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Édition 2010-03-01 (PDF document) - les nouvelles de roumanie

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Les NOUVELLES <strong>de</strong> ROUMANIE<br />

6<br />

BOTOSANI<br />

SAPANTA<br />

<br />

<br />

CHISINAU<br />

BAIA MARE SUCEAVA<br />

<br />

<br />

M. CIUC IASI<br />

ORADEA<br />

<br />

ARAD<br />

INTORSURA<br />

SIBIU BRASOV<br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

BUZAULUI<br />

<br />

BRAILA<br />

NITCHIDORF PLOIESTI<br />

<br />

<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

Les riches vont bien<br />

Dans son <strong>de</strong>rnier numéro établissant<br />

le palmarès <strong>de</strong>s 500 milliardaires<br />

en lei ou millionnaires en euros<br />

du pays, la revue Forbes relève aussi<br />

que 20 000 Roumains disposent d'un<br />

patrimoine supérieur à 500 000 €.<br />

Elle dresse également le tableau <strong>de</strong><br />

la répartition géographique <strong>de</strong>s fortunes,<br />

par région.<br />

Sans surprise, Bucarest arrive en<br />

tête avec<br />

218 personnes<br />

qui détiennent<br />

au total<br />

17,2 milliards<br />

d'euros, le plus riche étant Dinu<br />

Patriciu (notre photo), 59 ans, avec<br />

2,2 milliards d'euros.<br />

Suit la Moldavie-Iasi, pourtant<br />

l'une <strong>de</strong>s régions <strong>les</strong> plus pauvres du<br />

pays, avec 44 fortunes se partageant<br />

4,2 milliards d'euros, dont Virgil et<br />

Angelica Rapotan (plus <strong>de</strong> 500 M€).<br />

Puis, dans l'ordre viennent: la<br />

Transylvanie-Cluj (100 personnes<br />

pour 3,7 milliards d'euros, Ilie Carabulea,<br />

230-250 M€), la Dobroudja-<br />

Constantsa (31 personnes pour 1,5<br />

milliard d'euros, Gabriel Comanescu,<br />

420 M€), le Crisana-Ora<strong>de</strong>a, (13<br />

personnes, 1,2 milliards d'euros, <strong>les</strong><br />

frères Micula, 400-450 M€), la<br />

Muntenia-Pitesti (39 personnes,<br />

1,1milliard d'euros, Gheorghe Caruz,<br />

115-120 M€), le Banat-Timisoara<br />

(20 personnes, 1 milliard d'euros, <strong>les</strong><br />

frères Cristescu, 600 M€), l'Olténie-<br />

Craoiva (22 personnes, 520 M€, <strong>les</strong><br />

frères Panait, 48-50 M€), le<br />

Maramures (13 personnes, 220 M€,<br />

Mihai Lung, 37-38 M€). La Bucovine<br />

ferme la marche (3 personnes, 41<br />

M€, Vasile Armenean, 22 M€).<br />

<br />

Patrimoine<br />

A la Une<br />

La guerre <strong>de</strong>s croix fait rage entre<br />

Si <strong>les</strong> morts du cimetière joyeux <strong>de</strong> Sapinta sont censés reposés en paix, il n'en<br />

va pas <strong>de</strong> même pour <strong>les</strong> croix qui surmontent leurs tombes, ornementées <strong>de</strong> figurines<br />

naïves et <strong>de</strong> citations qui ont fait la célébrité <strong>de</strong>s lieux, attirant 200 000 visiteurs<br />

chaque année, objet <strong>de</strong> reportages télévisés dans le mon<strong>de</strong> entier, le <strong>de</strong>rnier<br />

en date ayant été réalisé par une équipe coréenne. Cité dans tous <strong>les</strong> gui<strong>de</strong>s, le<br />

"cimitirul vesel" <strong>de</strong> Sapinta est considéré comme une <strong>de</strong>s attractions touristiques<br />

majeures <strong>de</strong> la Roumanie <strong>de</strong>puis la "Révolution".<br />

ASapinta, près <strong>de</strong> Sighet, <strong>les</strong> successeurs du maître sculpteur Ioan Stan<br />

Patras, décédé en 1977 et qui a fait la réputation <strong>de</strong> l'endroit mais n'a pas<br />

désigné <strong>de</strong> successeur, se disputent férocement l'héritage artistique <strong>de</strong> celui<br />

qui <strong>les</strong> a formés. Au cœur <strong>de</strong> la dispute, Dumitru Pop Tincu qui revendique la filiation<br />

exclusive pour, d'après ses dires, avoir été le plus fidèle <strong>de</strong> ses apprentis. De là à<br />

faire breveter <strong>les</strong> croix qu'il fabrique aujourd'hui, <strong>de</strong> déposer la marque auprès <strong>de</strong><br />

l'OSIM (Office d'Etat pour <strong>les</strong> Inventions et <strong>les</strong> Marques) et d'interdire aux autres<br />

sculpteurs - ils sont quatre en tout - <strong>de</strong> continuer à se réclamer du maître, il n'y avait<br />

qu'un pas que le prétentieux disciple a franchi l'an <strong>de</strong>rnier…<br />

Avec à la clé pour <strong>les</strong> concurrents l'interdiction <strong>de</strong> désormais confectionner et vendre<br />

leurs propres croix, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> <strong>de</strong>s défunts, qui continuent la tradition, <strong>de</strong>vant s'adresser<br />

seulement à lui. Le marché est important, le cimetière joyeux contenant 1327<br />

tombes dotées <strong>de</strong> croix, dont la moitié réalisées par Ioan Stan Patras, l'autre par ses<br />

élèves, Dumitru Pop Tincu se taillant il est vrai la part du lion.<br />

Dumitru P. Tincu, se posant en seul héritier, s'est également<br />

approprié "le bleu <strong>de</strong> Sapintsa" dont il a déposé la couleur.<br />

Du rififi<br />

Menacé <strong>de</strong> prison<br />

Devant ce coup <strong>de</strong> Jarnac<br />

auquel ils n'avaient pas<br />

pensé, <strong>les</strong> autres sculpteurs<br />

du village ont crié au scandale.<br />

Mais rien n'y a fait. Pour<br />

avoir refusé d'obtempérer,<br />

Gheorghe Stan Coltun a vu<br />

débarquer dans son atelier<br />

<strong>de</strong>s procureurs <strong>de</strong> Sighet qui<br />

l'ont surpris en train <strong>de</strong> sculp-<br />

ter la croix d'un "tractorist" mort récemment dans un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> travail survenu dans<br />

la forêt. Il en a été quitte pour une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 400 lei (100 €) et a du s'acquitter <strong>de</strong>s<br />

frais <strong>de</strong> justice (12 €). Encore a-t-il bénéficié <strong>de</strong> leur clémence! Dumitru Pop Tincu<br />

réclamait qu'il soit envoyé <strong>de</strong>rrière <strong>les</strong> barreaux. Mais vu qu'il n'y avait pas récidive,<br />

qu'il n'avait pas <strong>de</strong> casier judiciaire, qu'il avait une famille, qu'il était professeur à l'école<br />

<strong>de</strong>s Arts et Métiers <strong>de</strong> Sapinta… le contrevenant a été dispensé <strong>de</strong> prison ! Son PV<br />

dans la poche, Gheorghe Stan Coltun s'étrangle: "Ils peuvent venir, je <strong>les</strong> attends",<br />

s'enflammant à nouveau, "C'est mon père, qui était son élève, qui fait la croix <strong>de</strong> la<br />

tombe du maître!", tout en continuant à sculpter une <strong>de</strong>rnière comman<strong>de</strong>. L'artisan est<br />

considéré comme un véritable orfèvre du travail du bois. Il a fait <strong>les</strong> ornements <strong>de</strong> nombreux<br />

monastères, a travaillé pour <strong>de</strong>s célébrités. Ceausescu l'a même fait requis quant<br />

il faisait construire son fameux palais.<br />

Gheorghe Stan Coltun affirme faire <strong>de</strong>s croix par <strong>de</strong>voir et respect <strong>de</strong> la mémoire<br />

<strong>de</strong> son père et du maître. "Je taille une gran<strong>de</strong> croix dans le meilleur bois en trois<br />

mois et je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> 12 millions (360 €). Les gens viennent me voir et me disent que<br />

c'est moins cher que chez Tincu. Et puis, on s'arrange. Ils me donnent un million, ven<strong>de</strong>nt<br />

un peu <strong>de</strong> lait ou <strong>de</strong> tsuica, me rapportent encore un million, m'amènent un jambon<br />

au moment <strong>de</strong> la saint Ignat (où on tue le cochon), un sac <strong>de</strong> blé. Ici, on est pauvres.<br />

Bref, ils me paient en <strong>de</strong>ux-trois ans".<br />

Les NOUVELLES <strong>de</strong> ROUMANIE<br />

sculpteurs se disputant l'héritage artistique du maître Ioan Stan Patras<br />

au cimetière joyeux <strong>de</strong> Sapinta<br />

L'artisan reproche également à Dumitru Pop Tincu, qui a<br />

obtenu la gestion <strong>de</strong> la maison du maître, <strong>de</strong> s'approprier <strong>les</strong><br />

bénéfices engendrés par la visite du cimetière alors que <strong>les</strong><br />

croix d'autres sculpteurs y figurent.<br />

Pourcentage exigé<br />

Il est rejoint dans sa colère par Toa<strong>de</strong>r Turda Sepe. Avec<br />

ce <strong>de</strong>rnier, Tincu a essayé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r autrement, tout en le<br />

menaçant aussi <strong>de</strong>s procureurs et <strong>de</strong> prison pour "contrefaçon".<br />

"Il m'a dit: quand tu fais <strong>de</strong>s croix, tu viens chez moi<br />

pour que je mette ma marque et tu me donneras un pourcentage".<br />

Lui aussi ancien apprenti <strong>de</strong> Ioan Stan Patras, Toa<strong>de</strong>r<br />

Turda Sepe s'estime aussi légitime que Tincu et n'a d'ailleurs<br />

pas hésité à lui lancer "Vas te faire f…". Toutefois, il a résolu<br />

le problème d'une autre manière. Devenu "pocait" (fidè<strong>les</strong> <strong>de</strong>s<br />

sectes protestantes), il ne fait plus <strong>de</strong> croix gran<strong>de</strong>ur nature<br />

pour le cimetière qui abrite essentiellement <strong>les</strong> tombes <strong>de</strong>s<br />

défunts orthodoxes mais s'est reconverti en en fabriquant <strong>de</strong>s<br />

petites qu'il vend aux touristes en guise <strong>de</strong> souvenirs.<br />

Le commerce marche bien. Toa<strong>de</strong>r Turda Sepe en sculpte<br />

à 20 lei (5 €), 40 ou 60 lei, ces <strong>de</strong>rnières atteignant 40 centimètres<br />

<strong>de</strong> haut, qu'il vend dans son magasin, en face du cimetière.<br />

Il y inscrit ce que lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ces client, proposant <strong>de</strong>s<br />

modè<strong>les</strong>… pour <strong>les</strong> belle-mère, <strong>les</strong> ivrognes, <strong>les</strong> paysans, <strong>les</strong><br />

travailleurs. Là il vient <strong>de</strong> graver: "Sub aceata cruce/Zace<br />

biata Soacra mea/Trei zile <strong>de</strong> mai traia/Zaceam eu si citea ea"<br />

(en français: Sous cette croix/Repose ma pauvre belle-mère/Si<br />

elle avait vécu encore trois jours/C'est moi qui me reposerais,<br />

et elle qui aurait lu.).<br />

Ne perdant pas le sens <strong>de</strong>s affaires, Toa<strong>de</strong>r Turda Sepe<br />

vend aussi <strong>de</strong>s colifichets, <strong>de</strong>s jouets en bois ou en plastique<br />

Hiver<br />

Des températures chutant en<br />

janvier jusqu'à moins 34,4°<br />

dans le ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Covasna,<br />

(Intorsura Buzaului), appelé aussi "la<br />

Sibérie roumaine", plusieurs nuits ou le<br />

thermomètre a flirté avec <strong>les</strong> - 30° pour<br />

ne remonter qu'à - 15 ou - 20° dans la<br />

journée, comme à Bucarest… La<br />

Roumanie a connu un hiver exceptionnellement<br />

rigoureux, 34 ju<strong>de</strong>ts étant placés<br />

pendant plusieurs semaines en alerte<br />

orange, principalement dans le nord, l'est<br />

et le sud du pays. Le Danube, <strong>les</strong> principa<strong>les</strong><br />

rivières ont été recouverts par <strong>les</strong><br />

glaces… On a relevé <strong>les</strong> cadavres <strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

nombreux animaux en détresse, comme<br />

pour <strong>les</strong> enfants,<br />

"ma<strong>de</strong> in Hongkong"<br />

ce qui fait<br />

réagir Tincu: "C'est<br />

une honte, il se<br />

moque <strong>de</strong> Sapinta<br />

avec ses objets<br />

kitsch. Il <strong>de</strong>vrait tout<br />

<strong>de</strong> suite arrêter son<br />

commerce!". "Qu'il<br />

vienne me couper <strong>les</strong><br />

mains!" réplique<br />

aussi sec Sepe, sortant<br />

<strong>de</strong> sa bonhomie<br />

naturelle, <strong>de</strong>s éclairs<br />

fulgurant <strong>de</strong> ses yeux.<br />

<strong>les</strong> cygnes ou <strong>les</strong> oies, ne pouvant plus se<br />

nourrir ou ouvrir leur bec gelé. Même la<br />

Mer Noire a gelé à Constantsa !<br />

Cette vague <strong>de</strong> froid polaire, accompagnée<br />

<strong>de</strong> neige, <strong>de</strong> vent glacial, <strong>de</strong> verglas<br />

a causé la mort <strong>de</strong> 43 personnes, la<br />

plupart étant <strong>de</strong>s sans-abri ou <strong>de</strong>s personnes<br />

âgées, dont dix dans la seule journée<br />

du 27 janvier. On estime à 15 000 le nombre<br />

<strong>de</strong>s sans abris en Roumanie, dont<br />

5000 à Bucarest. Les transports ferroviaires<br />

et routiers ont été perturbés, <strong>de</strong>s centaines<br />

d'automobilistes bloqués, <strong>de</strong>s communes<br />

privées d'électricité, <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong><br />

fermées.<br />

La Roumanie a frôlé ses records <strong>de</strong><br />

Le bleu <strong>de</strong> Sapinta marque aussi déposée<br />

A la Une<br />

La tombe du maître Ioan Stan Patras.<br />

Dumitru Pop Tincu a fait encore plus fort. Il a également<br />

déposé à l'OSIM le bleu <strong>de</strong> Sapinta, couleur dominante <strong>de</strong>s<br />

tombes, sous prétexte qu'il achète sa peinture au magasin du<br />

village. Il affirme y avoir adjoint <strong>de</strong>s ingrédients obtenus à partir<br />

<strong>de</strong> plantes <strong>de</strong> la région, dont il gar<strong>de</strong> secret le dosage.<br />

Les autres ne seraient donc que <strong>de</strong>s imitateurs, pire <strong>de</strong>s<br />

faussaires. A regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> près, <strong>les</strong> bleus <strong>de</strong> Coltun, Sepe ou<br />

Nacu l'Australien, autre sculpteur du village, il est difficile <strong>de</strong><br />

discerner une différence. Seul un expert pourrait se prononcer.<br />

A moins <strong>de</strong> faire revenir d'outre-tombe le maître. Ioan Stan<br />

Patras ne se serait sans-doute jamais douté que le capitalisme<br />

viendrait semé la zizanie dans son cimetière, non seulment<br />

“joyeux”... mais aussi tranquille jusqu'à la "Révolution".<br />

-34,4 ° relevé fin janvier à Intorsura Buzaului !<br />

Une vague <strong>de</strong> froid polaire s'est abattue sur quasiment tout le pays<br />

froid: -36° à Intorsura Buzaului en février<br />

2005, - 38,4° à Miercurea Ciuc en janvier<br />

1985 et - 38,5°, minimum absolu enregistré<br />

le 25 janvier 1942.<br />

Les Roumains n'étaient pas au bout<br />

<strong>de</strong> leurs peines après le retour d'un temps<br />

plus clément: La "fonte <strong>de</strong>s neiges" a mis<br />

Bucarest sens <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>ssous. Sans surprise,<br />

l'eau a envahi <strong>les</strong> rues et d'importantes<br />

inondations ont eu lieu à certaines<br />

intersections. Résultat, le trafic routier a<br />

été très perturbé, i<strong>de</strong>m pour <strong>les</strong> transports<br />

en commun. Des lignes <strong>de</strong> tramway ont<br />

dû être déviées et certains tramways sont<br />

restés bloqués.<br />

(Voir notre reportage photos p. 39).<br />

7

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