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14 Action publique<br />
SANTE<br />
VIE SOCIALE<br />
Maladie d’Alzheimer :<br />
améliorer l’image <strong>de</strong> soi<br />
Depuis quelques mois, le Centre local d’information et <strong>de</strong> coordination (CLIC)<br />
propose <strong>de</strong>s ateliers aux personnes atteintes <strong>de</strong> la maladie d’Alzheimer ; sa mission :<br />
valoriser la personne, lui redonner confiance en elle-même et en son entourage.<br />
Face au nombre grandissant <strong>de</strong> ses victimes,<br />
l’équipe du CLIC, aidée d’une socio-esthéticienne<br />
et d’une psychologue, entend valoriser la<br />
personne, lui redonner confiance en elle-même<br />
et en son entourage.<br />
Les ateliers, qui ont lieu <strong>de</strong>ux fois par mois, se<br />
déroulent dans la bibliothèque du château<br />
Caradoc, avec vue sur le parc, les Pyrénées et<br />
les flèches <strong>de</strong> la cathédrale ; autant dire un<br />
cadre agréable qui se prête à la relaxation.<br />
L’objectif étant <strong>de</strong> recréer autour du groupe<br />
-les ateliers ont lieu avec six mala<strong>de</strong>s- un environnement<br />
chaleureux et familier. La décoration<br />
<strong>de</strong> la pièce, faite <strong>de</strong> boiserie, <strong>de</strong> vitraux<br />
et <strong>de</strong> portes-fenêtres, qui laissent<br />
généreusement entrer la lumière,<br />
ajoute au bien-être <strong>de</strong>s<br />
patients.<br />
Les bienfaits <strong>de</strong> ces séances<br />
sont multiples. Ils sont<br />
d’ordre social, puisqu’ils<br />
favorisent le contact entre<br />
personnes atteintes <strong>de</strong> la<br />
même maladie, et d’ordre<br />
psychique en stimulant<br />
les capacités linguistiques,<br />
puis celles <strong>de</strong> la mémoire<br />
et <strong>de</strong> la praxie. Elles sont<br />
aussi un vecteur <strong>de</strong> sensations<br />
et <strong>de</strong> plaisir, que la<br />
maladie relègue souvent<br />
La maladie d’Alzheimer : qu’est-ce que c’est ?<br />
au second plan. Pour cela, une socio-esthéticienne<br />
intervient sous la forme <strong>de</strong> soins et <strong>de</strong> conseils.<br />
Bien qu’elle travaille sur l’apparence, par le toucher,<br />
le rôle <strong>de</strong> la socio-esthéticienne se révèle essentiel.<br />
C’est en effet par ce biais qu’une communication<br />
s’établie, apaisant pour un temps le<br />
mala<strong>de</strong>, le rassurant.<br />
Limiter les méfaits <strong>de</strong> la maladie<br />
Sur la durée, les résultats sont probants.<br />
Favoriser l’image <strong>de</strong> soi, solliciter les différents<br />
moyens <strong>de</strong> communication verbale et<br />
non verbale, et stimuler les fonctions<br />
sensorielles sont d’excellents moyens <strong>de</strong> lutte<br />
contre l’isolement et les conséquences<br />
comportementales qui en découlent.<br />
Parallèlement aux soins, une psycho-gérontologue<br />
soutient le mala<strong>de</strong> dans son implication.<br />
Elle lui rappelle l’objectif <strong>de</strong>s ateliers, qui<br />
sont moins dans l’obtention d’un résultat que<br />
dans l’effort réalisé pour l’atteindre. La maladie<br />
d’Alzheimer étant une maladie <strong>de</strong><br />
“pertes” (détériorations <strong>de</strong>s fonctions cognitives,<br />
perte d’autonomie…), les mala<strong>de</strong>s<br />
apprennent autant chemin faisant qu’une<br />
fois le but atteint. Toute avancée s’inscrit<br />
alors en positif dans le vécu <strong>de</strong> la personne et<br />
vient contrebalancer les expériences négatives<br />
liées à la maladie. Ainsi, les “aidants” -<br />
compagnon, proche ou ai<strong>de</strong> à domicile -<br />
réalisent eux aussi le potentiel inexploité du<br />
mala<strong>de</strong> et lui portent un autre regard ■<br />
La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative qui provoque <strong>de</strong>s lésions cérébrales, c’est-à-dire que les cellules du cerveau<br />
rétrécissent ou disparaissent et sont remplacées par <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong>nses qu’on appelle <strong>de</strong>s plaques. Elle se manifeste par <strong>de</strong>s pertes<br />
<strong>de</strong> mémoire, <strong>de</strong>s difficultés à exécuter les tâches familières, <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> langage, une désorientation dans l’espace et le temps<br />
(ne plus savoir comment rentrer chez soi par exemple), un jugement amoindri (s’habiller chaud par temps <strong>de</strong> canicule), <strong>de</strong>s difficultés<br />
face aux notions abstraites (dont la valeur <strong>de</strong>s chiffres), la perte d’objets ou un rangement inapproprié, <strong>de</strong>s changements soudains<br />
d’humeur ou <strong>de</strong> comportement, ou bien encore la perte d’intérêt souvent accompagnée d’une gran<strong>de</strong> apathie. La maladie ne modifie<br />
cependant pas la capacité <strong>de</strong> la personne à éprouver <strong>de</strong>s sentiments. Et si les traitements sont inaptes à rétablir les fonctions <strong>de</strong>s<br />
cellules endommagées, certains soins peuvent néanmoins ai<strong>de</strong>r la personne et son compagnon à retrouver <strong>de</strong>s repères.<br />
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