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38 Vie de la cité
Musique : un nouvel
espace à Mousseroles
Avant sa transformation en un espace modulable,
avec un long couloir d’exposition, un
salon de thé, puis une salle de répétition et de
concert, le lieu servait d’entrepôt à un poissonnier.
Lorsque Sandrine et Pascal se sont
présentés au propriétaire pour le reprendre en
location, ils recherchaient une salle de répétition.
Elle est chanteuse, lui est musicien, tous
deux ont une expérience du monde du spectacle.
Leur but est de favoriser les échanges
régionaux, histoire d’ouvrir les portes d’une
contrée parfois perçue comme difficile
d’accès, et à moyen terme, d’organiser des
festivals, d’y faire venir des groupes capables
d’attirer de 300 à 500 personnes (à condition
de trouver le lieu, bien-sûr). Pour cela, ces
deux jeunes audacieux entendent faire leurs
preuves, en commençant par la gestion d’un
nouvel espace, Arroka, dont la capacité est
d’une centaine de places, et qui leur servira
de “tremplin” pour l’avenir.
Il aura fallu deux années d’efforts manuels et
financiers pour que l’espace Arroka sorte les
pieds de l’eau et offre des conditions d’accueil
favorables à un public de musiciens, plasticiens
ou spectateurs. Pour arriver à leurs fins et
payer tous les frais, Sandrine et Pascal travaillent
nuit et jour : la nuit par Intérim pour
gagner leur vie et “parce que cela paye
mieux”, la journée étant ensuite consacrée aux
travaux d’aménagement (réfection des parois,
insonorisation, aménagement d’une mezzanine
et d’un bar, peinture, polissage des pierres
de taille, chinage, restauration, déco...).
Un lieu multifonctions
VIE DES QUARTIERS
L’espace diffusion Arroka a ouvert ses portes le 20 mars, sous l’impulsion
de deux jeunes mélomanes, Sandrine Elissalde et Pascal Legal.
Leur objectif : favoriser les échanges musicaux en accueillant des artistes
de tout bord et créer un espace de rencontres pour le public.
A l’espace Arroka,
Sandrine Elissalde et Pascal
Legal veulent promouvoir
la musique alternative.
Grâce à son agencement en trois temps, le
lieu intéresse différents publics : il sert de salle
de répétition à des groupes locaux tels que
Root’System qui sort un album en juin ; de
salle de spectacles pour des soirées contes,
concerts ou café-théâtre ; de salle d’exposition
(à commencer par Prestige, le sale
boulot, l’expo photo de José Arocena) ; de
salon de thé (plus d’une trentaine à la carte)
et de café (issu du commerce équitable) ;
et ponctuellement de salle de réunion pour
des banques ou des entreprises. Quant aux
goûts musicaux du duo, ils sont éclectiques,
mais excluent la techno “du moins telle
qu’elle se pratique actuellement, ce qui n’empêche
que nous aimons la musique électronique,
l’électro-jazz par exemple”.
Si la programmation s’apparente à celle d’un
cabaret comme celui de La Luna Negra, elle
est néanmoins respectueuse des concepts
déjà existants. “La Luna a ses soirées blues,
alors on n’en fera pas. Je crois qu’il y a de la
place pour tout le monde ici, surtout si l’on se
place dans l’optique de l’année 2007, avec
l’arrivée de 2000 étudiants au Petit-Bayonne,
affirme Pascal. J’ai dix ans d’expérience dans
le monde du spectacle et je compte sur mon
réseau relationnel pour faire venir des
groupes. Pour ce qui est des tarifs, ils seront
abordables. En ce qui concerne les cachets,
c’est une question de négociation. J’explique
qui on est : une petite association qui cherche
à promouvoir la musique alternative, avec
une petite capacité d’accueil. Je demande
donc aux musiciens de se mouiller et de se
rémunérer sur les entrées, sans demander de
fixe. Je joue parfois sur leurs convictions, sur
ce qu’ils disent dans leurs chansons, en leur
demandant de se mettre en accord avec leurs
textes !” ■