Edition mai 2012 - De Namur à Saint-Jacques de Compostelle ...
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« D e S a r r i a<br />
<strong>à</strong> S a i n t - J a c q u e s<br />
d e C o m p o s t e l l e »<br />
E dition m ai <strong>2012</strong> - E quipe 19
Dimanche 20 <strong>mai</strong> <strong>2012</strong> vers 20H, le car nous dépose proche <strong>de</strong> l'auberge<br />
Internacional qui est au sommet <strong>de</strong> Sarria, qui peut être considéré comme<br />
<strong>de</strong>rnière étape avant Santiago <strong>de</strong> Compostela.<br />
Nous sommes 6 <strong>à</strong> <strong>de</strong>scendre, Mr Luc, Equipe 19A fait la même étape que<br />
nous avec son vélo.<br />
Mr Luc est Prési<strong>de</strong>nt-Fondateur <strong>de</strong> la Fondation Luc Legrain <strong>de</strong>stinée <strong>à</strong><br />
soutenir la réalisation <strong>de</strong> projets philanthropiques au profit <strong>de</strong> personnes<br />
défavorisées.<br />
1
L’accueil <strong>à</strong> l’auberge Internacional est fantastique, le propriétaire parle<br />
français, nous ne sommes plus dépaysées. Il nous réserve notre taxi<br />
bagage pour le len<strong>de</strong><strong>mai</strong>n – tarif 5€/pièce –nous marchons avec un sac<br />
plus léger (entre 5 et 6Kg). Notre sac réserve notre lit… ce n’est pas du<br />
luxe. L’aubergiste nous réserve notre logement du mardi…excellent<br />
conseil.<br />
Nous nous installons et partons <strong>à</strong> la recherche <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> terroir.<br />
Une charmante brasserie nous accueille avec un repas plus que copieux et<br />
nous donne l’envie <strong>de</strong> revenir le len<strong>de</strong><strong>mai</strong>n matin pour notre petit<br />
déjeuner.<br />
Repas 9€, 3 couverts, boissons comprises. Petit déjeuner 2,50€.<br />
<strong>De</strong> SARRIA – PORTOMARIN (23 km) – lundi 21 <strong>mai</strong> <strong>2012</strong><br />
Sarria. Belle et ancienne villd, avec une rue principale d'ère médiéval, mérite le<br />
détour: l'église du Sauveur, romane du XIIIe siècle, les ruines du château du<br />
comte Sarria, le Convento <strong>de</strong> la Magdalena au XIIe siècle.<br />
2
Sarria a été fondée par Alphonse IX <strong>de</strong> Léon au XIIe siècle sous le nom <strong>de</strong><br />
Vilanova <strong>de</strong> Sarria, il y est mort en 1213.<br />
Il faut visiter le château, le couvent <strong>de</strong> la Magdalena, les églises Santa<br />
Mariña et El Salvador.<br />
Cette étape <strong>à</strong> Sarria nous laissera <strong>de</strong> grands souvenirs, les grosses<br />
carottes <strong>de</strong> sapin, les premiers eucalyptus, la belle ville, les témoignages<br />
culturels <strong>de</strong> son passé <strong>de</strong> ville étape sont nombreux, …<br />
3
L’Equipe 19 longe le mur d’une église où l’on a peint en trompe-l’œil un<br />
pèlerin du moyen-âge. La peinture est superbe.<br />
Comme beaucoup <strong>de</strong> pèlerins elle en conserve aussi la trace.<br />
L’Equipe 19 marche d’un bon pas et dépasse une borne qui annonce<br />
Santiago <strong>à</strong> 110 km.<br />
L’Equipe 19 dépasse la prison, puis le couvent et le cimetière et <strong>de</strong>scends<br />
sur un chemin empierré qui nous annonce le retour aux champs…<br />
4
Elle arrive près d’un petit pont médiéval aux <strong>de</strong>ux arches <strong>de</strong> pierre :<br />
« el Ponte Aspera » sur le « Rio Pequeno » (la petite rivière) .<br />
L’Equipe 19 traverse ce joli pont et se retrouve sur un beau chemin <strong>de</strong><br />
pierre qui nous conduit jusqu’<strong>à</strong> la voie ferrée. Combien <strong>de</strong> trains y passent<br />
chaque jour ?? Sans doute bien peu, ça ne nous semble pas être une voie<br />
très fréquentée …<br />
Dès les premiers kilomètres L’Equipe 19 se retrouve dans une nature où le<br />
vert domine. Chênes, châtaigniers ou bouleaux font la part belle <strong>à</strong> cette<br />
débauche <strong>de</strong> petits bois, <strong>de</strong> bosquets, <strong>de</strong> chemins qui serpentent et se<br />
per<strong>de</strong>nt dans un labyrinthe <strong>de</strong> voûtes émerau<strong>de</strong>, vert ja<strong>de</strong> ou tendre<br />
céladon… Une campagne comme on en rêve où ne manquent ni l’eau<br />
cristalline <strong>de</strong>s ruisseaux (canalisés) ni les gués, comme celui du Régo <strong>de</strong>l<br />
Rio où L’Equipe 19 s’amuse <strong>à</strong> passer en sautant sur un pied comme on<br />
joue <strong>à</strong> la marelle.<br />
5
La journée est belle, le soleil se cache, <strong>mai</strong>s la voûte <strong>de</strong>s grands arbres<br />
nous enrobe <strong>de</strong> fraîcheur et marcher aujourd’hui est un vrai délice.<br />
L’Equipe 19 s’enivre <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cette belle nature… le plat épicé, d’en<br />
retrouver tous les ingrédients : un fumet <strong>de</strong> bois humi<strong>de</strong>, la jacinthe <strong>de</strong>s<br />
bois, le musc <strong>de</strong> la laine <strong>de</strong>s moutons accrochée aux barbelés d’un champ.<br />
Le chant <strong>de</strong>s oiseaux fait le bonheur <strong>de</strong> Katherine.<br />
L’Equipe 19 goutte chaque secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette marche bienheureuse. Au<br />
creux d’un énorme, châtaignier, L’Equipe 19 trouve un petit bouquet <strong>de</strong><br />
fleurs, laissé l<strong>à</strong> sans doute par un autre pèlerin.<br />
Puis elle quitte la forêt où le chemin rétrécit jusqu’<strong>à</strong> laisser <strong>à</strong> peine un<br />
passage étroit entre <strong>de</strong>ux haies et débouche sur les champs.<br />
L’Equipe 19 marche <strong>de</strong>puis une bonne heure lorsqu’elle entre dans le<br />
hameau <strong>de</strong> Vilei.<br />
La borne 105 nous apprend que Santiago <strong>de</strong> Compostella n’est plus qu’<strong>à</strong> 4<br />
ou 5 jours <strong>de</strong> marche…Quelques achats souvenirs, pin’s, porte-documents,<br />
fruits….<br />
6
A Barba<strong>de</strong>lo, on aperçoit l’Eglise style roman du XIIe siècle. L’Equipe 19<br />
s’arrête quelques instants au refuge <strong>de</strong> la Xunta construit dans une<br />
ancienne école.<br />
L’Equipe 19 poursuit la route. A peine sortie du petit hameau <strong>de</strong> Rente elle<br />
entre dans celui <strong>de</strong> Mercado da Serra, le chemin n’est plus qu’un sentier<br />
étroit qui chemine entre <strong>de</strong>s murets <strong>de</strong> pierres où L’Equipe 19 prend le<br />
temps d’admirer un magnifique lézard bleu cobalt et d’essayer <strong>de</strong> lui tirer<br />
le portrait...<br />
L’Equipe 19 marche <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures, elle suit au milieu <strong>de</strong><br />
nulle part, les chemins se croisent, tantôt bordés <strong>de</strong> murs empierrés,<br />
tantôt bordés d’arbres imposants et magnifiques.<br />
7
<strong>De</strong> loin en loin L’Equipe 19 traverse <strong>de</strong>s hameaux, <strong>de</strong>s fermes et <strong>de</strong>s<br />
ruisseaux où <strong>de</strong>s dalles plates ont été disposées pour éviter les bains <strong>de</strong><br />
pieds.<br />
On les appelle « Corredoiras » mot qui rappelle notre mot français <strong>de</strong><br />
« corridors », ce sont <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> couloirs <strong>de</strong> pierres qui permettent <strong>de</strong><br />
traverser <strong>à</strong> sec.<br />
A Peruscallo L’Equipe 19 se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si elle ne s’est pas trompée <strong>de</strong><br />
chemin… la route se termine en cul <strong>de</strong> sac, au milieu <strong>de</strong> la place du<br />
village ! Mais les indications nous permettent <strong>de</strong> retrouver un passage<br />
(une ruelle) entre <strong>de</strong>ux <strong>mai</strong>sons pour poursuivre jusqu’<strong>à</strong> As Cortinas…<br />
Nous suivons la flèche jaune…<br />
Le soleil se montre <strong>mai</strong>s tous ces passages aquatiques et ombragés<br />
ren<strong>de</strong>nt la bala<strong>de</strong> bucolique… nous marchons vers Morga<strong>de</strong>.<br />
8
Nous décidons <strong>de</strong> déjeuner <strong>à</strong> la « Casa Morga<strong>de</strong> » où beaucoup <strong>de</strong><br />
pèlerins se sont arrêtés. <strong>De</strong>s sandwichs d’omelette <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre ou<br />
le fameux jambon <strong>de</strong> serrano.<br />
Une bonne bière du pays qui <strong>de</strong>scend immédiatement dans les mollets.<br />
Une corredoira les pieds dans l’eau<br />
L’Equipe 19 poursuit vers Portomarin. La veille, nous avons réservé une<br />
auberge privée <strong>de</strong> 16 personnes, nous avons hâte <strong>de</strong> la découvrir et<br />
arriverons nous <strong>à</strong> dormir ensemble, y a-t-il déj<strong>à</strong> <strong>de</strong>s réservations,<br />
suspense.<br />
L’Equipe 19 dépasse Ferreiros et la Chapelle <strong>de</strong> Mirallos, puis le hameau<br />
<strong>de</strong> Pena, puis ceux <strong>de</strong> Rozas, <strong>de</strong> Moimentos et <strong>de</strong> Mercadoiro et l<strong>à</strong> les<br />
pieds commencent <strong>à</strong> nous faire souffrir…<br />
9
Mirallos. Croisière au XIIe siècle. Eglise <strong>de</strong> Santa Maria <strong>de</strong> Mirallos, du<br />
XIIe siècle, avec portail roman, était autrefois dans Ferreiros et a été<br />
emmené <strong>à</strong> Mirallos en 179.<br />
10
Un étrange siège au bord du chemin<br />
Le Camino est long, long, … les chansonnettes commencent, la marelle<br />
pour dégourdir nos pieds et <strong>à</strong> un certain moment Elodie se prend pour le<br />
Maître <strong>de</strong> l’Univers….<br />
Quel bonheur, le wifi pour l’envoi <strong>de</strong> nos <strong>mai</strong>ls <strong>de</strong>vient d’une puissance<br />
phénoménale… Go.<br />
A Moutras alors que nous abordons une route goudronnée L’Equipe 19<br />
s’arrête un instant sous un arbre pour enlever les chaussettes et faire<br />
prendre un peu d’aise aux pieds que nous badigeonnons <strong>de</strong> crème Akiléine<br />
pour le sport, quelle fraîcheur . A quelques mètres <strong>de</strong> nous un troupeau <strong>de</strong><br />
brebis broutent calmement dans un silence impressionnant. Quelle<br />
impression étrange <strong>de</strong> sembler être seule au mon<strong>de</strong>…<br />
Une astuce, Fabienne intervertit ses chaussettes et remets ses<br />
chaussures… Encore quelques hameaux déserts : Parrocha puis Vilacha,<br />
une église perdue dans les champs, un cimetière beau comme un tableau,<br />
puis une <strong>de</strong>scente rai<strong>de</strong> vers une route goudronnée qui nous annonce la<br />
civilisation ! Au loin, l’Equipe 19 aperçoit Mr Luc <strong>à</strong> pieds, il est venu <strong>à</strong><br />
notre rencontre…<br />
11
Quel plaisir <strong>de</strong> le retrouver !<br />
Sa présence apaise les douleurs aux genoux <strong>de</strong> Fabienne. Est-ce un<br />
échange d’on<strong>de</strong>s positives ou un miracle <strong>de</strong> <strong>Compostelle</strong>… ?<br />
Vilachá. Accueil <strong>de</strong>s Chevaliers <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong> Santiago et vous pouvez encore<br />
voir les ruines du monastère et <strong>de</strong> l'ermitage Loio Dame <strong>de</strong> Loio, le style<br />
wisigothique.<br />
Lorsque L’Equipe 19 traverse le pont, Elodie sur la route car le vertige<br />
l’emporte, qui débouche sur un immense escalier au pied <strong>de</strong> Portomarin,<br />
c’est la montée NS <strong>de</strong> las Nieves avec l’obligation <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong>r pour<br />
arriver <strong>à</strong> l’auberge.<br />
L’Equipe 19 se penche vers les eaux vertes du plan d’eau où elle sait que<br />
l’ancien village a été englouti et qu’on en aperçoit parfois les ruines dit-on<br />
par basses eaux…<br />
12
Le village a été noyé en 1962 pour la création d’un barrage.<br />
Portomarin. Le quartier historique a été recouvert par les eaux du<br />
réservoir, sauver l'église-forteresse <strong>de</strong>s Chevaliers <strong>de</strong> <strong>Saint</strong> Jean <strong>de</strong><br />
Jérusalem. Aujourd'hui, nous pouvons voir l'église <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Nicolas du<br />
XIIIe siècle. Il y avait un pont ro<strong>mai</strong>n qui a été détruit par Dona Urraca,<br />
quand il a été persécuté par son mari et <strong>de</strong>mandé la protection <strong>de</strong><br />
Gelmirez.<br />
13
La Chapelle <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>e-Marie-<strong>de</strong>s-Neiges a été sauvée parce qu’elle se<br />
situait sur une hauteur <strong>mai</strong>s l’église du village, San Juan (église forteresse<br />
qui appartenait <strong>à</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Jean-<strong>de</strong>-Jérusalem), a été démontée<br />
pièce par pièce et reconstruite <strong>à</strong> l’emplacement du nouveau village, ainsi<br />
que les monuments les plus importants comme le Palais <strong>de</strong> Berbetoros et<br />
la Casa dos Con<strong>de</strong>s.<br />
Une fenêtre aux pierres numérotées.<br />
Petite explication<br />
"La nouvelle ville <strong>de</strong> Portomarín a été construite durant la secon<strong>de</strong> moitié du XXe<br />
siècle dans la partie haute du mont O Cristo, sur une seule rive du Miño : la rive<br />
droite. Quant <strong>à</strong> la vieille ville, elle se repose <strong>à</strong> l´abri <strong>de</strong>s eaux du barrage <strong>de</strong><br />
Belesar. Mais tout n´a pas été bâti <strong>de</strong> neuf. Le patrimoine architectural, qui avait<br />
déj<strong>à</strong> été classé Ensemble Historique, a été reconstruit pierre par pierre sur son<br />
emplacement actuel »<br />
Vue du <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'Ermita<br />
L’Equipe 19 poursuit sa découverte <strong>de</strong>s spécialités gastronomiques locales<br />
en dégustant une Lamprea estofada (lamproie <strong>à</strong> l’étouffée). Excellent<br />
repas partagé avec Mr Luc, notre équipier 19A <strong>à</strong> vélo…<br />
Ah… cheminer vers <strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong> est une entreprise qui ne réserve pas<br />
que <strong>de</strong>s difficultés, <strong>de</strong> la souffrance et <strong>de</strong>s sacrifices !!!<br />
14
L’auberge « CarlosRaquel8 » :<br />
Cette nuit a insupporté Fabienne, trop <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>, trop <strong>de</strong> bruit, trop<br />
d’agitation inutile, trop d’o<strong>de</strong>urs … elle aspire <strong>à</strong> retrouver celles du<br />
chemin, le vent sur son visage, le soleil sur ses épaules.<br />
15
PORTOMARIN/PALAS DE REY (25 km) - mardi 22 <strong>mai</strong> <strong>2012</strong><br />
Après un petit déjeuner !! Pain grillé…L’Equipe 19 reprend le chemin et<br />
traverse l’ambalse <strong>de</strong> Belesar. Parvenue <strong>de</strong> l’autre côté du plan d’eau,<br />
L’Equipe 19 se retrouve sur une piste forestière qui monte rai<strong>de</strong> <strong>à</strong> travers<br />
une forêt <strong>de</strong> sapins. Comique, nous rencontrons chaque jour <strong>de</strong>s pèlerines<br />
que nous retrouvons <strong>à</strong> chaque arrêt.<br />
16
Quelques rares habitations désertes ou désertées apparaissent au <strong>de</strong>rnier<br />
moment, comme surgissant <strong>de</strong> nulle part...<br />
L’itinéraire emprunte chemins <strong>de</strong> traverse et routes goudronnées, passant<br />
<strong>de</strong> l’un <strong>à</strong> l’autre par petits tronçons qui ont au moins l’avantage d’éviter la<br />
monotonie.<br />
Quelques bosquets naturels et d’autres ravagés par le feu….ce sont <strong>de</strong>s<br />
fusains, dixit Katherine, donc nous en profitons pour écrire quelques mots<br />
sur nos bourdons (bâtons <strong>de</strong> pèlerins). <strong>De</strong>puis quelques kilomètres déj<strong>à</strong><br />
nous avons rencontré les premiers Horreos »<br />
17
Sans savoir tout d’abord <strong>de</strong> quoi il s’agissait. Curieusement construits sur<br />
piliers <strong>de</strong> bois ou <strong>de</strong> ciment, ces constructions font penser qu’il s’agissait<br />
peut-être d’une petite chapelle <strong>à</strong> la mémoire d’un illustre ancêtre, … En<br />
fait il s’agit <strong>de</strong> greniers <strong>à</strong> grain perchés sur quatre piliers assez hauts pour<br />
protéger les réserves <strong>de</strong> l’humidité du sol et « posés » sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
dalles <strong>de</strong> pierre débordantes pour empêcher les rongeurs d’y grimper.<br />
Pratiquement chaque <strong>mai</strong>son en possè<strong>de</strong> un et certains sont vraiment très<br />
anciens et très beaux.<br />
Une autre particularité du paysage nous confirme que L’Equipe 19 n’est<br />
plus très loin <strong>de</strong> Santiago : les immenses et odorants eucalyptus qui se<br />
font <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>nses, annoncent le climat océanique tout proche.<br />
La mer est <strong>à</strong> moins <strong>de</strong> 200 km <strong>mai</strong>ntenant…<br />
L’Equipe 19 marche <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures sans avoir traversé aucun<br />
village, L’Equipe 19 n’a rencontré que quelques fermes disséminées ça et<br />
l<strong>à</strong>, isolées <strong>de</strong> tout.<br />
Et l<strong>à</strong> coup sur coup nous entrons dans Gonzar,<br />
18
Puis Castromayor où la borne 80 nous informe que Santiago se rapproche.<br />
L’Equipe 19 traverse quatre villages avec Hospital <strong>de</strong> la Cruz (qui abritait<br />
autrefois un hôpital <strong>de</strong> pèlerins encore en activité en 1739 et où<br />
aujourd’hui un refuge <strong>de</strong> la Xunta renoue avec la tradition) et le hameau<br />
<strong>de</strong> Naron.<br />
Au lieu-dit « Lameiros »<br />
juste avant Ligon<strong>de</strong>,<br />
L’Equipe 19 trouve, au<br />
pied d’un magnifique<br />
calvaire une famille<br />
espagnole en gran<strong>de</strong><br />
conversation.<br />
Le mon<strong>de</strong> est étrange<br />
<strong>mai</strong>s comme il fait bon<br />
tout <strong>à</strong> coup <strong>de</strong> déguster<br />
les fruits secs emportés<br />
par Katherine, quel<br />
silence champêtre…<br />
19
Le soleil est enfin revenu et nous chauffe le dos. L’Equipe 19 balaie du<br />
regard le paysage alentour.<br />
Tout est beau et calme, on se croirait en Bretagne.<br />
Un troupeau <strong>de</strong> vaches et <strong>de</strong> moutons traverse le chemin (Fabienne a<br />
peur), on entend distinctement un chœur <strong>de</strong> grenouilles qui tentent sans<br />
grand succès <strong>de</strong> trouver le « la » sur <strong>de</strong>ux ou trois octaves.<br />
L’air sent l’herbe fraîche mêlée <strong>à</strong> l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s bouses gracieusement<br />
déposées par le troupeau qui vient <strong>de</strong> passer, <strong>mai</strong>s L’Equipe 19 trouve<br />
cette o<strong>de</strong>ur agréable.<br />
En tout plus <strong>de</strong> 8H <strong>de</strong> marche pour arriver <strong>à</strong> Palas <strong>de</strong> Rey.<br />
Rien ne presse, un bon resto nous attend, on remplit nos poumons.<br />
20
L’Equipe 19 traverse Eirexe, Portos, Lamelas et Rosario sans presque s’en<br />
rendre compte, nous admirons au passage <strong>de</strong> magnifiques "ruches" en<br />
paille montées, elles aussi sur ‘pilotis’ (ce sont aussi <strong>de</strong> petits silos <strong>à</strong><br />
grains).<br />
<strong>De</strong> l’Alto do Rosario L’Equipe 19 tente d’apercevoir le fameux « Pico<br />
Sacro » où selon la légen<strong>de</strong> « les disciples <strong>de</strong> <strong>Saint</strong> <strong>Jacques</strong>, ramenant sa<br />
dépouille <strong>de</strong> Terre <strong>Saint</strong>e et souhaitant lui donner une tombe décente,<br />
<strong>de</strong>mandèrent <strong>à</strong> la Reine Loupa « La Louve » <strong>de</strong> leur accor<strong>de</strong>r un lieu <strong>de</strong><br />
sépulture. Elle leur répondit d’aller sur cette montagne où ils trouveraient<br />
un troupeau <strong>de</strong> bœufs, d’en atteler <strong>de</strong>ux pour charger la dépouille et <strong>de</strong><br />
choisir ensuite eux-mêmes l’endroit le plus adéquat.<br />
En réalité cette reine cruelle les envoyait <strong>à</strong> une mort certaine, les bœufs<br />
étaient <strong>de</strong>s taureaux sauvages, qui contre toute attente se laissèrent<br />
approcher et atteler. Furieuse la reine dépêcha une armée <strong>à</strong> leur<br />
poursuite, <strong>mai</strong>s une crue soudaine du torrent emporta les soldats. La<br />
Reine, convaincue par ces « miracles » se convertit et offrit son palais<br />
pour la sépulture <strong>de</strong> St <strong>Jacques</strong>… »<br />
21
Entre histoires et légen<strong>de</strong>s, L’Equipe 19 se perd dans les méandres <strong>de</strong><br />
Palas <strong>de</strong> Rey. La ville, toute en pente, tisse un réseau <strong>de</strong> ruelles toutes<br />
reliées par <strong>de</strong> nombreux escaliers.<br />
Nous arrivons <strong>à</strong> l’auberge Meson <strong>de</strong> Benito vers 19H15, le Wifi est bon,<br />
nous pouvons enfin lessiver notre linge, prix <strong>de</strong> la machine 4€ et séchoir<br />
4€. Cette buan<strong>de</strong>rie servira également <strong>de</strong> chambre pour Fabienne.<br />
Entre temps, les sœurs Felix prennent un bon bain <strong>de</strong> pieds.<br />
22
Une bonne nuit pour certaines, une mauvaise pour Fabienne, l’Equipe 19<br />
se met en route après un petit déjeuner bien servi. Quitte Palas <strong>de</strong> Rei.<br />
PALAS DE REI/CASTANEDA (19,5 km renseigné <strong>mai</strong>s un bon 24 km<br />
parcouru) – mercredi 23 <strong>mai</strong> <strong>2012</strong><br />
Couple <strong>de</strong> pèlerins dansants <strong>à</strong> la sortie <strong>de</strong> Palas <strong>de</strong> Rei<br />
23
Après avoir traversé le Campo dos Romeiros (le champ <strong>de</strong>s Pèlerins) dans<br />
la ville basse, L’Equipe 19 rejoint la nationale et retrouve vite les chemins<br />
empierrés jusqu’<strong>à</strong> Carballal.<br />
L’Equipe 19 prend son temps. Plus Santiago se rapproche et moins nous<br />
avons envie d’aller vite ; les bornes kilométriques se transforment en<br />
température, 50°<br />
Finalement, les jambes <strong>de</strong>s Carine se déri<strong>de</strong>nt un peu, nous parlons du<br />
chemin et la conversation <strong>de</strong>vient plus personnelle. L’Equipe 19 se<br />
sépare et les laisse prendre très vite les <strong>de</strong>vants, nos petits pas ne<br />
pouvant rivaliser avec les gran<strong>de</strong>s enjambées… Bientôt on n’aperçoit<br />
même plus leurs silhouettes. Le trio 19 (Katherine, Elodie et Fabienne)<br />
suit <strong>à</strong> nouveau seule et goûte pleinement chaque portion <strong>de</strong> paysage.<br />
Et ces verts ! Une magnifique prairie où caracolent quelques chevaux nous<br />
donne l’occasion d’une pause. Elle est bordée <strong>de</strong> joncs et d’iris d’eau d’où<br />
monte un concert orchestré par un millier <strong>de</strong> grenouilles bien décidées <strong>à</strong><br />
se faire entendre. Quelle cacophonie !<br />
24
Cette étape est tout aussi rurale et aquatique que celles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />
jours. Le trio 19 traverse Pallota, petit hameau aux balcons fleuris, perdu<br />
dans la verdure, puis Casanova. Parfois le chemin se rétrécit jusqu’<strong>à</strong><br />
n’être plus qu’un petit sentier <strong>de</strong> terre, parfois encore Le trio 19 marche<br />
sur un chemin empierré ou pavé, bordé <strong>de</strong> murets <strong>de</strong> pierres sèches. C’est<br />
beau. Le trio 19 s’émerveille <strong>de</strong> découvrir <strong>à</strong> chaque foulée tant <strong>de</strong> beauté.<br />
L’Equipe 19 marche <strong>de</strong>puis trois heures quand elle traverse Leboreiro.<br />
Nous avons passé plusieurs ruisseaux <strong>à</strong> gué, Rego <strong>de</strong> Vilar, Rio Seco.<br />
Nous arrivons enfin <strong>à</strong> Furelos.<br />
L’Equipe 19 franchit le petit pont médiéval qui enjambe la rivière.<br />
25
Présente au bord <strong>de</strong>s champs, la voûte <strong>de</strong>s grands chênes et châtaigniers<br />
rend l’étape supportable malgré la chaleur qui tombe du ciel comme une<br />
chape infernale.<br />
Comme L’Equipe 19 l’a souvent pensé <strong>de</strong>puis le départ, ce voyage <strong>à</strong><br />
travers le temps, l’espace, la vie <strong>de</strong>s autres, nous donne l’envie furieuse<br />
<strong>de</strong> le poursuivre indéfiniment et <strong>de</strong> s’arrêter où l’on veut, aussi longtemps<br />
que l’on le veut… Mais Fabienne dit aussi que c’est peut-être un leurre <strong>de</strong><br />
croire que nous profiterons mieux <strong>de</strong> ces moments et <strong>de</strong> ces gens si nous<br />
avions tout notre temps, car ce qui fait la richesse <strong>de</strong> nos rencontres, c’est<br />
peut-être justement <strong>de</strong> n’être l<strong>à</strong> que <strong>de</strong> passage. Le contact serait-il aussi<br />
facile si nous n’étions pas simplement <strong>de</strong>s touristes qui ne faisaient que<br />
passer ?<br />
26
Et l’eau semble courir tout au long <strong>de</strong> ce tronçon.<br />
Incroyable, une pèlerine en marathon avec 2L d’eau sur sa tête !<br />
Après une pause, l’Equipe 19 reprend donc la route. Le soleil est toujours<br />
aussi chaud, elle se trouve dans une zone beaucoup moins ombragée en<br />
traversant Meli<strong>de</strong>. Difficile <strong>de</strong> retrouver notre rythme !<br />
27
Sur le gué du rio Catasol, puis sur le pont <strong>de</strong> l’Arroyo Valver<strong>de</strong>. A Peroxa<br />
L’Equipe 19 s’arrête près <strong>de</strong> la fontaine. Elle continue sa route et traverse<br />
Boente puis Sampayo et arrive enfin <strong>à</strong> Castanada où l’étape se termine.<br />
Encore quelques kilomètres, un chemin bordé d’eucalyptus re<strong>de</strong>scend<br />
doucement vers Ribadiso <strong>de</strong> Baixa.<br />
29
Quelle bonne o<strong>de</strong>ur, l’eucalyptus ! Elodie s’empresse <strong>de</strong> cueillir quelques<br />
feuilles, les chiffonner et les tasser dans la poche <strong>de</strong> son pantalon afin <strong>de</strong><br />
les humecter le soir avant <strong>de</strong> s’endormir.<br />
Les kms, le soleil, le parcours <strong>de</strong>vient long, Fabienne en a assez et se met<br />
<strong>à</strong> chanter… le reste <strong>de</strong> l’Equipe attrape le fou rire et la marche <strong>de</strong>vient un<br />
fléau, nous sommes <strong>de</strong>s « dames petits-pas ». Elodie a mal, les<br />
chaussures <strong>de</strong>viennent insupportables, elle court vers les fontaines pour<br />
mouiller son chapeau… Nous en faisons <strong>de</strong> même avec pru<strong>de</strong>nce car<br />
attention <strong>à</strong> l’insolation. Nous nous approchons <strong>de</strong> l’auberge « La Calleja »<br />
une « casa <strong>de</strong> Turismo vacacional », les Carine y sont déj<strong>à</strong>, elles nous<br />
atten<strong>de</strong>nt avec impatience et viennent nous bor<strong>de</strong>r. Fabienne fait un<br />
malaise en déposant ses pieds dans un bassin d’eau froi<strong>de</strong>, quel choc le<br />
mélange du chaud et du froid !<br />
30
Après nous être reposées dans le jardin, nous partons <strong>à</strong> la découverte <strong>de</strong><br />
l’intérieur <strong>de</strong> celui-ci. Quelle surprise, un confort est <strong>à</strong> notre disposition.<br />
Un dîner <strong>à</strong> l’auberge voisine, <strong>de</strong>s côtes <strong>de</strong> porc, spareribs chez nous et<br />
pour terminer, la délicieuse liqueur d’herbes, liqueur digestive. Un bémol<br />
au tableau, l’ombre dira-t-elle, notre Elodie, qui après avoir trainé un gros<br />
rhume est désor<strong>mai</strong>s fiévreuse. Katherine prend la sage décision <strong>de</strong><br />
l’accompagner le len<strong>de</strong><strong>mai</strong>n matin <strong>à</strong> Arzua pour se rendre <strong>à</strong> la clinique.<br />
Diagnostique, une bronchite et une tendinite <strong>à</strong> chaque tibia.<br />
31
CASTANEDA / PEDROUZO(23,5Kms) – jeudi 24 <strong>mai</strong> <strong>2012</strong><br />
Après une bonne nuit <strong>de</strong> repos, pendant qu’Elodie et Katherine termine <strong>de</strong><br />
ranger le gîte, les autres se mettent en route. La propriétaire <strong>de</strong>s lieux<br />
conduit les sœurs Felix <strong>à</strong> l’arrêt <strong>de</strong> bus le plus proche afin <strong>de</strong> se rendre <strong>à</strong><br />
l’hôpital d’Arzua.<br />
Lorsque l’Equipe 19 Trio sort du village beaucoup <strong>de</strong> pèlerins sont déj<strong>à</strong><br />
en chemin. Comme d’ordinaire, L’Equipe 19 Trio se laisse distancer par<br />
les autres sans résister : L’Equipe 19 veut retrouver sa solitu<strong>de</strong>, marcher<br />
dans le silence. C’est un peu difficile car nous avons tant <strong>de</strong> chose <strong>à</strong> nous<br />
raconter. C’est ça l’esprit d’équipe !<br />
L’Equipe 19 Trio suit <strong>à</strong> moins <strong>de</strong> quarante kilomètres <strong>de</strong> <strong>Compostelle</strong>, en<br />
marchant vite L’Equipe 19 Trio pourrait y être ce soir. Mais bien au<br />
contraire nous avons encore une étape d’une vingtaine <strong>de</strong> kilomètres<br />
avant le but <strong>de</strong> ce voyage extraordinaire. Surtout que nous sommes<br />
impatientes <strong>de</strong> retrouver nos amies.<br />
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Ce soir L’Equipe 19 sait qu’elle dormira <strong>à</strong> Pedrouzo. Après une rai<strong>de</strong><br />
montée <strong>à</strong> travers le village L’Equipe 19 Trio passe sous la nationale 547<br />
et entre bientôt dans le petit hameau <strong>de</strong> Rendal.<br />
Inconsciemment L’Equipe 19 Trio ralentit son pas et toutes les<br />
opportunités sont bonnes pour «freiner » notre cheminement. Le village<br />
est désert.<br />
Juste quelques <strong>mai</strong>sons et quelques granges disséminées ça et l<strong>à</strong>. Un<br />
mon<strong>de</strong> rural qui semble parfois <strong>à</strong> <strong>de</strong>s années lumières du mon<strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>rne.<br />
Pourtant la ville n’est pas loin, nous y arrivons lorsque la RN547 perd son<br />
nom et <strong>de</strong>vient « la route <strong>de</strong> Lugo » pour déboucher dans Arzua, <strong>de</strong>rnière<br />
gran<strong>de</strong> agglomération avant Santiago.<br />
L’Equipe 19 Trio suit, un peu perturbée par la circulation, les rues<br />
bruyantes, ces signes <strong>de</strong> vie normaux qui nous sont <strong>de</strong>venus étrangers<br />
tout au long <strong>de</strong> ce parcours solitaire et silencieux…<br />
Fabienne est heureuse, elle y trouve une pharmacie, elle sera soulagée ce<br />
soir.<br />
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Les pèlerins passent ici par centaines chaque se<strong>mai</strong>ne et n’étonnent<br />
personne… On les remarque <strong>à</strong> peine.<br />
L’Equipe 19 dépasse vite la ville pour retrouver <strong>à</strong> As Barrosa un chemin<br />
qui traverse une belle chênaie, se poursuit vers le rio Bran<strong>de</strong>so qu’elle<br />
enjambe <strong>de</strong>ux fois et s’amuse <strong>de</strong> virage en virage <strong>à</strong> nous faire croire<br />
qu’elle veut nous perdre, alors que ponctuellement on retrouve <strong>de</strong>s<br />
tronçons <strong>de</strong> cette fameuse N547… Le chemin est très agréable.<br />
L’Equipe 19 Trio traverse, Tabernavella, Calzada, Calle, Boavista…<br />
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L’Equipe 19 Trio se replonge parfois dans la douce fraîcheur <strong>de</strong> sous bois<br />
traversés <strong>de</strong> ruisseaux où les "corredoiras", passages <strong>à</strong> gué formé<br />
d’énormes pierres, évitent au pèlerin <strong>de</strong> se mouiller les pieds.<br />
L’Equipe 19 Trio voit défiler les bornes qui jalonnent irrémédiablement le<br />
chemin, comme pour nous rappeler que le voyage se termine bientôt.<br />
L’Equipe 19 Trio dépasse la borne 26° (borne traduite en <strong>de</strong>gré car la<br />
température est <strong>de</strong> plus en plus chau<strong>de</strong> et nous espérons faire diminuer<br />
celle-ci en passant <strong>de</strong> borne et borne…) en traversant Salceda, puis Xen,<br />
Ras, Brea, A Rabina… les hameaux, se succè<strong>de</strong>nt et le compte <strong>à</strong> rebours<br />
continue : Borne 25°, borne 24,5°, borne 23°, borne 21,5°… nous entrons<br />
dans une forêt d’eucalyptus et leur parfum nous enrobe, nous enivre, nous<br />
euphorise… Fabienne en écrase quelques feuilles dans sa <strong>mai</strong>n et<br />
s’empresse dans enfouir dans sa poche pour les offrir <strong>à</strong> Elodie, celle-ci<br />
adore les écraser sous son nez !<br />
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L’Equipe 19 Trio a croisé d’autres pèlerins, elle est capable <strong>de</strong> dire s’ils<br />
sont français, espagnols ou anglais car elle a échangé quelques mots avec<br />
eux…<br />
Carine s’approvisionne en sel…<br />
La route nationale a été récemment restaurée, ainsi L’Equipe 19 Trio peut<br />
marcher, en parallèle, sur l’ancienne portion aujourd’hui désaffectée.<br />
L’Equipe 19 Trio suit le chemin vers Santa Irene. C’est dans ce village<br />
que Fabienne se fait une nouvelle fois bénir, ça ne lui ressemble pas <strong>mai</strong>s<br />
aurait-elle quelque chose <strong>de</strong> particulier, il est vrai que l’on lui dit souvent<br />
le mot « Mémoire »….<br />
La marche sous un soleil <strong>de</strong> plomb est interminable, quel bonheur, au loin,<br />
Mr Luc apparaît, les bras ouverts, en guise <strong>de</strong> réconfort, notre ami Mr Luc<br />
apaise les douleurs aux genoux <strong>de</strong> Fabienne.<br />
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Un arrêt chocolat sous un arbre, le moral <strong>de</strong>s troupes revient.<br />
C’est au tour <strong>de</strong> Katherine d’apparaître, elle a installé Elodie <strong>à</strong> l’auberge<br />
<strong>de</strong> Pedrouzo, nous donne le diagnostic, les soins et nous signale qu’elle<br />
doit arrêter le chemin. Mince, pas <strong>de</strong> chance <strong>mai</strong>s il vaut mieux.<br />
Vu que Fabienne est accompagnée, les 2 Carine peuvent enfin accélérer le<br />
pas. La chaleur est tellement forte que Fabienne ralenti, profite du<br />
chemin en compagnie <strong>de</strong> Katherine et Mr Luc <strong>mai</strong>s tout <strong>à</strong> coup, le tournis<br />
dans la <strong>de</strong>scente, une horreur, une <strong>de</strong>mi-heure d’arrêt pour que Fabienne<br />
récupère. Est-ce le fait <strong>de</strong> marcher plus doucement, d’avoir perdu la<br />
ca<strong>de</strong>nce.<br />
Ah le Camino, Ah Bernard ! …<br />
Allez, nous quittons les sous-bois pour parcourir une montée interminable<br />
et au loin l’auberge, l’étape se termine. Vite une bonne bière et nous<br />
levons nos verres <strong>à</strong> la santé <strong>de</strong> notre belle Province.<br />
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PEDROUZO/SANTIAGO DE COMPOSTELLA (22,5Kms) – vendredi 25<br />
<strong>mai</strong> <strong>2012</strong><br />
L'Equipe 19 est au complet, il n’est pas sans dire que Fabienne a une<br />
nouvelle fois mal dormi, elle connait les endroits accessibles <strong>de</strong>s auberges,<br />
2 fauteuils en osier et une table lui ont servi <strong>de</strong> lit. Il est 8H, Mr Luc nous<br />
accompagne, nous allons prendre notre petit déjeuner avant <strong>de</strong> conduire<br />
Elodie au prochain arrêt <strong>de</strong> bus. La pauvre, elle l’attendra 2 bonnes<br />
heures sous un brouillard frigorifiant.<br />
L’Equipe 19 prend le chemin forestier qui serpente sous la voûte <strong>de</strong>s<br />
immenses eucalyptus. L’air est rempli <strong>de</strong> cette o<strong>de</strong>ur qui nous évoquait<br />
autrefois la maladie et son remè<strong>de</strong> <strong>mai</strong>s que nous avons appris <strong>à</strong> aimer<br />
d’une autre manière sur le chemin. Le temps change, le brouillard<br />
s’estompe, il fait nuageux avec par moment une éclaircie…<br />
Fabienne doit se ravitailler en eau et s’arrête <strong>à</strong> l’Hotel Parrillada où nous<br />
retrouvons nos chauffeurs qui ont pris leur hébergement pour la se<strong>mai</strong>ne<br />
<strong>à</strong> une vingtaine <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> Santiago <strong>de</strong> Compostela.<br />
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Cette o<strong>de</strong>ur n’aura plus ja<strong>mai</strong>s le même sens. L’Equipe 19 frotte encore<br />
une fois quelques feuilles entre ses doigts. Aspire une bouffée <strong>de</strong> senteur<br />
faite du souvenir <strong>de</strong>s arbres et du vent, <strong>de</strong>s cailloux, <strong>de</strong> la poussière du<br />
chemin, <strong>de</strong> l’humus <strong>de</strong>s sous-bois, <strong>de</strong> la fraîcheur <strong>de</strong>s ruisseaux, <strong>de</strong> la<br />
couleur du ciel et même <strong>de</strong> la chaleur du soleil…. Humm, aspire jusqu’au<br />
fond <strong>de</strong> ses entrailles, comme pour emprisonner ces sensations, ces<br />
images qui nous ont donné tant <strong>de</strong> bonheur et dont L’Equipe 19 ne veut<br />
surtout pas que l’oubli les emporte…<br />
L’Equipe 19 sait que la ville est <strong>à</strong> moins <strong>de</strong> 20 km, pourtant le chemin<br />
pierreux qui y mène semble se poursuivre indéfiniment <strong>à</strong> travers champs<br />
et forêts.<br />
L’Equipe 19 dépasse Rùa et quelques indices nous prouvent que la ville se<br />
rapproche, <strong>de</strong>s avions passent régulièrement au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> nous, peutêtre<br />
Francis et Thibault, L’Equipe 19 longe un collège et traverse quelques<br />
ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> route goudronnée, l<strong>à</strong> un petit supermarché, l<strong>à</strong> un petit terrain<br />
<strong>de</strong> sport… et puis au loin, comme un bourdonnement continu…<br />
l’impression d’avancer vers une grosse ruche grouillante <strong>de</strong> vie…<br />
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San Anton… Amenal…<br />
L’Equipe 19 franchit un petit pont sur le rio du même nom…<br />
Nous avons l’impression que le chemin a aussi <strong>de</strong> la peine <strong>à</strong> nous quitter.<br />
Il distille quelques gouttes <strong>de</strong> civilisation puis nous reprend au creux <strong>de</strong> la<br />
forêt ou au bord <strong>de</strong>s champs. Pourtant après une dizaine <strong>de</strong> kilomètres ce<br />
sont bien les grilles <strong>de</strong> l’aéroport international que Katherine et Fabienne<br />
longent seules car les Carine les ont une nouvelle fois <strong>de</strong>vancées.<br />
Le retour <strong>à</strong> la civilisation est un peu brutal. Et le bruit, jusque l<strong>à</strong> atténué<br />
par la forêt, est infernal. Nous avons comme un étourdissement…<br />
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Notre itinéraire bifurque vers le joli village <strong>de</strong> San Payo et sa petite église<br />
puis très vite un autre clocher nous indique le chemin <strong>à</strong> suivre jusqu’<strong>à</strong><br />
Lavacolla.<br />
Arrivé <strong>à</strong> Lavacolla, L’Equipe 19 sait qu’ici nombre <strong>de</strong> pèlerins au cours <strong>de</strong>s<br />
siècles passés ont fait leur gran<strong>de</strong> toilette dans la rivière qui a donné son<br />
nom au village.<br />
Photos prises par les touristes hollandais et envoyées par <strong>mai</strong>l <strong>à</strong> Katherine au<br />
GRH- Province <strong>de</strong> <strong>Namur</strong>… Magnifique, non !<br />
On imagine aisément que les pèlerins qui nous ont précédés sur ce chemin<br />
ne pouvaient profiter du confort que nous avons trouvé tout au long <strong>de</strong>s<br />
étapes et que cette gran<strong>de</strong> toilette (« lave-cul » !!) s’imposait pour<br />
pouvoir se présenter dignement dans la ville <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong>. Katherine<br />
en profite pour se rafraîchir les <strong>mai</strong>ns, le cou et en fait partager Fabienne<br />
qui est incapable d’y <strong>de</strong>scendre. Nous faisons le spectacle d’un car <strong>de</strong><br />
touristes hollandais qui ne cessent <strong>de</strong> nous prendre en photo.<br />
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Villa<strong>mai</strong>or est la <strong>de</strong>rnière étape avant l’immense Complexe hospitalier <strong>de</strong><br />
Monte <strong>de</strong>l Gozo où L’Equipe 19, <strong>à</strong> nouveau réunie, souhaite s’arrêter pour<br />
« admirer » la construction érigée en l’honneur du pape Jean-Paul II lors<br />
<strong>de</strong> son passage <strong>à</strong> <strong>Compostelle</strong> en 1993.<br />
Monte <strong>de</strong>l Gozo (« Montjoie ») c’est la colline <strong>de</strong> la joie, celle d’où le<br />
pèlerin, presqu’au terme <strong>de</strong> son voyage, pouvait contempler la ville <strong>de</strong><br />
<strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong> <strong>de</strong> <strong>Compostelle</strong>. L’Equipe 19 fait comme tous les pèlerins,<br />
elle admire du haut <strong>de</strong> la colline les toits <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong> et y cherche la<br />
flèche <strong>de</strong> sa cathédrale. Est-ce l’émotion ? Notre regard essaye <strong>de</strong> trouver<br />
les 46 clochers <strong>de</strong> Santiago…<br />
Qu’importe, L’Equipe 19 préfère la découvrir <strong>de</strong> face….<br />
L’Equipe 19 s’enfuit presque vers la ville qu’elle nous tar<strong>de</strong> <strong>de</strong> découvrir.<br />
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Une <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>scente via <strong>de</strong>s escaliers et nous entrons <strong>mai</strong>ntenant dans<br />
les faubourgs <strong>de</strong> Santiago.<br />
Encore quelques kilomètres <strong>à</strong> travers un dédale <strong>de</strong> rues où Mr Luc nous<br />
ouvre le chemin, nous ne pouvons-nous perdre, c’est un excellent gui<strong>de</strong>.<br />
L’Equipe 19 suit dans un état second, les yeux brûlants.<br />
Elle est aux aguets espérant voir <strong>à</strong> chaque coin <strong>de</strong> rue se découper la<br />
silhouette <strong>de</strong> la cathédrale.<br />
L’Equipe 19 marche comme un automate, il y a trop <strong>de</strong> bruits, trop <strong>de</strong><br />
circulation, trop <strong>de</strong> gens qui vont et viennent et ne savent pas que le<br />
moment est solennel.<br />
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Notre <strong>mai</strong>n apposée <strong>à</strong> l’endroit <strong>de</strong> la plaque murale en signe <strong>de</strong><br />
reconnaissance.<br />
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L’Equipe 19 lève les yeux les <strong>de</strong>ux flèches <strong>de</strong> la cathédrale se détachent<br />
c’est l’explosion <strong>de</strong> joie… l’instant est magique, L’Equipe 19 l’a attendu<br />
<strong>de</strong>puis 5 jours, <strong>de</strong>puis Sarria… ça ne peut pas arriver comme ça… si<br />
facilement, si banalement !!!<br />
Il n’y a finalement que les battements <strong>de</strong> notre cœur qui donnent le tempo<br />
lorsque L’Equipe 19 débouche sur la place <strong>de</strong> la « Puerta <strong>de</strong>l Camino » (la<br />
Porte du Chemin). L’Equipe 19 se laisse porter par le flot <strong>de</strong> gens qui vont<br />
et viennent et semblent tous se diriger vers un même endroit plus bas.<br />
L’Equipe 19 <strong>de</strong>scend dans la vieille ville aux ruelles étroites. Puis L’Equipe<br />
19 <strong>de</strong>scend un superbe escalier qui mène près d’une immense bâtisse<br />
surmontée par une statue <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong> pèlerin… L’Equipe 19 ne doit<br />
plus être loin…<br />
Mr Luc nous ouvre le passage…<br />
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L’Equipe 19 voit une file <strong>de</strong> touristes et <strong>de</strong> pèlerins qui pénètrent dans le<br />
bâtiment.<br />
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Au loin, la silhouette d’Elodie apparaît, Katherine part <strong>à</strong> sa rencontre, nous<br />
remercions chacune <strong>à</strong> notre tour notre ami Mr Luc, sans lui le chemin<br />
n’aurait pas été pareil.<br />
Un peu <strong>de</strong> repos avant <strong>de</strong> nous laisser emporter par le mouvement.<br />
Les nombreuses marches nous font battre notre cœur.<br />
Oh, vor<strong>de</strong>l ! Sitôt <strong>à</strong> l’intérieur L’Equipe 19 ressent une frustration, la<br />
cathédrale est énorme !<br />
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Nous nous sommes séparées afin <strong>de</strong> nous recueillir, trouver l’endroit idéal<br />
pour déposer nos trésors emportés. Notre vœu le plus cher, les cacher <strong>à</strong><br />
côté <strong>de</strong> <strong>Jacques</strong>.<br />
Il est temps <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> la cathédrale, les pieds refroidissent et font mal,<br />
vite <strong>de</strong>scendre les escaliers et se retrouver sur l’immense Plaza <strong>de</strong>l<br />
Obradoiro, droit <strong>de</strong>vant nous jusqu’aux colonnes <strong>de</strong> l’Ayuntamiento (la<br />
<strong>mai</strong>rie) et l<strong>à</strong> L’Equipe 19 se retourne et découvre enfin la Cathédrale<br />
comme elle était venue parfois nous visiter dans nos rêves.<br />
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Une voix connue nous fait retourner, Francis et Thibault sont arrivés, sans<br />
bagages, égarés <strong>à</strong> l’aéroport, le sourire aux lèvres, quelques grimaces.<br />
A côté, Mr Clau<strong>de</strong>, le pèlerin <strong>Namur</strong>ois qui a fait le chemin <strong>de</strong>puis la<br />
Belgique, au départ <strong>de</strong> <strong>Namur</strong>, 1 er cachet au Musée <strong>de</strong>s Arts Anciens, nous<br />
montre ces 3 cré<strong>de</strong>nciales, il était au courant <strong>de</strong> notre arrivée <strong>à</strong> <strong>Saint</strong>-<br />
<strong>Jacques</strong>, il espérait nous rencontrer pour terminer le séjour avec nous et<br />
profiter <strong>de</strong> notre car pour rentrer <strong>à</strong> <strong>Namur</strong>.<br />
Quel courage, il a sauvé un belge, un flamand…<br />
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Voil<strong>à</strong>, L’Equipe 19 se sent tout <strong>à</strong> coup « désœuvrée »… envahie par les<br />
larmes <strong>de</strong> bonheur, d’émotion intense…<br />
L’idée <strong>de</strong> l’arrivée était pourtant bien présente en nous, chaque matin<br />
avant l’étape du jour, chaque soir qui nous en rapprochait davantage…<br />
<strong>mai</strong>s c’était comme un but presque impossible, une utopie, un "peut-être"<br />
sans certitu<strong>de</strong>s…<br />
Et L’Equipe 19 est l<strong>à</strong>… <strong>de</strong>vant la cathédrale, les bras ballants, <strong>de</strong> l’eau<br />
salée plein les yeux, fatiguée, l’immense soulagement d’y être « arrivée »,<br />
il y a dans le fond <strong>de</strong> notre cœur comme une angoisse, une profon<strong>de</strong><br />
tristesse…<br />
Et puis tout ce mon<strong>de</strong> autour <strong>de</strong> nous, la foule qui se presse <strong>à</strong> l’entrée, les<br />
pèlerins qui nous interpellent avec beaucoup d’enthousiasme, tout ça nous<br />
donne un peu le tournis…<br />
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Quelqu’un tapote Fabienne dans le dos… La touriste du car rencontrée ce<br />
matin <strong>à</strong> Lavacolla, la dame me propose <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r les photos, Katherine<br />
et Fabienne sont photogéniques, le regard au bord <strong>de</strong>s larmes remercie<br />
cette gentille touriste et lui souhaite un excellent séjour <strong>à</strong> <strong>Compostelle</strong>.<br />
Le groupe se disperse pour gagner l’Hôtel <strong>de</strong> la Salle, tout en haut <strong>de</strong> la<br />
ville <strong>mai</strong>s avant tout, Fabienne, Katherine et Carine H veulent se rendre<br />
au secrétariat <strong>de</strong> l’Archevêché pour faire enregistrer la cré<strong>de</strong>ntiale <strong>à</strong> la<br />
date <strong>de</strong> l’arrivée et obtenir cette fameuse « Compostela » qui accréditera<br />
le tourisme autrement jusqu’<strong>à</strong> <strong>Saint</strong> <strong>Jacques</strong> <strong>de</strong> <strong>Compostelle</strong>.<br />
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L’Equipe 19 Trio, en compagnie <strong>de</strong> Mr Luc, s’empresse <strong>de</strong> gagner l’hôtel La<br />
Salle car le temps change, une averse nous baptise…<br />
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Après notre installation <strong>à</strong> l’hôtel, nous nous rejoignons dans un resto<br />
sympa juste <strong>à</strong> côté d’un café où Elodie et Katherine s’empresse d’être les<br />
supporters du Barca…<br />
Toute la soirée nous avons fait la fête, Mr Luc nous a fait découvrir les<br />
calamars fris, c’était un festin qui nous changeait un peu du menu du<br />
pèlerin.<br />
Le len<strong>de</strong><strong>mai</strong>n, samedi 25 <strong>mai</strong> <strong>2012</strong>, la grand-messe sera celle <strong>de</strong>s Pèlerins<br />
<strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong>, Francis Malacord, son fils Thibault ainsi que les Carine y<br />
participeront.<br />
<strong>De</strong> 12H <strong>à</strong> 16H, temps libre pour l’Equipe 19 qui se sépare pour faire <strong>de</strong>s<br />
achats souvenirs, prendre un verre et manger quelques spécialités<br />
locales… sous une averse infernale qui nous a contraint <strong>à</strong> utiliser pour la<br />
1 ère fois nos parkas… Fabienne a préféré s’acheter un parapluie…<br />
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A 17H, notre gui<strong>de</strong> nous attend sur la Grand-Place pour une visite plus<br />
détaillée <strong>de</strong> la Cathédrale où notre Gouverneur Mr <strong>De</strong>nis Mathen et son<br />
compagnon doivent nous rejoindre. Francis Hiffe, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong><br />
<strong>Saint</strong>-<strong>Jacques</strong> <strong>de</strong> <strong>Compostelle</strong>, Mr Clau<strong>de</strong> (pèlerin <strong>de</strong>puis <strong>Namur</strong>) ainsi<br />
qu’un cycliste dont nous avons oublié le prénom (en vélo <strong>de</strong>puis la<br />
Belgique) font également partie <strong>de</strong> notre groupe.<br />
Il ne faut surtout pas oublier l’Equipe 18.<br />
Nos 3 amis se sont empressés <strong>de</strong> venir se joindre <strong>à</strong> nous pour le séjour et<br />
partager notre repas <strong>de</strong> retrouvailles ainsi qu’une nuitée dans notre hôtel.<br />
Pour anecdote, notre ami <strong>à</strong> vélo ainsi qu’un membre <strong>de</strong> l’Equipe 18 sont<br />
Rotariens. Le cycliste <strong>de</strong> <strong>Namur</strong> et <strong>Jacques</strong> d’Auvelais-Basse-Sambre.<br />
Fabienne est ravie d’échanger un contact Rotarien comme elle a l’habitu<strong>de</strong><br />
d’en faire.<br />
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<strong>De</strong>rnière photo du groupe<br />
La visite guidée commence, le Gouverneur arrive et ….<br />
58
Tout <strong>à</strong> coup, Fabienne dit : « <strong>Jacques</strong>, ici <strong>Namur</strong> », c’était Mr <strong>Jacques</strong>, un<br />
mal voyant, rencontré le jeudi soir <strong>à</strong> Pedrouzo au digestif sur la terrasse<br />
du café <strong>de</strong> l’hôtel. Ce Mr, rempli d’émotions, nous a très touchées. Ses<br />
voyages, ses miracles, les naines qui le remettaient sur le droit chemin, …<br />
Il fallait absolument le retrouver pour un <strong>de</strong>rnier au revoir et ce fut le<br />
cas…<br />
Nous voil<strong>à</strong> enfin remise <strong>de</strong> notre émotion, quelques photos en sa<br />
compagnie et nous nous sommes remises <strong>à</strong> continuer notre visite en<br />
extérieur.<br />
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Visite terminée, quartier libre pendant 1H.<br />
Pendant que certains continuent <strong>de</strong> contempler la Grand-Place, une équipe<br />
se dirige vers l’Office du Tourisme afin d’emporter les magnifiques<br />
bouquins réservés <strong>à</strong> notre attention et d’autres achèvent leurs <strong>de</strong>rniers<br />
achats dans les boutiques.<br />
A 19H, nous avons ren<strong>de</strong>z-vous pour notre repas <strong>de</strong> retrouvailles offert<br />
par la Fédération du Tourisme <strong>de</strong> la Province <strong>de</strong> <strong>Namur</strong>…où Elodie nous<br />
attend d’un pied ferme, c’est le O 42.<br />
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Nous sommes heureux, les échanges du chemin avec l’Equipe 18 sont<br />
extrêmement enrichissant, les Francis nous félicitent et pour conclure, nos<br />
chants wallons donnent l’ambiance <strong>à</strong> l’assemblée, nos tables voisines nous<br />
filment, un échange <strong>de</strong> joie et <strong>de</strong> fierté que nos hôtes n’oublieront pas <strong>de</strong><br />
sitôt.<br />
Quelques pouce-cafés nous animent, la remontée vers l’hôtel est<br />
compromise.<br />
Il nous reste quelques heures <strong>de</strong> repos avant <strong>de</strong> reprendre le car où nos<br />
amis chauffeurs nous ont donné ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>vant notre hôtel.<br />
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Les sœurs Felix leur offre un présent en signe d’une complicité<br />
(un chien pèlerin) qu’ils ont échangée pendant le voyage d’aller avec <strong>à</strong> la<br />
clé <strong>de</strong> revenir en compagnie d’un chien égaré, malheureux vers la<br />
Belgique, c’était bien entendu une bouta<strong>de</strong>…<br />
Voil<strong>à</strong>, la boucle est bouclée…<br />
Les Equipes 18, 19, 19A <strong>de</strong> Mr Luc, Clau<strong>de</strong> et le vélo du Rotarien <strong>de</strong><br />
<strong>Namur</strong> montent dans le car pour reprendre toutes les Equipes Espagnoles<br />
arrivées <strong>à</strong> <strong>de</strong>stination.<br />
Le Camino entre nous tous s’est déroulé avec succès.<br />
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Nous repartons en direction <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Jean-Pied <strong>de</strong> Port où Mme Clochette<br />
nous attend pour nous servir un repas du pèlerin <strong>à</strong> 21H et fermer son<br />
auberge <strong>à</strong> 22H tapante.<br />
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Quelques cartes souvenirs…<br />
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