Télécharger (1.6 Mo) - Ville de Bayonne

32 Vie de la cité
Un des personnages de la Revue
“Malaye”, écrite par Benjamin
Gomez, mise en scène
par Carlito Oyarzun, 1929
En 1961, Johnny Halliday
a 18 ans. Bayonne est inscrit
au programme de sa tournée.
Mais le maire, qui craint que
le spectacle ne dégénère, annule
le concert au dernier moment.
Cela ne l’empêche pas d’être
accueilli, lui et son impresario
Johnny Starck, avec le sourire !
programmation très boulevardière qui fera
florès à Bayonne durant des décennies !
Avant la Première Guerre Mondiale, la programmation
se poursuit ainsi avec ses heurs
et ses malheurs. On note le récital du violoniste
Pablo Sarasate en 1901, les présences
d’Edmond Rostand et de Rosemonde Gérard
pour la représentation de Cyrano -Coquelin
Aîné joue le rôle titre-, de Marguerite Moréno
dans les Misérables et Hernani pour l’année
du centenaire de Victor Hugo… En 1903,
Monsieur Lévy, chef d’orchestre, présente
une abondante saison musicale composée de
26 opéras et de 11 opérettes interprétés par
des “solistes de premier plan”, un orchestre
de 32 musiciens et 30 choristes ! Mais, deux
ans plus tard, la programmation du théâtre
ne plaît pas au public ce qui conduit le conseil
municipal à refuser de voter la subvention
demandée par le gestionnaire. Ce mécontentement
est-il la cause de l’avènement de
production de “revues locales” ? Toujours
est-il que dès1904, et jusqu’en 1944, des
amateurs se réunissent et créent des spectacles
qui connaissent une formidable popularité.
Ils sont l’œuvre principalement de personnalités
locales encore célèbres aujourd’hui : le
chanoine Jean Lamarque, Benjamin Gomez,
Carlito Oyarzun... On citera les titres de
quelques-unes d’entre elles : madame
Pontrique, Pot Ana, Hougna-Hougna ! et
surtout Malaye jouée avec succès une
trentaine de fois.
Côté spectacles professionnels, il faut signaler
le retour de Sarah Bernhardt pour la
1000ème représentation de l’Aiglon en 1910,
celui de Coquelin avec Blanche Dufrêne en
1917 pour Cyrano et l’Aiglon, le scandale
provoqué par la pièce Les Détraquées de Paris
HISTOIRE
dans laquelle la comédienne Suzy Yasa suscita
une violente polémique, la projection en
1927 du Napoléon d’Abel Gance avec un
grand orchestre symphonique et le ténor
Michel Dufour de l’Opéra-Comique, la première
projection de “cinéma parlant”, le 21
mai 1929, le centenaire du théâtre, en 1942,
avec un important programme d’opérettes et
d’opéras comiques.
La programmation
s’ouvre aux variétés et au jazz
Après 1945, la programmation se métamorphose
sous la direction de Georges Pariès,
concessionnaire pendant près de deux décennies.
Le théâtre s’ouvre alors très largement
aux variétés et au jazz et accueille les plus
grands noms de l’époque restés encore fort
célèbres de nos jours.
Dans un désordre oublieux, nous citerons
Maurice Chevalier, Yves Montant, Line
Renaud, Charles Trénet, Henri Salvador,
André Dassary, Darry Cowl, les Compagnons
de la Chanson, Bourvil, Joséphine Baker,
Philippe Clay, Jacques Brel, Luis Mariano,
Juliette Greco, Georges Brassens, Bobby
Lapointe, Minou Drouet, Roger Pierre et Jean-
Marc Thibaud, Serge Gainsbourg, Claude
François, les Frères Jacques, les Platters, Jean
Ferrat… la liste n’est pas exhaustive ! Seul
Johnny Halliday se verra interdire l’accès du
théâtre, en 1961, par décision du Maire, suite
aux incidents provoqués par son concert
précédent à Tarbes. Mais, malgré les jets
répétés de quelques tomates et après avoir
menacé de ne pas reprendre son spectacle, il
fera un triomphe aux Arènes en 1963.
Le jazz fait son entrée au théâtre de Bayonne
en 1947 avec un mémorable concert du
trompettiste Rex Stewart qui précédera
notamment ceux de Mezz Mezzrow, de Lionel
Hampton et de Buck Clayton, dans les années
50, puis de Memphis Slim, Champion Jack
Dupree ou Milt Buckner dans les années 60.
La programmation lyrique s’est un peu éclipsée
mais elle reste présente avec les apparitions
régulières de Marcel Merkès et Paulette
Merval, de Michel Dens, de Rudy Hirigoyen et
de Toni Poncet, véritables vedettes de cette
période. En 1948, le jeune Roberto Benzi
dirige l’ouverture du Barbier. Le chef
d’orchestre prodige est seulement âgé de 11
ans ! Plus tard, l’association des Amis de la
Musique assure une programmation de
qualité : Aldo Ciccolini, Alexandre Lagoya, le
Quatuor Janacek, etc.
Il faut bien l’avouer, le Théâtre est le parent
pauvre de cette programmation. On notera