SOLDAT INCONNU.pdf - Union Nationale des Parachutistes
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L'HISTOIRE DU <strong>SOLDAT</strong> <strong>INCONNU</strong><br />
L'idée de célébrer un soldat inconnu germa pour la première fois dans l'esprit du Prince de Joinville en 1870.<br />
Cette idée fut reprise lors d'un discours tenu le 26 novembre 1916 dans le cimetière de l'Est à Rennes, par François<br />
Simon, président du Souvenir Français qui proposa de choisir le corps d'un soldat ayant servi sous l'uniforme français,<br />
non identifié, mort au Champ d'Honneur et de le placer au Panthéon. La proposition, rédigée en ces termes:" Pourquoi<br />
la France n'ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l'un de nos combattants ignorés, mort bravement pour la<br />
Patrie, avec pour inscription sur la pierre, deux mots: "Un soldat" et deux dates: 1914/1918"? Cette inhumation d'un<br />
simple soldat sous ce dôme, où reposent tant de gloires et de génies, serait comme un symbole et plus, ce serait un<br />
hommage rendu à l'Armée Française toute entière" ne rencontra alors aucun écho.<br />
L'idée resta enterrée jusqu'au 12 juillet 1918, date à laquelle le député Maurice Maunoury proposa alors un concept<br />
similaire, à savoir élever un tombeau à un soldat inconnu. La même année Georges Clémenceau, qui ne veut pas être<br />
en reste, propose lui aussi que le corps d'un soldat tombé pour la Patrie soit symboliquement transféré au Panthéon.<br />
Cette proposition est immédiatement adoptée par l'Assemblée <strong>Nationale</strong> le 12 novembre 1919 mais les associations<br />
d'Anciens Combattants, soutenues par une campagne de presse, s'élèvent en demandant que les restes d'un soldat<br />
inconnu soient inhumés sous l'Arc de Triomphe.<br />
L'affaire en reste là jusqu'au 2 novembre 1920, date à laquelle un projet de loi déposé par le gouvernement est voté en<br />
session extraordinaire et adopté par le Parlement à l'unanimité. Il s'agissait de placer dans un lieu hautement<br />
symbolique et facile d'accès pour tous, le corps d'un soldat non identifié qui représenterait tous les morts aux combats,<br />
portés disparus ou qui étaient ensevelis sous la mention: "Soldat inconnu". Le rapporteur du projet, Georges Maurisson<br />
déclara, dans une envolée superbe :"Fut-il le plus humble <strong>des</strong> citoyens, ouvrier ou patron, paysan ou bourgeois, illettré<br />
ou savant, patricien ou plébéien, qu'importe, pour tous il sera le plus grand."<br />
La loi est composée <strong>des</strong> deux articles suivant:<br />
- Art. 1. Les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d'un <strong>des</strong> soldats non identifiés au Champ d'Honneur au<br />
cours de la guerre 1914-1918. La translation <strong>des</strong> restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920.<br />
-Art. 2. Le même jour, les restes du soldat inconnu seront inhumés sous l'Arc de Triomphe.<br />
Comment choisir le soldat inconnu?<br />
Le Ministère de la Guerre de l'époque donna pour mission à chacun <strong>des</strong> huit généraux commandants les secteurs les<br />
plus meurtriers tenus pendant la guerre (Artois, Champagne, Chemin <strong>des</strong> Dames, Flandres, Île de France, Lorraine,<br />
Somme et Verdun) de: "Faire exhumer dans un endroit qui restera secret, le corps d'un militaire, dont l'identité comme<br />
française est certaine mais dont l'identité personnelle n'a pu être établie." La mission fut si difficile à réaliser qu'il a été<br />
impossible de désigner avec certitude, en si peu de temps, un corps qui soit français dans un <strong>des</strong> secteurs cité.<br />
Néanmoins, le 9 novembre, les huit corps sont exhumés, transférés dans <strong>des</strong> cercueils en chêne et acheminés en<br />
automobile à Verdun où ils seront mis dans une galerie souterraine de la citadelle qui fera office de chapelle ardente.<br />
Les huit cercueils, drapés de l'emblème national, sont disposés sur deux rangs. Des pelotons de soldats, jamais les<br />
mêmes, sont chargés, à espace régulier, de changer les emplacements <strong>des</strong> cercueils afin que l'on soit sur que le secret<br />
du lieu d'exhumation soit bien conservé.<br />
Reconstitution de la chapelle ardente dans la citadelle de Verdun. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
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Selon le cérémonial mis en place, il avait été établi qu'un soldat de deuxième classe du 132 e Régiment d'Infanterie, le<br />
plus méritant possible, devait désigner l'un <strong>des</strong> cercueils exposés dans la chapelle ardente afin qu'il soit inhumé sous<br />
l'Arc de Triomphe. Ce soldat, composant la garde d'honneur, devait déposer un bouquet de fleurs sur le cercueil choisi.<br />
Ce soldat est tombé subitement malade le 9 novembre dans l'après-midi et il a fallu procéder impérativement à son<br />
remplacement.<br />
Le colonel Plande, commandant le 132 e RI choisit alors un soldat qui était fils d'un soldat mort pour la France, pupille<br />
de la Nation à qui il ne restait que 3 mois de service à effectuer. Ce soldat se nommait Auguste Thin.<br />
Le 10 novembre 1920, un peu avant midi, le colonel le convoque, lui explique les raisons de sa présence devant lui et<br />
lui intime l'ordre de se présenter chez le fourrier où il percevra un uniforme neuf.<br />
Quatre heures plus tard, Auguste Thin, très impressionné, est casqué, sanglé et fait partie de la garde d'Honneur auprès<br />
<strong>des</strong> cercueils. Le ministre <strong>des</strong> Pensions, André Maginot s'approche de lui en s'appuyant sur ses cannes, lui présente un<br />
bouquet d'œillets rouges et blancs et lui demande de le déposer sur un <strong>des</strong> cercueils qui sont ici: "Celui que vous<br />
choisirez sera le Soldat Inconnu que le peuple de France accompagnera demain sous l'Arc de Triomphe."<br />
Le soldat Auguste Thin, accompagné à sa gauche du ministre André Maginot se prépare à désigner le Soldat Inconnu. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
La suite est relatée par un journaliste de l'époque qui couvre l'événement:<br />
" Un silence écrase les poitrines. Anxieuse attente. Le soldat blême est devenu rouge. La démarche raide, il a fait le<br />
tour <strong>des</strong> huit cercueils. Il a tourné une première fois très vite, sans s'arrêter. Puis, au second tour, brusquement, il a<br />
déposé son bouquet sur le troisième cercueil de la rangée de gauche et s'est figé au garde-à-vous. Un murmure<br />
s'élève, soulageant les cœurs:"C'est fini, il a choisi."<br />
Le cercueil choisi reçoit une plaque de cuivre portant la mention :"Le Soldat Français." Elle est apposée sur l'extrémité<br />
où se trouve la tête du soldat défunt.<br />
L'arrivée sous l'Arc de Triomphe<br />
Le cercueil désigné est alors porté par <strong>des</strong> soldats sur un affut de canon de 75 qui, tiré par un attelage à chevaux, est<br />
transporté jusqu'à la gare où il est chargé à bord d'un train spécial à <strong>des</strong>tination de Paris.<br />
Les cloches <strong>des</strong> églises sonnent à toute volée pendant la traversée de la ville.<br />
Le convoi funèbre s'arrête devant la Mairie où le maire épingle sur le cercueil la Médaille Militaire de Verdun. Trois<br />
couronnes sont déposées: Une par une mère, une seconde par un père et une troisième par un orphelin d'un soldat<br />
disparu.<br />
Auguste Thin fera partie de l'escorte qui accompagne le convoi, arme sur le bras mais il n'accompagne pas le cercueil à<br />
Paris.<br />
Le train arrive à Paris et le cercueil est gardé et veillé toute la nuit place Denfert-Rochereau dans une chapelle ardente<br />
dressée en face de celle où repose le coeur de Gambetta.<br />
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Le convoi funèbre se dirige vers la gare de Verdun. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
Le 11novembre 1920, le cercueil est porté au Panthéon où le président de la République Raymond Poincaré prononce<br />
une allocution. Le cercueil est ensuite placé sur la prolonge d'artillerie d'un canon de 155 et prend place dans le cortège<br />
derrière le char transportant l'urne contenant le coeur de Gambetta. L'ensemble se dirige vers l'Arc de Triomphe après<br />
avoir traversé les rues de Paris et remonté les Champs Elysées.<br />
Le coeur de Gambetta et le soldat inconnu devant le Panthéon. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
Arrivés sous la voûte centrale de l'Arc de Triomphe, les deux chars sont bénis par l'archevêque de Paris. Les attelages<br />
sont enlevés. La foule est invitée à défiler et à se recueillir auprès <strong>des</strong> reliques.<br />
Au même moment, les 7 autres cercueils sont inhumés dans le cimetière du faubourg Pavé, à l'entrée de Verdun en<br />
présence d'Auguste Thin.<br />
Aux alentours de 19 h, le coeur de Gambetta rejoint le Panthéon tandis que le cercueil du Soldat Inconnu est monté<br />
dans une salle du premier étage du pilier gauche de l'Arc de Triomphe qui servira de chapelle ardente en attendant que<br />
la tombe soit creusée. Il sera gardé jour et nuit par un piquet d'Honneur jusqu'à son inhumation définitive qui n'a pas<br />
eu lieu, contrairement à ce que beaucoup pensent, le 11 novembre 1920.<br />
Ce sera la dernière fois que <strong>des</strong> véhicules emprunteront officiellement le passage sous la voûte centrale sous peine de<br />
fouler aux pieds la tombe sacrée, seul le fardier apportant la dalle de couverture y accèdera.<br />
3
Les deux chars sous la voûte centrale de l'Arc de Triomphe. Ainsi qu'on peut le constater, il n'y a aucune tombe<br />
ni emplacement prévu pour accueillir le Soldat Inconnu. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
Le char du Soldat Inconnu. L'entrée de la chapelle ardente à l'étage. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
L'inhumation sous l'Arc de Triomphe<br />
Creuser la tombe du Soldat Inconnu n'a pas été une mince affaire. En effet, lorsque la construction de l'Arc de<br />
Triomphe a débutée, il a fallut renforcer considérablement le sol de la colline du Roule, mieux connue sous le nom<br />
colline de l'Etoile <strong>des</strong> Ternes, afin d'établir les fondations car chaque pilier de l'arc supporte deux fois le poids de la<br />
Tour Eiffel. A titre indicatif, la première pierre posée par Napoléon était un bloc hexagonal de 3,65m sur 1,60m.<br />
L'inhumation officielle du Soldat Inconnu s'est déroulée le 28 janvier 1921. Pour avoir le déroulement précis de<br />
l'événement, reprenons l'article du journaliste Stéphane Lancanne paru le 29 janvier 1921 dans le journal Le Matin:<br />
"28 janvier 1921, 8 heures du matin, place de l'Etoile.<br />
Une vague de brume recouvre Paris comme un linceul. Cependant, <strong>des</strong> lueurs roses s'allument dans le ciel matinal, un<br />
étrange soleil d'hiver profile son disque rougeâtre. Les troupes font le cercle immobiles et figées par le froid. Une<br />
assistance silencieuse se presse sous l'arche de Gloire<br />
Entre les deux piliers qui font face aux Champs-Elysées et sur lesquels sont plaqués le Triomphe de David et le<br />
Départ de Rude, un caveau est creusé et, près de ce caveau, sur deux trépieds, le cercueil du Soldat Inconnu est posé.<br />
Il est recouvert d'une draperie tricolore frangée d'or, et, à ses pieds, sur un coussin de velours rouge, trois croix ont<br />
été épinglées: Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de guerre.<br />
Il y a là tout autour, simples et graves, les chefs de l'homme qu'on va mettre au tombeau, ceux devant lesquels, non<br />
loin du champ de bataille, il défila sans doute, quelque jour de parade ou quelque veille de combat.<br />
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Il y a Joffre dans son manteau sombre de troupier, Foch et Pétain dans leurs capotes bleues horizon, et Nivelle et<br />
Gouraud. Il y a le mutilé Maginot, chef <strong>des</strong> mutilés de France. Il y a <strong>des</strong> femmes en deuil, pleurant <strong>des</strong> fils qu'elles ont<br />
perdus et qu'on n'a pas retrouvés.<br />
Il y a trois <strong>des</strong> peuples qui combattirent côte à côte avec nous pour la cause du droit: l'Angleterre, représentée par M.<br />
Lloyd George, l'Italie, par le comte Sforza, la petite mais si grande Belgique, par M. Jaspard et M. Theunis. Il y a<br />
surtout la pitié émue de la foule lointaine que nous sentons, dans cette âpre matinée de janvier, flotter doucement<br />
autour de nous tous.<br />
A 8h30, un bref commandement retentit. Les troupes présentent les armes, les clairons sonnent "Aux champs"<br />
Du brouillard <strong>des</strong> Champs-Elysées, on voit émerger un cortège très simple, quelques automobiles escortées par <strong>des</strong><br />
pelotons motocyclistes. De la première voiture <strong>des</strong>cend le ministre de la guerre. Il apparaît tête nue, <strong>des</strong> gants blancs<br />
aux mains. Il s'avance rapidement vers le groupe officiel, qui a fait cercle autour du cercueil, rend aux maréchaux<br />
leur salut et s'approche de M. Lloyd George, qu'il voit au premier rang: "Je vous remercie, dit-il d'une voix basse,<br />
d'être venu. La France entière sera touchée par votre présence."<br />
Puis, s'étant incliné devant le cercueil, M. Louis Barthou, face à la voie triomphale <strong>des</strong> Champs-Elysées, prononce les<br />
paroles suivantes:<br />
"Au nom de la France pieusement reconnaissante et unanime, je salue le Soldat Inconnu qui est mort pour elle.<br />
Cette Légion d'Honneur, cette Médaille Militaire, cette Croix de Guerre que je dépose sur son cercueil sont plus et<br />
mieux qu'un symbole. Elles sont l'hommage suprême de la Patrie aux Héros obscurs et anonymes qui sont tombés pour<br />
elle. Les morts, surtout ces morts, commandent aux vivants. Obéissons à leurs voix pour faire dans la Paix qu'ils ont<br />
conquise, une France unie et laborieuse, consciente et forte."<br />
Si les premières paroles ont été dites sur le ton claironnant habituel à M. Louis Barthou, peu à peu la voix du ministre<br />
de la guerre, sous l'empire d'une émotion dont il n'est pas le maître, est devenue martelée et tremblante. Cependant<br />
chaque mot a résonné sous la voûte de gloire et est tombé sur la foule, immobile comme les arches de pierre.<br />
Alors les tambours battent à nouveau, les clairons sonnent encore et, tandis que la Marseillaise se fait entendre, six<br />
soldats du 1 er Génie se mettent en devoir de <strong>des</strong>cendre le corps dans sa dernière demeure. Ils passent une corde<br />
autour du cercueil et, d'un effort à la fois puissant et souple, le laissent glisser dans le caveau.<br />
On le recouvre de la draperie tricolore, on y met le coussin avec les croix et on dépose aussi les gerbes de fleurs et les<br />
couronnes qu'ont apportées les trois délégations de Belgique, d'Italie et d'Angleterre.<br />
"Vive la France!" crie une dernière fois M. Barthou tandis que M. Lloyd George brandit son chapeau.<br />
Puis c'est fini, les troupes défilent en jouant la Marche Lorraine. L'assistance officielle s'écoule, la foule s'approche.<br />
Je me penche une dernière fois sur le trou sacré que n'a pas encore recouvert la dalle et je regarde les fleurs qui<br />
recouvrent le chêne où dort un peu de poussière et tant de gloire. Il y a, parmi elles, une gerbe de roses écarlates qui<br />
est d'une grande beauté et où est épinglé un simple carré de papier. On y lit ces quatre lignes écrites à la main:<br />
"In gratitude to the brave soldiers of France, who saved Civilization by their sacrifices. David Lloyd Georges"<br />
(En reconnaissance aux braves soldats de France qui sauvèrent la civilisation par leurs sacrifices)<br />
L'arrivée du cercueil sous l'arche centrale, avant le début de la cérémonie. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
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Le cercueil va être <strong>des</strong>cendu dans le caveau. (Archives <strong>Nationale</strong>s)<br />
Le Soldat Inconnu repose au fond du caveau. La dalle qui scellera le tombeau est en granit de Vire (Archives<br />
<strong>Nationale</strong>s)<br />
Pour entendre l'hymne en l'Honneur du Soldat Inconnu Cliquez deux fois sur le lien suivant<br />
10 - Honneur Au Soldat Inconnu (Clairon).mp3<br />
6
Le Tombeau du Soldat Inconnu<br />
La Flamme<br />
Au début de l'année 1921, le sculpteur Grégoire Calvet, puis en octobre 1923 l'écrivain Gabriel Boissy soumirent l'idée<br />
de faire brûler une flamme en permanence sur la tombe du Soldat Inconnu. Jacques Péricard proposa de faire ranimer<br />
cette flamme quotidiennement par <strong>des</strong> Anciens Combattants. L'opinion publique se rallia à ce projet et le<br />
gouvernement chargea l'architecte Henri Favier de lui soumettre <strong>des</strong> croquis en vue d'une éventuelle réalisation. Le<br />
projet retenu fut celui d'une gueule de canon braqué vers les cieux, encastrée au centre d'une rosace représentant un<br />
bouclier circulaire renversé. La surface ciselée de ce bouclier est constituée de 24 glaives romains formant une étoile<br />
sur un lit de feuilles de chêne et de lauriers. La flamme apparaîtrait dans la gueule du canon<br />
La Flamme du tombeau du Soldat Inconnu<br />
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La réalisation de la flamme fut confiée au ferronnier d'art Edgar Brandt. C'est lui qui imagina le procédé de ranimation<br />
de la flamme qui permet que celle-ci brûle constamment même par grand vent. Elle est alimentée par du gaz de ville.<br />
La Flamme fut allumée la première fois le 11 novembre 1923, à 18 h par le ministre de la guerre André Maginot<br />
pendant que les soldats du 5 e régiment d'infanterie présentaient les armes et que la musique jouait la Marche funèbre<br />
de Chopin.<br />
Depuis, la flamme est ravivée chaque soir à 18h30.<br />
Qui était Auguste Thin?<br />
Auguste Thin est né en 1899 à Saint Vaast la Hougue en Normandie. Son père, Louis Jules Adolphe Thin, né à Port en<br />
Bessin (Calvados) est mort pour la France dans les combats du Fort de Vaux et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Il<br />
était donc pupille de la Nation<br />
Domicilié à Port en Bessin, Auguste Thin était commis-épicier. Il s'engagea à Lisieux le 3 janvier 1918, à l'âge de 19<br />
ans. Il participa à la contre-attaque en Champagne avec le 243 e régiment d'infanterie et fut gazé. Après une courte<br />
hospitalisation, il est envoyé dans les Vosges à l'Hartmannswillerkopf, surnommé le mangeur d'hommes. A l'armistice,<br />
il se trouve à Guebwiller.<br />
En 1920, il est au 132 e régiment d'infanterie à la caserne Niel de Verdun.<br />
A 57 ans, Auguste Thin est interviewé par <strong>des</strong> journalistes qui lui demandèrent comment il avait choisi le Soldat<br />
Inconnu. Il répondit:<br />
"- Après que j'eu fait le premier tour <strong>des</strong> cercueils, il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6 e corps. Mon<br />
régiment est le 132 e . En additionnant ces chiffres, j'obtins le chiffre 6. Ma décision est prise, ce sera le 6 e cercueil que<br />
je rencontrerai en partant du premier à droite que je choisirai."<br />
Auguste Thin, à 57 ans, lors de son interview. (Col. Famille Thin)<br />
Auguste Thin a été décoré de la Légion d'Honneur, quelques temps avant sa mort, par le président François Miterrand.<br />
Il est décédé le 10 avril 1982 à Paris, il avait 83 ans. Il repose au cimetière d'Asnières.<br />
La tombe d'Auguste Thin à Asnières. (Col. Famille Thin)<br />
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Hubert DENYS©
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