la
Société d’Equipement (SED) est
chargée de répertorier et de protéger
les 1100 points d’eau du département
et d’aider les acteurs concernés
dans l’établissement des
périmètres de protection de leurs
sources d’eau. Puisse l’eau continuer
à resurgir et à nous ressourcer !
Benjamin Perrier
Juriste en droit international public
1 Charte de l’environnement ., Art. 1 er ., adoptée
le 28 février 2005 par le Parlement réuni en
Congrès et promulgué le 1 er mars 2005 par
Jacques Chirac, Président de la République.
2 Charte européenne des ressources en eau .,
2001.
3 Déclaration de la Conférence des Nations Unies
sur l’environnement ., Stockholm, 16 juin 1972.
4 BOISSON de CHAZOURNES L. ., Les ressources
en eau et le droit international ., 2005 ., p 4-5.
5 Charte européenne des ressources en eau .,
2001.
6 Idem.
7 ONU, Comité des droits économiques, sociaux
et culturels ., "Le droit à l’eau" ., novembre 2002.
8 Convention relative à la protection des Alpes .,
Art. 2 ., adoptée à Salzbourg le 7 novembre
1991, entrée en vigueur le 6 mars 1995.
Environnement
Les Etats généraux
de l’eau de la région
lémanique
On ne peut plus compter les conférences
sur l’eau, il y en a trop ! Mais
certaines s’en distinguent par leur
caractère pluridisciplinaire et transfrontalier
comme celle du 27 octobre
2005 qui a eu lieu à Genève. Sous
l’égide de l’ASL (Association pour la
Sauvegarde du Léman) et du LEBA
(Laboratoire d’Ecologie et de Biologie
Aquatique de l’Université de Genève),
le projet LEMANO a vu le jour. Il a
pour ambition principale de promouvoir
la gestion durable de la ressource
en eau au niveau de la région
lémanique en faisant fi des limites
territoriales. Ces travaux ont conduit
à l’élaboration d’une Charte de l’eau
de la région Lémanique d’une dizaine
d’articles.
BP
Pour plus d’informations, Cf. le site
internet www.asleman.org.
Adresse : ASL, 2 rue des Cordiers,
CH-1207 Genève. Tél : 022/7368620
E-mail : asl@asleman.org
Olymplic n° 11 - Février 2006 41

La neige
dans tous ses états
Neige :
"Précipitation de
cristaux de glace
transparents qui
tombent des nuages en
fl ocons blancs et légers"
Décor immaculé
Au travers des fl ocons, on devine le
château de Menthon-Saint-Bernard,
forteresse médiévale qui domine de
ses tours de pierre le lac d’Annecy
Comment se forme
la neige ?
Tout d’abord, une masse d’air
doit s’élever pour se refroidir,
en franchissant par exemple
une chaîne de montagnes. Or, plus
une masse d’air est froide, moins elle
peut contenir de vapeur d’eau.
L’excédent se condense alors sous
forme de gouttelettes d’eau qui forment
les nuages et peuvent rester à
l’état liquide même par des températures
inférieures à 0° C. En dessous,
42 Olymplic n° 11 - Février 2006
Etoile de neige
Les cristaux de
neige partiellement
fondus se collent les
uns aux autres pour
former des fl ocons
de neige, qui
peuvent parfois
mesurer de 7 à 10
cm de diamètre
vers -12° C, les gouttelettes vont se
congeler spontanément autour de
microscopiques noyaux de congélation,
qui sont des particules solides
ou des poussières en suspension.
Ainsi naissent les cristaux de neige.
Grossissant peu à peu, capturant au
passage d’autres gouttelettes d’eau,
ils tombent vers le sol, agglomérés
en fl ocons. Et si les températures sont
négatives jusqu’au sol, il neige... Si
elles sont positives, il pleut ! En général,
il neige 300 m environ en-dessous
de la limite de l’isotherme 0° C 1 .
Les différents types
de cristaux
Un cristal de neige fraîche n’est pas
toujours une belle étoile. En fonction
des conditions rencontrées dans les
nuages (notamment température et
humidité) et lors de sa chute (vent,
température au sol, etc.), la neige
peut avoir une apparence et des
caractéristiques bien différentes.
Tous les cristaux ont une structure
hexagonale, mais il en existe plusieurs
centaines de types, dont les
formes varient de l’étoile au bâtonnet,
en passant par l’aiguille et la colonne
creuse. On peut constater que les
modalités de croissance du cristal
dépendent des températures. La
neige roulée (ou grésil) se constitue
de cristaux givrés durant leur chute
qui forment de petites boules semblables
à des fleurs de mimosa.
Quelques centimètres de cette neige
recouvrant une couche dure procurent
aux skieurs de très agréables
sensations. Mais attention aux avalanches,
cette mince strate sans
cohésion constituant ultérieurement
un facteur d’instabilité si elle est
recouverte par une nouvelle couche.
JMF / WOOLOOMOOLOO ©

JMF / WOOLOOMOOLOO ©
Propriétés de la neige
Elle peut être constituée d’eau sous
ses trois états : solide (glace), liquide
et gazeux (vapeur d’eau), plus de
l’air. A 0° C, c’est un mélange d’eau
sous ses trois états, mais si elle refroidit,
l’eau liquide regèle, ce qui entraîne
une consolidation du manteau neigeux.
En revanche, une neige tombée
à une température < 0° C ne
contient pas d’eau liquide. Elle est
sèche. Ainsi, la neige reste poudreuse
et la couche ne durcit pas.
La neige de culture
C’est un mélange d’eau et d’air sous
pression, qui se détend et se refroidit
à la sortie d’un compresseur. La température
de l’air doit être négative (<
Canon à neige
Appelé aussi enneigeur mécanique,
c’est un dispositif permettant de
fabriquer de la neige méca
niquement à partir d’eau,
d’air et de basse
température.
-4° C si possible), et l’air doit être
sec. Il se forme alors des granules de
glace résultant du gel des gouttelettes
d’eau projetées. C’est une neige
dense qui n’a pas besoin d’être
damée, qui résiste mieux à l’abrasion
des skieurs. On peut parler de neige
de substitution... Côté négatif, la production
de neige de culture consomme
énormément d’eau, mais son impact
sur l’environnement est très limité.
Christophe Chaix
Doctorant en climatologie de montagne
1 L’isotherme 0° C est souvent donné dans les
bulletins météo. Il correspond à la limite entre les
températures négatives et positives dans l’atmosphère
(en altitude). Mais il ne faut pas croire que
cela donne la limite pluie-neige ! Car l’infl uence
du sol est énorme, en fonction du jour et de la
nuit, etc. Au sol, on appelle cela niveau de gel.
Les Aravis : jardin des sports d'hiver
Situé entre la chaîne du Mont-Blanc et le lac d’Annecy, le Massif des Aravis – et ses stations
de La Clusaz, Grand Bornand, Manigod et Saint-Jean-de-sixt – bénéfi cie d’un enneigement
exceptionnel et pourrait être un site idéal pour des épreuves aux Jeux Olympiques d’hiver
Environnement
DR
Quelques conseils pour
éviter les zones suspectes
avalancheuses
Une avalanche est une chute soudaine
d’une masse importante de
neige ou de glace le long d’une
pente ou d’une falaise, à une vitesse
dépassant parfois 160 km/h. Elle
peut détruire des biens et emporter
des vies. Les avalanches surviennent
le plus fréquemment sur des pentes
d’inclinaison supérieure à 30°, le plus
souvent lorsqu’une neige abondante
tombe soudainement et n’adhère
pas, ou lorsqu’un dégel atteint une
couche de neige ancienne.
- Préférer les croupes dégarnies aux
fonds de vallon où la neige s'accumule
- Ne pas couper les ruptures de pente
où la neige travaille en traction avec
de plus faibles résistances
- Se méfi er des traversées au-dessus
des barres rocheuses, ou de zones
où une coulée pourrait s’accumuler
en s’arrêtant (ravin, ruisseau, goulet)
- Préférer des pentes irrégulières à de
grandes pentes uniformes, ce qui limite
l’ampleur d’une plaque éventuelle
- Progresser de point sûr en point sûr
Olymplic n° 11 - Février 2006 43

"Sport, Paix et
6 ème Conférence mondiale sur
Nous, délégués représentant le Comité International Olympique, les Fédérations Internationales, les Comités Olympiques Nationaux, les Comités
agences du système des Nations Unies, l’Union Africaine ainsi que les organisations non gouvernementales réunis à Nairobi, Kenya du 9 au 11
Soulignons l’attachement du Mouvement olympique aux principes du développement durable depuis le Congrès olympique du Centenaire qui
que la création de la Commission sport et environnement qui s’en est suivie,
Réitérons la coopération offi cielle entre le Comité International Olympique et le Programme des Nations Unies pour l’environnement qui depuis 1994
Réaffi rmons le rapport direct entre la paix, la sécurité et la protection de l’environnement,
Reconnaissons l’exemple établi par le CIO dans ses initiatives visant à réduire l’impact environnemental des événements sportifs
majeurs, Saluons également les efforts entrepris par les Fédérations Internationales, et particulièrement l’initiative "Green Goal" de la FIFA,
Applaudissons les efforts déployés par la ville de Turin en Italie afi n d’intégrer la protection de l’environnement dans toutes les étapes
du processus de planifi cation et préparation des prochains XXèmes Olympiades d’hiver en 2006, et plus particulièrement les mesures
destinées à neutraliser les émissions de dioxyde de carbone,
Nous félicitons de la proposition de large envergure avancée par les organisateurs des Jeux Olympiques de Pékin 2008, Vancouver
2010 et Londres 2012 visant à encourager et soutenir une approche responsable des problèmes d’environnement et attendons avec
impatience la mise en œuvre de leurs projets et initiatives,
Accueillons avec satisfaction la publication du Guide du CIO sur le sport, l’environnement et le développement durable, lancé
durant cette conférence, et
Encourageons les Fédérations Internationales, les Comités Nationaux Olympiques et les organisateurs de tout événement sportif à
suivre les conseils qu’il contient, et à profi ter des nombreuses ressources relatives au développement durable développées par le
PNUE, le CIO et d’autres organisations,
Appelons les Fédérations Internationales, les Comités Nationaux Olympiques, les Fédérations Nationales de sports et les clubs à soutenir et
incorporer dans leurs programmes de travail des activités qui font la promotion du développement durable et de la paix par le biais du sport.
Rappelons aussi que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2005 Année internationale du Sport et de
l’Education Physique afi n de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix, et qu’elle a réaffi rmé le fait que le sport et
l’idéal olympique sont essentiels pour bâtir un monde pacifi que et meilleur à l’aide de la Trêve olympique,
Prenons note également de l’initiative des Nations Unies visant à utiliser le sport pour réaliser les objectifs du millénaire pour le
développement, et
Reconnaissons l’important rôle que peut jouer le sport, surtout dans la lutte contre le VIH/SIDA et la promotion de l’équité des sexes
et l’autonomisation des femmes et des fi lles,
Notons aussi les mesures réclamées par la Déclaration de Turin de la 5ème Conférence mondiale sur le sport et l’environnement en 2003, et la né
Demandons au Comité International Olympique, aux Fédérations Internationales et aux Comités Nationaux Olympiques de redoubler d’efforts po
et l’accueil des Jeux Olympiques, et de faire le maximum pour assurer que le niveau de sensibilisation et d’engagement soit maintenu entre les J
Exhortons le Comité International Olympique, les Fédérations Internationales, les Comités Nationaux Olympiques et les Fédérations Nationa
développement durable grâce au sport, tels que les camps Nature et Sport du PNUE, et à jouer le rôle de point focaux et de catalyseurs afi n de
Encourageons le Comité International Olympique, les Fédérations Internationales et les Comités Nationaux Olympiques et les Fédérations Nati
la communauté au travers des média sur l’importance d’un environnement durable et ses liens avec la paix et le bien être humain.
44 Olymplic n° 11 - Février 2006

Environnement"
le sport et l'environnement
Environnement
organisateurs des Jeux Olympiques, la Fédération Mondiale de l’Industrie du Sport, le Programme des Nations Unies pour l’environnement et autres
novembre 2005, à l’occasion de la 6 ème Conférence mondiale sur le sport et l’environnement autour du thème "Sport, paix et environnement",
s’est tenu a Paris en 1994, et a reconnu l’environnement comme la troisième dimension de l’Olympisme, aux côtés du sport et de la culture, ainsi
vise à promouvoir un environnement durable par le biais du sport, y compris en organisant des conférences mondiales sur le sport et l’environnement,
cessité d’activités continues pour respecter les engagements pris,
ur voir comment maintenir et accélérer l’élan signifi catif de conscientisation environnementale lancé lors du processus de candidature olympique
eux,
les de sports à identifi er et à partager des exemples de meilleures pratiques de leadership et de formation pour la réalisation de la paix et du
répliquer ces activités dans leurs pays et communautés,
onales de sports à collaborer davantage avec les sportifs et les sportives du monde entier pour éduquer les enfants et la jeunesse et sensibiliser
Nairobi,
Le 11 novembre 2005
Edgar Grospiron
JMF / WOOLOOMOOLOO ©
Olymplic n° 11 - Février 2006 45

Le Massif du Mo
A cheval sur trois pays, la
France, l’Italie et la Suisse,
le massif du Mont-Blanc
s’étend sur une superfi cie d’environ
400 km2 – 2800 km2 pour "l’Espace
Mont-Blanc" – dont la majeure partie
se trouve dans le département de la
Haute-Savoie. Les trois principales
villes de son territoire sont Chamonix
(capitale mondiale de l’alpinisme et
cité hôte qui accueillit les Iers Jeux
Le sommet du Mont-Blanc
46 Olymplic n° 11 - Février 2006
CARTE IGN 1 : 25.000 / RN ©
Olympiques d’hiver en février 1924),
Courmayeur (Val d’Aoste en Italie) et
Martigny (canton du Valais en Suisse).
Un tunnel routier – le tunnel du Mont-
Blanc long de 11,6 km – traverse le
Massif et relie la vallée de l’Arve
(France) à la vallée d’Aoste (Italie).
C’est l’un des principaux itinéraires de
transport alpins. Trois autres grands
axes de communication structurent
aussi son territoire : les cols du Petit
Saint-Bernard (France / Italie), du
Grand Saint-Bernard (Suisse / Italie)
et des Montets / la Forclaz (France /
Suisse). Le point frontière entre la
France, la Suisse et l'Italie se trouve
au sommet du Mont Dolent (3820 m),
celui entre la Haute-Savoie, la Savoie
et l'Italie se situe à l'Aiguille des
Glaciers (3816 m).
Son sommet, le Mont-Blanc (qui selon
les mesures effectuées et les époques
a varié de 4807 m à 4810 m en
passant par 4808,40 m) est la plus
haute montagne française mais aussi
le point culminant des Alpes. Géant
des hauteurs, son nom évoque bien
cette belle "montagne blanche" qui
domine l’ensemble du massif alpin.
Cependant, quelques siècles auparavant,
il a également été connu comme
le "Mont Maudit" – ou la "montagne
maudite" – car il représentait alors un
chaos de rochers et de glaciers stériles.
Le sommet du Mont-Blanc se
situe dans sa totalité sur le territoire
français mais a fait l’objet de quelques
polémiques avec l'Italie (les
cartes géographiques transalpines
sont les seules à indiquer que le
sommet est partagé entre les deux
pays). De plus, les communes hautsavoyardes
de Saint-Gervais-les-
Bains et de Chamonix se sont aussi
longuement disputé la propriété de
son sommet : l’une légitimait sa proximité
géographique, l’autre défendait
le fait que la voie traditionnelle
d'ascension partait de son territoire.
Hormis le Mont-Blanc, le massif présente
plusieurs sommets réputés dont
le Mont-Blanc de Courmayeur (4748
m) – point culminant de l’Italie – le
Mont Maudit (4465 m), le Dôme du
Goûter (4304 m), les Grandes Jorasses
(4208 m), l’Aiguille Verte (4122 m), la
Dent du géant (4013 m), les Drus
(3754 m) ou encore l’Aiguille du Midi
(3842 m) qui est accessible par le
plus haut téléphérique d’Europe et
point de départ de la Vallée Blanche ;
ainsi que de nombreux glaciers dont
ceux des Bossons et de Bionnassay,
et la fameuse Mer de Glace.

nt-Blanc
Aujourd'hui, le massif du Mont-Blanc
fait l’objet d’un projet de classement
au patrimoine mondial de l'humanité
(UNESCO) en tant que "site exceptionnel
unique au monde" et en tant
que haut lieu culturel, lieu de naissance
et symbole de l’alpinisme. C’est
l’un des sites touristiques les plus
visités de la planète et de ce fait il est
en danger. Ainsi, diverses associations
comme Pro Mont-Blanc, Mountain
Dossier Jeux Olympiques
Montagne
Wilderness 1 ou encore l’Association
pour le respect du site du Mont-Blanc
luttent pour la protection de ce géant
des Alpes, l’un des plus beaux monuments
naturels du monde.
Jean Picolet
1 Cf. la conférence débat de Patrick Gabarrou
intitulée "Préservation de la montagne et Jeux
Olympiques, explorons l'horizon", organisée par
Olympliquons-nous le 31 mars 2005. Compterendu
in : Olymplic ., n°10, juillet 2005 ., 6-7.
Chamonix et la première
ascension du Mont-Blanc
La destinée de Chamonix, petit bourg
haut-savoyard reclus sur lui-même,
changea radicalement lorsque le 19 juin
1741, deux Anglais – William Windham
et Richard Pococke – décidèrent de
monter une expédition vers cette imposante
vallée encore méconnue mais qui
laissait deviner sur ses majestueuses
hauteurs le plus haut sommet des Alpes.
Du haut de ses 4810 m, cette éminence
sacrée et inquiétante devait passer à
la postérité sous le nom de Mont-
Blanc. De cette "découverte" naquit la
renommée de Chamonix et une fascination
sans limite pour le géant des
Alpes qui demandait pourtant encore
à être conquis. Ce qui fut chose faite
le 8 août 1786 par les Chamoniards
Jacques Balmat et Michel Paccard, à
l’instigation du savant genevois Horace
Benedict de Saussure...
RN
Conquérant
Jacques Balmat,
l'un des deux
vainqueurs du
Mont-Blanc avec
Michel Paccard
Localisation du massif du Mont-Blanc
OLIVIER BAULET ©
MELANIE BERROY / RN © LITHOGRAPHIE
Olymplic n° 11 - Février 2006 47

Le récit de Mon ascension
du Mont-Blanc
Raphaël Cheneval
30 ans, né le 25 juillet 1975
Dessinateur industriel
Coureur Elite VTT de 1999 à 2001 - 25 victoires
Champion savoyard et
vainqueur du challenge Haut-Savoyard 1999
Passions : la montagne sous toutes ses
formes ou plus simplement amoureux de la
nature. Plus attaché au plaisir et aux sensations,
a toujours souhaité pratiquer un sport propre
dans le respect des autres et de soi-même
Premier jour - 10 h… Les
Houches, 3700 m d’histoires
et de drames se dressent
devant moi tel un géant capricieux.
Ni ses dangers ni mes 25 kg de
matériel n’auront raison de ma détermination
sur ce qui est communément
appelé "la voie normale du
Mont-Blanc". Respectant l’éthique de
la montagne, cette ascension se fera
en autonomie complète et ce depuis
son pied. Un sommet pour être
mérité, se doit d’être gravi "à l’ancienne",
par ses propres moyens…
13 h… Luxuriantes à 1000 m, la faune
et la fl ore, par les conditions sévères
infl igées par l’altitude cèdent peu à
peu leur place à un paysage minéral
ou seules les espèces les plus robustes
parviennent à survivre. L’observation
de cet appauvrissement des espèces
va-t-elle enfi n me permettre, durant
ces 3000 m de méditation, d’éclaircir
ma réponse aux raisons de cette
irrésistible attraction sommitale ?
48 Olymplic n° 11 - Février 2006
14 h… Du domaine de la randonnée,
l’ascension cède bientôt sa place à
l’alpinisme par un "délestage dorsal
massif" où crampons, piolets, baudriers,
corde, casque et vêtements
chauds permettent d’évoluer sur des
terrains beaucoup plus périlleux fait
de glace et de blocs instables. L’une
des clefs de l’ascension est le passage
tristement célèbre du "grand
couloir" qui chaque année fait son lot
de victimes. Non que ce dernier
présente une difficulté technique
particulière, mais le danger tient plus
au côté aléatoire de sa traversée.
L’étroit passage, surplombé par 600
m de thalweg 1 à 50° dont les fl ancs,
constitués de rochers amalgamés
par une mince pellicule de glace, ne
demandent qu’un léger réchauffement
pour s’y voir précipité.
Un œil vers l’amont, l’autre sur ce
dévers délité et gelé, je me lance
mais déjà une fumée suspecte se
forme au sommet du boyau, l’heure
n’est plus à la contemplation. En trois
bonds je quitte la zone piège pour
trouver, recroquevillé, refuge derrière
un maigre bloc rocheux. C’est le
déluge. Le bloc, sans doute seul à
l’origine, en a entraîné derrière lui une
quantité effroyable qui vient dans un
fracas indescriptible s’abattre autour
de moi…je ferme les yeux… pétrifi é.
Que les secondes paraissent longues
quand il y va de notre vie…
Bref silence puis évocation cosmopolite
de l’incident. Au-delà de considérations
raciales ou religieuses, le sentiment
d’appartenance unique au genre
humain est fort dans ces moments là,
la montagne unit… Les 600 m que
constitue le raide talus menant au
refuge du Goûter paraissent interminables,
les effets de l’altitude ralentissant
considérablement la vitesse
de progression de la cordée…
16 h… Arrivée à 3863 m au niveau
de l’aiguille du Goûter où sera plantée
OLYMPLIC ©

PASCAL LEBEAU ©
la tente, je profi te des derniers jeux
de lumière que m’offre l’astre solaire
contre la surface moirée des glaciers
avant de le voir disparaître au loin,
derrière les Aravis…
21 h… Il faut se coucher car la nuit va
être de courte durée. Le sommeil tarde
à venir et ce ne sont pas les craquements
et autres angoissantes chutes
de sérac que constitue l’expression
du monstrueux glacier qui vont m’y
aider. Il y a une vie... juste là dessous.
Second jour – 3 h du matin…
L’ascension fi nale doit s’effectuer de
nuit pour bénéfi cier des meilleures
conditions de neige afin que les
crampons puissent y trouver l’adhérence
optimale. Tout ramollissement
de cette croûte rendrait l’évolution
périlleuse voire impossible.
Les chapelets de lumière, matérialisés
par les lampes frontales, ont déjà
envahi les contreforts du Dôme du
Goûter. La mise en action est rendue
diffi cile par le manque de sommeil et
une température proche des -15° C.
Les premières crevasses nous rappellent
à l’ordre et la vigilance se fait
tout à coup plus soutenue.
Vomissements, maux de tête… Le
mal aigu des montagnes sévit souvent
au niveau du Refuge Vallot à
4362 m d’altitude et interdit de ce fait
l’accès à l’arête fi nale. En raison du
fréquent passage, une tranchée a été
creusée, maigre rempart rendant
l’évolution moins impressionnante
devant l’exposition relativement forte
du côté Italien…
7 h… Je prends pied sur le toit de
l’Europe, encore quelques minutes et
le soleil pointera derrière le croissant
alpin, irradiant et reléguant au rang
de taupinières les 3000 m environnants…
Moment unique et troublant
devant cette nature hostile et imposante…
J’ai une réponse…
Inquiet, troublé, c’est toujours là haut
que se fait la lumière, me révélant
cette fois les priorités du règne animal,
me retirant tour à tour oxygène, eau et
nourriture à l’approche des 4000 m…
Montagne
Ici seulement je prends conscience
de l’extrême facilité avec laquelle je
peux assurer mon fonctionnement
vital, là bas, au fond de la vallée…
Je redescends…
3000 m... L’oxygène, plus abondant,
m’euphorise…
2000 m... L’eau, libérée des glaciers,
me réhydrate…
1000 m... La nourriture, par une
flore luxuriante, m’offre ses baies
régénératrices…
500 m... La vie s’écoule, simplement,
inquiétudes et troubles ne sont
qu’un lointain souvenir, me voilà à
nouveau en accord avec moi même,
avec les autres…
15 h… Je suis bien.
Raphaël Cheneval
1 Creux barométrique entre deux zones de hautes
pressions. Le thalweg est le lieu des points bas
d’une vallée (l’inverse de la ligne de crête), généralement
occupé par le lit d’un cours d’eau.
Géant des Alpes
Du haut de ses 4810 m, le Mont-Blanc
– qui depuis plusieurs siècles fascine
nombre de générations d’alpinistes –
est le point culminant des Alpes
Olymplic n° 11 - Février 2006 49

Le massif du Mont-Blanc couvre
un certain espace géographique.
Depuis 1989, il a
aussi son espace administratif.
L’Espace Mont-Blanc regroupe 35
communes engagées dans la protection
et la valorisation d’un espace
naturel transfrontalier à caractère
exceptionnel. Intégré dans le massif
des Alpes, l’EMB couvre 2800 km 2
pour 100.000 habitants. Depuis 1991,
la Conférence Transfrontalière Mont-
Blanc et sa commission permanente
pilotent le système. Elles sont composées
de membres de la République
et Canton du Valais pour la Suisse,
de la Région Autonome de la Vallée
d’Aoste pour l’Italie, et du Syndicat
Intercommunal "Espace Nature Mont-
Blanc" pour la France.
L’objectif principal de l’EMB est clair :
gérer durablement les activités
humaines dans le respect du milieu
naturel. Par le biais de groupes de
travail spécialisés et dans le cadre
de son schéma de développement
durable, il devra procéder à une
politique commune de valorisation
active de la montagne.
L’avenir du Mont-Blanc passe par
son inscription éventuelle comme
"patrimoine mondial de l’humanité" et
comme "réserve mondiale de la
Biosphère". Pour
que le Mont-Blanc
soit classé comme
patrimoine de
l’humanité, il doit
avoir une valeur
exceptionnelle
aux yeux de tous. De cette manière
il sera défendu par l’humanité et pour
l’humanité. Le Mont-Blanc deviendrait
le 6 ème site naturel transfrontalier
inscrit au patrimoine mondial de
l’UNESCO. Voir le Mont-Blanc comme
Montagne
L'Espa ce Mont-Blanc
L’Espace Mont-Blanc
regroupe 35 communes
françaises, italiennes et
suisses engagées dans
une vaste politique
transfrontalière de
respect de l’environnement
humain et naturel
La "Perle du Mont-Blanc"
La station village de Combloux (et son
célèbre clocher à bulbes) bénéfi cie de
l'un des plus beaux panoramas des
Alpes sur le Mont-Blanc
Espace Mont-Blanc
175 rue Paul Corbin
74190 Chedde
www. espace-
mont-blanc.com
50 Olymplic n° 11 - Février 2006
Le massif du Mont-Blanc
deviendrait le 6 ème site
naturel transfrontalier
inscrit au patrimoine
mondial de l’UNESCO
une réserve de biosphère, c’est le
voir comme un équilibre réussi du
social, de l’environnemental et de
l’économique. Dans cette réserve,
avec l’accord des populations locales,
tout y sera organisé autour d’une
zone centrale dite zone majeure de
grande valeur écologique.
Encore une fois, l’environnement est
à l’honneur. En tant que préoccupa-
tion commune, il permet
de fédérer les
opinions politiques
pour construire une
vision complète de
tous les problèmes
qui touchent au plus
près de la montagne. L’environnement
n’est-il pas cette circonscription
terrestre, la biosphère, où la vie peut
s’épanouir en toute liberté ?
Benjamin Perrier
OT COMBLOUX / TOPS SOCQUET ©

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