Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...
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La troisième étape : le passage à l’acte et le saut dans la clandestinité.<br />
Arrivée de Baader que le policier met en garde contre toute tentative d’évasion ! On a aperçu<br />
Gudrun en faction dans une voiture. Les deux personnages s’arrêtent devant l’entrée, afin que<br />
le spectateur puisse savoir où se situe l’action : c’est l’Institut central pour les questions<br />
sociales. En effet, ce n’est pas le bâtiment qui abritait alors l’Institut, car il est privé<br />
aujourd’hui. Mais il lui ressemble beaucoup. Retour sur Gudrun qui est toujours dans la<br />
voiture. Regard de Baader dans sa direction. Puis point de vue d’Ulrike sur la scène. La<br />
voiture de police s’en va. C’est le moment ! Gudrun se tourne vers le « pro » que lui a<br />
recommandé Horst Mahler. A l’intérieur Ulrike prépare l’entretien. La pièce a été reconstruite<br />
à l’identique. Ulrike est à l’époque une journaliste en vue qui participe à des émissions de<br />
télévision. Avait-elle déjà prévu à ce moment qu’elle sauterait par la fenêtre et passerait ainsi<br />
dans la clandestinité. Personne n’avait prévu qu’il y aurait effusion de sang, cette décision<br />
s’est-elle imposée à ce moment-là ? Léger travelling avant sur Ulrike, elle semble ten<strong>du</strong>e.<br />
Gros plan ensuite. Baader arrive, regards complices, léger sourire. Le policier ferme la<br />
fenêtre, Baader pourrait s’enfuir par là ! L’autre policier lui enlève ses menottes. Plan serré<br />
sur Andreas qui regarde vers la porte, là d’où doit venir sa délivrance. Ulrike entame une<br />
conversation dont les propos étonnent Andrea jusqu’à ce qu’il comprenne qu’elle ne s’adresse<br />
pas à lui. Elle pose, en effet, des questions d’ordre privé au policier, comme sil elle voulait<br />
attirer des bonnes grâces. Peut-être aussi craint-elle la violence à son égard et essaie de<br />
désamorcer les intentions d’en découdre d’Andreas désormais prêt à tout. D’ailleurs le contre<br />
champ sur Andreas montre que celui-ci se demande à quel jeu joue Ulrike. Silence. Ulrike<br />
semble mal à l’aise, elle commence à travailler ou à faire comme si <strong>du</strong> moins. On entend en<br />
off la sonnette d’entrée, le son <strong>du</strong> destin ! On voit alors les complices entrer puis Ulrike et<br />
Andreas qui semblent plongés dans leur travail. Lorsque la dame de service apporte le café,<br />
on aperçoit en arrière-plan dans l’entrebaillement de la porte les deux femmes et le policier<br />
semble faire le rempart entre ces deux mondes. Regard inquiet d’Ulrike, puis échange de<br />
regards avec Andreas. La tension monte. On voit à plusieurs reprises des plans de profil<br />
d’Andreas depuis la fenêtre par laquelle ils vont s’enfuir, comme si quelqu’un espionnait<br />
cette scène depuis ce point de vue. A nouveau échange de regards ten<strong>du</strong>s et inquiets. Retour<br />
sur les deux femmes dans l’entrée. Derrière la porte se profile la silhouette de Gudrun et les<br />
deux femmes vont la faire rentrer ainsi que le « pro ». La musique démarre et l’action devient<br />
alors très rapide, les plans cuts se succèdent, le rythme s’accélère, nous sommes dans une<br />
scène d’action après la tension de la scène précédente.<br />
Gros plan sur le visage masqué par une cagoule <strong>du</strong> « pro » qui bouscule le policier. Gros plan<br />
sur les revolvers, il tire ce qui n’était pas prévu et ce que nous montre le réalisateur avec le<br />
contre champ sur le visage réprobateur de Gudrun. Ils pénètrent ensuite dans la salle de<br />
travail, violence encore. Ulrike feint la surprise, puis la peur, Andreas saute par la fenêtre sans<br />
se préoccuper de ce qui arrive aux autres. Violence encore devant la résistance imprévue <strong>du</strong><br />
policier. Ulrike semble se recroqueviller sur elle-même. Andreas appelle Gudrun. A nouveau<br />
des tirs, ce qui semble terrifier Ulrike. Montage cut très rapide caractéristique d’une scène<br />
d’action, beaucoup de gros plan aussi. On sent Ulrike prise entre ces deux mondes, son passé<br />
et son destin. Tous les autres ont à présent sauté par la fenêtre, que va t-elle faire ? La caméra<br />
prenant le point de vue d’Ulrike semble faire un tour de table, comme si elle faisait le constat<br />
de ce qu’elle a provoqué, et cela la panique, voire la paralyse et cependant cette fenêtre<br />
semble l’appeler vers cet ailleurs Les autres se sont enfuis sans se soucier <strong>du</strong> sort d’Ulrike,<br />
puisque selon le plan, elle ne devait pas se montrer complice de la libération. Ils s’en tiennent<br />
eux au plan prévu. Baader reprochera son comportement à Ulrike en lui disant qu’elle aurait<br />
été bien plus utile en restant dans la légalité. Un soutien public est en effet utile, lorsque l’on<br />
est en cavale. Mais à ce moment là, le sentiment d’appartenance a été le plus fort, Ulrike n’<br />
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