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34 Vie <strong>de</strong> la cité HISTOIRE<br />
Projet pour le nouveau<br />
théâtre par l’architecte<br />
Maria Godlewska<br />
(images <strong>de</strong> synthèse)<br />
Souvenirs et anecdotes<br />
programmation musicale d’importance pour<br />
la région. Il est placé sous la direction <strong>de</strong><br />
Roger Pouzet puis <strong>de</strong> Daniel Dechico.<br />
Le théatre dédié aux arts<br />
<strong>de</strong> la scène<br />
En 1983, la Municipalité déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> consacrer<br />
entièrement le théâtre aux Arts <strong>de</strong> la Scène.<br />
Une nouvelle restructuration est confiée à<br />
l’équipe <strong>Mo</strong>raiz, Elissagaray, Forgeard. La<br />
décoration <strong>de</strong> la salle est entièrement rénovée<br />
ainsi que la coupole. Son volume général est<br />
conservé. Elle présente une jauge <strong>de</strong> 840<br />
places réduite ensuite à 805 par la diminution<br />
du nombre <strong>de</strong>s places au balcon pour <strong>de</strong>s<br />
raisons <strong>de</strong> confort <strong>de</strong>s spectateurs. Sur le plan<br />
technique, <strong>de</strong>s améliorations d’importance<br />
“Je suis né place Saint-André, à <strong>Bayonne</strong>. J’ai mis les pieds<br />
au théâtre pour la première fois avec mon père à onze ans<br />
en 1939. On y jouait le Barbier <strong>de</strong> Séville. Le théâtre à<br />
l’italienne se prêtait bien aux opéras et opérettes. Depuis sa<br />
construction en 1834, un tradition s’est développée en ce sens.<br />
Je me souviens d’anecdotes que nous racontait le docteur<br />
Dubos, notre mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> famille. Il était né en 1876 et a fait<br />
partie dès sa jeunesse <strong>de</strong>s abonnés votants, ceux qui choisissaient<br />
les ve<strong>de</strong>ttes qui allaient se produire au théâtre ; et<br />
je peux vous dire que ses choix se portaient plus sur le<br />
physique <strong>de</strong>s chanteuses que sur leur voix. Et à cette époque<br />
là, elles en avaient un sacré... tour <strong>de</strong> taille ! Alors les<br />
anciens abonnés manifestaient leur mécontentement face<br />
au “choix olé-olé” <strong>de</strong>s plus jeunes. Mais pour finir, ils revenaient<br />
à plus <strong>de</strong> sagesse et la qualité l’emportait sur les<br />
considérations physiques.<br />
D’autres <strong>de</strong> ses anecdotes concernaient un Bayonnais du<br />
nom d’Achille Buffier. Il avait une gentille voix <strong>de</strong> ténor et<br />
remplaçait parfois les chanteurs au pied levé. Un jour, il joua<br />
le rôle <strong>de</strong> Faust, et tandis que sa partenaire, dans le <strong>de</strong>ux-<br />
sont réalisées. C’est le théâtre que nous<br />
connaissons aujourd’hui.<br />
Pour sa réouverture, le 19 juin 1985, on<br />
présente Les Contes d’Hoffman d’Offenbach.<br />
De juin 1985 à juin 1990, le théâtre est en gestion<br />
municipale directe. La direction est confiée<br />
à Jacques Guyard. La programmation est<br />
assurée par l’Orchestre régional <strong>Bayonne</strong>-Côte<br />
Basque pour la musique, les Amis du Théâtre<br />
<strong>de</strong> la Côte basque pour le théâtre, le Centre<br />
culturel du Pays Basque engage une programmation<br />
pluridisciplinaire (danse, théâtre <strong>de</strong><br />
mouvement, variétés et jazz).<br />
En juin 1990, le conseil municipal confie la gestion<br />
au Centre d’action culturelle <strong>de</strong> <strong>Bayonne</strong><br />
et du Sud-Aquitain, <strong>de</strong>venu “Scène nationale”<br />
l’année suivante. Depuis quatorze ans, la<br />
Scène nationale développe une programmation<br />
dont l’éclectisme, la contemporanéité et le<br />
nombre <strong>de</strong>s représentations sont sans précé<strong>de</strong>nt<br />
dans l’histoire du lieu. A cette action <strong>de</strong><br />
diffusion artistique, la politique d’accueil <strong>de</strong><br />
compagnies artistiques en “rési<strong>de</strong>nce” confère<br />
au théâtre une fonction nouvelle <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong><br />
production <strong>de</strong> dimension nationale.<br />
Une action qui, par son ampleur et sa diversité,<br />
l’accueil <strong>de</strong> dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> spectateurs<br />
chaque saison, justifie, après un peu moins <strong>de</strong><br />
vingt années <strong>de</strong> plein fonctionnement, une<br />
nouvelle restructuration afin <strong>de</strong> faire du<br />
théâtre <strong>de</strong> <strong>Bayonne</strong> le théâtre le mieux équipé<br />
et le plus confortable du sud <strong>de</strong> l’Aquitaine ■<br />
Le théâtre a fermé ses portes fin mai pour une rénovation complète qui durera plus d’un an.<br />
L’occasion d’une rencontre avec André Béhotéguy, qui en fut le secrétaire général dans les années 60,<br />
et se remémore certains épiso<strong>de</strong>s comiques <strong>de</strong> son histoire.<br />
ième acte, entonnait les vers “J’aimerais bien savoir qui<br />
était ce jeune homme, si c’est un grand seigneur et comment<br />
il se nomme…”, quelqu’un lui répondit du poulailler : “C’est<br />
Achille Buffier, ténor bayonnais !”. Une autre fois, il chantait<br />
L’air <strong>de</strong> la paresse dans Galaté : “Ah, qu’il est bon <strong>de</strong> ne rien<br />
faire quand tout s’agite autour <strong>de</strong> moi.” Et une voix du<br />
poulailler <strong>de</strong> répondre : “Fainéant, Achille !”.<br />
Outre les opéras que j’ai pu voir dans ce décor, et qui<br />
faisaient salle comble à chaque fois (il faut dire qu’on y<br />
faisait venir <strong>de</strong> grands noms) il faut citer le grand succès<br />
<strong>de</strong>s Revues bayonnaises. La <strong>de</strong>rnière, “Malaye”, s’est jouée<br />
en 1929. J’aurais aimé voir ces pièces comiques, qui<br />
mettaient en scène <strong>de</strong>s personnages bayonnais. J’ai connu<br />
Carlito Oyarzun, qui en était l’auteur. Il avait 80 ans, j’en<br />
avais 20. Mais, comme je faisais du théâtre amateur, nous<br />
étions <strong>de</strong>venus amis. Il était bon chanteur. Il me racontait<br />
que le Roi d’Espagne Alfonse XIII le faisait venir à<br />
Saint-Sébastien pour l’entendre. A chaque fois, le Roi lui<br />
proposait une rémunération, mais Carlito, grand prince,<br />
refusait systématiquement, répétant qu’il n’était qu’un<br />
simple amateur.”