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les bureaux étaient situés au 227 de<br />
la rue Carlton, là où la direction<br />
du Bulletin installera ses propres<br />
bureaux jusqu’en octobre 1956, pour<br />
ensuite aménager au 181 de la rue<br />
Albany.<br />
Les objectifs du journal paraissent<br />
dans le premier numéro paru en novembre<br />
1955. Le Bulletin veut mettre<br />
ses lecteurs au courant du mouvement<br />
acadien et donner toutes les<br />
nouvelles possibles concernant la<br />
population française de Toronto.<br />
Jamais l’équipe du journal ne perdra<br />
de vue les objectifs de ce bimensuel,<br />
distribué le premier et le quinze de<br />
chaque mois, sentant encore l’encre<br />
fraîche de la Monitor Press située<br />
au 361 de l’avenue Ryding, une des<br />
rares presses de Toronto à imprimer<br />
en caractères typographiques français.<br />
Deux mille exemplaires seront<br />
tirés tous les quinze jours.<br />
Le Bulletin connaît des débuts très<br />
modestes. À part quelques abonnés,<br />
on le prend à la paroisse où il est<br />
distribué gratuitement à l’occasion<br />
de fêtes religieuses et d’activités<br />
sociales. Mais, comme la collaboration<br />
bénévole diminue avec le temps<br />
et que le coût de l’imprimerie<br />
augmente, il sera de plus en plus<br />
difficile d’assurer la distribution<br />
gratuite du journal.<br />
Du 1 er novembre 1955 au 1 er février<br />
1956, Le Bulletin se dit l’organe officiel<br />
du Club Acadien, sous-titre qui<br />
disparaît le 15 février. À partir du<br />
1 er mars 1956, Le Bulletin se met « Au<br />
service de la population de langue<br />
française de Toronto ». À différentes<br />
reprises, la direction fera appel aux<br />
lecteurs, les invitant à soutenir leur<br />
entreprise. Ces appels répétés ne<br />
rejoignent que 200 abonnés à la mi-<br />
septembre 1956. La deuxième année<br />
s’annonce mal. Dans le journal du<br />
premier octobre 1956, on lance<br />
un dernier appel à la population<br />
canadienne-française de Toronto,<br />
évaluée à 30 000 personnes. Cinq<br />
mois plus tard, le 15 avril 1957, Le<br />
Bulletin cesse de paraître.<br />
Cause commune<br />
À la fin du mois de mai 1956, Omer<br />
Labonté, grand défenseur de la<br />
cause française, achète au centreville<br />
de Toronto, rue Ontario, une<br />
maison qui allait devenir le futur<br />
centre récréatif, regroupant tous les<br />
Canadiens français.<br />
C’est sous le signe de la bonne<br />
entente et de l’unité que les derniers<br />
numéros du journal enregistrent le<br />
pouls de la vie canadienne-française<br />
à Toronto. Il y est alors question<br />
de l’école française Sacré-Cœur et<br />
de l’école secondaire bilingue Villa<br />
Marguerite-Bourgeoys. On y parle<br />
des activités du Club Richelieu, de la<br />
Fédération des femmes canadiennesfrançaises,<br />
dont la régionale de<br />
Toronto a été fondée en avril 1956,<br />
et du cercle Lacordaire. On y décrit<br />
la visite du maire de Montréal Jean<br />
Drapeau, à l’occasion de la Saint-<br />
Jean-Baptiste de 1956. On y invite les<br />
gens à participer aux soirées musicales<br />
et théâtrales, etc.<br />
Suite... Mémoires<br />
L’église Sacré-Cœur en 1937, à l’angle des rues Carlton et Sherbourne. Au lendemain de la Deuxième<br />
Guerre mondiale, on devra l’agrandir pour répondre aux besoins des francophones venus chercher un<br />
mieux-être à Toronto.<br />
Dans la plupart des derniers numéros,<br />
la direction se penche sur<br />
les grandes questions d’actualité<br />
en insistant sur les problèmes<br />
quotidiens que rencontrent tous<br />
les Canadiens-français à Toronto et<br />
prend position dans les discussions<br />
politiques de l’heure, qu’elles soient<br />
d’ordre municipal, provincial ou encore<br />
national, mettant en cause leurs<br />
droits. On fait pression pour obtenir<br />
des chèques bilingues au Canada,<br />
pour avoir une école maternelle, un<br />
jardin d’enfants à la paroisse et enfin<br />
un poste de radio de langue française<br />
à Toronto, une lutte parfois<br />
acerbe qui commença en 1954 et<br />
dura plus de neuf ans. Ce ne sera<br />
qu’en octobre 1964 que le poste<br />
CJBC de la Société Radio-Canada<br />
commencera officiellement la diffusion<br />
de ses émissions en français à<br />
Toronto.<br />
De gauche à droite : M. Jean Drapeau, maire de<br />
Montréal; soeurs Sainte-Marie-Félicien et Sainte-<br />
Marie-Edgard, deux des religieuses invitées au<br />
dîner de la Saint-Jean; M. Nathan Philips, maire<br />
de Toronto.<br />
Le Chaînon, <strong>Automne</strong> <strong>2006</strong><br />
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