Régionales 2010 - Le Travailleur Catalan
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Gérant : Christian Diéguez<br />
Directeur de publication : Sébastien Pouilly<br />
Rédaction :<br />
Robert Barrero, Michèle Devaux, France Egido,<br />
Robert Escaro, Philippe Galano,<br />
Nicolas Garcia, Nicole Gaspon, Paul Hallenaut,<br />
Roger Hillel, Sabrina Lang, Yvette Lucas, Jacques Majester,<br />
Jean-Marie Philibert, Sébastien Pouilly,<br />
Raymonde Pumareda, Jean-Pierre Ventura<br />
Photo :<br />
Robert Barrero (http://www.barrero.fr),<br />
Jean Quillio (quillio.jean@orange.fr),<br />
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solidarité<br />
<strong>Le</strong> bilan du séisme qui a ravagé Haïti le 12 janvier est terrible.<br />
Selon la direction de la protection civile haïtienne, le nombre de<br />
morts pourrait avoisiner les 115.000 et celui des blessés,<br />
190.000. En outre, il y aurait un million de sans-abri sur les 9 millions<br />
d’habitants que compte l’île. On imagine ce qu’a dû être le<br />
climat de chaos, alors que toutes les structures étatiques et administratives<br />
s’étaient effondrées. La force des Nations unies<br />
(Minustah), forte de près de 10.000 hommes, dont 6.940 soldats<br />
et 2.211 policiers, présente depuis 2004 sur l’île, s’est retrouvée,<br />
un moment, en panne de commandement. La panique a été<br />
générale dans toute l’île et dans la capitale, Port-au-Prince, où des<br />
milliers d’habitants ont tenté de fuir.<br />
Après ces premiers jours de totale désorganisation, l’urgence a<br />
été d’acheminer et de distribuer des aides reçues par les ONG.<br />
<strong>Le</strong>s choses ont commencé à se mettre en place et la deuxième<br />
étape devra porter sur la reconstruction du pays. Mais, lorsque<br />
l’on voit les difficultés pour mettre en œuvre la première, il y a<br />
de quoi être inquiet. Réagissant à l'afflux des aides internationales,<br />
le président haïtien, René Préval, a salué leur rapidité,<br />
mais s'est plaint du problème de coordination: «L'aide arrive et<br />
on n'est pas préparé à la recevoir. Quand elle arrive, on nous<br />
dit: où sont les camions pour la transporter, où sont les dépôts?<br />
L'aide va aller en augmentant; c'est la coordination de l'aide,<br />
pour savoir en quelles quantités, quand et comment la distribuer,<br />
qui est importante.»<br />
Solidarité et arrière-pensées étasuniennes<br />
Une part des difficultés semble venir des États-Unis, qui ont pourtant<br />
été les premiers à voler au secours des Haïtiens. Certes, 4.000<br />
Américains vivent sur l’île. Mais les États-Unis sont intervenus<br />
sans concertation avec l’ONU, en envoyant 10.000 marines, qui<br />
ont immédiatement pris le contrôle de tous les points stratégiques,<br />
notamment l’aéroport de la capitale. Ce déploiement n’a<br />
pas été sans entraver le travail de certaines ONG, en particulier les<br />
interventions médicales d’urgence.<br />
Cet empressement a été diversement apprécié. Certains pays<br />
latino-américains, comme le Venezuela ou le Nicaragua, ulcérés<br />
par la multiplication des bases et des visées américaines dans la<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Haïti. <strong>Le</strong>s clefs de la reconstruction<br />
doivent rester aux Haïtiens<br />
Après le chaos des premiers jours, l’ONU tente de reprendre la main pour coordonner les<br />
opérations d’acheminement de l’aide internationale et sa distribution sur place. La<br />
communauté internationale a l’obligation d’assurer la reconstruction du pays en créant les<br />
conditions de sa souveraineté économique et politique.<br />
région, ont exprimé leur inquiétude. <strong>Le</strong> Brésil, de son côté, craint<br />
que les opérations de secours ne se transforment en opérations<br />
unilatérales de la grande puissance.<br />
Éviter «une prise de contrôle unilatérale<br />
d’un petit pays par un très grand» (Régis Debray)<br />
La suspicion est d’autant plus fondée que la contribution US à la<br />
Minustah, essentiellement composée de contingents argentin,<br />
chilien, brésilien, est quasiment inexistante. De plus, alors que le<br />
président français avait avancé l’idée d’une conférence internationale<br />
pour la reconstruction du pays, Barack Obama a suggéré un<br />
trio États-Unis, Brésil, Canada pour diriger les efforts de coopération<br />
des pays donateurs, sans la France ni l’Europe.<br />
«Même si nous saluons les efforts de solidarité des États-Unis<br />
depuis le séisme, le dévouement de leurs médecins, de leurs spécialistes<br />
de la sécurité civile, nous mettons en garde», s'inquiète<br />
Patrick <strong>Le</strong> Hyaric, député européen du Front de gauche. «<strong>Le</strong>s dirigeants<br />
nord-américains, présidents d’hier et d’aujourd’hui, alliés<br />
pour la circonstance, ont un comportement qui ressemble à un<br />
“colonialisme de la solidarité”. Effectivement, le séisme ne doit<br />
pas fournir l’occasion aux US d’occuper l’île, de l’administrer et<br />
d’installer des bases militaires dans la région, après celles qui l’ont<br />
été en Colombie et après les coups en sous-main au Honduras.<br />
On peut aussi déplorer que l’Union européenne, qui s’est soidisant<br />
dotée d’un président stable et d’une ministre des Affaires<br />
extérieures avec le traité de Lisbonne, soit restée si longtemps<br />
silencieuse, inactive, en tant qu’institution et communauté.»<br />
Et maintenant, reconstruire le pays<br />
Avant ce séisme, quatre cyclones avaient frappé coup sur coup ce<br />
pays en 2009, comme si le pays n’en avait pas assez des catastrophes<br />
politiques qui ont jalonné son histoire récente: la longue<br />
et meurtrière dictature Duvalier et ses tontons macoutes, puis l’espoir<br />
déçu de la présidence Aristide et les drames qui en ont<br />
résulté. <strong>Le</strong>s institutions financières internationales portent une<br />
lourde responsabilité. Au cours des dernières décennies, Haïti a<br />
été soumis au remboursement de la dette, aux plans d’ajustement<br />
structurel, aux sanctions pour rétablir le président Aristide, puis<br />
pour le renverser. Avant le séisme, son économie était déjà exsangue,<br />
son agriculture dévastée et sa population la plus pauvre des<br />
Amériques.<br />
On comprendrait mal qu’aujourd’hui les États n’annulent pas,<br />
sans condition, toutes les dettes et que la France et les États-Unis<br />
ne réparent pas les effets de leurs politiques depuis l’indépendance<br />
de l’île. Une grande conférence de reconstruction et de<br />
développement durable d’Haïti, créant les conditions de sa souveraineté<br />
économique et politique, organisée sous l’égide de l’ONU,<br />
s’impose. Il faut espérer que les paroles du président haïtien<br />
seront entendues: «Oui, nous allons nous relever et, avec la prise<br />
de conscience des Haïtiens que l’on ne peut pas construire n’importe<br />
où, qu’il faut la stabilité politique pour construire dans la<br />
continuité. Et il y a aussi l’aide internationale, sur laquelle il faut<br />
compter et qui, pour le moment, du moins pour la phase d’urgence,<br />
est présente. Nous espérons qu’elle sera aussi présente<br />
pour le moyen et le long terme.»<br />
Roger Hillel