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Le Léman, monographie limnologique - Société Nautique Montreux ...

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EFFET DU LAC SUR LE FLEUVE 407<br />

donc une cause de rel'foidissement du climat? Si le <strong>Léman</strong> n'existait<br />

pas, notre climat serait-il plus chaud ? — Peut-être, oui. <strong>Le</strong>s hivers<br />

seraient plus froids, mais les étés seraient notablement plus chauds et<br />

la température moyenne en serait peut-être plus élevée. Mais le détri-<br />

ment que nous subissons en perdant ainsi cette chaleur enlevée, sans<br />

compensation, par le Rhône qui travei-se le lac est peu de chose en<br />

comparaison du bénéfice que nous donne le <strong>Léman</strong> comme réservoir<br />

de la chaleur estivale qui est rendue progressivement pendant la sai-<br />

son froide. <strong>Le</strong>s milliards de calories enlevées par le Rhône de Genève,<br />

ne sont que la seizième partie de la chaleur dégagée par le lac pendant<br />

la saison froide de 1871)-1880 ; ce n'en est ainsi qu'une fraction très<br />

faible.<br />

Si le <strong>Léman</strong> n'eût pas existé, si le Rhône augmenté de ses affluents<br />

fût arrivé à Genève au travers d'une plaine, sans y arrêter ses eaux<br />

dans la cuvette d'un lac, le Rhône y aurait-il bénéficié au point de vue<br />

de la chaleur, ou y a\irait-il perdu ? Pour répondre à cette question,<br />

transformons les chiffres de notre calcul. <strong>Le</strong>s 251^* sec q^jg débite<br />

l'émissaire de Genève emportent un excès de 878 mille calories sur<br />

celles apportées dans le lac par la même quantité d'eau des affluents ;<br />

l'eau des affluents s'est donc réchauffée en moyenne de 3.5" pendant<br />

son séjour dans le <strong>Léman</strong>. Si le lac n'eût pas existé, si le Rhône du<br />

Valais eût continué son parcoui"s à travers une plaine basse jusqu'à<br />

Genève, ne se fût-il pas réchaufte autant et plus ? Quand je constate<br />

que le Rhône de l'été qui, pour la plus grande part est de l'eau de<br />

fusion des glaciers, partant par conséquent des Alpes à la température<br />

de 0", arrive au lac avec 10" et 12" de chaleur, je me figure que s'il<br />

eût prolongé son trajet en plaine pendant 73 kilomètres, du Rouveret<br />

à Genève, il eût continué à gagner de la chaleur, probablement plus que<br />

les 3.5" qu'il a acquis en stationnant dans le lac.<br />

Il ne paraît donc pas que le repos que subit le Rhône dans le<br />

<strong>Léman</strong> ait notablement changé les conditions thermiques moyennes<br />

qu'il aurait eues si le lac n'eût pas existé. La variation de température<br />

de l'été à l'hiver eût été certainement plus grande, mais la tempéra-<br />

ture moyenne eût été probablement à peu près la même.<br />

Encore ici, le lac agit comme un modérateur, aussi bien sur le<br />

Rhône qui le traverse que sur la climatologie générale du pays.

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