Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...

l’examen pour enseigner dans le secondaire, les fiancés mirent leur plan à exécution. Ensslin
obtint cependant après une deuxième tentative sa bourse et elle déménagea avec son fiancé
pour Berlin Ouest. Ils contribuèrent tous les deux à la victoire du SPD. Mais très vite la
désillusion arriva : le SPD se déclara prêt à participer à la grande coalition. Ensslin écrivit à
cette époque :
« Nous avons été obligés de constater que les dirigeants du SPD étaient eux-mêmes
prisonniers du système, qu’ils étaient contraints de prendre en considération les forces
économiques et extraparlementaires qui agissent à l’arrière-plan. »
Ulrike Meinhof.
Ulrike Marie Meinhof était l’un des plus âgées parmi les membres de la RAF. Elle était née le
7 octobre 1934. Etant donné que son père mourut tôt (Ulrike n’avait que 7 ans) sa mère eut
besoin de prendre un colocataire afin de pouvoir payer ses études. Renate Riemeck
emménagea chez elle, après qu’Ulrike lui a demandé. Ulrike était très impressionnée par cette
étudiante qui n’avait que 14 ans de plus qu’elle. Elle admirait son intelligence et sa
détermination. Et entre la mère d’Ulrike et Renate Riemeck naquit une grande amitié. Les
deux femmes se liguèrent contre les nazis et prirent contact avec un groupe de résistance.
Finalement elles soutinrent leur doctorat et obtinrent le Staatsexamen (examen d’Etat
permettant d’enseigner). En 1949 la mère d’Ulrike meurt des suites d’une opération d’un
cancer. Renate Riemeck continua à s’occuper seule des deux enfants. Ulrike déménagea avec
sa mère adoptive à Weiburg. Elle l’admirait tellement qu’elle l’imitait de temps à autre. Elle
coiffait ses cheveux comme elle, portait des pantalons et cherchait même à imiter son écriture.
Renate lui a appris beaucoup de choses, elle lui fit connaître l’histoire et la littérature du 19 ème
siècle. Ulrike se distinguait par son intelligence et aussi par son charme, elle passait cependant
pour quelqu’un de singulier, mais cela ne nuisait en rien à sa popularité. Elle fumait la pipe ou
des cigarettes roulées et aimait danser le boogie-woogie. A l’école déjà Ulrike refusait
d’accepter les injustices et elle n’hésitait pas à contredire quelqu’un si quelque chose ne lui
plaisait pas. De plus, pendant sa scolarité, Ulrike fut en contact avec le catholicisme qu’elle
apprécia beaucoup. Ulrike Meinhof commença des études de pédagogie et de psychologie et
elle se montra vite insatisfaite de la situation politique en Allemagne. Elle ne pensait rien de
bien des plans d’Adenauer concernant l’armement nucléaire de l’armée allemande et elle les
critiquait ouvertement. En 1960, elle est élue à la direction du DFU (Deutsche Friedensunion),
union allemande pour la paix et lorsque dans les villes universitaires une commission anti
atome se forma autour du SDS, elle fut élue porte-parole. Ulrike Meinhof était très engagée
politiquement. Elle publia de nombreux articles concernant le problème du nucléaire dans les
journaux étudiants, elle organisa des pétitions, ainsi que des réunions politiques contre
l’armement nucléaire. Après qu’Ulrike, lors d’une réunion politique à Münster après une
marche silencieuse, monta sur le podium et tint un discours devant plus de 5000 manifestants,
la rédaction du journal « konkret » commença à s’intéresser à cette étudiante de 22 ans.
Le président du BKA (Bundeskriminalamt) Horst Herold.
A 18 ans, Horst Herold né en 1923, se présenta pour accomplir son service militaire dont il
revint en Allemagne en 1945. Il fit des études de droit et devient procureur. Il fut le
représentant du Ministère public dans le procès contre un national-socialiste de Nüremberg, à
qui il était reproché d’avoir occasionné la déportation de nombreux juifs dans les camps
d’extermination et le tribunal accorda la liberté à l’accusé en raison de déclarations de
73