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Régionales 2010 - Le Travailleur Catalan

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Hebdomadaire édité par la<br />

Fédération des Pyrénées-Orientales<br />

du Parti Communiste Français<br />

Rédaction - Administration<br />

Maison communiste<br />

44 av. de Prades - 66000 Perpignan<br />

Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14<br />

Courriel : letravailleurcatalan@wanadoo.fr<br />

Commission Paritaire N° 0409 I 84 621<br />

N° ISSN 1279-2039<br />

Gérant : Christian Diéguez<br />

Directeur de publication : Sébastien Pouilly<br />

Rédaction :<br />

Robert Barrero, Michèle Devaux, France Egido,<br />

Robert Escaro, Philippe Galano,<br />

Nicolas Garcia, Nicole Gaspon, Paul Hallenaut,<br />

Roger Hillel, Sabrina Lang, Yvette Lucas, Jacques Majester,<br />

Jean-Marie Philibert, Sébastien Pouilly,<br />

Raymonde Pumareda, Jean-Pierre Ventura<br />

Photo :<br />

Robert Barrero (http://www.barrero.fr),<br />

Jean Quillio (quillio.jean@orange.fr),<br />

Marie Perrin<br />

Correction : Aurélie Granmont<br />

Mise en page : Jean-Claude Assalit<br />

Impression : Imprimerie Salvador<br />

Webmaster : Christian Diéguez<br />

Abonnement : Tél : 04 68 67 00 88<br />

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solidarité<br />

<strong>Le</strong> bilan du séisme qui a ravagé Haïti le 12 janvier est terrible.<br />

Selon la direction de la protection civile haïtienne, le nombre de<br />

morts pourrait avoisiner les 115.000 et celui des blessés,<br />

190.000. En outre, il y aurait un million de sans-abri sur les 9 millions<br />

d’habitants que compte l’île. On imagine ce qu’a dû être le<br />

climat de chaos, alors que toutes les structures étatiques et administratives<br />

s’étaient effondrées. La force des Nations unies<br />

(Minustah), forte de près de 10.000 hommes, dont 6.940 soldats<br />

et 2.211 policiers, présente depuis 2004 sur l’île, s’est retrouvée,<br />

un moment, en panne de commandement. La panique a été<br />

générale dans toute l’île et dans la capitale, Port-au-Prince, où des<br />

milliers d’habitants ont tenté de fuir.<br />

Après ces premiers jours de totale désorganisation, l’urgence a<br />

été d’acheminer et de distribuer des aides reçues par les ONG.<br />

<strong>Le</strong>s choses ont commencé à se mettre en place et la deuxième<br />

étape devra porter sur la reconstruction du pays. Mais, lorsque<br />

l’on voit les difficultés pour mettre en œuvre la première, il y a<br />

de quoi être inquiet. Réagissant à l'afflux des aides internationales,<br />

le président haïtien, René Préval, a salué leur rapidité,<br />

mais s'est plaint du problème de coordination: «L'aide arrive et<br />

on n'est pas préparé à la recevoir. Quand elle arrive, on nous<br />

dit: où sont les camions pour la transporter, où sont les dépôts?<br />

L'aide va aller en augmentant; c'est la coordination de l'aide,<br />

pour savoir en quelles quantités, quand et comment la distribuer,<br />

qui est importante.»<br />

Solidarité et arrière-pensées étasuniennes<br />

Une part des difficultés semble venir des États-Unis, qui ont pourtant<br />

été les premiers à voler au secours des Haïtiens. Certes, 4.000<br />

Américains vivent sur l’île. Mais les États-Unis sont intervenus<br />

sans concertation avec l’ONU, en envoyant 10.000 marines, qui<br />

ont immédiatement pris le contrôle de tous les points stratégiques,<br />

notamment l’aéroport de la capitale. Ce déploiement n’a<br />

pas été sans entraver le travail de certaines ONG, en particulier les<br />

interventions médicales d’urgence.<br />

Cet empressement a été diversement apprécié. Certains pays<br />

latino-américains, comme le Venezuela ou le Nicaragua, ulcérés<br />

par la multiplication des bases et des visées américaines dans la<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Haïti. <strong>Le</strong>s clefs de la reconstruction<br />

doivent rester aux Haïtiens<br />

Après le chaos des premiers jours, l’ONU tente de reprendre la main pour coordonner les<br />

opérations d’acheminement de l’aide internationale et sa distribution sur place. La<br />

communauté internationale a l’obligation d’assurer la reconstruction du pays en créant les<br />

conditions de sa souveraineté économique et politique.<br />

région, ont exprimé leur inquiétude. <strong>Le</strong> Brésil, de son côté, craint<br />

que les opérations de secours ne se transforment en opérations<br />

unilatérales de la grande puissance.<br />

Éviter «une prise de contrôle unilatérale<br />

d’un petit pays par un très grand» (Régis Debray)<br />

La suspicion est d’autant plus fondée que la contribution US à la<br />

Minustah, essentiellement composée de contingents argentin,<br />

chilien, brésilien, est quasiment inexistante. De plus, alors que le<br />

président français avait avancé l’idée d’une conférence internationale<br />

pour la reconstruction du pays, Barack Obama a suggéré un<br />

trio États-Unis, Brésil, Canada pour diriger les efforts de coopération<br />

des pays donateurs, sans la France ni l’Europe.<br />

«Même si nous saluons les efforts de solidarité des États-Unis<br />

depuis le séisme, le dévouement de leurs médecins, de leurs spécialistes<br />

de la sécurité civile, nous mettons en garde», s'inquiète<br />

Patrick <strong>Le</strong> Hyaric, député européen du Front de gauche. «<strong>Le</strong>s dirigeants<br />

nord-américains, présidents d’hier et d’aujourd’hui, alliés<br />

pour la circonstance, ont un comportement qui ressemble à un<br />

“colonialisme de la solidarité”. Effectivement, le séisme ne doit<br />

pas fournir l’occasion aux US d’occuper l’île, de l’administrer et<br />

d’installer des bases militaires dans la région, après celles qui l’ont<br />

été en Colombie et après les coups en sous-main au Honduras.<br />

On peut aussi déplorer que l’Union européenne, qui s’est soidisant<br />

dotée d’un président stable et d’une ministre des Affaires<br />

extérieures avec le traité de Lisbonne, soit restée si longtemps<br />

silencieuse, inactive, en tant qu’institution et communauté.»<br />

Et maintenant, reconstruire le pays<br />

Avant ce séisme, quatre cyclones avaient frappé coup sur coup ce<br />

pays en 2009, comme si le pays n’en avait pas assez des catastrophes<br />

politiques qui ont jalonné son histoire récente: la longue<br />

et meurtrière dictature Duvalier et ses tontons macoutes, puis l’espoir<br />

déçu de la présidence Aristide et les drames qui en ont<br />

résulté. <strong>Le</strong>s institutions financières internationales portent une<br />

lourde responsabilité. Au cours des dernières décennies, Haïti a<br />

été soumis au remboursement de la dette, aux plans d’ajustement<br />

structurel, aux sanctions pour rétablir le président Aristide, puis<br />

pour le renverser. Avant le séisme, son économie était déjà exsangue,<br />

son agriculture dévastée et sa population la plus pauvre des<br />

Amériques.<br />

On comprendrait mal qu’aujourd’hui les États n’annulent pas,<br />

sans condition, toutes les dettes et que la France et les États-Unis<br />

ne réparent pas les effets de leurs politiques depuis l’indépendance<br />

de l’île. Une grande conférence de reconstruction et de<br />

développement durable d’Haïti, créant les conditions de sa souveraineté<br />

économique et politique, organisée sous l’égide de l’ONU,<br />

s’impose. Il faut espérer que les paroles du président haïtien<br />

seront entendues: «Oui, nous allons nous relever et, avec la prise<br />

de conscience des Haïtiens que l’on ne peut pas construire n’importe<br />

où, qu’il faut la stabilité politique pour construire dans la<br />

continuité. Et il y a aussi l’aide internationale, sur laquelle il faut<br />

compter et qui, pour le moment, du moins pour la phase d’urgence,<br />

est présente. Nous espérons qu’elle sera aussi présente<br />

pour le moyen et le long terme.»<br />

Roger Hillel

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