28.06.2013 Views

Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...

Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...

Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

détourné. Le commando « Martyr Halimeh » de la S.A.W.I.O.(struggle against world<br />

imperialism organisation) exige la libération des onze prisonniers de la R.A.F. demandés par<br />

le commando « Siegfried Hausner » de la R.A.F. et la libération de deux Palestiniens :<br />

Mohamed Mehdi Zinh et Hussein Mohamed Alreshid, emprisonnés en Turquie pour avoir<br />

attaqué un avion d'El Al à l'aéroport d'Istanbul, le 11 août 1977.<br />

Le Boeing détourné atteint Chypre où le représentant de l'O.L.P. à Nicosie tente d'engager le<br />

dialogue avec les membres <strong>du</strong> commando qui refusent. L'O.L.P. déclare alors qu'elle n'a<br />

aucun lien avec ce commando et condamne cette action. Le 14 octobre, le Boeing gagne<br />

Dubaï, l'ultimatum adressé au gouvernement allemand expire le 16 octobre à huit heures<br />

G.M.T. et aucune des capitales arabes n'accepte que l'avion se pose sur leur territoire. Le 15<br />

octobre Libération et l’A.F.P. reçoivent un double communiqué <strong>du</strong> commando « Siegfried<br />

Hausner » et <strong>du</strong> commando « Martyr Halimeh », ce qui indique une coordination entre les<br />

deux actions même si le détournement d'avion n'était pas prévu dès l'enlèvement de Schleyer.<br />

C'est la première fois que la R.A.F. se retrouve associée à une action menée par des militants<br />

palestiniens. Après que l'avion détourné se fut posé à Mogadiscio le 17 octobre 1977 malgré<br />

l'interdiction des autorités somaliennes, le commando abat le commandant de bord en signe<br />

d'avertissement et expulse son corps de l'appareil. Le soir même, à 23 heures, la section<br />

allemande antiterroriste G.S.G. 9 donne l'assaut au Boeing : tous les otages sont libérés, trois<br />

membres <strong>du</strong> commando sont tués, le quatrième, une jeune femme est grièvement blessée. Le<br />

chancelier Schmidt, triomphant, annonce qu'il a pu compter sur «l'aide active » de la Grande-<br />

Bretagne, de la France, de l'U.R.S.S., de la R.D.A., des U.S.A., de la Grèce, de l'Arabie<br />

Saoudite et de la Somalie et que cette nouvelle solidarité <strong>international</strong>e a permis le succès de<br />

l'opération.<br />

Mort à Stammheim<br />

Le 18 octobre au matin, on annonce la mort d'Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Gudrun<br />

Ensslin, une quatrième prisonnière Irmgard Möller a été retrouvée dans un état grave, la<br />

poitrine lacérée de coups de couteau. « Suicide collectif » dit la version officielle.<br />

Cette fois, les contradictions des rapports officiels sont encore plus flagrantes que dans le cas<br />

de la mort d'Ulrike Meinhof : la balle qui a provoqué la mort d'Andreas Baader est entrée dans<br />

la nuque pour ressortir par le front, les traces de poudre se trouvaient sur sa main droite alors<br />

qu'il était gaucher, l'arme qui aurait servi au « suicide » de Jan-Carl Raspe a été retrouvée<br />

dans sa main alors que tous les médecins légistes s'accordent pour dire que le suicidé laisse<br />

échapper son arme, enfin des hématomes suspects sont observés sur le corps de Gudrun<br />

Ensslin.<br />

Lorsque Irmgard Möller, survivant à ses blessures aura recouvré assez de force pour pouvoir<br />

s'entretenir avec son avocate, la version qu'elle donnera des faits accréditera la thèse de<br />

l'assassinat. Elle niera avoir voulu se donner la mort en se poignardant la poitrine. Elle se<br />

rappellera avoir soudain per<strong>du</strong> connaissance et s'être réveillée dans le couloir central de la<br />

prison, sur un brancard, couverte de sang. Elle aurait alors enten<strong>du</strong> des voix dire « Baader et<br />

Ensslin sont froids » (tra<strong>du</strong>ction littérale). Selon elle, son évanouissement aurait été provoqué<br />

par <strong>du</strong> gaz soporifique lancé dans sa cellule par une bouche d'aération, Irmgard Möller a<br />

expliqué que pendant toute cette période d'isolement, elle, et les autres détenus de<br />

Stammheim, n'étaient pas au courant de ce qui se passait à l'extérieur. Elle avait, cependant,<br />

appris l'enlèvement de Schleyer avant que les mesures d'isolement n'entrent en vigueur.<br />

27

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!