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Fraction Armée Rouge : l'utopie meurtrière - Festival international du ...

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A cette reprise des actions de guérilla à l'extérieur, correspond la reprise des actions<br />

collectives en prison. Le 30 mars 1977, 35 prisonniers de la R.A.F. commencent une grève de<br />

la faim, leurs revendications sont la suppression de l'isolement, le regroupement des<br />

prisonniers par cercles de quinze, la création d'une commission <strong>international</strong>e d'enquête sur<br />

les morts de Holger Meins, de Siegfried Hausner et d'Ulrike Meinhof et le démenti public par<br />

le gouvernement d'un certain nombre de fausses informations publiées par la presse. Le<br />

communiqué rédigé pour l'ensemble des prisonniers de la R.A.F. par les prisonniers de<br />

Stammheim affirme la solidarité de la R.A.F. avec les prisonniers de la résistance<br />

palestinienne en grève de la faim pour l'obtention <strong>du</strong> statut de « prisonniers de guerre », avec<br />

les grévistes de la faim de l'I.R.A. auxquels le statut de prisonnier politique est refusé et avec<br />

les prisonniers de l'E.T.A. revendiquant une amnistie en Espagne. Lors de cette quatrième<br />

grève de la faim, l'état de santé des prisonniers s'aggrave très rapidement. Le 28 avril 1975, le<br />

comité exécutif d' « Amnesty International » adresse un télégramme au gouvernement fédéral<br />

pour demander la suppression de l'isolement. Pour la première fois, le gouvernement cède aux<br />

revendications de prisonniers en grève de la faim ; le ministre de la Justice de Bade-<br />

Wurtemberg, par l'intermédiaire <strong>du</strong> directeur de la prison de Stammheim, leur donne la<br />

promesse formelle qu'ils seront mis par groupes avec possibilité d'échanges, conformément à<br />

une décision <strong>du</strong> cabinet ministériel. Les prisonniers, qui pour la première fois ne se heurtent<br />

pas à une volonté inflexible, mettent aussitôt fin à leur mouvement.<br />

L'application de la décision gouvernementale ne se fait que très lentement et partiellement de<br />

mai à août 1977. Les prisonniers qui sont exclus <strong>du</strong> processus de regroupement menacent de<br />

se remettre en grève de la faim. Finalement, trois groupes de sept à huit détenus sont créés<br />

dans les prisons de Stuttgart-Stammheim, Cologne-Ossendorf et Hambourg-Eppendorf. A<br />

Berlin-Ouest des prisonniers <strong>du</strong> « mouvement <strong>du</strong> 2 juin » sont eux aussi regroupés.<br />

La reprise d'actions à l'extérieur vient perturber ce climat apparent de détente. Le 30 juillet<br />

1977, Jürgen Ponto, Président de la Dresdner Bank, deuxième banque allemande, est abattu à<br />

son domicile par un petit commando de deux femmes et un homme. Aussitôt une offensive est<br />

déclenchée contre les « comités contre la torture » dénoncés comme organisations de<br />

recrutement pour la R.A.F. et contre le cabinet d'avocats Croissant/Newerla/Müller de<br />

Stuttgart. Le 11 juillet 1977, au cours d'une conférence de presse à Paris, l'avocat Klaus<br />

Croissant avait demandé l'asile politique à la France. L'Allemagne avait aussitôt envoyé un<br />

mandat d'arrêt <strong>international</strong>. Après la mort de Jürgen Ponto elle en envoie un second qui<br />

mentionne les relations des personnes recherchées dans le cadre de cette affaire avec Klaus<br />

Croissant. Ce dernier est accusé d'avoir soutenu « l'association terroriste de la R.A.F. en<br />

procurant une activité légale (« collaborateurs <strong>du</strong> bureau ») aux membres <strong>du</strong> groupe, laquelle<br />

leur aurait permis de couvrir leur « activité criminelle ».<br />

Le 8 août 1977, à la prison de Stuttgart-Stammheim un incident éclate entre les prisonniers de<br />

la R.A.F. et les gardiens qui essaient d'empêcher l'ouverture des portes des cellules <strong>du</strong><br />

septième étage, autorisée depuis la grève de la faim pendant plusieurs heures par jour pour<br />

permettre aux prisonniers de se rencontrer dans le couloir central et dans certaines cellules.<br />

Quarante policiers, attachés à la prison de Stuttgart-Stammheim, interviennent alors en<br />

présence <strong>du</strong> directeur de la prison et <strong>du</strong> responsable de l'administration pénitentiaire de<br />

Stammheim et frappent les sept prisonniers de Stammheim avec une brutalité telle que<br />

certains s'évanouissent. Aussitôt, l'isolement est rétabli et les prisonniers qui avaient été<br />

regroupés sont transférés dans d'autres lieux de détention. Immédiatement 48 prisonniers de la<br />

R.A.F. et <strong>du</strong> « 2 juin » ripostent par une grève de la faim et de la soif. Au bout de quelques<br />

jours, certains d’entre eux tombent dans le coma et doivent être hospitalisés.<br />

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