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10 Action publique
ENVIRONNEMENT
DEVELOPPEMENT DURABLE
Des chèvres et des coccinelles
au service des espaces verts
Depuis vingt ans, la Ville a considérablement réduit l’usage d’insecticides
et pesticides pour le traitement des espaces verts. A la place, elle recourt
à des auxiliaires, c’est-à-dire à des insectes, des oiseaux, des chèvres,
qui interviennent efficacement pour le maintien de l’équilibre écologique.
> Une trentaine de chèvres se
chargent du débroussaillage
des lieux peu accessibles à l’homme.
Ici, sur les remparts de Mousserolles.
Parce que la population mondiale s’urbanise
de plus en plus (elle atteindra 80 % dans
quelques années), la perception de la nature
en ville évolue grandement. La création de
lieux de promenade, d’espaces verts et la
préservation des espaces naturels deviennent
un atout majeur pour la plupart des
agglomérations, et pour les collectivités qui
les gèrent. Pour leur entretien, certains spécialistes
s’intéressent à la biodiversité urbaine.
C’est le cas à Bayonne, où élus et techniciens
travaillent main dans la main pour la conservation
du patrimoine naturel. Le caractère
nuisible des insecticides est mis en avant
depuis un certain temps ; l’on sait qu’ils sont
facteurs de pollution, puisqu’on les retrouve
dans les nappes phréatiques et que, dans la
plupart des cas, ils sont même dangereux
pour l’homme. Alors, plutôt que d’y recourir,
Vincent Plombin, responsable des espaces
verts à la Ville, s’intéresse aux prédateurs
naturels et à leur fonction d’auxiliaire. Car s’il
n’y avait aucun chaînon manquant dans la
chaîne de prédation, les invasions de moustiques,
pucerons et autres chenilles processionnaires
seraient limitées. D’où l’idée de
disposer des nichoirs en ville… Depuis l’an
dernier, une trentaine d’entre eux ont été
installés dans les quartiers des Hauts-de-
Sainte-Croix, de Saint-Etienne, Saint-Bernard,
des Arènes, du Polo-Beyris, de Saint-Léon et à
proximité du centre ancien. Les mésanges
(bleue, nonnette, noire, huppée, charbonnière,
sittelle) qui y trouvent refuge font leur
dînette des insectes phytophages, ennemis
des végétaux. Dans le même esprit, des milliers
de coccinelles et d’encarsias (minuscules
mouches) ont été lâchées au printemps 2003,
car leurs larves se nourrissent de pucerons.
Elles sont d’ailleurs si efficaces que la Ville de
Caen a décidé d’en faire l’élevage et d’en
distribuer à la population pour l’usage domestique.
L’investissement est tel qu’il occupe un
employé municipal deux heures par jour !
Une palette végétale spécialisée
A Bayonne, ce sont les chèvres qui occupent
un peu du temps d’un employé municipal
(environ une heure par semaine). Il les nourrit
l’hiver et les abreuve l’été. Le troupeau,
composé d’une trentaine de bêtes, est chargé
de débroussailler les lieux inaccessibles aux
machines, comme les remparts de
Mousserolles. Quant aux ruches installées il y
a un an au même endroit, elles témoignent
d’un environnement sain ; les essaims sont si