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Régionales 2010 - Le Travailleur Catalan

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<strong>Régionales</strong> <strong>2010</strong>. « Faire de la région un pôle<br />

de résistance populaire »<br />

La liste départementale «A gauche maintenant ! » a été dévoilée ce mercredi<br />

à Perpignan. La campagne entre dans sa phase active, avec en filigrane une<br />

seule volonté, tout faire pour battre la droite. Ce qui implique des choix<br />

politiques radicalement nouveaux à gauche.<br />

«L’ensemble de la gauche de transformation<br />

sociale vient de réaliser un<br />

important accord pour les prochaines<br />

régionales», se réjouit Jean Boucher,<br />

tête de liste dans les P-O. Car, souligne-t-il,<br />

«si nous nous retrouvions sur<br />

les terrains de la lutte, nous nous<br />

retrouvons, aujourd’hui, sur le terrain<br />

des élections, pour une autre politique<br />

de gauche.» Pour lui, l’ambition de la<br />

liste «À gauche maintenant!» est<br />

claire: «Faire de la Région un pôle de<br />

résistance populaire à la casse sociale,<br />

écologique et démocratique».<br />

Au niveau départemental, cette liste,<br />

composée du Front de gauche (PCF et<br />

PG), NPA et Initiatives citoyennes,<br />

s’est voulue ouverte à d’autres militants<br />

de la vie locale, associative, syndicale,<br />

qui se retrouvent souvent côte<br />

à côte dans les mêmes combats. Jean<br />

Boucher pense à la résistance menée<br />

contre la politique de Sarkozy, tant sur<br />

le plan social que sur des thèmes précis,<br />

comme la lutte contre le racisme,<br />

la défense des sans-papiers, le soutien<br />

au peuple palestinien. «La liste se veut<br />

porte-parole de ces combats.» Mais il<br />

y a aussi et avant tout un accord sur la<br />

nécessité de rompre avec le libéralisme,<br />

qu’il soit «social» ou non, tout<br />

en renouant le fil démocratique coupé<br />

depuis longtemps.<br />

Point de vue partagé par Françoise<br />

Fiter, numéro 2 de la liste, pour qui il<br />

est temps d’en terminer avec une politique<br />

«à l’ancienne, mêlée de clins<br />

d’œil et de petites phrases». Car, si<br />

dans les vingt régions, sur vingt-deux,<br />

dirigées par des exécutifs socialistes, il<br />

y a eu des réalisations positives, les<br />

limites sont vite devenues criantes;<br />

aucune ne s’est ne s'est opposée à<br />

l’offensive ultralibérale. L’alternative à<br />

gauche est devenue urgente, avec des<br />

propositions, comme une autre utilisation<br />

de l’argent au service des populations.<br />

Être à la hauteur des enjeux<br />

«Rompre avec le présidentialisme et<br />

l’autoritarisme», c'est une autre<br />

nécessité pour René Revol, tête de<br />

liste régionale. Pour lui, ce qui est<br />

valable à l’échelon national l’est aussi<br />

au niveau local. «On ne peut pas faire<br />

plier les gens, il faut construire avec<br />

eux», assure-t-il. Cette rupture ne<br />

s’impose pas seulement par rapport à<br />

un mode de fonctionnement, qu’il<br />

attribue à Georges Frêche. Elle<br />

concerne aussi le capitalisme, opération<br />

indissociable pour une alternative<br />

sociale et écologique. «Si on veut un<br />

Languedoc-Roussillon pôle de résistance<br />

et d’alternative, il faut être à la<br />

hauteur des enjeux», reprend François<br />

Liberti, tête de liste dans l’Hérault et<br />

animateur de la liste régionale. Selon<br />

lui, le candidat UMP est calé sur la<br />

feuille de route de Sarkozy. «Notre<br />

rôle, c’est d’arrêter le rouleau compresseur»,<br />

insiste-t-il, laissant entendre<br />

que la liste conduite par le prési-<br />

dent sortant ne le fera pas. Avis partagé<br />

par le conseiller régional Philippe<br />

Galano, 3e sur la liste.<br />

Dynamique et espoir, thèmes de prédilection<br />

pour tous les acteurs de «À<br />

gauche maintenant!». Abdellilah<br />

Mniai, 5e de la liste, souligne «l’union<br />

tant attendue», signe, selon lui, de<br />

pluralité. Dany Benquet, en 4e position,<br />

appelle de ses vœux un «front<br />

populaire» qui, espère-t-elle, durera<br />

après les régionales.<br />

S.P.<br />

Et au second tour, avec ou<br />

sans Georges Frêche ?<br />

Pour René Revol, tête de liste régionale,<br />

la réponse est claire: «Nous<br />

ferons tout pour battre la droite au<br />

second tour. Cela passe par un accord<br />

avec Europe Écologie et une fusion de<br />

toutes les listes de gauche en présence.»<br />

Implicitement avec les socialistes,<br />

donc, «mais sans Georges<br />

Frêche». «Nous ne demandons aucun<br />

strapontin; et, si nous devons participer<br />

à l’exécutif, ce sera à deux conditions:<br />

que nos électeurs soient équitablement<br />

représentés et que, dans le<br />

programme de fusion, soient repris<br />

des éléments significatifs de rupture<br />

avec le libéralisme. Nous ne voulons<br />

pas gérer pour gérer, mais gérer pour<br />

changer.»<br />

l’édito<br />

de Sébastien Pouilly<br />

L’espoir et l’unité<br />

3<br />

<strong>Le</strong>s élections régionales ne sauraient se transformer<br />

uniquement en un référendum anti-Sarkozy: elles<br />

doivent aussi devenir un vote d’alternatives à long<br />

terme. <strong>Le</strong> score des listes de la gauche de transformation<br />

sociale, partout dans le pays, peut ainsi<br />

modifier la nature même du débat à gauche.<br />

Face à la France telle qu’elle est, confrontée à la plus<br />

formidable rage de destruction sociale depuis la<br />

Libération, la reconquête est autant politique que<br />

philosophique… <strong>Le</strong> projet sarkozyste entraîne, en<br />

effet, le pays vers un nouveau degré d’ensauvagement,<br />

mélange névrotique entre libéralisme économique<br />

et idéologie néoréactionnaire.<br />

Plus rien ne vient d’ailleurs masquer la nature profonde<br />

du régime. Tous les discours du chef de l’État,<br />

surgonflés de références à la «nation», versent dans<br />

une autosatisfaction grotesque. «Notre pays va dans<br />

la bonne direction et recueillera bientôt le fruit de<br />

ses efforts», a-t-il martelé lundi, ajoutant une référence<br />

qui laisse peu de place au doute: «Je crois au<br />

travail et je crois à la famille.»<br />

On le voit, le néonationalisme à l’œuvre frise l’hystérie<br />

ultra-droitière. La France s’en sortirait mieux que<br />

ses voisins? Chacun connaît la réalité, souvent jusque<br />

dans sa chair. Tandis que la Bourse a gagné<br />

22% en six mois, près de 700.000 emplois ont été<br />

détruits en un an! <strong>Le</strong> taux de chômage officiel est au<br />

même niveau que la moyenne de la zone euro, sans<br />

parler de la masse des salariés précarisés, les exclus<br />

des statistiques… L’exacte photographie de la<br />

France ne ressemble, décidément, en rien au conte<br />

narré par Sarkozy et nous sommes légitimes à<br />

accueillir avec colère le roman d’anticipation qu’il<br />

ânonne quotidiennement.<br />

Au fond, ce n’est pas une simple «sortie de crise»<br />

qu’il convient d’imaginer, mais bien un changement<br />

de société, qui refonderait un vivre-ensemble tout en<br />

élevant notre ambition collective. En cette période de<br />

guerre sociale -pourquoi avoir peur de l’expression-,<br />

nous connaissons l’écueil majeur à éviter. Que la<br />

résistance à tout, qui reste une ardente nécessité,<br />

même si elle est parfois déçue, n’alimente une forme<br />

de désenchantement. Rien de pire que la peur amputée<br />

de l’espoir.<br />

En ce domaine, la responsabilité de la gauche de<br />

transformation sociale, pour réinstaller de l’espérance<br />

crédible, s’avère immense. Qui que nous<br />

soyons, drapés de différences, le présent nous<br />

oblige au rassemblement de tous ceux qui veulent<br />

vraiment que la gauche change en bousculant l’hégémonie<br />

du PS.<br />

Devant l’urgence, il n’est pas candide de dire que ce<br />

qui nous réunit doit être plus essentiel que ce qui<br />

pourrait nous diviser. C’est juste une question d’exigence<br />

intellectuelle et d’implication avec le mouvement<br />

social. Travailler au «tout commun», pour<br />

imposer un nouveau rapport de forces à gauche.

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