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Suite... Chez-nous<br />
Un deuxième ralliement public est<br />
organisé le 24 février 2002. Malgré<br />
le fait qu’il coïncide avec la fameuse<br />
partie de hockey Canada-USA pour<br />
la médaille d’or olympique, quelques<br />
250 personnes assistent à ce ralliement<br />
auquel le sénateur Eugène<br />
Whelan, ancien ministre du cabinet<br />
Trudeau, adresse la parole et<br />
encourage la communauté à se battre<br />
pour sauver ces précieux monuments.<br />
SOS-Églises communique par écrit<br />
avec chaque membre du conseil<br />
paroissial les incitant à reconsidérer<br />
leur décision. Il écrit aux évêques<br />
canadiens-français de l’Ontario et à la<br />
Conférence des évêques catholiques<br />
du Canada ainsi qu’à diverses<br />
instances politiques pour les informer<br />
de la situation afin de les informer<br />
sans personne interposée des raisons<br />
de sa dissension avec le projet du<br />
diocèse.<br />
Le 6 octobre 2002, un troisième ralliement<br />
est organisé devant l’église<br />
Saint-Joachim. Près de 400 personnes<br />
participent, y compris un représentant<br />
du bureau de la Commissaire<br />
aux langues officielles. Les participants<br />
forment une grande chaîne<br />
autour de l’église en signe d’affection<br />
pour ce bâtiment rempli d’histoire et<br />
de souvenirs<br />
À la fin du ralliement, comme par<br />
miracle, le tintement de la cloche de<br />
la vieille église, silencieuse depuis<br />
deux ans, se joint à la voix des<br />
participants au moment où ils entonnent<br />
l’hymne nationale sur le parvis.<br />
Les yeux se mouillent, les cœurs se<br />
serrent. Quelques jours plus tard,<br />
David Tremblay est accusé d’entrée<br />
par effraction dans l’église, et des<br />
accusations criminelles sont déposées<br />
contre lui. Elles seront retirées<br />
quelques mois plus tard quand<br />
28 Le Chaînon, <strong>Automne</strong> <strong>2006</strong><br />
Radio-Canada aura présenté à la<br />
police un vidéo montrant David sur<br />
le parvis au moment du tintement<br />
miraculeux!<br />
À trois reprises entre avril 2001<br />
et mars 2002, SOS-Églises fait des<br />
présentations au Conseil municipal<br />
de Lakeshore pour faire conférer<br />
aux églises le statut de sites patrimoniaux<br />
selon la Loi ontarienne sur le<br />
patrimoine. Le diocèse écrit au conseil<br />
pour lui signaler son opposition à ces<br />
désignations.<br />
Le conseil adopte finalement une<br />
résolution en vertu de laquelle seuls<br />
les propriétaires peuvent proposer à<br />
la municipalité que leurs bâtiments<br />
soient désignés sites historiques.<br />
SOS-Églises planifie une intervention<br />
judiciaire contre la municipalité pour<br />
faire annuler cette résolution qui va à<br />
l’encontre des objectifs de la Loi.<br />
Quelques temps plus tard, la municipalité<br />
accorde au diocèse un permis<br />
pour démolir l’église Saint-Joachim.<br />
Les travaux de démolition commencent<br />
durant la dernière semaine<br />
d’octobre. Tout de suite, on enlève la<br />
grande fenêtre de la façade, exposant<br />
ainsi l’intérieur aux éléments.<br />
SOS-Églises doit agir immédiatement.<br />
Cinq de ses membres se portent<br />
volontaires pour entreprendre<br />
des démarches judiciaires dans le but<br />
d’obtenir une injonction pour suspendre<br />
la démolition afin de permettre la<br />
préparation d’une poursuite contre<br />
la municipalité de Lakeshore concernant<br />
la résolution précitée. Dans<br />
les heures qui suivent, ils retiennent<br />
les services de Me Ronald Caza du<br />
dossier Montfort.<br />
Les avocats arrivent sur les lieux.<br />
L’audience devant la cour est le<br />
lendemain matin, 1 er novembre 2002.<br />
C’est la préparation effrénée du<br />
dossier.<br />
On met les dernières touches au point<br />
du jour! Deux heures de sommeil<br />
avant la parution en cour!<br />
Une juge de la Cour supérieure de<br />
l’Ontario entend les deux parties<br />
dans une session d’urgence. Elle<br />
suspend le permis de démolition<br />
pour permettre la poursuite judiciaire<br />
contre la Municipalité de Lakeshore.<br />
L’audience judiciaire devant la Cour<br />
supérieure a lieu le 5 décembre<br />
2002. Une avocate du bureau de la<br />
Commissaire aux langues officielles<br />
participe comme intervenante en<br />
faveur des cinq requérants alors que<br />
des avocats du diocèse se présentent<br />
comme intervenants à l’appui de la<br />
municipalité.<br />
La cause est alors référée à la Cour<br />
divisionnaire qui ne siégera que<br />
dans plusieurs mois. L’église Saint-<br />
Joachim devra passer l’hiver protégée<br />
des éléments par une simple toile.<br />
SOS-Églises demande au diocèse de<br />
bloquer l’ouverture. Il offre de payer<br />
les coûts. Le diocèse refuse.<br />
A la demande du diocèse, des négociations<br />
confidentielles sont entreprises<br />
avec SOS-Églises pour essayer d’en<br />
arriver à une entente « à l’amiable »,<br />
par l’achat par SOS-Églises de l’église<br />
Saint-Joachim. SOS-Églises présente<br />
une offre supérieure à celle que le<br />
diocèse avait déjà reçue d’autres<br />
partis. Les négociations cessent<br />
quand, subitement et sans donner de<br />
raison, les avocats du diocèse quittent<br />
la table de négociation.<br />
Les 6 et 7 mai 2003, devant trois<br />
juges de la Cour divisionnaire à<br />
Osgoode Hall, les avocats du diocèse,<br />
de la municipalité de Lakeshore,<br />
du bureau de la Commissaire aux<br />
langues officielles et de SOS-Églises<br />
s’affrontent.<br />
À suivre….