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Le Léman, monographie limnologique - Société Nautique Montreux ...

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48 i<br />

OPTIQUE<br />

l,a i)ai)|»t' (lu Meuve qui ariive au barrage est calme, et les portes<br />

ouvertes sont assez larges pour(|ue les colonnes d'eau, en les traver-<br />

sant, ne se brisent pas dans leur cliute ;<br />

elles tombent en masse, sous<br />

la l'orme de cônes tronqués de 2'" de hauteur sur 1'" de base, à surface<br />

extérieure unie. Cette égalité de la surface pei-met aux rayons lumi-<br />

neux de pénétrer librement dans l'épaisseur de l'eau qui, éclairée par<br />

derrière, dans les heures de la matinée, présente une riche illumina-<br />

tion. <strong>Le</strong>s dix-huit cônes d'eau en mouvement semblent des masses<br />

immobiles d'une glace bleuâtre, brillamment éclairée sous le tablier-<br />

noir du pont. Ce bleu n'est pas le saphir foncé du <strong>Léman</strong>, vu dans la<br />

verticale, lorsque nous naviguons en bateau sur le lac : la couleur des<br />

couches superficielles est alors assombrie par le noir du fond du lac<br />

oii la lumière ne pénètre point. <strong>Le</strong> bleu de la cascade de Genève est la<br />

teinte plus claire, plus lumineuse du rayon hoi-izontal qui traverse une<br />

couche suffisamment épaisse des eaux légèrement opalines du lac; ce<br />

bleu, nous le voyons quand, en plein lac, nous regardons l'eau sur<br />

le miroir de Wittstein, ou bien lorsque nous plongeons la tète sous<br />

l'eau, dans la région pélagique, et qu'ouvrant les yeux, nous sommes<br />

entourés d'un espace indéfini coloré de l'azur le plus délicat et le plus<br />

doux. Pourquoi, dans ce cas, n'est-il pas teinté de vert, comme nous le<br />

voyons sur la beine sablonneuse de Morges ? c'est que le lit du fleuve,<br />

à Genève, recouvert de plantes aquatiques sombres, i-envoie très peu<br />

de lumière, et que la couleur propre de l'eau en est très peu altérée.<br />

Ces masses d'eau ne sont pas immobiles ; le jeu des courants n'est<br />

pas absolument régidio!', et des ondes divergentes donnent à la surface<br />

conique un aspect mouvementé qui produit des eflets chatoyants d'tm<br />

éclat singulier. La masse est assez limpide pour laisseï' voir certains<br />

reflets du lit du fleuve recouvert d'un tapis de plantes vertes; d'une<br />

autre part, par transparence, on apei'coit les piliers noirs du barrage<br />

qui, contrastant avec le vert, pi-ennent des tons violacés. <strong>Le</strong> cristal<br />

bleu de la cascade est donc strié de lames fugitives verdâtres, noirâ-<br />

tres, violàtres. d'tuie douceur extrême. <strong>Le</strong> ton général pouriait être<br />

défini :<br />

celui de Taigue-mai-ine.<br />

I.'eflet lumineux est renioi'cé pai- le contraste avec les écumes de la<br />

cascade. La niasse d'eau s'émiette au pied de la chute en une mousse<br />

blanche comme neige, qui se soulève en gros bouillons entre les cônes<br />

tl'eau bleue, qui se relève en vagues arrondies là où le fleuve reprend<br />

.son cours. C'est une nappe violemment agitée de nuages d'argent qui

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