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Le Léman, monographie limnologique - Société Nautique Montreux ...

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284<br />

HYDRAULIQUE<br />

d'eau qui, dans chaque oscillation des seiches, doit passer d'un côté à<br />

l'autre du plan vertical du nœud de balancement. Or le détroit de<br />

Promenthoux, qui est le point le plus i-esserré près du nœud de<br />

balancement, a une aire de section de 135 000^. C'est donc une<br />

quantité de 58^3 qui doit passer par chaque mètre carré du détroit,<br />

ou, si l'on veut, un corps flottant dans l'eau subirait pendant chaque<br />

oscillation de seiche un va-et-vient de 58'" de longueur. Cela semble<br />

beaucoup, et une observation attentive, en temps favorable, le recon-<br />

naîtrait certainement. Mais cela ne donne qu'un courant bien faible.<br />

En effet, ce déplacement emploie 36.5 minutes dans chaque sens, ce<br />

qui ne produit qu'un courant de 1.6'" par minute. Un tel courant,<br />

visible par le calme plat, échapperait certainement à l'œil sitôt que le<br />

lac serait ridé par la brise la plus légère.<br />

Et c'est là le courant de seiches le plus intense, dans la localité la<br />

plus favorable. Qu'en est-il des seiches ordinaires qui n'ont que quel-<br />

ques centimètres de hauteur ? Qu'en est-il partout ailleurs sur le lac ?<br />

On peut dire que ce courant des seiches est presque nul.<br />

Et cependant, quelque faible qu'il soit, je crois pouvoir lui attribuer<br />

une action efficace et utile pour l'égalisation du sol du lac.<br />

Nous avons vu que la plaine centrale du <strong>Léman</strong> est parfaitement égale<br />

et unie, que les irrégularités de son sol sont nulles. J'ai admis (i) que<br />

l'égalisation de ce plancher était due en partie au dépôt de l'alluvion<br />

qui, recouvrant d'un tapis uniforme les accidents du terrain primitif,<br />

dépose cependant un peu plus sur les dépressions de ce sol, un peu<br />

moins sur les éminences, et tend ainsi à niveler les reliefs. Il me<br />

paraît qu'à cette action doit s'ajouter celle du courant des seiches.<br />

Tout courant, en effet, surtout s'il est alternatif, s'il est un va-et-vient,<br />

doit égaliser le dépôt d'une pluie de poussières précipitées ; les parti-<br />

cules entraînées par le courant ne s'arrêtent pas sur les parties sail-<br />

lantes ;<br />

elles s'accumulent dans les remous formés par les creux. Mais<br />

pour que cette action soit efficace, il faut qu'il y ait rapport conve-<br />

nable entre la vitesse du courant et la vitesse de chute des poussières<br />

précipitées. Or, si le courant des seiches est infiniment faible, la<br />

vitesse de précipitation de l'alluvion en suspension dans l'eau du lac<br />

est aussi infiniment lente. Nous avons vu (-) la lenteur prodigieuse de<br />

(1) T. I, p. 889.<br />

(') T. I, p. 107.

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