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Mon père et trois dames âgées de<br />
plus de 90 ans ont été honorés en<br />
prenant place sur l’estrade et en<br />
recevant en cadeau une copie du<br />
dictionnaire.<br />
Je tiens à décrire cette œuvre. Le titre<br />
nous prévient que le texte désire<br />
accorder aux femmes nées Losier la<br />
place qui leur revient. Même si le<br />
livre est signé par Andrée Dumont<br />
Losier, il est le fruit de la coopération<br />
de nombreux chercheurs et<br />
chercheuses. Je signale quelques<br />
collaborateurs : Généalogie Tracadie,<br />
Les Éditions de la Francophonie,<br />
l’Association des familles Losier,<br />
Bobbé et Lowell Mallais, qui ont<br />
fait la saisie avec Brother’s Keeper<br />
et Info 1000 mots inc. qui ont fait la<br />
mise en page. Les descendantes et<br />
descendants de Prospère qui portent<br />
le nom de Losier y sont inscrits par<br />
ordre alphabétique de leur prénom<br />
s’ils ont des enfants. S’ils n’ont<br />
pas de descendance, leur nom se<br />
retrouve sous celui de leur père ou<br />
de leur mère. Par exemple, mon père<br />
y est inscrit quatre fois : comme fils<br />
de Frédéric, comme fils de Monique<br />
(elle était aussi une Losier), sous son<br />
propre prénom, et comme mon père.<br />
Mes frères n’ont pas d’enfants, on ne<br />
retrouve donc leur nom que sous celui<br />
de mon père, en tant que ses enfants.<br />
Une autre caractéristique, que<br />
l’on impute au logiciel généalogique<br />
Brother’s Keeper, est le fait que<br />
nous sommes tous inscrits comme<br />
des Losier (avec un « s »). À côté de<br />
mon nom, toutefois, il y a la mention<br />
« autre nom(s) : Lozier ». L’index<br />
de 137 pages est organisé par noms<br />
de familles au premier niveau et<br />
prénoms au second niveau. Les<br />
pages du début renferment une<br />
documentation abondante de nature<br />
à fasciner les amateurs de généalogie<br />
et d’histoire familiale. L’album de<br />
vieilles photos qui occupent presque<br />
50 pages permet de voir les visages<br />
de certains des descendants des<br />
quatre fils de Prospère.<br />
Le samedi matin, je me suis levé<br />
avant les autres et suis sorti faire<br />
une marche. Le long d’une rue attenante,<br />
j’ai découvert le Sanctuaire<br />
Saint-Joseph, une toute petite église<br />
construite sur le modèle de celle<br />
de Grand-Pré. Devant la chapelle,<br />
il y a des rangées de bancs pour<br />
accueillir une foule de pèlerins pour<br />
une célébration eucharistique. En<br />
bordure du périmètre du terrain, on<br />
peut suivre le Chemin de Croix et<br />
les Sept allégresses de Saint-Joseph.<br />
C’est sur ce site que la messe de la<br />
Fête des Losier devait avoir lieu si le<br />
temps était propice.<br />
Après le petit déjeuner à l’auberge,<br />
nous nous sommes joints à un<br />
groupe qui faisait une tournée en<br />
autobus des terres ancestrales. Notre<br />
guide Bernice Losier nous a raconté<br />
divers détails au sujet de la terre<br />
de Prospère (père) et Prosper (fils).<br />
Nous sommes allés au Cimetière des<br />
fondateurs dont j’ai déjà parlé. Nous<br />
sommes passés près du Cimetière<br />
des lépreux et du Musée historique<br />
de Tracadie, mais en prenant bonne<br />
note d’y retourner. Nous avons vu la<br />
roche des Losier et le site des terres<br />
des autres fils de Prospère. Un point<br />
intéressant : nous sommes arrêtés<br />
devant une maison construite vers<br />
1830, qui appartient encore à des<br />
Suite... Patronymes, etc ...<br />
descendants de Charlotte à Prospère.<br />
Pendant que nous visitions les terres<br />
ancestrales, un tournoi de golf style<br />
Vegas avait été organisé pour les<br />
mordus de ce sport. On offrait aussi<br />
des promenades en ponton sur la<br />
rivière pendant toute la journée.<br />
Après un dîner au Relais de l’amitié<br />
(Club de l’âge d’or), nous avons<br />
profité d’un temps libre pour faire<br />
une visite au Musée historique de<br />
Tracadie, au deuxième étage de<br />
l’Académie Ste-Famille, qui fut de<br />
1912 à 1966 une école et un pensionnat.<br />
À en juger par les photos des<br />
finissantes qui ornaient les murs,<br />
ce fut une pépinière d’infirmières.<br />
Une aile a servi d’orphelinat. Les<br />
religieuses hospitalières de Saint-<br />
Joseph (les mêmes qu’à l’Hôtel-Dieu<br />
de Montréal) sont venues à Tracadie<br />
prendre soin des lépreux jusqu’en<br />
1965, date à laquelle la léproserie fut<br />
fermée. Une bonne partie du musée<br />
comporte des photos et des souvenirs<br />
de la léproserie. Sœur Daigle,<br />
la responsable du musée, a répondu<br />
à nos questions. Deux détails m’ont<br />
frappé : aucune des religieuses qui<br />
y travaillaient n’a attrapé la lèpre.<br />
Cependant, aux yeux de la population<br />
de l’extérieur, le lazaret était<br />
un endroit dangereux au point que<br />
pour vendre des produits de la terre<br />
venant de Tracadie, les cultivateurs<br />
allaient les porter au village voisin,<br />
afin qu’ils soient expédiés à partir<br />
de St-Isidore-Station. Sœur Frigault,<br />
la fondatrice du musée, était une<br />
Losier de par sa mère. Le musée<br />
comporte aussi des artéfacts micmacs,<br />
des expositions sur l’histoire<br />
du village de Tracadie. Une salle est<br />
réservée à une collection unique en<br />
son genre, celle des tabliers brodés<br />
de Jocelyne Losier. L’Académie<br />
abrite aussi sous son toit Généalogie<br />
Tracadie. Nous avons conclu notre<br />
Le Chaînon, <strong>Automne</strong> <strong>2006</strong><br />
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