L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES PETITS rniNCES d'arménie. 515
C'est un lilre semblable que le Basileus Zimiscès conféra au célè-
bre docteur arménien Léon ; il le nomma Rnhoiuutbicd (chef des
docteurs) et Philosophe (1).
Les princes arméniens, pauvres et de caractère positif, tenaient
tout autant à l'argent de B\ zance qu'à ses lilres de noblesse. En
qualité de dignitaires de l'Empire, ils prétendaient toucher un trai-
tement annuel ir/;cr[o^- r^yx. C'est ainsi que Grégoire le Dâronile,
outre une maison à Constantinople, dite la maison du barbare, reçut
un traitement annuel de vingt litrœ ('•2). Ce traitement lui fit beau-
coup d'envieux :
son
frère Apoganem demanda aussitôt à l'Empe-
reur l'autorisation d'aller aussi à Constantinople et d'y toucher, lui
aussi, une roga. Les plus grands princes de l'Arménie s'en émurent:
le roi d'ibérie, le roi du Vaspouracan, le Roi des rois, écrivirent à
Romain Lécapéne qu'il n'était pas juste que le Dâronite fût seul à
recevoir la roga, tandis qu'eux-mêmes ne recevaient rien.
Il y a lieu de croire que le numéraire était rare en Arménie : on
y payait les tributs en nature (3) ; Grégoire le Dâronite écrit à
l'Empereur qu'il n'a ni or ni argent (-4) et Jean YI, pour peu que le
Basileus montre quelque largesse, s'étonne des sommes considéra-
bles que reçoivent ses compatriotes (5).
Au reste, on ne sait s'il faut plus admirer l'avidité, l'âpreté au
gain, la mendicité de ces princes arméniens qui se faisaient donner
des traitements par les Grecs, tandis qu'il payaient des tributs aux
Arabes, qui se faisaient escompter par le Basileus le prix de services
qu'ils ne lui rendaient pas (6) ; ou l'avarice du gouvernement grec
qui s'arrangeait à se faire donner par les princes pensionnés, sous
forme de présents, en étoffes ou en lingots d'airain, une valeur
égale à la pension :
par renoncer à la sienne (7).
Grégoire
le Dâronite finit, pour motif d'économie,
(1) Mathieu d'Ed., c. 16, p. 2b; notes, p. 380.
(2) De Adm. Imp., c. i3, p. 183.
(3) Jean Calh., c. 13, p. 194-.
{i) De Adm. Lnp., c. iZ, p. 188.
(5) JeanCalh., c. 108, p. 283.
(6) Constantin VII reproche au Dâronite sa duplicité entre les Grecs et les Arahes, cl
au Curopalale d'ibérie ses ménagements pour les .Arabes de Théodosiopolis.
(7) De Adm. Imp., c. 43, p. 188.