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Le Léman, monographie limnologique - Société Nautique Montreux ...

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EAU DKS PROFONDEURS 625<br />

avait, présenté originairement. De même l'eau de pluie |)eut être satu-<br />

rée d'acide carbonique, mais non sursaturée.<br />

L'acide carboniijue de l'eau lacustre est le produit des oxydations<br />

des matières organiques, soit par la respiration animale ou végétale,<br />

soit par les fermentations. La faune lacustre, en respirant, produit de<br />

l'acide carbonique, le protoplasme végétal de même ; la matière orga-<br />

nique morte, en se putréfiant, produit de l'acide cai-bonique et du gaz<br />

des marais (méthane) ; ce dernier est oxydé et produit de l'acide<br />

carbonique. (')<br />

Cet acide carbonique est lui-même repris par la vie végétale, qui<br />

le réduit pour s'assimiler le carbone sous l'action de la lumière ; il<br />

se dégage d'autre part dans l'air par la surface supérieure du lac<br />

ensuite de la tension relativement faible de l'acide carbonique de<br />

l'atmosplière.<br />

Plus longtemps donc une eau aura séjourné dans le lac, loin du<br />

contact avec l'atmosphère et de l'action de la lumière, plus elle con-<br />

tiendra d'acide carbonique. C'est ce qui nous exphque comment, dans<br />

les analyses de Walter, nous trouvons les grandes proportions de ce<br />

gaz dans les couches moyennes formée.s, comme nous l'avons dit, de<br />

vieille eau lacustre ; nous en trouvons moins dans les couches pro-<br />

fondes formées en partie par les eaux versées récemment par les<br />

affluents ; nous en trouvons le moins dans les eaux de surface, des<br />

couches de et 60"^^ de profondeur (-), qui ont été en contact avec<br />

l'atmosphère et se sont débarrassées d'une partie de leur surcharge<br />

de gaz.<br />

Nous attribuons donc l'acide carbonique qui est en excès dans les<br />

eaux du lac, en très grand excès dans les couches moyennes, à des<br />

phénomènes d'oxydation des substances carbonées dans l'intimité<br />

même des couches lacustres ; c'est, si nous ne nous trompons, une<br />

altération des eaux résultant de leur très long séjour dans le lac.<br />

Mais nous entendons une objection. Une oxydation ne se fait pas<br />

(*) Mon collègue M. le professeur E. Chuard met en doute la possibilité d'une<br />

telle oxydation du méthane. Toujours est-il que ce gaz, qui est certainement produit<br />

en grande abondance dans le sol du lac, disparait et qu'on n'en trouve plus<br />

de trace dans les analyses des eaux du <strong>Léman</strong>.<br />

(-) En novembre 1880, date des prises d'eau de Walter, la couche de surface descendait<br />

au moins jusqu'à 60'", comme nous l'ont montré les sondages thermomé-<br />

triques exécutés ce jour-là.<br />

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