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Comment Comment Comment Comment ça ça ça ça va va va va avec avec avec avec toi toi toi toi ? ? ? ?<br />

Mais Mais Mais Mais qu'est----ce qu'est qu'est qu'est ce ce ce qu'il qu'il qu'il qu'il<br />

baragouine baragouine baragouine baragouine ? ? ? ?<br />

Pourquoi Pourquoi Pourquoi Pourquoi tous tous tous tous ces ces ces ces villages villages villages villages<br />

bretons bretons bretons bretons commencent commencent commencent commencent par par par par<br />

PLOU PLOU PLOU PLOU ? ? ? ?<br />

Une <strong>langue</strong> chargée d’histoire,<br />

riche et moderne<br />

Savez-vous que le 1 er texte écrit en<br />

breton, un traité de médecine<br />

(Fragment de Leyde), date de 765,<br />

soit quelques 80 années avant le 1 er<br />

texte écrit en français répertorié à ce<br />

jour. Savez-vous que le plus vieux<br />

dictionnaire breton fut rédigé par<br />

Jehan <strong>La</strong>gadeuc à Tréguier, en 1464.<br />

Il s’agit du Catholicon breton-latinfrançais<br />

qui se trouve être aussi, du<br />

même coup, le 1 er dictionnaire<br />

français. <strong>La</strong> production littéraire en<br />

breton fut riche dès le 12 ème siècle. Le<br />

"Barzaz Breiz", recueil de chants et<br />

contes populaires, est qualifié d’événement<br />

littéraire majeur du 19 ème siècle<br />

en Europe, pas moins. Devenue<br />

une <strong>langue</strong> plutôt basée sur l’oral au<br />

début du 20 ème siècle, pour les raisons<br />

déjà évoquées, elle nous a transmis<br />

une quantité incroyable de dictons et<br />

proverbes, véritable sagesse populaire<br />

pleine de finesse, d’humour et de<br />

poésie. Les bretonnants disent souvent<br />

que leurs expressions sont intraduisibles<br />

en français. Elles le sont<br />

mais y perdent beaucoup de leur saveur,<br />

tant la <strong>langue</strong> est imagée. Depuis<br />

quelques années, la <strong>langue</strong> <strong>bretonne</strong><br />

a retrouvé une place de choix<br />

dans la littérature surtout à l'intention<br />

de la jeunesse. Des radios associatives<br />

émettent uniquement en breton et<br />

la télé lui réserve quelques (petits)<br />

créneaux. Cependant, le breton est<br />

très présent sur Internet où les multiples<br />

sites et émissions très professionnels<br />

n’ont rien à envier à la télé traditionnelle.<br />

Sachez aussi que le breton<br />

est enseigné dans plusieurs universités<br />

prestigieuses à travers le monde<br />

: Harvard, Tokyo, Moscou, Vienne,<br />

Berlin, Ottawa, San-Francisco… A la<br />

question, pourquoi ce choix : pour la<br />

richesse de sa littérature et de son<br />

vocabulaire. Ce sont les érudits<br />

étrangers qui nous l'apprennent !<br />

Une <strong>langue</strong> très différente<br />

du français<br />

Par sa grammaire d’abord, son riche<br />

vocabulaire et sa structure. C’est une<br />

<strong>langue</strong> concise, précise, tout en étant<br />

très imagée. <strong>La</strong> syntaxe, par exemple,<br />

fait placer en tête de phrase le mot (ou<br />

groupe de mots) sur lequel on veut<br />

attirer l’attention, celui qui répond<br />

directement à la question posée. On<br />

est très loin du sacro-saint<br />

Sujet+Verbe+Com plém ent, du<br />

français. Le breton obéit à des règles<br />

de grammaire très précises avec<br />

lesquelles jouent les bretonnants de<br />

<strong>langue</strong> maternelle avec une facilité<br />

déconcertante. Il en est ainsi des<br />

fameuses mutations consonantiques,<br />

propres aux <strong>langue</strong>s celtiques, tant<br />

redoutées des apprentis bretonnants,<br />

modifiant la consonne initiale d’un mot<br />

en fonction de ce qui le précède.<br />

Ni patois, ni dialecte local, le breton est une véritable <strong>langue</strong>, parlée et<br />

enseignée. Identitaire par excellence, tout notre environnement témoigne<br />

de l'importance de la <strong>langue</strong> <strong>bretonne</strong> dans l’histoire de notre région : noms<br />

de ville, de quartiers, de rues, de familles …<br />

Le breton, la <strong>langue</strong> de Basse Bretagne<br />

<strong>La</strong> <strong>langue</strong> <strong>bretonne</strong> fut apportée en<br />

Armorique du 5 ème au 7 ème siècle à la<br />

faveur des immigrations massives en<br />

provenance de Grande-Bretagne. Le<br />

breton fait partie des <strong>langue</strong>s celtiques.<br />

Il est classé dans le groupe dit brittonique,<br />

avec le gallois. Plusieurs mots du<br />

vocabulaire courant (plus d'une<br />

centaine) restent d'ailleurs communs à<br />

ces 2 <strong>langue</strong>s. Le territoire bretonnant<br />

se situe de nos jours à l’Ouest<br />

d’une ligne Saint-Brieuc / Vannes,<br />

communément appelée<br />

Basse-Bretagne, par opposition<br />

à la Haute-Bretagne où l’on<br />

parle français et gallo.<br />

Jusqu’aux années 1950, on parlait<br />

majoritairement le breton<br />

dans notre région. Ce fut même<br />

pratiquement l’unique <strong>langue</strong><br />

parlée en Basse-Bretagne jusqu’à<br />

l’aube du 20 ème siècle, en<br />

milieu rural surtout, comme le<br />

prouve les différents récits d’illustres<br />

voyageurs (Cambry<br />

1794, Mérimée 1835, Flaubert<br />

1847, De Maupassant 1882).<br />

Son usage fut sévèrement et injustement<br />

combattu par l’Etat français dans<br />

la première moitié du 20 ème siècle. De<br />

nos jours, des noms bretons fleurissent<br />

sur les bâtiments publics, commerces,<br />

maisons particulières ou désignent<br />

clubs et associations diverses,<br />

entreprises, etc ... Des signalétiques<br />

bilingues sont mises en place dans les<br />

lieux publics et privés, voire dans les<br />

supermarchés. Depuis 1993, nos<br />

panneaux routiers deviennent progressivement<br />

tous bilingues (choix du<br />

Conseil Général). Paradoxalement la<br />

<strong>langue</strong> devient plus visible quand elle<br />

Gwenn-ha-Du, le drapeau breton<br />

Appelé Gwenn-ha-Du (blanc et noir),<br />

c’est un signe identitaire fort que l'on<br />

voit flotter sur les bâtiments publics.<br />

Lors de rassemblements de foules<br />

(stades, fêtes, manifestations<br />

diverses) - même à l’autre bout du<br />

monde ! - vous verrez toujours un ou<br />

plusieurs drapeaux bretons flotter<br />

fièrement. Sachez que le spationaute<br />

perd des locuteurs.<br />

En 2004, l’Office de la <strong>La</strong>ngue<br />

Bretonne a recensé 260 000 locuteurs<br />

en Bretagne. A ceux-ci, il convient<br />

d'ajouter les locuteurs passifs, très<br />

nombreux, en Léon ou en Trégor en<br />

particulier, comprenant bien la <strong>langue</strong><br />

(qui ne seraient pas vendus, suivant<br />

l'expression consacrée) sans la parler<br />

pour différentes raisons et en premier<br />

Intermarché, Plouguerneau<br />

50<br />

lieu l'habitude.<br />

Des chiffres pour résumer la situation,<br />

selon une étude de l'historien Louis<br />

Elégoët, dans sa commune d'origine à<br />

Saint-Méen (près de Lesneven) : en<br />

1 9 4 8 , 8 é lè v e s s u r 1 0 n e<br />

connaissaient que le breton en entrant<br />

à l'école à l'âge de 5 ans. En 1952, il<br />

n'était plus que 2 sur 10, mais ils ont<br />

t o u t e f o i s g r a n d i d a n s u n<br />

environnement bretonnant. En clair, la<br />

grande majorité des personnes nées<br />

avant 1950 dans notre région parlent<br />

ou comprennent peu ou prou le breton.<br />

Jean-Louis Chrétien avait tenu à en<br />

emporter un dans l’espace, sans doute<br />

pour confirmer le proverbe : "Un breton<br />

sur chaque motte de terre, un breton<br />

sur chaque lame de mer ".<br />

Le drapeau breton est composé de 9<br />

bandes alternées : 5 noires<br />

représentant les diocèses (d’avant la<br />

Révolution) de <strong>langue</strong> française :<br />

Nantes, Rennes, Saint-Malo, Dol et<br />

Saint-Brieuc, et 4 blanches pour les<br />

diocèses bretonnants : Trégor,<br />

Vannes, Cornouaille et Léon.<br />

Les hermines rappellent les armoiries<br />

des Ducs de Bretagne. (<strong>La</strong> Bretagne<br />

fut rattachée à la France en 1532).<br />

02.98.89.78.44. www.aberslegendes-vacances.fr


Des Des mots mots bretons bretons passés passés dans dans le le français français courant<br />

courant<br />

Le plus connu est baragouiner (de bara : pain et gwin : vin),<br />

mais il en existe bien d’autres tels :<br />

bijou (de bizoù : anneau) ; cotriade (de kaoteriad : contenu d’un<br />

chaudron, d’une marmite) ; darne, de poisson par exemple (de<br />

darn : morceau, partie) ; goëland (du verbe gouelañ : pleurer) ;<br />

L’enseignement<br />

Il faut attendre la fin des années 1970 pour voir le breton<br />

enseigné de façon structurée dans les écoles et les universités<br />

après de longues années d’interdiction.<br />

En maternelle, primaire ou collège, ce sont les écoles<br />

Diwan (par immersion), et les filières bilingues des écoles<br />

privées (Dihun) et publiques (Divyezh) à parité avec le français.<br />

13 000 jeunes sont ainsi scolarisés en 2008, répartis<br />

équitablement entre ces 3 filières. Environ 15 000 personnes<br />

Noms Noms de de famille<br />

famille<br />

mine, dans le sens aspect (de min : museau, visage) ; etc. ...<br />

A l’inverse, dans les conversations courantes en français, nous<br />

glissons volontiers des mots bretons par connivence ou pour<br />

nuancer nos propos.<br />

suivent des cours du soir ou des stages pour adultes, en<br />

Bretagne. L’enseignement supérieur, menant jusqu’au Capes,<br />

se dispense dans les universités de Brest et Rennes. Ces<br />

chiffres, même s’ils progressent régulièrement tous les ans,<br />

restent toutefois insuffisants pour assurer la pérennité de la<br />

<strong>langue</strong>.<br />

Sur notre territoire sont implantées des écoles Diwan à<br />

Lesneven, Plabennec et Guissény (collège), des écoles<br />

bilingues privées à Lesneven, Guissény, Plabennec, Plouvien<br />

et <strong>La</strong>nnilis, et publiques à <strong>La</strong>nnilis et Plouguerneau.<br />

Les noms de famille bretons font souvent référence à des particularités physique (Bras : grand ; Bihan : petit), aux métiers<br />

(Quéguiner pour Keginer : cuisinier, Quéméner pour Kemener : tailleur) ou, les plus anciens, à des conflits ou des chefs guerriers<br />

(Cadoret, Riou ...). Le suffixe –ec ou –oc qualifie quelque chose de grand ou de remarquable (<strong>La</strong>gadec : qui a de grands yeux). Il<br />

s’agit aussi parfois de surnoms devenus patronymes. Plusieurs noms ont été "francisés" ou mal retranscrits au cours des siècles.<br />

Toponymie<br />

Toponymie<br />

Ils sont d’une extraordinaire diversité et reflètent les usages de la <strong>langue</strong> à différentes périodes de l’histoire. Les noms de lieux<br />

les plus fréquents : en Plou- et Gui- désignent une paroisse créée entre le 5 ème et le 8 ème siècle, <strong>La</strong>n- un ermitage ou un<br />

monastère - et Tre- une trêve paroissiale. Ces préfixes sont généralement suivis du nom du Saint fondateur, souvent venu du<br />

Pays de Galles. Les noms en Ker- apparus à partir du 11 ème siècle, font référence à un lieu habité (quartier) et le plus souvent à<br />

l’environnement (Ker- huel : le quartier haut, Ker-goat : le quartier du bois).<br />

Bretonnismes<br />

Bretonnismes<br />

Bien entendu, tous les bretons connaissent le français<br />

académique et souvent fort bien d’ailleurs.<br />

Mais le changement brutal de <strong>langue</strong> dans les années 1950<br />

laisse encore de nos jours, quelques traces dans le français<br />

local. Ces traductions littérales du breton utilisées de façon<br />

inconsciente, y compris par nos jeunes aujourd’hui, étonnent<br />

souvent nos visiteurs.<br />

En particulier l’emploi abusif de la préposition "avec" et du<br />

verbe "envoyer", ainsi que la forme passive très fréquente en<br />

breton. (Par exemple "J’ai été mordu avec le chien" pour<br />

exprimer "le chien m’a mordu").<br />

Voir glossaire page 63.<br />

PRATIQUE<br />

Plus d'info :<br />

Voir l'article "Bretonnisme dans le français local", page 7 du<br />

Amzer n°10 "Le Passage de Vauban dans le Finistère", été<br />

2007.<br />

Association "Ti Ar Vro" : cours et/ou stages de bretons pour débutants et/ou pratiquants, tous les ans : 02 98 83 30 41<br />

Animations en breton : écomusée de Plouguerneau (02 98 37 13 35), Ar Vro Bagan à Plouguerneau (02 98 04 50 06)<br />

02.98.89.78.44. www.aberslegendes-vacances.fr<br />

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