•Front de gauche •Délinquance •Argelès-sur-Mer - Le Travailleur ...
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L’hebdo communiste <strong>de</strong>s P-O<br />
1,80 - N°3453 - Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
LE TRAVAILLEUR CATALAN<br />
CGT<br />
Une centenaire<br />
pleine d’avenir<br />
P.10<br />
Rencontre<br />
citoyenne<br />
P.4<br />
Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
La percée P.3<br />
Délinquance<br />
<strong>Le</strong>s manipulations P.12<br />
Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong><br />
Femmes et toiles P.18
2 l’édito<br />
<strong>de</strong> René Granmont<br />
Au centre du débat<br />
Depuis quelques jours, ce que pressentaient aussi bien les militants<br />
<strong>sur</strong> le terrain que les commentateurs politiques est arrivé. Non seulement<br />
Jean-Luc Mélenchon a passé la barre symbolique <strong>de</strong>s 10 %<br />
d’intentions <strong>de</strong> vote, mais <strong>sur</strong>tout, désormais, c’est le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
qui donne le tempo <strong>de</strong> la campagne électorale.<br />
Car, après François Hollan<strong>de</strong> qui a proposé <strong>de</strong> créer une tranche d’imposition<br />
à 75 % pour les plus riches, c’est le prési<strong>de</strong>nt-candidat qui<br />
pille à son tour le programme <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon en proposant<br />
d’appliquer à ceux qui se réfugient à l’étranger pour ne pas payer d’impôt,<br />
une taxe différentielle. Pour ceux qui pourraient en douter, qu’ils<br />
regar<strong>de</strong>nt la vidéo du meeting du candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> à Rouen<br />
le 6 mars, puis qu’ils écoutent le candidat-prési<strong>de</strong>nt reprendre quasiment<br />
mot pour mot la même idée lundi <strong>de</strong>rnier <strong>sur</strong> TF1.<br />
Bien sûr, personne ne sera dupe et aura la naïveté <strong>de</strong> croire que le<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s riches a été convaincu par le discours <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon.<br />
Nicolas Sarkozy n’a dans ce domaine qu’un objectif : tromper<br />
encore une fois suffisamment d’électeurs pour pouvoir appliquer,<br />
no varietur, la politique d’austérité décidée avec Angela <strong>Mer</strong>kel et les<br />
autres dirigeants européens. Mais cet emprunt montre que, désormais,<br />
les idées du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> sont au centre du débat politique et<br />
médiatique. Que ce soit <strong>sur</strong> la nécessité <strong>de</strong> s’en prendre aux marchés<br />
financiers, <strong>de</strong> taxer les riches, <strong>de</strong> frapper l’évasion fiscale, <strong>de</strong> réviser<br />
les traités européens, on voit combien aujourd’hui ces idées, dont se<br />
moquent les chiens <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> médiatiques et autres sigisbées <strong>de</strong>s idées<br />
<strong>de</strong> renoncement, rencontrent un soutien populaire <strong>de</strong> plus en plus important.<br />
Ainsi, plus <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong>s Français sont d’accord pour qu’on interdise<br />
à un « exilé fiscal » d’être à la tête d’une entreprise française ou<br />
qu’il représente le pays dans une compétition sportive internationale.<br />
Preuve s’il en ait, que le résultat <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon à l’élection<br />
prési<strong>de</strong>ntielle et le poids du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> lors <strong>de</strong>s élections législatives<br />
seront déterminants pour qu’à l’issue <strong>de</strong>s échéances électorales,<br />
le pays s’engage dans une politique qui répon<strong>de</strong> aux attentes<br />
populaires.<br />
Face à cette montée du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, on assiste <strong>de</strong>puis quelques<br />
jours à <strong>de</strong> petites manœuvres autour <strong>de</strong>s sondages pour relancer l’idée<br />
du vite utile au premier tour. Mais rien ne pourra faire croire que la<br />
<strong>gauche</strong> pourrait être absente <strong>de</strong> second tour <strong>de</strong> l’élection prési<strong>de</strong>ntielle.<br />
Tous les experts le reconnaissent. Et tout ce qui renforcera la<br />
position <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon confortera la <strong>gauche</strong> pour le second<br />
tour et l’ancrera réellement à <strong>gauche</strong>. En définitive, le vrai vote utile,<br />
c’est le vote pour le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>.<br />
Il reste encore une quarantaine <strong>de</strong> jours pour en débattre et consoli<strong>de</strong>r<br />
la perspective <strong>de</strong> changement réel.<br />
politique<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
LU - VU - ENTENDU<br />
Tout fout le camp<br />
Ces jours-ci, dans notre département, un enfant <strong>de</strong> 10<br />
ans vivant dans une <strong>de</strong> nos petites communes si calmes<br />
d’habitu<strong>de</strong>, a dégradé à la bombe <strong>de</strong> peinture quelques<br />
voitures du voisinage. <strong>Le</strong> garnement a été appréhendé par<br />
la gendarmerie et entendu par les militaires. La semaine<br />
<strong>de</strong>rnière, dans les beaux quartiers parisiens, pas loin <strong>de</strong>s<br />
Champs Elysées, dans la rési<strong>de</strong>nce monarchique <strong>de</strong> son<br />
papa, un sauvageon d’à peine 14 ans s’en est pris à une<br />
« gendarmette » dans l’exercice <strong>de</strong> ses fonctions en lui jetant<br />
<strong>de</strong>s billes et <strong>de</strong>s tomates <strong>sur</strong> le visage. Visiblement, le<br />
jeune impertinent n’a été ni appréhendé, ni entendu par la<br />
maréchaussée, tout juste gron<strong>de</strong>r par le maître <strong>de</strong>s lieux.<br />
Et dire que Sarkozy se vante d’avoir fait reculer la délinquance<br />
juvénile…<br />
Grau Mach se passe d’Alduy<br />
A défaut <strong>de</strong> l’appeler Big Mach, on pourra maintenant<br />
le <strong>sur</strong>nommer Grau Mach. <strong>Le</strong> député UMP, tendance<br />
populiste, s’est affublé d’un suppléant, navigateur<br />
professionnel en eaux troubles politiques, en la personne<br />
<strong>de</strong> Romain Grau. L’homme est passé du PS au<br />
centre pour finir à l’UMP et son parcours n’est peutêtre<br />
pas encore terminé. Tan<strong>de</strong>m d’enfer, Daniel Mach<br />
et Romain Grau ont scellé leur union dans la salle <strong>de</strong>s<br />
mariages <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Cabestany dirigée par celui<br />
que tous <strong>de</strong>ux désignent comme leur pire ennemi :<br />
Jean Vila. Un mariage insolite qui, toutefois, a dû se<br />
passer d’un témoin <strong>de</strong> choc, Jean-Paul Alduy. Selon<br />
le député sarkozyste, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Agglo n’était<br />
pas invité, mais il n’est pas sûr du tout que ce <strong>de</strong>rnier<br />
ait souhaité l’être. JPA n’a sans doute pas oublié<br />
qu’il n’est plus sénateur et que les 4 députés UMP <strong>de</strong>s<br />
P.-O. y sont pour quelque chose. L’ex-maire <strong>de</strong> Perpignan<br />
n’a peut-être pas encore complètement renoncé<br />
à leur rendre un chien <strong>de</strong> sa chienne.<br />
Guerre catalaniste…<br />
Nous savions déjà que Jordi Vera (CDC) et<br />
Jaume Roure (Unitat Catalana) n’allaient pas<br />
partir en vacances ensemble. Désormais,<br />
c’est tous les jours que les « catalanistes » se<br />
font une guerre d’existence <strong>sur</strong> le terrain du<br />
microcosme politique départemental. Convergencia<br />
Democratica <strong>de</strong> Catalunya, dirigé par<br />
Jordi Vera, a choisi le bon cheval en intégrant<br />
Convergencia i Unio, parti qui a remporté les<br />
élections législatives en Catalogne sud et dirige<br />
aujourd’hui la Generalitat, avec Arthur Mas à<br />
sa tête. Dans notre département, trop souvent<br />
oublié <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong>s investisseurs, le rêve <strong>de</strong><br />
la prospérité catalane accroche un peu plus<br />
certains édiles locaux. Du coup, ces <strong>de</strong>rniers<br />
tentent <strong>de</strong>s rapprochements très opportunistes,<br />
avec l’illusion que Barcelone serait plus<br />
généreuse que Paris. On ne voit pas en quoi<br />
Arthur Mas, qui détruit le service public <strong>de</strong> la<br />
Generalitat et applique une cure d’austérité<br />
sans précé<strong>de</strong>nt à ses concitoyens, serait plus<br />
attentifs aux problèmes <strong>de</strong> nos hauts cantons<br />
que Nicolas Sarkozy dont il singe la politique<br />
économique. Alors pour que les portes du palais<br />
<strong>de</strong> la Generalitat s’ouvrent, d’aucuns imaginent<br />
que le sésame s’appelle Vera. Par suite,<br />
Jaume Roure, qui a choisi les mulets Alduy et<br />
Pujol, perd du terrain <strong>sur</strong> le catalanisme local.<br />
Cette situation <strong>de</strong>venue insupportable pour<br />
celui qui <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années s’est effacé <strong>de</strong>vant<br />
l’UMP locale, provoque chez lui une avalanche<br />
<strong>de</strong> critiques à l’égard <strong>de</strong> son concurrent, qui<br />
rend coup pour coup.<br />
<strong>Le</strong>s pauvres se trouvent là !<br />
Selon l’INSEE, notre département est le 6e plus pauvre <strong>de</strong> France et la région la 2e plus pauvre <strong>de</strong> l’hexagone,<br />
l’un et l’autre étant aussi parmi les plus inégalitaires. Et encore, cette moyenne est obtenue grâce aux revenus<br />
<strong>de</strong>s plus riches qui a énormément augmenté car le niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s plus pauvres a beaucoup baissé. <strong>Le</strong>s 10%<br />
<strong>de</strong>s habitants les plus mo<strong>de</strong>stes, une population presque équivalente à un département comme l’Au<strong>de</strong>, vivent<br />
avec moins <strong>de</strong> 770 par mois quand le seuil <strong>de</strong> pauvreté officiel est <strong>de</strong> 900 en France. 475 000 rési<strong>de</strong>nts du<br />
Languedoc-Roussillon, soit plus qu’un département comme les P.O., vivent en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ce seuil fatidique.<br />
Chaque année il y a 17 000 personnes <strong>de</strong> plus considérées comme pauvres. De quoi briser les illusions <strong>de</strong> celles<br />
et ceux qui pensent et trop souvent claironnent que le pouvoir régional peut protéger efficacement <strong>de</strong> la misère.<br />
En vérité, le problème est national, européen et <strong>sur</strong>tout politique. Il porte un nom, capitalisme, <strong>de</strong>venu inamendable,<br />
il a trois prénoms, rigueur, austérité, inégalités. Mis en œuvre bestialement par la droite ou suavement par<br />
la <strong>gauche</strong>, le résultat est le même. En déléguer son accompagnement aux régions n’a rien arrangé, sauf peut-être<br />
les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> celles-ci…<br />
<strong>Le</strong> <strong>Travailleur</strong> Catalan<br />
44 av. <strong>de</strong> Pra<strong>de</strong>s - 66000 Perpignan<br />
Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14<br />
Courriel : letravailleurcatalan@wanadoo.fr<br />
Site internet : www.letc.fr<br />
Commission Paritaire N° 0414 C 84 621<br />
N° ISSN 1279-2039<br />
Gérant : Christian Diéguez<br />
Impression : Imprimerie Salvador<br />
Directeur <strong>de</strong> publication :<br />
33 bd.d’Archimè<strong>de</strong> - 66200 Elne (France)<br />
René Granmont<br />
Webmaster : Christian Diéguez<br />
Mise en page : Jean-Clau<strong>de</strong> Assalit Publicité : Richard Siméon
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
Un tournant important a été pris dans la campagne<br />
électorale. Non pas que le prési<strong>de</strong>nt<br />
candidat ait repris quelques points dans les<br />
sondages suite au grand show <strong>de</strong> Villepinte,<br />
ce qui au <strong>de</strong>meurant semble logique. Mais <strong>de</strong>puis une dizaine<br />
<strong>de</strong> jours, le candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> a passé la<br />
barre <strong>de</strong>s 10 % <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> vote d’après la plupart<br />
<strong>de</strong>s instituts d’enquête d’opinion.<br />
Sans prendre pour argent comptant le résultat <strong>de</strong>s sondages,<br />
ne boudons pas notre plaisir. Surtout que <strong>de</strong> l’avis<br />
<strong>de</strong> tous les experts en la matière, plus que le résultat à<br />
<strong>de</strong>ux chiffres, ce qui est incontestable, c’est la progression<br />
régulière et soli<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> vote en faveur<br />
<strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon. « Nous avons franchi un seuil<br />
<strong>de</strong> crédibilité » a-t-il expliqué, ajoutant « on a gagné nos<br />
galons en tant que force <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> efficace, menant <strong>de</strong>s<br />
combats et se rendant utile ».<br />
Une force montante<br />
De l’avis <strong>de</strong>s spécialistes, les progrès <strong>de</strong> cette influence<br />
ont lieu dans toutes les couches <strong>de</strong> la société, mais<br />
<strong>sur</strong>tout dans les catégories populaires, les salariés <strong>de</strong>s<br />
services publics, le mon<strong>de</strong> enseignant. Ainsi, le candidat<br />
du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> est aujourd’hui, avec le candidat<br />
socialiste, un <strong>de</strong>s principaux candidats du vote ouvrier.<br />
Ce qui renvoie dans les cor<strong>de</strong>s tous les chiens <strong>de</strong> gar<strong>de</strong><br />
médiatiques qui n’ont cessé <strong>de</strong> clamer que madame <strong>Le</strong><br />
Pen était la candidate <strong>de</strong>s ouvrier. Aujourd’hui, Jean-Luc<br />
Mélenchon mord sérieusement <strong>sur</strong> l’électorat traditionnel<br />
<strong>de</strong> l’extrême <strong>gauche</strong>. Il commence aussi à attirer <strong>de</strong>s électeurs<br />
qui s’étaient détournés du vote lors <strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nts<br />
scrutins et qui voient dans le vote pour le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
une possibilité concrète <strong>de</strong> faire changer les choses.<br />
Ce progrès régulier n’est pas pour rien dans les coups <strong>de</strong><br />
volant à <strong>gauche</strong> donnés par François Hollan<strong>de</strong>, ni même<br />
dans la démagogie cynique du prési<strong>de</strong>nt candidat qui<br />
semble découvrir, après cinq ans à leur service, que les<br />
riches existent. Ce qui prouve, si besoin était, que le poids<br />
du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> au soir du premier tour comme au<br />
len<strong>de</strong>main <strong>de</strong>s élections législatives, peut sérieusement<br />
faire bouger les choses.<br />
La <strong>gauche</strong> <strong>de</strong> combat est <strong>de</strong> retour<br />
Certes, la personnalité du candidat n’est pas pour rien<br />
dans l’accélération <strong>de</strong> ce processus populaire qui ouvre<br />
d’énormes possibilités. Mais, comme il se plait à le répéter,<br />
« nous défendons <strong>de</strong>s idées, pas un gui<strong>de</strong> suprême<br />
ou un lea<strong>de</strong>r ».<br />
Tous les artisans <strong>de</strong> la campagne du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> présents<br />
<strong>sur</strong> le terrain peuvent en témoigner. C’est grâce à la<br />
diffusion d’un programme <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur associé à<br />
une argumentation offensive, ne cédant pas un mètre du<br />
terrain à qui que ce soit, que, peu à peu, les citoyen-ne-s<br />
<strong>de</strong> ce pays se réapproprient la politique. On ne s’indigne<br />
politique<br />
<strong>Le</strong> Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, porteur d’espérance<br />
Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. En passant un score à <strong>de</strong>ux chiffres dans les intentions <strong>de</strong> vote, Jean-Luc Mélenchon confirme la tendance à la hausse<br />
enregistrée <strong>de</strong>puis quelques mois. Avec l’ensemble <strong>de</strong>s militants du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, il pèse aujourd’hui <strong>sur</strong> la campagne électorale.<br />
3<br />
plus seulement, on discute, on propose, on politise. Pour<br />
la première fois <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s lustres, une gran<strong>de</strong> partie du<br />
peuple <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, jadis déçu et même désespéré parce<br />
que trahi par la mise en œuvre d’une véritable pédagogie<br />
du renoncement, se sent <strong>de</strong> nouveau concernée.<br />
Ce n’était « la » politique qui les avait quittés, mais la<br />
confiance dans sa capacité à changer la vie, leurs vies. Ils<br />
savent aujourd’hui qu’ils ont un rôle à jouer.<br />
Et, en réveillant ainsi les consciences, le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
redonne <strong>de</strong> la dignité à tous les citoyen-ne-s, en les<br />
aidant à re<strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s créateurs d’idées, <strong>de</strong>s acteurs du<br />
changement.<br />
René Granmont<br />
La fuite en avant du prési<strong>de</strong>nt<br />
Sarkozy. A l’occasion du meeting <strong>de</strong> Villepinte, le prési<strong>de</strong>nt sortant a clairement voulu <strong>sur</strong>prendre et imposer son tempo à la campagne.<br />
En chassant <strong>sur</strong> les terres du Front national et en prenant l’Europe comme nouveau bouc émissaire, il a pris le risque <strong>de</strong> diviser<br />
son propre camp et <strong>de</strong> se piéger lui-même.<br />
<strong>Le</strong> prési<strong>de</strong>nt-candidat a lancé <strong>de</strong>puis<br />
quelques jours une offensive médiatique<br />
qui, si elle a eu quelques résultats<br />
dans certains sondages, risque fort <strong>de</strong><br />
se traduire, à terme, par un échec.<br />
Car qui peut croire aux promesses faites<br />
par le candidat <strong>de</strong> l’UMP et du Me<strong>de</strong>f durant<br />
le grand cirque <strong>de</strong> Villepinte ou dans<br />
ces prestations télévisées ?<br />
En homme du passé et du passif qu’il est<br />
<strong>de</strong>venu et qu’il incarne aux yeux <strong>de</strong> millions<br />
<strong>de</strong> nos concitoyens, Nicolas Sarkozy<br />
a, semble-t-il, découvert <strong>de</strong> nouveaux horizons<br />
: l’Europe, les exilés fiscaux, les très<br />
gros revenus… A se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qui occupait<br />
l’Elysée <strong>de</strong>puis 2007 ? Qui a créé le bouclier<br />
fiscal ? Qui avait juré <strong>de</strong> « moraliser<br />
la finance » ? Qui <strong>de</strong>vait aller chercher la<br />
croissance « avec les <strong>de</strong>nts » ? Et qui, il y a<br />
quelques jours, a imposé le nouveau traité<br />
européen qui fait <strong>de</strong> l’austérité l’alpha et<br />
l’oméga <strong>de</strong> la politique économique ?<br />
Fidèle à lui-même, le prési<strong>de</strong>nt sortant<br />
continue à jouer l’intox, tordant la réalité<br />
<strong>de</strong>s faits dans le sens où cela l’arrange.<br />
Dans son grand show <strong>de</strong> dimanche, que<br />
ce soit <strong>sur</strong> le développement industriel, les<br />
retraites, les banlieues, il a accumulé les<br />
contre-vérités. Aujourd’hui, il n’hésite plus<br />
à faire toutes les promesses imaginables,<br />
allant même jusqu’à reprendre une propo-<br />
sition <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon pour lutter<br />
contre les exilés fiscaux. Mais qui peut le<br />
croire ?<br />
Dans le même temps où il tente vainement<br />
<strong>de</strong> faire croire qu’il veut lutter contre les<br />
inégalités les plus flagrantes, il ne cesse pas<br />
<strong>de</strong> lorgner <strong>sur</strong> les terres du Front national<br />
en tentant <strong>de</strong> doubler Marine <strong>Le</strong> Pen <strong>sur</strong><br />
sa droite. Ainsi, il fait le choix d’instaurer<br />
un débat délétère autour <strong>de</strong> l’immigration,<br />
remettant en cause le traité <strong>de</strong> Schengen<br />
dont il était un <strong>de</strong>s plus chauds partisans.<br />
De la même façon, pour disculper les<br />
grands patrons du CAC 40 qui s’octroient<br />
D ans<br />
quelques jours, nous serons <strong>de</strong>s milmilliers <strong>sur</strong> la place <strong>de</strong> la Bastille à Paris. Des<br />
milliers pour marcher <strong>de</strong>puis Nation jusqu’à u’à<br />
cette place mythique <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> Révolution on<br />
française. Il fallait au moins ça pour fêter dignement<br />
la fin d’un quinquennat atroce, mais ais<br />
<strong>sur</strong>tout pour porter haut et fort le beau projet du<br />
Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> : une assemblée constituante nte<br />
pour une sixième République ! Bien plus qu’un un<br />
symbole, la bataille pour une sixième Républiblique, c’est en finir avec une constitution éculée, ée,<br />
proposer un texte qui renforcerait le pouvoir oir<br />
parlementaire contre la monarchie prési<strong>de</strong>nentielle actuelle, étendre le pouvoir décisionnel l à<br />
la sphère économique,… Un changement pro- ro-<br />
<strong>de</strong>s salaires faramineux, il n’a pas craint,<br />
à Villepinte, <strong>de</strong> faire huer par la foule <strong>de</strong><br />
ces partisans, les chômeurs, les étrangers,<br />
semant ainsi encore un peu plus <strong>de</strong> haine<br />
et <strong>de</strong> division dans le pays.<br />
Enfin, le candidat <strong>de</strong> l’UMP a voulu <strong>sur</strong>prendre<br />
en lançant un ultimatum à Bruxelles.<br />
Mais il a ainsi démontré, à ses dépens,<br />
que les traités européens pouvaient être<br />
renégociés si la France pèse <strong>de</strong> tout son<br />
poids. Une idée qui, quand elle était avancée<br />
par le candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>,<br />
faisait sourire tous les commentateurs qui<br />
aujourd’hui se pâment <strong>de</strong>vant les coups <strong>de</strong><br />
<strong>Le</strong> 18, tous à la Bastille !<br />
Pour ceux qui auraient bien voulu en<br />
être à La Bastille dimanche 18 mars<br />
mais qui ne le pourront pas…<br />
<strong>Le</strong> Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> <strong>de</strong> Cabestany organise un visionnage<br />
collectif en direct <strong>de</strong> la manifestation et du discours<br />
<strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon à la Bastille<br />
Dimanche 18 mars, salle Germanor à Cabestany<br />
10h45 : Assemblée citoyenne.<br />
12h15 : Apéritif et repas fraternel tiré du sac.<br />
15h : Projection en direct <strong>sur</strong> grand écran <strong>de</strong> la manifestation<br />
<strong>de</strong> la Bastille.<br />
menton du prési<strong>de</strong>nt. Alors pourquoi ne<br />
pas consulter le peuple par référendum,<br />
comme le propose Jean-Luc Mélenchon,<br />
<strong>sur</strong> le « traité <strong>de</strong>s rapaces » mis au point<br />
par le couple Sarkozy-<strong>Mer</strong>kel ?<br />
Visiblement, le prési<strong>de</strong>nt, et avec lui toute<br />
la droite, <strong>de</strong>vient fébrile <strong>de</strong>vant les sombres<br />
perspectives qui s’offrent à eux en<br />
mai prochain.<br />
RG<br />
fond <strong>de</strong>s institutions qui suppose une démarche par<br />
laquelle le peuple n’est pas convoqué à contempler<br />
en spectateur les projets, mais impliqué dans l’élaboration<br />
<strong>de</strong> sa propre constitution.<br />
Alors le 18 mars, tous à la Bastille ! Départ 14h place<br />
<strong>de</strong> la Nation en direction <strong>de</strong> la Bastille, suivi d’une<br />
intervention <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon.<br />
A Perpignan, le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> 66 organise un départ<br />
TGV à 7h37, retour le soir à 23h24. Tarif A/R : 106 .<br />
Infos/réservation : 06 09 18 13 19 (Dany Benquet)<br />
ou didier.hage@orange.fr (Didier Hage).<br />
La fédération du PCF organise un visionnage collectif à<br />
partir <strong>de</strong> 16h au 44 avenue <strong>de</strong> Pra<strong>de</strong>s<br />
J.Z.
4 politique<br />
T.C. : Vous êtes donc professeurs<br />
<strong>de</strong>s écoles (PE) dans cet espace<br />
particulier.<br />
Christophe Vals : J’ai 43 ans, <strong>de</strong>ux enfants,<br />
PE <strong>de</strong>puis 93, remplaçant en Cerdagne<br />
(ZIL), passionné <strong>de</strong> musique et chant<br />
et animateur-responsable <strong>de</strong> la « Gran<strong>de</strong><br />
Chorale » <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong>s hauts cantons,<br />
où tous participent et produisent un<br />
concert « gigantesque » au mois <strong>de</strong> juin,<br />
réunissant <strong>de</strong>s centaines d’enfants avec<br />
leur professeur <strong>sur</strong> scène à Saillagouse,.<br />
Assemblées citoyennes<br />
A Villefranche-<strong>de</strong>-Conflent, le vendredi<br />
16 mars à 20h. Gran<strong>de</strong> salle Lannelongue.<br />
L’humain : partager les richesses.<br />
Augmenter les salaires et les retraites,<br />
salaires et revenus maximums, abolir<br />
la précarité et l’insécurité sociale, plan<br />
d’urgence du logement, nouvel essor<br />
<strong>de</strong>s services publics…<br />
A Amélie-les-Bains, le mardi 20 mars à<br />
20h30.<br />
A Rivesaltes, le mercredi 21 mars à<br />
20h30. Salle Jean Cases, ancienne mairie.<br />
En présence <strong>de</strong> Françoise Fiter et<br />
Patrick Cases, candidats du Front <strong>de</strong><br />
<strong>gauche</strong> à l’élection législative.Faire front<br />
aux politiques d’autérité.<br />
A Millas, le jeudi 22 mars à 18h30. Salle<br />
<strong>de</strong> la mairie. En présence <strong>de</strong> Daniel<br />
Borreill et Dany Benquet, candidats du<br />
Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> à l’élection législative.<br />
Pour une alternative politique bien<br />
réelle à la portée <strong>de</strong> la <strong>gauche</strong>…<br />
A Los Masos, le vendredi 23 mars à<br />
18h30. Salle <strong>de</strong>s fêtes. L’humain : vivre<br />
ensemble. Pour faire vivre les collectivités<br />
locales et les services publics <strong>de</strong><br />
proximité.<br />
A Saint-Génis-<strong>de</strong>s-Fontaines, le vendredi<br />
23 mars à 20h. Salle polyvalente. Austérité<br />
et plans <strong>de</strong> rigueur, voilà ce que<br />
nous offre Sarkozy pour 2012. Ce n’est<br />
plus supportable ! Peut-on sortir <strong>de</strong> la<br />
crise sans plan d’austérité ? Quelles<br />
solutions pour qu’enfin la priorité soit<br />
« l’Humain d’abord » ?<br />
Au Perthus, le vendredi 23 mars à 18h.<br />
Salle communale.<br />
Au Boulou, le vendredi 23 mars à 20h.<br />
Foyer <strong>de</strong>s anciens.<br />
J’ai grandi à Fontpédrouse et ai consacré<br />
mon mémoire universitaire au droit du<br />
travail <strong>sur</strong> la ligne du train jaune.<br />
Emma Chazarenc : J’ai 46 ans. Je suis<br />
PE à Formiguères <strong>de</strong>puis un an, après avoir<br />
été à La Cabanasse cinq ans et 15 ans à<br />
Perpignan. Quatre enfants, dont trois sont<br />
scolarisés dans le premier <strong>de</strong>gré.<br />
Nathalie Cullel : Trois enfants, PE à la<br />
maternelle <strong>de</strong> Bolquère, en Cerdagne <strong>de</strong>puis<br />
2003, d’où mon mari est originaire.<br />
Plus jeune, je venais en vacances ici, avec<br />
ma famille. J’aime cette région.<br />
Emma Chazarenc<br />
T.C. : Vous avez donc, tous trois,<br />
choisi cet environnement professionnel<br />
?<br />
N.C. : Oui. Nous aimons cet environnement,<br />
loin <strong>de</strong> l’anonymat <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes.<br />
Nos enfants sont scolarisés dans <strong>de</strong>s<br />
écoles à taille humaine. Nous connaissons<br />
les parents d’élèves. Certains <strong>de</strong>viennent<br />
nos amis.<br />
E.C. : Pareil. Vivre ici est un choix, un<br />
projet familial. Pour vivre dans le calme,<br />
sans stress, élever <strong>de</strong>s enfants dans <strong>de</strong>s<br />
conditions idéales. Nature, calme, silence,<br />
neige…<br />
C.V. : Je confirme. C’est un peu un choix<br />
<strong>de</strong> vie. Ma femme est aussi enseignante,<br />
en maternelle. Nous avons décidé d’enseigner<br />
dans ce secteur montagne et rural.<br />
Ici, tout est lié : le scolaire, l’économique,<br />
la vie <strong>de</strong>s gens. On se connaît les uns les<br />
autres. Il y a une vraie proximité sociale.<br />
C’est peut-être cela qui donne envie <strong>de</strong><br />
se battre pour améliorer les choses, pour<br />
« L’H<br />
une perspective crédib<br />
Témoignage. Depuis <strong>de</strong>s semaines, dans les hauts cantons, enseignants,<br />
enseignants, Emma Chazarenc, Nathalie Cullel et Christophe Vals, tous trois<br />
<strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s gens que l’on connaît.<br />
Nous percevons peut-être mieux l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s problèmes.<br />
Nathalie Cullel<br />
T.C. : Alors, cette lutte, ces luttes ?<br />
E.C. : Et bien, c’est la lutte pour la conservation<br />
<strong>de</strong> l’emploi dans les hauts cantons,<br />
l’emploi public, en l’occurrence. C’est<br />
une lutte contre la RGPP (Révision générale<br />
<strong>de</strong>s politiques publiques). C’est aussi<br />
vouloir conserver pour nos élèves <strong>de</strong>s<br />
conditions acceptables d’enseignement<br />
et <strong>de</strong> suivi. C’est encore essayer <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />
<strong>de</strong> la vie dans les cantons, lutter contre<br />
la désertification. Il faut savoir que, il y<br />
a six ans quand je suis arrivée, il y avait<br />
la Poste, ouverte matin et après-midi à<br />
Formiguères, une pharmacie aussi, un<br />
pédiatre à Font-Romeu et une gynécologue<br />
à Saillagouse. Tout cela a aujourd’hui<br />
disparu.<br />
C.V. : Oui, c’est ça. Des luttes, il y en a<br />
toujours eu dans cette partie du département.<br />
Depuis 1995, il y a une tradition<br />
d’échanges avec les autres salariés, du<br />
public comme du privé (maisons d’enfants,<br />
ONF, La Poste, l’ex-équipement,<br />
la douane…). A plusieurs reprises, nous<br />
avons été ensemble. <strong>Le</strong>s notions d’équilibre<br />
dans le territoire, les questions<br />
d’emplois, <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s services sont au<br />
centre <strong>de</strong> nos revendications, au centre du<br />
soutien que nous rencontrons.<br />
N.C. : En 2008, j’étais en poste à Font-Romeu<br />
avec 20 élèves dont 8 tout petits. En<br />
janvier, coup <strong>de</strong> tonnerre : dix menaces <strong>de</strong><br />
fermetures <strong>de</strong> classe dont la mienne. Nous<br />
avons réagi. C’est la naissance du collectif.<br />
Momentanément, nous avons sauvé neuf<br />
postes. Pour la plupart, ils ont été sacrifiés<br />
au cours <strong>de</strong>s années suivantes. Au total, à<br />
Font-Romeu, en 4 ans, trois suppressions<br />
<strong>de</strong> postes sont intervenues. La fameuse<br />
fusion d’écoles ! J’ai été affectée dans le<br />
village voisin. Au nom <strong>de</strong> quoi mes « 2<br />
ans », pourtant scolarisés, n’étaient-ils pas<br />
comptabilisés ? Nous étions en ZRR (Zone<br />
<strong>de</strong> Revitalisation Rurale), il y avait obligation<br />
<strong>de</strong> les comptabiliser ! Ce sentiment<br />
d’incompréhension et d’injustice ne m’a<br />
jamais quittée et a forgé ma conviction<br />
qu’il fallait se battre en permanence pour<br />
défendre notre école, nos services publics,<br />
notre droit à vivre en Cerdagne comme<br />
tout autre citoyen en France. Depuis 5 ans,<br />
grâce à nos luttes, j’ai gardé la tête haute<br />
tout en apprenant beaucoup.<br />
T.C. : Vous continuez ?<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
C.V. : Oui, nous continuons. <strong>Le</strong>s élus, <strong>de</strong><br />
leur côté, ont engagé <strong>de</strong>s démarches.<br />
Avec les parents d’élèves, nous continuons<br />
<strong>sur</strong> le terrain administratif. Vous<br />
l’avez vu, quelques écoles ont été ca<strong>de</strong>nassées,<br />
nous avons organisé un « ralentissement<br />
informatif » <strong>sur</strong> la nationale où<br />
nous avons été largement soutenus par<br />
les automobilistes, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>roles sont<br />
en permanence tendues <strong>de</strong>vant toutes les<br />
écoles. Nous continuons donc <strong>sur</strong> le terrain<br />
administratif. Au Tribunal administratif,<br />
nous ferons valoir nos droits en rapport<br />
avec les lois pour suspendre et annuler les<br />
décisions <strong>de</strong> fermeture. <strong>Le</strong> 28 Mars, nous<br />
avons une réunion avec le SNUIPP (syndicat<br />
majoritaire).<br />
Christophe Vals
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
umain d’abord »,<br />
politique<br />
le et intelligente pour <strong>de</strong>s décennies<br />
parents d’élèves et élus sont mobilisés contre un affaiblissement du dispositif scolaire, contre les fermetures <strong>de</strong> postes. Trois<br />
membres du collectif Sauvons nos classes, répon<strong>de</strong>nt à nos questions et, dans cette pério<strong>de</strong> électorale, témoignent..<br />
La lutte contre les fermetures <strong>de</strong> classes dans les hauts cantons continue, comme ici à l’inspection académique<br />
E.C. : Bien sûr. La lutte continue parce<br />
qu’elle n’a pas abouti ! Nous ne sommes<br />
pas un exemple. Je pense juste faire ce<br />
qu’il faut faire quand on est agressés <strong>de</strong><br />
la sorte. Nous <strong>de</strong>vons faire reculer l’idée<br />
que tout cela est inéluctable.<br />
C.V. : <strong>Le</strong> non-remplacement d’un départ<br />
à la retraite <strong>sur</strong> <strong>de</strong>ux dans la fonction publique<br />
ne peut pas être un moyen <strong>de</strong> gouvernance,<br />
ne peut pas être un principe.<br />
T.C. : La profession elle-même semble<br />
malmenée.<br />
E.C. : Cela s’ajoute. Mépris et défiance <strong>de</strong><br />
la part <strong>de</strong> la hiérarchie, il n’y a plus <strong>de</strong><br />
communication, seulement <strong>de</strong>s ordres qui<br />
circulent <strong>de</strong> haut en bas. C’est extrêmement<br />
stressant. Il n’y a plus <strong>de</strong> confiance<br />
<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’administration qui semble<br />
n’être là que pour nous <strong>sur</strong>veiller.<br />
C.V. : A une époque, il y avait une gestion<br />
vraiment humaine <strong>de</strong>s personnels. Maintenant,<br />
nous sommes un peu plus <strong>de</strong>s<br />
« postes », <strong>de</strong>s « moyens ». Nous glissons<br />
vers une « déshumanisation » <strong>de</strong>s relations<br />
avec notre administration.<br />
T.C. : Des élections se présentent,<br />
dans quelques semaines, <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntielles,<br />
<strong>de</strong>s législatives.<br />
N.C. : Dans ce contexte <strong>de</strong> casse (fermeture<br />
<strong>de</strong> la filière électrotechnique à La<br />
Perle Cerdane, fermeture programmée <strong>de</strong>s<br />
Escal<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s 2 <strong>de</strong>rnières maisons d’enfants<br />
à Font-Romeu, Poste, ONF,…), l’élec-<br />
tion prési<strong>de</strong>ntielle porte avant tout l’espoir<br />
d’un changement radical, changement incarné<br />
par le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> et son candidat,<br />
Jean-Luc Mélenchon. Je suis allée<br />
l’écouter à Montpellier et j’en suis repartie<br />
galvanisée, légitimée et confortée dans ce<br />
combat militant. Surtout, je me suis prise<br />
à oser espérer un autre mon<strong>de</strong>, meilleur, à<br />
contre-courant <strong>de</strong>s « on ne peut pas faire<br />
5<br />
autrement ». Alors, je continue, j’informe,<br />
je parle, en apprenant, par exemple, que<br />
la France est le pays qui finance le plus les<br />
écoles privées. Notre république est mise à<br />
mal, et cela découle <strong>de</strong> choix politiques (la<br />
RGPP, le traité <strong>de</strong> Lisbonne…). L’humain<br />
est aujourd’hui balayé par les facteurs<br />
comptables, nous donnant le sentiment<br />
d’être <strong>de</strong>s citoyens <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> zone.<br />
E.C. : C’est un ensemble. <strong>Le</strong> programme,<br />
la démarche, les orientations générales du<br />
Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. Je soutiens tout ça. Mais<br />
j’avoue que les prési<strong>de</strong>ntielles me laissent<br />
perplexe. J’attends beaucoup plus <strong>de</strong>s législatives.<br />
Attention, rien n’est acquis. Il y<br />
a encore <strong>de</strong> la peur, chez certains, <strong>de</strong> la<br />
méfiance par rapport à la « politique ».<br />
Nous ne sommes pas les plus nombreux.<br />
C.V. : Nous savons qu’au second tour, il<br />
y aura un candidat <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. Donc, au<br />
premier tour, c’est Mélenchon. Il est important<br />
d’avoir du poids au premier tour,<br />
<strong>de</strong> ne pas rater les législatives ensuite. Je<br />
rêve d’un interlocuteur dans la circonscription<br />
avec qui nous pourrions avancer.<br />
Après les élections, nous <strong>de</strong>vrons continuer.<br />
<strong>Le</strong>s choses ne vont pas être réglées<br />
du jour au len<strong>de</strong>main. Vous savez, quelque<br />
chose est important pour moi. <strong>Le</strong> lien<br />
qui existe entre « l’Humain d’abord » et<br />
notre lutte qui pourrait s’appeler « l’élève<br />
d’abord ». J’ai lu le livre-programme<br />
avant les mouvements. Je vais le relire,<br />
autrement, à l’approche <strong>de</strong>s échéances.<br />
Il est, je crois, une perspective globale<br />
<strong>de</strong>ssinée, intelligente et crédible pour <strong>de</strong>s<br />
décennies, pour le long terme.<br />
Propos recueillis par M.Marc.<br />
Pour suivre<br />
les assemblées citoyennes,<br />
Pour connaître les activités<br />
et les propositions <strong>de</strong>s candidats<br />
du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
aux élections législatives,<br />
<strong>Le</strong> blog du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> et <strong>de</strong><br />
ses candidats dans le département<br />
www.front<strong>de</strong><strong>gauche</strong>66.fr
6 politique<br />
Augmenter les salaires !<br />
Question salariale. Et si la campagne électorale<br />
permettait enfin <strong>de</strong> mettre en débat la<br />
question salariale dans notre pays ?<br />
Elle est <strong>sur</strong> toutes les lèvres, dans la sphère<br />
familiale, entre collègues <strong>de</strong> travail, et<br />
pourtant, s’il n’y avait pas un candidat nommé<br />
Jean-Luc Mélenchon et un petit livre au joli titre,<br />
« L’humain d’abord », présentant le programme<br />
du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, le mot salaire serait le grand<br />
absent du débat politique actuel.<br />
François Hollan<strong>de</strong>, semblant oublier les fondamentaux<br />
<strong>de</strong> la <strong>gauche</strong>, proclame comme découlant<br />
d’une évi<strong>de</strong>nce, qu’il n’allait pas, s’il était<br />
élu, proposer <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> salaire, et<br />
que pour l’essentiel, le mon<strong>de</strong> du travail <strong>de</strong>vrait<br />
attendre la moitié du quinquennat pour goûter<br />
les premiers fruits du changement <strong>de</strong> politique.<br />
Or l’évi<strong>de</strong>nce, pour une femme ou un homme<br />
<strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, pour qui fréquente un peu le mon<strong>de</strong><br />
réel, c’est que la France est <strong>de</strong>venue un pays <strong>de</strong><br />
bas salaires et qu’il serait invraisemblable d’envisager<br />
une reprise <strong>de</strong> la croissance sans une<br />
relance <strong>de</strong> la consommation, que seule rendra<br />
possible une augmentation du pouvoir d’achat.<br />
Qui peut soutenir que la proposition du Front <strong>de</strong><br />
<strong>gauche</strong> <strong>de</strong> porter le Smic à 1 700 euros brut serait<br />
une prodigalité excessive, et qu’il serait dans<br />
l’ordre <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> <strong>sur</strong>vivre dans la précarité<br />
avec un petit millier d’euros ? Personne, mais on<br />
préfère se livrer à <strong>de</strong> savantes controverses<br />
<strong>sur</strong> la manière d’abattre les moutons…<br />
La question salariale se pose aux <strong>de</strong>ux extrémités<br />
<strong>de</strong> l’échelle sociale. La crise du capitalisme<br />
produit <strong>de</strong>s effets déca<strong>de</strong>nts. L’impu<strong>de</strong>ur,<br />
l’absence totale <strong>de</strong> complexes dans la jouissance<br />
immédiate <strong>de</strong> l’argent, amassé à n’importe<br />
quel prix, sont entrées dans le quotidien <strong>de</strong><br />
l’information. Bousculé, sinon acculé par un<br />
mécontentement massif <strong>de</strong> l’opinion, le candidat<br />
prési<strong>de</strong>nt cherche à échapper au naufrage en<br />
concédant <strong>de</strong> molles critiques à l’encontre <strong>de</strong><br />
pratiques excessives. Il l’a fait avec autant <strong>de</strong><br />
conviction et d’allant qu’en bafouillant <strong>sur</strong> sa nuit<br />
au Fouquet’s. En revanche, il ne s’est pas privé<br />
<strong>de</strong> vilipen<strong>de</strong>r les chômeurs et tout ceux qui n’ont<br />
pour vivre que la solidarité.<br />
Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour<br />
comprendre que le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> a puissamment<br />
contribué à la remise en cause <strong>de</strong>s salaires<br />
scandaleusement élevés <strong>de</strong>s grands patrons, <strong>de</strong>s<br />
augmentations exponentielles qu’ils s’accor<strong>de</strong>nt.<br />
Quand l’opinion publique apprend que le PDG <strong>de</strong><br />
L’Oréal a touché dix millions d’euros en 2010,<br />
elle n’en déduit pas qu’il le vaut bien. Dans un<br />
premier temps, moquée par les commentateurs<br />
<strong>de</strong> la pensée unique comme une impolitesse iconoclaste,<br />
la proposition <strong>de</strong> Jean-Luc Mélenchon<br />
<strong>de</strong> fixer la rémunération maximale à vingt fois le<br />
salaire médian apparaît bien raisonnable et finalement<br />
modérée. Elle met un peu <strong>de</strong> morale dans<br />
un débat politique qui n’en possè<strong>de</strong> pas trop.<br />
R.G.<br />
<strong>Le</strong>s cheminots communistes<br />
font leur assemblée citoyenne<br />
Assemblée citoyenne. Après l’ouverture à la concurrence du réseau TER, <strong>de</strong>rnier bastion<br />
<strong>de</strong>s transports publics, la privatisation <strong>de</strong> la SNCF pourrait être la prochaine étape.<br />
Sujet très préoccupant pour les cheminots, les transports doivent être et rester un bien<br />
commun <strong>de</strong> la nation. Une vision que partage le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>.<br />
Face aux menaces <strong>de</strong> privatisation <strong>de</strong> la SNCF, les cheminots<br />
communistes ont organisé, mardi 6 mars, une<br />
assemblée citoyenne, invitant usagers, cheminots, à<br />
débattre <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> cette entreprise en présence <strong>de</strong>s<br />
candidats du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> aux législatives. Même si la<br />
fréquentation à cette initiative n’a pas été à la hauteur <strong>de</strong><br />
leurs espérances, le débat, d’une gran<strong>de</strong> tenue, a permis <strong>de</strong><br />
faire le constat et <strong>de</strong> réfléchir à l’avenir <strong>de</strong> la SNCF. C’était<br />
aussi l’occasion pour les candidats du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
<strong>de</strong> préciser leurs pensées <strong>sur</strong> un certain nombre <strong>de</strong> sujets<br />
et notamment <strong>sur</strong> les gâchis financiers et humains monumentaux,<br />
consécutifs aux orientations politiques <strong>de</strong> ces<br />
15 <strong>de</strong>rnières années. Pour Françoise Fiter, Daniel Borreill<br />
et Nicolas Garcia, respectivement candidats dans les 2e,<br />
3e et 4e circonscriptions <strong>de</strong> notre département (Jean Vila<br />
était absent pour cause <strong>de</strong> déplacement), les partenariats<br />
public-privé (PPP) décrits comme la solution au développement<br />
du rail dans le cadre du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement,<br />
n’est qu’un montage financier qui permet aux entreprises<br />
privées <strong>de</strong>s «BTP » <strong>de</strong> s‘approprier les juteux marchés <strong>de</strong>s<br />
transports. Ainsi, comme pour les autoroutes, le financement<br />
<strong>de</strong> la LGV va coûter <strong>de</strong>s milliards aux contribuables<br />
quand les droits <strong>de</strong> péages astronomiques <strong>de</strong>mandés à<br />
la SNCF pour circuler <strong>sur</strong> la LGV, iront totalement dans la<br />
poche <strong>de</strong>s actionnaires en charge <strong>de</strong> la gestion du réseau<br />
(Bouygues, Effage ou encore Vinci). Mais, pour les candidats<br />
du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>, ce n’est le seul aspect <strong>de</strong>s choses.<br />
La problématique <strong>de</strong>s transports en France est aussi<br />
consécutive à la mise en place d’une certaine décentralisation,<br />
celle-là même que tous les autres avaient encensée<br />
comme la politique d’avenir, celle qui permettrait aux Régions<br />
en charge <strong>de</strong>s TER, <strong>de</strong> pouvoir interagir et répondre<br />
aux véritables besoins qui s’exprimaient. Vingt ans, après<br />
le constat n’est pas brillant. La décentralisation n’a pas<br />
produit les effets escomptés, pire même, elle a engendré<br />
le contraire, créant <strong>de</strong>s inégalités criantes entre les régions<br />
riches et pauvres, entre les usagers.<br />
Assemblée citoyenne à Toulouges<br />
Près d’une cinquantaine <strong>de</strong> personnes<br />
avaient répondu à l’invitation<br />
du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> pour débattre<br />
dans une assemblée citoyenne. Une af-<br />
© Jean Quillio<br />
fluence record ! <strong>Le</strong> maire <strong>de</strong> Toulouges,<br />
Louis Caseilles, était présent pour apporter<br />
son soutien à Jean Vila, candidat<br />
aux législatives dans la première circons-<br />
Louis Caseilles, maire <strong>de</strong> Toulouges, Jacky Pugnet et Jean Vila à l’assemblée<br />
citoyenne<br />
Pour un pôle public <strong>de</strong>s transports<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
Certes, il faut revenir à l’unité <strong>de</strong> la SNCF et à sa mission <strong>de</strong><br />
service public. Mais rien ne sauvera la SNCF s’il n’y a pas une<br />
approche globale avec une véritable politique <strong>de</strong> transport soucieuse<br />
<strong>de</strong> l’aménagement durable <strong>de</strong>s territoires. C’est le message<br />
lancé lors <strong>de</strong> cette assemblée citoyenne par les candidats du Front<br />
<strong>de</strong> <strong>gauche</strong>. Une proposition reprise aussi par les cheminots qui<br />
constatent chaque jour combien leur mission <strong>de</strong>vient difficile. <strong>Le</strong>s<br />
pertes d’emplois, les menaces <strong>sur</strong> les TER, la privatisation du fret,<br />
…, <strong>de</strong>puis 10 ans, le rail a reculé partout au profit du tout routier.<br />
Paradoxalement, on constate que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport n’a jamais<br />
était aussi forte. A l’exemple du bus à 1 et <strong>de</strong>s expériences<br />
menées dans la Région avec les TER, les passagers ont été multipliés<br />
par 10 <strong>sur</strong> certains trajets. Mais ce constat n’est pas suivi<br />
d’une politique cohérente, remarquait un responsable <strong>de</strong> la CGT<br />
qui précisait : « il faut que l’ensemble <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs et <strong>de</strong>s acteurs<br />
publics <strong>de</strong>s transports se déci<strong>de</strong>nt à mettre en place une politique<br />
commune ». C’est la position du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> qui fait plusieurs<br />
propositions pour s’en donner les moyen,s avec la nationalisation<br />
<strong>de</strong>s autoroutes, l’harmonisation du versement transport (VT) <strong>sur</strong><br />
l’ensemble du territoire et pour toutes les entreprises, la création<br />
d’un livret d’épargne dédié au financement <strong>de</strong>s infrastructures et<br />
<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> transport collectif public.<br />
Philippe Galano<br />
© Jean Quillio<br />
cription. Même s’il ne transige pas <strong>sur</strong><br />
son vote au premier tour pour François<br />
Hollan<strong>de</strong>, il est bien moins catégorique<br />
<strong>sur</strong> l’élection législative. « Il faut savoir<br />
se rassembler à <strong>gauche</strong> pour gagner »<br />
a-t-il dit. Pour lui, c’est Jean Vila ! <strong>Le</strong><br />
candidat du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> semble<br />
être le seul capable <strong>de</strong> battre la droite<br />
et l’extrême droite dans la première circonscription.<br />
Pour Louis Caseilles, « la<br />
famille » <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> doit se rassembler<br />
dans ces moments où l’objectif est <strong>de</strong><br />
battre Sarkozy. Pour autant, les participants<br />
ont exprimé <strong>de</strong>s ambitions qui<br />
vont bien au-<strong>de</strong>là. <strong>Le</strong> règlement <strong>de</strong> la<br />
crise financière, <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte publique,<br />
la question du salaire minimum, <strong>de</strong> la<br />
retraite, la cacophonie du PS au Sénat,<br />
lors du vote du mécanisme européen <strong>de</strong><br />
stabilité financière, ont largement été<br />
évoqués. Alors gare aux <strong>sur</strong>prises !<br />
P.G.
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
politique<br />
Souriez, vous êtes fichés<br />
Vie privée. <strong>Le</strong> mardi 6 mars, l’Assemblée nationale a adopté le projet <strong>de</strong> loi <strong>sur</strong> la protection <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité. <strong>Le</strong> fichage <strong>de</strong><br />
toute la population est en marche.<br />
La loi, votée le 6 mars par l’Assemblée nationale,<br />
prévoit notamment la création d’une<br />
nouvelle carte d’i<strong>de</strong>ntité biométrique obligatoire,<br />
dite « régalienne », contenant nom, prénoms,<br />
sexe, date et lieu <strong>de</strong> naissance, domicile,<br />
taille, couleur <strong>de</strong>s yeux, <strong>de</strong>ux empreintes digitales<br />
et photographie. Une <strong>de</strong>uxième puce facultative<br />
permettra l’i<strong>de</strong>ntification lors <strong>de</strong> démarches<br />
administratives <strong>sur</strong> internet ou lors d’achat en<br />
ligne. En parallèle sera créée une base centralisée<br />
(le fichier TES - Titres Électroniques Sécurisés<br />
- également alimenté grâce à la procédure <strong>de</strong><br />
délivrance du passeport biométrique) qui constituera<br />
le plus gros fichier biométrique en France.<br />
<strong>Le</strong>s données pourront être utilisées dans le cadre<br />
d’enquêtes judiciaires. Etonnant <strong>de</strong> voir que le<br />
prétexte utilisé pour la mise en place d’un tel<br />
système, l’u<strong>sur</strong>pation d’i<strong>de</strong>ntité, soit en baisse.<br />
En effet, l’Observatoire national <strong>de</strong> la délinquance<br />
et <strong>de</strong>s réponses pénales (ONDRP) estime<br />
que le nombre <strong>de</strong> faux documents d’i<strong>de</strong>ntité est<br />
passé <strong>de</strong> 8 361 en 2005 à 6 342 en 2010, soit<br />
une baisse <strong>de</strong> 24% en 5 ans. De plus, la Police<br />
aux frontières n’a relevé en 2010 que 651 cas<br />
d’usage frauduleux <strong>de</strong> cartes d’i<strong>de</strong>ntité. Autant<br />
dire que le sujet ne constitue pas la priorité <strong>de</strong>s<br />
Français. Etonnant aussi <strong>de</strong> voir que ce projet fait<br />
suite à une énorme campagne <strong>de</strong> lobbying <strong>de</strong>s<br />
AGUERA René (retraité enseignement),<br />
AKHRIB Florence (privée d’emploi), ALBERNY<br />
René (syndicaliste CGT, militante PCF), ALBI-<br />
NET Catherine (conseillère municipale, syndicaliste<br />
CGT EDF), ALBINET Robert (syndicaliste<br />
CGT EDF), ALSEDA José (retraité DDE<br />
équipement, militant PCF), ALVAREZ Jean-<br />
Louis (conseiller général, syndicaliste cheminot<br />
retraité), AUSSEIL Bertin (PCF et CGT),<br />
BARBA CUFI Marie-Pierre, BENQUET Dany<br />
(co-secrétaire PG), BERGES Roland (professeur<br />
retraité), BEZAULT Denise (retraitée), BE-<br />
ZAULT Michel (retraité), BISBAL Daniel, BO-<br />
NET Gilbert (syndicaliste), BORREILL Daniel<br />
(cheminot, militant CGT et Front <strong>de</strong> Gauche),<br />
BOURQUARD Véronique (enseignante), BOU-<br />
ZAGE Pierre (conseiller municipal Arles-<strong>sur</strong><br />
Tech, CGT Energie), BOYER Michèle (retraitée<br />
Education nationale), BRACCO Gilles (retraité),<br />
CALA Antoni (lycéen, PCF), CASSOLY<br />
Guy (maire <strong>de</strong> Los Masos, conseiller général,<br />
cheminot retraité), CASTILLO Jacqueline<br />
(militante PCF et CGT), CHAMPEAU Michel<br />
(retraité), CHARREYRON Xavier (agent EDF),<br />
industriels concernés (notamment <strong>de</strong> Morpho, ex<br />
Sagem-sécurité et filiale <strong>de</strong> Safran, déjà <strong>de</strong>rrière<br />
les passeports biométriques).<br />
Un tel projet fait évi<strong>de</strong>mment débat et nombreuses<br />
sont les personnes qui s’in<strong>sur</strong>gent <strong>de</strong>vant<br />
un tel fichier. La Cnil (Commission nationale<br />
<strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>s libertés) a précisé que<br />
« le ministère <strong>de</strong> l’Intérieur n’avait pas apporté<br />
d’éléments convaincants <strong>de</strong> nature à justifier la<br />
constitution d’un tel fichier centralisé ». Elle a<br />
d’ailleurs observé que certains états membres<br />
<strong>de</strong> l’Union Européenne, l’Allemagne par exemple,<br />
« ont mis en œuvre les passeports biométriques<br />
sans pour autant créer <strong>de</strong>s bases centrales<br />
d’empreintes digitales ». La commission numérique<br />
du Parti <strong>de</strong> Gauche explique : « Ce fichier<br />
permettrait <strong>de</strong> croiser les données notamment<br />
avec celles <strong>de</strong> vidéo-<strong>sur</strong>veillance, ouvrant la voie<br />
à <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> reconnaissance faciale et <strong>de</strong><br />
localisation quasi-permanente <strong>de</strong> tou-te-s les citoyen-ne-s.<br />
<strong>Le</strong> « Big Brother » <strong>de</strong> George Orwell,<br />
<strong>sur</strong>veillant à chaque instant les faits et gestes<br />
<strong>de</strong>s habitants d’une « Océania » totalitaire, est<br />
à notre porte ! »<br />
Pétition contre la loi : http://www.uspsy.fr/<br />
Petition-En-2012-sauvons-la-vie.html<br />
JF<br />
CHINARRO Serge (chauffeur), DECOMBIS<br />
Roger (retraité Educ. Nat. militant PG/FDG),<br />
DELATTRE-PAGE Marie-Josée (bibliothécaire,<br />
lectrice bénévole), DELON Anne (retraitée),<br />
DUBON Chantal (psychologue EN, militante<br />
syndicale), DUMOULIN Albert (militant PCF),<br />
DUMOULIN Pierrette (militante PCF), ELBE<br />
Christophe (militant Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong>), ENARD<br />
Roland (enseignant retraité, syndicaliste),<br />
FALGUERAS Maguy (fonctionnaire à La Poste),<br />
FAVIER Yannick (technicien territorial), FA-<br />
VIER Sylviane (conseillère municipale Argelès<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>),<br />
FLORES Michelle (agent hospitalier,<br />
militante CGT), GATTULLI Michel (militant<br />
syndical et politique), GENTIL Jean (retraité<br />
métallurgie, militant PCF), GIMENEZ Gaëtan<br />
(enseignant), GOUZY Jean-Paul (syndicaliste),<br />
GUILLOT Gérard (employé La Poste),<br />
HAGE Anne-Marie (artiste-peintre), HAGE Didier<br />
(Parti <strong>de</strong> Gauche, Comité Conflent), HER-<br />
COUET Bernard, HILLEL Monique (institutrice<br />
retraitée), HOET Michel (adjoint au maire <strong>de</strong><br />
Millas), JACQUET Alain (commercial, militant<br />
associatif et PCF), JUANOLE Gisèle (retraitée<br />
La pétition <strong>sur</strong> internet.<br />
Appel <strong>de</strong> soutien aux candidats du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong><br />
« Aujourd’hui le Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> est <strong>de</strong>venu la <strong>de</strong>uxième force politique <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> du pays (…) Nous avons décidé <strong>de</strong><br />
lui apporter notre soutien. Rassemblé, le peuple estplus fort et son action peut tout changer.<br />
Comme nous, entrez en résistance, impliquez-vous dans la campagne, participez en signant et relayant cet appel. »<br />
Liste <strong>de</strong> 100 noms supplémentaires (soit un total <strong>de</strong> 348)<br />
Education nationale), KERAMBELLEC Céline<br />
(chanteuse, intermittente spectacle), KES-<br />
RAOUI Ginette (militante syndicale), LABONTE<br />
Berna<strong>de</strong>tte, LAPORTE Roland (1er adjoint au<br />
maire <strong>de</strong> Codalet, PG), LE-GOALLEC Viviane<br />
(retraitée, porte-drapeau), LECAR Jean-Pierre<br />
(comité chômeurs CGT), LUCAS Yvette (directrice<br />
<strong>de</strong> recherche honoraire CNRS), MAJES-<br />
TER Jacques (retraité receveur <strong>de</strong>s Postes),<br />
MATHIEU Nicole (militante associative), MA-<br />
THIEU Véronique (fonctionnaire territorial),<br />
MARTOS Marie (enseignante), METTAY Joël<br />
(éditeur), MEZERAY Clau<strong>de</strong> (retraité EDF),<br />
MONELLS Roland (conseiller régional honoraire),<br />
MONNE Véronique (professeur <strong>de</strong>s<br />
écoles), MOYA Lucie (agent territorial), NICO-<br />
LAS Bernard (militant associatif), OLMO Jean-<br />
François (militant PCF), OLMO Marie-Louise<br />
(militante PCF), PAGE Gabriel (physicien<br />
CNRS retraité), PANEVIERE Claire (retraitée),<br />
PEREZ Raymond (infirmier, maire-adjoint <strong>de</strong><br />
Thuir, militant CGT), PORCO Nicolas (militant<br />
Parti <strong>de</strong> Gauche), POUS Jérôme (Sud-Santé<br />
sociaux, Parti <strong>de</strong> Gauche), PRO Parciel, RAH-<br />
7<br />
MANI Mustapha (handicapé), ROUAULT Maud<br />
(secrétaire parlementaire retraitée), RETANA<br />
Eliane (militante PCF), RETANA Elias (militant<br />
PCF), ROUSSET Marc (militant syndical<br />
et politique PCF, maire d’Ayguetébia), SAINT<br />
AMANS Marie-Pierre (citoyenne), SALLANNE<br />
Evelyne (enseignante, militante syndicale et<br />
politique PCF), SERRA Gérard (technicien<br />
énergie solaire, PG), SEUS François (retraité<br />
ASPA), SEUS Yvette (retraitée), SOLA Elie<br />
(syndicaliste EDF-GDF, ancien maire-adjoint<br />
<strong>de</strong> Cabestany), TERRANOVA Hélène (auxiliaire<br />
<strong>de</strong> puériculture en retraite), TRICOCHE<br />
Jean-Clau<strong>de</strong> (retraité), VAILLANT Monique<br />
(assistante maternelle retraitée), VAREILLES<br />
Michel, VAREILLES Noëlle, VAUTHIER Joëlle,<br />
VDOVITCHENKO Marcelle (enseignante retraitée),<br />
VERDAGUER Maryse (institutrice à la<br />
retraite), VERDAGUER Michel (militant CGT<br />
et PCF), VIBERT-GUIGUE Alain (syndicaliste),<br />
VILA Jean (maire <strong>de</strong> Cabestany, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />
du conseil général), VITAU Clémentine (<strong>de</strong>ntiste),<br />
VOIRY Bernard (militant associatif),<br />
WISNIEWSKI Simon (étudiant).<br />
Pour signer cet appel, écrire à f<strong>de</strong><strong>gauche</strong>66@gmail.com en précisant nom, prénom et intitulé souhaité (par exemple : syndicaliste, salarié SNCF, militant associatif, …)
8 dans le département<br />
L’écosystème médiatique<br />
Ignacio Ramonet. A l’invitation <strong>de</strong>s Amis du Mon<strong>de</strong> diplomatique, l’ancien directeur <strong>de</strong> cette revue est venu parler <strong>de</strong> son<br />
<strong>de</strong>rnier ouvrage : « L’explosion du journalisme. Des médias <strong>de</strong> masse à la masse <strong>de</strong>s médias ».<br />
L’auteur est aussi précis<br />
dans son exposé qu’il<br />
l’a été dans son livre.<br />
<strong>Le</strong>s faits, qu’ils présentent<br />
à foison, convergent<br />
vers une thèse radicale : la<br />
fin irrémédiable d’une gran<strong>de</strong><br />
partie <strong>de</strong> la presse écrite et, corrélativement,<br />
son remplacement<br />
par le Web. Une sorte <strong>de</strong> remake<br />
<strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>s dinosaures :<br />
les grands groupes médiatiques<br />
ont été fragilisés, pour certains<br />
foudroyés, par l’impact du gigantesque<br />
météorite Internet.<br />
<strong>Le</strong>ur incapacité à y résister tient,<br />
selon Ignacio Ramonet, au fait<br />
qu’ils appartiennent à <strong>de</strong>s oligarques.<br />
C’est le cas aux États-Unis,<br />
où « un cinquième <strong>de</strong>s membres<br />
<strong>de</strong>s conseils d’administrations<br />
<strong>de</strong>s mille principales entreprises<br />
états-uniennes siège également<br />
à la direction <strong>de</strong>s plus grands<br />
médias ». Même chose en France,<br />
où une bonne partie <strong>de</strong> la presse<br />
est concentrée entre les mains<br />
Il faut réagir<br />
à la dérive xénophobe!<br />
« Quand je dénonce l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
méfaits commis par <strong>de</strong>s étrangers, j’ai le<br />
sentiment <strong>de</strong> répondre aux attentes <strong>de</strong>s<br />
Français » (C. Guéant).<br />
« Nous <strong>de</strong>vons protéger notre civilisation<br />
(...) Je pense que toutes les civilisations ne<br />
se valent pas » (C. Guéant).<br />
« Nous avons trop d’ étrangers <strong>sur</strong> notre territoire.<br />
Nous n’arrivons plus à leur trouver<br />
un logement, un emploi, une école » (N.<br />
Sarkozy).<br />
« Il faut diviser par <strong>de</strong>ux le nombre <strong>de</strong> gens<br />
que nous accueillons » (N. Sarkozy).<br />
Ethnocentrisme,xénophobie, « préférence<br />
nationale », autant <strong>de</strong> partis pris que le gouvernement<br />
assume désormais sans complexe.<br />
La campagne électorale donne lieu à <strong>de</strong>s<br />
<strong>sur</strong>enchères démagogiques dans la discrimination<br />
et les immigrés en sont <strong>de</strong>venus le<br />
thème principal : ils sont responsables <strong>de</strong> la<br />
délinquance et <strong>de</strong> « l’insécurité », ils pèsent<br />
d’un poids insupportable <strong>sur</strong> les dépenses<br />
publiques... On aura ainsi rarement vu <strong>de</strong>s<br />
hommes au pouvoir faire aussi ouvertement<br />
<strong>de</strong>s étrangers <strong>de</strong>s boucs émissaires chargés <strong>de</strong><br />
tous les maux.<br />
Il faut réagir à cette dérive. A cette fin, RESF<br />
(Réseau Education Sans Frontière) convie<br />
toutes les organisations démocratiques à une<br />
réunion, mardi 21 mars, pour déci<strong>de</strong>r d’une<br />
manifestation le samedi 31 mars.<br />
<strong>de</strong> cinq oligarques : Dassault,<br />
Arnault, Weill, Rothschild et Pougatchev.<br />
Et si ces oligarques les<br />
ont achetés, c’est dans le but<br />
exclusif d’accroître leur pouvoir.<br />
Du coup, l’information s’est uniformisée,<br />
les bidonnages n’ont<br />
cessé d’augmenter et, alors que<br />
« il fut un temps où les grands<br />
journalistes se donnaient pour<br />
mission <strong>de</strong> rédiger <strong>de</strong>s analyses<br />
très argumentées, aujourd’hui, ils<br />
préfèrent « fasciner le peuple »<br />
en faisant partie <strong>de</strong>s people et<br />
en collant au plus près – jusque<br />
charnellement– <strong>de</strong>s hommes et<br />
femmes politiques ».<br />
Des médias solaires aux<br />
médias poussières<br />
<strong>Le</strong>s grands médias ne sont donc<br />
plus ce quatrième pouvoir chargé<br />
<strong>de</strong> contrebalancer les trois<br />
autres et <strong>de</strong> protéger le citoyen<br />
en l’éclairant. Aujourd’hui, « ils<br />
ne contribuent plus à élargir le<br />
© Roger Hillel<br />
Ignacio Ramonet : « on n’est plus obligé <strong>de</strong> gober ce qui vient<br />
d’en haut »<br />
champ démocratique, mais à le<br />
restreindre, voire à se substituer<br />
à lui ». Mais, pour Ignacio<br />
Ramonet, un cinquième pouvoir<br />
est en train <strong>de</strong> s’imposer qui<br />
aurait lui les qualités requises.<br />
« Avec l’invention <strong>de</strong> la toile (le<br />
WEB) qui combine, texte, son et<br />
image, nous sommes en train <strong>de</strong><br />
vivre une révolution <strong>sur</strong> la planète<br />
média». Et d’expliquer que<br />
désormais, il y a une myria<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
nouveaux acteurs, que les citoyens-internautes<br />
ont la possibilité<br />
d’intervenir dans le champ<br />
<strong>de</strong> la communication et que,<br />
Nouvelle plateforme<br />
dans ces conditions, « on n’est<br />
plus obligé <strong>de</strong> gober ce qui vient<br />
d’en haut ». Il y aurait alors une<br />
contre-information, avec la création<br />
dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> 150 000<br />
blogs par jour, avec les 650 millions<br />
d’adhérents <strong>de</strong> Facebook,<br />
sans compter que chaque jour<br />
près d’un milliard <strong>de</strong> personnes<br />
consultent Google. Une nouvelle<br />
voie s’ouvre, impliquant journalistes<br />
professionnels, experts, et<br />
blogueurs participatifs (Rue89,<br />
Médiapart, Huffington Post, ...).<br />
Nous sommes passés « <strong>de</strong>s médias<br />
solaires aux médias poussières<br />
», en d’autres termes, « <strong>de</strong>s<br />
médias <strong>de</strong> masse à la masse <strong>de</strong>s<br />
médias ». Pour le conférencier<br />
ce serait un gage <strong>de</strong> démocratie.<br />
Mais, <strong>sur</strong> ce point, il n’est pas sûr<br />
qu’il ait convaincu l’ensemble <strong>de</strong><br />
son auditoire.<br />
RH<br />
d’appels d’urgences<br />
Secours. <strong>Le</strong> 1er mars <strong>de</strong>rnier s’est ouverte la nouvelle plateforme commune <strong>de</strong> réception<br />
<strong>de</strong>s appels d’urgences <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales. Objectif : améliorer la coordination<br />
<strong>de</strong>s services concernés.<br />
Dès 1992, une circulaire précise<br />
les relations entre le Service<br />
départemental d’incendie et<br />
<strong>de</strong> secours (SDIS) et les établissements<br />
publics hospitaliers dans la gestion<br />
quotidienne <strong>de</strong>s secours, ceci afin <strong>de</strong><br />
faciliter les interventions respectives<br />
<strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces services. En 2001, le<br />
SDIS <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales, alors présidé<br />
par Christian Bourquin (prési<strong>de</strong>nt<br />
du Conseil général), initie une réflexion<br />
départementale <strong>sur</strong> la création d’une<br />
plateforme commune <strong>de</strong> réception, <strong>de</strong><br />
traitement et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s appels<br />
d’urgences via les numéros 15, 18 et<br />
112. En 2008, démarre une étu<strong>de</strong> architecturale,<br />
puis, fin 2010, est signée<br />
une convention entre le SDIS représenté<br />
par Hermeline Malherbe, prési<strong>de</strong>nte du<br />
Conseil général, et le Centre hospitalier<br />
<strong>de</strong> Perpignan représenté par Vincent<br />
Rouvet, son directeur. La construction<br />
d’un bâtiment <strong>de</strong> 1000m2 <strong>de</strong> locaux<br />
prend fin à l’automne 2011.<br />
Cette plateforme réunit donc <strong>de</strong>ux services<br />
afin <strong>de</strong> faciliter la prise en charge<br />
<strong>de</strong> tous les appels d’urgences. D’un<br />
côté, le SDIS 66, chargés <strong>de</strong> la prévention,<br />
<strong>de</strong> la protection et <strong>de</strong> la lutte<br />
contre les incendies, mais également<br />
<strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts, sinistres et catastrophes,<br />
<strong>de</strong> l’évaluation et <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong>s<br />
risques technologiques ou naturels<br />
ainsi que <strong>de</strong>s secours d’urgences. <strong>Le</strong>s<br />
centres <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’alerte (CTA)<br />
sont dirigés par un sapeur-pompier<br />
professionnel. Ils sont dotés d’un numéro<br />
d’appel téléphonique unique, le<br />
18 (le 112, numéro unique d’urgence<br />
au sein <strong>de</strong> l’Union Européenne instauré<br />
début 2000, aboutit au CTA). En 2011,<br />
le CTA-Codis a reçu 187 940 appels<br />
entraînant 33 318 interventions dont<br />
79,2% concernaient du secours à victimes<br />
et <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la route et donc<br />
traitées en étroite relation avec le Samu<br />
(Service d’ai<strong>de</strong> médicale urgente). Celui-ci<br />
comporte un centre <strong>de</strong> réception<br />
et <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s appels (CRRA),<br />
doté du numéro 15. Son rôle est d’as<strong>sur</strong>er<br />
une écoute médicale permanente,<br />
<strong>de</strong> déterminer et <strong>de</strong> déclencher dans le<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
délai le plus rapi<strong>de</strong> la réponse la mieux<br />
adaptée à la nature <strong>de</strong>s appels (au<br />
nombre <strong>de</strong> 170 000 en 2011).<br />
La plateforme est composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
salles, une principale localisée au SDIS<br />
66 et une secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> secours dans<br />
les locaux <strong>de</strong> l’ancien centre <strong>de</strong> traitement<br />
<strong>de</strong>s appels du Samu. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
sont reliées par une boucle optique <strong>de</strong><br />
communication <strong>de</strong> France Télécom qui<br />
permet la continuité du service en cas<br />
<strong>de</strong> perte <strong>de</strong> la plateforme principale.<br />
La plateforme est ouverte 24h <strong>sur</strong> 24<br />
grâce à une rotation du personnel qui<br />
permet la présence continue <strong>de</strong> 10 à 20<br />
personnes.<br />
Côté financement, il est intéressant <strong>de</strong><br />
noter que près <strong>de</strong> 70% du coût global<br />
(qui s’élève à 7 935 000 ) <strong>de</strong> la mise<br />
en place <strong>de</strong> cette plateforme est à la<br />
charge du département et <strong>de</strong>s communes.<br />
Avec 31% <strong>de</strong> participation, on<br />
peut s’interroger <strong>sur</strong> le désengagement<br />
<strong>de</strong> l’Etat <strong>sur</strong> une question <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
d’urgence pourtant essentielle…<br />
JF
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
Vendredi 9 mars, à l’initiative <strong>de</strong><br />
l’association Concordia Patrimoine<br />
et culture, avec le soutien<br />
<strong>de</strong> l’Institut Jean Vigo, le cinéma<br />
<strong>Le</strong> Castillet projetait le film <strong>de</strong> Patrick<br />
Seraudie, « Une vie avec Oradour », en<br />
présence <strong>de</strong>s maires d’Oradour-<strong>sur</strong>-Glane,<br />
<strong>de</strong> Valmanya et <strong>de</strong> Perpignan et <strong>sur</strong>tout<br />
<strong>de</strong> monsieur Robert Hébras, un <strong>de</strong>s rares<br />
<strong>sur</strong>vivants du massacre perpétué en juin<br />
1944. A noter que ce <strong>de</strong>rnier avait, dans<br />
l’après-midi, visité avec émotion la maternité<br />
d’Elne en compagnie du maire, Nico-<br />
las Garcia, avec qui il avait eu <strong>de</strong> longs<br />
échanges <strong>sur</strong> la nécessité du travail <strong>de</strong><br />
mémoire.<br />
<strong>Le</strong> film, tout en retenue, présente, à partir<br />
<strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux témoins, dont Robert<br />
Hébras, qui ont <strong>sur</strong>vécu à la tuerie,<br />
comment Oradour-<strong>sur</strong>-Glane, paisible village<br />
du Limousin, a été rayé <strong>de</strong> la carte<br />
par une colonne <strong>de</strong> SS <strong>de</strong> la division das<br />
Reich. De l’arrivée <strong>de</strong>s bourreaux au massacre<br />
final en passant par l’encerclement<br />
du village et le rassemblement <strong>de</strong> toute la<br />
population présente dans le bourg, le film<br />
dans le département<br />
La laïcité, l’affaire <strong>de</strong> tous<br />
Débat. Mardi 13 mars se tenait à l’Hôtel du département une conférence-débat en présence <strong>de</strong> la journaliste Caroline<br />
Fourest <strong>sur</strong> le thème « Liberté, égalité, laïcité ! ».<br />
Mardi 13 mars, le Conseil<br />
général et la région Languedoc-Roussillon<br />
avait<br />
convié les citoyens qui le<br />
souhaitaient à venir débattre <strong>sur</strong> les sujets<br />
d’égalité hommes-femmes et <strong>de</strong> laïcité.<br />
Il y avait foule pour voir la journaliste<br />
et essayiste Caroline Fourest, spécialiste<br />
<strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> laïcité et <strong>de</strong> droits <strong>de</strong>s<br />
femmes (elle a notamment remporté le<br />
Prix national <strong>de</strong> laïcité en 2005), connue<br />
pour ses positions tranchées vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />
fondamentalistes religieux et son engagement<br />
face à l’extrême-droite.<br />
« C’est un plaisir d’être ici. Je remarque<br />
qu’en France il y a une forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> débat <strong>sur</strong> les questions <strong>de</strong> droits <strong>de</strong>s<br />
femmes et <strong>de</strong> laïcité. En tant qu’intellectuelle<br />
engagée, j’ai toujours lutté contre<br />
la domination masculine qu’elle soit ou<br />
non <strong>de</strong> nature religieuse. Il y a une volonté<br />
<strong>de</strong> certains <strong>de</strong> retour en arrière <strong>sur</strong> cette<br />
question, il faut être attentif. » C’est par<br />
ce rappel que Caroline Fourest a débuté<br />
son discours. Elle a dénoncé les groupes<br />
qui se revendiquent du féminisme à tort et<br />
à travers : « On peut citer par exemple les<br />
intégristes catholiques anti-IVG soutenus<br />
pour la plupart par le Front National… Il<br />
faut savoir qu’aux Etats-Unis, il existe une<br />
pression religieuse extrême qui passe par<br />
les chaînes <strong>de</strong> télévisions évangélistes,<br />
soutenue par <strong>de</strong>s talk show radio qui dépassent<br />
souvent certaines limites. Tout cela<br />
fait que l’IVG est toujours, élections après<br />
élections, une question dominante dans<br />
les débats pré-électoraux américains ».<br />
Une autre question intéressante est celle<br />
du rapport entre religion et santé. Que<br />
faire lorsque certaines personnes refusent<br />
<strong>de</strong> se faire soigner par d’autres afin <strong>de</strong><br />
respecter leur confession. « Sur ce sujet,<br />
on peut citer l’exemple d’un juif voulant<br />
se faire soigner avant les autres à l’hôpital<br />
car c’est bientôt Shabbat. Ou encore<br />
l’exemple <strong>de</strong> cette femme enceinte musulmane<br />
dont le mari refuse que ce soit<br />
un homme qui mette au mon<strong>de</strong> son enfant,<br />
son bébé naîtra malformé… C’est<br />
une gran<strong>de</strong> question, je pense que dans le<br />
cas où il n’y a pas d’urgence et où du personnel<br />
est disponible, il faut au maximum<br />
respecter les volontés <strong>de</strong> chacun. Sinon il<br />
ne doit être fait aucune concession, il faut<br />
une priorité aux soins. »<br />
Caroline Fourest : « il faut défendre la<br />
laïcité »<br />
Une question mondiale<br />
Caroline Fourest a par la suite évoqué<br />
les dangers <strong>de</strong>s laïques extrêmes. « On<br />
peut citer le collectif Riposte Laïque par<br />
exemple. Ces gens sont dangereux car ils<br />
pratiquent la laïcité <strong>sur</strong>tout vis-à-vis <strong>de</strong><br />
l’islam. Ils soutiennent beaucoup d’idées<br />
<strong>de</strong> Marine <strong>Le</strong> Pen, elle qui est tout sauf<br />
laïque. C’est elle-même qui a déclaré que<br />
la laïcité est un ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong>s catholiques,<br />
c’est totalement faux. » D’où sa volonté<br />
<strong>de</strong> rappeler que la laïcité n’est pas l’apanage<br />
<strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt et <strong>de</strong>s catholiques.<br />
« On oublie souvent <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s mu-<br />
Devoir <strong>de</strong> mémoire<br />
Oradour-<strong>sur</strong>-Glane. La projection du film « Une vie avec Oradour » au cinéma Castillet a<br />
été l’occasion d’un fructueux débat avec un <strong>de</strong>s rares <strong>sur</strong>vivants du massacre perpétré par<br />
les nazis en 1944.<br />
<strong>Le</strong>s ruine d’Oradour, témoignage concret <strong>de</strong> la barbarie nazie<br />
retrace, au travers <strong>de</strong>s ruines du bourg, le<br />
terrible cheminement vers l’horreur.<br />
On peut regretter que la première partie<br />
du débat qui a suivi la projection ait<br />
été en partie confisquée par le maire <strong>de</strong><br />
Perpignan et son adjoint, chacun voulant<br />
faire assaut d’érudition, ce qui leur a valu<br />
<strong>de</strong>s reproches acerbes <strong>de</strong> quelques participants.<br />
Heureusement, par la suite, Monsieur<br />
Hébras a pu expliqué, avec beaucoup <strong>de</strong><br />
pu<strong>de</strong>ur, quelle a été sa vie après ce traumatisme.<br />
Comment, à partir du procès à<br />
Berlin <strong>de</strong> Heinz Barth, connu comme l’assassin<br />
d’Oradour-<strong>sur</strong>-Glane, en mai 1983,<br />
il va estimer <strong>de</strong> son <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> transmettre<br />
la mémoire et poursuivre inlassablement<br />
son action pour qu’on se souvienne. Transmission<br />
d’autant plus importante que,<br />
comme l’ont souligné divers intervenants,<br />
la détérioration <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong><br />
l’histoire consécutive aux réformes gouvernementales<br />
conduit nombre <strong>de</strong> jeunes<br />
à ne pas avoir entendu parler d’Oradour.<br />
Ce qui s’est d’ailleurs concrètement vérifié<br />
avec quelques jeunes lycéens présents.<br />
La discussion a longuement porté <strong>sur</strong><br />
les raisons qui ont conduit les troupes<br />
nazies à choisir Oradour. La majorité <strong>de</strong>s<br />
intervenants (messieurs Hébras, monsieur<br />
9<br />
sulmans qui se battent pour la laïcité,<br />
que ce soit en France ou dans d’autres<br />
pays. N’oublions pas que cette question<br />
est plus dure à défendre dans <strong>de</strong>s pays<br />
comme la Tunisie ou la Libye. La laïcité est<br />
mondiale, mais il y a encore beaucoup <strong>de</strong><br />
chemin à parcourir, notamment en France<br />
où elle doit être régularisée <strong>sur</strong> l’ensemble<br />
du territoire, je pense <strong>sur</strong>tout au cas<br />
<strong>de</strong> l’Alsace-Moselle. »<br />
Lors <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> participants, Caroline<br />
Fourest a pu abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s sujets divers.<br />
Elle s’est opposée à « l’organisation<br />
au sommet <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> la concurrence<br />
entre école publique et école privée »,<br />
rappelant que c’est dans ces lieux qu’il<br />
faut que la laïcité s’exprime à son maximum.<br />
Abordant le sujet <strong>de</strong>s conséquences<br />
du printemps arabe <strong>sur</strong> la question, en<br />
prenant l’exemple <strong>de</strong> la Tunisie : « Il faut<br />
être attentif car il y a <strong>de</strong> forts risques <strong>de</strong><br />
régression, <strong>sur</strong>tout si la religion <strong>de</strong>vient la<br />
source <strong>de</strong> la loi, mais je reste optimisme<br />
<strong>sur</strong> le long terme ».<br />
En conclusion, il faut noter cette règle :<br />
« La liberté religieuse ne doit pas prendre<br />
le <strong>de</strong>ssus <strong>sur</strong> la liberté républicaine ».<br />
JF<br />
Halimi, le maire d’Oradour) a expliqué<br />
qu’il n’y avait d’autre raison que celle <strong>de</strong><br />
terroriser la population, à l’image <strong>de</strong> ce<br />
qu’avaient fait les « Einsatzgruppen » en<br />
Union Soviétique durant toute la guerre.<br />
<strong>Le</strong> pseudo-historien André Souccarat,<br />
ayant tenté <strong>de</strong> faire porter la responsabilité<br />
<strong>sur</strong> la Résistance, a obtenu cette réponse<br />
<strong>de</strong> Robert Hébras : « cette théorie<br />
est une théorie révisionniste ».<br />
Rappelant qu’Oradour est le seul village<br />
martyr d’Europe dont les ruines ont été<br />
conservées en l’état, son maire, monsieur<br />
Frugier, a expliqué ce choix en déclarant<br />
« rien ne remplace ce que l’on voit ».<br />
Laissons la conclusion à monsieur Hébras<br />
: « <strong>Le</strong>s morts d’Oradour comme ceux<br />
<strong>de</strong> Valmanya ne doivent pas être oubliés,<br />
ils ne peuvent mourir une <strong>de</strong>uxième<br />
fois. »<br />
R.G.
10 dossier<br />
Procès verbal du premier congrès.<br />
Une page historique.<br />
Après 1981, le 56e congrès <strong>de</strong> la CGT : « pour réussir le changement,<br />
renforcer la CGT, faire intervenir les travailleurs »<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
La CGT 66 a 100 ans !<br />
Pour le centenaire <strong>de</strong> l’Union départementale CGT, l’Institut d’histoire sociale <strong>de</strong> la CGT 66 a<br />
édité un ouvrage retraçant les moments forts du syndicat.<br />
L’ouvrage, « 100 ans d’images, 100 ans <strong>de</strong> luttes, 100 ans <strong>de</strong> vie », très joli livre, illustré <strong>de</strong><br />
documents et photos « historiques », témoigne sobrement <strong>de</strong> la continuité <strong>de</strong>s luttes dans le<br />
département, <strong>de</strong> la place du syndicat, <strong>de</strong> la fidélité non démentie aux valeurs fondatrices. Ce<br />
livre est aussi l’occasion, comme pour réaffirmer la continuité démocratique, <strong>de</strong> textes écrits par<br />
les cinq <strong>de</strong>rniers secrétaires départementaux, Clau<strong>de</strong> Salmon, Georges Malé, Georges Athiel,<br />
Thierry Labelle et Pierre place. Nous en citons quelques extraits.<br />
Plaisir <strong>de</strong> tourner les pages, nostalgie heureuse pour les plus anciens militants, souvenirs,<br />
questions politiques, stratégiques et économiques d’aujourd’hui, fierté aussi pour ceux, responsables<br />
<strong>de</strong> la suite et héritiers, en quelque sorte, d’un outil commun et vivant qui appartient à<br />
tous. Objet culturel, au vrai sens du terme, pour tous, livre d’histoire pour les plus jeunes.<br />
<strong>Le</strong> 17 mars 1912, l’« Union départementale <strong>de</strong>s syndicats confédérés <strong>de</strong>s Pyrénées orientales »<br />
était créée.<br />
1936 : la délégation <strong>de</strong>s P.-O. au<br />
congrès <strong>de</strong> réunification syndicale<br />
Une CGT inscrite dans l’histoire : « <strong>Le</strong> syndicalisme est né après la Révolution<br />
française. Il s’est nourri à la fois <strong>de</strong>s luttes <strong>de</strong> classe et <strong>de</strong>s transformations<br />
sociales… »<br />
« Ainsi seulement, ouvrier conscient,<br />
tu feras partie <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> famille ouvrière »<br />
Une CGT démocratique : « Pour<br />
faire vivre le combat <strong>de</strong> classe, il est<br />
un élément essentiel pour faire avancer<br />
le rapport <strong>de</strong> force, c’est la démocratie,<br />
(…) démocratie directe, sans<br />
délégation… »<br />
Un moment important dans l’exercice <strong>de</strong> la solidarité internationale<br />
La Bourse du Travail. <strong>Le</strong>s salariés auront leur maison <strong>de</strong>s syndicats.<br />
Un congrès ou l’exercice <strong>de</strong> la démocratie<br />
Une revendication réaffirmée…
N°3453 dossier<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
Des luttes historiques<br />
68 : les gran<strong>de</strong>s manifs à Perpignan<br />
Une CGT revendicative, unitaire et rassembleuse<br />
: « Durant les pério<strong>de</strong>s où la CGT a été<br />
divisée, les militants d’abord, puis les travailleurs<br />
ensuite ont souffert dans leur conditions <strong>de</strong> travail,<br />
<strong>de</strong> vie, et, dans certains cas, ont souffert physiquement…<br />
»<br />
<strong>Le</strong> conflit Ponto Blanco : <strong>de</strong>s semaines <strong>de</strong> conflit. Avec<br />
la CGT et les élus <strong>de</strong>vant le tribunal<br />
1995 : Enorme !!!<br />
Samedi 17 mars<br />
Palais <strong>de</strong>s Rois <strong>de</strong> Majorque<br />
11h : Cérémonie d’ouverture<br />
11h20 : Allocutions <strong>de</strong> l’union départementale<br />
CGT et <strong>de</strong> Bernard Thibault, secrétaire<br />
général <strong>de</strong> la CGT<br />
12h : Vin d’honneur<br />
13h : Repas fraternel<br />
16h : Rencontre <strong>de</strong>s syndiqués avec Bernard<br />
thibault<br />
Aujourd’hui…<br />
Une CGT sportive,<br />
festive et culturelle :<br />
« La CGT aime la fête<br />
parce que la vie<br />
doit être fêtée… »<br />
En 36, <strong>de</strong>s grèves à Saint-Assiscle<br />
Vivre et travailler au pays, contre les fermetures et les licenciements<br />
Un dur combat : le Train jaune. Des<br />
années <strong>de</strong> lutte, avec la CGT, pour<br />
conserver et mo<strong>de</strong>rniser le train…<br />
Une CGT tournée vers l’avenir : « La CGT<br />
a besoin,…, <strong>de</strong> faire émerger plus <strong>de</strong> jeunes<br />
dans la prise <strong>de</strong> responsabilités… »<br />
11<br />
Bella, 3 ans <strong>de</strong> luttes. Des revendications qui n’ont pas<br />
pris une ri<strong>de</strong><br />
En tête, les cheminots…<br />
Avec les sanctionnés <strong>de</strong>s ASF<br />
Erratum<br />
Dans le numéro précé<strong>de</strong>nt, le nom <strong>de</strong> Georges<br />
Malé a été mal orthographié. Nous nous en excusons<br />
auprès <strong>de</strong> lui.
12 social<br />
Une manipulation à <strong>de</strong> fins politiques<br />
Délinquance et immigration. Affirmations ou allusions <strong>sur</strong> leur soi-disant corrélation sont fausses à la base. Mais, elles sont<br />
utilisées par l’équipe Sarkozy à <strong>de</strong>s fins électoralistes.<br />
Un aspect essentiel <strong>de</strong> la stratégie<br />
électorale <strong>de</strong> Nicolas<br />
Sarkozy est <strong>de</strong> vouloir récupérer<br />
une partie <strong>de</strong>s voix <strong>de</strong><br />
l’extrême droite. Au cœur <strong>de</strong> cette stratégie<br />
politique nauséabon<strong>de</strong>, un thème<br />
est savamment entretenu : celui du lien<br />
entre délinquance et immigration. <strong>Le</strong>s<br />
lier consiste à penser que les pratiques<br />
délinquantes (<strong>sur</strong>tout celles <strong>de</strong>s jeunes)<br />
s’expliquent par « quelque chose » en<br />
rapport avec l’origine étrangère <strong>de</strong> leurs<br />
auteurs ou parce que <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> familles<br />
issues <strong>de</strong> l’immigration. Ce serait<br />
tel ou tel aspect <strong>de</strong> leurs mœurs, <strong>de</strong> leur<br />
culture, <strong>de</strong> leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> leurs modèles<br />
conjugaux ou familiaux, <strong>de</strong> leur religion,<br />
etc. Cette soi-disant corrélation est<br />
tant répandue qu’il faut la déconstruire<br />
en permanence en multipliant les angles<br />
d’attaque. En voici un, parmi d’autres,<br />
qui s’appuie <strong>sur</strong> la comparaison entre le<br />
nombre <strong>de</strong> personnes « issues <strong>de</strong> l’immigration<br />
» vivant en France et le chiffre <strong>de</strong><br />
la délinquance touchant les plus jeunes,<br />
toutes origines confondues. En 2010, on<br />
estime que l’ensemble <strong>de</strong>s étrangers, <strong>de</strong>s<br />
immigrés et <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>scendants résidant<br />
en France totalisent environ 11,7 millions<br />
<strong>de</strong> personnes, soit près d’un cinquième<br />
<strong>de</strong> la population*. Pour la même année,<br />
environ 170 000 jeunes ont été suivis au<br />
titre <strong>de</strong> la délinquance par la Protection<br />
Judiciaire <strong>de</strong> la Jeunesse et par le secteur<br />
associatif habilité**. Sur ce nombre, peu<br />
importe la proportion exacte <strong>de</strong> jeunes<br />
« <strong>de</strong>scendants d’immigrés » (on ne dispose<br />
pas <strong>de</strong> ces données), car la considérable<br />
disproportion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux chiffrages,<br />
signifie à elle seule, que la délinquance<br />
ne concerne qu’une toute petite partie <strong>de</strong><br />
personnes ou <strong>de</strong> familles issues <strong>de</strong> l’immigration.<br />
De grossières erreurs<br />
<strong>de</strong> raisonnement<br />
En fait, les étu<strong>de</strong>s montrent que cette<br />
délinquance s’explique par les mêmes<br />
facteurs que ceux qui ont toujours expliqué<br />
la délinquance <strong>de</strong>s jeunes quelle<br />
que soit leur origine : ruptures familiales,<br />
échecs scolaires, ségrégation spatiale<br />
et ghettoïsation, effets d’entraînement<br />
dans <strong>de</strong>s « ban<strong>de</strong>s » au sein <strong>de</strong> quartiers<br />
concentrant les difficultés sociales. Voilà<br />
pourquoi, toutes ces affirmations ou ces<br />
allusions <strong>sur</strong> le lien supposé entre délinquance<br />
et immigration sont totalement<br />
fausses. Si ceux qui soutiennent ces hypothèses<br />
n’avaient pas <strong>de</strong>s peurs non<br />
maîtrisées ou <strong>de</strong>s préjugés idéologiques,<br />
ils comprendraient qu’on ne peut pas<br />
expliquer le comportement particulier<br />
<strong>de</strong> quelques-uns par une caractéristique<br />
générale <strong>de</strong> toute une population. Ils<br />
comprendraient peut-être que procé<strong>de</strong>r à<br />
cette généralisation est justement le propre<br />
du raisonnement raciste. S’ils étaient<br />
logiques et raisonnables, elles seraient<br />
d’emblée écartées comme constituant <strong>de</strong><br />
grossières erreurs <strong>de</strong> raisonnement. Mais,<br />
en réalité, il ne s’agit pas <strong>de</strong> raisonnements<br />
mais <strong>de</strong> peurs et d’émotions manipulées<br />
par la droite et l’extrême droite à<br />
<strong>de</strong>s fins politiques.<br />
*(http://www.immigration.gouv.fr/<br />
IMG/pdf/IM_15_072010_.pdf).<br />
**(http://www.justice.gouv.fr/art_<br />
pix/1_chiffres_cles_2011_20111125.<br />
pdf).<br />
RH<br />
Nicolas Sarkozy est toujours à la recherche <strong>de</strong> boucs-émissaires<br />
Quel traitement <strong>de</strong> la délinquance ?<br />
Libre opinion. Françoise Chatard a jeter un œil critique <strong>sur</strong> les programmes <strong>de</strong>s candidats <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> concernant la délin-<br />
quance juvénile.<br />
A<br />
la veille <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux consultations électorales nationales<br />
d’importance, il est nécessaire d’interroger<br />
les futurs élus, qu’ils soient Prési<strong>de</strong>nt ou<br />
députés <strong>sur</strong> les principes qui vont prévaloir en<br />
matière <strong>de</strong> justice, et donc <strong>de</strong> libertés individuelles. Car<br />
si la campagne porte essentiellement <strong>sur</strong> les questions<br />
<strong>de</strong> sécurité, il reste primordial <strong>de</strong> s’attacher au respect<br />
<strong>de</strong> la vie privée, à une réelle prévention, à la défense <strong>de</strong>s<br />
solidarités.<br />
Si aujourd’hui, les réponses à la délinquance juvénile<br />
restent largement insuffisantes, celles <strong>de</strong>s candidats laissent<br />
les professionnels <strong>sur</strong> leur faim. En effet, quand le<br />
programme <strong>de</strong> François Hollan<strong>de</strong> se limite à la création<br />
<strong>de</strong> nouveaux centres fermés, ou à une réponse judiciaire<br />
quasiment immédiate à l’acte délictueux, celui <strong>de</strong> EELV<br />
privilégie le rétablissement <strong>de</strong> la prévention.<br />
Quant au Front <strong>de</strong> Gauche, il reste plutôt succinct, tant<br />
<strong>sur</strong> les sujets à traiter que <strong>sur</strong> les propositions. Si son credo<br />
« prévention, dissuasion, sanction » donne une perspective<br />
intéressante dans la façon d’abor<strong>de</strong>r le problème<br />
<strong>de</strong> la délinquance, l’augmentation <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong>s services<br />
publics en charge <strong>de</strong> ces missions, que ce soit à l’Intérieur<br />
et à la Justice, l’amélioration <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> la défense du<br />
justiciable, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> détention restent louables,<br />
mais sont dans la même trajectoire que le gouvernement<br />
actuel. Nous avons plutôt besoin d’une véritable politique<br />
<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> la délinquance, qui se donne concrètement<br />
les moyens <strong>de</strong> la prévention, dans les quartiers, aux<br />
bas <strong>de</strong>s immeubles, reconstituant le lien social dans les<br />
villes et les villages et entre les générations.<br />
Faire <strong>de</strong> la jeunesse une force<br />
et non une peur<br />
Évi<strong>de</strong>mment, l’impact <strong>de</strong> la dissuasion ne doit pas être<br />
mésestimé. <strong>Le</strong> retour d’une Police nationale <strong>de</strong> proximité<br />
ne peut qu’ai<strong>de</strong>r positivement à consoli<strong>de</strong>r le travail <strong>de</strong>s<br />
acteurs sociaux <strong>de</strong> terrain. Son action ne doit pas être<br />
me<strong>sur</strong>ée par le seul chiffrage <strong>de</strong> ses résultats, la paix<br />
« Faire en sorte que la jeunesse ne se tourne pas<br />
vers la délinquance pour <strong>sur</strong>vivre »<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
sociale ne dispose pas d’indicateurs me<strong>sur</strong>ables <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s<br />
tableaux, mais rend la vie bien plus agréable pour chacun<br />
!<br />
S’il n’y a pas <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong>s réformes précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> la<br />
Justice, le pli qui a été pris <strong>de</strong> sanctionner l’acte, <strong>de</strong> durcir<br />
les condamnations, niant l’efficience d’un travail éducatif<br />
<strong>de</strong> fond, dans le temps, continuera à donner l’orientation<br />
générale <strong>de</strong>s décisions judiciaires et rendra caducs tous<br />
les efforts qui auront pu être fournis en amont. Il sera urgent<br />
<strong>de</strong> remo<strong>de</strong>ler l’ordonnance <strong>de</strong> 1945, dans son sens<br />
primaire, celui <strong>de</strong> la priorité à l’éducatif, <strong>de</strong> revenir <strong>sur</strong> la<br />
loi du 5 mars 2007 <strong>sur</strong> la prévention <strong>de</strong> la délinquance,<br />
laissant une place prédominante au maire dans la gestion<br />
<strong>de</strong>s incivilités, mais aussi <strong>de</strong>s carences (ou difficultés)<br />
parentales !<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s réponses coercitives, telles que la vidéo-<strong>sur</strong>veillance,<br />
le maillage policier, voire même social, il en va<br />
<strong>de</strong> notre avenir à tous <strong>de</strong> rétablir une certaine cohérence<br />
entre les acteurs, en leur garantissant leur indépendance,<br />
que ce soient les élus, les services en charge <strong>de</strong> la sécurité,<br />
comme ceux <strong>de</strong> la prévention, <strong>de</strong> l’insertion, <strong>de</strong><br />
l’éducation, du social, et la population afin <strong>de</strong> mieux vivre<br />
ensemble. Nous serons jugés à l’aune <strong>de</strong> ce que nous<br />
serons en capacité d’offrir à notre jeunesse, aux moyens<br />
qui feront d’elle une force et non une peur. Faisons en<br />
sorte qu’elle ne se tourne pas vers la délinquance pour<br />
<strong>sur</strong>vivre, mais qu’elle soit fière <strong>de</strong> ce qu’elle <strong>de</strong>vient, <strong>de</strong>s<br />
citoyens à part entière !!!<br />
Françoise Chatard<br />
co-secrétaire SD FSU 66
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
La SNCF au cœur du service public<br />
CGT. <strong>Le</strong> syndicat <strong>de</strong>s cheminots <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales organise , le 31 mars,<br />
les Etats généraux du service public ferroviaire dans les locaux du Conseil général.<br />
Des Etats généraux qui concernent, bien sûr, les cheminots, mais aussi<br />
les usagers, les élus, tous les citoyens.<br />
Pour répondre aux orientations libérales en matière<br />
<strong>de</strong> transport ferroviaire, le gouvernement,<br />
sous l’impulsion <strong>de</strong> l’ex-ministre, Nathalie Kosciusko-Morizet<br />
(directrice <strong>de</strong> campagne du candidat<br />
Prési<strong>de</strong>nt), a organisé les assises du secteur ferroviaire<br />
en 2011. Mais les cheminots CGT ne l’enten<strong>de</strong>nt pas<br />
<strong>de</strong> la même oreille. Comme ils ont su le faire par le<br />
passé, ils œuvrent à ouvrir un vrai débat, pour replacer<br />
le service public SNCF au cœur du développement<br />
ferroviaire en France et en Europe, avec les usagers, les<br />
chargeurs, les élus locaux et leurs collègues <strong>de</strong>s filiales.<br />
La préparation en est très active chez les cheminots <strong>de</strong><br />
Perpignan, Villefranche et Cerbère. <strong>Le</strong> T.C. a rencontré<br />
Pascal Borreill, secrétaire général du syndicat <strong>de</strong>s cheminots<br />
<strong>de</strong> Perpignan.<br />
T.C. : Qui êtes-vous ? Quelles sont vos responsabilités<br />
?<br />
Pascal Borreill : J’ai 34 ans, je suis conducteur <strong>de</strong><br />
train au dépôt <strong>de</strong> Perpignan <strong>de</strong>puis 1999 et secrétaire<br />
du syndicat CGT <strong>de</strong>puis 2011.<br />
T.C. : Comme les autres salariés en France et en<br />
Europe, les cheminots étaient en grève le 26<br />
février 2012. Quel était le message <strong>de</strong> la CGT ?<br />
P.B. : Ce jour-là, nous avons encore insisté <strong>sur</strong> l’avenir<br />
du service public ferroviaire, l’emploi et les conditions<br />
<strong>de</strong> travail, les salaires et le pouvoir d’achat, l’unicité <strong>de</strong><br />
l’entreprise SNCF, la coopération entre réseaux européens,<br />
les réponses aux besoins <strong>de</strong>s usagers, le statut<br />
<strong>de</strong>s cheminots, l’unité d’action public-privé.<br />
T.C. : Pour faire « passer leur message » la<br />
direction SNCF et le gouvernement ont tenu<br />
les assises du ferroviaire, dans quel objectif ?<br />
Qu’en est-il ressorti ?<br />
P.B. : <strong>Le</strong>s préconisations <strong>de</strong>s assises avalisent, comme<br />
seule perspective, l’ouverture <strong>de</strong> l’entreprise à la<br />
concurrence. C’est donc l’éclatement <strong>de</strong> la SNCF en<br />
tant que service public qui est envisagé, avec un recul<br />
sans précé<strong>de</strong>nt pour les cheminots et la suppression <strong>de</strong><br />
11 200 km <strong>de</strong> lignes dites « non rentables ». Il n’est<br />
question que <strong>de</strong> libéralisation du secteur ferroviaire en<br />
Europe (aucun texte n’oblige les Etats à l’appliquer),<br />
<strong>de</strong> rentabilité financière, <strong>de</strong> démantèlement <strong>de</strong> la SNCF,<br />
<strong>de</strong> casse du statut <strong>de</strong>s employés, donc <strong>de</strong> l’entreprise<br />
publique.<br />
Pascal Borreill : « Ne laissons pas les libéraux<br />
s’emparer du transport ferroviaire »<br />
T.C. <strong>Le</strong> syndicat <strong>de</strong>s cheminots CGT <strong>de</strong> Perpignan<br />
organise un contre feu, « les Etats généraux<br />
du service public ferroviaire » le 31 mars.<br />
Pour quelles raisons et avec quel objectif?<br />
P.B. : <strong>Le</strong>s Etats généraux du service public ferroviaire<br />
sont organisés par les syndicats CGT partout en France.<br />
<strong>Le</strong> but étant d’expliquer aux populations que d’autres<br />
alternatives, que celles envisagées par le gouvernement,<br />
existent. <strong>Le</strong> transport ferroviaire ne doit pas<br />
alimenter l’appétit financier <strong>de</strong>s grands groupes, mais<br />
plutôt répondre aux besoins <strong>de</strong>s populations. <strong>Le</strong> service<br />
public SNCF est le seul garant <strong>de</strong> l’accès à tous et <strong>de</strong><br />
l’unicité d’un secteur <strong>de</strong>s plus importants dans un pays.<br />
Sans transport, pas <strong>de</strong> cohésion sociale, pas d’échange,<br />
pas <strong>de</strong> connaissance, ni <strong>de</strong> liberté.<br />
T.C. : <strong>Le</strong> 31 mars sera un point d’étape important.<br />
Quel message souhaitez-vous faire passer<br />
aux lecteurs du T.C. ?<br />
P.B. : <strong>Le</strong> message est clair, ne laissons pas les libéraux<br />
s’emparer du transport ferroviaire en France comme<br />
cela a été fait pour EDF, la Poste, les autoroutes... <strong>Le</strong>s<br />
populations ont <strong>de</strong>s besoins auxquels seul le service<br />
public peut répondre. Venez nombreux le 31 mars, dès<br />
9 heures, dans les locaux du Conseil général, 30 rue<br />
Pierre Bretonneau, pour débattre ensemble et inverser<br />
le cours <strong>de</strong>s choses, par <strong>de</strong>s propositions concrètes au<br />
service <strong>de</strong>s usagers.<br />
Propos recueillis par Michel Gattulli<br />
Jeff, t’es pas tout seul<br />
Résistance. Un jeune technicien d’ERDF est menacé <strong>de</strong><br />
licenciement pour avoir refusé <strong>de</strong> couper le courant chez une<br />
dizaine <strong>de</strong> mauvais payeurs. Au nom <strong>de</strong> ses valeurs, peut-on<br />
désobéir à son employeur sans perdre son travail ? Nicolas<br />
Garcia l’as<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> son soutien en précisant que la commune<br />
d’Elne résiste auprès <strong>de</strong>s familles victimes <strong>de</strong> la crise.<br />
Jeff Duval, un technicien d’ERDF/GrDF <strong>de</strong> 23 ans, est<br />
menacé <strong>de</strong> licenciement pour avoir refusé <strong>de</strong> limiter la<br />
consommation d’énergie chez une dizaine d’usagers en situation<br />
d’impayés à Arcueil (Val-<strong>de</strong>-Marne). Membre <strong>de</strong> la CGT,<br />
face à la précarité <strong>de</strong> certains clients, l’agent ne respectait pas<br />
toujours les instructions <strong>de</strong> son employeur. Aujourd’hui, il risque<br />
sa place à EDF parce qu’il a refusé <strong>de</strong> couper le courant<br />
et le gaz à <strong>de</strong>s familles en gran<strong>de</strong>s difficultés. « A Malakoff,<br />
quand cette personne m’a ouvert, il y a avait <strong>de</strong>s cafards <strong>sur</strong><br />
sa porte, <strong>de</strong>ux enfants dans ses bras, trois autres assis par<br />
terre, je ne pouvais pas couper comme ça... », a-t-il raconté<br />
<strong>sur</strong> France Info.<br />
Nicolas Garcia, maire d’Elne, secrétaire départemental du<br />
PCF, s’est adressé à Jeff : « Je veux lui dire : « Jeff, t’es pas<br />
tout seul », il faut agir. Bien sûr il y a une pétition <strong>de</strong> soutien,<br />
mais il y a aussi l’action politique. Chez nous, à Elne dans les<br />
Pyrénées-Orientales, la commune a pris sous mon impulsion<br />
un arrêté général couvrant toute la ville et interdisant les<br />
coupures d’électricité et <strong>de</strong> gaz pour les ménages victimes<br />
<strong>de</strong> la crise et pour lesquels toutes les solutions n’ont pas été<br />
étudiées. Mais, comme ce n’était pas suffisant, j’ai pris un<br />
arrêté individuel pour chaque famille en difficulté qui m’en<br />
a donné l’autorisation par écrit. Désormais ceux qui veulent<br />
faire casser ces arrêtés municipaux par le Tribunal Administratif<br />
doivent faire autant <strong>de</strong> procès qu’il y a d’arrêtés. Un<br />
vrai casse-tête ! Imaginons maintenant <strong>de</strong>s centaines et <strong>de</strong>s<br />
milliers <strong>de</strong> ces arrêtés municipaux, pris par <strong>de</strong>s centaines et<br />
<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> maires (nous <strong>de</strong>vons être 2 ou 3, tout au plus,<br />
dans les P.O. à l’avoir fait), la victoire serait presque acquise<br />
du fait même <strong>de</strong> l’action.<br />
Au reste, il faut aussi régler le problème <strong>de</strong> fond. La <strong>gauche</strong><br />
qui, sous Jospin, a accepté la libéralisation du marché <strong>de</strong><br />
l’énergie, donc l’éclatement ent<br />
d’EDF et sa privatisation<br />
partielle, doit, en revenant nt au<br />
pouvoir, revenir à un grand nd<br />
service public <strong>de</strong> l’énergie. e.<br />
Pour cela, comptez <strong>sur</strong> le e<br />
Parti communiste français, s,<br />
le Front <strong>de</strong> Gauche,<br />
Pierre Laurent, Jean-Luc<br />
Mélenchon et l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s candidats du Front <strong>de</strong> e<br />
<strong>gauche</strong> qui seront élus,<br />
en juin prochain, députés s<br />
à l’Assemblée nationale. »<br />
social 13
14 international<br />
La Françafrique, tu l’aimes<br />
ou on la quitte ?<br />
Conférence. Ou comment <strong>de</strong>puis les indépendances, la France refuse<br />
<strong>de</strong> sortir <strong>de</strong>s logiques néo-colonialistes <strong>de</strong> la « Françafrique ».<br />
Alors qu’on rendait hommage dimanche<br />
<strong>de</strong>rnier aux quelques 20 000<br />
personnes disparues lors <strong>de</strong> la tragédie<br />
<strong>de</strong> Fukushima au Japon, vendredi soir<br />
à l’université <strong>de</strong> Perpignan, se tenait une<br />
conférence-débat <strong>sur</strong> le thème du nucléaire<br />
français en Afrique.<br />
Organisée dans le cadre <strong>de</strong> la semaine pour<br />
l’environnement, la discussion était animée<br />
par Nicolas Charbonneau, membre du collectif<br />
Energie citoyenne et <strong>de</strong> l’association<br />
Survie. <strong>Le</strong> débat empruntait son intitulé à<br />
l’ouvrage <strong>de</strong> Raphaël Granada : « Areva en<br />
Afrique, la face cachée du nucléaire français<br />
». L’exposé fut suivi <strong>de</strong> la projection<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux courts-métrages <strong>sur</strong> la situation récente<br />
du Burkina Faso, pays dont les populations<br />
se dirigent aujourd’hui doucement<br />
vers l’agroécologie. Ou comment lorsqu’un<br />
peuple est livré à lui-même, il trouve toujours<br />
et encore la force <strong>de</strong> <strong>sur</strong>vivre aux logiques<br />
impérialistes <strong>de</strong> la Françafrique…<br />
La Françafrique ? Vaste et obscur sujet s’il<br />
en est. Nicolas Charbonneau a voyagé dans<br />
plusieurs pays d’Afrique, notamment au<br />
Burkina Faso, puis au Niger où il s’est engagé<br />
au sein du collectif « Areva ne fera pas<br />
la loi au Niger ». Il a rencontré <strong>de</strong>s populations,<br />
discuté avec les étudiants <strong>de</strong>vant la<br />
fac <strong>de</strong> Niamey… Son récit <strong>de</strong>s consciences,<br />
<strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong> révolte ou <strong>de</strong> rancœur<br />
qui existent chez les jeunes ou dans l’opposition<br />
du pays, indépendant <strong>de</strong>puis 1960,<br />
nous convainc d’une chose : l’insupportable<br />
en Afrique a d’abord <strong>de</strong>s causes politiques.<br />
Des causes politiques<br />
Pour as<strong>sur</strong>er à <strong>de</strong>s entreprises françaises<br />
comme Total, Areva, Rougier, Bouygues,…<br />
un accès total et opaque aux marchés et<br />
ressources naturelles, les métho<strong>de</strong>s ont pullulé<br />
: validation d’élections truquées (Ab<strong>de</strong>l<br />
Aziz en Mauritanie, Compaoré au Burkina,<br />
etc.), dévoiement <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> publique au développement,<br />
complicité envers le détournement<br />
<strong>de</strong> l’argent du pétrole, du bois, du dia-<br />
Sortir <strong>de</strong> la France à fric<br />
mant,... par quelques chefs d’Etat <strong>de</strong>venus<br />
milliardaires : Paul Biya au Cameroun, Ali<br />
Bongo au Gabon, Denis Sassou N’Guesso<br />
au Congo,... Jusqu’au plus abject <strong>de</strong>s crimes<br />
qu’a représenté la vente d’armes à <strong>de</strong>s<br />
pays en guerre, en échange d’uranium dans<br />
l’Afrique du Sud <strong>de</strong> l’Apartheid, au Rwanda<br />
en 1994…<br />
Si aujourd’hui, le Français n°1 mondial du<br />
nucléaire civil, Areva (chiffre d’affaires <strong>de</strong> 9<br />
milliards d’euros, bénéfices <strong>de</strong> 800 millions<br />
d’euros en 2012) épuise sans retenue le<br />
sol nigérien, que près d’un tiers <strong>de</strong>s lampes<br />
françaises s’éclaire grâce au Niger, sa population<br />
est toujours au <strong>de</strong>rnier rang mondial<br />
en terme d’IDH (indice <strong>de</strong> développement<br />
humain). Et le pays doit importer sa propre<br />
électricité <strong>de</strong>puis le Nigeria !<br />
France à fric<br />
Alors, on se rappelle les promesses du candidat<br />
Sarkozy pendant sa campagne <strong>de</strong><br />
2007 : une rupture avec la politique africaine<br />
<strong>de</strong> ses prédécesseurs, dénonçant le soutient<br />
aux dictatures, la diplomatie secrète<br />
ou encore le détournement <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> au développement,<br />
bref, la Françafrique. Pourtant,<br />
au regard <strong>de</strong>s actes entrepris <strong>de</strong>puis, le bilan<br />
fait grincer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts… Il y eut d’abord<br />
l’affreux discours <strong>de</strong> Dakar. Et puis, avec la<br />
fin du moratoire <strong>sur</strong> Tchernobyl, en pleine<br />
course à l’uranium, Areva a fait la sour<strong>de</strong><br />
oreille aux protestations nigériennes et<br />
augmentée massivement son exploitation.<br />
Derrière les contrats juteux, <strong>de</strong>s noms ont<br />
filtré : avocats, hommes d’affaires, Bruno<br />
Joubert, le monsieur « Afrique <strong>de</strong> l’Elysée »,<br />
Patrick Balkany, le député-maire <strong>de</strong> <strong>Le</strong>vallois-Perret,<br />
intime du prési<strong>de</strong>nt… En 2009,<br />
lors <strong>de</strong> sa visite en République démocratique<br />
du Congo, Nicolas Sarkozy négociait un<br />
contrat permettant à Areva <strong>de</strong> prospecter et<br />
d’exploiter l’uranium <strong>sur</strong> l’ensemble du territoire,<br />
domaine jusqu’alors réservé à l’Etat.<br />
Du jamais vu !<br />
Après l’île <strong>de</strong> Gorée…<br />
Terminant son intervention par un slam engagé<br />
contre la Françafrique, Nicolas Charbonneau<br />
a rappelé la triple catastrophe<br />
que représente la main mise du nucléaire<br />
français en Afrique. Environnementale par<br />
la pollution <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’eau. Sanitaire par<br />
la contamination <strong>de</strong> toutes les ferrailles recyclées<br />
<strong>de</strong> la prospection nucléaire. Enfin et<br />
<strong>sur</strong>tout, sociale par la misère <strong>de</strong> toutes ces<br />
populations nouvellement esclaves d’Afrique,<br />
coincées entre dirigeants corrompus et<br />
industriels aveugles, privées d’espérances<br />
futures par la reproduction <strong>de</strong> schémas coloniaux.<br />
Areva au Niger et au Congo, Total<br />
au Gabon… « Après l’île <strong>de</strong> Gorée, c’est<br />
Bouygues et Bolloré. » Mais au fait, qui a<br />
tué Thomas Sankara ?<br />
Jolan Zaparty<br />
« Crise »<br />
N’attendons pas d’être morts<br />
pour commencer à vivre !<br />
Grèce. Où les syndicats a Athènes nous racontent comment<br />
chez eux on se saigne les veines.<br />
<strong>Le</strong>s 28 et 29 février, une délégation<br />
<strong>de</strong> syndicalistes, journalistes<br />
alternatifs, associations (Attac,<br />
CADTM, ARCI) et <strong>de</strong> mouvements comme<br />
Occupy, venus <strong>de</strong> toute l’Europe se<br />
rendait à Athènes pour rencontrer les<br />
travailleurs grecs : les <strong>de</strong>ux confédérations<br />
syndicales (le secteur privé-GSEE<br />
et le public ADEDY), le syndicat <strong>de</strong><br />
l’éducation (OLME) et la coordination<br />
<strong>de</strong>s syndicats <strong>de</strong> base. Ou le témoignage<br />
d’une solidarité européenne avec le<br />
peuple grec, aujourd’hui en première<br />
ligne <strong>de</strong> la politique agressive <strong>de</strong> la<br />
Troïka.<br />
Derrière les chiffres<br />
A l’entreprise Helliniki Halivourgia (fer<br />
et acier), les travailleurs sont en grève<br />
<strong>de</strong>puis octobre contre la perte <strong>de</strong> salaire<br />
<strong>de</strong> 40%.<br />
Dans l’éducation, la saignée est énorme.<br />
De 2009 à 2015, les dépenses publiques<br />
vont diminuer <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,5<br />
milliards d’euros. Entre 2010 et 2011,<br />
les effectifs d’enseignants ont chuté<br />
<strong>de</strong> 10 %. Plus <strong>de</strong> 1 000 écoles primaires<br />
et secondaires sont fermées, soit<br />
une <strong>sur</strong> 13. <strong>Le</strong> ministère <strong>de</strong> l’Éducation<br />
prévoit <strong>de</strong> fermer 800 bibliothèques<br />
scolaires. <strong>Le</strong>s arts ou l’éducation civique,<br />
jugés non prioritaires, ne seront<br />
plus enseignés au lycée. <strong>Le</strong>s écoles ont<br />
commencé l’année sans livres scolaires<br />
après que le gouvernement ait fermé<br />
l’institut qui les publie.<br />
Pour les travailleurs du quotidien<br />
Eleftherotypia, qui éditent eux-mêmes<br />
le journal, avec le syndicat <strong>de</strong>s journalistes,<br />
les salariés sont en grève <strong>de</strong>puis<br />
décembre, le propriétaire du journal<br />
ayant cessé <strong>de</strong> payer les salaires à partir<br />
du mois d’août.<br />
Une rencontre a eu lieu avec l’Organisme<br />
du logement ouvrier (OEK, qui<br />
finance <strong>de</strong>s logements sociaux) et<br />
un organisme <strong>de</strong> prestations sociales<br />
(OEE) qui emploient 1 400 salariés.<br />
<strong>Le</strong> Parlement a voté la suppression <strong>de</strong><br />
ces structures pourtant indépendantes<br />
<strong>de</strong> l’Etat et qui ne pèsent donc pas<br />
dans les comptes publics. L’objectif :<br />
diminuer <strong>de</strong> 1 % les cotisations patronales,<br />
prélevées pour financer ces<br />
protections sociales. Mais, <strong>sur</strong>tout, effacer<br />
l’ardoise <strong>de</strong> 3 milliards d’euros<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> la Sécurité sociale vis-à-vis<br />
<strong>de</strong> ces organismes. Un hold-up <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s<br />
cotisations payées par les salariés.<br />
Solidarité européenne<br />
Depuis 2009, le peuple grec est piégé<br />
entre les exigences intenables <strong>de</strong>s<br />
créanciers internationaux, du FMI, et<br />
le servile alignement du gouvernement<br />
« Papa<strong>de</strong>mos » (socialistes du<br />
Pasok et conservateurs <strong>de</strong> Nouvelle<br />
Démocratie). Si le suivi <strong>de</strong>s grèves générales<br />
a diminué, la mobilisation se<br />
poursuit plus farouchement que jamais<br />
: manifestations, occupations <strong>de</strong><br />
nombreux lieux : ministères..., autogestion<br />
d’un hôpital, mouvements <strong>de</strong><br />
désobéissance civile comme « Nous ne<br />
payons pas » (transport, électricité),…<br />
La répression policière brutale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />
manifestations rend la tension<br />
palpable dans les rues d’Athènes.<br />
<strong>Le</strong> meeting du Front <strong>de</strong> <strong>gauche</strong> à Paris<br />
le 18 mars prochain, une journée <strong>de</strong><br />
manifestation et <strong>de</strong> grève au Portugal<br />
le 22 mars, une Conférence sociale<br />
conjointe (JSC) à Bruxelles les 29-30<br />
mars, une mobilisation en préparation<br />
au siège <strong>de</strong> la Banque centrale européenne<br />
du 17 au 19 mai,… Partout<br />
en Europe on veut alerter l’opinion. La<br />
Grèce, le Portugal, l’Espagne,… Sans<br />
définanciarisation <strong>de</strong> l’économie, ce<br />
sont tous les pays européens qui seront<br />
touchés tôt ou tard par les mêmes<br />
politiques <strong>de</strong> rigueur qui compriment<br />
les peuples. N’attendons pas d’être<br />
morts pour commencer à vivre !<br />
J.Z.<br />
© Protonotorios
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
La langue Française a ses<br />
particularités, et disons<br />
aussi ses imperfections,<br />
car si nous nous en tenions<br />
à la définition <strong>de</strong><br />
l’adjectif « nul » , il en ressortirait<br />
que ce match contre Toulon<br />
a été un match « sans aucune<br />
valeur ».<br />
Ce match USAP-Toulon<br />
fut loin d’être nul !<br />
Oui, il est vrai que ce match n’a<br />
pas atteint <strong>de</strong> très hauts sommets,<br />
il n’y eut pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
envolées non plus, mais ce ne<br />
fut pas un match désagréable du<br />
tout, l’enjeu n’ayant pas pris le<br />
<strong>de</strong>ssus <strong>sur</strong> le jeu.<br />
D’autre part, pour les <strong>de</strong>ux équipes,<br />
ce ne fut pas un match nul<br />
puisqu’au final chacune d’elles a<br />
grappillé <strong>de</strong>ux points :<br />
- Toulon prend <strong>de</strong>ux points en<br />
déplacement, un peu déçu <strong>de</strong><br />
ne pas en marquer quatre contre<br />
une équipe <strong>de</strong> l’USAP mal classée.<br />
Des Toulonnais déçus d’avoir<br />
mené tout le match et <strong>de</strong> perdre<br />
le bénéfice <strong>de</strong> la victoire à la toute<br />
<strong>de</strong>rnière minute. L’USAP peut<br />
à cet effet remercier David Mélé,<br />
entré en jeu quelques minutes<br />
auparavant, dont le pied n’a pas<br />
Superleague. La journée avait commencé<br />
vendredi avec la rencontre phare,<br />
<strong>Le</strong>eds-Warrington, et, après une partie superbe,<br />
le premier nommé remportait une<br />
victoire utile 26 à 18. Par contre, Hull FC<br />
est allé gagner à Saint-Hellens 22 à 10.<br />
Samedi Bradford a battu Hull KR contre<br />
toute attente, 36 à 24, et London a gagné<br />
son premier match face à Castelford, 42<br />
à 16, tout comme la lanterne rouge Widnes<br />
qui a épinglé Wigan, 37 à 36. Du coup<br />
Hud<strong>de</strong>rsfield vainqueur à Wakefield prend<br />
la tête <strong>de</strong> la poule.<br />
Prochain week-end :<br />
Vendredi : Salford-<strong>Le</strong>eds, Hud<strong>de</strong>rsfield-<br />
Castelford.<br />
Samedi : Bradford-Saint-Helens.<br />
Dimanche : Hull FC-Widnes, Warrington-Wakefield,<br />
Wigan-London.<br />
Samedi, à 18h30 au sta<strong>de</strong> Brutus,<br />
Dragons-Hull KR.<br />
Avec les absences <strong>de</strong> Menzies, Hen<strong>de</strong>rson,<br />
An<strong>de</strong>rson et Sa suspendu, en y ajoutant<br />
les ailiers Stacul et Vaccari, on sentait<br />
qu’avec le climat qui règne dans le club,<br />
le potentiel joueurs existait pour aligner<br />
une équipe <strong>de</strong> valeur. Ainsi Baile, Gossard,<br />
Simon et le joker Fisher ont parfaitement<br />
rempli leur rôle. Hormis le talonneur, les<br />
essais furent conclus par les lignes arrières,<br />
2 essais pour Blanch, un ailier confirmé,<br />
2 du centre Duport à l’aise dans son<br />
nouveau poste et les autres, Bosc, Price,<br />
Millard, Dureau, un <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> mêlée, véritable<br />
meneur, avec 20 points. On peut certes<br />
signaler, lorsque les locaux menaient 32 à<br />
6, un petit relâchement compréhensible<br />
qui permit aux Anglais <strong>de</strong> meubler leur<br />
score. Cela dit, ce 40 à 18 ne peut être<br />
passé sous silence. Samedi on se montre<br />
confiant, tout en restant concentré car<br />
rien n’est joué d’avance. L’équipe, malgré<br />
ses blessés, récupérera du mon<strong>de</strong> et<br />
l’entraîneur a <strong>de</strong> quoi bien gérer tout ça.<br />
Hull, battu <strong>sur</strong> son herbe, n’est pas trop<br />
bien classé, <strong>de</strong>ux victoires et un nul donne<br />
un certain litige. Pourtant, avec le meneur<br />
que nous connaissons, Dobson, le troisième<br />
ligne Lovegrove, le contre Hudgson<br />
et le pilier Paea dont le frère est si brillant<br />
aux Dragons, il y a du répondant.Tout cela<br />
donne une ambition plus gran<strong>de</strong>, car nos<br />
couleurs savent qu’ils ont une gran<strong>de</strong> place<br />
à jouer et que tous les matchs sont importants,<br />
car vous constatez <strong>de</strong>s résultats<br />
contradictoires chaque semaine.<br />
Elite 1. L’ASC en battant Villeneuve 37<br />
à 22 as<strong>sur</strong>e sa qualification, tout comme<br />
Pia. I<strong>de</strong>m pour Lézignan et Avignon bien<br />
que ce club ait chuté <strong>sur</strong> ses terres, mais<br />
nous en reparlerons ci-<strong>de</strong>ssous. Enfin Limoux,<br />
large vainqueur <strong>de</strong> Montpellier, a<br />
un retard trop important pour la qualification.<br />
Prochaine journée: Montpellier-Toulouse,<br />
ASC-<strong>Le</strong>zignan,Saint-Estève-XIII catalan-Limoux.<br />
Avec une équipe jeune et entreprenante<br />
personne n’imaginait que les Catalans<br />
iraient gagner en Avignon. Voilà qui a été<br />
fait et <strong>de</strong> belle façon, avec 6 essais dont<br />
3 <strong>de</strong> l’arrière Escare et le score <strong>de</strong> 12 à<br />
4 était très intéressant, mais non définitif.<br />
Après la pause, les Catalans ont joué<br />
jusqu’au bout et remporté une victoire<br />
précieuse car la qualification est as<strong>sur</strong>ée<br />
sports<br />
USAP : un match pas si nul que ça !<br />
tremblé au moment <strong>de</strong> frapper la<br />
pénalité <strong>de</strong> l’égalisation, et qui,<br />
vu la position, était loin d’être<br />
« faite ».<br />
- L’USAP prend <strong>de</strong>ux points à<br />
domicile contre une équipe très<br />
bien classée, à l’effectif complet<br />
et très soli<strong>de</strong> même en l’absence<br />
<strong>de</strong> Johnny Wilkinson et du capitaine<br />
Joe Van Niekerk. Et c’est<br />
bien pour l’USAP une première<br />
d’avoir tenu en échec une équipe<br />
du haut du tableau du Top14,<br />
car, en trois saisons, le fossé s’est<br />
creusé entre les Catalans et les<br />
« cracks » du championnat.<br />
L’USAP va <strong>de</strong> mieux en mieux !<br />
Sa mêlée, tout d’abord, qui commence<br />
à tenir la route même en<br />
l’absence <strong>de</strong> son « bus », Nicolas<br />
Mas, a été loin d’être ridicule<br />
face à <strong>de</strong>s Toulonnais experts<br />
dans ce domaine.<br />
<strong>Le</strong>s rucks ne sont plus pour<br />
l’USAP <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> jeu induisant<br />
une perte <strong>de</strong> balle systématique,<br />
comme c’était le cas voici<br />
quelques mois. L’USAP gagne au<br />
contraire <strong>de</strong>s ballons dans les<br />
rucks : <strong>de</strong>ux joueurs arrivent ensemble<br />
pour soulever, basculer et<br />
enjamber la défense, ce qui est<br />
une très bonne nouveauté.<br />
Ne parlons pas <strong>de</strong> la défense qui<br />
commence à présenter <strong>de</strong> sérieuses<br />
garanties, bien que Bernard<br />
Goutta fasse remarquer, avec<br />
raison, « Il y a toujours le trou<br />
peu avant la mi-temps entre la<br />
trentième et la quarantième minute<br />
! »<br />
Notons aussi qu’à chaque sortie,<br />
nos Catalans ramènent <strong>de</strong>s<br />
points et quand on sait qu’actuellement<br />
le but principal est <strong>de</strong><br />
faire tourner ce compteur-points,<br />
nous pouvons dire que le contrat<br />
est rempli.<br />
L’USAP se donne enfin les<br />
moyens d’exister, l’implication<br />
<strong>de</strong>s joueurs est quasi-totale et<br />
cette envie se transmet au public<br />
qui, lui aussi, reprend vie. Reconnaissons<br />
tout <strong>de</strong> même que les<br />
joueurs catalans ne se sont pas<br />
rendus la vie facile, car ils jouent<br />
chaque match avec une pression<br />
énorme, qui ne retombera qu’au<br />
soir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière journée le 12<br />
mai.<br />
Tout est encore loin<br />
d’être parfait<br />
L’attaque <strong>de</strong> l’USAP est encore<br />
très facile à décrypter d’où le<br />
nombre insuffisant d’essais<br />
marqués cette saison qui fait <strong>de</strong><br />
l’USAP l’avant-<strong>de</strong>rnière attaque<br />
Flash du XIII<br />
du Top14. D’autre part la fébrilité<br />
envahit encore nos joueurs en<br />
particulier <strong>sur</strong> leurs temps faibles<br />
(cf. l’essai <strong>de</strong> Toulon qui aurait pu<br />
être évité avec plus <strong>de</strong> maîtrise).<br />
L’USAP ne propose pas encore<br />
suffisamment <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> jeu et<br />
15<br />
A l’instant <strong>de</strong> la sirène, le pied <strong>de</strong> David Mélé n’a pas tremblé<br />
© Jean Pouech<br />
les joueurs se séparent trop facilement<br />
du ballon avec un jeu au<br />
pied encore très déficient.<br />
En conclusion, nul n’étant parfait,<br />
match nul pour un élève qui<br />
est loin d’être nul !<br />
Jo Solatges<br />
avec un match en moins. Donc, dimanche<br />
à 15 heures 20, à Saint-Estève, on continuera<br />
<strong>sur</strong> la même voie quoiqu’il faille se<br />
méfier <strong>de</strong> Limoux qui pensera avant tout<br />
à sa <strong>de</strong>mi-finale <strong>de</strong> la coupe face à l’ASC.<br />
Une victoire catalane est donc à envisager.<br />
Elite 2. Toulouse-Julien a conforté sa<br />
place <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r en battant Villefranche 46<br />
à 18 et Tonneins a laminé Lyon 40 à 4.<br />
Autre match très important, le <strong>de</strong>rby Baho-Palau<br />
qui a tenu toutes ses promesses<br />
par l’engagement et la qualité. Après une<br />
belle entame avec l’appui du vent, Palau<br />
avait un avantage <strong>de</strong> 18 à 10, avec un jeu<br />
bien typé et <strong>de</strong> beaux mouvements. Mais<br />
en secon<strong>de</strong> mi-temps, le nombreux public<br />
vit un autre Baho, qui se rendra à Lyon qui<br />
avait gagné à l’aller, mais n’est qu’à 11<br />
points <strong>de</strong>vant Baho. Palau, as<strong>sur</strong>é pour<br />
la qualification, accueillera Entraigues, la<br />
lanterne rouge.<br />
National 1. Salses, toujours 4e, enregistre<br />
<strong>de</strong> larges défaites à l’extérieur et<br />
ce 52 à 28 à Sauveterre le prouve. <strong>Le</strong>s<br />
Barou<strong>de</strong>urs ont battu la lanterne rouge<br />
Marseille 46 à 17, mais, contre Ornaison,<br />
ce sera un autre problème.<br />
Robert Escaro
16 communiqués<br />
Pour une alternative<br />
aux pestici<strong>de</strong>s<br />
<strong>Mer</strong>credi 21 mars<br />
Perpignan. A 19h, au cinéma <strong>Le</strong> Castillet. Projection-débat :<br />
« Pestici<strong>de</strong> mon amour ». <strong>Le</strong> film présente un état <strong>de</strong>s<br />
lieux et <strong>de</strong>s ravages <strong>de</strong>s produits toxiques répandus tout<br />
autour <strong>de</strong> nous.<br />
Jeudi 22 mars<br />
Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. A 21h, au cinéma Jaurès. Projectiondébat<br />
: « Pestici<strong>de</strong>s, non merci ! ». Entrée libre. Débat en<br />
présence <strong>de</strong> Jean-André Magdalou, élu à l’environnement<br />
à la mairie d’Alenya. Dans ce film, <strong>de</strong>s scientifiques<br />
témoignent pour dénoncer les méfaits <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s et<br />
promouvoir <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives respectueuses <strong>de</strong><br />
l’homme et <strong>de</strong> son environnement.<br />
Perpignan. A 20h, au « Casal », 23 avenue du Lycée.<br />
Conférence <strong>de</strong> Cédric Bertrand (maître <strong>de</strong> conférences,<br />
chercheur au LCBE) <strong>sur</strong> le thème « Du purin d’ortie au<br />
Bacillus, l’état <strong>de</strong> la recherche <strong>sur</strong> les bio-pestici<strong>de</strong>s, les<br />
conditions d’une alternative aux pestici<strong>de</strong>s ».<br />
Samedi 24 mars<br />
Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. A 17h, à la médiathèque. Conférence<br />
<strong>sur</strong> les dangers <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s par Jean Sabench <strong>de</strong> la<br />
Confédération Paysanne.<br />
Samedi 24 mars et dimanche 25 mars<br />
Villelongue-<strong>de</strong>-la-Salanque. Bio-dynamie appliquée au<br />
jardin, à l’agriculture et au rucher avec Francis Pautrat. <strong>Le</strong><br />
matin, atelier culture, l’après-midi, visite d’un rucher et<br />
discussion <strong>sur</strong> les abeilles et la pollinisation. Ren<strong>de</strong>z-vous<br />
à 9h au château d’eau. Inscription au 06 12 91 25 94.<br />
Site <strong>de</strong> l’anse <strong>de</strong> Paulilles, Conseil général. De 15h à 16h.<br />
Visites commentées du jardin du directeur et du verger<br />
<strong>de</strong> figuiers <strong>sur</strong> le thème « Jardiner sans pestici<strong>de</strong>, c’est<br />
possible ».<br />
Dimanche 25 mars<br />
Clara. A 10h. « A la Bonne Nature » : Atelier pratique<br />
<strong>sur</strong> une pépinière en agriculture biologique (durée 2h).<br />
Inscription au 06 16 53 98 96.<br />
Villelongue-Dels-Monts: <strong>de</strong> 9h à 13h. Atelier montage<br />
d’une couche en lasagnes aux Jardins familiaux. Ren<strong>de</strong>zvous<br />
au rond-point Lycée Alfred Sauvy à 9h. Inscription au<br />
06 49 09 37 24.<br />
Lundi 26 mars<br />
Estagel. A 18h30, à la salle Arago. Projection-débat :<br />
« La révolution <strong>de</strong>s sols vivants ». Entrée libre. Débat<br />
en présence <strong>de</strong> Daniel Henri, agronome et membre <strong>de</strong><br />
l’association Jardiniers <strong>de</strong> France.<br />
<strong>Mer</strong>credi 28 mars<br />
Ille-<strong>sur</strong>-Têt. A 18h30, à la salle <strong>de</strong>s fêtes. Projection-débat :<br />
« Pestici<strong>de</strong>s...non merci ».<br />
Vernet-les-Bains. De 10h à 17h. Visite du jardin pédagogique.<br />
Atelier purin d’ortie et consou<strong>de</strong> animé par Marcel<br />
Caillere (association Jardiniers <strong>de</strong> France).<br />
Vendredi 30 mars<br />
Saint-Jean-Pla-<strong>de</strong>-Corts. A 20h30, à la salle polyvalente.<br />
Projection-débat : « Pestici<strong>de</strong> mon amour ». Entrée libre.<br />
Débat en présence <strong>de</strong> Jean-André Magdalou, élu à l’environnement<br />
à la mairie d’Alenya<br />
Du 20 au 30 mars<br />
Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. A la médiathèque. Exposition du Syndicat<br />
<strong>de</strong>s Etangs du littoral <strong>sur</strong> le thème « Zéro pestici<strong>de</strong> dans<br />
nos lagunes ».<br />
Population en otage =<br />
partir ou mourir !<br />
Villeneuve-<strong>de</strong>-la-Raho. Appel à manifester le 17 mars à 14h30 <strong>de</strong>vant la préfecture<br />
L’association contre les antennes-relais<br />
<strong>de</strong> Villeneuve<strong>de</strong>-la-Raho<br />
(UMPLO) mène<br />
<strong>de</strong>puis 4 ans un combat pour leur<br />
déplacement, mais les 25 antennes<br />
Toutes les associations appellent les anciens combattants<br />
<strong>de</strong> toutes les générations, leurs familles,<br />
leurs amis, à venir nombreux aux cérémonies organisées<br />
dans les communes <strong>de</strong> notre département.<br />
<strong>Le</strong> collectif appelle au rassemblement du 50ème anniversaire<br />
du cessez-le-feu et <strong>de</strong> la guerre d’Algérie, Maroc et<br />
Tunisie. Cette cérémonie se déroulera au monument<br />
aux morts <strong>de</strong> Perpignan le lundi 19 mars à 9h30.<br />
Nous vous <strong>de</strong>mandons <strong>de</strong> venir nombreux. La présence<br />
<strong>de</strong>s drapeaux sera la bienvenue.<br />
<strong>Le</strong> collectif 19 mars 1962 vous invite à participer à la<br />
cérémonie qui aura lieu à Port-Vendres au mémorial<br />
sont toujours là, et la députéemaire,<br />
Jacqueline Irles, et le préfet<br />
sont aux abonnés absents. Malgré<br />
<strong>de</strong>ux contrats dénoncés <strong>de</strong>puis<br />
juillet <strong>de</strong>rnier, les opérateurs conti-<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
nuent d’augmenter les puissances<br />
en toute illégalité. Des me<strong>sur</strong>es<br />
dépassent très fortement les 0,6<br />
V/m <strong>de</strong>mandés par le Conseil européen.<br />
<strong>Le</strong> collectif 19 mars 1962<br />
Communiqué <strong>de</strong>s associations A.R.A.C., F.N.A.C.A ., A.F.M.D., A.N.C.A.C.,<br />
A.N.A.C.R., Femmes solidaires, F.N.D.I.R.P., <strong>Le</strong>s Guérilleros, <strong>Le</strong> Mouvement<br />
<strong>de</strong> la Paix, P.T.T. A.C.<br />
square Henri Bes le lundi 19 mars à 11h30.<br />
<strong>Le</strong> 17 mars à 11h, inauguration d’un rond-point du 19<br />
mars 1962 à Argelès-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>, avenue Charlemagne.<br />
Albert Tronyo, responsable du Collectif.<br />
Il y a 50 ans : Charonne, un massacre d’Etat.<br />
Soirée commémorative<br />
<strong>Mer</strong>credi 21 mars à 18 h 30, salle <strong>de</strong> l’Union à Céret<br />
Projection du DVD événementiel et débat avec <strong>de</strong>ux<br />
témoins actifs, Francis Poullain et Jacques Majester.
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
Telle est l’alarme que je lance après<br />
les propos tenus <strong>sur</strong> les enseignants<br />
par le prési<strong>de</strong>nt-candidat au meeting<br />
<strong>de</strong> Montpellier le 28 février. Ils témoignent<br />
d’une pitoyable méconnaissance <strong>de</strong><br />
ce qu’est le métier <strong>de</strong> professeur ou d’une<br />
volonté manifeste d’accélérer la <strong>de</strong>struction<br />
du principal pilier <strong>de</strong> la République<br />
en tentant <strong>de</strong> dresser les parents contre<br />
les enseignants.<br />
<strong>Le</strong>s 18 heures <strong>de</strong> cours prévus par le statut<br />
<strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong>s lycées et collèges<br />
ne tombent pas du ciel. Elles représentent<br />
au moins le double <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> travail.<br />
Diverses enquêtes (y compris celles diligentées<br />
par le ministère quand celui-ci ne<br />
camouflait pas ses statistiques) attestent<br />
que le temps <strong>de</strong> travail hebdomadaire<br />
est plus proche <strong>de</strong> 40 heures (parfois<br />
les dépasse) que <strong>de</strong> 35. Mon expérience<br />
Cet homme est dangereux<br />
personnelle, pas très ancienne, confirme<br />
cette réalité. Et la multiplication <strong>de</strong>s élèves<br />
en difficulté ne simplifie pas le travail,<br />
mais au contraire augmente le temps <strong>de</strong><br />
recherche pour la préparation <strong>de</strong>s cours<br />
sans diminuer la durée <strong>de</strong>s corrections.<br />
Imposer (ou proposer contre un certain<br />
salaire) 8 heures supplémentaires, c’est<br />
faire que les professeurs auront moins<br />
<strong>de</strong> disponibilité pour se consacrer à l’acquisition<br />
<strong>de</strong>s savoirs qui est le cœur <strong>de</strong><br />
leur métier. C’est les transformer en animateurs<br />
<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>ries. Ce qu’il faudrait au<br />
contraire c’est diminuer l’horaire hebdomadaire<br />
<strong>de</strong> cours en réservant par exemple<br />
<strong>de</strong>ux heures par semaine au travail <strong>de</strong><br />
coordination en équipe en liaison avec les<br />
personnels d’éducation, d’orientation et<br />
<strong>de</strong> santé. L’apparente efficacité pédagogique<br />
<strong>de</strong>s internats d’excellence confirme<br />
la direction à suivre. Réserver le privilège<br />
à 1 ou 2% <strong>de</strong>s élèves et sacrifier la gran<strong>de</strong><br />
masse est monstrueux.<br />
Jean Pascal Pugibet<br />
Fils d’agriculteur, enseignant retraité<br />
Rivesaltes<br />
Lycée <strong>de</strong> Céret, erratum<br />
Dans notre <strong>de</strong>rnier numéro (p. 20) une<br />
erreur <strong>de</strong> manipulation informatique<br />
nous a fait insérer à titre <strong>de</strong> « Courrier<br />
<strong>de</strong>s lecteurs » un texte intitulé « A propos<br />
du lycée <strong>de</strong> Céret ». Il n’était pas<br />
<strong>de</strong>stiné à paraître sous cette forme,<br />
car les faits dont il traite sont anciens,<br />
quoique les lignes relatives à la norme<br />
rectorale en matière d’effectifs restent<br />
d’actualité. Nos excuses à nos lecteurs,<br />
et à l’auteur du texte.<br />
La rédaction<br />
nos peines<br />
annonces légales - annonces légales - annonces légales<br />
- 2° AVIS AU PUBLIC -<br />
COMMUNE DE MONTALBA LE CHÂTEAU<br />
ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE PROJET<br />
DE 1° MODIFICATION<br />
DU PLAN LOCAL D’URBANISME<br />
Par arrêté en date du 10 février 2012 le Maire <strong>de</strong> MONTALBA LE CHÂTEAU a ordonné<br />
l’ouverture <strong>de</strong> l’enquête publique <strong>sur</strong> le projet <strong>de</strong> 1° modification du Plan Local d’Urbanisme<br />
en vigueur du 12 mars 2012 au 13 avril 2012.<br />
A cet effet, Mme GUITART Antoinette, retraitée, a été désigné par le Tribunal Administratif<br />
comme commissaire enquêtrice.<br />
L’enquête se déroulera à la Mairie du 12 mars 2012 au 13 avril 2012 inclus, aux jours<br />
et heures habituelles d’ouverture, où chacun pourra prendre connaissance du dossier<br />
et soit, consigner ses observations <strong>sur</strong> le registre d’enquête, soit les adresser par écrit<br />
à Mme la commissaire enquêtrice à la mairie <strong>de</strong> Montalba le Château 66130, 11 rue<br />
cami d’Ille.<br />
Mme la commissaire enquêtrice recevra à la mairie.<br />
le lundi 12 mars 2012 <strong>de</strong> 15 heures à 17 heures<br />
le mercredi 28 mars 2012 <strong>de</strong> 13 heures 30 à 15 heures 30<br />
le vendredi 13 avril 2012 <strong>de</strong> 16 heures à 18 heures.<br />
Son rapport et ses conclusions transmis au maire dans le délai d’un mois à l’expiration<br />
<strong>de</strong> l’enquête seront tenus à disposition du public à la mairie. <strong>Le</strong>s personnes intéressées<br />
pourront en obtenir communication.<br />
<strong>Le</strong> Maire, M.ROIGT<br />
- 2° AVIS AU PUBLIC -<br />
COMMUNE DE MONTALBA LE CHÂTEAU<br />
ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE PROJET DE<br />
ZONAGE DE L’ASSAINISSEMENT<br />
Par arrêté en date du 10 février 2012 le Maire <strong>de</strong> MONTALBA LE CHÂTEAU a ordonné<br />
l’ouverture <strong>de</strong> l’enquête publique <strong>sur</strong> le projet <strong>de</strong> zonage <strong>de</strong> l’assainissement du 12<br />
mars 2012 au 13 avril 2012.<br />
A cet effet, madame GUITART Antoinette, retraitée, a été désigné par le Tribunal Administratif<br />
comme commissaire enquêtrice.<br />
L’enquête se déroulera à la Mairie du 12 mars 2012 au 13 avril 2012 inclus, aux jours<br />
et heures habituelles d’ouverture, où chacun pourra prendre connaissance du dossier<br />
et soit, consigner ses observations <strong>sur</strong> le registre d’enquête, soit les adresser par écrit<br />
à madame la commissaire enquêtrice à la mairie <strong>de</strong> Montalba le Château 66130, 11<br />
rue cami d’Ille.<br />
Madame la commissaire enquêtrice recevra à la mairie.<br />
le lundi 12 mars 2012 <strong>de</strong> 15 heures à 17 heures<br />
le mercredi 28 mars 2012 <strong>de</strong> 13 heures 30 à 15 heures 30<br />
le vendredi 13 avril 2012 <strong>de</strong> 16 heures à 18 heures.<br />
Son rapport et ses conclusions transmis au maire dans le délai d’un mois à l’expiration<br />
<strong>de</strong> l’enquête seront tenus à disposition du public à la mairie. <strong>Le</strong>s personnes intéressées<br />
pourront en obtenir communication.<br />
<strong>Le</strong> Maire, M.ROIGT<br />
courrier <strong>de</strong>s lecteurs<br />
Aux termes d’un acte SSP en date du 24 février<br />
2012 il a été constitué une société<br />
Dénomination sociale :<br />
SCI JFP<br />
Siège social : 2 Rue du Four, 66160 LE BOULOU<br />
Forme : Société Civile Immobilière<br />
Capital : 100 <br />
Objet social : Acquisition et gestion <strong>de</strong> biens immobiliers: achat, vente et gestion locative,<br />
dans un cadre patrimonial, la jouissance gratuite à l’un <strong>de</strong>s associés.<br />
Gérance : Monsieur Jean Clau<strong>de</strong> FAUCON, 2 Rue du Four, 66160 LE BOULOU<br />
Cogérant : Madame Jacqueline PUIG, 15 Bis Rue <strong>de</strong>s Rosiers, 66160 LE BOULOU<br />
Cessions <strong>de</strong> parts sociales : les parts sociales sont librement cessibles au profit d’un<br />
Associé.<br />
Toute cession à un tiers <strong>de</strong> la société est soumise au préalable à agrément <strong>de</strong> la collectivité<br />
<strong>de</strong>s Associés réunis en Assemblée Générale<br />
Durée : 99 ans à compter <strong>de</strong> son immatriculation au RCS <strong>de</strong> Perpignan<br />
Aux termes d’un acte SSP en date du 7 mars<br />
2012 il a été constitué une société<br />
Dénomination sociale :<br />
THEATRE DE LA MER<br />
Siège social : 2 RUE EDOUARD BRANLY, 66650 BANYULS SUR MER<br />
Forme : SARL Unipersonnelle<br />
Nom commercial : THEATRE DE LA MER<br />
Capital : 3000 <br />
Objet social : BAR A HUITRES, DEGUSTATION DE FRUITS DE MER, VENTE A EMPOR-<br />
TER, VENTE DE BOISSONS ET TOUTE RESTAURATION TRADITIONNELLE<br />
Gérant : Monsieur BERNARD METTE, COMA SADULL BT L, 66660 PORT VENDRES<br />
Durée : 60 ans à compter <strong>de</strong> son immatriculation au RCS <strong>de</strong> Perpignan<br />
GESTION d’un BAR-RESTAURANT<br />
dans l’ENCEINTE du CAMPING MUNICIPAL « EL<br />
MOLÍ » à ELNE<br />
du 1er JUILLET au 31 AOÛT <strong>de</strong>s ANNÉES 2012,<br />
2013 et 2014<br />
DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC<br />
I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> l’Autorité Délégante :<br />
Commune d’Elne<br />
Boulevard Voltaire<br />
66200 ELNE<br />
Objet :<br />
Gestion d’un Bar-Restaurant dans l’enceinte du Camping Municipal « El Molí » à Elne,<br />
du 1er Juillet au 31 Août <strong>de</strong>s années 2012, 2013 et 2014.<br />
Nature <strong>de</strong> la convention :<br />
Pas <strong>de</strong> bail commercial.<br />
17<br />
Un ami coureur à pied<br />
nous a quittés !<br />
C lau<strong>de</strong><br />
Ve<strong>de</strong>l, plus <strong>de</strong> 50 ans <strong>de</strong><br />
course à pied, un passionné <strong>de</strong> la<br />
course hors sta<strong>de</strong>, est décédé alors<br />
qu’il participait à la 21e Ron<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Reyènès. Il a tellement donné pour<br />
les différentes courses organisées<br />
par le <strong>Travailleur</strong> Catalan, <strong>de</strong>s 100<br />
km aux 10 km <strong>de</strong> la fête du TC. Un<br />
homme qui a toujours répondu<br />
présent lors <strong>de</strong>s différentes sollicitations<br />
pour donner un coup <strong>de</strong><br />
main ou pour organiser. Un homme<br />
porteur <strong>de</strong> valeurs. Sa gentillesse<br />
et ses conseils resteront dans nos<br />
mémoires.<br />
La convention sera signée à titre précaire et révocable pour une durée <strong>de</strong> 3 ans :<br />
<strong>sur</strong> les pério<strong>de</strong>s du 1er Juillet au 31 Août <strong>de</strong>s années 2012, 2013 et 2014<br />
Modalités <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s offres :<br />
<strong>Le</strong>s offres <strong>de</strong>vront préciser le montant <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance proposée, les capacités, qualifications,<br />
certifications et références du candidat, les moyens mis en œuvre pour as<strong>sur</strong>er<br />
la permanence et la qualité du service et son engagement à respecter le cahier <strong>de</strong>s<br />
charges établi.<br />
Ce cahier <strong>de</strong>s charges fixant les obligations générales et particulières que <strong>de</strong>vra suivre<br />
le candidat ayant reçu mission d’exercer la délégation dudit service public, et auquel<br />
est annexé le <strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong>s locaux ainsi que le détail du mobilier et matériel mis à<br />
disposition, est à retirer au Secrétariat <strong>de</strong> la Mairie.<br />
Date limite <strong>de</strong> réception <strong>de</strong>s offres :<br />
15 jours à compter <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> publication.<br />
Adresse où elles doivent être adressées :<br />
Monsieur le Maire d’ELNE<br />
Cité Administrative<br />
Boulevard Voltaire<br />
66200 ELNE<br />
TECS 66<br />
SARL au capital <strong>de</strong> 7622.45 Euros<br />
4 rue du Moulin, hameau <strong>de</strong> Nidoleres,<br />
66300 Tresserre<br />
435036678 R.C.S. Perpignan<br />
Par décision <strong>de</strong> I’Assemblée Générale Extraordinaire en date du 5 mars 2012 il a été<br />
pris acte <strong>de</strong> la nomination <strong>de</strong> madame Françoise BORSATO, <strong>de</strong>meurant 4 rue du Moulin,<br />
hameau <strong>de</strong> Nidoleres 66300 Tresserre en qualité <strong>de</strong> nouveau gérant, à compter du<br />
5 mars 2012 pour une durée illimitée, en remplacement <strong>de</strong> madame Alice TALAIRACH,<br />
démissionnaire.<br />
Mention en sera faite au Registre du Commerce et <strong>de</strong>s Sociétés <strong>de</strong> Perpignan<br />
Société HELP NET Entreprise unipersonnelle à<br />
responsabilité limitée, au capital <strong>de</strong> 5000<br />
Siège social 17, Chemin <strong>de</strong>ls Clausals 66 540 Baho<br />
Numéro d’i<strong>de</strong>ntification RCS Perpignan 509 509 584<br />
Aux termes <strong>de</strong> la décision du 26 février 2012, le gérant a décidé, conformément à<br />
l’article L223-18 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce, le transfert du siège social du 17, Chemin <strong>de</strong>ls<br />
Clausals 66540 Baho au 3, Impasse Las Claves, 66 200 Latour Bas Elne.<br />
Ce transfert a été validé par décision <strong>de</strong> l’associé unique gérant du 26 février 2012.<br />
Pour avis,<br />
Mention en sera faite au RCS <strong>de</strong> Perpignan<br />
<strong>Le</strong> Gérant, associé unique<br />
Contact : Tigneres Hervé<br />
06 10 23 65 61<br />
3 impasse las Claves<br />
66 200 Latour Bas Elne
18 culture<br />
A l afFiche<br />
Perpignan<br />
Université. <strong>Mer</strong>credi 21 mars à 15h.<br />
Conférence en langue alleman<strong>de</strong><br />
avec M. Herbert Klage <strong>de</strong> l’université<br />
Humbolt <strong>de</strong> Berlin.<br />
Librairie Torcatis. Vendredi<br />
16 mars à 18h. Rencontre<br />
« Livres en voix » présentée<br />
par Gérard Salgas avec<br />
la présence <strong>de</strong> Dani Frayssinet<br />
qui dédicacera son<br />
livre « Puis-je hurler ? ».<br />
Entrée libre.<br />
Médiathèque. Samedi 17 mars, <strong>de</strong><br />
14h30 à 16h. Atelier <strong>de</strong> conversation<br />
en langue catalane pour<br />
adulte « Fem el cafè a la mediateca<br />
». Renseignements : 04 68<br />
66 30 22.<br />
Casa Musicale. Samedi 17 mars<br />
à 20h. So What Jazz Club avec le<br />
Big Band Jazz <strong>de</strong> la Casa sous<br />
la direction <strong>de</strong> Gavin Hackett et<br />
tous les danseurs <strong>de</strong> lindy hop.<br />
Gratuit. Renseignements : 04 68<br />
62 17 22<br />
Palais <strong>de</strong>s congrès. Du 19 au 24<br />
mars <strong>de</strong> 10h à 19h. Exposition<br />
Gramoli faite <strong>de</strong> diverses<br />
œuvres, peintures, huiles,<br />
acryliques et sculptures.<br />
Hôtel du département, Hall Guy<br />
Mallet. Vendredi 16 mars à 17h30.<br />
La SASL a invité le journaliste<br />
Henri Fabre à évoquer le peintre<br />
Willy Mucha et son célèbre Livre<br />
d’Or en compagnie <strong>de</strong> Robert<br />
Triquère et Bernard Rieu. Renseignements<br />
: 06 72 71 10 02.<br />
Palais <strong>de</strong>s congrès, espace<br />
Maillol. Du 9 mars au 6 mai, tous<br />
les jours sauf mardi, <strong>de</strong> 10h30 à<br />
18h. Exposition <strong>de</strong> 60 ans <strong>de</strong> créations<br />
<strong>de</strong> Michel Brigand avec près<br />
d’une centaine d’œuvres.<br />
Campo Santo, La Funéraria.<br />
Tous les jours sauf le lundi, <strong>de</strong><br />
11h à 17h30. Exposition « Arborescences<br />
» avec les sculptures<br />
<strong>de</strong> Patrick Desombre.<br />
Institut Jean Vigo, salle Marcel<br />
Oms. Mardi 20 mars à 19h. Cinéma<br />
argentin avec « Historias minimas »<br />
<strong>de</strong> Carlos Sorin. Renseignements :<br />
04 68 34 09 39.<br />
<strong>Le</strong> Grenat. Mardi 20<br />
et mercredi 21 mars à<br />
20h30. Spectacle comique<br />
: « <strong>Le</strong> suicidé »,<br />
mis en scène par<br />
Patrick Pineau. Tarif :<br />
10 à 21 .<br />
Canohès<br />
Théâtre du Réflexe. Samedi 17<br />
mars à 20h30. Spectacle <strong>de</strong> magie,<br />
Clint Magic, pour une soirée placée<br />
sous le signe du fantastique<br />
et <strong>de</strong> l’imaginaire. Tarif : 12 .<br />
« Femmes et toiles »,<br />
films et expositions à Argelès<br />
Destins tragiques, <strong>de</strong>stins gagnants. De par le mon<strong>de</strong>, les femmes s’organisent et luttent.<br />
<strong>Le</strong>s mini-festivals <strong>de</strong> cinéma organisés chaque année<br />
à l’occasion <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> la femme par <strong>Le</strong>s Amis<br />
<strong>de</strong> Cinémaginaire d’Argelès et plusieurs autres partenaires<br />
locaux sont <strong>de</strong>s événements sympathiques. Cette<br />
année, sous le titre « Femmes et toiles », ils s’ouvraient<br />
<strong>sur</strong> l’évocation <strong>de</strong> la peintre mexicaine Frida Kahlo. Comme<br />
à l’accoutumée, la manifestation associe au cinéma <strong>de</strong>ux<br />
expositions à la Médiathèque : l’une est un hommage à<br />
Frida Kahlo par Véronique Dominici et Ma<strong>de</strong>leine Ossikian,<br />
l’autre présente Autoportraits par les élèves du Collège <strong>de</strong>s<br />
Albères. Après le film rare « Frida nature vivante », plusieurs<br />
« toiles » avaient pour sujet l’histoire contrastée <strong>de</strong><br />
femmes <strong>de</strong> Turquie, du Liban et d’Egypte.<br />
Dans « L’étrangère » tourné en Allemagne par Feo Aladag,<br />
une jeune femme, Umay, emmène son petit garçon loin<br />
d’Istanbul et <strong>de</strong> son mari qui les maltraite pour rejoindre sa<br />
famille turque en Allemagne. Là, tous les préjugés d’une tradition<br />
obscurantiste l’atteignent <strong>de</strong> plein fouet. Considérée<br />
comme une « putain » qui a sali l’honneur <strong>de</strong> la famille qui<br />
pourtant l’aimait tendrement, elle va subir <strong>de</strong>s tribulations<br />
faites <strong>de</strong> violence et <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> nouvelles tendresses.<br />
Un parcours bouleversant, <strong>de</strong>s envies <strong>de</strong> bonheur, un suspense<br />
qui nous mène <strong>de</strong> fuites en fuites. Un dénouement<br />
sans concessions. L’étrangère est une tragédie.<br />
Réalisé par Nadine Labaki, une cinéaste plusieurs fois<br />
primée, « Et maintenant, on va où ? » se passe dans un<br />
village presque inaccessible, perdu en montagne dans un<br />
pays déchiré par la guerre, le Liban. Deux communautés,<br />
musulmane et chrétienne, s’y côtoient et s’y confrontent,<br />
contraintes par leur isolement à se supporter, parfois s’entrai<strong>de</strong>r<br />
tout en se haïssant. <strong>Le</strong>s hommes ne pensent qu’à se<br />
battre, les femmes veulent la paix et l’entente. <strong>Le</strong> parti-pris<br />
est d’abor<strong>de</strong>r cela sous un angle comique en dénonçant<br />
les travers et le ridicule <strong>de</strong> situations quotidiennes. Mais un<br />
épiso<strong>de</strong> tragique intervient. Il contribuera comme souvent<br />
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
à provoquer le dénouement.<br />
Dans le film égyptien « <strong>Le</strong>s femmes du bus 678 », c’est un<br />
réalisateur masculin, Mohamed Diab, qui conte l’histoire,<br />
estimant que cela lui donne plus <strong>de</strong> force. Une étu<strong>de</strong> révèle<br />
qu’en Egypte 83% <strong>de</strong>s Egyptiennes et 98% <strong>de</strong> femmes<br />
étrangères ont déclaré avoir été victimes <strong>de</strong> harcèlement<br />
sexuel, le plus souvent dans la rue et dans les transports en<br />
commun. Ce qui explique que la trame <strong>de</strong> l’histoire se situe<br />
dans un bus. Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’origines<br />
et <strong>de</strong> <strong>de</strong>stins différents mais qui se connaissent sont les<br />
protagonistes du film. Sur fond d’attouchements dans les<br />
lieux publics et <strong>de</strong> dénégations masculines, <strong>de</strong> tiraillements<br />
parfois aussi entre les jeunes femmes engagées dans une<br />
situation exaspérante, l’histoire tourne autour d’un fait historique,<br />
le cas d’une jeune femme victime d’attouchements<br />
dans la rue qui a porté plainte contre son agresseur et obtenu<br />
sa condamnation. Un film remarqué aux festivals <strong>de</strong><br />
Cannes et <strong>de</strong> Montpellier où il a été présenté. Il sortira en<br />
salles en mai prochain.<br />
YL<br />
Cinémusiques du Zèbre<br />
Festival. Du 19 au 22 mars 2012, se tiendra la 4e édition <strong>de</strong>s « Cinémusiques du<br />
Zèbre » à l’Université <strong>de</strong> Perpignan.<br />
Du 19 au 23 mars 2012, l’Association<br />
STRASS <strong>de</strong> Jazzèbre,<br />
en collaboration avec l’Université<br />
<strong>de</strong> Perpignan, le Cinéma Castillet<br />
et l’association étudiante « Ramène<br />
ta fraise », organise les « Cinémusiques<br />
du Zèbre Vol.4 » à l’Université.<br />
Quatre jours pour faire découvrir ou<br />
redécouvrir <strong>de</strong>s films cultes, <strong>de</strong>s documentaires<br />
inédits, <strong>de</strong>s pépites cinématographiques,<br />
mais aussi <strong>de</strong>s artistes<br />
perpignanais, passant du muet au<br />
son électrique du rock. La 4e édition<br />
du festival du cinéma musical et du<br />
concert invite tous les mélomanes, cinéphiles<br />
et autres curieux, à découvrir<br />
une programmation aussi éclectique<br />
que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />
<strong>Le</strong> septième art sera à l’honneur avec<br />
tout d’abord le chef d’œuvre du cinéma<br />
muet « <strong>Le</strong> Dernier <strong>de</strong>s Hommes »<br />
<strong>de</strong> Murnau mis en musique par Virgile<br />
Goller (accordéon) et Sylvain Rabourdin<br />
(violon) lors du traditionnel ciné-<br />
L’étrangère<br />
concert d’inauguration.<br />
Des films primés dans les grands festivals<br />
<strong>de</strong> cinéma sont à l’affiche et nous<br />
plongent dans les clubs <strong>de</strong> jazz et <strong>de</strong><br />
jam session avec « The Visitor » <strong>de</strong><br />
Thomas Mc Carthy, au cœur <strong>de</strong> la scène<br />
rock un<strong>de</strong>rground <strong>de</strong> la côte-ouest<br />
américaine, avec « Dig ! » <strong>de</strong> Ondi<br />
Timoner, et dans l’Afrique noire explorée<br />
par <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la « rave »<br />
dans « African Expedisound ».<br />
Cette 4e édition fera aussi la part<br />
belle à la musique et plus particulièrement<br />
à la scène perpignanaise avec<br />
l’afro-funk-reggae <strong>de</strong> D’Jam Tribu, le<br />
garage-rock <strong>de</strong>s Hair & The Iotas et<br />
l’électro du Projet Lafaille (un groupe<br />
également à l’affiche <strong>de</strong> la prochaine<br />
fête du <strong>Travailleur</strong> Catalan, fin juin à<br />
Argelès).<br />
Nouveauté cette année, le Cinéma<br />
Castillet invite les « Cinémusiques »<br />
pour la soirée <strong>de</strong> clôture avec <strong>de</strong>ux<br />
beaux films inédits, une comédie italienne,<br />
« Basilicata, coast to coast »,<br />
et un drame colombien, « <strong>Le</strong>s voyages<br />
du vent », unis par le thème <strong>de</strong> l’itinérance.<br />
Et le tout servi à tout petit prix (1 les<br />
films / 2 les concerts*) !<br />
* sauf films au Cinéma Castillet<br />
Infos : www.jazzebre.com,<br />
association STRASS<br />
Rémy Carrere : 04 68 51 13 14<br />
remy.carrere@jazzebre.com
N°3453<br />
Semaine du 16 au 22 mars 2012<br />
Un opéra <strong>de</strong> chambre<br />
pour un public séduit<br />
« L’échiquier <strong>de</strong>s séductions » <strong>de</strong> et par Clément Riot.<br />
Conteur et compositeur <strong>de</strong> musique<br />
acousmatique, Clément<br />
Riot ne cesse d’explorer l’univers<br />
<strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s mille et une<br />
façons <strong>de</strong> les mettre en parole. Sa<br />
<strong>de</strong>rnière création, « l’Echiquier <strong>de</strong>s<br />
séductions » (le 9 mars à l’auditorium<br />
du Conservatoire <strong>de</strong> Perpignan), offre<br />
une osmose particulièrement réussie<br />
entre ces <strong>de</strong>ux sources d’inspiration.<br />
Seul en scène, dans un décor <strong>de</strong> hautes<br />
pièces d’échiquier transparentes, avec<br />
huit haut-parleurs disséminés dans la<br />
salle, il se livre à une joute oratoire<br />
mettant en scène <strong>de</strong>ux personnages<br />
familiers <strong>de</strong>s contes traditionnels : le<br />
souverain et la belle. <strong>Le</strong> défi, toujours<br />
C’est le printemps !<br />
selon la tradition, résoudre une énigme<br />
ou mourir. Bien entendu, pour la<br />
Belle, gagner signifie aussi épouser le<br />
souverain. L’originalité <strong>de</strong> l’histoire est<br />
que ces <strong>de</strong>ux personnages sont maîtres<br />
en parole. Et Clément Riot, maître<br />
<strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong> la création musicale.<br />
C’est donc une joute amoureuse sonore<br />
et verbale que nous sommes<br />
invités à écouter. Côté parole c’est<br />
un jeu incessant autour <strong>de</strong>s mots :<br />
énigmes, jeux <strong>de</strong> mots, évocation <strong>de</strong><br />
contes fantastiques comme celui du<br />
serpent qui détient la parole obscure<br />
(à ne jamais dévoiler sous peine <strong>de</strong><br />
mort), métaphores, détours verbaux<br />
qui tiennent l’adversaire en haleine,<br />
tout ceci en forme <strong>de</strong> défis multipliés,<br />
<strong>de</strong> proximité et d’évitements et d’un<br />
incessant jeu avec la mort, condition<br />
ultime <strong>de</strong> la beauté <strong>de</strong>s contes… Ceci<br />
soutenu, harmonisé, avec une ban<strong>de</strong>son<br />
remarquablement travaillée où<br />
se mêlent en un subtil équilibre <strong>de</strong>s<br />
enregistrements <strong>de</strong> musique instrumentale<br />
et <strong>de</strong>s créations numériques.<br />
C’est dans cette délicate répartition<br />
<strong>de</strong>s rôles entre le conteur et la musique<br />
qu’on reconnaît l’art <strong>de</strong> Clément<br />
Riot : tantôt les <strong>de</strong>ux éléments jouent<br />
ensemble, tantôt, prenant le relais du<br />
foisonnement <strong>de</strong>s mots, la musique se<br />
déploie seule, intimement accordée à<br />
la trêve ainsi créée. <strong>Le</strong> récit du conteur<br />
solitaire, à la voix si justement me<strong>sur</strong>ée,<br />
est ponctué du déplacement <strong>de</strong>s<br />
pièces <strong>de</strong> l’échiquier dont la transparence<br />
colorée fait naître <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong><br />
lumière habilement déployés par l’intervention<br />
<strong>de</strong> Guy Jacquet qui a aussi<br />
as<strong>sur</strong>é la direction scénique. Il convient<br />
pour conclure <strong>de</strong> rendre hommage au<br />
travail du Groupe <strong>de</strong>s Musiques Vivantes<br />
<strong>de</strong> Lyon (GMVL) qui a aidé à la<br />
spatialisation du son, <strong>de</strong> remercier la<br />
ville d’Alenya qui a mis la salle Antonio<br />
Machado à disposition pour cette<br />
création et le Conservatoire <strong>de</strong> Perpignan<br />
qui l’accueillait dans le cadre <strong>de</strong><br />
sa saison pédagogique.<br />
Yvette Lucas<br />
culture<br />
Cinéma. Pendant trois jours, du 18 au 20 mars, le Printemps du cinéma vous permet <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> beaux films sans trop vous ruiner.<br />
Dimanche 18, lundi 19 et mardi<br />
20 mars, c’est le Printemps<br />
du cinéma partout en France.<br />
L’occasion pendant trois jours<br />
<strong>de</strong> découvrir quelques beaux films à petit<br />
prix : toutes les séances sont à 3,50 !<br />
On pourra reprendre quelques grands<br />
cours d’histoire, avec le documentaire<br />
« Une vie avec Oradour », encore projeté<br />
au cinéma Castillet <strong>de</strong> Perpignan jusqu’au<br />
19 mars. Ou bien découvrir « Au pays du<br />
sang et du miel », le premier film d’Angelina<br />
Jolie <strong>sur</strong> la guerre <strong>de</strong> Bosnie. Alors<br />
que les massacres font rage, Danijel et<br />
Ajla se retrouvent dans <strong>de</strong>s camps opposés<br />
malgré ce qu’ils ont vécu. Danijel<br />
est un soldat serbe et Ajla une prisonnière<br />
bosniaque retenue dans le camp qu’il<br />
<strong>sur</strong>veille. C’est leur histoire bouleversante<br />
qu’on découvre, écrasée par l’effroyable<br />
poids qu’une guerre fait peser <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s<br />
gens simples et qu’aucun pouvoir politique<br />
ne semble vouloir sauver.<br />
Au Printemps du cinéma, on pourra aussi<br />
voyager avec les documentaires « Ve-<br />
Clément Riot et son échiquier<br />
nise », « Quapaq Nan, la gran<strong>de</strong> route<br />
inca » ou « Historias Minimas », mardi<br />
20 mars à l’Institut Jean Vigo, qui nous<br />
convie aux voyages <strong>de</strong> trois vies humaines,<br />
le long <strong>de</strong>s routes désertes <strong>de</strong> la Patagonie<br />
du Sud… ou la comédie dramatique<br />
belge hors-normes « Hasta la vista ».<br />
<strong>Le</strong> road-movie <strong>de</strong> 3 jeunes <strong>de</strong> 20 ans qui<br />
aiment le vin et les femmes… mais sont<br />
encore vierges. Sous prétexte d’une route<br />
<strong>de</strong>s vins, ils embarquent pour un voyage<br />
en Espagne dans l’espoir d’avoir leur<br />
première expérience sexuelle. Rien ne les<br />
arrêtera… Pas même leur handicap : l’un<br />
est aveugle, l’autre confiné <strong>sur</strong> une chaise<br />
roulante et le troisième est complètement<br />
paralysé.<br />
Et puis le printemps, c’est aussi la musique<br />
! Celle <strong>de</strong> Gainsbourg par exemple<br />
avec son autobiographie réinventée, « Je<br />
suis venu vous dire », racontée par l’intéressé<br />
lui-même. Ou bien le documentaire<br />
musical « El gusto » qui parle <strong>de</strong> la bonne<br />
humeur qui caractérise cette musique<br />
populaire inventée au milieu <strong>de</strong>s années<br />
1920 au coeur <strong>de</strong> la Casbah d’Alger par<br />
le grand musicien <strong>de</strong> l’époque, El Anka.<br />
Comment elle rythme l’enfance <strong>de</strong> ses<br />
jeunes élèves du conservatoire, arabes ou<br />
juifs. L’amitié et leur amour commun pour<br />
cette musique qui « fait oublier la misère,<br />
la faim, la soif » les rassemblent pendant<br />
19<br />
<strong>de</strong>s années au sein du même orchestre<br />
jusqu’à la guerre et ses bouleversements.<br />
En Buena Vista Social Club algérien, « El<br />
gusto » raconte comment la musique a<br />
réuni ceux que l’histoire a séparés il y a<br />
50 ans.<br />
Un Printemps du cinéma qui nous permettra<br />
<strong>de</strong> réfléchir <strong>sur</strong> quelques grands<br />
sujets <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> nous interroger<br />
<strong>sur</strong> la direction qu’il prend et <strong>sur</strong> notre<br />
rôle à y jouer. Ainsi, le film « Terraferma »<br />
nous conte le périple d’un groupe <strong>de</strong> clan<strong>de</strong>stins<br />
africains, sauvés <strong>de</strong>s eaux par une<br />
famille <strong>de</strong> pêcheurs au large <strong>de</strong> la Sicile<br />
malgré l’interdiction <strong>de</strong>s autorités locales.<br />
Un film <strong>sur</strong> l’exil forcé et le courage <strong>de</strong><br />
ces milliers d’immigrés <strong>de</strong> Lampedusa,<br />
mais bien au-<strong>de</strong>là <strong>sur</strong> quiconque est à la<br />
recherche <strong>de</strong> sa propre « Terre ferme ».<br />
Et puis tant d’autres films à voir pour s’instruire<br />
et découvrir, s’éva<strong>de</strong>r et réfléchir,<br />
s’émouvoir ou se marrer… Alors pour le<br />
Printemps du cinéma, profitez-en !<br />
J.Z.<br />
A l afFiche<br />
Canohès<br />
Théâtre du Réflexe. Dimanche<br />
18 mars à 16h. Spectacle tout<br />
public. « Dernière répétition » <strong>de</strong><br />
Patrick <strong>Le</strong>vasseur. Tarif : 12 .<br />
Font-Romeu<br />
La Terrassa. Samedi 17 mars<br />
<strong>de</strong> 15h à 18h30. Afterski au<br />
pied <strong>de</strong>s pistes au chalet <strong>de</strong> la<br />
Calme, dancefloor à ciel ouvert<br />
avec DJ Raph.<br />
Ille-<strong>sur</strong>-Têt<br />
La Fabrica. Vendredi 16 et samedi<br />
17 mars à 20h. Spectacle cabaret :<br />
« <strong>Le</strong>s Redoutables » avec tapas<br />
pour ceux qui le souhaitent. Prix :<br />
10 . Réservation : 04 68 84 08 09.<br />
Saint-André<br />
Maison <strong>de</strong> l’Art Roman. Du<br />
mardi au samedi, <strong>de</strong> 10h à 12h et<br />
<strong>de</strong> 15h à 18h. Réouverture dès le<br />
jeudi 15 mars. Tarif : 1-2 .<br />
Saint-Estève<br />
Théâtre <strong>de</strong> l’Etang. Vendredi 16 mars à 18h30.<br />
Nouvelle séance <strong>de</strong>s CEPS (Cours d’éducation<br />
populaire stéphanois) <strong>sur</strong> le thème « La<br />
voie Domitienne en pays catalan ».<br />
Toulouges<br />
Parc <strong>de</strong> Clairfont. Dimanche 18 mars<br />
à 12h. Calçotada avec animation au<br />
profit <strong>de</strong>s Restos du Cœur. Prix du<br />
repas : 18 . Renseignements : 04<br />
68 85 04 53 / 06 15 70 88 75.
N°3453<br />
20 humeur Semaine du 16 au 22 mars m 2012<br />
Depuis plusieurs semaines,<br />
je déverse mes humeurs<br />
amusées ou colériques <strong>sur</strong><br />
la sphère politique : l’actualité<br />
oblige. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong>s<br />
élections se resserre, les échéances n’ont<br />
jamais été aussi proches. Je sais qu’il faut<br />
argumenter, convaincre et gagner chaque<br />
voix.<br />
Je sais aussi que les choix politiques que<br />
nous ferons et les conséquences concrètes<br />
<strong>de</strong> ces choix en termes <strong>de</strong> progrès sociaux,<br />
par exemple, ne sont pas indépendants<br />
<strong>de</strong>s batailles syndicales que nous avons<br />
menées, que nous menons, que nous<br />
mènerons. J’utilise à <strong>de</strong>ssein le mot « indépendant<br />
» parce que je suis convaincu<br />
que <strong>de</strong>rrière ce mot se pose une question<br />
clef, la question du rapport du syndical et<br />
du politique, question centrale pour tous<br />
ceux qui ambitionnent <strong>de</strong> changer la société,<br />
<strong>de</strong> lutter contre les injustices, contre<br />
l’exploitation, contre l’aliénation <strong>de</strong>s femmes<br />
et <strong>de</strong>s hommes.<br />
<strong>Le</strong> syndical et le politique<br />
J’ai souvent vu les ar<strong>de</strong>urs syndicales les<br />
plus farouches se heurter aux murs du<br />
politique ; j’ai souvent vu les politiques<br />
tout tenter pour se soumettre les faveurs<br />
du syndical. J’ai trop souvent vu les divisions<br />
du politique gangréner le syndical<br />
et affaiblir la volonté unitaire du mon<strong>de</strong><br />
du travail. Je crois donc utile d’abor<strong>de</strong>r<br />
le problème <strong>de</strong> front pour y voir peutêtre<br />
un peu plus clair et les péripéties qui<br />
ont entouré la journée d’action syndicale<br />
européenne du 29 février m’en donnent<br />
l’occasion.<br />
Devant une dégradation très grave <strong>de</strong> la<br />
situation sociale dans toute l’Europe, aussi<br />
bien en termes <strong>de</strong> chômage, <strong>de</strong> pouvoir<br />
d’achat, <strong>de</strong> précarité, d’inégalités, face à<br />
<strong>de</strong>s politiques d’austérité qui se mettent<br />
en place et qui ne visent qu’à étrangler<br />
un peu plus les peuples, la Confédération<br />
Européenne <strong>de</strong>s Syndicats, qui regroupe<br />
L’actu vue par Delgé<br />
Se coucher ?<br />
pratiquement tous les syndicats <strong>de</strong>s pays<br />
européens, a voulu donner un signe fort<br />
et unitaire pour dire qu’il faut en finir avec<br />
<strong>de</strong>s politiques qui ne font qu’enfoncer un<br />
peu plus les pays dans la crise et qui appauvrissent<br />
un peu plus ceux qui sont déjà<br />
pauvres. L’appel à manifester, à agir le 29,<br />
se situait dans ce cadre : une action judicieuse,<br />
appropriée, nécessaire. Elle répond<br />
à une attente, maintes fois exprimée, <strong>de</strong>s<br />
peuples qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une véritable Europe<br />
sociale.<br />
D’importantes manifestations ont eu lieu :<br />
à Perpignan, plusieurs centaines <strong>de</strong> personnes,<br />
à Barcelone, plus <strong>de</strong> 50 000 dont<br />
<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s syndicats du département<br />
pour y marquer la dimension<br />
internationale.<br />
Péché ?<br />
Il s’est trouvé, ici, <strong>de</strong>s organisations syndicales,<br />
pour dire et écrire, au nom du<br />
contexte politique électoral dans lequel<br />
nous nous trouvons, que <strong>de</strong>scendre dans<br />
la rue, manifester, faire grève dans un tel<br />
contexte ne relevait pas d’une action syndicale<br />
indépendante, mais aurait un sens<br />
politique et que c’était… péché !<br />
Questions : les politiques d’austérité ontelles<br />
disparu ? <strong>Le</strong>s syndicats ont-ils une<br />
obligation <strong>de</strong> réserve ? Sont-ils aux ordres<br />
? Pendant combien <strong>de</strong> temps faut-il,<br />
avant et après les élections, geler l’action<br />
syndicale ? Qu’est-ce que gagnent les<br />
syndicats à ce petit jeu ? Gommer les revendications<br />
syndicales pendant toute la<br />
pério<strong>de</strong> électorale n’est-il pas un geste<br />
éminemment politique ? En les faisant<br />
passer sous la table, ne fût-ce que quelques<br />
semaines, n’est-ce pas réduire leur<br />
force et leur nécessité ? Ne peut-on pas<br />
voir, dans cet attentisme, une manœuvre<br />
qui viserait à préparer les esprits et les<br />
corps aux sacrifices imposés par les politiques<br />
d’austérité envisagées, pas seulement<br />
à droite? Ne désarme-t-on pas le<br />
peuple en agissant ainsi ?<br />
C’est vraiment là une conception « désarmante<br />
» <strong>de</strong> l’action syndicale. Pour ne<br />
faire référence qu’au passé le plus récent,<br />
<strong>sur</strong> les retraites, <strong>sur</strong> les services publics, <strong>sur</strong><br />
l’école, <strong>sur</strong> le chômage, <strong>sur</strong> la désindustrialisation,<br />
les organisations syndicales sont<br />
porteuses <strong>de</strong> revendications : faut-il les<br />
oublier un peu, beaucoup, passionnément<br />
pour permettre à Pierre, Paul ou Jacques<br />
<strong>de</strong> décrocher la timbale ? Dans le même<br />
temps, observons que patronat et gouvernement,<br />
eux, n’oublient rien et accélèrent<br />
projets rétrogra<strong>de</strong>s et plans sociaux.<br />
Pendant que les salariés dociles se coucheraient<br />
<strong>de</strong>vant les urnes, aux pieds <strong>de</strong><br />
leurs maîtres !<br />
Ce sont-là <strong>de</strong>s visions mutilées et mutilantes<br />
du syndicalisme (comme <strong>de</strong> la<br />
politique) qui l’éloignent <strong>de</strong> son projet<br />
fondateur, la fin <strong>de</strong> l’exploitation et<br />
l’émancipation du travailleur.<br />
Et parmi les tâches à accomplir, n’oublions<br />
jamais une <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>s succès futurs,<br />
le développement, le renforcement<br />
d’un syndicalisme <strong>de</strong> lutte, <strong>de</strong> masse, <strong>de</strong><br />
contestation et <strong>de</strong> proposition, d’un syndicalisme<br />
unitaire et démocratique.<br />
A nous d’en être les acteurs sans attendre !<br />
Comme nous serons les acteurs <strong>de</strong> tous<br />
les changements politiques, sociaux et<br />
économiques auxquels nous aspirons.<br />
Pour nous sortir… du pétrin, il vaut mieux<br />
être <strong>de</strong>bout que… couché !.<br />
Jean-Marie Philibert