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Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...

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Gudrun Ensslin écrit le 12 août 1977 au Président Foth de la 2e chambre <strong>du</strong> tribunal de<br />

Stuttgart :<br />

« Vous prendrez conscience <strong>du</strong> fait que vous ne pouvez pas enfermer pendant six ans des<br />

êtres humains comme des animaux dans des caisses, et vous changerez les conditions de<br />

détention selon les demandes des médecins et cela conformément :!- à la déclaration des droits<br />

de l'homme de 1984 : art. 5, 6, 7, 8, 10, 11 et 30 ; à la convention de Genève de 1949 en ce<br />

qui concerne le traitement des prisonniers de guerre : articles 3, 4, 7, 13 et 17 ;!- aux<br />

conclusions de la conférence pour la sécurité et la coopération en Europe ; ou alors vous<br />

n'aurez plus de prisonniers ; c'est une décision irrévocable de notre part que des « mesures<br />

médicales » ne pourront retarder un jour de plus. »<br />

Mais cette fois les autorités fédérales refusent de négocier. Le procureur fédéral Kurt<br />

Rebmann déclare dans une interview au journal Welt am Sonntag : « La population entend<br />

que ces gens soient sévèrement traités, comme ils le méritent, à la mesure des actes qu'ils ont<br />

commis. »<br />

Aussi le 2 septembre 1977, les prisonniers en grève de la faim et de la soif qui, à l'exception<br />

des 4 prisonniers de Stammheim, Irmgard Möller, Gudrun Ensslin, Andreas Baader et Jan-<br />

Carl Raspe sont tous soumis à la nutrition forcée, décident d'arrêter leur mouvement. Un<br />

membre d'Amnesty International leur a annoncé que la tentative de conciliation entreprise par<br />

le comité exécutif <strong>international</strong> était interrompue parce que la situation s'était totalement<br />

<strong>du</strong>rcie et que le procureur fédéral avait décidé de faire un exemple avec les prisonniers après<br />

l'action contre Jürgen Ponto. Continuer la grève de la faim, et de la soif dans ces conditions,<br />

c'était se condamner à mort.<br />

Trois jours plus tard, une nouvelle action de l'extérieur est tentée pour obtenir la libération des<br />

prisonniers. Le 5 septembre 1977, à Cologne, Hans-Martin Schleyer, Président <strong>du</strong> syndicat<br />

des patrons et de l'association des in<strong>du</strong>striels allemands, est enlevé par un commando de la<br />

R.A.F. Ses trois gardes <strong>du</strong> corps et son chauffeur sont abattus. Onze prisonniers de la R.A.F.<br />

sont demandés en échange de Schleyer. Le commando Siegfried Hausner de la RA.F. exige<br />

que Denis Payot, secrétaire général de la fédération <strong>international</strong>e des droits de l'homme à<br />

l'O.N.U. ainsi que le pasteur Niemoller accompagnent les prisonniers jusque dans le pays<br />

d'accueil. Le premier ultimatum est fixé au mardi 6 septembre. Le gouvernement allemand<br />

propose au commando la médiation de Denis Payot et engage aussitôt des négociations<br />

secrètes.<br />

Réactions anti-françaises dans la presse allemande<br />

Les contrôles et les perquisitions se multiplient dans les milieux d'extrême-gauche. Plusieurs<br />

membres des « comités de soutien aux prisonniers » et des collaborateurs <strong>du</strong> bureau Croissant,<br />

jusqu'ici légaux, figurent sur les listes des personnes recherchées et doivent devenir<br />

clandestins.<br />

Les autorités allemandes reprochent à la France d'une part de n'avoir fait aucun effort pour<br />

arrêter Klaus Croissant qui a eu à deux reprises la possibilité de s'exprimer à la télévision<br />

française alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt <strong>international</strong>, et d'autre part de ne pas<br />

coopérer aux recherches entreprises pour découvrir les ravisseurs de Hans-Martin Schleyer,<br />

lesquels, selon le B.K.A., pourraient se trouver sur le territoire français.<br />

Depuis la dernière grève des prisonniers de la R.A.F. en août 1977 et depuis que Klaus<br />

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