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•Front de gauche •Délinquance •Argelès-sur-Mer - Le Travailleur ...

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L’hebdo communiste <strong>de</strong>s P-O<br />

1,80 - N°3453 - Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

LE TRAVAILLEUR CATALAN<br />

CGT<br />

Une centenaire<br />

pleine d’avenir<br />

P.10<br />

Rencontre<br />

citoyenne<br />

P.4<br />

Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

La percée P.3<br />

Délinquance<br />

<strong>Le</strong>s manipulations P.12<br />

Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong><br />

Femmes et toiles P.18


2 l’édito<br />

<strong>de</strong> René Granmont<br />

Au centre du débat<br />

Depuis quelques jours, ce que pressentaient aussi bien les militants<br />

<strong>sur</strong> le terrain que les commentateurs politiques est arrivé. Non seulement<br />

Jean-Luc Mélenchon a passé la barre symbolique <strong>de</strong>s 10 %<br />

d’intentions <strong>de</strong> vote, mais <strong>sur</strong>tout, désormais, c’est le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

qui donne le tempo <strong>de</strong> la campagne électorale.<br />

Car, après François Hollan<strong>de</strong> qui a proposé <strong>de</strong> créer une tranche d’imposition<br />

à 75 % pour les plus riches, c’est le prési<strong>de</strong>nt-candidat qui<br />

pille à son tour le programme <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon en proposant<br />

d’appliquer à ceux qui se réfugient à l’étranger pour ne pas payer d’impôt,<br />

une taxe différentielle. Pour ceux qui pourraient en douter, qu’ils<br />

regar<strong>de</strong>nt la vidéo du meeting du candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> à Rouen<br />

le 6 mars, puis qu’ils écoutent le candidat-prési<strong>de</strong>nt reprendre quasiment<br />

mot pour mot la même idée lundi <strong>de</strong>rnier <strong>sur</strong> TF1.<br />

Bien sûr, personne ne sera dupe et aura la naïveté <strong>de</strong> croire que le<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s riches a été convaincu par le discours <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon.<br />

Nicolas Sarkozy n’a dans ce domaine qu’un objectif : tromper<br />

encore une fois suffisamment d’électeurs pour pouvoir appliquer,<br />

no varietur, la politique d’austérité décidée avec Angela <strong>Mer</strong>kel et les<br />

autres dirigeants européens. Mais cet emprunt montre que, désormais,<br />

les idées du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> sont au centre du débat politique et<br />

médiatique. Que ce soit <strong>sur</strong> la nécessité <strong>de</strong> s’en prendre aux marchés<br />

financiers, <strong>de</strong> taxer les riches, <strong>de</strong> frapper l’évasion fiscale, <strong>de</strong> réviser<br />

les traités européens, on voit combien aujourd’hui ces idées, dont se<br />

moquent les chiens <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> médiatiques et autres sigisbées <strong>de</strong>s idées<br />

<strong>de</strong> renoncement, rencontrent un soutien populaire <strong>de</strong> plus en plus important.<br />

Ainsi, plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>s Français sont d’accord pour qu’on interdise<br />

à un « exilé fiscal » d’être à la tête d’une entreprise française ou<br />

qu’il représente le pays dans une compétition sportive internationale.<br />

Preuve s’il en ait, que le résultat <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon à l’élection<br />

prési<strong>de</strong>ntielle et le poids du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> lors <strong>de</strong>s élections législatives<br />

seront déterminants pour qu’à l’issue <strong>de</strong>s échéances électorales,<br />

le pays s’engage dans une politique qui répon<strong>de</strong> aux attentes<br />

populaires.<br />

Face à cette montée du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, on assiste <strong>de</strong>puis quelques<br />

jours à <strong>de</strong> petites manœuvres autour <strong>de</strong>s sondages pour relancer l’idée<br />

du vite utile au premier tour. Mais rien ne pourra faire croire que la<br />

<strong>gauche</strong> pourrait être absente <strong>de</strong> second tour <strong>de</strong> l’élection prési<strong>de</strong>ntielle.<br />

Tous les experts le reconnaissent. Et tout ce qui renforcera la<br />

position <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon confortera la <strong>gauche</strong> pour le second<br />

tour et l’ancrera réellement à <strong>gauche</strong>. En définitive, le vrai vote utile,<br />

c’est le vote pour le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>.<br />

Il reste encore une quarantaine <strong>de</strong> jours pour en débattre et consoli<strong>de</strong>r<br />

la perspective <strong>de</strong> changement réel.<br />

politique<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

LU - VU - ENTENDU<br />

Tout fout le camp<br />

Ces jours-ci, dans notre département, un enfant <strong>de</strong> 10<br />

ans vivant dans une <strong>de</strong> nos petites communes si calmes<br />

d’habitu<strong>de</strong>, a dégradé à la bombe <strong>de</strong> peinture quelques<br />

voitures du voisinage. <strong>Le</strong> garnement a été appréhendé par<br />

la gendarmerie et entendu par les militaires. La semaine<br />

<strong>de</strong>rnière, dans les beaux quartiers parisiens, pas loin <strong>de</strong>s<br />

Champs Elysées, dans la rési<strong>de</strong>nce monarchique <strong>de</strong> son<br />

papa, un sauvageon d’à peine 14 ans s’en est pris à une<br />

« gendarmette » dans l’exercice <strong>de</strong> ses fonctions en lui jetant<br />

<strong>de</strong>s billes et <strong>de</strong>s tomates <strong>sur</strong> le visage. Visiblement, le<br />

jeune impertinent n’a été ni appréhendé, ni entendu par la<br />

maréchaussée, tout juste gron<strong>de</strong>r par le maître <strong>de</strong>s lieux.<br />

Et dire que Sarkozy se vante d’avoir fait reculer la délinquance<br />

juvénile…<br />

Grau Mach se passe d’Alduy<br />

A défaut <strong>de</strong> l’appeler Big Mach, on pourra maintenant<br />

le <strong>sur</strong>nommer Grau Mach. <strong>Le</strong> député UMP, tendance<br />

populiste, s’est affublé d’un suppléant, navigateur<br />

professionnel en eaux troubles politiques, en la personne<br />

<strong>de</strong> Romain Grau. L’homme est passé du PS au<br />

centre pour finir à l’UMP et son parcours n’est peutêtre<br />

pas encore terminé. Tan<strong>de</strong>m d’enfer, Daniel Mach<br />

et Romain Grau ont scellé leur union dans la salle <strong>de</strong>s<br />

mariages <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Cabestany dirigée par celui<br />

que tous <strong>de</strong>ux désignent comme leur pire ennemi :<br />

Jean Vila. Un mariage insolite qui, toutefois, a dû se<br />

passer d’un témoin <strong>de</strong> choc, Jean-Paul Alduy. Selon<br />

le député sarkozyste, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Agglo n’était<br />

pas invité, mais il n’est pas sûr du tout que ce <strong>de</strong>rnier<br />

ait souhaité l’être. JPA n’a sans doute pas oublié<br />

qu’il n’est plus sénateur et que les 4 députés UMP <strong>de</strong>s<br />

P.-O. y sont pour quelque chose. L’ex-maire <strong>de</strong> Perpignan<br />

n’a peut-être pas encore complètement renoncé<br />

à leur rendre un chien <strong>de</strong> sa chienne.<br />

Guerre catalaniste…<br />

Nous savions déjà que Jordi Vera (CDC) et<br />

Jaume Roure (Unitat Catalana) n’allaient pas<br />

partir en vacances ensemble. Désormais,<br />

c’est tous les jours que les « catalanistes » se<br />

font une guerre d’existence <strong>sur</strong> le terrain du<br />

microcosme politique départemental. Convergencia<br />

Democratica <strong>de</strong> Catalunya, dirigé par<br />

Jordi Vera, a choisi le bon cheval en intégrant<br />

Convergencia i Unio, parti qui a remporté les<br />

élections législatives en Catalogne sud et dirige<br />

aujourd’hui la Generalitat, avec Arthur Mas à<br />

sa tête. Dans notre département, trop souvent<br />

oublié <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong>s investisseurs, le rêve <strong>de</strong><br />

la prospérité catalane accroche un peu plus<br />

certains édiles locaux. Du coup, ces <strong>de</strong>rniers<br />

tentent <strong>de</strong>s rapprochements très opportunistes,<br />

avec l’illusion que Barcelone serait plus<br />

généreuse que Paris. On ne voit pas en quoi<br />

Arthur Mas, qui détruit le service public <strong>de</strong> la<br />

Generalitat et applique une cure d’austérité<br />

sans précé<strong>de</strong>nt à ses concitoyens, serait plus<br />

attentifs aux problèmes <strong>de</strong> nos hauts cantons<br />

que Nicolas Sarkozy dont il singe la politique<br />

économique. Alors pour que les portes du palais<br />

<strong>de</strong> la Generalitat s’ouvrent, d’aucuns imaginent<br />

que le sésame s’appelle Vera. Par suite,<br />

Jaume Roure, qui a choisi les mulets Alduy et<br />

Pujol, perd du terrain <strong>sur</strong> le catalanisme local.<br />

Cette situation <strong>de</strong>venue insupportable pour<br />

celui qui <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années s’est effacé <strong>de</strong>vant<br />

l’UMP locale, provoque chez lui une avalanche<br />

<strong>de</strong> critiques à l’égard <strong>de</strong> son concurrent, qui<br />

rend coup pour coup.<br />

<strong>Le</strong>s pauvres se trouvent là !<br />

Selon l’INSEE, notre département est le 6e plus pauvre <strong>de</strong> France et la région la 2e plus pauvre <strong>de</strong> l’hexagone,<br />

l’un et l’autre étant aussi parmi les plus inégalitaires. Et encore, cette moyenne est obtenue grâce aux revenus<br />

<strong>de</strong>s plus riches qui a énormément augmenté car le niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s plus pauvres a beaucoup baissé. <strong>Le</strong>s 10%<br />

<strong>de</strong>s habitants les plus mo<strong>de</strong>stes, une population presque équivalente à un département comme l’Au<strong>de</strong>, vivent<br />

avec moins <strong>de</strong> 770 par mois quand le seuil <strong>de</strong> pauvreté officiel est <strong>de</strong> 900 en France. 475 000 rési<strong>de</strong>nts du<br />

Languedoc-Roussillon, soit plus qu’un département comme les P.O., vivent en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ce seuil fatidique.<br />

Chaque année il y a 17 000 personnes <strong>de</strong> plus considérées comme pauvres. De quoi briser les illusions <strong>de</strong> celles<br />

et ceux qui pensent et trop souvent claironnent que le pouvoir régional peut protéger efficacement <strong>de</strong> la misère.<br />

En vérité, le problème est national, européen et <strong>sur</strong>tout politique. Il porte un nom, capitalisme, <strong>de</strong>venu inamendable,<br />

il a trois prénoms, rigueur, austérité, inégalités. Mis en œuvre bestialement par la droite ou suavement par<br />

la <strong>gauche</strong>, le résultat est le même. En déléguer son accompagnement aux régions n’a rien arrangé, sauf peut-être<br />

les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> celles-ci…<br />

<strong>Le</strong> <strong>Travailleur</strong> Catalan<br />

44 av. <strong>de</strong> Pra<strong>de</strong>s - 66000 Perpignan<br />

Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14<br />

Courriel : letravailleurcatalan@wanadoo.fr<br />

Site internet : www.letc.fr<br />

Commission Paritaire N° 0414 C 84 621<br />

N° ISSN 1279-2039<br />

Gérant : Christian Diéguez<br />

Impression : Imprimerie Salvador<br />

Directeur <strong>de</strong> publication :<br />

33 bd.d’Archimè<strong>de</strong> - 66200 Elne (France)<br />

René Granmont<br />

Webmaster : Christian Diéguez<br />

Mise en page : Jean-Clau<strong>de</strong> Assalit Publicité : Richard Siméon


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

Un tournant important a été pris dans la campagne<br />

électorale. Non pas que le prési<strong>de</strong>nt<br />

candidat ait repris quelques points dans les<br />

sondages suite au grand show <strong>de</strong> Villepinte,<br />

ce qui au <strong>de</strong>meurant semble logique. Mais <strong>de</strong>puis une dizaine<br />

<strong>de</strong> jours, le candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> a passé la<br />

barre <strong>de</strong>s 10 % <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> vote d’après la plupart<br />

<strong>de</strong>s instituts d’enquête d’opinion.<br />

Sans prendre pour argent comptant le résultat <strong>de</strong>s sondages,<br />

ne boudons pas notre plaisir. Surtout que <strong>de</strong> l’avis<br />

<strong>de</strong> tous les experts en la matière, plus que le résultat à<br />

<strong>de</strong>ux chiffres, ce qui est incontestable, c’est la progression<br />

régulière et soli<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> vote en faveur<br />

<strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons franchi un seuil<br />

<strong>de</strong> crédibilité » a-t-il expliqué, ajoutant « on a gagné nos<br />

galons en tant que force <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> efficace, menant <strong>de</strong>s<br />

combats et se rendant utile ».<br />

Une force montante<br />

De l’avis <strong>de</strong>s spécialistes, les progrès <strong>de</strong> cette influence<br />

ont lieu dans toutes les couches <strong>de</strong> la société, mais<br />

<strong>sur</strong>tout dans les catégories populaires, les salariés <strong>de</strong>s<br />

services publics, le mon<strong>de</strong> enseignant. Ainsi, le candidat<br />

du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> est aujourd’hui, avec le candidat<br />

socialiste, un <strong>de</strong>s principaux candidats du vote ouvrier.<br />

Ce qui renvoie dans les cor<strong>de</strong>s tous les chiens <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />

médiatiques qui n’ont cessé <strong>de</strong> clamer que madame <strong>Le</strong><br />

Pen était la candidate <strong>de</strong>s ouvrier. Aujourd’hui, Jean-Luc<br />

Mélenchon mord sérieusement <strong>sur</strong> l’électorat traditionnel<br />

<strong>de</strong> l’extrême <strong>gauche</strong>. Il commence aussi à attirer <strong>de</strong>s électeurs<br />

qui s’étaient détournés du vote lors <strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nts<br />

scrutins et qui voient dans le vote pour le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

une possibilité concrète <strong>de</strong> faire changer les choses.<br />

Ce progrès régulier n’est pas pour rien dans les coups <strong>de</strong><br />

volant à <strong>gauche</strong> donnés par François Hollan<strong>de</strong>, ni même<br />

dans la démagogie cynique du prési<strong>de</strong>nt candidat qui<br />

semble découvrir, après cinq ans à leur service, que les<br />

riches existent. Ce qui prouve, si besoin était, que le poids<br />

du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> au soir du premier tour comme au<br />

len<strong>de</strong>main <strong>de</strong>s élections législatives, peut sérieusement<br />

faire bouger les choses.<br />

La <strong>gauche</strong> <strong>de</strong> combat est <strong>de</strong> retour<br />

Certes, la personnalité du candidat n’est pas pour rien<br />

dans l’accélération <strong>de</strong> ce processus populaire qui ouvre<br />

d’énormes possibilités. Mais, comme il se plait à le répéter,<br />

« nous défendons <strong>de</strong>s idées, pas un gui<strong>de</strong> suprême<br />

ou un lea<strong>de</strong>r ».<br />

Tous les artisans <strong>de</strong> la campagne du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> présents<br />

<strong>sur</strong> le terrain peuvent en témoigner. C’est grâce à la<br />

diffusion d’un programme <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur associé à<br />

une argumentation offensive, ne cédant pas un mètre du<br />

terrain à qui que ce soit, que, peu à peu, les citoyen-ne-s<br />

<strong>de</strong> ce pays se réapproprient la politique. On ne s’indigne<br />

politique<br />

<strong>Le</strong> Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, porteur d’espérance<br />

Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. En passant un score à <strong>de</strong>ux chiffres dans les intentions <strong>de</strong> vote, Jean-Luc Mélenchon confirme la tendance à la hausse<br />

enregistrée <strong>de</strong>puis quelques mois. Avec l’ensemble <strong>de</strong>s militants du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, il pèse aujourd’hui <strong>sur</strong> la campagne électorale.<br />

3<br />

plus seulement, on discute, on propose, on politise. Pour<br />

la première fois <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s lustres, une gran<strong>de</strong> partie du<br />

peuple <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, jadis déçu et même désespéré parce<br />

que trahi par la mise en œuvre d’une véritable pédagogie<br />

du renoncement, se sent <strong>de</strong> nouveau concernée.<br />

Ce n’était « la » politique qui les avait quittés, mais la<br />

confiance dans sa capacité à changer la vie, leurs vies. Ils<br />

savent aujourd’hui qu’ils ont un rôle à jouer.<br />

Et, en réveillant ainsi les consciences, le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

redonne <strong>de</strong> la dignité à tous les citoyen-ne-s, en les<br />

aidant à re<strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s créateurs d’idées, <strong>de</strong>s acteurs du<br />

changement.<br />

René Granmont<br />

La fuite en avant du prési<strong>de</strong>nt<br />

Sarkozy. A l’occasion du meeting <strong>de</strong> Villepinte, le prési<strong>de</strong>nt sortant a clairement voulu <strong>sur</strong>prendre et imposer son tempo à la campagne.<br />

En chassant <strong>sur</strong> les terres du Front national et en prenant l’Europe comme nouveau bouc émissaire, il a pris le risque <strong>de</strong> diviser<br />

son propre camp et <strong>de</strong> se piéger lui-même.<br />

<strong>Le</strong> prési<strong>de</strong>nt-candidat a lancé <strong>de</strong>puis<br />

quelques jours une offensive médiatique<br />

qui, si elle a eu quelques résultats<br />

dans certains sondages, risque fort <strong>de</strong><br />

se traduire, à terme, par un échec.<br />

Car qui peut croire aux promesses faites<br />

par le candidat <strong>de</strong> l’UMP et du Me<strong>de</strong>f durant<br />

le grand cirque <strong>de</strong> Villepinte ou dans<br />

ces prestations télévisées ?<br />

En homme du passé et du passif qu’il est<br />

<strong>de</strong>venu et qu’il incarne aux yeux <strong>de</strong> millions<br />

<strong>de</strong> nos concitoyens, Nicolas Sarkozy<br />

a, semble-t-il, découvert <strong>de</strong> nouveaux horizons<br />

: l’Europe, les exilés fiscaux, les très<br />

gros revenus… A se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qui occupait<br />

l’Elysée <strong>de</strong>puis 2007 ? Qui a créé le bouclier<br />

fiscal ? Qui avait juré <strong>de</strong> « moraliser<br />

la finance » ? Qui <strong>de</strong>vait aller chercher la<br />

croissance « avec les <strong>de</strong>nts » ? Et qui, il y a<br />

quelques jours, a imposé le nouveau traité<br />

européen qui fait <strong>de</strong> l’austérité l’alpha et<br />

l’oméga <strong>de</strong> la politique économique ?<br />

Fidèle à lui-même, le prési<strong>de</strong>nt sortant<br />

continue à jouer l’intox, tordant la réalité<br />

<strong>de</strong>s faits dans le sens où cela l’arrange.<br />

Dans son grand show <strong>de</strong> dimanche, que<br />

ce soit <strong>sur</strong> le développement industriel, les<br />

retraites, les banlieues, il a accumulé les<br />

contre-vérités. Aujourd’hui, il n’hésite plus<br />

à faire toutes les promesses imaginables,<br />

allant même jusqu’à reprendre une propo-<br />

sition <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon pour lutter<br />

contre les exilés fiscaux. Mais qui peut le<br />

croire ?<br />

Dans le même temps où il tente vainement<br />

<strong>de</strong> faire croire qu’il veut lutter contre les<br />

inégalités les plus flagrantes, il ne cesse pas<br />

<strong>de</strong> lorgner <strong>sur</strong> les terres du Front national<br />

en tentant <strong>de</strong> doubler Marine <strong>Le</strong> Pen <strong>sur</strong><br />

sa droite. Ainsi, il fait le choix d’instaurer<br />

un débat délétère autour <strong>de</strong> l’immigration,<br />

remettant en cause le traité <strong>de</strong> Schengen<br />

dont il était un <strong>de</strong>s plus chauds partisans.<br />

De la même façon, pour disculper les<br />

grands patrons du CAC 40 qui s’octroient<br />

D ans<br />

quelques jours, nous serons <strong>de</strong>s milmilliers <strong>sur</strong> la place <strong>de</strong> la Bastille à Paris. Des<br />

milliers pour marcher <strong>de</strong>puis Nation jusqu’à u’à<br />

cette place mythique <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> Révolution on<br />

française. Il fallait au moins ça pour fêter dignement<br />

la fin d’un quinquennat atroce, mais ais<br />

<strong>sur</strong>tout pour porter haut et fort le beau projet du<br />

Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> : une assemblée constituante nte<br />

pour une sixième République ! Bien plus qu’un un<br />

symbole, la bataille pour une sixième Républiblique, c’est en finir avec une constitution éculée, ée,<br />

proposer un texte qui renforcerait le pouvoir oir<br />

parlementaire contre la monarchie prési<strong>de</strong>nentielle actuelle, étendre le pouvoir décisionnel l à<br />

la sphère économique,… Un changement pro- ro-<br />

<strong>de</strong>s salaires faramineux, il n’a pas craint,<br />

à Villepinte, <strong>de</strong> faire huer par la foule <strong>de</strong><br />

ces partisans, les chômeurs, les étrangers,<br />

semant ainsi encore un peu plus <strong>de</strong> haine<br />

et <strong>de</strong> division dans le pays.<br />

Enfin, le candidat <strong>de</strong> l’UMP a voulu <strong>sur</strong>prendre<br />

en lançant un ultimatum à Bruxelles.<br />

Mais il a ainsi démontré, à ses dépens,<br />

que les traités européens pouvaient être<br />

renégociés si la France pèse <strong>de</strong> tout son<br />

poids. Une idée qui, quand elle était avancée<br />

par le candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>,<br />

faisait sourire tous les commentateurs qui<br />

aujourd’hui se pâment <strong>de</strong>vant les coups <strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong> 18, tous à la Bastille !<br />

Pour ceux qui auraient bien voulu en<br />

être à La Bastille dimanche 18 mars<br />

mais qui ne le pourront pas…<br />

<strong>Le</strong> Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> <strong>de</strong> Cabestany organise un visionnage<br />

collectif en direct <strong>de</strong> la manifestation et du discours<br />

<strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon à la Bastille<br />

Dimanche 18 mars, salle Germanor à Cabestany<br />

10h45 : Assemblée citoyenne.<br />

12h15 : Apéritif et repas fraternel tiré du sac.<br />

15h : Projection en direct <strong>sur</strong> grand écran <strong>de</strong> la manifestation<br />

<strong>de</strong> la Bastille.<br />

menton du prési<strong>de</strong>nt. Alors pourquoi ne<br />

pas consulter le peuple par référendum,<br />

comme le propose Jean-Luc Mélenchon,<br />

<strong>sur</strong> le « traité <strong>de</strong>s rapaces » mis au point<br />

par le couple Sarkozy-<strong>Mer</strong>kel ?<br />

Visiblement, le prési<strong>de</strong>nt, et avec lui toute<br />

la droite, <strong>de</strong>vient fébrile <strong>de</strong>vant les sombres<br />

perspectives qui s’offrent à eux en<br />

mai prochain.<br />

RG<br />

fond <strong>de</strong>s institutions qui suppose une démarche par<br />

laquelle le peuple n’est pas convoqué à contempler<br />

en spectateur les projets, mais impliqué dans l’élaboration<br />

<strong>de</strong> sa propre constitution.<br />

Alors le 18 mars, tous à la Bastille ! Départ 14h place<br />

<strong>de</strong> la Nation en direction <strong>de</strong> la Bastille, suivi d’une<br />

intervention <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon.<br />

A Perpignan, le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> 66 organise un départ<br />

TGV à 7h37, retour le soir à 23h24. Tarif A/R : 106 .<br />

Infos/réservation : 06 09 18 13 19 (Dany Benquet)<br />

ou didier.hage@orange.fr (Didier Hage).<br />

La fédération du PCF organise un visionnage collectif à<br />

partir <strong>de</strong> 16h au 44 avenue <strong>de</strong> Pra<strong>de</strong>s<br />

J.Z.


4 politique<br />

T.C. : Vous êtes donc professeurs<br />

<strong>de</strong>s écoles (PE) dans cet espace<br />

particulier.<br />

Christophe Vals : J’ai 43 ans, <strong>de</strong>ux enfants,<br />

PE <strong>de</strong>puis 93, remplaçant en Cerdagne<br />

(ZIL), passionné <strong>de</strong> musique et chant<br />

et animateur-responsable <strong>de</strong> la « Gran<strong>de</strong><br />

Chorale » <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong>s hauts cantons,<br />

où tous participent et produisent un<br />

concert « gigantesque » au mois <strong>de</strong> juin,<br />

réunissant <strong>de</strong>s centaines d’enfants avec<br />

leur professeur <strong>sur</strong> scène à Saillagouse,.<br />

Assemblées citoyennes<br />

A Villefranche-<strong>de</strong>-Conflent, le vendredi<br />

16 mars à 20h. Gran<strong>de</strong> salle Lannelongue.<br />

L’humain : partager les richesses.<br />

Augmenter les salaires et les retraites,<br />

salaires et revenus maximums, abolir<br />

la précarité et l’insécurité sociale, plan<br />

d’urgence du logement, nouvel essor<br />

<strong>de</strong>s services publics…<br />

A Amélie-les-Bains, le mardi 20 mars à<br />

20h30.<br />

A Rivesaltes, le mercredi 21 mars à<br />

20h30. Salle Jean Cases, ancienne mairie.<br />

En présence <strong>de</strong> Françoise Fiter et<br />

Patrick Cases, candidats du Front <strong>de</strong><br />

<strong>gauche</strong> à l’élection législative.Faire front<br />

aux politiques d’autérité.<br />

A Millas, le jeudi 22 mars à 18h30. Salle<br />

<strong>de</strong> la mairie. En présence <strong>de</strong> Daniel<br />

Borreill et Dany Benquet, candidats du<br />

Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> à l’élection législative.<br />

Pour une alternative politique bien<br />

réelle à la portée <strong>de</strong> la <strong>gauche</strong>…<br />

A Los Masos, le vendredi 23 mars à<br />

18h30. Salle <strong>de</strong>s fêtes. L’humain : vivre<br />

ensemble. Pour faire vivre les collectivités<br />

locales et les services publics <strong>de</strong><br />

proximité.<br />

A Saint-Génis-<strong>de</strong>s-Fontaines, le vendredi<br />

23 mars à 20h. Salle polyvalente. Austérité<br />

et plans <strong>de</strong> rigueur, voilà ce que<br />

nous offre Sarkozy pour 2012. Ce n’est<br />

plus supportable ! Peut-on sortir <strong>de</strong> la<br />

crise sans plan d’austérité ? Quelles<br />

solutions pour qu’enfin la priorité soit<br />

« l’Humain d’abord » ?<br />

Au Perthus, le vendredi 23 mars à 18h.<br />

Salle communale.<br />

Au Boulou, le vendredi 23 mars à 20h.<br />

Foyer <strong>de</strong>s anciens.<br />

J’ai grandi à Fontpédrouse et ai consacré<br />

mon mémoire universitaire au droit du<br />

travail <strong>sur</strong> la ligne du train jaune.<br />

Emma Chazarenc : J’ai 46 ans. Je suis<br />

PE à Formiguères <strong>de</strong>puis un an, après avoir<br />

été à La Cabanasse cinq ans et 15 ans à<br />

Perpignan. Quatre enfants, dont trois sont<br />

scolarisés dans le premier <strong>de</strong>gré.<br />

Nathalie Cullel : Trois enfants, PE à la<br />

maternelle <strong>de</strong> Bolquère, en Cerdagne <strong>de</strong>puis<br />

2003, d’où mon mari est originaire.<br />

Plus jeune, je venais en vacances ici, avec<br />

ma famille. J’aime cette région.<br />

Emma Chazarenc<br />

T.C. : Vous avez donc, tous trois,<br />

choisi cet environnement professionnel<br />

?<br />

N.C. : Oui. Nous aimons cet environnement,<br />

loin <strong>de</strong> l’anonymat <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes.<br />

Nos enfants sont scolarisés dans <strong>de</strong>s<br />

écoles à taille humaine. Nous connaissons<br />

les parents d’élèves. Certains <strong>de</strong>viennent<br />

nos amis.<br />

E.C. : Pareil. Vivre ici est un choix, un<br />

projet familial. Pour vivre dans le calme,<br />

sans stress, élever <strong>de</strong>s enfants dans <strong>de</strong>s<br />

conditions idéales. Nature, calme, silence,<br />

neige…<br />

C.V. : Je confirme. C’est un peu un choix<br />

<strong>de</strong> vie. Ma femme est aussi enseignante,<br />

en maternelle. Nous avons décidé d’enseigner<br />

dans ce secteur montagne et rural.<br />

Ici, tout est lié : le scolaire, l’économique,<br />

la vie <strong>de</strong>s gens. On se connaît les uns les<br />

autres. Il y a une vraie proximité sociale.<br />

C’est peut-être cela qui donne envie <strong>de</strong><br />

se battre pour améliorer les choses, pour<br />

« L’H<br />

une perspective crédib<br />

Témoignage. Depuis <strong>de</strong>s semaines, dans les hauts cantons, enseignants,<br />

enseignants, Emma Chazarenc, Nathalie Cullel et Christophe Vals, tous trois<br />

<strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s gens que l’on connaît.<br />

Nous percevons peut-être mieux l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s problèmes.<br />

Nathalie Cullel<br />

T.C. : Alors, cette lutte, ces luttes ?<br />

E.C. : Et bien, c’est la lutte pour la conservation<br />

<strong>de</strong> l’emploi dans les hauts cantons,<br />

l’emploi public, en l’occurrence. C’est<br />

une lutte contre la RGPP (Révision générale<br />

<strong>de</strong>s politiques publiques). C’est aussi<br />

vouloir conserver pour nos élèves <strong>de</strong>s<br />

conditions acceptables d’enseignement<br />

et <strong>de</strong> suivi. C’est encore essayer <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong> la vie dans les cantons, lutter contre<br />

la désertification. Il faut savoir que, il y<br />

a six ans quand je suis arrivée, il y avait<br />

la Poste, ouverte matin et après-midi à<br />

Formiguères, une pharmacie aussi, un<br />

pédiatre à Font-Romeu et une gynécologue<br />

à Saillagouse. Tout cela a aujourd’hui<br />

disparu.<br />

C.V. : Oui, c’est ça. Des luttes, il y en a<br />

toujours eu dans cette partie du département.<br />

Depuis 1995, il y a une tradition<br />

d’échanges avec les autres salariés, du<br />

public comme du privé (maisons d’enfants,<br />

ONF, La Poste, l’ex-équipement,<br />

la douane…). A plusieurs reprises, nous<br />

avons été ensemble. <strong>Le</strong>s notions d’équilibre<br />

dans le territoire, les questions<br />

d’emplois, <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s services sont au<br />

centre <strong>de</strong> nos revendications, au centre du<br />

soutien que nous rencontrons.<br />

N.C. : En 2008, j’étais en poste à Font-Romeu<br />

avec 20 élèves dont 8 tout petits. En<br />

janvier, coup <strong>de</strong> tonnerre : dix menaces <strong>de</strong><br />

fermetures <strong>de</strong> classe dont la mienne. Nous<br />

avons réagi. C’est la naissance du collectif.<br />

Momentanément, nous avons sauvé neuf<br />

postes. Pour la plupart, ils ont été sacrifiés<br />

au cours <strong>de</strong>s années suivantes. Au total, à<br />

Font-Romeu, en 4 ans, trois suppressions<br />

<strong>de</strong> postes sont intervenues. La fameuse<br />

fusion d’écoles ! J’ai été affectée dans le<br />

village voisin. Au nom <strong>de</strong> quoi mes « 2<br />

ans », pourtant scolarisés, n’étaient-ils pas<br />

comptabilisés ? Nous étions en ZRR (Zone<br />

<strong>de</strong> Revitalisation Rurale), il y avait obligation<br />

<strong>de</strong> les comptabiliser ! Ce sentiment<br />

d’incompréhension et d’injustice ne m’a<br />

jamais quittée et a forgé ma conviction<br />

qu’il fallait se battre en permanence pour<br />

défendre notre école, nos services publics,<br />

notre droit à vivre en Cerdagne comme<br />

tout autre citoyen en France. Depuis 5 ans,<br />

grâce à nos luttes, j’ai gardé la tête haute<br />

tout en apprenant beaucoup.<br />

T.C. : Vous continuez ?<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

C.V. : Oui, nous continuons. <strong>Le</strong>s élus, <strong>de</strong><br />

leur côté, ont engagé <strong>de</strong>s démarches.<br />

Avec les parents d’élèves, nous continuons<br />

<strong>sur</strong> le terrain administratif. Vous<br />

l’avez vu, quelques écoles ont été ca<strong>de</strong>nassées,<br />

nous avons organisé un « ralentissement<br />

informatif » <strong>sur</strong> la nationale où<br />

nous avons été largement soutenus par<br />

les automobilistes, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>roles sont<br />

en permanence tendues <strong>de</strong>vant toutes les<br />

écoles. Nous continuons donc <strong>sur</strong> le terrain<br />

administratif. Au Tribunal administratif,<br />

nous ferons valoir nos droits en rapport<br />

avec les lois pour suspendre et annuler les<br />

décisions <strong>de</strong> fermeture. <strong>Le</strong> 28 Mars, nous<br />

avons une réunion avec le SNUIPP (syndicat<br />

majoritaire).<br />

Christophe Vals


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

umain d’abord »,<br />

politique<br />

le et intelligente pour <strong>de</strong>s décennies<br />

parents d’élèves et élus sont mobilisés contre un affaiblissement du dispositif scolaire, contre les fermetures <strong>de</strong> postes. Trois<br />

membres du collectif Sauvons nos classes, répon<strong>de</strong>nt à nos questions et, dans cette pério<strong>de</strong> électorale, témoignent..<br />

La lutte contre les fermetures <strong>de</strong> classes dans les hauts cantons continue, comme ici à l’inspection académique<br />

E.C. : Bien sûr. La lutte continue parce<br />

qu’elle n’a pas abouti ! Nous ne sommes<br />

pas un exemple. Je pense juste faire ce<br />

qu’il faut faire quand on est agressés <strong>de</strong><br />

la sorte. Nous <strong>de</strong>vons faire reculer l’idée<br />

que tout cela est inéluctable.<br />

C.V. : <strong>Le</strong> non-remplacement d’un départ<br />

à la retraite <strong>sur</strong> <strong>de</strong>ux dans la fonction publique<br />

ne peut pas être un moyen <strong>de</strong> gouvernance,<br />

ne peut pas être un principe.<br />

T.C. : La profession elle-même semble<br />

malmenée.<br />

E.C. : Cela s’ajoute. Mépris et défiance <strong>de</strong><br />

la part <strong>de</strong> la hiérarchie, il n’y a plus <strong>de</strong><br />

communication, seulement <strong>de</strong>s ordres qui<br />

circulent <strong>de</strong> haut en bas. C’est extrêmement<br />

stressant. Il n’y a plus <strong>de</strong> confiance<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’administration qui semble<br />

n’être là que pour nous <strong>sur</strong>veiller.<br />

C.V. : A une époque, il y avait une gestion<br />

vraiment humaine <strong>de</strong>s personnels. Maintenant,<br />

nous sommes un peu plus <strong>de</strong>s<br />

« postes », <strong>de</strong>s « moyens ». Nous glissons<br />

vers une « déshumanisation » <strong>de</strong>s relations<br />

avec notre administration.<br />

T.C. : Des élections se présentent,<br />

dans quelques semaines, <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntielles,<br />

<strong>de</strong>s législatives.<br />

N.C. : Dans ce contexte <strong>de</strong> casse (fermeture<br />

<strong>de</strong> la filière électrotechnique à La<br />

Perle Cerdane, fermeture programmée <strong>de</strong>s<br />

Escal<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s 2 <strong>de</strong>rnières maisons d’enfants<br />

à Font-Romeu, Poste, ONF,…), l’élec-<br />

tion prési<strong>de</strong>ntielle porte avant tout l’espoir<br />

d’un changement radical, changement incarné<br />

par le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> et son candidat,<br />

Jean-Luc Mélenchon. Je suis allée<br />

l’écouter à Montpellier et j’en suis repartie<br />

galvanisée, légitimée et confortée dans ce<br />

combat militant. Surtout, je me suis prise<br />

à oser espérer un autre mon<strong>de</strong>, meilleur, à<br />

contre-courant <strong>de</strong>s « on ne peut pas faire<br />

5<br />

autrement ». Alors, je continue, j’informe,<br />

je parle, en apprenant, par exemple, que<br />

la France est le pays qui finance le plus les<br />

écoles privées. Notre république est mise à<br />

mal, et cela découle <strong>de</strong> choix politiques (la<br />

RGPP, le traité <strong>de</strong> Lisbonne…). L’humain<br />

est aujourd’hui balayé par les facteurs<br />

comptables, nous donnant le sentiment<br />

d’être <strong>de</strong>s citoyens <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> zone.<br />

E.C. : C’est un ensemble. <strong>Le</strong> programme,<br />

la démarche, les orientations générales du<br />

Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. Je soutiens tout ça. Mais<br />

j’avoue que les prési<strong>de</strong>ntielles me laissent<br />

perplexe. J’attends beaucoup plus <strong>de</strong>s législatives.<br />

Attention, rien n’est acquis. Il y<br />

a encore <strong>de</strong> la peur, chez certains, <strong>de</strong> la<br />

méfiance par rapport à la « politique ».<br />

Nous ne sommes pas les plus nombreux.<br />

C.V. : Nous savons qu’au second tour, il<br />

y aura un candidat <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. Donc, au<br />

premier tour, c’est Mélenchon. Il est important<br />

d’avoir du poids au premier tour,<br />

<strong>de</strong> ne pas rater les législatives ensuite. Je<br />

rêve d’un interlocuteur dans la circonscription<br />

avec qui nous pourrions avancer.<br />

Après les élections, nous <strong>de</strong>vrons continuer.<br />

<strong>Le</strong>s choses ne vont pas être réglées<br />

du jour au len<strong>de</strong>main. Vous savez, quelque<br />

chose est important pour moi. <strong>Le</strong> lien<br />

qui existe entre « l’Humain d’abord » et<br />

notre lutte qui pourrait s’appeler « l’élève<br />

d’abord ». J’ai lu le livre-programme<br />

avant les mouvements. Je vais le relire,<br />

autrement, à l’approche <strong>de</strong>s échéances.<br />

Il est, je crois, une perspective globale<br />

<strong>de</strong>ssinée, intelligente et crédible pour <strong>de</strong>s<br />

décennies, pour le long terme.<br />

Propos recueillis par M.Marc.<br />

Pour suivre<br />

les assemblées citoyennes,<br />

Pour connaître les activités<br />

et les propositions <strong>de</strong>s candidats<br />

du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

aux élections législatives,<br />

<strong>Le</strong> blog du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> et <strong>de</strong><br />

ses candidats dans le département<br />

www.front<strong>de</strong><strong>gauche</strong>66.fr


6 politique<br />

Augmenter les salaires !<br />

Question salariale. Et si la campagne électorale<br />

permettait enfin <strong>de</strong> mettre en débat la<br />

question salariale dans notre pays ?<br />

Elle est <strong>sur</strong> toutes les lèvres, dans la sphère<br />

familiale, entre collègues <strong>de</strong> travail, et<br />

pourtant, s’il n’y avait pas un candidat nommé<br />

Jean-Luc Mélenchon et un petit livre au joli titre,<br />

« L’humain d’abord », présentant le programme<br />

du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, le mot salaire serait le grand<br />

absent du débat politique actuel.<br />

François Hollan<strong>de</strong>, semblant oublier les fondamentaux<br />

<strong>de</strong> la <strong>gauche</strong>, proclame comme découlant<br />

d’une évi<strong>de</strong>nce, qu’il n’allait pas, s’il était<br />

élu, proposer <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> salaire, et<br />

que pour l’essentiel, le mon<strong>de</strong> du travail <strong>de</strong>vrait<br />

attendre la moitié du quinquennat pour goûter<br />

les premiers fruits du changement <strong>de</strong> politique.<br />

Or l’évi<strong>de</strong>nce, pour une femme ou un homme<br />

<strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, pour qui fréquente un peu le mon<strong>de</strong><br />

réel, c’est que la France est <strong>de</strong>venue un pays <strong>de</strong><br />

bas salaires et qu’il serait invraisemblable d’envisager<br />

une reprise <strong>de</strong> la croissance sans une<br />

relance <strong>de</strong> la consommation, que seule rendra<br />

possible une augmentation du pouvoir d’achat.<br />

Qui peut soutenir que la proposition du Front <strong>de</strong><br />

<strong>gauche</strong> <strong>de</strong> porter le Smic à 1 700 euros brut serait<br />

une prodigalité excessive, et qu’il serait dans<br />

l’ordre <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> <strong>sur</strong>vivre dans la précarité<br />

avec un petit millier d’euros ? Personne, mais on<br />

préfère se livrer à <strong>de</strong> savantes controverses<br />

<strong>sur</strong> la manière d’abattre les moutons…<br />

La question salariale se pose aux <strong>de</strong>ux extrémités<br />

<strong>de</strong> l’échelle sociale. La crise du capitalisme<br />

produit <strong>de</strong>s effets déca<strong>de</strong>nts. L’impu<strong>de</strong>ur,<br />

l’absence totale <strong>de</strong> complexes dans la jouissance<br />

immédiate <strong>de</strong> l’argent, amassé à n’importe<br />

quel prix, sont entrées dans le quotidien <strong>de</strong><br />

l’information. Bousculé, sinon acculé par un<br />

mécontentement massif <strong>de</strong> l’opinion, le candidat<br />

prési<strong>de</strong>nt cherche à échapper au naufrage en<br />

concédant <strong>de</strong> molles critiques à l’encontre <strong>de</strong><br />

pratiques excessives. Il l’a fait avec autant <strong>de</strong><br />

conviction et d’allant qu’en bafouillant <strong>sur</strong> sa nuit<br />

au Fouquet’s. En revanche, il ne s’est pas privé<br />

<strong>de</strong> vilipen<strong>de</strong>r les chômeurs et tout ceux qui n’ont<br />

pour vivre que la solidarité.<br />

Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour<br />

comprendre que le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> a puissamment<br />

contribué à la remise en cause <strong>de</strong>s salaires<br />

scandaleusement élevés <strong>de</strong>s grands patrons, <strong>de</strong>s<br />

augmentations exponentielles qu’ils s’accor<strong>de</strong>nt.<br />

Quand l’opinion publique apprend que le PDG <strong>de</strong><br />

L’Oréal a touché dix millions d’euros en 2010,<br />

elle n’en déduit pas qu’il le vaut bien. Dans un<br />

premier temps, moquée par les commentateurs<br />

<strong>de</strong> la pensée unique comme une impolitesse iconoclaste,<br />

la proposition <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon<br />

<strong>de</strong> fixer la rémunération maximale à vingt fois le<br />

salaire médian apparaît bien raisonnable et finalement<br />

modérée. Elle met un peu <strong>de</strong> morale dans<br />

un débat politique qui n’en possè<strong>de</strong> pas trop.<br />

R.G.<br />

<strong>Le</strong>s cheminots communistes<br />

font leur assemblée citoyenne<br />

Assemblée citoyenne. Après l’ouverture à la concurrence du réseau TER, <strong>de</strong>rnier bastion<br />

<strong>de</strong>s transports publics, la privatisation <strong>de</strong> la SNCF pourrait être la prochaine étape.<br />

Sujet très préoccupant pour les cheminots, les transports doivent être et rester un bien<br />

commun <strong>de</strong> la nation. Une vision que partage le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>.<br />

Face aux menaces <strong>de</strong> privatisation <strong>de</strong> la SNCF, les cheminots<br />

communistes ont organisé, mardi 6 mars, une<br />

assemblée citoyenne, invitant usagers, cheminots, à<br />

débattre <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> cette entreprise en présence <strong>de</strong>s<br />

candidats du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> aux législatives. Même si la<br />

fréquentation à cette initiative n’a pas été à la hauteur <strong>de</strong><br />

leurs espérances, le débat, d’une gran<strong>de</strong> tenue, a permis <strong>de</strong><br />

faire le constat et <strong>de</strong> réfléchir à l’avenir <strong>de</strong> la SNCF. C’était<br />

aussi l’occasion pour les candidats du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

<strong>de</strong> préciser leurs pensées <strong>sur</strong> un certain nombre <strong>de</strong> sujets<br />

et notamment <strong>sur</strong> les gâchis financiers et humains monumentaux,<br />

consécutifs aux orientations politiques <strong>de</strong> ces<br />

15 <strong>de</strong>rnières années. Pour Françoise Fiter, Daniel Borreill<br />

et Nicolas Garcia, respectivement candidats dans les 2e,<br />

3e et 4e circonscriptions <strong>de</strong> notre département (Jean Vila<br />

était absent pour cause <strong>de</strong> déplacement), les partenariats<br />

public-privé (PPP) décrits comme la solution au développement<br />

du rail dans le cadre du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement,<br />

n’est qu’un montage financier qui permet aux entreprises<br />

privées <strong>de</strong>s «BTP » <strong>de</strong> s‘approprier les juteux marchés <strong>de</strong>s<br />

transports. Ainsi, comme pour les autoroutes, le financement<br />

<strong>de</strong> la LGV va coûter <strong>de</strong>s milliards aux contribuables<br />

quand les droits <strong>de</strong> péages astronomiques <strong>de</strong>mandés à<br />

la SNCF pour circuler <strong>sur</strong> la LGV, iront totalement dans la<br />

poche <strong>de</strong>s actionnaires en charge <strong>de</strong> la gestion du réseau<br />

(Bouygues, Effage ou encore Vinci). Mais, pour les candidats<br />

du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, ce n’est le seul aspect <strong>de</strong>s choses.<br />

La problématique <strong>de</strong>s transports en France est aussi<br />

consécutive à la mise en place d’une certaine décentralisation,<br />

celle-là même que tous les autres avaient encensée<br />

comme la politique d’avenir, celle qui permettrait aux Régions<br />

en charge <strong>de</strong>s TER, <strong>de</strong> pouvoir interagir et répondre<br />

aux véritables besoins qui s’exprimaient. Vingt ans, après<br />

le constat n’est pas brillant. La décentralisation n’a pas<br />

produit les effets escomptés, pire même, elle a engendré<br />

le contraire, créant <strong>de</strong>s inégalités criantes entre les régions<br />

riches et pauvres, entre les usagers.<br />

Assemblée citoyenne à Toulouges<br />

Près d’une cinquantaine <strong>de</strong> personnes<br />

avaient répondu à l’invitation<br />

du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> pour débattre<br />

dans une assemblée citoyenne. Une af-<br />

© Jean Quillio<br />

fluence record ! <strong>Le</strong> maire <strong>de</strong> Toulouges,<br />

Louis Caseilles, était présent pour apporter<br />

son soutien à Jean Vila, candidat<br />

aux législatives dans la première circons-<br />

Louis Caseilles, maire <strong>de</strong> Toulouges, Jacky Pugnet et Jean Vila à l’assemblée<br />

citoyenne<br />

Pour un pôle public <strong>de</strong>s transports<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

Certes, il faut revenir à l’unité <strong>de</strong> la SNCF et à sa mission <strong>de</strong><br />

service public. Mais rien ne sauvera la SNCF s’il n’y a pas une<br />

approche globale avec une véritable politique <strong>de</strong> transport soucieuse<br />

<strong>de</strong> l’aménagement durable <strong>de</strong>s territoires. C’est le message<br />

lancé lors <strong>de</strong> cette assemblée citoyenne par les candidats du Front<br />

<strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. Une proposition reprise aussi par les cheminots qui<br />

constatent chaque jour combien leur mission <strong>de</strong>vient difficile. <strong>Le</strong>s<br />

pertes d’emplois, les menaces <strong>sur</strong> les TER, la privatisation du fret,<br />

…, <strong>de</strong>puis 10 ans, le rail a reculé partout au profit du tout routier.<br />

Paradoxalement, on constate que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport n’a jamais<br />

était aussi forte. A l’exemple du bus à 1 et <strong>de</strong>s expériences<br />

menées dans la Région avec les TER, les passagers ont été multipliés<br />

par 10 <strong>sur</strong> certains trajets. Mais ce constat n’est pas suivi<br />

d’une politique cohérente, remarquait un responsable <strong>de</strong> la CGT<br />

qui précisait : « il faut que l’ensemble <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs et <strong>de</strong>s acteurs<br />

publics <strong>de</strong>s transports se déci<strong>de</strong>nt à mettre en place une politique<br />

commune ». C’est la position du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> qui fait plusieurs<br />

propositions pour s’en donner les moyen,s avec la nationalisation<br />

<strong>de</strong>s autoroutes, l’harmonisation du versement transport (VT) <strong>sur</strong><br />

l’ensemble du territoire et pour toutes les entreprises, la création<br />

d’un livret d’épargne dédié au financement <strong>de</strong>s infrastructures et<br />

<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> transport collectif public.<br />

Philippe Galano<br />

© Jean Quillio<br />

cription. Même s’il ne transige pas <strong>sur</strong><br />

son vote au premier tour pour François<br />

Hollan<strong>de</strong>, il est bien moins catégorique<br />

<strong>sur</strong> l’élection législative. « Il faut savoir<br />

se rassembler à <strong>gauche</strong> pour gagner »<br />

a-t-il dit. Pour lui, c’est Jean Vila ! <strong>Le</strong><br />

candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> semble<br />

être le seul capable <strong>de</strong> battre la droite<br />

et l’extrême droite dans la première circonscription.<br />

Pour Louis Caseilles, « la<br />

famille » <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> doit se rassembler<br />

dans ces moments où l’objectif est <strong>de</strong><br />

battre Sarkozy. Pour autant, les participants<br />

ont exprimé <strong>de</strong>s ambitions qui<br />

vont bien au-<strong>de</strong>là. <strong>Le</strong> règlement <strong>de</strong> la<br />

crise financière, <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte publique,<br />

la question du salaire minimum, <strong>de</strong> la<br />

retraite, la cacophonie du PS au Sénat,<br />

lors du vote du mécanisme européen <strong>de</strong><br />

stabilité financière, ont largement été<br />

évoqués. Alors gare aux <strong>sur</strong>prises !<br />

P.G.


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

politique<br />

Souriez, vous êtes fichés<br />

Vie privée. <strong>Le</strong> mardi 6 mars, l’Assemblée nationale a adopté le projet <strong>de</strong> loi <strong>sur</strong> la protection <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité. <strong>Le</strong> fichage <strong>de</strong><br />

toute la population est en marche.<br />

La loi, votée le 6 mars par l’Assemblée nationale,<br />

prévoit notamment la création d’une<br />

nouvelle carte d’i<strong>de</strong>ntité biométrique obligatoire,<br />

dite « régalienne », contenant nom, prénoms,<br />

sexe, date et lieu <strong>de</strong> naissance, domicile,<br />

taille, couleur <strong>de</strong>s yeux, <strong>de</strong>ux empreintes digitales<br />

et photographie. Une <strong>de</strong>uxième puce facultative<br />

permettra l’i<strong>de</strong>ntification lors <strong>de</strong> démarches<br />

administratives <strong>sur</strong> internet ou lors d’achat en<br />

ligne. En parallèle sera créée une base centralisée<br />

(le fichier TES - Titres Électroniques Sécurisés<br />

- également alimenté grâce à la procédure <strong>de</strong><br />

délivrance du passeport biométrique) qui constituera<br />

le plus gros fichier biométrique en France.<br />

<strong>Le</strong>s données pourront être utilisées dans le cadre<br />

d’enquêtes judiciaires. Etonnant <strong>de</strong> voir que le<br />

prétexte utilisé pour la mise en place d’un tel<br />

système, l’u<strong>sur</strong>pation d’i<strong>de</strong>ntité, soit en baisse.<br />

En effet, l’Observatoire national <strong>de</strong> la délinquance<br />

et <strong>de</strong>s réponses pénales (ONDRP) estime<br />

que le nombre <strong>de</strong> faux documents d’i<strong>de</strong>ntité est<br />

passé <strong>de</strong> 8 361 en 2005 à 6 342 en 2010, soit<br />

une baisse <strong>de</strong> 24% en 5 ans. De plus, la Police<br />

aux frontières n’a relevé en 2010 que 651 cas<br />

d’usage frauduleux <strong>de</strong> cartes d’i<strong>de</strong>ntité. Autant<br />

dire que le sujet ne constitue pas la priorité <strong>de</strong>s<br />

Français. Etonnant aussi <strong>de</strong> voir que ce projet fait<br />

suite à une énorme campagne <strong>de</strong> lobbying <strong>de</strong>s<br />

AGUERA René (retraité enseignement),<br />

AKHRIB Florence (privée d’emploi), ALBERNY<br />

René (syndicaliste CGT, militante PCF), ALBI-<br />

NET Catherine (conseillère municipale, syndicaliste<br />

CGT EDF), ALBINET Robert (syndicaliste<br />

CGT EDF), ALSEDA José (retraité DDE<br />

équipement, militant PCF), ALVAREZ Jean-<br />

Louis (conseiller général, syndicaliste cheminot<br />

retraité), AUSSEIL Bertin (PCF et CGT),<br />

BARBA CUFI Marie-Pierre, BENQUET Dany<br />

(co-secrétaire PG), BERGES Roland (professeur<br />

retraité), BEZAULT Denise (retraitée), BE-<br />

ZAULT Michel (retraité), BISBAL Daniel, BO-<br />

NET Gilbert (syndicaliste), BORREILL Daniel<br />

(cheminot, militant CGT et Front <strong>de</strong> Gauche),<br />

BOURQUARD Véronique (enseignante), BOU-<br />

ZAGE Pierre (conseiller municipal Arles-<strong>sur</strong><br />

Tech, CGT Energie), BOYER Michèle (retraitée<br />

Education nationale), BRACCO Gilles (retraité),<br />

CALA Antoni (lycéen, PCF), CASSOLY<br />

Guy (maire <strong>de</strong> Los Masos, conseiller général,<br />

cheminot retraité), CASTILLO Jacqueline<br />

(militante PCF et CGT), CHAMPEAU Michel<br />

(retraité), CHARREYRON Xavier (agent EDF),<br />

industriels concernés (notamment <strong>de</strong> Morpho, ex<br />

Sagem-sécurité et filiale <strong>de</strong> Safran, déjà <strong>de</strong>rrière<br />

les passeports biométriques).<br />

Un tel projet fait évi<strong>de</strong>mment débat et nombreuses<br />

sont les personnes qui s’in<strong>sur</strong>gent <strong>de</strong>vant<br />

un tel fichier. La Cnil (Commission nationale<br />

<strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>s libertés) a précisé que<br />

« le ministère <strong>de</strong> l’Intérieur n’avait pas apporté<br />

d’éléments convaincants <strong>de</strong> nature à justifier la<br />

constitution d’un tel fichier centralisé ». Elle a<br />

d’ailleurs observé que certains états membres<br />

<strong>de</strong> l’Union Européenne, l’Allemagne par exemple,<br />

« ont mis en œuvre les passeports biométriques<br />

sans pour autant créer <strong>de</strong>s bases centrales<br />

d’empreintes digitales ». La commission numérique<br />

du Parti <strong>de</strong> Gauche explique : « Ce fichier<br />

permettrait <strong>de</strong> croiser les données notamment<br />

avec celles <strong>de</strong> vidéo-<strong>sur</strong>veillance, ouvrant la voie<br />

à <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> reconnaissance faciale et <strong>de</strong><br />

localisation quasi-permanente <strong>de</strong> tou-te-s les citoyen-ne-s.<br />

<strong>Le</strong> « Big Brother » <strong>de</strong> George Orwell,<br />

<strong>sur</strong>veillant à chaque instant les faits et gestes<br />

<strong>de</strong>s habitants d’une « Océania » totalitaire, est<br />

à notre porte ! »<br />

Pétition contre la loi : http://www.uspsy.fr/<br />

Petition-En-2012-sauvons-la-vie.html<br />

JF<br />

CHINARRO Serge (chauffeur), DECOMBIS<br />

Roger (retraité Educ. Nat. militant PG/FDG),<br />

DELATTRE-PAGE Marie-Josée (bibliothécaire,<br />

lectrice bénévole), DELON Anne (retraitée),<br />

DUBON Chantal (psychologue EN, militante<br />

syndicale), DUMOULIN Albert (militant PCF),<br />

DUMOULIN Pierrette (militante PCF), ELBE<br />

Christophe (militant Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>), ENARD<br />

Roland (enseignant retraité, syndicaliste),<br />

FALGUERAS Maguy (fonctionnaire à La Poste),<br />

FAVIER Yannick (technicien territorial), FA-<br />

VIER Sylviane (conseillère municipale Argelès<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>),<br />

FLORES Michelle (agent hospitalier,<br />

militante CGT), GATTULLI Michel (militant<br />

syndical et politique), GENTIL Jean (retraité<br />

métallurgie, militant PCF), GIMENEZ Gaëtan<br />

(enseignant), GOUZY Jean-Paul (syndicaliste),<br />

GUILLOT Gérard (employé La Poste),<br />

HAGE Anne-Marie (artiste-peintre), HAGE Didier<br />

(Parti <strong>de</strong> Gauche, Comité Conflent), HER-<br />

COUET Bernard, HILLEL Monique (institutrice<br />

retraitée), HOET Michel (adjoint au maire <strong>de</strong><br />

Millas), JACQUET Alain (commercial, militant<br />

associatif et PCF), JUANOLE Gisèle (retraitée<br />

La pétition <strong>sur</strong> internet.<br />

Appel <strong>de</strong> soutien aux candidats du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />

« Aujourd’hui le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> est <strong>de</strong>venu la <strong>de</strong>uxième force politique <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> du pays (…) Nous avons décidé <strong>de</strong><br />

lui apporter notre soutien. Rassemblé, le peuple estplus fort et son action peut tout changer.<br />

Comme nous, entrez en résistance, impliquez-vous dans la campagne, participez en signant et relayant cet appel. »<br />

Liste <strong>de</strong> 100 noms supplémentaires (soit un total <strong>de</strong> 348)<br />

Education nationale), KERAMBELLEC Céline<br />

(chanteuse, intermittente spectacle), KES-<br />

RAOUI Ginette (militante syndicale), LABONTE<br />

Berna<strong>de</strong>tte, LAPORTE Roland (1er adjoint au<br />

maire <strong>de</strong> Codalet, PG), LE-GOALLEC Viviane<br />

(retraitée, porte-drapeau), LECAR Jean-Pierre<br />

(comité chômeurs CGT), LUCAS Yvette (directrice<br />

<strong>de</strong> recherche honoraire CNRS), MAJES-<br />

TER Jacques (retraité receveur <strong>de</strong>s Postes),<br />

MATHIEU Nicole (militante associative), MA-<br />

THIEU Véronique (fonctionnaire territorial),<br />

MARTOS Marie (enseignante), METTAY Joël<br />

(éditeur), MEZERAY Clau<strong>de</strong> (retraité EDF),<br />

MONELLS Roland (conseiller régional honoraire),<br />

MONNE Véronique (professeur <strong>de</strong>s<br />

écoles), MOYA Lucie (agent territorial), NICO-<br />

LAS Bernard (militant associatif), OLMO Jean-<br />

François (militant PCF), OLMO Marie-Louise<br />

(militante PCF), PAGE Gabriel (physicien<br />

CNRS retraité), PANEVIERE Claire (retraitée),<br />

PEREZ Raymond (infirmier, maire-adjoint <strong>de</strong><br />

Thuir, militant CGT), PORCO Nicolas (militant<br />

Parti <strong>de</strong> Gauche), POUS Jérôme (Sud-Santé<br />

sociaux, Parti <strong>de</strong> Gauche), PRO Parciel, RAH-<br />

7<br />

MANI Mustapha (handicapé), ROUAULT Maud<br />

(secrétaire parlementaire retraitée), RETANA<br />

Eliane (militante PCF), RETANA Elias (militant<br />

PCF), ROUSSET Marc (militant syndical<br />

et politique PCF, maire d’Ayguetébia), SAINT<br />

AMANS Marie-Pierre (citoyenne), SALLANNE<br />

Evelyne (enseignante, militante syndicale et<br />

politique PCF), SERRA Gérard (technicien<br />

énergie solaire, PG), SEUS François (retraité<br />

ASPA), SEUS Yvette (retraitée), SOLA Elie<br />

(syndicaliste EDF-GDF, ancien maire-adjoint<br />

<strong>de</strong> Cabestany), TERRANOVA Hélène (auxiliaire<br />

<strong>de</strong> puériculture en retraite), TRICOCHE<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> (retraité), VAILLANT Monique<br />

(assistante maternelle retraitée), VAREILLES<br />

Michel, VAREILLES Noëlle, VAUTHIER Joëlle,<br />

VDOVITCHENKO Marcelle (enseignante retraitée),<br />

VERDAGUER Maryse (institutrice à la<br />

retraite), VERDAGUER Michel (militant CGT<br />

et PCF), VIBERT-GUIGUE Alain (syndicaliste),<br />

VILA Jean (maire <strong>de</strong> Cabestany, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

du conseil général), VITAU Clémentine (<strong>de</strong>ntiste),<br />

VOIRY Bernard (militant associatif),<br />

WISNIEWSKI Simon (étudiant).<br />

Pour signer cet appel, écrire à f<strong>de</strong><strong>gauche</strong>66@gmail.com en précisant nom, prénom et intitulé souhaité (par exemple : syndicaliste, salarié SNCF, militant associatif, …)


8 dans le département<br />

L’écosystème médiatique<br />

Ignacio Ramonet. A l’invitation <strong>de</strong>s Amis du Mon<strong>de</strong> diplomatique, l’ancien directeur <strong>de</strong> cette revue est venu parler <strong>de</strong> son<br />

<strong>de</strong>rnier ouvrage : « L’explosion du journalisme. Des médias <strong>de</strong> masse à la masse <strong>de</strong>s médias ».<br />

L’auteur est aussi précis<br />

dans son exposé qu’il<br />

l’a été dans son livre.<br />

<strong>Le</strong>s faits, qu’ils présentent<br />

à foison, convergent<br />

vers une thèse radicale : la<br />

fin irrémédiable d’une gran<strong>de</strong><br />

partie <strong>de</strong> la presse écrite et, corrélativement,<br />

son remplacement<br />

par le Web. Une sorte <strong>de</strong> remake<br />

<strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>s dinosaures :<br />

les grands groupes médiatiques<br />

ont été fragilisés, pour certains<br />

foudroyés, par l’impact du gigantesque<br />

météorite Internet.<br />

<strong>Le</strong>ur incapacité à y résister tient,<br />

selon Ignacio Ramonet, au fait<br />

qu’ils appartiennent à <strong>de</strong>s oligarques.<br />

C’est le cas aux États-Unis,<br />

où « un cinquième <strong>de</strong>s membres<br />

<strong>de</strong>s conseils d’administrations<br />

<strong>de</strong>s mille principales entreprises<br />

états-uniennes siège également<br />

à la direction <strong>de</strong>s plus grands<br />

médias ». Même chose en France,<br />

où une bonne partie <strong>de</strong> la presse<br />

est concentrée entre les mains<br />

Il faut réagir<br />

à la dérive xénophobe!<br />

« Quand je dénonce l’augmentation <strong>de</strong>s<br />

méfaits commis par <strong>de</strong>s étrangers, j’ai le<br />

sentiment <strong>de</strong> répondre aux attentes <strong>de</strong>s<br />

Français » (C. Guéant).<br />

« Nous <strong>de</strong>vons protéger notre civilisation<br />

(...) Je pense que toutes les civilisations ne<br />

se valent pas » (C. Guéant).<br />

« Nous avons trop d’ étrangers <strong>sur</strong> notre territoire.<br />

Nous n’arrivons plus à leur trouver<br />

un logement, un emploi, une école » (N.<br />

Sarkozy).<br />

« Il faut diviser par <strong>de</strong>ux le nombre <strong>de</strong> gens<br />

que nous accueillons » (N. Sarkozy).<br />

Ethnocentrisme,xénophobie, « préférence<br />

nationale », autant <strong>de</strong> partis pris que le gouvernement<br />

assume désormais sans complexe.<br />

La campagne électorale donne lieu à <strong>de</strong>s<br />

<strong>sur</strong>enchères démagogiques dans la discrimination<br />

et les immigrés en sont <strong>de</strong>venus le<br />

thème principal : ils sont responsables <strong>de</strong> la<br />

délinquance et <strong>de</strong> « l’insécurité », ils pèsent<br />

d’un poids insupportable <strong>sur</strong> les dépenses<br />

publiques... On aura ainsi rarement vu <strong>de</strong>s<br />

hommes au pouvoir faire aussi ouvertement<br />

<strong>de</strong>s étrangers <strong>de</strong>s boucs émissaires chargés <strong>de</strong><br />

tous les maux.<br />

Il faut réagir à cette dérive. A cette fin, RESF<br />

(Réseau Education Sans Frontière) convie<br />

toutes les organisations démocratiques à une<br />

réunion, mardi 21 mars, pour déci<strong>de</strong>r d’une<br />

manifestation le samedi 31 mars.<br />

<strong>de</strong> cinq oligarques : Dassault,<br />

Arnault, Weill, Rothschild et Pougatchev.<br />

Et si ces oligarques les<br />

ont achetés, c’est dans le but<br />

exclusif d’accroître leur pouvoir.<br />

Du coup, l’information s’est uniformisée,<br />

les bidonnages n’ont<br />

cessé d’augmenter et, alors que<br />

« il fut un temps où les grands<br />

journalistes se donnaient pour<br />

mission <strong>de</strong> rédiger <strong>de</strong>s analyses<br />

très argumentées, aujourd’hui, ils<br />

préfèrent « fasciner le peuple »<br />

en faisant partie <strong>de</strong>s people et<br />

en collant au plus près – jusque<br />

charnellement– <strong>de</strong>s hommes et<br />

femmes politiques ».<br />

Des médias solaires aux<br />

médias poussières<br />

<strong>Le</strong>s grands médias ne sont donc<br />

plus ce quatrième pouvoir chargé<br />

<strong>de</strong> contrebalancer les trois<br />

autres et <strong>de</strong> protéger le citoyen<br />

en l’éclairant. Aujourd’hui, « ils<br />

ne contribuent plus à élargir le<br />

© Roger Hillel<br />

Ignacio Ramonet : « on n’est plus obligé <strong>de</strong> gober ce qui vient<br />

d’en haut »<br />

champ démocratique, mais à le<br />

restreindre, voire à se substituer<br />

à lui ». Mais, pour Ignacio<br />

Ramonet, un cinquième pouvoir<br />

est en train <strong>de</strong> s’imposer qui<br />

aurait lui les qualités requises.<br />

« Avec l’invention <strong>de</strong> la toile (le<br />

WEB) qui combine, texte, son et<br />

image, nous sommes en train <strong>de</strong><br />

vivre une révolution <strong>sur</strong> la planète<br />

média». Et d’expliquer que<br />

désormais, il y a une myria<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

nouveaux acteurs, que les citoyens-internautes<br />

ont la possibilité<br />

d’intervenir dans le champ<br />

<strong>de</strong> la communication et que,<br />

Nouvelle plateforme<br />

dans ces conditions, « on n’est<br />

plus obligé <strong>de</strong> gober ce qui vient<br />

d’en haut ». Il y aurait alors une<br />

contre-information, avec la création<br />

dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> 150 000<br />

blogs par jour, avec les 650 millions<br />

d’adhérents <strong>de</strong> Facebook,<br />

sans compter que chaque jour<br />

près d’un milliard <strong>de</strong> personnes<br />

consultent Google. Une nouvelle<br />

voie s’ouvre, impliquant journalistes<br />

professionnels, experts, et<br />

blogueurs participatifs (Rue89,<br />

Médiapart, Huffington Post, ...).<br />

Nous sommes passés « <strong>de</strong>s médias<br />

solaires aux médias poussières<br />

», en d’autres termes, « <strong>de</strong>s<br />

médias <strong>de</strong> masse à la masse <strong>de</strong>s<br />

médias ». Pour le conférencier<br />

ce serait un gage <strong>de</strong> démocratie.<br />

Mais, <strong>sur</strong> ce point, il n’est pas sûr<br />

qu’il ait convaincu l’ensemble <strong>de</strong><br />

son auditoire.<br />

RH<br />

d’appels d’urgences<br />

Secours. <strong>Le</strong> 1er mars <strong>de</strong>rnier s’est ouverte la nouvelle plateforme commune <strong>de</strong> réception<br />

<strong>de</strong>s appels d’urgences <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales. Objectif : améliorer la coordination<br />

<strong>de</strong>s services concernés.<br />

Dès 1992, une circulaire précise<br />

les relations entre le Service<br />

départemental d’incendie et<br />

<strong>de</strong> secours (SDIS) et les établissements<br />

publics hospitaliers dans la gestion<br />

quotidienne <strong>de</strong>s secours, ceci afin <strong>de</strong><br />

faciliter les interventions respectives<br />

<strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces services. En 2001, le<br />

SDIS <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales, alors présidé<br />

par Christian Bourquin (prési<strong>de</strong>nt<br />

du Conseil général), initie une réflexion<br />

départementale <strong>sur</strong> la création d’une<br />

plateforme commune <strong>de</strong> réception, <strong>de</strong><br />

traitement et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s appels<br />

d’urgences via les numéros 15, 18 et<br />

112. En 2008, démarre une étu<strong>de</strong> architecturale,<br />

puis, fin 2010, est signée<br />

une convention entre le SDIS représenté<br />

par Hermeline Malherbe, prési<strong>de</strong>nte du<br />

Conseil général, et le Centre hospitalier<br />

<strong>de</strong> Perpignan représenté par Vincent<br />

Rouvet, son directeur. La construction<br />

d’un bâtiment <strong>de</strong> 1000m2 <strong>de</strong> locaux<br />

prend fin à l’automne 2011.<br />

Cette plateforme réunit donc <strong>de</strong>ux services<br />

afin <strong>de</strong> faciliter la prise en charge<br />

<strong>de</strong> tous les appels d’urgences. D’un<br />

côté, le SDIS 66, chargés <strong>de</strong> la prévention,<br />

<strong>de</strong> la protection et <strong>de</strong> la lutte<br />

contre les incendies, mais également<br />

<strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts, sinistres et catastrophes,<br />

<strong>de</strong> l’évaluation et <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong>s<br />

risques technologiques ou naturels<br />

ainsi que <strong>de</strong>s secours d’urgences. <strong>Le</strong>s<br />

centres <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’alerte (CTA)<br />

sont dirigés par un sapeur-pompier<br />

professionnel. Ils sont dotés d’un numéro<br />

d’appel téléphonique unique, le<br />

18 (le 112, numéro unique d’urgence<br />

au sein <strong>de</strong> l’Union Européenne instauré<br />

début 2000, aboutit au CTA). En 2011,<br />

le CTA-Codis a reçu 187 940 appels<br />

entraînant 33 318 interventions dont<br />

79,2% concernaient du secours à victimes<br />

et <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la route et donc<br />

traitées en étroite relation avec le Samu<br />

(Service d’ai<strong>de</strong> médicale urgente). Celui-ci<br />

comporte un centre <strong>de</strong> réception<br />

et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s appels (CRRA),<br />

doté du numéro 15. Son rôle est d’as<strong>sur</strong>er<br />

une écoute médicale permanente,<br />

<strong>de</strong> déterminer et <strong>de</strong> déclencher dans le<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

délai le plus rapi<strong>de</strong> la réponse la mieux<br />

adaptée à la nature <strong>de</strong>s appels (au<br />

nombre <strong>de</strong> 170 000 en 2011).<br />

La plateforme est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

salles, une principale localisée au SDIS<br />

66 et une secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> secours dans<br />

les locaux <strong>de</strong> l’ancien centre <strong>de</strong> traitement<br />

<strong>de</strong>s appels du Samu. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

sont reliées par une boucle optique <strong>de</strong><br />

communication <strong>de</strong> France Télécom qui<br />

permet la continuité du service en cas<br />

<strong>de</strong> perte <strong>de</strong> la plateforme principale.<br />

La plateforme est ouverte 24h <strong>sur</strong> 24<br />

grâce à une rotation du personnel qui<br />

permet la présence continue <strong>de</strong> 10 à 20<br />

personnes.<br />

Côté financement, il est intéressant <strong>de</strong><br />

noter que près <strong>de</strong> 70% du coût global<br />

(qui s’élève à 7 935 000 ) <strong>de</strong> la mise<br />

en place <strong>de</strong> cette plateforme est à la<br />

charge du département et <strong>de</strong>s communes.<br />

Avec 31% <strong>de</strong> participation, on<br />

peut s’interroger <strong>sur</strong> le désengagement<br />

<strong>de</strong> l’Etat <strong>sur</strong> une question <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />

d’urgence pourtant essentielle…<br />

JF


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

Vendredi 9 mars, à l’initiative <strong>de</strong><br />

l’association Concordia Patrimoine<br />

et culture, avec le soutien<br />

<strong>de</strong> l’Institut Jean Vigo, le cinéma<br />

<strong>Le</strong> Castillet projetait le film <strong>de</strong> Patrick<br />

Seraudie, « Une vie avec Oradour », en<br />

présence <strong>de</strong>s maires d’Oradour-<strong>sur</strong>-Glane,<br />

<strong>de</strong> Valmanya et <strong>de</strong> Perpignan et <strong>sur</strong>tout<br />

<strong>de</strong> monsieur Robert Hébras, un <strong>de</strong>s rares<br />

<strong>sur</strong>vivants du massacre perpétué en juin<br />

1944. A noter que ce <strong>de</strong>rnier avait, dans<br />

l’après-midi, visité avec émotion la maternité<br />

d’Elne en compagnie du maire, Nico-<br />

las Garcia, avec qui il avait eu <strong>de</strong> longs<br />

échanges <strong>sur</strong> la nécessité du travail <strong>de</strong><br />

mémoire.<br />

<strong>Le</strong> film, tout en retenue, présente, à partir<br />

<strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux témoins, dont Robert<br />

Hébras, qui ont <strong>sur</strong>vécu à la tuerie,<br />

comment Oradour-<strong>sur</strong>-Glane, paisible village<br />

du Limousin, a été rayé <strong>de</strong> la carte<br />

par une colonne <strong>de</strong> SS <strong>de</strong> la division das<br />

Reich. De l’arrivée <strong>de</strong>s bourreaux au massacre<br />

final en passant par l’encerclement<br />

du village et le rassemblement <strong>de</strong> toute la<br />

population présente dans le bourg, le film<br />

dans le département<br />

La laïcité, l’affaire <strong>de</strong> tous<br />

Débat. Mardi 13 mars se tenait à l’Hôtel du département une conférence-débat en présence <strong>de</strong> la journaliste Caroline<br />

Fourest <strong>sur</strong> le thème « Liberté, égalité, laïcité ! ».<br />

Mardi 13 mars, le Conseil<br />

général et la région Languedoc-Roussillon<br />

avait<br />

convié les citoyens qui le<br />

souhaitaient à venir débattre <strong>sur</strong> les sujets<br />

d’égalité hommes-femmes et <strong>de</strong> laïcité.<br />

Il y avait foule pour voir la journaliste<br />

et essayiste Caroline Fourest, spécialiste<br />

<strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> laïcité et <strong>de</strong> droits <strong>de</strong>s<br />

femmes (elle a notamment remporté le<br />

Prix national <strong>de</strong> laïcité en 2005), connue<br />

pour ses positions tranchées vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

fondamentalistes religieux et son engagement<br />

face à l’extrême-droite.<br />

« C’est un plaisir d’être ici. Je remarque<br />

qu’en France il y a une forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> débat <strong>sur</strong> les questions <strong>de</strong> droits <strong>de</strong>s<br />

femmes et <strong>de</strong> laïcité. En tant qu’intellectuelle<br />

engagée, j’ai toujours lutté contre<br />

la domination masculine qu’elle soit ou<br />

non <strong>de</strong> nature religieuse. Il y a une volonté<br />

<strong>de</strong> certains <strong>de</strong> retour en arrière <strong>sur</strong> cette<br />

question, il faut être attentif. » C’est par<br />

ce rappel que Caroline Fourest a débuté<br />

son discours. Elle a dénoncé les groupes<br />

qui se revendiquent du féminisme à tort et<br />

à travers : « On peut citer par exemple les<br />

intégristes catholiques anti-IVG soutenus<br />

pour la plupart par le Front National… Il<br />

faut savoir qu’aux Etats-Unis, il existe une<br />

pression religieuse extrême qui passe par<br />

les chaînes <strong>de</strong> télévisions évangélistes,<br />

soutenue par <strong>de</strong>s talk show radio qui dépassent<br />

souvent certaines limites. Tout cela<br />

fait que l’IVG est toujours, élections après<br />

élections, une question dominante dans<br />

les débats pré-électoraux américains ».<br />

Une autre question intéressante est celle<br />

du rapport entre religion et santé. Que<br />

faire lorsque certaines personnes refusent<br />

<strong>de</strong> se faire soigner par d’autres afin <strong>de</strong><br />

respecter leur confession. « Sur ce sujet,<br />

on peut citer l’exemple d’un juif voulant<br />

se faire soigner avant les autres à l’hôpital<br />

car c’est bientôt Shabbat. Ou encore<br />

l’exemple <strong>de</strong> cette femme enceinte musulmane<br />

dont le mari refuse que ce soit<br />

un homme qui mette au mon<strong>de</strong> son enfant,<br />

son bébé naîtra malformé… C’est<br />

une gran<strong>de</strong> question, je pense que dans le<br />

cas où il n’y a pas d’urgence et où du personnel<br />

est disponible, il faut au maximum<br />

respecter les volontés <strong>de</strong> chacun. Sinon il<br />

ne doit être fait aucune concession, il faut<br />

une priorité aux soins. »<br />

Caroline Fourest : « il faut défendre la<br />

laïcité »<br />

Une question mondiale<br />

Caroline Fourest a par la suite évoqué<br />

les dangers <strong>de</strong>s laïques extrêmes. « On<br />

peut citer le collectif Riposte Laïque par<br />

exemple. Ces gens sont dangereux car ils<br />

pratiquent la laïcité <strong>sur</strong>tout vis-à-vis <strong>de</strong><br />

l’islam. Ils soutiennent beaucoup d’idées<br />

<strong>de</strong> Marine <strong>Le</strong> Pen, elle qui est tout sauf<br />

laïque. C’est elle-même qui a déclaré que<br />

la laïcité est un ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong>s catholiques,<br />

c’est totalement faux. » D’où sa volonté<br />

<strong>de</strong> rappeler que la laïcité n’est pas l’apanage<br />

<strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong>s catholiques.<br />

« On oublie souvent <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s mu-<br />

Devoir <strong>de</strong> mémoire<br />

Oradour-<strong>sur</strong>-Glane. La projection du film « Une vie avec Oradour » au cinéma Castillet a<br />

été l’occasion d’un fructueux débat avec un <strong>de</strong>s rares <strong>sur</strong>vivants du massacre perpétré par<br />

les nazis en 1944.<br />

<strong>Le</strong>s ruine d’Oradour, témoignage concret <strong>de</strong> la barbarie nazie<br />

retrace, au travers <strong>de</strong>s ruines du bourg, le<br />

terrible cheminement vers l’horreur.<br />

On peut regretter que la première partie<br />

du débat qui a suivi la projection ait<br />

été en partie confisquée par le maire <strong>de</strong><br />

Perpignan et son adjoint, chacun voulant<br />

faire assaut d’érudition, ce qui leur a valu<br />

<strong>de</strong>s reproches acerbes <strong>de</strong> quelques participants.<br />

Heureusement, par la suite, Monsieur<br />

Hébras a pu expliqué, avec beaucoup <strong>de</strong><br />

pu<strong>de</strong>ur, quelle a été sa vie après ce traumatisme.<br />

Comment, à partir du procès à<br />

Berlin <strong>de</strong> Heinz Barth, connu comme l’assassin<br />

d’Oradour-<strong>sur</strong>-Glane, en mai 1983,<br />

il va estimer <strong>de</strong> son <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> transmettre<br />

la mémoire et poursuivre inlassablement<br />

son action pour qu’on se souvienne. Transmission<br />

d’autant plus importante que,<br />

comme l’ont souligné divers intervenants,<br />

la détérioration <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong><br />

l’histoire consécutive aux réformes gouvernementales<br />

conduit nombre <strong>de</strong> jeunes<br />

à ne pas avoir entendu parler d’Oradour.<br />

Ce qui s’est d’ailleurs concrètement vérifié<br />

avec quelques jeunes lycéens présents.<br />

La discussion a longuement porté <strong>sur</strong><br />

les raisons qui ont conduit les troupes<br />

nazies à choisir Oradour. La majorité <strong>de</strong>s<br />

intervenants (messieurs Hébras, monsieur<br />

9<br />

sulmans qui se battent pour la laïcité,<br />

que ce soit en France ou dans d’autres<br />

pays. N’oublions pas que cette question<br />

est plus dure à défendre dans <strong>de</strong>s pays<br />

comme la Tunisie ou la Libye. La laïcité est<br />

mondiale, mais il y a encore beaucoup <strong>de</strong><br />

chemin à parcourir, notamment en France<br />

où elle doit être régularisée <strong>sur</strong> l’ensemble<br />

du territoire, je pense <strong>sur</strong>tout au cas<br />

<strong>de</strong> l’Alsace-Moselle. »<br />

Lors <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> participants, Caroline<br />

Fourest a pu abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s sujets divers.<br />

Elle s’est opposée à « l’organisation<br />

au sommet <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> la concurrence<br />

entre école publique et école privée »,<br />

rappelant que c’est dans ces lieux qu’il<br />

faut que la laïcité s’exprime à son maximum.<br />

Abordant le sujet <strong>de</strong>s conséquences<br />

du printemps arabe <strong>sur</strong> la question, en<br />

prenant l’exemple <strong>de</strong> la Tunisie : « Il faut<br />

être attentif car il y a <strong>de</strong> forts risques <strong>de</strong><br />

régression, <strong>sur</strong>tout si la religion <strong>de</strong>vient la<br />

source <strong>de</strong> la loi, mais je reste optimisme<br />

<strong>sur</strong> le long terme ».<br />

En conclusion, il faut noter cette règle :<br />

« La liberté religieuse ne doit pas prendre<br />

le <strong>de</strong>ssus <strong>sur</strong> la liberté républicaine ».<br />

JF<br />

Halimi, le maire d’Oradour) a expliqué<br />

qu’il n’y avait d’autre raison que celle <strong>de</strong><br />

terroriser la population, à l’image <strong>de</strong> ce<br />

qu’avaient fait les « Einsatzgruppen » en<br />

Union Soviétique durant toute la guerre.<br />

<strong>Le</strong> pseudo-historien André Souccarat,<br />

ayant tenté <strong>de</strong> faire porter la responsabilité<br />

<strong>sur</strong> la Résistance, a obtenu cette réponse<br />

<strong>de</strong> Robert Hébras : « cette théorie<br />

est une théorie révisionniste ».<br />

Rappelant qu’Oradour est le seul village<br />

martyr d’Europe dont les ruines ont été<br />

conservées en l’état, son maire, monsieur<br />

Frugier, a expliqué ce choix en déclarant<br />

« rien ne remplace ce que l’on voit ».<br />

Laissons la conclusion à monsieur Hébras<br />

: « <strong>Le</strong>s morts d’Oradour comme ceux<br />

<strong>de</strong> Valmanya ne doivent pas être oubliés,<br />

ils ne peuvent mourir une <strong>de</strong>uxième<br />

fois. »<br />

R.G.


10 dossier<br />

Procès verbal du premier congrès.<br />

Une page historique.<br />

Après 1981, le 56e congrès <strong>de</strong> la CGT : « pour réussir le changement,<br />

renforcer la CGT, faire intervenir les travailleurs »<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

La CGT 66 a 100 ans !<br />

Pour le centenaire <strong>de</strong> l’Union départementale CGT, l’Institut d’histoire sociale <strong>de</strong> la CGT 66 a<br />

édité un ouvrage retraçant les moments forts du syndicat.<br />

L’ouvrage, « 100 ans d’images, 100 ans <strong>de</strong> luttes, 100 ans <strong>de</strong> vie », très joli livre, illustré <strong>de</strong><br />

documents et photos « historiques », témoigne sobrement <strong>de</strong> la continuité <strong>de</strong>s luttes dans le<br />

département, <strong>de</strong> la place du syndicat, <strong>de</strong> la fidélité non démentie aux valeurs fondatrices. Ce<br />

livre est aussi l’occasion, comme pour réaffirmer la continuité démocratique, <strong>de</strong> textes écrits par<br />

les cinq <strong>de</strong>rniers secrétaires départementaux, Clau<strong>de</strong> Salmon, Georges Malé, Georges Athiel,<br />

Thierry Labelle et Pierre place. Nous en citons quelques extraits.<br />

Plaisir <strong>de</strong> tourner les pages, nostalgie heureuse pour les plus anciens militants, souvenirs,<br />

questions politiques, stratégiques et économiques d’aujourd’hui, fierté aussi pour ceux, responsables<br />

<strong>de</strong> la suite et héritiers, en quelque sorte, d’un outil commun et vivant qui appartient à<br />

tous. Objet culturel, au vrai sens du terme, pour tous, livre d’histoire pour les plus jeunes.<br />

<strong>Le</strong> 17 mars 1912, l’« Union départementale <strong>de</strong>s syndicats confédérés <strong>de</strong>s Pyrénées orientales »<br />

était créée.<br />

1936 : la délégation <strong>de</strong>s P.-O. au<br />

congrès <strong>de</strong> réunification syndicale<br />

Une CGT inscrite dans l’histoire : « <strong>Le</strong> syndicalisme est né après la Révolution<br />

française. Il s’est nourri à la fois <strong>de</strong>s luttes <strong>de</strong> classe et <strong>de</strong>s transformations<br />

sociales… »<br />

« Ainsi seulement, ouvrier conscient,<br />

tu feras partie <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> famille ouvrière »<br />

Une CGT démocratique : « Pour<br />

faire vivre le combat <strong>de</strong> classe, il est<br />

un élément essentiel pour faire avancer<br />

le rapport <strong>de</strong> force, c’est la démocratie,<br />

(…) démocratie directe, sans<br />

délégation… »<br />

Un moment important dans l’exercice <strong>de</strong> la solidarité internationale<br />

La Bourse du Travail. <strong>Le</strong>s salariés auront leur maison <strong>de</strong>s syndicats.<br />

Un congrès ou l’exercice <strong>de</strong> la démocratie<br />

Une revendication réaffirmée…


N°3453 dossier<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

Des luttes historiques<br />

68 : les gran<strong>de</strong>s manifs à Perpignan<br />

Une CGT revendicative, unitaire et rassembleuse<br />

: « Durant les pério<strong>de</strong>s où la CGT a été<br />

divisée, les militants d’abord, puis les travailleurs<br />

ensuite ont souffert dans leur conditions <strong>de</strong> travail,<br />

<strong>de</strong> vie, et, dans certains cas, ont souffert physiquement…<br />

»<br />

<strong>Le</strong> conflit Ponto Blanco : <strong>de</strong>s semaines <strong>de</strong> conflit. Avec<br />

la CGT et les élus <strong>de</strong>vant le tribunal<br />

1995 : Enorme !!!<br />

Samedi 17 mars<br />

Palais <strong>de</strong>s Rois <strong>de</strong> Majorque<br />

11h : Cérémonie d’ouverture<br />

11h20 : Allocutions <strong>de</strong> l’union départementale<br />

CGT et <strong>de</strong> Bernard Thibault, secrétaire<br />

général <strong>de</strong> la CGT<br />

12h : Vin d’honneur<br />

13h : Repas fraternel<br />

16h : Rencontre <strong>de</strong>s syndiqués avec Bernard<br />

thibault<br />

Aujourd’hui…<br />

Une CGT sportive,<br />

festive et culturelle :<br />

« La CGT aime la fête<br />

parce que la vie<br />

doit être fêtée… »<br />

En 36, <strong>de</strong>s grèves à Saint-Assiscle<br />

Vivre et travailler au pays, contre les fermetures et les licenciements<br />

Un dur combat : le Train jaune. Des<br />

années <strong>de</strong> lutte, avec la CGT, pour<br />

conserver et mo<strong>de</strong>rniser le train…<br />

Une CGT tournée vers l’avenir : « La CGT<br />

a besoin,…, <strong>de</strong> faire émerger plus <strong>de</strong> jeunes<br />

dans la prise <strong>de</strong> responsabilités… »<br />

11<br />

Bella, 3 ans <strong>de</strong> luttes. Des revendications qui n’ont pas<br />

pris une ri<strong>de</strong><br />

En tête, les cheminots…<br />

Avec les sanctionnés <strong>de</strong>s ASF<br />

Erratum<br />

Dans le numéro précé<strong>de</strong>nt, le nom <strong>de</strong> Georges<br />

Malé a été mal orthographié. Nous nous en excusons<br />

auprès <strong>de</strong> lui.


12 social<br />

Une manipulation à <strong>de</strong> fins politiques<br />

Délinquance et immigration. Affirmations ou allusions <strong>sur</strong> leur soi-disant corrélation sont fausses à la base. Mais, elles sont<br />

utilisées par l’équipe Sarkozy à <strong>de</strong>s fins électoralistes.<br />

Un aspect essentiel <strong>de</strong> la stratégie<br />

électorale <strong>de</strong> Nicolas<br />

Sarkozy est <strong>de</strong> vouloir récupérer<br />

une partie <strong>de</strong>s voix <strong>de</strong><br />

l’extrême droite. Au cœur <strong>de</strong> cette stratégie<br />

politique nauséabon<strong>de</strong>, un thème<br />

est savamment entretenu : celui du lien<br />

entre délinquance et immigration. <strong>Le</strong>s<br />

lier consiste à penser que les pratiques<br />

délinquantes (<strong>sur</strong>tout celles <strong>de</strong>s jeunes)<br />

s’expliquent par « quelque chose » en<br />

rapport avec l’origine étrangère <strong>de</strong> leurs<br />

auteurs ou parce que <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> familles<br />

issues <strong>de</strong> l’immigration. Ce serait<br />

tel ou tel aspect <strong>de</strong> leurs mœurs, <strong>de</strong> leur<br />

culture, <strong>de</strong> leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> leurs modèles<br />

conjugaux ou familiaux, <strong>de</strong> leur religion,<br />

etc. Cette soi-disant corrélation est<br />

tant répandue qu’il faut la déconstruire<br />

en permanence en multipliant les angles<br />

d’attaque. En voici un, parmi d’autres,<br />

qui s’appuie <strong>sur</strong> la comparaison entre le<br />

nombre <strong>de</strong> personnes « issues <strong>de</strong> l’immigration<br />

» vivant en France et le chiffre <strong>de</strong><br />

la délinquance touchant les plus jeunes,<br />

toutes origines confondues. En 2010, on<br />

estime que l’ensemble <strong>de</strong>s étrangers, <strong>de</strong>s<br />

immigrés et <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>scendants résidant<br />

en France totalisent environ 11,7 millions<br />

<strong>de</strong> personnes, soit près d’un cinquième<br />

<strong>de</strong> la population*. Pour la même année,<br />

environ 170 000 jeunes ont été suivis au<br />

titre <strong>de</strong> la délinquance par la Protection<br />

Judiciaire <strong>de</strong> la Jeunesse et par le secteur<br />

associatif habilité**. Sur ce nombre, peu<br />

importe la proportion exacte <strong>de</strong> jeunes<br />

« <strong>de</strong>scendants d’immigrés » (on ne dispose<br />

pas <strong>de</strong> ces données), car la considérable<br />

disproportion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux chiffrages,<br />

signifie à elle seule, que la délinquance<br />

ne concerne qu’une toute petite partie <strong>de</strong><br />

personnes ou <strong>de</strong> familles issues <strong>de</strong> l’immigration.<br />

De grossières erreurs<br />

<strong>de</strong> raisonnement<br />

En fait, les étu<strong>de</strong>s montrent que cette<br />

délinquance s’explique par les mêmes<br />

facteurs que ceux qui ont toujours expliqué<br />

la délinquance <strong>de</strong>s jeunes quelle<br />

que soit leur origine : ruptures familiales,<br />

échecs scolaires, ségrégation spatiale<br />

et ghettoïsation, effets d’entraînement<br />

dans <strong>de</strong>s « ban<strong>de</strong>s » au sein <strong>de</strong> quartiers<br />

concentrant les difficultés sociales. Voilà<br />

pourquoi, toutes ces affirmations ou ces<br />

allusions <strong>sur</strong> le lien supposé entre délinquance<br />

et immigration sont totalement<br />

fausses. Si ceux qui soutiennent ces hypothèses<br />

n’avaient pas <strong>de</strong>s peurs non<br />

maîtrisées ou <strong>de</strong>s préjugés idéologiques,<br />

ils comprendraient qu’on ne peut pas<br />

expliquer le comportement particulier<br />

<strong>de</strong> quelques-uns par une caractéristique<br />

générale <strong>de</strong> toute une population. Ils<br />

comprendraient peut-être que procé<strong>de</strong>r à<br />

cette généralisation est justement le propre<br />

du raisonnement raciste. S’ils étaient<br />

logiques et raisonnables, elles seraient<br />

d’emblée écartées comme constituant <strong>de</strong><br />

grossières erreurs <strong>de</strong> raisonnement. Mais,<br />

en réalité, il ne s’agit pas <strong>de</strong> raisonnements<br />

mais <strong>de</strong> peurs et d’émotions manipulées<br />

par la droite et l’extrême droite à<br />

<strong>de</strong>s fins politiques.<br />

*(http://www.immigration.gouv.fr/<br />

IMG/pdf/IM_15_072010_.pdf).<br />

**(http://www.justice.gouv.fr/art_<br />

pix/1_chiffres_cles_2011_20111125.<br />

pdf).<br />

RH<br />

Nicolas Sarkozy est toujours à la recherche <strong>de</strong> boucs-émissaires<br />

Quel traitement <strong>de</strong> la délinquance ?<br />

Libre opinion. Françoise Chatard a jeter un œil critique <strong>sur</strong> les programmes <strong>de</strong>s candidats <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> concernant la délin-<br />

quance juvénile.<br />

A<br />

la veille <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux consultations électorales nationales<br />

d’importance, il est nécessaire d’interroger<br />

les futurs élus, qu’ils soient Prési<strong>de</strong>nt ou<br />

députés <strong>sur</strong> les principes qui vont prévaloir en<br />

matière <strong>de</strong> justice, et donc <strong>de</strong> libertés individuelles. Car<br />

si la campagne porte essentiellement <strong>sur</strong> les questions<br />

<strong>de</strong> sécurité, il reste primordial <strong>de</strong> s’attacher au respect<br />

<strong>de</strong> la vie privée, à une réelle prévention, à la défense <strong>de</strong>s<br />

solidarités.<br />

Si aujourd’hui, les réponses à la délinquance juvénile<br />

restent largement insuffisantes, celles <strong>de</strong>s candidats laissent<br />

les professionnels <strong>sur</strong> leur faim. En effet, quand le<br />

programme <strong>de</strong> François Hollan<strong>de</strong> se limite à la création<br />

<strong>de</strong> nouveaux centres fermés, ou à une réponse judiciaire<br />

quasiment immédiate à l’acte délictueux, celui <strong>de</strong> EELV<br />

privilégie le rétablissement <strong>de</strong> la prévention.<br />

Quant au Front <strong>de</strong> Gauche, il reste plutôt succinct, tant<br />

<strong>sur</strong> les sujets à traiter que <strong>sur</strong> les propositions. Si son credo<br />

« prévention, dissuasion, sanction » donne une perspective<br />

intéressante dans la façon d’abor<strong>de</strong>r le problème<br />

<strong>de</strong> la délinquance, l’augmentation <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong>s services<br />

publics en charge <strong>de</strong> ces missions, que ce soit à l’Intérieur<br />

et à la Justice, l’amélioration <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> la défense du<br />

justiciable, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> détention restent louables,<br />

mais sont dans la même trajectoire que le gouvernement<br />

actuel. Nous avons plutôt besoin d’une véritable politique<br />

<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> la délinquance, qui se donne concrètement<br />

les moyens <strong>de</strong> la prévention, dans les quartiers, aux<br />

bas <strong>de</strong>s immeubles, reconstituant le lien social dans les<br />

villes et les villages et entre les générations.<br />

Faire <strong>de</strong> la jeunesse une force<br />

et non une peur<br />

Évi<strong>de</strong>mment, l’impact <strong>de</strong> la dissuasion ne doit pas être<br />

mésestimé. <strong>Le</strong> retour d’une Police nationale <strong>de</strong> proximité<br />

ne peut qu’ai<strong>de</strong>r positivement à consoli<strong>de</strong>r le travail <strong>de</strong>s<br />

acteurs sociaux <strong>de</strong> terrain. Son action ne doit pas être<br />

me<strong>sur</strong>ée par le seul chiffrage <strong>de</strong> ses résultats, la paix<br />

« Faire en sorte que la jeunesse ne se tourne pas<br />

vers la délinquance pour <strong>sur</strong>vivre »<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

sociale ne dispose pas d’indicateurs me<strong>sur</strong>ables <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s<br />

tableaux, mais rend la vie bien plus agréable pour chacun<br />

!<br />

S’il n’y a pas <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong>s réformes précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> la<br />

Justice, le pli qui a été pris <strong>de</strong> sanctionner l’acte, <strong>de</strong> durcir<br />

les condamnations, niant l’efficience d’un travail éducatif<br />

<strong>de</strong> fond, dans le temps, continuera à donner l’orientation<br />

générale <strong>de</strong>s décisions judiciaires et rendra caducs tous<br />

les efforts qui auront pu être fournis en amont. Il sera urgent<br />

<strong>de</strong> remo<strong>de</strong>ler l’ordonnance <strong>de</strong> 1945, dans son sens<br />

primaire, celui <strong>de</strong> la priorité à l’éducatif, <strong>de</strong> revenir <strong>sur</strong> la<br />

loi du 5 mars 2007 <strong>sur</strong> la prévention <strong>de</strong> la délinquance,<br />

laissant une place prédominante au maire dans la gestion<br />

<strong>de</strong>s incivilités, mais aussi <strong>de</strong>s carences (ou difficultés)<br />

parentales !<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s réponses coercitives, telles que la vidéo-<strong>sur</strong>veillance,<br />

le maillage policier, voire même social, il en va<br />

<strong>de</strong> notre avenir à tous <strong>de</strong> rétablir une certaine cohérence<br />

entre les acteurs, en leur garantissant leur indépendance,<br />

que ce soient les élus, les services en charge <strong>de</strong> la sécurité,<br />

comme ceux <strong>de</strong> la prévention, <strong>de</strong> l’insertion, <strong>de</strong><br />

l’éducation, du social, et la population afin <strong>de</strong> mieux vivre<br />

ensemble. Nous serons jugés à l’aune <strong>de</strong> ce que nous<br />

serons en capacité d’offrir à notre jeunesse, aux moyens<br />

qui feront d’elle une force et non une peur. Faisons en<br />

sorte qu’elle ne se tourne pas vers la délinquance pour<br />

<strong>sur</strong>vivre, mais qu’elle soit fière <strong>de</strong> ce qu’elle <strong>de</strong>vient, <strong>de</strong>s<br />

citoyens à part entière !!!<br />

Françoise Chatard<br />

co-secrétaire SD FSU 66


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

La SNCF au cœur du service public<br />

CGT. <strong>Le</strong> syndicat <strong>de</strong>s cheminots <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales organise , le 31 mars,<br />

les Etats généraux du service public ferroviaire dans les locaux du Conseil général.<br />

Des Etats généraux qui concernent, bien sûr, les cheminots, mais aussi<br />

les usagers, les élus, tous les citoyens.<br />

Pour répondre aux orientations libérales en matière<br />

<strong>de</strong> transport ferroviaire, le gouvernement,<br />

sous l’impulsion <strong>de</strong> l’ex-ministre, Nathalie Kosciusko-Morizet<br />

(directrice <strong>de</strong> campagne du candidat<br />

Prési<strong>de</strong>nt), a organisé les assises du secteur ferroviaire<br />

en 2011. Mais les cheminots CGT ne l’enten<strong>de</strong>nt pas<br />

<strong>de</strong> la même oreille. Comme ils ont su le faire par le<br />

passé, ils œuvrent à ouvrir un vrai débat, pour replacer<br />

le service public SNCF au cœur du développement<br />

ferroviaire en France et en Europe, avec les usagers, les<br />

chargeurs, les élus locaux et leurs collègues <strong>de</strong>s filiales.<br />

La préparation en est très active chez les cheminots <strong>de</strong><br />

Perpignan, Villefranche et Cerbère. <strong>Le</strong> T.C. a rencontré<br />

Pascal Borreill, secrétaire général du syndicat <strong>de</strong>s cheminots<br />

<strong>de</strong> Perpignan.<br />

T.C. : Qui êtes-vous ? Quelles sont vos responsabilités<br />

?<br />

Pascal Borreill : J’ai 34 ans, je suis conducteur <strong>de</strong><br />

train au dépôt <strong>de</strong> Perpignan <strong>de</strong>puis 1999 et secrétaire<br />

du syndicat CGT <strong>de</strong>puis 2011.<br />

T.C. : Comme les autres salariés en France et en<br />

Europe, les cheminots étaient en grève le 26<br />

février 2012. Quel était le message <strong>de</strong> la CGT ?<br />

P.B. : Ce jour-là, nous avons encore insisté <strong>sur</strong> l’avenir<br />

du service public ferroviaire, l’emploi et les conditions<br />

<strong>de</strong> travail, les salaires et le pouvoir d’achat, l’unicité <strong>de</strong><br />

l’entreprise SNCF, la coopération entre réseaux européens,<br />

les réponses aux besoins <strong>de</strong>s usagers, le statut<br />

<strong>de</strong>s cheminots, l’unité d’action public-privé.<br />

T.C. : Pour faire « passer leur message » la<br />

direction SNCF et le gouvernement ont tenu<br />

les assises du ferroviaire, dans quel objectif ?<br />

Qu’en est-il ressorti ?<br />

P.B. : <strong>Le</strong>s préconisations <strong>de</strong>s assises avalisent, comme<br />

seule perspective, l’ouverture <strong>de</strong> l’entreprise à la<br />

concurrence. C’est donc l’éclatement <strong>de</strong> la SNCF en<br />

tant que service public qui est envisagé, avec un recul<br />

sans précé<strong>de</strong>nt pour les cheminots et la suppression <strong>de</strong><br />

11 200 km <strong>de</strong> lignes dites « non rentables ». Il n’est<br />

question que <strong>de</strong> libéralisation du secteur ferroviaire en<br />

Europe (aucun texte n’oblige les Etats à l’appliquer),<br />

<strong>de</strong> rentabilité financière, <strong>de</strong> démantèlement <strong>de</strong> la SNCF,<br />

<strong>de</strong> casse du statut <strong>de</strong>s employés, donc <strong>de</strong> l’entreprise<br />

publique.<br />

Pascal Borreill : « Ne laissons pas les libéraux<br />

s’emparer du transport ferroviaire »<br />

T.C. <strong>Le</strong> syndicat <strong>de</strong>s cheminots CGT <strong>de</strong> Perpignan<br />

organise un contre feu, « les Etats généraux<br />

du service public ferroviaire » le 31 mars.<br />

Pour quelles raisons et avec quel objectif?<br />

P.B. : <strong>Le</strong>s Etats généraux du service public ferroviaire<br />

sont organisés par les syndicats CGT partout en France.<br />

<strong>Le</strong> but étant d’expliquer aux populations que d’autres<br />

alternatives, que celles envisagées par le gouvernement,<br />

existent. <strong>Le</strong> transport ferroviaire ne doit pas<br />

alimenter l’appétit financier <strong>de</strong>s grands groupes, mais<br />

plutôt répondre aux besoins <strong>de</strong>s populations. <strong>Le</strong> service<br />

public SNCF est le seul garant <strong>de</strong> l’accès à tous et <strong>de</strong><br />

l’unicité d’un secteur <strong>de</strong>s plus importants dans un pays.<br />

Sans transport, pas <strong>de</strong> cohésion sociale, pas d’échange,<br />

pas <strong>de</strong> connaissance, ni <strong>de</strong> liberté.<br />

T.C. : <strong>Le</strong> 31 mars sera un point d’étape important.<br />

Quel message souhaitez-vous faire passer<br />

aux lecteurs du T.C. ?<br />

P.B. : <strong>Le</strong> message est clair, ne laissons pas les libéraux<br />

s’emparer du transport ferroviaire en France comme<br />

cela a été fait pour EDF, la Poste, les autoroutes... <strong>Le</strong>s<br />

populations ont <strong>de</strong>s besoins auxquels seul le service<br />

public peut répondre. Venez nombreux le 31 mars, dès<br />

9 heures, dans les locaux du Conseil général, 30 rue<br />

Pierre Bretonneau, pour débattre ensemble et inverser<br />

le cours <strong>de</strong>s choses, par <strong>de</strong>s propositions concrètes au<br />

service <strong>de</strong>s usagers.<br />

Propos recueillis par Michel Gattulli<br />

Jeff, t’es pas tout seul<br />

Résistance. Un jeune technicien d’ERDF est menacé <strong>de</strong><br />

licenciement pour avoir refusé <strong>de</strong> couper le courant chez une<br />

dizaine <strong>de</strong> mauvais payeurs. Au nom <strong>de</strong> ses valeurs, peut-on<br />

désobéir à son employeur sans perdre son travail ? Nicolas<br />

Garcia l’as<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> son soutien en précisant que la commune<br />

d’Elne résiste auprès <strong>de</strong>s familles victimes <strong>de</strong> la crise.<br />

Jeff Duval, un technicien d’ERDF/GrDF <strong>de</strong> 23 ans, est<br />

menacé <strong>de</strong> licenciement pour avoir refusé <strong>de</strong> limiter la<br />

consommation d’énergie chez une dizaine d’usagers en situation<br />

d’impayés à Arcueil (Val-<strong>de</strong>-Marne). Membre <strong>de</strong> la CGT,<br />

face à la précarité <strong>de</strong> certains clients, l’agent ne respectait pas<br />

toujours les instructions <strong>de</strong> son employeur. Aujourd’hui, il risque<br />

sa place à EDF parce qu’il a refusé <strong>de</strong> couper le courant<br />

et le gaz à <strong>de</strong>s familles en gran<strong>de</strong>s difficultés. « A Malakoff,<br />

quand cette personne m’a ouvert, il y a avait <strong>de</strong>s cafards <strong>sur</strong><br />

sa porte, <strong>de</strong>ux enfants dans ses bras, trois autres assis par<br />

terre, je ne pouvais pas couper comme ça... », a-t-il raconté<br />

<strong>sur</strong> France Info.<br />

Nicolas Garcia, maire d’Elne, secrétaire départemental du<br />

PCF, s’est adressé à Jeff : « Je veux lui dire : « Jeff, t’es pas<br />

tout seul », il faut agir. Bien sûr il y a une pétition <strong>de</strong> soutien,<br />

mais il y a aussi l’action politique. Chez nous, à Elne dans les<br />

Pyrénées-Orientales, la commune a pris sous mon impulsion<br />

un arrêté général couvrant toute la ville et interdisant les<br />

coupures d’électricité et <strong>de</strong> gaz pour les ménages victimes<br />

<strong>de</strong> la crise et pour lesquels toutes les solutions n’ont pas été<br />

étudiées. Mais, comme ce n’était pas suffisant, j’ai pris un<br />

arrêté individuel pour chaque famille en difficulté qui m’en<br />

a donné l’autorisation par écrit. Désormais ceux qui veulent<br />

faire casser ces arrêtés municipaux par le Tribunal Administratif<br />

doivent faire autant <strong>de</strong> procès qu’il y a d’arrêtés. Un<br />

vrai casse-tête ! Imaginons maintenant <strong>de</strong>s centaines et <strong>de</strong>s<br />

milliers <strong>de</strong> ces arrêtés municipaux, pris par <strong>de</strong>s centaines et<br />

<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> maires (nous <strong>de</strong>vons être 2 ou 3, tout au plus,<br />

dans les P.O. à l’avoir fait), la victoire serait presque acquise<br />

du fait même <strong>de</strong> l’action.<br />

Au reste, il faut aussi régler le problème <strong>de</strong> fond. La <strong>gauche</strong><br />

qui, sous Jospin, a accepté la libéralisation du marché <strong>de</strong><br />

l’énergie, donc l’éclatement ent<br />

d’EDF et sa privatisation<br />

partielle, doit, en revenant nt au<br />

pouvoir, revenir à un grand nd<br />

service public <strong>de</strong> l’énergie. e.<br />

Pour cela, comptez <strong>sur</strong> le e<br />

Parti communiste français, s,<br />

le Front <strong>de</strong> Gauche,<br />

Pierre Laurent, Jean-Luc<br />

Mélenchon et l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s candidats du Front <strong>de</strong> e<br />

<strong>gauche</strong> qui seront élus,<br />

en juin prochain, députés s<br />

à l’Assemblée nationale. »<br />

social 13


14 international<br />

La Françafrique, tu l’aimes<br />

ou on la quitte ?<br />

Conférence. Ou comment <strong>de</strong>puis les indépendances, la France refuse<br />

<strong>de</strong> sortir <strong>de</strong>s logiques néo-colonialistes <strong>de</strong> la « Françafrique ».<br />

Alors qu’on rendait hommage dimanche<br />

<strong>de</strong>rnier aux quelques 20 000<br />

personnes disparues lors <strong>de</strong> la tragédie<br />

<strong>de</strong> Fukushima au Japon, vendredi soir<br />

à l’université <strong>de</strong> Perpignan, se tenait une<br />

conférence-débat <strong>sur</strong> le thème du nucléaire<br />

français en Afrique.<br />

Organisée dans le cadre <strong>de</strong> la semaine pour<br />

l’environnement, la discussion était animée<br />

par Nicolas Charbonneau, membre du collectif<br />

Energie citoyenne et <strong>de</strong> l’association<br />

Survie. <strong>Le</strong> débat empruntait son intitulé à<br />

l’ouvrage <strong>de</strong> Raphaël Granada : « Areva en<br />

Afrique, la face cachée du nucléaire français<br />

». L’exposé fut suivi <strong>de</strong> la projection<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux courts-métrages <strong>sur</strong> la situation récente<br />

du Burkina Faso, pays dont les populations<br />

se dirigent aujourd’hui doucement<br />

vers l’agroécologie. Ou comment lorsqu’un<br />

peuple est livré à lui-même, il trouve toujours<br />

et encore la force <strong>de</strong> <strong>sur</strong>vivre aux logiques<br />

impérialistes <strong>de</strong> la Françafrique…<br />

La Françafrique ? Vaste et obscur sujet s’il<br />

en est. Nicolas Charbonneau a voyagé dans<br />

plusieurs pays d’Afrique, notamment au<br />

Burkina Faso, puis au Niger où il s’est engagé<br />

au sein du collectif « Areva ne fera pas<br />

la loi au Niger ». Il a rencontré <strong>de</strong>s populations,<br />

discuté avec les étudiants <strong>de</strong>vant la<br />

fac <strong>de</strong> Niamey… Son récit <strong>de</strong>s consciences,<br />

<strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong> révolte ou <strong>de</strong> rancœur<br />

qui existent chez les jeunes ou dans l’opposition<br />

du pays, indépendant <strong>de</strong>puis 1960,<br />

nous convainc d’une chose : l’insupportable<br />

en Afrique a d’abord <strong>de</strong>s causes politiques.<br />

Des causes politiques<br />

Pour as<strong>sur</strong>er à <strong>de</strong>s entreprises françaises<br />

comme Total, Areva, Rougier, Bouygues,…<br />

un accès total et opaque aux marchés et<br />

ressources naturelles, les métho<strong>de</strong>s ont pullulé<br />

: validation d’élections truquées (Ab<strong>de</strong>l<br />

Aziz en Mauritanie, Compaoré au Burkina,<br />

etc.), dévoiement <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> publique au développement,<br />

complicité envers le détournement<br />

<strong>de</strong> l’argent du pétrole, du bois, du dia-<br />

Sortir <strong>de</strong> la France à fric<br />

mant,... par quelques chefs d’Etat <strong>de</strong>venus<br />

milliardaires : Paul Biya au Cameroun, Ali<br />

Bongo au Gabon, Denis Sassou N’Guesso<br />

au Congo,... Jusqu’au plus abject <strong>de</strong>s crimes<br />

qu’a représenté la vente d’armes à <strong>de</strong>s<br />

pays en guerre, en échange d’uranium dans<br />

l’Afrique du Sud <strong>de</strong> l’Apartheid, au Rwanda<br />

en 1994…<br />

Si aujourd’hui, le Français n°1 mondial du<br />

nucléaire civil, Areva (chiffre d’affaires <strong>de</strong> 9<br />

milliards d’euros, bénéfices <strong>de</strong> 800 millions<br />

d’euros en 2012) épuise sans retenue le<br />

sol nigérien, que près d’un tiers <strong>de</strong>s lampes<br />

françaises s’éclaire grâce au Niger, sa population<br />

est toujours au <strong>de</strong>rnier rang mondial<br />

en terme d’IDH (indice <strong>de</strong> développement<br />

humain). Et le pays doit importer sa propre<br />

électricité <strong>de</strong>puis le Nigeria !<br />

France à fric<br />

Alors, on se rappelle les promesses du candidat<br />

Sarkozy pendant sa campagne <strong>de</strong><br />

2007 : une rupture avec la politique africaine<br />

<strong>de</strong> ses prédécesseurs, dénonçant le soutient<br />

aux dictatures, la diplomatie secrète<br />

ou encore le détournement <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> au développement,<br />

bref, la Françafrique. Pourtant,<br />

au regard <strong>de</strong>s actes entrepris <strong>de</strong>puis, le bilan<br />

fait grincer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts… Il y eut d’abord<br />

l’affreux discours <strong>de</strong> Dakar. Et puis, avec la<br />

fin du moratoire <strong>sur</strong> Tchernobyl, en pleine<br />

course à l’uranium, Areva a fait la sour<strong>de</strong><br />

oreille aux protestations nigériennes et<br />

augmentée massivement son exploitation.<br />

Derrière les contrats juteux, <strong>de</strong>s noms ont<br />

filtré : avocats, hommes d’affaires, Bruno<br />

Joubert, le monsieur « Afrique <strong>de</strong> l’Elysée »,<br />

Patrick Balkany, le député-maire <strong>de</strong> <strong>Le</strong>vallois-Perret,<br />

intime du prési<strong>de</strong>nt… En 2009,<br />

lors <strong>de</strong> sa visite en République démocratique<br />

du Congo, Nicolas Sarkozy négociait un<br />

contrat permettant à Areva <strong>de</strong> prospecter et<br />

d’exploiter l’uranium <strong>sur</strong> l’ensemble du territoire,<br />

domaine jusqu’alors réservé à l’Etat.<br />

Du jamais vu !<br />

Après l’île <strong>de</strong> Gorée…<br />

Terminant son intervention par un slam engagé<br />

contre la Françafrique, Nicolas Charbonneau<br />

a rappelé la triple catastrophe<br />

que représente la main mise du nucléaire<br />

français en Afrique. Environnementale par<br />

la pollution <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’eau. Sanitaire par<br />

la contamination <strong>de</strong> toutes les ferrailles recyclées<br />

<strong>de</strong> la prospection nucléaire. Enfin et<br />

<strong>sur</strong>tout, sociale par la misère <strong>de</strong> toutes ces<br />

populations nouvellement esclaves d’Afrique,<br />

coincées entre dirigeants corrompus et<br />

industriels aveugles, privées d’espérances<br />

futures par la reproduction <strong>de</strong> schémas coloniaux.<br />

Areva au Niger et au Congo, Total<br />

au Gabon… « Après l’île <strong>de</strong> Gorée, c’est<br />

Bouygues et Bolloré. » Mais au fait, qui a<br />

tué Thomas Sankara ?<br />

Jolan Zaparty<br />

« Crise »<br />

N’attendons pas d’être morts<br />

pour commencer à vivre !<br />

Grèce. Où les syndicats a Athènes nous racontent comment<br />

chez eux on se saigne les veines.<br />

<strong>Le</strong>s 28 et 29 février, une délégation<br />

<strong>de</strong> syndicalistes, journalistes<br />

alternatifs, associations (Attac,<br />

CADTM, ARCI) et <strong>de</strong> mouvements comme<br />

Occupy, venus <strong>de</strong> toute l’Europe se<br />

rendait à Athènes pour rencontrer les<br />

travailleurs grecs : les <strong>de</strong>ux confédérations<br />

syndicales (le secteur privé-GSEE<br />

et le public ADEDY), le syndicat <strong>de</strong><br />

l’éducation (OLME) et la coordination<br />

<strong>de</strong>s syndicats <strong>de</strong> base. Ou le témoignage<br />

d’une solidarité européenne avec le<br />

peuple grec, aujourd’hui en première<br />

ligne <strong>de</strong> la politique agressive <strong>de</strong> la<br />

Troïka.<br />

Derrière les chiffres<br />

A l’entreprise Helliniki Halivourgia (fer<br />

et acier), les travailleurs sont en grève<br />

<strong>de</strong>puis octobre contre la perte <strong>de</strong> salaire<br />

<strong>de</strong> 40%.<br />

Dans l’éducation, la saignée est énorme.<br />

De 2009 à 2015, les dépenses publiques<br />

vont diminuer <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,5<br />

milliards d’euros. Entre 2010 et 2011,<br />

les effectifs d’enseignants ont chuté<br />

<strong>de</strong> 10 %. Plus <strong>de</strong> 1 000 écoles primaires<br />

et secondaires sont fermées, soit<br />

une <strong>sur</strong> 13. <strong>Le</strong> ministère <strong>de</strong> l’Éducation<br />

prévoit <strong>de</strong> fermer 800 bibliothèques<br />

scolaires. <strong>Le</strong>s arts ou l’éducation civique,<br />

jugés non prioritaires, ne seront<br />

plus enseignés au lycée. <strong>Le</strong>s écoles ont<br />

commencé l’année sans livres scolaires<br />

après que le gouvernement ait fermé<br />

l’institut qui les publie.<br />

Pour les travailleurs du quotidien<br />

Eleftherotypia, qui éditent eux-mêmes<br />

le journal, avec le syndicat <strong>de</strong>s journalistes,<br />

les salariés sont en grève <strong>de</strong>puis<br />

décembre, le propriétaire du journal<br />

ayant cessé <strong>de</strong> payer les salaires à partir<br />

du mois d’août.<br />

Une rencontre a eu lieu avec l’Organisme<br />

du logement ouvrier (OEK, qui<br />

finance <strong>de</strong>s logements sociaux) et<br />

un organisme <strong>de</strong> prestations sociales<br />

(OEE) qui emploient 1 400 salariés.<br />

<strong>Le</strong> Parlement a voté la suppression <strong>de</strong><br />

ces structures pourtant indépendantes<br />

<strong>de</strong> l’Etat et qui ne pèsent donc pas<br />

dans les comptes publics. L’objectif :<br />

diminuer <strong>de</strong> 1 % les cotisations patronales,<br />

prélevées pour financer ces<br />

protections sociales. Mais, <strong>sur</strong>tout, effacer<br />

l’ardoise <strong>de</strong> 3 milliards d’euros<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> la Sécurité sociale vis-à-vis<br />

<strong>de</strong> ces organismes. Un hold-up <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s<br />

cotisations payées par les salariés.<br />

Solidarité européenne<br />

Depuis 2009, le peuple grec est piégé<br />

entre les exigences intenables <strong>de</strong>s<br />

créanciers internationaux, du FMI, et<br />

le servile alignement du gouvernement<br />

« Papa<strong>de</strong>mos » (socialistes du<br />

Pasok et conservateurs <strong>de</strong> Nouvelle<br />

Démocratie). Si le suivi <strong>de</strong>s grèves générales<br />

a diminué, la mobilisation se<br />

poursuit plus farouchement que jamais<br />

: manifestations, occupations <strong>de</strong><br />

nombreux lieux : ministères..., autogestion<br />

d’un hôpital, mouvements <strong>de</strong><br />

désobéissance civile comme « Nous ne<br />

payons pas » (transport, électricité),…<br />

La répression policière brutale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

manifestations rend la tension<br />

palpable dans les rues d’Athènes.<br />

<strong>Le</strong> meeting du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> à Paris<br />

le 18 mars prochain, une journée <strong>de</strong><br />

manifestation et <strong>de</strong> grève au Portugal<br />

le 22 mars, une Conférence sociale<br />

conjointe (JSC) à Bruxelles les 29-30<br />

mars, une mobilisation en préparation<br />

au siège <strong>de</strong> la Banque centrale européenne<br />

du 17 au 19 mai,… Partout<br />

en Europe on veut alerter l’opinion. La<br />

Grèce, le Portugal, l’Espagne,… Sans<br />

définanciarisation <strong>de</strong> l’économie, ce<br />

sont tous les pays européens qui seront<br />

touchés tôt ou tard par les mêmes<br />

politiques <strong>de</strong> rigueur qui compriment<br />

les peuples. N’attendons pas d’être<br />

morts pour commencer à vivre !<br />

J.Z.<br />

© Protonotorios


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

La langue Française a ses<br />

particularités, et disons<br />

aussi ses imperfections,<br />

car si nous nous en tenions<br />

à la définition <strong>de</strong><br />

l’adjectif « nul » , il en ressortirait<br />

que ce match contre Toulon<br />

a été un match « sans aucune<br />

valeur ».<br />

Ce match USAP-Toulon<br />

fut loin d’être nul !<br />

Oui, il est vrai que ce match n’a<br />

pas atteint <strong>de</strong> très hauts sommets,<br />

il n’y eut pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

envolées non plus, mais ce ne<br />

fut pas un match désagréable du<br />

tout, l’enjeu n’ayant pas pris le<br />

<strong>de</strong>ssus <strong>sur</strong> le jeu.<br />

D’autre part, pour les <strong>de</strong>ux équipes,<br />

ce ne fut pas un match nul<br />

puisqu’au final chacune d’elles a<br />

grappillé <strong>de</strong>ux points :<br />

- Toulon prend <strong>de</strong>ux points en<br />

déplacement, un peu déçu <strong>de</strong><br />

ne pas en marquer quatre contre<br />

une équipe <strong>de</strong> l’USAP mal classée.<br />

Des Toulonnais déçus d’avoir<br />

mené tout le match et <strong>de</strong> perdre<br />

le bénéfice <strong>de</strong> la victoire à la toute<br />

<strong>de</strong>rnière minute. L’USAP peut<br />

à cet effet remercier David Mélé,<br />

entré en jeu quelques minutes<br />

auparavant, dont le pied n’a pas<br />

Superleague. La journée avait commencé<br />

vendredi avec la rencontre phare,<br />

<strong>Le</strong>eds-Warrington, et, après une partie superbe,<br />

le premier nommé remportait une<br />

victoire utile 26 à 18. Par contre, Hull FC<br />

est allé gagner à Saint-Hellens 22 à 10.<br />

Samedi Bradford a battu Hull KR contre<br />

toute attente, 36 à 24, et London a gagné<br />

son premier match face à Castelford, 42<br />

à 16, tout comme la lanterne rouge Widnes<br />

qui a épinglé Wigan, 37 à 36. Du coup<br />

Hud<strong>de</strong>rsfield vainqueur à Wakefield prend<br />

la tête <strong>de</strong> la poule.<br />

Prochain week-end :<br />

Vendredi : Salford-<strong>Le</strong>eds, Hud<strong>de</strong>rsfield-<br />

Castelford.<br />

Samedi : Bradford-Saint-Helens.<br />

Dimanche : Hull FC-Widnes, Warrington-Wakefield,<br />

Wigan-London.<br />

Samedi, à 18h30 au sta<strong>de</strong> Brutus,<br />

Dragons-Hull KR.<br />

Avec les absences <strong>de</strong> Menzies, Hen<strong>de</strong>rson,<br />

An<strong>de</strong>rson et Sa suspendu, en y ajoutant<br />

les ailiers Stacul et Vaccari, on sentait<br />

qu’avec le climat qui règne dans le club,<br />

le potentiel joueurs existait pour aligner<br />

une équipe <strong>de</strong> valeur. Ainsi Baile, Gossard,<br />

Simon et le joker Fisher ont parfaitement<br />

rempli leur rôle. Hormis le talonneur, les<br />

essais furent conclus par les lignes arrières,<br />

2 essais pour Blanch, un ailier confirmé,<br />

2 du centre Duport à l’aise dans son<br />

nouveau poste et les autres, Bosc, Price,<br />

Millard, Dureau, un <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> mêlée, véritable<br />

meneur, avec 20 points. On peut certes<br />

signaler, lorsque les locaux menaient 32 à<br />

6, un petit relâchement compréhensible<br />

qui permit aux Anglais <strong>de</strong> meubler leur<br />

score. Cela dit, ce 40 à 18 ne peut être<br />

passé sous silence. Samedi on se montre<br />

confiant, tout en restant concentré car<br />

rien n’est joué d’avance. L’équipe, malgré<br />

ses blessés, récupérera du mon<strong>de</strong> et<br />

l’entraîneur a <strong>de</strong> quoi bien gérer tout ça.<br />

Hull, battu <strong>sur</strong> son herbe, n’est pas trop<br />

bien classé, <strong>de</strong>ux victoires et un nul donne<br />

un certain litige. Pourtant, avec le meneur<br />

que nous connaissons, Dobson, le troisième<br />

ligne Lovegrove, le contre Hudgson<br />

et le pilier Paea dont le frère est si brillant<br />

aux Dragons, il y a du répondant.Tout cela<br />

donne une ambition plus gran<strong>de</strong>, car nos<br />

couleurs savent qu’ils ont une gran<strong>de</strong> place<br />

à jouer et que tous les matchs sont importants,<br />

car vous constatez <strong>de</strong>s résultats<br />

contradictoires chaque semaine.<br />

Elite 1. L’ASC en battant Villeneuve 37<br />

à 22 as<strong>sur</strong>e sa qualification, tout comme<br />

Pia. I<strong>de</strong>m pour Lézignan et Avignon bien<br />

que ce club ait chuté <strong>sur</strong> ses terres, mais<br />

nous en reparlerons ci-<strong>de</strong>ssous. Enfin Limoux,<br />

large vainqueur <strong>de</strong> Montpellier, a<br />

un retard trop important pour la qualification.<br />

Prochaine journée: Montpellier-Toulouse,<br />

ASC-<strong>Le</strong>zignan,Saint-Estève-XIII catalan-Limoux.<br />

Avec une équipe jeune et entreprenante<br />

personne n’imaginait que les Catalans<br />

iraient gagner en Avignon. Voilà qui a été<br />

fait et <strong>de</strong> belle façon, avec 6 essais dont<br />

3 <strong>de</strong> l’arrière Escare et le score <strong>de</strong> 12 à<br />

4 était très intéressant, mais non définitif.<br />

Après la pause, les Catalans ont joué<br />

jusqu’au bout et remporté une victoire<br />

précieuse car la qualification est as<strong>sur</strong>ée<br />

sports<br />

USAP : un match pas si nul que ça !<br />

tremblé au moment <strong>de</strong> frapper la<br />

pénalité <strong>de</strong> l’égalisation, et qui,<br />

vu la position, était loin d’être<br />

« faite ».<br />

- L’USAP prend <strong>de</strong>ux points à<br />

domicile contre une équipe très<br />

bien classée, à l’effectif complet<br />

et très soli<strong>de</strong> même en l’absence<br />

<strong>de</strong> Johnny Wilkinson et du capitaine<br />

Joe Van Niekerk. Et c’est<br />

bien pour l’USAP une première<br />

d’avoir tenu en échec une équipe<br />

du haut du tableau du Top14,<br />

car, en trois saisons, le fossé s’est<br />

creusé entre les Catalans et les<br />

« cracks » du championnat.<br />

L’USAP va <strong>de</strong> mieux en mieux !<br />

Sa mêlée, tout d’abord, qui commence<br />

à tenir la route même en<br />

l’absence <strong>de</strong> son « bus », Nicolas<br />

Mas, a été loin d’être ridicule<br />

face à <strong>de</strong>s Toulonnais experts<br />

dans ce domaine.<br />

<strong>Le</strong>s rucks ne sont plus pour<br />

l’USAP <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> jeu induisant<br />

une perte <strong>de</strong> balle systématique,<br />

comme c’était le cas voici<br />

quelques mois. L’USAP gagne au<br />

contraire <strong>de</strong>s ballons dans les<br />

rucks : <strong>de</strong>ux joueurs arrivent ensemble<br />

pour soulever, basculer et<br />

enjamber la défense, ce qui est<br />

une très bonne nouveauté.<br />

Ne parlons pas <strong>de</strong> la défense qui<br />

commence à présenter <strong>de</strong> sérieuses<br />

garanties, bien que Bernard<br />

Goutta fasse remarquer, avec<br />

raison, « Il y a toujours le trou<br />

peu avant la mi-temps entre la<br />

trentième et la quarantième minute<br />

! »<br />

Notons aussi qu’à chaque sortie,<br />

nos Catalans ramènent <strong>de</strong>s<br />

points et quand on sait qu’actuellement<br />

le but principal est <strong>de</strong><br />

faire tourner ce compteur-points,<br />

nous pouvons dire que le contrat<br />

est rempli.<br />

L’USAP se donne enfin les<br />

moyens d’exister, l’implication<br />

<strong>de</strong>s joueurs est quasi-totale et<br />

cette envie se transmet au public<br />

qui, lui aussi, reprend vie. Reconnaissons<br />

tout <strong>de</strong> même que les<br />

joueurs catalans ne se sont pas<br />

rendus la vie facile, car ils jouent<br />

chaque match avec une pression<br />

énorme, qui ne retombera qu’au<br />

soir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière journée le 12<br />

mai.<br />

Tout est encore loin<br />

d’être parfait<br />

L’attaque <strong>de</strong> l’USAP est encore<br />

très facile à décrypter d’où le<br />

nombre insuffisant d’essais<br />

marqués cette saison qui fait <strong>de</strong><br />

l’USAP l’avant-<strong>de</strong>rnière attaque<br />

Flash du XIII<br />

du Top14. D’autre part la fébrilité<br />

envahit encore nos joueurs en<br />

particulier <strong>sur</strong> leurs temps faibles<br />

(cf. l’essai <strong>de</strong> Toulon qui aurait pu<br />

être évité avec plus <strong>de</strong> maîtrise).<br />

L’USAP ne propose pas encore<br />

suffisamment <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> jeu et<br />

15<br />

A l’instant <strong>de</strong> la sirène, le pied <strong>de</strong> David Mélé n’a pas tremblé<br />

© Jean Pouech<br />

les joueurs se séparent trop facilement<br />

du ballon avec un jeu au<br />

pied encore très déficient.<br />

En conclusion, nul n’étant parfait,<br />

match nul pour un élève qui<br />

est loin d’être nul !<br />

Jo Solatges<br />

avec un match en moins. Donc, dimanche<br />

à 15 heures 20, à Saint-Estève, on continuera<br />

<strong>sur</strong> la même voie quoiqu’il faille se<br />

méfier <strong>de</strong> Limoux qui pensera avant tout<br />

à sa <strong>de</strong>mi-finale <strong>de</strong> la coupe face à l’ASC.<br />

Une victoire catalane est donc à envisager.<br />

Elite 2. Toulouse-Julien a conforté sa<br />

place <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r en battant Villefranche 46<br />

à 18 et Tonneins a laminé Lyon 40 à 4.<br />

Autre match très important, le <strong>de</strong>rby Baho-Palau<br />

qui a tenu toutes ses promesses<br />

par l’engagement et la qualité. Après une<br />

belle entame avec l’appui du vent, Palau<br />

avait un avantage <strong>de</strong> 18 à 10, avec un jeu<br />

bien typé et <strong>de</strong> beaux mouvements. Mais<br />

en secon<strong>de</strong> mi-temps, le nombreux public<br />

vit un autre Baho, qui se rendra à Lyon qui<br />

avait gagné à l’aller, mais n’est qu’à 11<br />

points <strong>de</strong>vant Baho. Palau, as<strong>sur</strong>é pour<br />

la qualification, accueillera Entraigues, la<br />

lanterne rouge.<br />

National 1. Salses, toujours 4e, enregistre<br />

<strong>de</strong> larges défaites à l’extérieur et<br />

ce 52 à 28 à Sauveterre le prouve. <strong>Le</strong>s<br />

Barou<strong>de</strong>urs ont battu la lanterne rouge<br />

Marseille 46 à 17, mais, contre Ornaison,<br />

ce sera un autre problème.<br />

Robert Escaro


16 communiqués<br />

Pour une alternative<br />

aux pestici<strong>de</strong>s<br />

<strong>Mer</strong>credi 21 mars<br />

Perpignan. A 19h, au cinéma <strong>Le</strong> Castillet. Projection-débat :<br />

« Pestici<strong>de</strong> mon amour ». <strong>Le</strong> film présente un état <strong>de</strong>s<br />

lieux et <strong>de</strong>s ravages <strong>de</strong>s produits toxiques répandus tout<br />

autour <strong>de</strong> nous.<br />

Jeudi 22 mars<br />

Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. A 21h, au cinéma Jaurès. Projectiondébat<br />

: « Pestici<strong>de</strong>s, non merci ! ». Entrée libre. Débat en<br />

présence <strong>de</strong> Jean-André Magdalou, élu à l’environnement<br />

à la mairie d’Alenya. Dans ce film, <strong>de</strong>s scientifiques<br />

témoignent pour dénoncer les méfaits <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s et<br />

promouvoir <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives respectueuses <strong>de</strong><br />

l’homme et <strong>de</strong> son environnement.<br />

Perpignan. A 20h, au « Casal », 23 avenue du Lycée.<br />

Conférence <strong>de</strong> Cédric Bertrand (maître <strong>de</strong> conférences,<br />

chercheur au LCBE) <strong>sur</strong> le thème « Du purin d’ortie au<br />

Bacillus, l’état <strong>de</strong> la recherche <strong>sur</strong> les bio-pestici<strong>de</strong>s, les<br />

conditions d’une alternative aux pestici<strong>de</strong>s ».<br />

Samedi 24 mars<br />

Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. A 17h, à la médiathèque. Conférence<br />

<strong>sur</strong> les dangers <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s par Jean Sabench <strong>de</strong> la<br />

Confédération Paysanne.<br />

Samedi 24 mars et dimanche 25 mars<br />

Villelongue-<strong>de</strong>-la-Salanque. Bio-dynamie appliquée au<br />

jardin, à l’agriculture et au rucher avec Francis Pautrat. <strong>Le</strong><br />

matin, atelier culture, l’après-midi, visite d’un rucher et<br />

discussion <strong>sur</strong> les abeilles et la pollinisation. Ren<strong>de</strong>z-vous<br />

à 9h au château d’eau. Inscription au 06 12 91 25 94.<br />

Site <strong>de</strong> l’anse <strong>de</strong> Paulilles, Conseil général. De 15h à 16h.<br />

Visites commentées du jardin du directeur et du verger<br />

<strong>de</strong> figuiers <strong>sur</strong> le thème « Jardiner sans pestici<strong>de</strong>, c’est<br />

possible ».<br />

Dimanche 25 mars<br />

Clara. A 10h. « A la Bonne Nature » : Atelier pratique<br />

<strong>sur</strong> une pépinière en agriculture biologique (durée 2h).<br />

Inscription au 06 16 53 98 96.<br />

Villelongue-Dels-Monts: <strong>de</strong> 9h à 13h. Atelier montage<br />

d’une couche en lasagnes aux Jardins familiaux. Ren<strong>de</strong>zvous<br />

au rond-point Lycée Alfred Sauvy à 9h. Inscription au<br />

06 49 09 37 24.<br />

Lundi 26 mars<br />

Estagel. A 18h30, à la salle Arago. Projection-débat :<br />

« La révolution <strong>de</strong>s sols vivants ». Entrée libre. Débat<br />

en présence <strong>de</strong> Daniel Henri, agronome et membre <strong>de</strong><br />

l’association Jardiniers <strong>de</strong> France.<br />

<strong>Mer</strong>credi 28 mars<br />

Ille-<strong>sur</strong>-Têt. A 18h30, à la salle <strong>de</strong>s fêtes. Projection-débat :<br />

« Pestici<strong>de</strong>s...non merci ».<br />

Vernet-les-Bains. De 10h à 17h. Visite du jardin pédagogique.<br />

Atelier purin d’ortie et consou<strong>de</strong> animé par Marcel<br />

Caillere (association Jardiniers <strong>de</strong> France).<br />

Vendredi 30 mars<br />

Saint-Jean-Pla-<strong>de</strong>-Corts. A 20h30, à la salle polyvalente.<br />

Projection-débat : « Pestici<strong>de</strong> mon amour ». Entrée libre.<br />

Débat en présence <strong>de</strong> Jean-André Magdalou, élu à l’environnement<br />

à la mairie d’Alenya<br />

Du 20 au 30 mars<br />

Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. A la médiathèque. Exposition du Syndicat<br />

<strong>de</strong>s Etangs du littoral <strong>sur</strong> le thème « Zéro pestici<strong>de</strong> dans<br />

nos lagunes ».<br />

Population en otage =<br />

partir ou mourir !<br />

Villeneuve-<strong>de</strong>-la-Raho. Appel à manifester le 17 mars à 14h30 <strong>de</strong>vant la préfecture<br />

L’association contre les antennes-relais<br />

<strong>de</strong> Villeneuve<strong>de</strong>-la-Raho<br />

(UMPLO) mène<br />

<strong>de</strong>puis 4 ans un combat pour leur<br />

déplacement, mais les 25 antennes<br />

Toutes les associations appellent les anciens combattants<br />

<strong>de</strong> toutes les générations, leurs familles,<br />

leurs amis, à venir nombreux aux cérémonies organisées<br />

dans les communes <strong>de</strong> notre département.<br />

<strong>Le</strong> collectif appelle au rassemblement du 50ème anniversaire<br />

du cessez-le-feu et <strong>de</strong> la guerre d’Algérie, Maroc et<br />

Tunisie. Cette cérémonie se déroulera au monument<br />

aux morts <strong>de</strong> Perpignan le lundi 19 mars à 9h30.<br />

Nous vous <strong>de</strong>mandons <strong>de</strong> venir nombreux. La présence<br />

<strong>de</strong>s drapeaux sera la bienvenue.<br />

<strong>Le</strong> collectif 19 mars 1962 vous invite à participer à la<br />

cérémonie qui aura lieu à Port-Vendres au mémorial<br />

sont toujours là, et la députéemaire,<br />

Jacqueline Irles, et le préfet<br />

sont aux abonnés absents. Malgré<br />

<strong>de</strong>ux contrats dénoncés <strong>de</strong>puis<br />

juillet <strong>de</strong>rnier, les opérateurs conti-<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

nuent d’augmenter les puissances<br />

en toute illégalité. Des me<strong>sur</strong>es<br />

dépassent très fortement les 0,6<br />

V/m <strong>de</strong>mandés par le Conseil européen.<br />

<strong>Le</strong> collectif 19 mars 1962<br />

Communiqué <strong>de</strong>s associations A.R.A.C., F.N.A.C.A ., A.F.M.D., A.N.C.A.C.,<br />

A.N.A.C.R., Femmes solidaires, F.N.D.I.R.P., <strong>Le</strong>s Guérilleros, <strong>Le</strong> Mouvement<br />

<strong>de</strong> la Paix, P.T.T. A.C.<br />

square Henri Bes le lundi 19 mars à 11h30.<br />

<strong>Le</strong> 17 mars à 11h, inauguration d’un rond-point du 19<br />

mars 1962 à Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>, avenue Charlemagne.<br />

Albert Tronyo, responsable du Collectif.<br />

Il y a 50 ans : Charonne, un massacre d’Etat.<br />

Soirée commémorative<br />

<strong>Mer</strong>credi 21 mars à 18 h 30, salle <strong>de</strong> l’Union à Céret<br />

Projection du DVD événementiel et débat avec <strong>de</strong>ux<br />

témoins actifs, Francis Poullain et Jacques Majester.


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

Telle est l’alarme que je lance après<br />

les propos tenus <strong>sur</strong> les enseignants<br />

par le prési<strong>de</strong>nt-candidat au meeting<br />

<strong>de</strong> Montpellier le 28 février. Ils témoignent<br />

d’une pitoyable méconnaissance <strong>de</strong><br />

ce qu’est le métier <strong>de</strong> professeur ou d’une<br />

volonté manifeste d’accélérer la <strong>de</strong>struction<br />

du principal pilier <strong>de</strong> la République<br />

en tentant <strong>de</strong> dresser les parents contre<br />

les enseignants.<br />

<strong>Le</strong>s 18 heures <strong>de</strong> cours prévus par le statut<br />

<strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong>s lycées et collèges<br />

ne tombent pas du ciel. Elles représentent<br />

au moins le double <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> travail.<br />

Diverses enquêtes (y compris celles diligentées<br />

par le ministère quand celui-ci ne<br />

camouflait pas ses statistiques) attestent<br />

que le temps <strong>de</strong> travail hebdomadaire<br />

est plus proche <strong>de</strong> 40 heures (parfois<br />

les dépasse) que <strong>de</strong> 35. Mon expérience<br />

Cet homme est dangereux<br />

personnelle, pas très ancienne, confirme<br />

cette réalité. Et la multiplication <strong>de</strong>s élèves<br />

en difficulté ne simplifie pas le travail,<br />

mais au contraire augmente le temps <strong>de</strong><br />

recherche pour la préparation <strong>de</strong>s cours<br />

sans diminuer la durée <strong>de</strong>s corrections.<br />

Imposer (ou proposer contre un certain<br />

salaire) 8 heures supplémentaires, c’est<br />

faire que les professeurs auront moins<br />

<strong>de</strong> disponibilité pour se consacrer à l’acquisition<br />

<strong>de</strong>s savoirs qui est le cœur <strong>de</strong><br />

leur métier. C’est les transformer en animateurs<br />

<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>ries. Ce qu’il faudrait au<br />

contraire c’est diminuer l’horaire hebdomadaire<br />

<strong>de</strong> cours en réservant par exemple<br />

<strong>de</strong>ux heures par semaine au travail <strong>de</strong><br />

coordination en équipe en liaison avec les<br />

personnels d’éducation, d’orientation et<br />

<strong>de</strong> santé. L’apparente efficacité pédagogique<br />

<strong>de</strong>s internats d’excellence confirme<br />

la direction à suivre. Réserver le privilège<br />

à 1 ou 2% <strong>de</strong>s élèves et sacrifier la gran<strong>de</strong><br />

masse est monstrueux.<br />

Jean Pascal Pugibet<br />

Fils d’agriculteur, enseignant retraité<br />

Rivesaltes<br />

Lycée <strong>de</strong> Céret, erratum<br />

Dans notre <strong>de</strong>rnier numéro (p. 20) une<br />

erreur <strong>de</strong> manipulation informatique<br />

nous a fait insérer à titre <strong>de</strong> « Courrier<br />

<strong>de</strong>s lecteurs » un texte intitulé « A propos<br />

du lycée <strong>de</strong> Céret ». Il n’était pas<br />

<strong>de</strong>stiné à paraître sous cette forme,<br />

car les faits dont il traite sont anciens,<br />

quoique les lignes relatives à la norme<br />

rectorale en matière d’effectifs restent<br />

d’actualité. Nos excuses à nos lecteurs,<br />

et à l’auteur du texte.<br />

La rédaction<br />

nos peines<br />

annonces légales - annonces légales - annonces légales<br />

- 2° AVIS AU PUBLIC -<br />

COMMUNE DE MONTALBA LE CHÂTEAU<br />

ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE PROJET<br />

DE 1° MODIFICATION<br />

DU PLAN LOCAL D’URBANISME<br />

Par arrêté en date du 10 février 2012 le Maire <strong>de</strong> MONTALBA LE CHÂTEAU a ordonné<br />

l’ouverture <strong>de</strong> l’enquête publique <strong>sur</strong> le projet <strong>de</strong> 1° modification du Plan Local d’Urbanisme<br />

en vigueur du 12 mars 2012 au 13 avril 2012.<br />

A cet effet, Mme GUITART Antoinette, retraitée, a été désigné par le Tribunal Administratif<br />

comme commissaire enquêtrice.<br />

L’enquête se déroulera à la Mairie du 12 mars 2012 au 13 avril 2012 inclus, aux jours<br />

et heures habituelles d’ouverture, où chacun pourra prendre connaissance du dossier<br />

et soit, consigner ses observations <strong>sur</strong> le registre d’enquête, soit les adresser par écrit<br />

à Mme la commissaire enquêtrice à la mairie <strong>de</strong> Montalba le Château 66130, 11 rue<br />

cami d’Ille.<br />

Mme la commissaire enquêtrice recevra à la mairie.<br />

le lundi 12 mars 2012 <strong>de</strong> 15 heures à 17 heures<br />

le mercredi 28 mars 2012 <strong>de</strong> 13 heures 30 à 15 heures 30<br />

le vendredi 13 avril 2012 <strong>de</strong> 16 heures à 18 heures.<br />

Son rapport et ses conclusions transmis au maire dans le délai d’un mois à l’expiration<br />

<strong>de</strong> l’enquête seront tenus à disposition du public à la mairie. <strong>Le</strong>s personnes intéressées<br />

pourront en obtenir communication.<br />

<strong>Le</strong> Maire, M.ROIGT<br />

- 2° AVIS AU PUBLIC -<br />

COMMUNE DE MONTALBA LE CHÂTEAU<br />

ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE PROJET DE<br />

ZONAGE DE L’ASSAINISSEMENT<br />

Par arrêté en date du 10 février 2012 le Maire <strong>de</strong> MONTALBA LE CHÂTEAU a ordonné<br />

l’ouverture <strong>de</strong> l’enquête publique <strong>sur</strong> le projet <strong>de</strong> zonage <strong>de</strong> l’assainissement du 12<br />

mars 2012 au 13 avril 2012.<br />

A cet effet, madame GUITART Antoinette, retraitée, a été désigné par le Tribunal Administratif<br />

comme commissaire enquêtrice.<br />

L’enquête se déroulera à la Mairie du 12 mars 2012 au 13 avril 2012 inclus, aux jours<br />

et heures habituelles d’ouverture, où chacun pourra prendre connaissance du dossier<br />

et soit, consigner ses observations <strong>sur</strong> le registre d’enquête, soit les adresser par écrit<br />

à madame la commissaire enquêtrice à la mairie <strong>de</strong> Montalba le Château 66130, 11<br />

rue cami d’Ille.<br />

Madame la commissaire enquêtrice recevra à la mairie.<br />

le lundi 12 mars 2012 <strong>de</strong> 15 heures à 17 heures<br />

le mercredi 28 mars 2012 <strong>de</strong> 13 heures 30 à 15 heures 30<br />

le vendredi 13 avril 2012 <strong>de</strong> 16 heures à 18 heures.<br />

Son rapport et ses conclusions transmis au maire dans le délai d’un mois à l’expiration<br />

<strong>de</strong> l’enquête seront tenus à disposition du public à la mairie. <strong>Le</strong>s personnes intéressées<br />

pourront en obtenir communication.<br />

<strong>Le</strong> Maire, M.ROIGT<br />

courrier <strong>de</strong>s lecteurs<br />

Aux termes d’un acte SSP en date du 24 février<br />

2012 il a été constitué une société<br />

Dénomination sociale :<br />

SCI JFP<br />

Siège social : 2 Rue du Four, 66160 LE BOULOU<br />

Forme : Société Civile Immobilière<br />

Capital : 100 <br />

Objet social : Acquisition et gestion <strong>de</strong> biens immobiliers: achat, vente et gestion locative,<br />

dans un cadre patrimonial, la jouissance gratuite à l’un <strong>de</strong>s associés.<br />

Gérance : Monsieur Jean Clau<strong>de</strong> FAUCON, 2 Rue du Four, 66160 LE BOULOU<br />

Cogérant : Madame Jacqueline PUIG, 15 Bis Rue <strong>de</strong>s Rosiers, 66160 LE BOULOU<br />

Cessions <strong>de</strong> parts sociales : les parts sociales sont librement cessibles au profit d’un<br />

Associé.<br />

Toute cession à un tiers <strong>de</strong> la société est soumise au préalable à agrément <strong>de</strong> la collectivité<br />

<strong>de</strong>s Associés réunis en Assemblée Générale<br />

Durée : 99 ans à compter <strong>de</strong> son immatriculation au RCS <strong>de</strong> Perpignan<br />

Aux termes d’un acte SSP en date du 7 mars<br />

2012 il a été constitué une société<br />

Dénomination sociale :<br />

THEATRE DE LA MER<br />

Siège social : 2 RUE EDOUARD BRANLY, 66650 BANYULS SUR MER<br />

Forme : SARL Unipersonnelle<br />

Nom commercial : THEATRE DE LA MER<br />

Capital : 3000 <br />

Objet social : BAR A HUITRES, DEGUSTATION DE FRUITS DE MER, VENTE A EMPOR-<br />

TER, VENTE DE BOISSONS ET TOUTE RESTAURATION TRADITIONNELLE<br />

Gérant : Monsieur BERNARD METTE, COMA SADULL BT L, 66660 PORT VENDRES<br />

Durée : 60 ans à compter <strong>de</strong> son immatriculation au RCS <strong>de</strong> Perpignan<br />

GESTION d’un BAR-RESTAURANT<br />

dans l’ENCEINTE du CAMPING MUNICIPAL « EL<br />

MOLÍ » à ELNE<br />

du 1er JUILLET au 31 AOÛT <strong>de</strong>s ANNÉES 2012,<br />

2013 et 2014<br />

DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC<br />

I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> l’Autorité Délégante :<br />

Commune d’Elne<br />

Boulevard Voltaire<br />

66200 ELNE<br />

Objet :<br />

Gestion d’un Bar-Restaurant dans l’enceinte du Camping Municipal « El Molí » à Elne,<br />

du 1er Juillet au 31 Août <strong>de</strong>s années 2012, 2013 et 2014.<br />

Nature <strong>de</strong> la convention :<br />

Pas <strong>de</strong> bail commercial.<br />

17<br />

Un ami coureur à pied<br />

nous a quittés !<br />

C lau<strong>de</strong><br />

Ve<strong>de</strong>l, plus <strong>de</strong> 50 ans <strong>de</strong><br />

course à pied, un passionné <strong>de</strong> la<br />

course hors sta<strong>de</strong>, est décédé alors<br />

qu’il participait à la 21e Ron<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Reyènès. Il a tellement donné pour<br />

les différentes courses organisées<br />

par le <strong>Travailleur</strong> Catalan, <strong>de</strong>s 100<br />

km aux 10 km <strong>de</strong> la fête du TC. Un<br />

homme qui a toujours répondu<br />

présent lors <strong>de</strong>s différentes sollicitations<br />

pour donner un coup <strong>de</strong><br />

main ou pour organiser. Un homme<br />

porteur <strong>de</strong> valeurs. Sa gentillesse<br />

et ses conseils resteront dans nos<br />

mémoires.<br />

La convention sera signée à titre précaire et révocable pour une durée <strong>de</strong> 3 ans :<br />

<strong>sur</strong> les pério<strong>de</strong>s du 1er Juillet au 31 Août <strong>de</strong>s années 2012, 2013 et 2014<br />

Modalités <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s offres :<br />

<strong>Le</strong>s offres <strong>de</strong>vront préciser le montant <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance proposée, les capacités, qualifications,<br />

certifications et références du candidat, les moyens mis en œuvre pour as<strong>sur</strong>er<br />

la permanence et la qualité du service et son engagement à respecter le cahier <strong>de</strong>s<br />

charges établi.<br />

Ce cahier <strong>de</strong>s charges fixant les obligations générales et particulières que <strong>de</strong>vra suivre<br />

le candidat ayant reçu mission d’exercer la délégation dudit service public, et auquel<br />

est annexé le <strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong>s locaux ainsi que le détail du mobilier et matériel mis à<br />

disposition, est à retirer au Secrétariat <strong>de</strong> la Mairie.<br />

Date limite <strong>de</strong> réception <strong>de</strong>s offres :<br />

15 jours à compter <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> publication.<br />

Adresse où elles doivent être adressées :<br />

Monsieur le Maire d’ELNE<br />

Cité Administrative<br />

Boulevard Voltaire<br />

66200 ELNE<br />

TECS 66<br />

SARL au capital <strong>de</strong> 7622.45 Euros<br />

4 rue du Moulin, hameau <strong>de</strong> Nidoleres,<br />

66300 Tresserre<br />

435036678 R.C.S. Perpignan<br />

Par décision <strong>de</strong> I’Assemblée Générale Extraordinaire en date du 5 mars 2012 il a été<br />

pris acte <strong>de</strong> la nomination <strong>de</strong> madame Françoise BORSATO, <strong>de</strong>meurant 4 rue du Moulin,<br />

hameau <strong>de</strong> Nidoleres 66300 Tresserre en qualité <strong>de</strong> nouveau gérant, à compter du<br />

5 mars 2012 pour une durée illimitée, en remplacement <strong>de</strong> madame Alice TALAIRACH,<br />

démissionnaire.<br />

Mention en sera faite au Registre du Commerce et <strong>de</strong>s Sociétés <strong>de</strong> Perpignan<br />

Société HELP NET Entreprise unipersonnelle à<br />

responsabilité limitée, au capital <strong>de</strong> 5000<br />

Siège social 17, Chemin <strong>de</strong>ls Clausals 66 540 Baho<br />

Numéro d’i<strong>de</strong>ntification RCS Perpignan 509 509 584<br />

Aux termes <strong>de</strong> la décision du 26 février 2012, le gérant a décidé, conformément à<br />

l’article L223-18 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce, le transfert du siège social du 17, Chemin <strong>de</strong>ls<br />

Clausals 66540 Baho au 3, Impasse Las Claves, 66 200 Latour Bas Elne.<br />

Ce transfert a été validé par décision <strong>de</strong> l’associé unique gérant du 26 février 2012.<br />

Pour avis,<br />

Mention en sera faite au RCS <strong>de</strong> Perpignan<br />

<strong>Le</strong> Gérant, associé unique<br />

Contact : Tigneres Hervé<br />

06 10 23 65 61<br />

3 impasse las Claves<br />

66 200 Latour Bas Elne


18 culture<br />

A l afFiche<br />

Perpignan<br />

Université. <strong>Mer</strong>credi 21 mars à 15h.<br />

Conférence en langue alleman<strong>de</strong><br />

avec M. Herbert Klage <strong>de</strong> l’université<br />

Humbolt <strong>de</strong> Berlin.<br />

Librairie Torcatis. Vendredi<br />

16 mars à 18h. Rencontre<br />

« Livres en voix » présentée<br />

par Gérard Salgas avec<br />

la présence <strong>de</strong> Dani Frayssinet<br />

qui dédicacera son<br />

livre « Puis-je hurler ? ».<br />

Entrée libre.<br />

Médiathèque. Samedi 17 mars, <strong>de</strong><br />

14h30 à 16h. Atelier <strong>de</strong> conversation<br />

en langue catalane pour<br />

adulte « Fem el cafè a la mediateca<br />

». Renseignements : 04 68<br />

66 30 22.<br />

Casa Musicale. Samedi 17 mars<br />

à 20h. So What Jazz Club avec le<br />

Big Band Jazz <strong>de</strong> la Casa sous<br />

la direction <strong>de</strong> Gavin Hackett et<br />

tous les danseurs <strong>de</strong> lindy hop.<br />

Gratuit. Renseignements : 04 68<br />

62 17 22<br />

Palais <strong>de</strong>s congrès. Du 19 au 24<br />

mars <strong>de</strong> 10h à 19h. Exposition<br />

Gramoli faite <strong>de</strong> diverses<br />

œuvres, peintures, huiles,<br />

acryliques et sculptures.<br />

Hôtel du département, Hall Guy<br />

Mallet. Vendredi 16 mars à 17h30.<br />

La SASL a invité le journaliste<br />

Henri Fabre à évoquer le peintre<br />

Willy Mucha et son célèbre Livre<br />

d’Or en compagnie <strong>de</strong> Robert<br />

Triquère et Bernard Rieu. Renseignements<br />

: 06 72 71 10 02.<br />

Palais <strong>de</strong>s congrès, espace<br />

Maillol. Du 9 mars au 6 mai, tous<br />

les jours sauf mardi, <strong>de</strong> 10h30 à<br />

18h. Exposition <strong>de</strong> 60 ans <strong>de</strong> créations<br />

<strong>de</strong> Michel Brigand avec près<br />

d’une centaine d’œuvres.<br />

Campo Santo, La Funéraria.<br />

Tous les jours sauf le lundi, <strong>de</strong><br />

11h à 17h30. Exposition « Arborescences<br />

» avec les sculptures<br />

<strong>de</strong> Patrick Desombre.<br />

Institut Jean Vigo, salle Marcel<br />

Oms. Mardi 20 mars à 19h. Cinéma<br />

argentin avec « Historias minimas »<br />

<strong>de</strong> Carlos Sorin. Renseignements :<br />

04 68 34 09 39.<br />

<strong>Le</strong> Grenat. Mardi 20<br />

et mercredi 21 mars à<br />

20h30. Spectacle comique<br />

: « <strong>Le</strong> suicidé »,<br />

mis en scène par<br />

Patrick Pineau. Tarif :<br />

10 à 21 .<br />

Canohès<br />

Théâtre du Réflexe. Samedi 17<br />

mars à 20h30. Spectacle <strong>de</strong> magie,<br />

Clint Magic, pour une soirée placée<br />

sous le signe du fantastique<br />

et <strong>de</strong> l’imaginaire. Tarif : 12 .<br />

« Femmes et toiles »,<br />

films et expositions à Argelès<br />

Destins tragiques, <strong>de</strong>stins gagnants. De par le mon<strong>de</strong>, les femmes s’organisent et luttent.<br />

<strong>Le</strong>s mini-festivals <strong>de</strong> cinéma organisés chaque année<br />

à l’occasion <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> la femme par <strong>Le</strong>s Amis<br />

<strong>de</strong> Cinémaginaire d’Argelès et plusieurs autres partenaires<br />

locaux sont <strong>de</strong>s événements sympathiques. Cette<br />

année, sous le titre « Femmes et toiles », ils s’ouvraient<br />

<strong>sur</strong> l’évocation <strong>de</strong> la peintre mexicaine Frida Kahlo. Comme<br />

à l’accoutumée, la manifestation associe au cinéma <strong>de</strong>ux<br />

expositions à la Médiathèque : l’une est un hommage à<br />

Frida Kahlo par Véronique Dominici et Ma<strong>de</strong>leine Ossikian,<br />

l’autre présente Autoportraits par les élèves du Collège <strong>de</strong>s<br />

Albères. Après le film rare « Frida nature vivante », plusieurs<br />

« toiles » avaient pour sujet l’histoire contrastée <strong>de</strong><br />

femmes <strong>de</strong> Turquie, du Liban et d’Egypte.<br />

Dans « L’étrangère » tourné en Allemagne par Feo Aladag,<br />

une jeune femme, Umay, emmène son petit garçon loin<br />

d’Istanbul et <strong>de</strong> son mari qui les maltraite pour rejoindre sa<br />

famille turque en Allemagne. Là, tous les préjugés d’une tradition<br />

obscurantiste l’atteignent <strong>de</strong> plein fouet. Considérée<br />

comme une « putain » qui a sali l’honneur <strong>de</strong> la famille qui<br />

pourtant l’aimait tendrement, elle va subir <strong>de</strong>s tribulations<br />

faites <strong>de</strong> violence et <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> nouvelles tendresses.<br />

Un parcours bouleversant, <strong>de</strong>s envies <strong>de</strong> bonheur, un suspense<br />

qui nous mène <strong>de</strong> fuites en fuites. Un dénouement<br />

sans concessions. L’étrangère est une tragédie.<br />

Réalisé par Nadine Labaki, une cinéaste plusieurs fois<br />

primée, « Et maintenant, on va où ? » se passe dans un<br />

village presque inaccessible, perdu en montagne dans un<br />

pays déchiré par la guerre, le Liban. Deux communautés,<br />

musulmane et chrétienne, s’y côtoient et s’y confrontent,<br />

contraintes par leur isolement à se supporter, parfois s’entrai<strong>de</strong>r<br />

tout en se haïssant. <strong>Le</strong>s hommes ne pensent qu’à se<br />

battre, les femmes veulent la paix et l’entente. <strong>Le</strong> parti-pris<br />

est d’abor<strong>de</strong>r cela sous un angle comique en dénonçant<br />

les travers et le ridicule <strong>de</strong> situations quotidiennes. Mais un<br />

épiso<strong>de</strong> tragique intervient. Il contribuera comme souvent<br />

N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

à provoquer le dénouement.<br />

Dans le film égyptien « <strong>Le</strong>s femmes du bus 678 », c’est un<br />

réalisateur masculin, Mohamed Diab, qui conte l’histoire,<br />

estimant que cela lui donne plus <strong>de</strong> force. Une étu<strong>de</strong> révèle<br />

qu’en Egypte 83% <strong>de</strong>s Egyptiennes et 98% <strong>de</strong> femmes<br />

étrangères ont déclaré avoir été victimes <strong>de</strong> harcèlement<br />

sexuel, le plus souvent dans la rue et dans les transports en<br />

commun. Ce qui explique que la trame <strong>de</strong> l’histoire se situe<br />

dans un bus. Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’origines<br />

et <strong>de</strong> <strong>de</strong>stins différents mais qui se connaissent sont les<br />

protagonistes du film. Sur fond d’attouchements dans les<br />

lieux publics et <strong>de</strong> dénégations masculines, <strong>de</strong> tiraillements<br />

parfois aussi entre les jeunes femmes engagées dans une<br />

situation exaspérante, l’histoire tourne autour d’un fait historique,<br />

le cas d’une jeune femme victime d’attouchements<br />

dans la rue qui a porté plainte contre son agresseur et obtenu<br />

sa condamnation. Un film remarqué aux festivals <strong>de</strong><br />

Cannes et <strong>de</strong> Montpellier où il a été présenté. Il sortira en<br />

salles en mai prochain.<br />

YL<br />

Cinémusiques du Zèbre<br />

Festival. Du 19 au 22 mars 2012, se tiendra la 4e édition <strong>de</strong>s « Cinémusiques du<br />

Zèbre » à l’Université <strong>de</strong> Perpignan.<br />

Du 19 au 23 mars 2012, l’Association<br />

STRASS <strong>de</strong> Jazzèbre,<br />

en collaboration avec l’Université<br />

<strong>de</strong> Perpignan, le Cinéma Castillet<br />

et l’association étudiante « Ramène<br />

ta fraise », organise les « Cinémusiques<br />

du Zèbre Vol.4 » à l’Université.<br />

Quatre jours pour faire découvrir ou<br />

redécouvrir <strong>de</strong>s films cultes, <strong>de</strong>s documentaires<br />

inédits, <strong>de</strong>s pépites cinématographiques,<br />

mais aussi <strong>de</strong>s artistes<br />

perpignanais, passant du muet au<br />

son électrique du rock. La 4e édition<br />

du festival du cinéma musical et du<br />

concert invite tous les mélomanes, cinéphiles<br />

et autres curieux, à découvrir<br />

une programmation aussi éclectique<br />

que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

<strong>Le</strong> septième art sera à l’honneur avec<br />

tout d’abord le chef d’œuvre du cinéma<br />

muet « <strong>Le</strong> Dernier <strong>de</strong>s Hommes »<br />

<strong>de</strong> Murnau mis en musique par Virgile<br />

Goller (accordéon) et Sylvain Rabourdin<br />

(violon) lors du traditionnel ciné-<br />

L’étrangère<br />

concert d’inauguration.<br />

Des films primés dans les grands festivals<br />

<strong>de</strong> cinéma sont à l’affiche et nous<br />

plongent dans les clubs <strong>de</strong> jazz et <strong>de</strong><br />

jam session avec « The Visitor » <strong>de</strong><br />

Thomas Mc Carthy, au cœur <strong>de</strong> la scène<br />

rock un<strong>de</strong>rground <strong>de</strong> la côte-ouest<br />

américaine, avec « Dig ! » <strong>de</strong> Ondi<br />

Timoner, et dans l’Afrique noire explorée<br />

par <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la « rave »<br />

dans « African Expedisound ».<br />

Cette 4e édition fera aussi la part<br />

belle à la musique et plus particulièrement<br />

à la scène perpignanaise avec<br />

l’afro-funk-reggae <strong>de</strong> D’Jam Tribu, le<br />

garage-rock <strong>de</strong>s Hair & The Iotas et<br />

l’électro du Projet Lafaille (un groupe<br />

également à l’affiche <strong>de</strong> la prochaine<br />

fête du <strong>Travailleur</strong> Catalan, fin juin à<br />

Argelès).<br />

Nouveauté cette année, le Cinéma<br />

Castillet invite les « Cinémusiques »<br />

pour la soirée <strong>de</strong> clôture avec <strong>de</strong>ux<br />

beaux films inédits, une comédie italienne,<br />

« Basilicata, coast to coast »,<br />

et un drame colombien, « <strong>Le</strong>s voyages<br />

du vent », unis par le thème <strong>de</strong> l’itinérance.<br />

Et le tout servi à tout petit prix (1 les<br />

films / 2 les concerts*) !<br />

* sauf films au Cinéma Castillet<br />

Infos : www.jazzebre.com,<br />

association STRASS<br />

Rémy Carrere : 04 68 51 13 14<br />

remy.carrere@jazzebre.com


N°3453<br />

Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />

Un opéra <strong>de</strong> chambre<br />

pour un public séduit<br />

« L’échiquier <strong>de</strong>s séductions » <strong>de</strong> et par Clément Riot.<br />

Conteur et compositeur <strong>de</strong> musique<br />

acousmatique, Clément<br />

Riot ne cesse d’explorer l’univers<br />

<strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s mille et une<br />

façons <strong>de</strong> les mettre en parole. Sa<br />

<strong>de</strong>rnière création, « l’Echiquier <strong>de</strong>s<br />

séductions » (le 9 mars à l’auditorium<br />

du Conservatoire <strong>de</strong> Perpignan), offre<br />

une osmose particulièrement réussie<br />

entre ces <strong>de</strong>ux sources d’inspiration.<br />

Seul en scène, dans un décor <strong>de</strong> hautes<br />

pièces d’échiquier transparentes, avec<br />

huit haut-parleurs disséminés dans la<br />

salle, il se livre à une joute oratoire<br />

mettant en scène <strong>de</strong>ux personnages<br />

familiers <strong>de</strong>s contes traditionnels : le<br />

souverain et la belle. <strong>Le</strong> défi, toujours<br />

C’est le printemps !<br />

selon la tradition, résoudre une énigme<br />

ou mourir. Bien entendu, pour la<br />

Belle, gagner signifie aussi épouser le<br />

souverain. L’originalité <strong>de</strong> l’histoire est<br />

que ces <strong>de</strong>ux personnages sont maîtres<br />

en parole. Et Clément Riot, maître<br />

<strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong> la création musicale.<br />

C’est donc une joute amoureuse sonore<br />

et verbale que nous sommes<br />

invités à écouter. Côté parole c’est<br />

un jeu incessant autour <strong>de</strong>s mots :<br />

énigmes, jeux <strong>de</strong> mots, évocation <strong>de</strong><br />

contes fantastiques comme celui du<br />

serpent qui détient la parole obscure<br />

(à ne jamais dévoiler sous peine <strong>de</strong><br />

mort), métaphores, détours verbaux<br />

qui tiennent l’adversaire en haleine,<br />

tout ceci en forme <strong>de</strong> défis multipliés,<br />

<strong>de</strong> proximité et d’évitements et d’un<br />

incessant jeu avec la mort, condition<br />

ultime <strong>de</strong> la beauté <strong>de</strong>s contes… Ceci<br />

soutenu, harmonisé, avec une ban<strong>de</strong>son<br />

remarquablement travaillée où<br />

se mêlent en un subtil équilibre <strong>de</strong>s<br />

enregistrements <strong>de</strong> musique instrumentale<br />

et <strong>de</strong>s créations numériques.<br />

C’est dans cette délicate répartition<br />

<strong>de</strong>s rôles entre le conteur et la musique<br />

qu’on reconnaît l’art <strong>de</strong> Clément<br />

Riot : tantôt les <strong>de</strong>ux éléments jouent<br />

ensemble, tantôt, prenant le relais du<br />

foisonnement <strong>de</strong>s mots, la musique se<br />

déploie seule, intimement accordée à<br />

la trêve ainsi créée. <strong>Le</strong> récit du conteur<br />

solitaire, à la voix si justement me<strong>sur</strong>ée,<br />

est ponctué du déplacement <strong>de</strong>s<br />

pièces <strong>de</strong> l’échiquier dont la transparence<br />

colorée fait naître <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong><br />

lumière habilement déployés par l’intervention<br />

<strong>de</strong> Guy Jacquet qui a aussi<br />

as<strong>sur</strong>é la direction scénique. Il convient<br />

pour conclure <strong>de</strong> rendre hommage au<br />

travail du Groupe <strong>de</strong>s Musiques Vivantes<br />

<strong>de</strong> Lyon (GMVL) qui a aidé à la<br />

spatialisation du son, <strong>de</strong> remercier la<br />

ville d’Alenya qui a mis la salle Antonio<br />

Machado à disposition pour cette<br />

création et le Conservatoire <strong>de</strong> Perpignan<br />

qui l’accueillait dans le cadre <strong>de</strong><br />

sa saison pédagogique.<br />

Yvette Lucas<br />

culture<br />

Cinéma. Pendant trois jours, du 18 au 20 mars, le Printemps du cinéma vous permet <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> beaux films sans trop vous ruiner.<br />

Dimanche 18, lundi 19 et mardi<br />

20 mars, c’est le Printemps<br />

du cinéma partout en France.<br />

L’occasion pendant trois jours<br />

<strong>de</strong> découvrir quelques beaux films à petit<br />

prix : toutes les séances sont à 3,50 !<br />

On pourra reprendre quelques grands<br />

cours d’histoire, avec le documentaire<br />

« Une vie avec Oradour », encore projeté<br />

au cinéma Castillet <strong>de</strong> Perpignan jusqu’au<br />

19 mars. Ou bien découvrir « Au pays du<br />

sang et du miel », le premier film d’Angelina<br />

Jolie <strong>sur</strong> la guerre <strong>de</strong> Bosnie. Alors<br />

que les massacres font rage, Danijel et<br />

Ajla se retrouvent dans <strong>de</strong>s camps opposés<br />

malgré ce qu’ils ont vécu. Danijel<br />

est un soldat serbe et Ajla une prisonnière<br />

bosniaque retenue dans le camp qu’il<br />

<strong>sur</strong>veille. C’est leur histoire bouleversante<br />

qu’on découvre, écrasée par l’effroyable<br />

poids qu’une guerre fait peser <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s<br />

gens simples et qu’aucun pouvoir politique<br />

ne semble vouloir sauver.<br />

Au Printemps du cinéma, on pourra aussi<br />

voyager avec les documentaires « Ve-<br />

Clément Riot et son échiquier<br />

nise », « Quapaq Nan, la gran<strong>de</strong> route<br />

inca » ou « Historias Minimas », mardi<br />

20 mars à l’Institut Jean Vigo, qui nous<br />

convie aux voyages <strong>de</strong> trois vies humaines,<br />

le long <strong>de</strong>s routes désertes <strong>de</strong> la Patagonie<br />

du Sud… ou la comédie dramatique<br />

belge hors-normes « Hasta la vista ».<br />

<strong>Le</strong> road-movie <strong>de</strong> 3 jeunes <strong>de</strong> 20 ans qui<br />

aiment le vin et les femmes… mais sont<br />

encore vierges. Sous prétexte d’une route<br />

<strong>de</strong>s vins, ils embarquent pour un voyage<br />

en Espagne dans l’espoir d’avoir leur<br />

première expérience sexuelle. Rien ne les<br />

arrêtera… Pas même leur handicap : l’un<br />

est aveugle, l’autre confiné <strong>sur</strong> une chaise<br />

roulante et le troisième est complètement<br />

paralysé.<br />

Et puis le printemps, c’est aussi la musique<br />

! Celle <strong>de</strong> Gainsbourg par exemple<br />

avec son autobiographie réinventée, « Je<br />

suis venu vous dire », racontée par l’intéressé<br />

lui-même. Ou bien le documentaire<br />

musical « El gusto » qui parle <strong>de</strong> la bonne<br />

humeur qui caractérise cette musique<br />

populaire inventée au milieu <strong>de</strong>s années<br />

1920 au coeur <strong>de</strong> la Casbah d’Alger par<br />

le grand musicien <strong>de</strong> l’époque, El Anka.<br />

Comment elle rythme l’enfance <strong>de</strong> ses<br />

jeunes élèves du conservatoire, arabes ou<br />

juifs. L’amitié et leur amour commun pour<br />

cette musique qui « fait oublier la misère,<br />

la faim, la soif » les rassemblent pendant<br />

19<br />

<strong>de</strong>s années au sein du même orchestre<br />

jusqu’à la guerre et ses bouleversements.<br />

En Buena Vista Social Club algérien, « El<br />

gusto » raconte comment la musique a<br />

réuni ceux que l’histoire a séparés il y a<br />

50 ans.<br />

Un Printemps du cinéma qui nous permettra<br />

<strong>de</strong> réfléchir <strong>sur</strong> quelques grands<br />

sujets <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> nous interroger<br />

<strong>sur</strong> la direction qu’il prend et <strong>sur</strong> notre<br />

rôle à y jouer. Ainsi, le film « Terraferma »<br />

nous conte le périple d’un groupe <strong>de</strong> clan<strong>de</strong>stins<br />

africains, sauvés <strong>de</strong>s eaux par une<br />

famille <strong>de</strong> pêcheurs au large <strong>de</strong> la Sicile<br />

malgré l’interdiction <strong>de</strong>s autorités locales.<br />

Un film <strong>sur</strong> l’exil forcé et le courage <strong>de</strong><br />

ces milliers d’immigrés <strong>de</strong> Lampedusa,<br />

mais bien au-<strong>de</strong>là <strong>sur</strong> quiconque est à la<br />

recherche <strong>de</strong> sa propre « Terre ferme ».<br />

Et puis tant d’autres films à voir pour s’instruire<br />

et découvrir, s’éva<strong>de</strong>r et réfléchir,<br />

s’émouvoir ou se marrer… Alors pour le<br />

Printemps du cinéma, profitez-en !<br />

J.Z.<br />

A l afFiche<br />

Canohès<br />

Théâtre du Réflexe. Dimanche<br />

18 mars à 16h. Spectacle tout<br />

public. « Dernière répétition » <strong>de</strong><br />

Patrick <strong>Le</strong>vasseur. Tarif : 12 .<br />

Font-Romeu<br />

La Terrassa. Samedi 17 mars<br />

<strong>de</strong> 15h à 18h30. Afterski au<br />

pied <strong>de</strong>s pistes au chalet <strong>de</strong> la<br />

Calme, dancefloor à ciel ouvert<br />

avec DJ Raph.<br />

Ille-<strong>sur</strong>-Têt<br />

La Fabrica. Vendredi 16 et samedi<br />

17 mars à 20h. Spectacle cabaret :<br />

« <strong>Le</strong>s Redoutables » avec tapas<br />

pour ceux qui le souhaitent. Prix :<br />

10 . Réservation : 04 68 84 08 09.<br />

Saint-André<br />

Maison <strong>de</strong> l’Art Roman. Du<br />

mardi au samedi, <strong>de</strong> 10h à 12h et<br />

<strong>de</strong> 15h à 18h. Réouverture dès le<br />

jeudi 15 mars. Tarif : 1-2 .<br />

Saint-Estève<br />

Théâtre <strong>de</strong> l’Etang. Vendredi 16 mars à 18h30.<br />

Nouvelle séance <strong>de</strong>s CEPS (Cours d’éducation<br />

populaire stéphanois) <strong>sur</strong> le thème « La<br />

voie Domitienne en pays catalan ».<br />

Toulouges<br />

Parc <strong>de</strong> Clairfont. Dimanche 18 mars<br />

à 12h. Calçotada avec animation au<br />

profit <strong>de</strong>s Restos du Cœur. Prix du<br />

repas : 18 . Renseignements : 04<br />

68 85 04 53 / 06 15 70 88 75.


N°3453<br />

20 humeur Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />

Depuis plusieurs semaines,<br />

je déverse mes humeurs<br />

amusées ou colériques <strong>sur</strong><br />

la sphère politique : l’actualité<br />

oblige. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong>s<br />

élections se resserre, les échéances n’ont<br />

jamais été aussi proches. Je sais qu’il faut<br />

argumenter, convaincre et gagner chaque<br />

voix.<br />

Je sais aussi que les choix politiques que<br />

nous ferons et les conséquences concrètes<br />

<strong>de</strong> ces choix en termes <strong>de</strong> progrès sociaux,<br />

par exemple, ne sont pas indépendants<br />

<strong>de</strong>s batailles syndicales que nous avons<br />

menées, que nous menons, que nous<br />

mènerons. J’utilise à <strong>de</strong>ssein le mot « indépendant<br />

» parce que je suis convaincu<br />

que <strong>de</strong>rrière ce mot se pose une question<br />

clef, la question du rapport du syndical et<br />

du politique, question centrale pour tous<br />

ceux qui ambitionnent <strong>de</strong> changer la société,<br />

<strong>de</strong> lutter contre les injustices, contre<br />

l’exploitation, contre l’aliénation <strong>de</strong>s femmes<br />

et <strong>de</strong>s hommes.<br />

<strong>Le</strong> syndical et le politique<br />

J’ai souvent vu les ar<strong>de</strong>urs syndicales les<br />

plus farouches se heurter aux murs du<br />

politique ; j’ai souvent vu les politiques<br />

tout tenter pour se soumettre les faveurs<br />

du syndical. J’ai trop souvent vu les divisions<br />

du politique gangréner le syndical<br />

et affaiblir la volonté unitaire du mon<strong>de</strong><br />

du travail. Je crois donc utile d’abor<strong>de</strong>r<br />

le problème <strong>de</strong> front pour y voir peutêtre<br />

un peu plus clair et les péripéties qui<br />

ont entouré la journée d’action syndicale<br />

européenne du 29 février m’en donnent<br />

l’occasion.<br />

Devant une dégradation très grave <strong>de</strong> la<br />

situation sociale dans toute l’Europe, aussi<br />

bien en termes <strong>de</strong> chômage, <strong>de</strong> pouvoir<br />

d’achat, <strong>de</strong> précarité, d’inégalités, face à<br />

<strong>de</strong>s politiques d’austérité qui se mettent<br />

en place et qui ne visent qu’à étrangler<br />

un peu plus les peuples, la Confédération<br />

Européenne <strong>de</strong>s Syndicats, qui regroupe<br />

L’actu vue par Delgé<br />

Se coucher ?<br />

pratiquement tous les syndicats <strong>de</strong>s pays<br />

européens, a voulu donner un signe fort<br />

et unitaire pour dire qu’il faut en finir avec<br />

<strong>de</strong>s politiques qui ne font qu’enfoncer un<br />

peu plus les pays dans la crise et qui appauvrissent<br />

un peu plus ceux qui sont déjà<br />

pauvres. L’appel à manifester, à agir le 29,<br />

se situait dans ce cadre : une action judicieuse,<br />

appropriée, nécessaire. Elle répond<br />

à une attente, maintes fois exprimée, <strong>de</strong>s<br />

peuples qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une véritable Europe<br />

sociale.<br />

D’importantes manifestations ont eu lieu :<br />

à Perpignan, plusieurs centaines <strong>de</strong> personnes,<br />

à Barcelone, plus <strong>de</strong> 50 000 dont<br />

<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s syndicats du département<br />

pour y marquer la dimension<br />

internationale.<br />

Péché ?<br />

Il s’est trouvé, ici, <strong>de</strong>s organisations syndicales,<br />

pour dire et écrire, au nom du<br />

contexte politique électoral dans lequel<br />

nous nous trouvons, que <strong>de</strong>scendre dans<br />

la rue, manifester, faire grève dans un tel<br />

contexte ne relevait pas d’une action syndicale<br />

indépendante, mais aurait un sens<br />

politique et que c’était… péché !<br />

Questions : les politiques d’austérité ontelles<br />

disparu ? <strong>Le</strong>s syndicats ont-ils une<br />

obligation <strong>de</strong> réserve ? Sont-ils aux ordres<br />

? Pendant combien <strong>de</strong> temps faut-il,<br />

avant et après les élections, geler l’action<br />

syndicale ? Qu’est-ce que gagnent les<br />

syndicats à ce petit jeu ? Gommer les revendications<br />

syndicales pendant toute la<br />

pério<strong>de</strong> électorale n’est-il pas un geste<br />

éminemment politique ? En les faisant<br />

passer sous la table, ne fût-ce que quelques<br />

semaines, n’est-ce pas réduire leur<br />

force et leur nécessité ? Ne peut-on pas<br />

voir, dans cet attentisme, une manœuvre<br />

qui viserait à préparer les esprits et les<br />

corps aux sacrifices imposés par les politiques<br />

d’austérité envisagées, pas seulement<br />

à droite? Ne désarme-t-on pas le<br />

peuple en agissant ainsi ?<br />

C’est vraiment là une conception « désarmante<br />

» <strong>de</strong> l’action syndicale. Pour ne<br />

faire référence qu’au passé le plus récent,<br />

<strong>sur</strong> les retraites, <strong>sur</strong> les services publics, <strong>sur</strong><br />

l’école, <strong>sur</strong> le chômage, <strong>sur</strong> la désindustrialisation,<br />

les organisations syndicales sont<br />

porteuses <strong>de</strong> revendications : faut-il les<br />

oublier un peu, beaucoup, passionnément<br />

pour permettre à Pierre, Paul ou Jacques<br />

<strong>de</strong> décrocher la timbale ? Dans le même<br />

temps, observons que patronat et gouvernement,<br />

eux, n’oublient rien et accélèrent<br />

projets rétrogra<strong>de</strong>s et plans sociaux.<br />

Pendant que les salariés dociles se coucheraient<br />

<strong>de</strong>vant les urnes, aux pieds <strong>de</strong><br />

leurs maîtres !<br />

Ce sont-là <strong>de</strong>s visions mutilées et mutilantes<br />

du syndicalisme (comme <strong>de</strong> la<br />

politique) qui l’éloignent <strong>de</strong> son projet<br />

fondateur, la fin <strong>de</strong> l’exploitation et<br />

l’émancipation du travailleur.<br />

Et parmi les tâches à accomplir, n’oublions<br />

jamais une <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>s succès futurs,<br />

le développement, le renforcement<br />

d’un syndicalisme <strong>de</strong> lutte, <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong><br />

contestation et <strong>de</strong> proposition, d’un syndicalisme<br />

unitaire et démocratique.<br />

A nous d’en être les acteurs sans attendre !<br />

Comme nous serons les acteurs <strong>de</strong> tous<br />

les changements politiques, sociaux et<br />

économiques auxquels nous aspirons.<br />

Pour nous sortir… du pétrin, il vaut mieux<br />

être <strong>de</strong>bout que… couché !.<br />

Jean-Marie Philibert

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