Régionales 2010 - Le Travailleur Catalan
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1,80 - N°3350 -Semaines du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong> <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong><br />
L’HEBDOMADAIRE COMMUNISTE DES PYRÉNÉES-ORIENTALES ★ POUR DES LENDEMAINS QUI CHANGENT<br />
<strong>Régionales</strong> <strong>2010</strong><br />
À gauche maintenant !
2<br />
2 à la une<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
La liste départementale «À<br />
gauche maintenant!» est<br />
désormais bouclée.<br />
L’occasion, pour Nicolas<br />
Garcia, secrétaire du PCF<br />
66, de faire le point sur un<br />
rassemblement inédit des<br />
forces de la gauche de<br />
transformation sociale<br />
ayant fait le choix, pour<br />
garder la Région à gauche,<br />
de se poser en alternative<br />
au président sortant.<br />
L’impasse politique<br />
des quatre<br />
vice-présidents sortants<br />
Et Jean-Claude Gayssot, Jean-Paul Boré,<br />
Henry Garino, Josiane Collerais, qui repartent<br />
avec Georges Frêche?<br />
«Ils ne sont pas investis par leur parti, donc<br />
ne peuvent revendiquer l’étiquette PC. Pour<br />
moi, ce sont déjà des ex-communistes, qui se<br />
sont d’eux-mêmes exclus. Ils ont décidé de<br />
sauver le soldat Frêche et sa politique, contre<br />
l’avis de plus de 90% des communistes de la<br />
région et sans le soutien de la moindre organisation<br />
de base du PCF. Je le dis tranquillement,<br />
on ne peut se dire communiste quand<br />
on suit le chemin du déshonneur et qu’on<br />
méprise la quasi-unanimité des femmes et des<br />
hommes qui composent notre parti.<br />
Cependant, je dois leur reconnaître un certain<br />
mérite. Ils sont de bons commerciaux, car ils<br />
ont réussi à arnaquer le client Frêche sur la<br />
marchandise. Ils se sont vendus très chers,<br />
alors que leur apport électoral sera minime.<br />
Quelle tristesse de voir, dans notre département,<br />
Frêche imposer, en 4e position sur la<br />
liste Bourquin, une de ces candidates qui vit<br />
dans l’Hérault et n’a quasiment jamais mis les<br />
pieds dans les P-O et, en plus, un Vert,<br />
Héraultais lui aussi, en 5e. Ils ont été incapables<br />
de trouver un communiste ou un Vert<br />
catalan pour gauchir leur liste. Cela met en<br />
colère de nombreux militants et électeurs<br />
socialistes et je les comprends, ce n’est vraiment<br />
pas un signe de force.»<br />
PCF 66. «Devenir l’alternative au PS, pour<br />
être l’alternative à la droite et au libéralisme»<br />
L<strong>Le</strong>e TTrraavvaaiilllleeuurr CCaattaallaann:: EEnn 22000044,, llee<br />
PPCCFF 6666 ééttaaiitt ssuurr uunnee lliissttee aavveecc<br />
GGeeoorrggeess FFrrêêcchhee.. CCee nn’’eesstt pplluuss llee ccaass<br />
cceettttee ffooiiss,, ppoouurrqquuooii??<br />
Nicolas Garcia: «Déjà en 2004, les<br />
communistes des P-O avaient opté à<br />
90% pour une liste séparée de<br />
Georges Frêche et du PS. <strong>Le</strong> vote des<br />
adhérents de la région avait inversé un<br />
peu cette tendance et la décision<br />
d’une liste d’union de la gauche classique<br />
l’avait emporté légèrement<br />
(51%). Depuis, il y a eu un congrès<br />
national (décembre 2008 -ndlr), qui a<br />
défini une stratégie, une offre nationale<br />
faite par notre conseil national,<br />
validée par tous les adhérents de la<br />
région (90%). Ces stratégie et offre<br />
sont simples: face à la virulence du<br />
capitalisme ultralibéralisé porté par la<br />
droite et à la dérive sociale-libérale de<br />
la direction du PS -sur l’Europe, les<br />
retraites, le temps de travail, notamment-,<br />
notre peuple a absolument<br />
besoin de construire un vrai front de<br />
gauche, populaire, à vocation majoritaire.<br />
Il s’agit de construire, dans les<br />
luttes et les urnes, un large rassemblement<br />
autour de contenus anticapitalistes<br />
et de propositions transformatrices<br />
de la société. Ce front doit s’élargir, y<br />
compris à des socialistes d’accord sur<br />
les contenus. Électoralement, nous<br />
voulons devenir l’alternative au PS,<br />
pour être l’alternative à la droite et au<br />
libéralisme. D’une certaine manière, ce<br />
que représentait en espérance, avec un<br />
contenu différent, l’union de la gauche<br />
d’avant 1981. Dans les élections à<br />
deux tours, comme ces régionales où<br />
personne ne peut être élu dès le premier<br />
tour, la logique est d’offrir à<br />
l’électorat un choix différent pour le<br />
14 mars.»<br />
TTCC:: CCee nn’’eesstt ddoonncc ppaass uunn ffrroonntt aannttii--<br />
FFrrêêcchhee……<br />
N.G.: «Bien sûr que non! Dans dixsept<br />
régions sur vingt-deux, les communistes<br />
ont choisi la même stratégie,<br />
c’est une option nationale. Il est vrai,<br />
toutefois, que, dans notre région, la<br />
personnalité et surtout le comportement<br />
de Georges Frêche nous ont<br />
rendu le choix plus facile et, surtout,<br />
nous ont permis de réalisé un rassem-<br />
1. Jean Boucher Agent France Télécom<br />
2. Françoise Fiter Assistante sociale<br />
3. Philippe Galano Conseiller régional<br />
4. Dany Benquet Chef d’établissement scolaire<br />
5. Abdelillah Mniai Enseignant<br />
6. Betty Rivière Aide à domicile<br />
7. En cours de décision<br />
blement d’une ampleur unique en<br />
France, puisqu’il comprend l’intégralité<br />
du Front de gauche (PCF, PG, GU), l’intégralité<br />
du NPA et une multitude<br />
d’organisations et mouvements anticapitalistes,<br />
écologistes… Cette<br />
union, inédite et espérée par beaucoup,<br />
est le véritable événement politique<br />
de ces régionales.»<br />
TTCC:: QQuuee rreepprroocchheezz--vvoouuss àà aauu<br />
pprrééssiiddeenntt ddee RRééggiioonn ssoorrttaanntt??<br />
N.G.: «D’abord, je veux dire que notre<br />
adversaire, c’est la droite, qui ne doit<br />
pas reprendre le Languedoc-<br />
Roussillon. Cela dit, le dernier budget<br />
de la Région, c’est le traité de<br />
Lisbonne dans le texte. <strong>Le</strong> président<br />
sortant approuve Sarkozy sur la taxe<br />
professionnelle et la réforme territoriale.<br />
Mais, plus largement, le PS détenait,<br />
jusqu’à présent, vingt Régions sur<br />
vingt-deux, plus de la moitié des<br />
conseils généraux et des mairies, de<br />
quoi bloquer la machine libérale<br />
conduite par l’UMP, mais rien ne s’est<br />
passé. <strong>Le</strong>s Régions auraient pu refuser<br />
d’intégrer les TOS, de privatiser la formation<br />
professionnelle, d’accepter les<br />
transferts de charges fabuleux -sur les<br />
transports notamment-, mais elles ont<br />
accepté, parfois avec zèle. C’est inadmissible.»<br />
TTCC:: EEtt llee sseeccoonndd ttoouurr,, aalloorrss??<br />
N.G.: «La droite veut prendre la<br />
Région pour relayer localement la politique<br />
de Sarkozy et du gouvernement.<br />
Au second tour, nous voulons la battre<br />
et construire une majorité avec toutes<br />
les listes de gauche, mais avec un<br />
autre président que Georges Frêche.<br />
Pour cela, il faut que le rapport de forces<br />
en faveur de notre liste soit suffisamment<br />
important pour créer cette<br />
situation entre les deux tours. Nous<br />
n’avons aucune gêne à formuler cette<br />
position, d’autant que, dans le PS<br />
même, il est de notoriété publique<br />
que, de Martine Aubry à de nombreux<br />
militants de base, la candidature de<br />
l’actuel président est loin de faire<br />
l’unanimité. Nous, qui ne sommes pas<br />
des socialistes, pouvons, a fortiori,<br />
poser le problème. Nous appelons tous<br />
les électeurs de gauche, et les élec-<br />
teurs socialistes en particulier, qui souhaitent<br />
conserver la Région à gauche<br />
avec une personnalité socialiste -pourquoi<br />
pas- différente de Georges<br />
Frêche, à s’en donner les moyens en<br />
votant massivement pour notre liste<br />
dès le premier tour.»<br />
TTCC:: DDaannss lleess PP--OO,, cc’’eesstt llee NNPPAA qquuii vvaa<br />
ccoonndduuiirree llaa lliissttee.. CChhrriissttiiaann BBoouurrqquuiinn,,<br />
ttêêttee ddee lliissttee ssoocciiaalliissttee<br />
ddééppaarrtteemmeennttaallee,, ddiitt qquuee vvoouuss êêtteess<br />
ssoouuss llaa ccoouuppee dd’’uunn ppaarrttii qquuii nnee vveeuutt<br />
ppaass ggoouuvveerrnneerr..<br />
N.G.: «Christian Bourquin devrait<br />
savoir qu’il n’est du pouvoir de personne<br />
de mettre le PCF sous sa coupe,<br />
le PS et lui-même ont souvent essayé<br />
sans succès. Sur la région, nous sommes<br />
fiers d’offrir aux électrices et aux<br />
électeurs, aux étudiants, aux retraités,<br />
aux salariés et chômeurs, jeunes ou<br />
moins jeunes, une alternative électorale,<br />
dans le cadre d’un rassemblement<br />
des forces de la gauche transformatrices,<br />
dont ils nous ont si souvent parlé<br />
durant les luttes et nos diverses rencontres.<br />
Ce rassemblement, nous ne<br />
voulions pas le construire sur un<br />
modèle hégémonique et, donc, il fallait<br />
que chaque force qui le compose<br />
soit légitimement représentée. Quant<br />
à prétendre que nous ne voulons pas<br />
diriger, ça me fait doucement sourire.<br />
Toutes les forces qui se sont unies<br />
dans cette liste “À gauche maintenant!”<br />
sont prêtes à prendre leurs responsabilités<br />
dans les exécutifs pour<br />
mettre en œuvre une politique<br />
conforme à notre peuple. C’est dans ce<br />
cadre-là que notre liste dans les P-O<br />
sera conduite par un NPA (Jean<br />
Boucher), le 2e et le 3e seront du PCF<br />
(Françoise Fiter et Philippe Galano), la<br />
4e au PG (Dany Benquet) et le 5e un<br />
candidat d’Initiatives citoyennes<br />
(FASE, Abdellilah Mniai). <strong>Le</strong> reste de la<br />
liste est composé d'hommes et de<br />
femmes rassembleurs -militants politiques,<br />
syndicaux, associatifs, personnalités-<br />
de gauche. De toutes celles qui<br />
se présentent, cette liste sera la plus<br />
rassembleuse de diversité, la plus plurielle.<br />
Déjà une belle victoire pour<br />
l’avenir!»<br />
Propos recueillis par Sébastien<br />
À gauche maintenant! Liste des Pyrénées-Orientales<br />
8. Rose-Marie Normand Ouvrière agricole<br />
9. Jean Tosti Militant altermondialiste<br />
10. Anne-Marie Delcamp Militante des droits de l’homme<br />
11. Jean Vila Maire de Cabestany/Conseiller général<br />
12. Élizabeth Andolfo Militante écologiste<br />
13. Hyacinthe Carrera Universitaire<br />
14. Véronique Mamou Syndicaliste/Salariée secteur agricole
<strong>Régionales</strong> <strong>2010</strong>. « Faire de la région un pôle<br />
de résistance populaire »<br />
La liste départementale «A gauche maintenant ! » a été dévoilée ce mercredi<br />
à Perpignan. La campagne entre dans sa phase active, avec en filigrane une<br />
seule volonté, tout faire pour battre la droite. Ce qui implique des choix<br />
politiques radicalement nouveaux à gauche.<br />
«L’ensemble de la gauche de transformation<br />
sociale vient de réaliser un<br />
important accord pour les prochaines<br />
régionales», se réjouit Jean Boucher,<br />
tête de liste dans les P-O. Car, souligne-t-il,<br />
«si nous nous retrouvions sur<br />
les terrains de la lutte, nous nous<br />
retrouvons, aujourd’hui, sur le terrain<br />
des élections, pour une autre politique<br />
de gauche.» Pour lui, l’ambition de la<br />
liste «À gauche maintenant!» est<br />
claire: «Faire de la Région un pôle de<br />
résistance populaire à la casse sociale,<br />
écologique et démocratique».<br />
Au niveau départemental, cette liste,<br />
composée du Front de gauche (PCF et<br />
PG), NPA et Initiatives citoyennes,<br />
s’est voulue ouverte à d’autres militants<br />
de la vie locale, associative, syndicale,<br />
qui se retrouvent souvent côte<br />
à côte dans les mêmes combats. Jean<br />
Boucher pense à la résistance menée<br />
contre la politique de Sarkozy, tant sur<br />
le plan social que sur des thèmes précis,<br />
comme la lutte contre le racisme,<br />
la défense des sans-papiers, le soutien<br />
au peuple palestinien. «La liste se veut<br />
porte-parole de ces combats.» Mais il<br />
y a aussi et avant tout un accord sur la<br />
nécessité de rompre avec le libéralisme,<br />
qu’il soit «social» ou non, tout<br />
en renouant le fil démocratique coupé<br />
depuis longtemps.<br />
Point de vue partagé par Françoise<br />
Fiter, numéro 2 de la liste, pour qui il<br />
est temps d’en terminer avec une politique<br />
«à l’ancienne, mêlée de clins<br />
d’œil et de petites phrases». Car, si<br />
dans les vingt régions, sur vingt-deux,<br />
dirigées par des exécutifs socialistes, il<br />
y a eu des réalisations positives, les<br />
limites sont vite devenues criantes;<br />
aucune ne s’est ne s'est opposée à<br />
l’offensive ultralibérale. L’alternative à<br />
gauche est devenue urgente, avec des<br />
propositions, comme une autre utilisation<br />
de l’argent au service des populations.<br />
Être à la hauteur des enjeux<br />
«Rompre avec le présidentialisme et<br />
l’autoritarisme», c'est une autre<br />
nécessité pour René Revol, tête de<br />
liste régionale. Pour lui, ce qui est<br />
valable à l’échelon national l’est aussi<br />
au niveau local. «On ne peut pas faire<br />
plier les gens, il faut construire avec<br />
eux», assure-t-il. Cette rupture ne<br />
s’impose pas seulement par rapport à<br />
un mode de fonctionnement, qu’il<br />
attribue à Georges Frêche. Elle<br />
concerne aussi le capitalisme, opération<br />
indissociable pour une alternative<br />
sociale et écologique. «Si on veut un<br />
Languedoc-Roussillon pôle de résistance<br />
et d’alternative, il faut être à la<br />
hauteur des enjeux», reprend François<br />
Liberti, tête de liste dans l’Hérault et<br />
animateur de la liste régionale. Selon<br />
lui, le candidat UMP est calé sur la<br />
feuille de route de Sarkozy. «Notre<br />
rôle, c’est d’arrêter le rouleau compresseur»,<br />
insiste-t-il, laissant entendre<br />
que la liste conduite par le prési-<br />
dent sortant ne le fera pas. Avis partagé<br />
par le conseiller régional Philippe<br />
Galano, 3e sur la liste.<br />
Dynamique et espoir, thèmes de prédilection<br />
pour tous les acteurs de «À<br />
gauche maintenant!». Abdellilah<br />
Mniai, 5e de la liste, souligne «l’union<br />
tant attendue», signe, selon lui, de<br />
pluralité. Dany Benquet, en 4e position,<br />
appelle de ses vœux un «front<br />
populaire» qui, espère-t-elle, durera<br />
après les régionales.<br />
S.P.<br />
Et au second tour, avec ou<br />
sans Georges Frêche ?<br />
Pour René Revol, tête de liste régionale,<br />
la réponse est claire: «Nous<br />
ferons tout pour battre la droite au<br />
second tour. Cela passe par un accord<br />
avec Europe Écologie et une fusion de<br />
toutes les listes de gauche en présence.»<br />
Implicitement avec les socialistes,<br />
donc, «mais sans Georges<br />
Frêche». «Nous ne demandons aucun<br />
strapontin; et, si nous devons participer<br />
à l’exécutif, ce sera à deux conditions:<br />
que nos électeurs soient équitablement<br />
représentés et que, dans le<br />
programme de fusion, soient repris<br />
des éléments significatifs de rupture<br />
avec le libéralisme. Nous ne voulons<br />
pas gérer pour gérer, mais gérer pour<br />
changer.»<br />
l’édito<br />
de Sébastien Pouilly<br />
L’espoir et l’unité<br />
3<br />
<strong>Le</strong>s élections régionales ne sauraient se transformer<br />
uniquement en un référendum anti-Sarkozy: elles<br />
doivent aussi devenir un vote d’alternatives à long<br />
terme. <strong>Le</strong> score des listes de la gauche de transformation<br />
sociale, partout dans le pays, peut ainsi<br />
modifier la nature même du débat à gauche.<br />
Face à la France telle qu’elle est, confrontée à la plus<br />
formidable rage de destruction sociale depuis la<br />
Libération, la reconquête est autant politique que<br />
philosophique… <strong>Le</strong> projet sarkozyste entraîne, en<br />
effet, le pays vers un nouveau degré d’ensauvagement,<br />
mélange névrotique entre libéralisme économique<br />
et idéologie néoréactionnaire.<br />
Plus rien ne vient d’ailleurs masquer la nature profonde<br />
du régime. Tous les discours du chef de l’État,<br />
surgonflés de références à la «nation», versent dans<br />
une autosatisfaction grotesque. «Notre pays va dans<br />
la bonne direction et recueillera bientôt le fruit de<br />
ses efforts», a-t-il martelé lundi, ajoutant une référence<br />
qui laisse peu de place au doute: «Je crois au<br />
travail et je crois à la famille.»<br />
On le voit, le néonationalisme à l’œuvre frise l’hystérie<br />
ultra-droitière. La France s’en sortirait mieux que<br />
ses voisins? Chacun connaît la réalité, souvent jusque<br />
dans sa chair. Tandis que la Bourse a gagné<br />
22% en six mois, près de 700.000 emplois ont été<br />
détruits en un an! <strong>Le</strong> taux de chômage officiel est au<br />
même niveau que la moyenne de la zone euro, sans<br />
parler de la masse des salariés précarisés, les exclus<br />
des statistiques… L’exacte photographie de la<br />
France ne ressemble, décidément, en rien au conte<br />
narré par Sarkozy et nous sommes légitimes à<br />
accueillir avec colère le roman d’anticipation qu’il<br />
ânonne quotidiennement.<br />
Au fond, ce n’est pas une simple «sortie de crise»<br />
qu’il convient d’imaginer, mais bien un changement<br />
de société, qui refonderait un vivre-ensemble tout en<br />
élevant notre ambition collective. En cette période de<br />
guerre sociale -pourquoi avoir peur de l’expression-,<br />
nous connaissons l’écueil majeur à éviter. Que la<br />
résistance à tout, qui reste une ardente nécessité,<br />
même si elle est parfois déçue, n’alimente une forme<br />
de désenchantement. Rien de pire que la peur amputée<br />
de l’espoir.<br />
En ce domaine, la responsabilité de la gauche de<br />
transformation sociale, pour réinstaller de l’espérance<br />
crédible, s’avère immense. Qui que nous<br />
soyons, drapés de différences, le présent nous<br />
oblige au rassemblement de tous ceux qui veulent<br />
vraiment que la gauche change en bousculant l’hégémonie<br />
du PS.<br />
Devant l’urgence, il n’est pas candide de dire que ce<br />
qui nous réunit doit être plus essentiel que ce qui<br />
pourrait nous diviser. C’est juste une question d’exigence<br />
intellectuelle et d’implication avec le mouvement<br />
social. Travailler au «tout commun», pour<br />
imposer un nouveau rapport de forces à gauche.
4 dans le département<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Antennes de téléphonie mobile<br />
La lutte progresse !<br />
<strong>Le</strong> samedi 6 février à 9h15, au<br />
cinéma Rive gauche à Perpignan,<br />
l'association Coordination<br />
Antennes 66 présidée par Mlle<br />
Manager, déléguée Robin<br />
des toits, organise une réunion<br />
d'information sur ce<br />
sujet sensible, avec la<br />
participation de tous<br />
les collectifs du<br />
département.<br />
Conflent<br />
Vœux du patrimoine<br />
L’association Patrimoine, histoire et art roman en<br />
Conflent invite ses adhérents et toutes les personnes<br />
passionnées par un engagement bénévole à participer à<br />
l’assemblée générale et à la présentation des vœux,<br />
vendredi 29 janvier à 17h30, à la salle de la mairie<br />
d’Olette-Evol.<br />
Cette rencontre permettra de faire le bilan de l’année<br />
écoulée et de définir les actions et projets pour <strong>2010</strong>.<br />
Une galette des Rois et un apéritif convivial viendront<br />
clore cette assemblée générale.<br />
Agly-Fenouillèdes. La RD 117<br />
dans le collimateur des élus<br />
La RD 117 connaît un accroissement de plus en plus important de son<br />
trafic, entraînant des nuisances. Afin d’atténuer autant que faire se peut<br />
ces nuisances, les maires de Cases-de-Pène, Estagel, Maury, Saint-<br />
Paul-de-Fenouillet, Caudiès-de-Fenouillèdes, Lapradelle et Axat<br />
envisagent de prendre des mesures restrictives en matière de traversée<br />
d’agglomération à certains poids lourds. Ils communiquent.<br />
« Dans ces conditions, il est envisagé<br />
de prendre un arrêté interdisant la<br />
traversée des agglomérations citées<br />
précédemment au PL de plus de 19t,<br />
sauf desserte locale, afin de ne pas<br />
gêner l’activité économique de la vallée.<br />
Cet arrêté n’est pas un luxe,<br />
encore moins un caprice d’élus. Il<br />
apparaît comme essentiel pour notre<br />
environnement et la sécurité des<br />
habitants.<br />
<strong>Le</strong>s statistiques sont parlantes. Plus<br />
de 8.000 véhicules particuliers et<br />
camions traversent ces communes<br />
chaque jour. Bon nombre de camions<br />
en transit vers Midi-Pyrénées choisissent<br />
ce tracé, afin d’éviter des frais<br />
Saint-Genis-des-Fontaines. La veillée catalane<br />
On pourrait croire que la veillée est une tradition catalane,<br />
tant elle est ancrée dans le village, et cette année<br />
n’a pas failli à la tradition: près de cent vingt personnes<br />
se sont retrouvées, à la salle polyvalente, samedi dernier,<br />
invitées par l’association Els Goigs Tradicionals. Pendant<br />
près de deux heures, dans une ambiance chaleureuse,<br />
conviviale, les danseurs, chanteurs, conteurs ont mobilisé<br />
l’attention des spectateurs. Ceux-ci ont ainsi apprécié<br />
le groupe folklorique de Bouleternère et ses danses<br />
catalanes, castillanes. Ils ont été conquis par la voix de<br />
Joan Llorenç Solé, venu, en voisin, interpréter «Per tu<br />
ploro», «L’estaca» , «El cant dels ocells» ou bien encore<br />
«El desertor». Ils ont beaucoup ri aux histoires d’André<br />
Artigues, de Jordi et d’Hélène, ils ont apprécié la spontanéité<br />
de Carmen et Narcisse interprétant «La coloma»<br />
et «Cala Montgo», celle de Christiane qui, accompagnée<br />
de son ami guitariste, a chanté «El meu avi», le<br />
15h, projection du film «Nos enfants<br />
nous accuseront», de Jean-Paul<br />
Jaud.<br />
17h, table ronde «<strong>Le</strong> bio à la cantine,<br />
c’est possible». Barjac, une<br />
expérience réussie, témoignage<br />
d'Édouard Chaulet, maire de Barjac<br />
(Gard). En tant qu'élu, Édouard<br />
Chaulet est à l'initiative d'une expérience<br />
de restauration scolaire en bio<br />
que le film «Nos enfants nous accuseront»<br />
a magnifiquement illustrée.<br />
Ce film, qui a connu un retentissement<br />
national, continue sa carrière<br />
d’autoroute ou sur simple indication<br />
des GPS.<br />
<strong>Le</strong>s enfants ne sont pas en sécurité et<br />
le risque d’accident inquiète bon<br />
nombre de parents, qui vivent dans la<br />
crainte de ce qui peut survenir sur le<br />
chemin dangereux de l’école. <strong>Le</strong>s traversées<br />
de villages sont peu adaptées<br />
à un tel trafic et souvent abimées par<br />
les poids lourds (revêtements de<br />
chaussée et tampons d’égouts à<br />
refaire aux frais des communes).<br />
Malgré les limitations à 30km/h et<br />
50km/h, les concitoyens ne sont pas<br />
rassurés par un tel passage routier,<br />
qui, en plus de polluer l'environnement,<br />
augmente le nombre de déci-<br />
comme support d'une action déterminée<br />
en faveur d'une alimentation<br />
biologique pour nos scolaires.<br />
L'action de ce maire montre que la<br />
bio dans les assiettes de nos enfants,<br />
c'est possible, sans surcoût excessif. Il<br />
nous fera part de son expérience, des<br />
difficultés qu'il a pu rencontrer et<br />
nous communiquera, assurément,<br />
son enthousiasme pour cette grande<br />
cause, qui touche à la santé, à la protection<br />
de l'environnement et au<br />
renouveau de notre agriculture<br />
locale.<br />
bels au-delà du supportable, notamment<br />
la nuit.<br />
<strong>Le</strong>s délais de mise en place de déviations<br />
(souvent exaspérants pour nos<br />
concitoyens) incitent les maires à<br />
penser qu’un arrêté d’interdiction de<br />
circulation à certains poids lourds -<br />
sauf desserte locale- entre Cases-de-<br />
Pène et Axat prendra mieux en<br />
compte la réalité de la circulation et<br />
de ses dangers.<br />
La discussion est lancée avec les<br />
Conseils généraux de l’Aude et des<br />
Pyrénées-Orientales afin de rendre<br />
ces arrêtés opérationnels sur le terrain.<br />
»<br />
tout accompagné des chants catalans des Goigs<br />
Tradicionals. La soirée s’est achevée par un «cremat»<br />
accompagné de biscuits et autres gâteaux. Beaucoup se<br />
sont donné rendez-vous pour une nouvelle veillée.<br />
Prades. Table ronde sur les cantines bio<br />
Mercredi 3 février, au cinéma <strong>Le</strong> Lido.<br />
Sa venue sera l’occasion de faire le<br />
point sur l'initiative locale, lancée sur<br />
ce thème par Nature et Progrès 66,<br />
en partenariat avec le SIS de Prades,<br />
le Conseil général des P-O et l'association<br />
Terres vivantes. Pour compléter<br />
le débat, se joindront à nous des<br />
gérants de cantine, cuisiniers, médecins,<br />
et agents de développement.<br />
Suite à cette réunion, nous vous invitons<br />
à déguster un buffet composé<br />
de produits biologiques locaux.<br />
Noémie Bouthier, Terres vivantes,<br />
antenne Pyrénées-Orientales.
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
dans le département<br />
Vœux du PCF 66. <strong>2010</strong>, une année propice<br />
à une « révolution culturelle » des communistes<br />
L’affluence des invités aurait-elle une signification qui dépasse celle d’une<br />
présentation de vœux, serait-ce celle d’un parti politique? Et leur<br />
empressement à parler, échanger, avec un brin d’excitation, n’allait-il audelà<br />
du plaisir de se retrouver ensemble?<br />
Cela faisait longtemps que les communistes<br />
et leurs amis n’avaient pas<br />
répondu en si grand nombre à l’invitation<br />
de la présentation des vœux du<br />
PCF 66. Peut-être étaient-ils venus,<br />
aussi, pour se féliciter, ensemble, du<br />
courage politique dont ils ont fait<br />
preuve en faisant un «choix stratégique»<br />
inédit à l’occasion des prochaines<br />
élections régionales. Était-ce un indice<br />
de cette «révolution culturelle» évoquée<br />
dans le discours du secrétaire<br />
fédéral, Nicolas Garcia? «<strong>Le</strong>s communistes<br />
sont partout dans la bataille.<br />
Dans notre région, un accord a été<br />
conclu entre le NPA et le Front de gauche,<br />
dans la création duquel nous avons<br />
été hyperactifs. (…) Mais, ne nous le<br />
cachons pas, s’il correspond à ce qu’attendait<br />
de nous une partie de notre<br />
peuple, il constitue, pour le PCF et ses<br />
adhérents, une véritable révolution culturelle.»<br />
Une révolution culturelle qui, en tout<br />
cas, n’a pas gagné quatre vice-présidents<br />
de Région, «qui osent se dire<br />
encore communistes» après avoir rallié<br />
la liste de Georges Frêche, comme l’a<br />
dénoncé Nicolas Garcia. Une attitude<br />
fustigée en ces termes: «Je le dis tranquillement,<br />
on ne peut se dire communiste<br />
quand on suit le chemin du déshonneur<br />
et qu’on méprise la quasi-unanimité<br />
des femmes et des hommes qui<br />
composent notre parti.»<br />
Il était alors question de se vendre<br />
«pour un plat de lentilles», une expression<br />
dont l’orateur a fait usage pour<br />
désigner nombre de présidents de<br />
Région socialistes «qui ont tout<br />
accepté», précisant encore, pour le<br />
déplorer, que «la gauche, prise dans les<br />
alliances électorales que nous avons<br />
connues jusqu’à présent, dirigeait vingt<br />
régions sur vingt-deux, la moitié des<br />
départements et des communes. De<br />
quoi bloquer la machine de destruction<br />
alimentée par Sarkozy. Cette résistance<br />
farouche, qui aurait été si utile à notre<br />
peuple, n’a pas eu lieu, ou si peu.»<br />
Pour ces régionales,<br />
la situation est tout autre<br />
«<strong>Le</strong> Front de gauche n’est pas évident à<br />
construire, son alliance avec le NPA<br />
encore moins, mais ce qui se passe dans<br />
notre région est une avancée positive,<br />
qui consolide la démarche des communistes<br />
et du Front de gauche», a précisé<br />
Nicolas Garcia. «Nous ne voulons pas<br />
seulement sanctionner la droite, nous<br />
voulons proposer et représenter une<br />
vraie alternative à sa politique ou aux<br />
politiques qui s’en rapprochent. <strong>Le</strong>s<br />
objectifs sont clairs: battre la droite et<br />
rassembler la gauche sur le projet le<br />
plus transformateur possible. Travailler à<br />
mettre en œuvre, dans la gestion, les<br />
propositions que nous porterons, ce qui<br />
implique une volonté d’engagement au<br />
sein de majorités de gauche. Nous<br />
devons en appeler clairement aux électeurs<br />
socialistes qui ne se reconnaissent<br />
pas dans la dérive sociale-libérale du<br />
PS, illustrée par les propos de Martine<br />
Aubry sur les retraites, et qui refusent de<br />
voir Georges Frêche les représenter. Ils<br />
peuvent voter pour les listes conduites<br />
par René Revol et par Jean Boucher<br />
dans le département, leur donner du<br />
poids, afin que nous puissions, au<br />
deuxième tour, battre la droite et<br />
construire une majorité avec les autres<br />
listes de gauche, présidée par un socialiste,<br />
pourquoi pas, mais pas par<br />
Georges Frêche, qui, par ses comportements,<br />
ses propos et sa politique, se<br />
démarque totalement de la gauche.<br />
Tout dépendra, pour obtenir ce résultat,<br />
de la campagne électorale que nous<br />
mènerons. Elle sera courte et doit être<br />
d’autant plus conquérante, offensive,<br />
populaire, hyper rassembleuse. Nous<br />
sommes attendus. Ensemble, nous pouvons<br />
bousculer la donne.»<br />
Roger Hillel<br />
Pour Nicolas Garcia, les communistes ne veulent pas seulement sanctionner la droite, ils veulent<br />
proposer et représenter une vraie alternative à sa politique ou aux politiques qui s’en rapprochent.<br />
5<br />
UNRPA 66<br />
« L'importance de notre vote<br />
aux élections régionales »<br />
« Des retraités et personnes âgées, comme beaucoup<br />
trop de citoyens, méconnaissent les compétences<br />
de la Région. Pourtant, elle intervient sur<br />
leur vie au quotidien, notamment dans trois domaines:<br />
- <strong>Le</strong>s transports: organisation des services de<br />
transports routiers non urbains et des transports<br />
ferroviaires de la région.<br />
- La formation: adoption d'un programme d'apprentissage<br />
et de formation professionnelle des jeunes<br />
et des adultes. Dans ce cadre, elle intervient pour<br />
les formations aux métiers autour des services à la<br />
personne, de l'aide à domicile, etc.<br />
- La santé: la Région peut assurer des activités en<br />
matière de vaccination. Elle peut participer, selon<br />
certaines conditions, au financement d'équipements<br />
sanitaires.<br />
La mise en œuvre de ces compétences est faite<br />
avec le souci de répondre prioritairement aux<br />
besoins des populations ou, à l'inverse, de les mettre<br />
au service des intérêts financiers. L'Union nationale<br />
des retraités et personnes âgées, dont la vocation<br />
première est d'œuvrer pour la défense et l'amélioration<br />
des conditions de vie de tous les retraités<br />
et personnes âgées, invite donc chacune et chacun<br />
à remplir, en toute indépendance, son devoir de<br />
citoyen, en confiant son mandat à la liste qui, à son<br />
avis, avance les propositions les plus crédibles pour<br />
la Région. Elle rappelle que l'administration d'une<br />
Région, comme de toute collectivité, ne se résume<br />
pas aux seuls critères de gestion, mais doit être<br />
jugée aussi sur les orientations, en matière de services<br />
publics, de plus de social et d'égalité, enfin,<br />
de prospectives en vue d'un meilleur avenir. Depuis<br />
plus de soixante ans, l’UNRPA, Union nationale des<br />
retraités et personnes âgées, défend les intérêts des<br />
retraités et personnes âgées et les grands principes<br />
de solidarité et, plus que jamais, en <strong>2010</strong>, l’UNRPA<br />
se mobilisera. »<br />
Canet-en-Roussillon<br />
L’unité, une démarche constante<br />
des communistes canétois<br />
Ces derniers mois, le conseil municipal de Caneten-Roussillon<br />
a connu d’importantes turbulences.<br />
Ce n’est pas, hélas, la première fois. Aussi les communistes<br />
canétois ont-ils décidé de replacer cet épisode<br />
dans un contexte plus large, celui des campagnes<br />
électorales qui ont rythmé la vie de notre<br />
commune depuis la Libération.<br />
À partir des archives de Francis Sentis, un des responsables<br />
de la cellule communiste de Canet-Plage,<br />
ils ont réalisé une première plaquette retraçant les<br />
élections de 1945 à 1977 et leur combat pour<br />
constituer, dans la clarté, des listes unitaires. Par<br />
ailleurs, ils se sont lancés dans la réalisation d’un<br />
dictionnaire biographique des militants canétois.<br />
En présence de Francis Sentis et d’anciens candidats,<br />
ce travail et d’anciennes photos ressuscitant le<br />
visage de militants de ces années-là seront présentés,<br />
le mercredi 3 février à partir de 16h, au foyer<br />
Moudat de Canet-Plage.<br />
Puis, à partir de 18h, la cellule PCF de Canet présentera<br />
ses vœux à la population et lancera un<br />
appel à la création d’un comité de soutien à la liste<br />
«À gauche maintenant» aux élections régionales.<br />
G.S.
6 social<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Points de vue<br />
Michel Bruzi, président de l’UPA<br />
(Union professionnelle artisanale)<br />
«<strong>Le</strong> statut d’auto-entrepreneur nous<br />
pose problème, dans la mesure où il<br />
peut être un moyen de contourner les<br />
règles de concurrence. Nous avons<br />
obtenu que la qualification soit nécessaire<br />
pour s’installer (obligation de qualification<br />
et d’immatriculation au RMA<br />
pour les métiers de l'artisanat qui engagent<br />
la sécurité ou la santé du consommateur,<br />
décret prévu en avril <strong>2010</strong>,<br />
ndlr), mais le contrôle de ces entreprises<br />
ne se fait pas encore. Certains utilisent<br />
ces dispositions pour faire travailler<br />
des sous-traitants, voire licencient<br />
pour reprendre ainsi ces salariés en<br />
auto-entrepreneurs. Beaucoup d’artisans,<br />
dans le bâtiment, la mécanique ou<br />
la photographie, sont inquiets de cette<br />
concurrence déloyale et commencent à<br />
ressentir des effets sur leur activité.»<br />
Gérard Capdet, président de la<br />
chambre de métiers et de l’artisanat des P-O<br />
©TM<br />
«Ce statut partait d’un bon sentiment,<br />
même si nous avions un certain nombre<br />
d’inquiétudes. Notre souci,<br />
aujourd’hui, est de faire contrôler par<br />
l'État que les auto-entrepreneurs satisfassent<br />
bien aux obligations de qualification<br />
et d’assurances professionnelles<br />
auxquelles ils sont contraints, car ils<br />
échappent aux règles d’immatriculation<br />
qui nous permettent, habituellement, de<br />
jouer notre rôle de contrôle. Lorsque<br />
l’on voit que certains de ces auto-entrepreneurs<br />
s’installent comme constructeurs<br />
de maisons individuelles, on voit<br />
bien qu’il s’agit d’un détournement des<br />
dispositions.»<br />
<strong>Le</strong> ministre (un ex d’Occident,<br />
rappelons-le, même si l’intéressé<br />
a horreur de ça) ne cesse de<br />
se vanter en claironnant qu’il a, grâce<br />
à ces mesures, permis la création de<br />
500.000 entreprises. Tant mieux, non?<br />
C’est bon pour l’activité et la réduction<br />
du chômage? Sauf que, comme pour toutes<br />
les mesures de déréglementation, les<br />
dommages collatéraux risquent fort<br />
d’être pires que le mal.<br />
D’abord, les artisans sont loin de sauter<br />
de joie, comme le reconnaissent les présidents<br />
de la chambre de métiers et de<br />
l’Union professionnelle artisanale (voir<br />
leurs réactions). Rupture d’égalité,<br />
concurrence faussée, travail au noir régularisé:<br />
les petites entreprises artisanales,<br />
déjà frappées par la crise, n’avaient pas<br />
besoin qu’on leur mette dans les pattes<br />
des adversaires incontrôlables. L’impact<br />
Economie. Auto-entrepreneur<br />
ou loto entrepreneur ?<br />
Hervé Novelli, ministre des PME, aime beaucoup le statut d’autoentrepreneur.<br />
Cela titille ses obsessions ultralibérales: moins d’État,<br />
moins de règles, moins de charges, moins d’impôts, moins de contrôles.<br />
L’auto-entrepreneur est un entrepreneur<br />
individuel. Ce statut a été créé par la Loi<br />
de modernisation de l’économie du 4<br />
août 2008, applicable depuis le 1er janvier<br />
2009. Il est vanté comme permettant<br />
de s’installer «très facilement, pour une<br />
activité de façon régulière ou ponctuelle,<br />
et en minimisant les coûts administratifs».<br />
Il s’agit d’un ensemble de mesures<br />
permettant d’exercer une petite activité<br />
professionnelle indépendante; certaines<br />
de ces mesures existaient avant (statut<br />
de la micro-entreprise).<br />
<strong>Le</strong>s principes<br />
Dispense d’immatriculation au registre du<br />
commerce et des sociétés ou au répertoire<br />
des métiers<br />
lors de la<br />
création de<br />
l’entreprise;<br />
Régime microsocial<br />
simplifié:<br />
paiement simplifié<br />
des cotisations<br />
et contributions<br />
sociales et<br />
montant calculé<br />
en appliquant un<br />
taux forfaitaire au<br />
chiffre d’affaires<br />
réalisé. <strong>Le</strong>s cotisations<br />
sont un pourcentage<br />
de chiffres<br />
sur le chômage, quant à lui, est sans<br />
doute négatif, puisque l’on voit de nombreuses<br />
entreprises non seulement ne<br />
pas embaucher, mais licencier leurs salariés<br />
pour les employer ensuite comme<br />
sous-traitants en auto-entrepreneurs.<br />
Dans le même temps, le statut d’autoentrepreneur<br />
permet à l’économie parallèle<br />
de se recycler à bon compte, en sécurisant<br />
une activité préexistante mais<br />
clandestine; il ne s'agit pas d'une augmentation<br />
réelle de l’activité économique.<br />
Ce statut est donc plus destructeur<br />
que créateur d’emploi. Il est d’ailleurs<br />
quasi impossible d’obtenir des chiffres<br />
sur l’impact réel sur l’emploi.<br />
Seuls 40% des auto entrepreneurs installés<br />
ont déclaré un revenu depuis la mise<br />
en oeuvre du dispositif. Échec?<br />
Défaillances des entreprises? Fraude?<br />
Difficile de le savoir, mais c’est un bien<br />
d’affaires réalisés: si vous montez votre<br />
auto-entreprise et que vous ne faites pas<br />
de ventes, vous ne payez de cotisations;<br />
S’adresse à toute activité indépendante<br />
exercée en entreprise individuelle, dont le<br />
chiffre d'affaires n'excède pas:<br />
- 80.300€ HT en <strong>2010</strong> pour une activité<br />
de vente de marchandises, d'objets, d'aliments<br />
à emporter ou à consommer sur<br />
place…<br />
- 32.100€ HT en <strong>2010</strong> pour les autres<br />
activités de services et les professions libérales;<br />
Possibilité d’option pour le versement libératoire<br />
de l’impôt sur le<br />
piètre résultat, si on le compare au coût<br />
des exonérations sociales et fiscales. Tout<br />
ceci, le gouvernement s’en moque bien.<br />
Son seul objectif: transformer des chômeurs<br />
en entreprises bidons: ça fait plus<br />
propre dans les statistiques.<br />
Robert Barrero<br />
Un bilan en quelques chiffres<br />
(sources Urssaf et Insee)<br />
291.921 inscriptions d’auto-entrepreneurs,<br />
c’est plus de 50% du nombre<br />
total d'entreprises créées sur l'année.<br />
500.000 entreprises créées en décembre<br />
2009: un seuil historique dépassé.<br />
3.990€: chiffre d'affaires trimestriel<br />
moyen généré par les auto-entreprises.<br />
40% seulement des auto-entrepreneurs<br />
ont déclaré du chiffre d’affaires.<br />
L’auto-entrepreneur, qu’est-ce que c’est ?<br />
revenu. <strong>Le</strong> versement libératoire est calculé<br />
en appliquant un taux unique sur le chiffre<br />
d’affaires. Il est payé en même temps que<br />
les cotisations sociales;<br />
Pas de TVA;<br />
Exonération de la taxe professionnelle<br />
(maximum trois ans) en cas d’option pour<br />
le versement libératoire de l’impôt sur le<br />
revenu;<br />
Un aménagement de la protection du<br />
patrimoine;<br />
Une simplification des formalités comptables.
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong>s citoyens, les salariés, les retraités, les<br />
chômeurs, les jeunes, les moins jeunes, tous<br />
ceux qui gardent leur esprit critique, tous<br />
ceux qui souffrent des effets d’une politique<br />
violemment antisociale n’y croient pas;<br />
avec raison! Et cela se voit dans la rue.<br />
De la visite de Sarkozy…<br />
<strong>Le</strong> comité d’accueil organisé à la hâte, le 12<br />
janvier, dans une ville quasiment assiégée<br />
par les compagnies de CRS, a rassemblé<br />
plusieurs centaines de personnes, malgré la<br />
paralysie de la circulation, les barrages de<br />
rues, les zones interdites. Une bien piètre<br />
image de la démocratie! La vraie démocratie<br />
était, ce jour-là, place Arago, avec ceux<br />
qui manifestaient.<br />
… Au 21 janvier<br />
Il y a eu, dans une actualité plus récente, la<br />
journée d’action du 21 janvier, dont l’initiative<br />
revenait à la CGT, à la FSU et à Sud,<br />
rejoints par des syndicats UNSA et CFDT,<br />
journée d’action centrée sur la question<br />
des services publics, au moment où le budget<br />
<strong>2010</strong> se prépare à leur faire subir une<br />
nouvelle purge d’emplois. Plus de 60.000<br />
suppressions de postes depuis 2003: le<br />
nombre d’élèves dans les écoles, de malades<br />
dans les hôpitaux, de missions à assumer<br />
a, lui, considérablement augmenté.<br />
C’est parce qu’il y a des purges qui peuvent<br />
être mortelles que les organisations syndicales<br />
avaient pris cette initiative. Après La<br />
Poste, EDF, GDF, après l’ANPE… que restera-t-il<br />
du service public si l’on ne réagit<br />
pas? C’est certainement cette inquiétude<br />
qui a conduit plus de 2.000 manifestants à<br />
descendre dans la rue à Perpignan, le jeudi<br />
21 janvier, pour une manifestation dynami-<br />
La formation des maîtres<br />
Dans la politique éducative de Sarkozy, chaque<br />
nouveau projet de réforme est une nouvelle<br />
reculade sur la qualité des formations. Ainsi de<br />
la réforme des lycées et de celle de la formation<br />
des maîtres eux-mêmes. Sur la formation<br />
des maîtres, le projet gouvernemental utilise<br />
l’élévation au niveau du master, pour, dans un<br />
même élan, remettre en cause la formation<br />
disciplinaire (ce que l’enseignant doit savoir<br />
avant de l’enseigner), la formation pédagogique<br />
(ce que l’enseignant doit savoir et faire<br />
pour transmettre son savoir) et la formation<br />
professionnelle (ce que l’enseignant doit<br />
acquérir comme expérience pour être le plus<br />
efficace possible dans ses pratiques). Il y a<br />
une quasi-unanimité chez les professionnels<br />
pour dénoncer ce projet, pour demander des<br />
négociations. Une coordination nationale<br />
Formation des enseignants sera, bien sûr,<br />
aussi dans l’action le 30.<br />
que et déterminée. Bien sûr, les<br />
Renseignements généraux n’en ont compté<br />
que 900, mais la calculette que leur avait<br />
fournie la préfecture était à l’image des services<br />
publics, c’est-à-dire mal en point.<br />
Cette participation massive a mis du<br />
baume au cœur des grévistes, qui ont<br />
découvert que les taux de participation à la<br />
grève annoncés par les médias correspondaient<br />
plus à la décision du ministre qu’à la<br />
réalité des choses. Ainsi, dans l’Éducation<br />
nationale: des grèves majoritaires dans de<br />
multiples établissements et un taux<br />
moyens de 40%. <strong>Le</strong> ministre avait, préventivement,<br />
tout divisé par deux. Sarkozy<br />
modernise même la mathématique: avec<br />
lui, 1+1=1.<br />
<strong>Le</strong> 30 janvier:<br />
la résistance continue!<br />
<strong>Le</strong> 30 janvier, pour les personnels de l’Éducation,<br />
on recommence, mais dans le cadre<br />
d’une manifestation nationale à Paris, à<br />
l’initiative de la FSU, avec la participation<br />
social<br />
Mouvement social.Résistances !<br />
À écouter les services de la propagande officielle (oh, pardon, on appelle ça, maintenant, de<br />
la communication), il n’y aurait rien d’autre à faire qu’à accepter des réformes inévitables,<br />
conçues par des esprits supérieurs, réformes que l’on a trop tardé à faire, qui vont (c’est sûr!)<br />
améliorer l’emploi, sauver la Sécu et les retraites, moderniser les services publics et<br />
préparer, pour tous, un avenir radieux… Sans doute sur un champ de ruines…<br />
La campagne « À gauche maintenant! » est<br />
lancée (ici Jean Boucher, tête de liste).<br />
des syndicats CGT, du Snalc, du SNCL… Une<br />
manifestation pour l’éducation, une éducation<br />
où la démocratisation, l’égalité des chances<br />
seraient autre chose qu’un slogan, une<br />
éducation qui serait en mesure de fonctionner<br />
autrement qu’avec des moyens de fortune.<br />
Un cinquantaine de <strong>Catalan</strong>s y participeront.<br />
Ce devrait être une occasion de montrer l’attachement<br />
de tous les défenseurs de l’école à<br />
la nécessité de l’investissement éducatif pour<br />
faire face aux défis du présent comme de<br />
l’avenir, et cela concerne toute la nation.<br />
Jean-Marie Philibert<br />
Une présence remarquée des Gep Vidal,<br />
jeudi dernier, dans le cortège à Perpignan.<br />
Sur la question des retraites, sur celle de<br />
l’emploi, sur celle du pouvoir d’achat, sur<br />
l’avenir de la Sécu, on peut s’attendre à tout<br />
et surtout au pire… À écouter le président,<br />
pour les retraites, tout devrait être réglé<br />
avant la fin de l’année. On ne reviendra pas<br />
sur le régime par répartition, on ne réduira<br />
pas les pensions… Mais il dit travailler sur<br />
un allongement de la durée de cotisation…<br />
qui, automatiquement, aboutira à une baisse<br />
des pensions. Il a de sérieuses difficultés<br />
avec les mathématiques.<br />
Quant aux autres dossiers, il est resté dans<br />
le domaine incantatoire: «Dans les semaines<br />
Il y aura un après<br />
FCPE 66<br />
<strong>Le</strong>s vœux allégés<br />
aux parents d’élèves<br />
pour <strong>2010</strong><br />
7<br />
Vœux allégés, car l’école subit avec<br />
un tel acharnement une véritable<br />
dissection de ses moyens et une<br />
dislocation de ses forces que la<br />
vérité peut sembler irréelle à qui<br />
n’a pas encore conscience des<br />
dégâts en cours.<br />
Un mois de janvier<br />
sans évaluation de CM2 inadaptée;<br />
Un mois de février<br />
sans fermeture de classes;<br />
Un mois de mars<br />
où l’on parle, enfin, de l’aménagement<br />
des rythmes scolaires;<br />
Un mois d’avril<br />
avec une réforme qui démocratise<br />
réellement le lycée;<br />
Un mois de mai<br />
avec du bio et du bon<br />
dans les restaurants scolaires;<br />
Un mois de juin<br />
avec classe, pour faire du troisième<br />
trimestre un véritable trimestre;<br />
Un mois de juillet<br />
avec une sectorisation transparente;<br />
Un mois d’août<br />
sans aucun élève sur le carreau;<br />
Un mois de septembre<br />
avec des cartables moins lourds<br />
et sans livres;<br />
Un mois d’octobre<br />
avec une campagne d’information<br />
pour les élections des représentants<br />
de parents d’élèves;<br />
Un mois de novembre<br />
avec des toilettes propres,<br />
respectueuses et sécurisées;<br />
Un mois de décembre<br />
où les élèves ne sont pas fatigués,<br />
grâce aux rythmes aménagés.<br />
Gérard Doz,<br />
président départemental<br />
et mois qui viennent, vous verrez reculer le<br />
chômage.» La politique antisociale qu’il<br />
mène reste sur les rails: il faudra de l’obstination,<br />
de la ténacité pour continuer à la<br />
combattre, pour obtenir des reculs significatifs.<br />
Vous pouvez, dès maintenant, noter<br />
deux dates dans vos agendas; le 24 février,<br />
les organisations confédérales de retraités<br />
organisent, ensemble, une journée d’action -<br />
un rassemblement sera organisé à<br />
Perpignan- et, le 14 mars, lors des élections<br />
régionales, vous pourrez, en votant pour la<br />
liste unitaire du Front de gauche, donner<br />
plus de force à tous ceux qui veulent un vrai<br />
changement.
Professionnels de la<br />
psychiatrie, mais<br />
aussi responsables<br />
syndicaux, élus,<br />
associations<br />
d’usagers,<br />
représentants de l'État<br />
sont attendus,<br />
vendredi 5 février, à la<br />
salle de cinéma du<br />
centre hospitalier de<br />
Thuir. Avec ces états<br />
généraux, la CGT<br />
entend rendre public le<br />
débat sur la situation<br />
de la psychiatrie<br />
publique dans le<br />
département, la région<br />
et sur le plan national,<br />
en lien avec la<br />
politique de santé<br />
actuelle.<br />
«Il aura fallu quinze jours de lutte acharnée,<br />
de conviction et de détermination sans<br />
faille, pour les vingt et un salariés de Gep<br />
Vidal, avec leur syndicat CGT, pour obtenir<br />
satisfaction à leurs revendications. Durant<br />
ces jours de grève, l’union locale CGT de<br />
social<br />
Santé. États généraux de la psychiatrie à Thuir<br />
«La loi Bachelot organise le démantèlement<br />
de l’hôpital public, dans une logique<br />
exclusivement fondée sur des critères<br />
de rentabilité financière.» <strong>Le</strong> ton est<br />
donné par Françoise Fiter, responsable<br />
syndicale du centre hospitalier de Thuir.<br />
<strong>Le</strong>s conséquences de cette politique ne<br />
manquent pas d’apparaître. Pour l’assistante<br />
sociale, l’égalité d’accès aux<br />
soins est remise en cause. Tout comme<br />
est pointée l’aggravation des conditions<br />
de travail pour les personnels de santé,<br />
dont le gouvernement ne cesse de diminuer<br />
le nombre. «S’éloignant d’une psychiatrie<br />
humaniste prenant en compte<br />
le patient dans sa globalité, poursuitelle,<br />
le soin en psy tend à devenir,<br />
aujourd’hui, un moyen de contrôle<br />
social.» Et de dénoncer «le traitement<br />
du symptôme», qu’il faut éradiquer au<br />
plus vite et au moindre coût.<br />
La dérive sécuritaire<br />
L’actualité s’assombrit parfois d’actes<br />
dramatiques, dont des malades sont<br />
les auteurs. Pour la syndicaliste, en<br />
écho, les déclarations du président de<br />
la République sur les schizophrènes<br />
dangereux visent à stigmatiser les personnes<br />
souffrant de troubles psychiatriques.<br />
À partir d’événements exceptionnels,<br />
la peur du malade mental est<br />
entretenue. On cherche à criminaliser<br />
ce malade et à justifier l’ouverture<br />
d’unités fermées. Or, pendant ce<br />
temps, les moyens ne cessent de diminuer,<br />
précise-t-elle. Pour les responsables<br />
CGT, cette dérive sécuritaire<br />
trouve, dans le département, sa traduction<br />
«avec l’attitude du préfet, qui<br />
rend la levée des hospitalisations d’office<br />
de plus en plus difficile.»<br />
Grève. Victoire historique chez Gep Vidal<br />
La CGT communique.<br />
Perpignan Nord et ses syndicats ont été présents<br />
pour soutenir les camarades et leur<br />
permettre de développer un syndicalisme de<br />
classe et de lutte. Cela a permis de tisser<br />
des liens incontournables, qui vont renforcer<br />
ce syndicat.<br />
Jeudi dernier, « les Polonais » de Keolis (groupe propriétaire de Gep Vidal), comme ils se nomment<br />
eux-mêmes, devant l’ancienne gare routière de Perpignan.<br />
Dès mardi 26 janvier, six salariés non grévistes<br />
prévoyaient de rejoindre les grévistes, en<br />
lutte pour leur troisième semaine consécutive,<br />
si les négociations n’aboutissaient pas.<br />
Ce conflit aura permis de faire la démonstration<br />
que, même à vingt et un salariés, courageux<br />
et déterminés, sur soixante-trois qui<br />
composent l’entreprise, des avancées en termes<br />
de salaires et de conditions de travail<br />
sont possibles. De mémoire, un mouvement<br />
comme celui-là, et de plus dans les transports<br />
privés, n’a pas eu lieu depuis des<br />
décennies…<br />
La solidarité humaine et financière a apporté<br />
à ce conflit une aide précieuse, mais il a également<br />
permis à certains salariés, syndiqués<br />
ou pas, de mieux comprendre le slogan du<br />
«tous ensemble». La CGT les a soutenus<br />
dans des moments de détresse, de perte de<br />
confiance, a toujours été présente pour<br />
développer les solidarités entre les salariés<br />
et maintenir l’action, parce qu’une lutte doit<br />
payer. Ensemble, nous avons construit une<br />
lutte solidaire et démocratique.»<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong> soin en psy tend à devenir, aujourd’hui, un moyen de contrôle social, dénoncent les responsables syndicaux.<br />
De la mise en concurrence hors<br />
système socialisé<br />
Comme dans tout le secteur de la santé, se<br />
pose aussi la question des relations entre le<br />
public et le privé. «Il y a mise en concurrence<br />
de la psychiatrie», analysent unanimement ces<br />
professionnels. Et d’évoquer la fermeture de<br />
trois hôpitaux de jour à Perpignan, ou encore la<br />
gérontologie psychiatrique, qui n’est dispensée<br />
que dans le privé. Selon ces mêmes professionnels,<br />
la question de l’égalité d’accès aux soins<br />
se pose, toujours et encore.<br />
8h30 Accueil des participants<br />
9h Politique de santé et psychiatrie. J.-L. Gibelin,<br />
directeur adjoint d’hôpital, dirigeant national CGT.<br />
10h05 Évolution des soins en psychiatrie. Thierry<br />
Dobler, psychiatre praticien hospitalier, membre<br />
de la commission nationale de la psychiatrie et de<br />
la comité d'entreprise UFMICT CGT.<br />
11h15 Dérives sécuritaires. Serge Klopp, infirmier,<br />
militant CGT de l’hôpital Maison Blanche.<br />
12h30 Repas pris en commun.<br />
Après-midi : <strong>Le</strong>s thèmes suivants seront présentés<br />
Programme<br />
Autre sujet d’inquiétude, le glissement du traitement<br />
psychiatrique extérieur dans le secteur<br />
médico-social, financé par le Conseil général,<br />
en lieu et place des hôpitaux. Or, relèvent les<br />
responsables syndicaux, le personnel n’a pas la<br />
qualification nécessaire et il y a transfert de<br />
charges sur les impôts locaux. Pour Jean-Luc<br />
Gibelin, dirigeant national de la CGT Santé,<br />
cela répond à une logique de l'État: non pas<br />
diminuer le coût de la santé, mais le coût remboursable,<br />
en le transférant sur les particuliers,<br />
hors du système de prise en charge socialisé.<br />
Sébastien Pouilly<br />
par les responsables de la CGT du centre hospitalier<br />
de Thuir: Sylvie Brunol, coordinatrice régionale<br />
santé et action sociale, <strong>Le</strong>ïla Tribes, membre<br />
de la commission nationale psychiatrie, et Pascal<br />
Mathieu, secrétaire départemental santé.<br />
14h État des lieux de la psychiatrie publique: Thuir,<br />
région, national.<br />
15h Quelles réponses aux besoins?<br />
15h45 Situation et besoins des professionnels.<br />
16h30 Propositions et actions.<br />
17h Clôture.<br />
Ils ont obtenu<br />
Une commission spécifique est<br />
créée pour procéder à la vérification<br />
des feuilles de service des conducteurs<br />
afin de remettre en place les<br />
différentes coupures, soit à 25%, soit<br />
à 50%.<br />
0,9% d’augmentation au 1er février<br />
<strong>2010</strong>.<br />
Ouverture des négociations<br />
annuelles obligatoires courant<br />
février <strong>2010</strong> (prévue, initialement, en<br />
mai <strong>2010</strong>).<br />
Trois jours de grève payés.<br />
Douze jours de grève décomptés au<br />
30e feront l’objet de l’aménagement<br />
suivant: - étalement sur six mois<br />
pour les salariés à temps complet,<br />
Étalement sur neuf mois pour les<br />
autres salariés, étant entendu qu’il<br />
pourra être dérogé à cette règle en<br />
cas de situations particulières.
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Retraite. <strong>Le</strong> mauvais marché !<br />
Après les 35 heures, les heures supplémentaires, la droite veut en finir avec<br />
notre système de retraite par répartition!<br />
Suite à l’annonce, par Nicolas Sarkozy,<br />
du chantier pour la réforme de notre système<br />
de retraite, qui débutera après les<br />
régionales de mars -prudence oblige-, le<br />
ministre du Travail, Xavier Darcos, vient<br />
de sonner la charge en déclarant «il faudra<br />
travailler plus longtemps si l’on veut<br />
assurer le financement des retraites.» <strong>Le</strong><br />
sort que compte réserver ce gouvernement<br />
à notre système de retraite est bouclé<br />
avant même le débat avec les partenaires<br />
sociaux. Ce sera comme en 1994<br />
et 2003 -on passera sur 1995, quand<br />
Juppé s’est cassé les dents-, où, à chaque<br />
fois, la réforme des retraites s’est<br />
soldée par un allongement qui ne réglait<br />
rien à la situation, tout au contraire.<br />
Ce mauvais scénario, confirmé par<br />
Nicolas Sarkozy lors de son émission truquée<br />
de lundi sur TF1, risque d’être le<br />
dernier, après plus de vingt ans de<br />
bataille. La remise en cause<br />
de l’âge de la retraite à<br />
60 ans, instaurée par la<br />
gauche en 1981, pourrait<br />
aussi s'accompagner<br />
d'une remise en cause<br />
de notre système par<br />
répartition, au profit<br />
d’une retraite par capitalisation,<br />
privilégiant<br />
le circuit de l’épargne<br />
salariale. Un cheval de<br />
Troie qui refait surface<br />
et qui serait dévastateur.<br />
Autre motif d’inquiétude,<br />
l’obtention<br />
de la retraite complémentaire<br />
à taux<br />
plein à 65 ans.<br />
Reconduit jusqu’au<br />
31 décembre<br />
<strong>2010</strong>, l’accord<br />
AGFF fixe son<br />
obtention dès 60<br />
ans. Cet accord<br />
pourrait être<br />
remis en cause<br />
unilatéralement<br />
par le Medef et le gouvernement,<br />
ce qui cloueraient au travail<br />
les salariés aux petites retraites<br />
jusqu'à 65 ans.<br />
On prend les mêmes et on<br />
recommence<br />
«Il faut agir maintenant», «moins d’actifs,<br />
plus de retraités», «un équilibre<br />
menacé», «pour sauver la retraite par<br />
répartition, une réforme est indispensable»,<br />
«il faudra travailler plus longtemps»,<br />
«les salaires ne sont pas en<br />
cause», etc. Rien n’a changé dans les<br />
arguments du Medef et de la droite. Ni<br />
dans les arguments qui condamnaient<br />
les déficits, ni dans les solutions proposées,<br />
qui les ont concrétisés.<br />
Juste quelques chiffres: en 2003, ils<br />
déclaraient que les régimes seraient déficitaires,<br />
à l’horizon 2020, de 50 milliards<br />
d'euros; désormais, ils ne le seront plus<br />
que de 25 milliards. La crise du capitalisme<br />
étant passée par-là, on pouvait<br />
aussi s’attendre à un nouveau plan de<br />
sauvetage du style de celui des banques,<br />
par exemple. Eh bien non! Tout au<br />
contraire, on s’achemine vers plus<br />
d’épargne-retraite entreprise. Des compléments<br />
qui séduisent de plus en plus,<br />
vu les incertitudes que fait courir le gouvernement.<br />
Des entreprises qui jouent<br />
aussi le jeu à fond, car cette manne est<br />
considérable en termes de spéculation et<br />
de dividendes, mais, surtout, c’est un<br />
coin que l’on enfonce dans notre système<br />
solidaire par répartition.<br />
La réforme des retraites est, en fait, déjà<br />
à l’œuvre, car de multiples textes sont<br />
entrés en application. La durée de cotisation<br />
s’allonge, notamment pour les salariés<br />
nés en 1950: ce sera 162 trimestres<br />
pour une retraite à taux plein. L’âge de<br />
dispense de recherche d’emploi est<br />
repoussé à 59 ans, malgré le paradoxe<br />
des licenciements en masse des seniors.<br />
<strong>Le</strong>s indemnités de départ en retraite<br />
seront, désormais, imposées dès le premier<br />
euro. Une manière comme une<br />
autre de rattraper l’augmentation des<br />
pensions de réversion pour les personnes<br />
les plus modestes.<br />
Plus grave encore, le COR (Conseil<br />
d’orientation des retraites) met en garde<br />
contre les intentions du gouvernement et<br />
son projet de régime par points, qui remplacerait<br />
celui en annuités. <strong>Le</strong>s cotisations<br />
donneraient droit à des points, qui<br />
détermineraient, au moment de la<br />
retraite, le montant des pensions. Pour<br />
éviter un déficit, il suffirait de baisser la<br />
valeur du point. <strong>Le</strong> niveau des pensions<br />
ne serait donc plus garanti.<br />
Philippe Galano<br />
social<br />
9<br />
Débat<br />
La gauche et les syndicats<br />
divisés sur le sujet<br />
Sarkozy n’avait pas besoin de ça! Bien<br />
aidé par les socialistes et la CFDT,<br />
Nicolas Sarkozy se sent pousser des<br />
ailes pour, cette fois, s’attaquer, pour de<br />
bon, à notre système de retraite. Ni la<br />
crise du capitalisme, ni le chômage, ni<br />
même l’échec cuisant subi dans son projet<br />
de réhabilitation des quinquas ne<br />
l’ont fait dévier d’un pouce. Pour lui,<br />
c’est sûr, pour sauver l’emploi et les<br />
retraites, il faut travailler plus et plus<br />
longtemps.<br />
Plus étonnante -encore que- est la réaction<br />
de Martine Aubry, la première des<br />
socialistes, qui s’est ralliée à l’idée que<br />
l’âge de départ à la retraite pouvait être<br />
reculé à 61 ou 62 ans. Une position qui<br />
a fait un tollé dans les rangs du Parti<br />
socialiste, obligeant Benoît Hamon,<br />
porte-parole du PS, à s’exprimer pour<br />
rassurer, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur<br />
de son parti. Mais le mal est fait et<br />
certains ont repris la balle au bond.<br />
Valls, Montebourg, Strauss-Kahn sont<br />
déjà en campagne.<br />
Quant à la CFDT, elle s’est exprimée en<br />
faveur d’un grand débat sur ce dossier<br />
qu’elle juge sensible, en dénonçant, par<br />
la voix de Jean-Louis Malys, le monsieur<br />
retraite de ce syndicat, «nous souhaitons<br />
une réforme ambitieuse et non un<br />
énième bricolage du système actuel.»<br />
C’était pourtant déjà la CFDT qui signait<br />
les accords bricolés de 1994, 1995 et<br />
2003 sur les retraites, non?<br />
Bernard Thibault, pour la CGT, en<br />
appelle à une mobilisation dans l’unité<br />
syndicale pour éviter une décision brutale<br />
du gouvernement. Il met en garde<br />
aussi sur un calendrier de négociation<br />
qui se tiendrait en plein mois d’été. Pour<br />
le secrétaire national de la CGT, «le vrai<br />
sujet, c’est celui de l’emploi et du partage<br />
des richesses créées. La réforme<br />
des retraites, ça n’est pas qu’une question<br />
de financement. C’est d’abord un<br />
débat de société et un choix politique.»<br />
La gauche, affirme le Parti communiste,<br />
se doit de défendre la retraite à 60 ans<br />
et à taux plein. «Pour cela, il faut verser<br />
à la solidarité nationale les gains de productivité<br />
et les profits, qui continuent de<br />
battre des records, malgré la crise du<br />
capitalisme.» <strong>Le</strong> PCF propose de faire<br />
cotiser les entreprises, en taxant les<br />
revenus financiers en fonction de leur<br />
politique en matière d’emploi et d’investissement.<br />
Même modérément, cette<br />
cotisation est susceptible de financer les<br />
70 ou 100 milliards d’euros manquants.<br />
Pour Marie-George Buffet, «la retraite à<br />
60 ans est un acquis social précieux<br />
pour tous les Français. Elle a besoin de<br />
toute la gauche pour être défendue!»<br />
Un appel du pied pour revenir à la raison…<br />
mais voudra-t-on l’entendre réellement?
Hebdomadaire édité par la<br />
Fédération des Pyrénées-Orientales<br />
du Parti Communiste Français<br />
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solidarité<br />
<strong>Le</strong> bilan du séisme qui a ravagé Haïti le 12 janvier est terrible.<br />
Selon la direction de la protection civile haïtienne, le nombre de<br />
morts pourrait avoisiner les 115.000 et celui des blessés,<br />
190.000. En outre, il y aurait un million de sans-abri sur les 9 millions<br />
d’habitants que compte l’île. On imagine ce qu’a dû être le<br />
climat de chaos, alors que toutes les structures étatiques et administratives<br />
s’étaient effondrées. La force des Nations unies<br />
(Minustah), forte de près de 10.000 hommes, dont 6.940 soldats<br />
et 2.211 policiers, présente depuis 2004 sur l’île, s’est retrouvée,<br />
un moment, en panne de commandement. La panique a été<br />
générale dans toute l’île et dans la capitale, Port-au-Prince, où des<br />
milliers d’habitants ont tenté de fuir.<br />
Après ces premiers jours de totale désorganisation, l’urgence a<br />
été d’acheminer et de distribuer des aides reçues par les ONG.<br />
<strong>Le</strong>s choses ont commencé à se mettre en place et la deuxième<br />
étape devra porter sur la reconstruction du pays. Mais, lorsque<br />
l’on voit les difficultés pour mettre en œuvre la première, il y a<br />
de quoi être inquiet. Réagissant à l'afflux des aides internationales,<br />
le président haïtien, René Préval, a salué leur rapidité,<br />
mais s'est plaint du problème de coordination: «L'aide arrive et<br />
on n'est pas préparé à la recevoir. Quand elle arrive, on nous<br />
dit: où sont les camions pour la transporter, où sont les dépôts?<br />
L'aide va aller en augmentant; c'est la coordination de l'aide,<br />
pour savoir en quelles quantités, quand et comment la distribuer,<br />
qui est importante.»<br />
Solidarité et arrière-pensées étasuniennes<br />
Une part des difficultés semble venir des États-Unis, qui ont pourtant<br />
été les premiers à voler au secours des Haïtiens. Certes, 4.000<br />
Américains vivent sur l’île. Mais les États-Unis sont intervenus<br />
sans concertation avec l’ONU, en envoyant 10.000 marines, qui<br />
ont immédiatement pris le contrôle de tous les points stratégiques,<br />
notamment l’aéroport de la capitale. Ce déploiement n’a<br />
pas été sans entraver le travail de certaines ONG, en particulier les<br />
interventions médicales d’urgence.<br />
Cet empressement a été diversement apprécié. Certains pays<br />
latino-américains, comme le Venezuela ou le Nicaragua, ulcérés<br />
par la multiplication des bases et des visées américaines dans la<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Haïti. <strong>Le</strong>s clefs de la reconstruction<br />
doivent rester aux Haïtiens<br />
Après le chaos des premiers jours, l’ONU tente de reprendre la main pour coordonner les<br />
opérations d’acheminement de l’aide internationale et sa distribution sur place. La<br />
communauté internationale a l’obligation d’assurer la reconstruction du pays en créant les<br />
conditions de sa souveraineté économique et politique.<br />
région, ont exprimé leur inquiétude. <strong>Le</strong> Brésil, de son côté, craint<br />
que les opérations de secours ne se transforment en opérations<br />
unilatérales de la grande puissance.<br />
Éviter «une prise de contrôle unilatérale<br />
d’un petit pays par un très grand» (Régis Debray)<br />
La suspicion est d’autant plus fondée que la contribution US à la<br />
Minustah, essentiellement composée de contingents argentin,<br />
chilien, brésilien, est quasiment inexistante. De plus, alors que le<br />
président français avait avancé l’idée d’une conférence internationale<br />
pour la reconstruction du pays, Barack Obama a suggéré un<br />
trio États-Unis, Brésil, Canada pour diriger les efforts de coopération<br />
des pays donateurs, sans la France ni l’Europe.<br />
«Même si nous saluons les efforts de solidarité des États-Unis<br />
depuis le séisme, le dévouement de leurs médecins, de leurs spécialistes<br />
de la sécurité civile, nous mettons en garde», s'inquiète<br />
Patrick <strong>Le</strong> Hyaric, député européen du Front de gauche. «<strong>Le</strong>s dirigeants<br />
nord-américains, présidents d’hier et d’aujourd’hui, alliés<br />
pour la circonstance, ont un comportement qui ressemble à un<br />
“colonialisme de la solidarité”. Effectivement, le séisme ne doit<br />
pas fournir l’occasion aux US d’occuper l’île, de l’administrer et<br />
d’installer des bases militaires dans la région, après celles qui l’ont<br />
été en Colombie et après les coups en sous-main au Honduras.<br />
On peut aussi déplorer que l’Union européenne, qui s’est soidisant<br />
dotée d’un président stable et d’une ministre des Affaires<br />
extérieures avec le traité de Lisbonne, soit restée si longtemps<br />
silencieuse, inactive, en tant qu’institution et communauté.»<br />
Et maintenant, reconstruire le pays<br />
Avant ce séisme, quatre cyclones avaient frappé coup sur coup ce<br />
pays en 2009, comme si le pays n’en avait pas assez des catastrophes<br />
politiques qui ont jalonné son histoire récente: la longue<br />
et meurtrière dictature Duvalier et ses tontons macoutes, puis l’espoir<br />
déçu de la présidence Aristide et les drames qui en ont<br />
résulté. <strong>Le</strong>s institutions financières internationales portent une<br />
lourde responsabilité. Au cours des dernières décennies, Haïti a<br />
été soumis au remboursement de la dette, aux plans d’ajustement<br />
structurel, aux sanctions pour rétablir le président Aristide, puis<br />
pour le renverser. Avant le séisme, son économie était déjà exsangue,<br />
son agriculture dévastée et sa population la plus pauvre des<br />
Amériques.<br />
On comprendrait mal qu’aujourd’hui les États n’annulent pas,<br />
sans condition, toutes les dettes et que la France et les États-Unis<br />
ne réparent pas les effets de leurs politiques depuis l’indépendance<br />
de l’île. Une grande conférence de reconstruction et de<br />
développement durable d’Haïti, créant les conditions de sa souveraineté<br />
économique et politique, organisée sous l’égide de l’ONU,<br />
s’impose. Il faut espérer que les paroles du président haïtien<br />
seront entendues: «Oui, nous allons nous relever et, avec la prise<br />
de conscience des Haïtiens que l’on ne peut pas construire n’importe<br />
où, qu’il faut la stabilité politique pour construire dans la<br />
continuité. Et il y a aussi l’aide internationale, sur laquelle il faut<br />
compter et qui, pour le moment, du moins pour la phase d’urgence,<br />
est présente. Nous espérons qu’elle sera aussi présente<br />
pour le moyen et le long terme.»<br />
Roger Hillel
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
La capitale Port-au-Prince est littéralement rasée (photographie de la Nasa).<br />
Solidarité dans les P-O. Des artistes pour Haïti<br />
Samedi 30 janvier, à 16h, aux caves Ecoiffier à Alénya, séance de<br />
spectacles pour les enfants. Dimanche 31 janvier, à 16h, au couvent<br />
des Minimes à Perpignan, rencontre tout public.<br />
«Une minute, c'est très court. C'est<br />
à peine quelques mots d'une chanson,<br />
quelques pas de danse, quelques<br />
vers de poèmes ou quelques<br />
répliques de théâtre. Mais c'est<br />
aussi parfois très long, trop long. En<br />
une minute, à Port-au-Prince, les<br />
lumières se sont éteintes, les radios<br />
se sont tues, les immeubles se sont<br />
écrasés sur leurs occupants, les rues<br />
se sont ouvertes… En une minute,<br />
plus de cent mille êtres humains<br />
sont morts. L'équivalent de toute la<br />
population de Perpignan, si vous<br />
voulez. Plus de morts immédiates<br />
que sous l'impact de la bombe<br />
d'Hiroshima. Et ce sinistre<br />
décompte n'est pas fini. Et<br />
il ne tient pas compte<br />
des milliers de<br />
gens qui ont<br />
été amputés, de ceux que l'on va<br />
retrouver sous les ruines. Et il ne<br />
tient pas compte des milliers d'orphelins.<br />
Ni de la ruine, ni de la mort<br />
lente, par la faim et la misère.<br />
Ici, ce sont des chiffres, ils nous<br />
dépassent. Là-bas, en Haïti, ce ne<br />
sont pas des chiffres, c'est de la<br />
chair, du sang, de l'espoir, du bonheur,<br />
c'est tout cela qui s'en va sous<br />
la poussière.<br />
Alors, ici, on tape contre le mur, on<br />
proteste en soi-même, et on se dit<br />
“il faut faire quelque chose”.<br />
Alors, des artistes de disciplines différentes<br />
se rencontrent et se disent<br />
“on va faire ce qu'on sait<br />
faire, on va donner<br />
quelque chose de<br />
nous, pour aider”. Aucun d'entre<br />
nous n'en tire une quelconque<br />
gloire et ce réflexe ne nous est pas<br />
propre, bien sûr, il est celui de tout<br />
homme et de toute femme de<br />
bonne volonté.<br />
Nous ne souhaitons qu'une seule<br />
chose, c'est que vous veniez nombreux<br />
et que votre générosité soit<br />
immense.»<br />
Pour le Collectif des artistes,<br />
Cédric Debarbieux<br />
solidarité<br />
Programme<br />
11<br />
Samedi 30 janvier, 16h, caves<br />
Ecoiffier, salle Machado, à Alénya<br />
Accueil clownesque, puis trois conteurs - Patrick Brisset<br />
pour les plus petits, Jacques Vinas, qui nous contera<br />
l'histoire des couleurs, et Cédric Debarbieux, qui dira<br />
l'histoire de la Reine des Neiges. C'est le groupe de<br />
Rafaël Marcos y Amigos qui donnera la partie musicale<br />
du rêve.<br />
Dimanche 31 janvier, 16h, au<br />
couvent des Minimes, à Perpignan<br />
Dans l'ordre alphabétique (parce que nous y travaillons<br />
encore!): Fanfare Ailloli Beach, la compagnie de danse<br />
Vent de Sable - Catherine Alasset, Thierry Coma pour une<br />
lecture musicale, Lætitia Costa, avec Patrick Brisset et<br />
Cédric Debarbieux, pour une piécette rurale contemporaine,<br />
le quatuor de trombones de Philippe Guillaume-<br />
Sage, des negro-spirituals et du chant lyrique par la<br />
chanteuse américaine Robin Hendrix, un air de jazz<br />
chanté par Guy Jacquet, accompagné au saxophone par<br />
Alex Auger, un extrait du long poème de l'écrivain haïtien<br />
René Depestre «Grand Large», lu par Fabien Marquet, la<br />
compagnie de danse de Roger Méguin (chorégraphe et<br />
professeur au conservatoire), l'accordéon de Jean-Paul<br />
Sire et la guitare de Pedro Soler, etc.<br />
Interventions brèves, venues du cœur. Nous vous attendons.<br />
D'avance, merci à vous.<br />
Il n'y a pas de prix d'entrée, chacun donnera ce<br />
qu'il veut, ce qu'il peut. L'intégralité de la recette<br />
sera reversée à la Fondation de France.<br />
<strong>Le</strong>s deux salles ont été généreusement et immédiatement<br />
mises à disposition par les villes d'Alénya<br />
et de Perpignan. Et, bien sûr, nous ne pouvons<br />
citer tous ceux dont l'aide sera précieuse en ces<br />
journées.
12 actus<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong>s colères d’Hypnos<br />
Drone de guerre<br />
Devant un tel exploit technologique, un tel<br />
progrès scientifique, on comprend l’émotion<br />
jaillissant de la voix du journaliste de télévision.<br />
On se prend même à l’envier, ce grand<br />
privilégié qui a eu la chance d’accéder au site<br />
ultra-secret de l’armée américaine à partir<br />
duquel la performance se réalise.<br />
Aux USA, il est huit heures du matin. L’heure à<br />
laquelle, comme un peu partout dans le<br />
monde, les usines ouvrent leurs portes, les<br />
employés franchissent la porte des bureaux, et<br />
aussi l’heure à laquelle ces quelques militaires<br />
américains vont nous faire basculer dans la<br />
troisième dimension. En direct.<br />
La salle est sombre. Comme tous les centres<br />
névralgiques, où seule la force des armes a le<br />
pouvoir de décider du sort du monde. Partout,<br />
des ordinateurs, des écrans de contrôle, des<br />
images satellite. Et, posées devant chaque<br />
homme en uniforme, une télécommande,<br />
pareille à celle d’un jeu vidéo.<br />
<strong>Le</strong> journaliste n’en peut plus de retenir son<br />
souffle et de tenir sa langue. Enfin, nous y<br />
sommes. Là, devant cet écran sur lequel apparaissent<br />
les images d’un centre-ville à moitié<br />
dévasté, situé à l’autre bout de la terre. Chez<br />
ces salopards d’Irakiens.<br />
En plein milieu de l’écran, deux hommes<br />
cagoulés, un lance-roquettes sur l’épaule, courent<br />
à toutes enjambées. L’officier américain,<br />
responsable du centre ultra-secret, jubile.<br />
- Ce sont deux insurgés qui ont tenté de viser<br />
nos chars…<br />
Bref silence. Sourire prometteur sur les lèvres<br />
du gradé.<br />
-On va les descendre!<br />
Petite tape complice sur l’épaule de l’opérateur<br />
qui, par satellite, piste les deux fuyards.<br />
- Go!<br />
De la main droite, une pression sur la télécommande.<br />
<strong>Le</strong> drone américain a déjà quitté sa<br />
rampe de lancement. <strong>Le</strong> jeu vidéo a commencé.<br />
Devant son écran, le type attend le<br />
résultat avec impatience. Il n’aura pas longtemps<br />
à attendre.<br />
Quelques secondes plus tard, sur l’écran, une<br />
épaisse colonne de fumée. On distingue à<br />
peine les deux corps plaqués sur le sol poussiéreux<br />
de ce quartier populaire de Bagdad. Deux<br />
corps immobiles. À jamais immobiles.<br />
Dans l’obscurité de ce QG basé quelque part<br />
au Texas, un tonnerre d’applaudissements et,<br />
aussi, quelques rires. Celui, notamment, du<br />
type à la télécommande.<br />
C’est que son compteur est ouvert et, si la<br />
journée continue de la sorte, il battra peut-être<br />
son record. Comme la veille au soir, avec son<br />
fiston, devant la console de jeux vidéo installée<br />
dans le salon familial.<br />
Alors, sur le canapé, assis entre sa femme et<br />
son chien, il racontera ses exploits de la journée.<br />
<strong>Le</strong> résultat de sa «drone de guerre», qui,<br />
chaque jour, démarre à huit heures précises<br />
pour se terminer sur le coup des dix-sept heures.<br />
Puis, il lèvera son verre de bière à la santé<br />
de son père, qui l’a convaincu, un jour, d'entrer<br />
dans l’armée. Dommage qu’il ne soit plus là<br />
pour voir cela, le vieux. Lui qui n’a même pas<br />
eu le temps de connaître les jeux vidéo.<br />
Sarkoland.L’imbroglio Proglio<br />
La polémique sur le cumul des salaires et des<br />
fonctions de l’ancien président de Veolia et actuel<br />
PDG d’EDF, Henri Proglio, l’a obligé à céder.<br />
Quel est ce nouveau caillou dans la<br />
chaussure de Nicolas Sarkozy? Cette<br />
fois-ci, le cactus s’appelle Henri<br />
Proglio. L’ancien président de Veolia<br />
a été nommé en Conseil des ministres,<br />
en novembre, à la tête du<br />
groupe EDF. Il a alors posé ses conditions:<br />
il souhaitait conserver chez<br />
Veolia une fonction non exécutive, ce<br />
que le gouvernement lui a accordé.<br />
<strong>Le</strong> dirigeant a expliqué que le conflit<br />
d’intérêts n’existe pas, étant donné<br />
que les deux entreprises ne jouent<br />
pas sur le même terrain. Cependant,<br />
des bruits courent sur une éventuelle<br />
fusion EDF-Veolia. Un mariage<br />
public/privé serait, à l’évidence, un<br />
conflit d'intérêts qui ne dit pas son<br />
nom. Sans parler du don d’ubiquité<br />
qu’Henri Proglio va devoir développer<br />
pour remplir ses deux fonctions.<br />
<strong>Le</strong> PDG d’EDF souhaitait aussi garder<br />
le même «niveau de revenu» que<br />
chez Veolia, soit 1,6 million d’euros<br />
annuels. Là encore, le gouvernement<br />
accède à sa requête. Mais, le 19 janvier,<br />
Veolia annonce que son ancien<br />
patron touchera 450.000€ d’indemnités<br />
annuelles pour la charge de<br />
président du conseil d’administration<br />
qu’il occupe désormais. <strong>Le</strong>s rémunérations<br />
cumulées d’Henri Proglio<br />
atteindraient plus de 2 millions d’euros<br />
annuels. <strong>Le</strong> gouvernement, qui ne<br />
semble pas se rendre compte de l’indécence<br />
qu’une telle somme représente,<br />
met le prix pour conserver son<br />
dirigeant en or, comme n’importe<br />
quelle entreprise privée le ferait.<br />
Après tout, il ne s’agit que d’environ<br />
166 ans de Smic net…<br />
<strong>Le</strong> gouvernement<br />
doit reculer<br />
Néanmoins, le scandale gronde. <strong>Le</strong><br />
21 janvier, le président de la<br />
République prend peur. Après l’impopulaire<br />
affaire Jean Sarkozy, il ne<br />
peut plus se permettre d’erreurs, à<br />
quelques semaines des régionales.<br />
Proglio renonce à son double<br />
salaire, sans pour autant choisir<br />
l’un des deux postes. Ce cumul<br />
laisse un goût amer. À cela s’ajoute<br />
la «retraite chapeau» de 13 millions<br />
d’euros que Veolia a prévue<br />
pour son ancien PDG, malgré son<br />
départ -une broutille.<br />
La majorité juge l’affaire désormais<br />
«close», mais des voix s’élèvent<br />
pour réclamer le départ d’Henri<br />
Proglio de la direction de Veolia.<br />
<strong>Le</strong>s critiques sont si vives que le<br />
gouvernement doit à nouveau<br />
reculer. Lors de son intervention sur<br />
TF1, lundi 25 janvier, Nicolas<br />
Sarkozy a évoqué une «transition<br />
de quelques mois» après laquelle<br />
Henri Proglio se «consacrera à<br />
100% à ses fonctions à EDF».<br />
Reste à savoir si, à terme, cette<br />
annonce prendra effet.<br />
Ce scandale reflète le capitalisme à<br />
la française, dans lequel les patrons<br />
font partie d’un circuit fermé d’élites<br />
qui se cooptent entre elles et<br />
sont assez proches du pouvoir -du<br />
moins, juste ce qu’il faut- pour en<br />
tirer les avantages. Mais des questions<br />
émergent. Pourquoi Nicolas<br />
Sarkozy a-t-il validé ce cumul inacceptable<br />
des revenus et des fonctions,<br />
alors même que le gouvernement<br />
n’a de cesse de demander<br />
des efforts à la population? Pas sûr<br />
que cette affaire aide l’opinion à ne<br />
plus stigmatiser les revenus trop<br />
élevés des dirigeants. Enfin, on<br />
peut voir là une bonne occasion de<br />
réfléchir à un plafonnement des<br />
salaires. Mais une limitation peutelle<br />
être mise en place, alors qu’elle<br />
ne l’est pas pour les primes et<br />
bonus des traders?<br />
Sabrina Lang
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong> projet du «Centre<br />
de la présence<br />
française en<br />
Algérie», porté<br />
conjointement par la<br />
mairie de Perpignan<br />
et le Cercle<br />
algérianiste, refait<br />
surface.<br />
Dans le cadre du<br />
festival «Maghreb,<br />
si loin, si proche»,<br />
l’auteur francoalgérien<br />
Bachir<br />
Hadjadj est venu<br />
débattre de son livre<br />
«<strong>Le</strong>s voleurs de<br />
rêves» au cinéma<br />
Jaurès d’Argelès.<br />
actus 13<br />
Colonialisme. « <strong>Le</strong> ventre est encore fécond,<br />
d'où a surgi la bête immonde »<br />
<strong>Le</strong>s dernières élections municipales à<br />
Perpignan avaient mis au second plan le<br />
combat engagé, depuis plusieurs années,<br />
par les organisations anticolonialistes du<br />
département contre le projet de «Centre de<br />
la présence française en Algérie».<br />
Ce projet, Jean-Marc Pujol l’avait fait sien il<br />
y a dix ans. Il avait été officialisé, de même<br />
que le partenariat entre la mairie de<br />
Perpignan et le Cercle algérianiste, par une<br />
délibération municipale datant de juillet<br />
2007. Jean-Marc Pujol devenu maire, ce<br />
projet refait surface. Il figure à l’identique<br />
sur le site internet du Cercle algérianiste,<br />
association pied-noir affichant clairement<br />
sa nostalgie de l’Algérie française, et reste<br />
dans la logique d’un espace municipal destiné<br />
à glorifier la colonisation française.<br />
Comme prévu initialement, sa conception<br />
<strong>Le</strong> livre* de Bachir Hadjadj porte comme sous-titre «Cent cinquante<br />
ans d’histoire d’une famille algérienne». Il raconte l’histoire<br />
de quelques personnages emblématiques du clan des Mérachdas,<br />
duquel l’auteur est issu. Ils se succèdent, de l’époque ottomane<br />
jusqu’en 1962, en passant par la guerre de conquête par l’armée<br />
française, de 1830 à 1870, suivie de la longue et terrible époque<br />
de la colonisation, jusqu’en 1954, et, enfin, la guerre d’Algérie,<br />
l’indépendance en 1962 et l’exil de l’auteur en 1972.<br />
Ce livre se lit d’un trait tant ses qualités d’écriture sont indéniables,<br />
ce qui n’est pas rien lorsque l’on s’engage dans la lecture d’un<br />
ouvrage de 450 pages. Mais, ici, nous nous intéressons au regard<br />
que l’auteur porte sur deux cents ans d’histoire de son pays, à travers<br />
les parcours de vie de membres de sa famille -dont le sien.<br />
Disons d’emblée que son témoignage est une contribution décisive<br />
pour qui s’insurge contre la prétention des «nostalgéristes» de ne<br />
retenir que la version frauduleuse des bienfaits «de la présence<br />
française en Algérie».<br />
C’est contre cette pseudo-histoire<br />
que son livre s’inscrit, de façon magistrale<br />
Il y a consacré cinq ans de sa vie, afin de reconstituer le plus rigoureusement<br />
possible des événements qui ont marqué l’histoire de<br />
l’Algérie. Il lui aura fallu consulter des archives, des ouvrages historiques<br />
et enquêter auprès des membres ou des proches de sa<br />
famille. C’est la confrontation entre la mémoire recueillie et l’investigation<br />
historique qui fait toute la richesse du livre.<br />
L’auteur raconte que son arrière-grand-père, né en 1843 et qu’il avait<br />
eu la chance de connaître de son vivant, ne lui avait jamais parlé de<br />
la guerre de conquête: «L’humiliation de cette guerre avait été telle<br />
que mon arrière-grand-père ne pouvait pas en parler.» C’est, pour lui,<br />
une révélation. Pour comprendre ce silence, il lit les témoignages des<br />
officiers français, tel celui du maréchal de Saint-Arnaud, qui écrivait<br />
«Je pille, je brûle, je dévaste, je coupe les arbres, je détruis les récoltes,<br />
le pays est entouré d’un horizon de flammes. Plus j’avance et plus<br />
je me dégoûte de cette guerre que j’ai faite si longtemps.»<br />
Bachir Hadjadj considère qu'«il faut revisiter l’histoire, car ces carnages<br />
n’ont jamais été dits dans les livres d’histoire de la République.»<br />
En 1870, après quarante ans de «dévastations systématiques et<br />
périodiques», l’Algérie est totalement soumise et, à ce point de son<br />
témoignage, Bachir Hadjadj tient à énoncer «une position politique:<br />
en 1870, la France avait le choix soit de faire des Algériens des<br />
et sa gestion seront confiées au seul Cercle<br />
algérianiste. Et, même si ce dernier s’abrite<br />
derrière une hypothétique «commission<br />
historique», on ne manquera de rappeler le<br />
mépris qu’il a toujours affiché à l’égard des<br />
historiens spécialistes de l’histoire francoalgérienne.<br />
Dès 2006, les organisations anticolonialistes,<br />
opposées à ce projet, s’étaient prononcées<br />
«pour un authentique centre de ressources<br />
et de documentation sur l’histoire<br />
franco-algérienne de 1830 à 1962», en<br />
prenant pour référence les travaux de onze<br />
chercheurs, spécialistes reconnus de l’histoire<br />
de l’Algérie, dont la synthèse avait fait<br />
l’objet d’une publication au titre plus<br />
qu’éloquent: «Montrer l’Algérie au public.<br />
Pour en finir avec les guerres de mémoires<br />
algériennes»*. Ce collectif d’organisations,<br />
un temps mis en sourdine, ne devrait pas<br />
tarder à refaire parler de lui.<br />
Roger Hillel<br />
*Ce rapport<br />
figure en bonne<br />
place dans le livre<br />
d’Éric Savarèse,<br />
maître de conférence<br />
à l’université<br />
de Perpignan<br />
Via Domitia:<br />
«Algérie, la<br />
guerre des<br />
mémoires»<br />
(Paris, Non Lieu,<br />
mars 2007).<br />
Bachir Hadjadj. « Si on dit ces choses-là,<br />
alors tout s’éclaircit »<br />
citoyens français, électeurs et éligibles, soit de les maintenir en sujétion,<br />
et c’est ce qui s’est passé, avec les confiscations des terres, le<br />
Code de l’indigénat, puis les structures administratives et politiques,<br />
qui faisaient des Arabes des citoyens de seconde zone.»<br />
Autant de choses qui se perpétuèrent jusqu’à l’insurrection armée<br />
des nationalistes algériens, en 1954. Bachir Hadjadj raconte alors<br />
des pans de son histoire personnelle qui témoignent qu’en toute<br />
chose il y avait une frontière, souvent étanche, entre les Européens<br />
et les Algériens, qu’ils soient désignés sous les termes d’indigènes ou<br />
de Français musulmans. En 1956, il est contraint de faire son service<br />
militaire et doit passer quelques mois en Algérie sous l’uniforme de<br />
l’armée française: «L’horreur de l’horreur». Libéré, il vient à Grenoble<br />
pour poursuivre des études, mais décide de rejoindre l’ALN (Armée<br />
de libération nationale). En 1962, il rentre en Algérie, adhère au Parti<br />
communiste algérien, parce qu’il considérait que «le FLN était un<br />
parti nationaliste et intolérant.» Il est persécuté, recherché et, en<br />
1972, il quitte son pays pour la France.<br />
Son témoignage s’achève sur les considérations suivantes: «La colonisation<br />
a toujours porté un regard négatif sur l’Arabe et cela continue<br />
dans la France d’aujourd’hui. Il en est ainsi parce qu’on n’a pas<br />
expliqué aux jeunes Français ce dont je viens de témoigner. Je crois<br />
que, si on dit ces choses-là, tout s’éclaircit.»<br />
R.H.<br />
*«<strong>Le</strong>s voleurs de rêves», préfacé par Jean Lacouture, Albin Michel, 2007<br />
<strong>Le</strong> témoignage de Bachir Hadjadj est une contribution décisive pour qui s’insurge<br />
contre la prétention des «nostalgéristes» de ne retenir que la version frauduleuse<br />
des bienfaits «de la présence française en Algérie.
14 actus<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong>s Dico-lériques De<br />
Intégration<br />
Arroseur<br />
Nom. Personne préposée à l'arrosage. Familier. L'arroseur<br />
arrosé, personne qui est la victime indirecte de ses propres<br />
machinations.<br />
Nom féminin (latin integratio,<br />
onis). Action d'intégrer;<br />
fait, pour quelqu'un, un<br />
groupe, de s'intégrer à, dans<br />
quelque chose. Fusion d'un territoire<br />
ou d'une minorité dans l'ensemble<br />
national.<br />
Que c’est difficile d’exister en politique! Surtout quand on a<br />
rien à dire. La tentation de faire des «coups médiatiques»<br />
tenaille les obscurs en mal de reconnaissance. Mais n’est pas<br />
Maurice Clavel qui veut, avec son «Messieurs les censeurs<br />
bonsoir!», et les apprentis arroseurs se font souvent arroser,<br />
faute de talent. Vincent Peillon, député européen, a refusé de<br />
participer au débat organisé jeudi 14 janvier sur France 2,<br />
Au grand festival des faux-culs et des lèche-pompes, alors qu'il devait y représenter le Parti socialiste. En bisbille<br />
Fadela Amara remporte la palme haut la main. Sachant avec Ségolène Royal, qui s’invite aux débats auxquels elle<br />
mieux que personne l’émoi suscité, dans les banlieues, n’est pas invitée, Peillon a dû se dire qu’il fallait faire l’exact<br />
par la déclaration provocatrice de Sarkozy à propos de ce contraire de son ex-patronne en ne se rendant pas à ceux<br />
qu’il appelle la «racaille», la secrétaire d'État à la Ville auxquels il était convié. On peut comprendre sa réticence à<br />
n’en à pas moins déclaré dernièrement «il faut nettoyer côtoyer des dragons du genre d’Arlette Chabot, mais est-ce<br />
au Kärcher cette violence qui tue nos enfants dans les si efficace sur le plan politique? Il voulait créer le «buzz»,<br />
cités», réagissant à la mort d'un enfant de 12 ans, mi- comme disent les branchouilles d’aujourd’hui. On peut<br />
décembre, lors d'une fusillade en pleine rue, à Lyon.<br />
en douter. Son petit caca nerveux<br />
Reprendre à son compte une ignominie, quel bel<br />
lui revient en travers de la tronche<br />
exemple de fidélité dégoulinante. Est-ce l’ambition,<br />
comme un élastique un peu<br />
la stupidité ou un subtil mélange des deux qui<br />
trop tendu. Outre qu’il<br />
l’avait poussée à défendre également Jean<br />
passe pour un con manipu-<br />
Sarkozy, le Prince qu’on sort, dans la piteuse<br />
lateur, il réussit l’exploit de<br />
affaire de La Défense? Elle avait inventé, pour<br />
faire passer Besson pour<br />
l’occasion, le concept fulgurant de «délit de<br />
quasi sympathique et<br />
sale nom». On a les indignations que l’on<br />
Chabot pour une victime.<br />
peut. Ce coup d’éclat devrait permettre au minis-<br />
Quand un responsable polititre<br />
le plus inutile du gouvernement (y en a-t-il d’utiles<br />
que réclame la tête d’un jour-<br />
d’ailleurs?) de faire oublier un peu au «maître» la<br />
naliste, on ne peut pas s’empê-<br />
vacuité de son action. Fadela Amara, exemple d’incher<br />
de se sentir mal à l’aise.<br />
tégration? Je dirais plutôt qu’elle me fait penser au<br />
Voilà bien une action à l’image de la troupe<br />
baron des joueurs de bonneteau, vous savez, le<br />
des éléphants du PS, lourdingue, maladroite et<br />
complice qui endort la méfiance des gogos en leur<br />
contre-productive. La politique de<br />
faisant croire qu’il est de leur côté et les pous-<br />
la chaise vide succède à la<br />
sant à miser gros pour mieux les plumer… © TM politique de la tête vide.<br />
«Dessinateur de presse-caricaturiste et<br />
enseignant (<strong>Le</strong>ttres classiques); on le voit,<br />
personne n'est parfait…» Ainsi se définit-il<br />
lui-même. Delgé a sévi dans plusieurs publications:<br />
lointaines («Sud-Ouest», «<strong>Le</strong>s<br />
Nouvelles de Bordeaux»); plus proches<br />
(«L'Indépendant», «La Semaine du<br />
Roussillon» et, bien sûr, notre «<strong>Travailleur</strong><br />
catalan»). Il a participé à plusieurs manifestations<br />
et festivals de dessins de presse et<br />
de caricatures (Saint-Estève, Cabestany,<br />
Robert Barrero<br />
Béatification<br />
Nom féminin. Acte par lequel le pape donne à une personne<br />
décédée le titre de «bienheureux».<br />
S’il y en a un qui rendit le silence assourdissant, c’est<br />
bien Pie XII. Son mutisme sur la Shoah, dont il avait été<br />
informé dès 1942, s'est prolongé après la guerre. Il n'a<br />
jamais eu un mot de condamnation sur l'extermination<br />
du peuple juif, présenté alors -et ce jusqu'à ce que Jean<br />
XXIII, puis le concile Vatican II, en 1962, suppriment<br />
cette infamie- comme le «peuple déicide», responsable<br />
de la crucifixion du Christ. Benoît XVI, nostalgique, sans<br />
doute, de sa jeunesse brune, sinon dorée, a signé, le 19<br />
décembre, un décret déclarant Pie XII, pape de 1939 à<br />
1958, «vénérable», compte tenu de ses «vertus héroïques».<br />
La parole est d’argent, mais le silence est d’or,<br />
dit-on. Faire un saint de celui qui, par son immobilisme,<br />
cautionna, pour le moins, l’extermination dans les<br />
camps, voilà qui est bien dans la ligne d’un pape qui<br />
s’est déjà distingué en réhabilitant des évêques négationnistes.<br />
Heureusement, de nombreux catholiques ne<br />
se reconnaissent plus dans ce pape (voir l’article Pie<br />
XII: «<strong>Le</strong> scandale d’une béatification programmée»,<br />
dans la revue «Golias» et la chronique de Christine<br />
Clerc «La béatification de Pie XII m'a rendue athée»,<br />
dans «Marianne2») et les protestations se multiplient.<br />
À la politique de la main tendue, Benoît XVI préfère,<br />
décidément, celle du bras tendu. Vers le haut et à plat.<br />
Delgé dédicace<br />
Corbeil-Essonnes, Madrid, Montpellier). <strong>Le</strong><br />
TC vient d'éditer un recueil de ses dessins<br />
de presse sous le titre: «<strong>Le</strong> chtylo entre les<br />
dents».<br />
Delgé viendra le dédicacer, à partir de<br />
17h30, le mercredi 3 février, à la librairie<br />
Feuillard, à Saint-Cyprien village, en compagnie<br />
de Jean-Paul Boy, qui a écrit la préface.<br />
L'occasion d'une rencontre autour de<br />
l'humour… et d'un pot convivial.
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
forum des lecteurs<br />
«<strong>Le</strong> Barnum Circus débarque», suite<br />
À propos du billet d’humeur de Jean-Marie Philibert du TC du 15 janvier dernier intitulé «<strong>Le</strong> Barnum Circus<br />
débarque», nous avons reçu de Jean-Yves Costesèque, responsable du «Service incroyance et foi», le<br />
courrier suivant, qu’avec son autorisation nous publions.<br />
« Chers amis du <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong>,<br />
J’ai reçu, ce matin, et lu votre excellent<br />
hebdomadaire, auquel je suis abonné. Je<br />
réagis ici à l’article de Jean-Marie<br />
Philibert, «<strong>Le</strong> Barnum Circus débarque».<br />
Si j’approuve les grandes lignes de cet<br />
article, et totalement le dernier paragraphe,<br />
une phrase m’a très désagréablement<br />
choqué et meurtri, moi qui considère<br />
les communistes comme des amis<br />
avec qui il est généralement possible de<br />
travailler; c’est celle qui se termine par<br />
«… dans un élan aussi mystique que<br />
rétrospectivement ridicule». Il s’agit<br />
d’une incitation au mépris. Catholique<br />
pratiquant, je condamne tous les dérapages<br />
de l’institution. Mais si j’étais<br />
journaliste, je ne me permettrais pas, par<br />
exemple, d’écrire que les gens qui chantaient<br />
«il n’y pas de sauveur suprême»<br />
« Ce n’est un secret pour personne:<br />
je suis impliquée, depuis plusieurs<br />
années, dans le Réseau éducation<br />
sans frontières. Pour la prise en<br />
compte de la dignité des sanspapiers<br />
en attente de régularisation<br />
sur le territoire français.<br />
Ce que l’on sait peut-être moins,<br />
c’est que ma fille vit, depuis quatre<br />
ans, avec Mohammed. Étudiant en<br />
Master 2. En France depuis dix ans.<br />
Français, quoi. Ils revenaient tous les<br />
deux d’un séjour à Paris pour leurs<br />
études. De la Sorbonne, plus précisément.<br />
Je suis allée les chercher à la<br />
gare.<br />
Que croyez-vous qu’il arrivât?<br />
Pendant que ma fille s’était éloignée<br />
de lui pour me dire bonjour, un policier<br />
s’est approché de Mohammed<br />
pour lui demander ses papiers. Je me<br />
suis aussitôt dirigée vers lui pour<br />
l’embrasser. Ma fille, en nous rejoignant,<br />
me demande ce qu’il se<br />
sont ridicules, quoique je sois totalement<br />
en désaccord avec cette affirmation! Si<br />
je vote communiste et que vous parveniez<br />
au pouvoir, serai-je un citoyen de<br />
seconde zone? Je souhaite que vous me<br />
rassuriez dans vos colonnes. Amitiés »<br />
La réponse<br />
de Jean-Marie Philibert<br />
« Tout d’abord, je prie notre fidèle lecteur<br />
d’accepter mes excuses pour avoir,<br />
par l’utilisation du mot «ridicule», «choqué»<br />
et «meurtri» sa foi de chrétien. Ce<br />
mot n’est pas neutre dans l’article incriminé,<br />
il qualifiait l’élan dans lequel me<br />
propulsait un chant religieux qui habite<br />
ma mémoire d’ancien enfant de chœur<br />
et le regard que, rétrospectivement, je<br />
porte sur cet épisode de ma vie. Celui<br />
Billet personnel<br />
passe. Je lui réponds «contrôle au<br />
faciès», en regardant le policier dans<br />
les yeux. Aucune réaction.<br />
Mohammed étant en règle, on lui<br />
rend poliment ses papiers. Je suis<br />
sous le choc. Mohammed me rassure:<br />
«Ne vous inquiétez pas. J’ai<br />
l’habitude.»<br />
Ça ne me rassure pas du tout. J’ai<br />
honte. J’ai honte pour ce pays. <strong>Le</strong><br />
mien. Mais j’ai aussi honte de moi.<br />
J’ai honte parce que je ne me suis<br />
pas interposée davantage. J’ai honte<br />
parce que j’ai l’impression que c’est<br />
moi qui viens de lui demander ses<br />
papiers. Que c’est moi qui le soupçonne.<br />
Lui qui aime ma fille. C’est<br />
comme si je suspectais ma propre<br />
fille. C’est un sentiment intolérable.<br />
Mais qu’est devenu ce pays, qui s’insinue<br />
dans la vie privée des gens, qui<br />
distille le soupçon et la méfiance à<br />
l’intérieur des familles? Comment<br />
avons-nous accepté cela? Banalisé,<br />
que je trouve ridicule, en la matière, ce<br />
n’est que moi: ma foi d’enfant n’a pas<br />
survécu à l’épreuve du temps, le mysticisme<br />
dont elle s’entourait (sans doute<br />
est-ce un bien grand mot!) s’est lézardé,<br />
pour bien vite être englouti dans les<br />
péripéties de la vie. Celles du monde,<br />
avec ses drames, ses joies, ses tragédies,<br />
ses luttes, son sang, ses fripouilles et…<br />
les êtres qu’on y aime. Ce mot «ridicule»<br />
n’a, dans mon billet d’humeur, qu’une<br />
vertu d’autodérision sur la versatilité et<br />
la fragilité des destins personnels. Et je<br />
sais gré à notre lecteur de m’avoir permis<br />
de le préciser.<br />
Je n’ai pas la prétention de porter un<br />
quelconque jugement, général, absolu<br />
ou définitif, sur la foi (chrétienne ou<br />
autre), sur ceux qui sont animés par ces<br />
croyances et veulent les faire partager, et<br />
intégré comme normal? Et comment<br />
se sentir français, se reconnaître une<br />
identité française quand on est, de<br />
fait, considéré comme différent?<br />
Maintenant que j’ai vécu personnellement<br />
cette scène d’humiliation, je<br />
ne pourrai plus ne pas intervenir<br />
lorsque je serai témoin d’un<br />
contrôle. Nous devrions tous intervenir.<br />
Nous sommes tous complices de<br />
ces dérives. N’attendons pas d’être<br />
personnellement concerné.<br />
Il s’agit de notre dignité à tous. Celle<br />
des sans-papiers, certes. Mais aussi<br />
celle des Français immigrés -dont<br />
d’ailleurs ma mère fait partie. Et surtout<br />
de la nôtre, Français incontestés.<br />
Si nous n’avons cette revendication<br />
de dignité pour tous, ce qui fait<br />
l’identité de la France ne se discute<br />
pas. »<br />
Anne-Marie Delcamp<br />
15<br />
que je me garderais bien de qualifier du<br />
moindre ridicule: du ridicule, je serai<br />
alors la première victime!<br />
Je considère la diversité de notre société,<br />
de nos croyances, de nos idées, de nos<br />
engagements comme une richesse à préserver<br />
et à approfondir. Je bénis le ciel<br />
ou Marx (comme vous voulez) de<br />
m’avoir fait naître dans une République<br />
que nos parents et grands-parents ont<br />
construite laïque et fière de l’être. Elle<br />
est censée autoriser l’expression de tous<br />
dans un respect réciproque à consolider.<br />
Il y a tant à faire ensemble pour qu’elle<br />
soit plus juste, plus solidaire, moins dure<br />
pour tous ceux qui souffrent, que je trouverais,<br />
aujourd’hui, totalement ridicule<br />
de réactiver une querelle stérile entre<br />
ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y<br />
croyaient pas. Fraternellement. »
16 forum des lecteurs<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose »<br />
<strong>Le</strong> mensuel «Capital» de janvier <strong>2010</strong> a publié une article au titre évocateur: «Gérer les sureffectifs de La<br />
Poste, bon courage!» 90% du personnel des services guichet et courrier de La Poste de Thuir ont signé, en<br />
commun, une lettre ouverte de Jean-Pierre Castillo, adressée à l’auteur de l’article.<br />
«La caporalisation des esprits accompagne<br />
la politique ultralibérale du pouvoir, qui<br />
navigue entre cynisme et mensonges.<br />
Votre prose mensongère, abjecte et haineuse<br />
sur le personnel de La Poste est au<br />
service des puissances financières et des<br />
intérêts privés qui prônent la destruction<br />
des services publics, du bien commun, de<br />
l’intérêt général. “Il faut en finir avec l’esprit<br />
de la Résistance et du modèle social<br />
français”, avait déjà martelé Ernest-<br />
Antoine Seillières, l’ex-patron du Medef.<br />
Ce sont les mêmes qui disaient à l’époque:<br />
“Plutôt Hitler que le Front populaire”.<br />
<strong>Le</strong> Général de Gaulle avait jugé utile de<br />
déclarer, en 1943: «La France est résolue à<br />
de profondes transformations, elle veut<br />
faire en sorte que, demain, la souveraineté<br />
nationale puisse s’exercer entièrement,<br />
sans les pressions corruptrices d’aucune<br />
coalition d’intérêts privés.» Mais le capitalisme<br />
ultralibéral n’a pas supporté les<br />
<strong>Le</strong>ttre au proviseur<br />
du lycée de Font-Romeu<br />
«Nous venons d'apprendre qu'un système de contrôle biométrique<br />
avait été mis en place pour l'accès au restaurant scolaire de<br />
votre établissement. Un lecteur biométrique, à l'entrée de la<br />
salle, contient l'image de la main du personnel et des jeunes qui<br />
utilisent chaque jour ce service. À chaque passage, l'élève ou<br />
l'adulte saisit son code personnel, puis place sa main sur l'appareil<br />
de lecture.<br />
Comme pour les fichiers Base élèves, auxquels nous sommes<br />
fortement opposés, nous exprimons, une fois de plus, notre vive<br />
inquiétude sur l'utilisation d'un nouveau système de contrôle.<br />
Même si nous savons que le conseil d'administration a donné<br />
son accord à ce contrôle biométrique, nous ne sommes pas certains<br />
que l'ensemble des parents d'élèves connaisse bien leurs<br />
droits sur la possibilité de refuser ce moyen d'accès à la cantine<br />
scolaire. Nous vous rappelons que tout établissement qui dispose<br />
d'un contrôle biométrique doit absolument obtenir l'autorisation<br />
de la CNIL avant de pouvoir utiliser un tel système.<br />
Celle-ci doit vérifier que le chef d'établissement a bien, préalablement,<br />
informé les parents d'élèves et le personnel de leurs<br />
droits, par la diffusion d'un document. Oui, les parents d'élèves<br />
peuvent refuser que leur enfant utilise ce système biométrique.<br />
Dans ce cas, un badge ou tout autre moyen d'accès à la cantine<br />
scolaire doit être délivré à l'élève.<br />
En conséquence, nous vous serions reconnaissants de nous dire<br />
si ces dispositions ont bien été prises et si l'autorisation a bien<br />
été obtenue de la CNIL pour pouvoir utiliser ce moyen d'accès.»<br />
Comité de défense des droits et libertés<br />
Prévoyance Obsèques<br />
Testament Crématiste<br />
Organisation d’obsèques<br />
conquêtes de la Résistance: la Sécurité<br />
sociale, les nationalisations, le Code du travail,<br />
les retraites par répartition, les services<br />
publics, et s’emploie à les laminer.<br />
Pourtant, la ministre Lagarde a reconnu,<br />
récemment, que la France résiste mieux à<br />
la crise que la plupart des autres pays,<br />
grâce au modèle social français issu de<br />
1945.<br />
<strong>Le</strong> malaise, en France, est cependant bien<br />
profond, palpable, avec la crise financière,<br />
économique et morale. <strong>Le</strong>s réformes de<br />
ceux que vous défendez visent à mettre en<br />
concurrence les salariés, les diviser, pour<br />
qu’ils soient en conformité avec les standards<br />
de la productivité, du profit, de la<br />
flexibilité. L’idéologie de la civilisation du<br />
profit s’insinue dans tous les métiers,<br />
notamment dans les ex-services publics,<br />
comme La Poste, qui avaient le souci de<br />
l’humain. Ils doivent désormais être subordonnés<br />
aux valeurs de rentabilité et être<br />
O FFICE<br />
F UNÉRAIRE ET<br />
C RÉMATISTE<br />
Crématorium Régional<br />
Cimetière St Michel 66 140 Canet en<br />
Roussillon<br />
Renseignement et devis 04 68 73 50 50 ou<br />
www.pompes.funebres.fr<br />
compatibles avec le langage des marchés<br />
financiers et commerciaux.<br />
Nous devons être soumis aux exigences<br />
impitoyables des marchés qui nous disciplinent,<br />
dans la construction d’un état néolibéral<br />
qui fera de chacun de nous des salariés<br />
et retraités précaires, alors que l’élite<br />
dirigeante s’enrichit de plus en plus<br />
(+22% CAC 40 avec l’argent public).<br />
Non, nous ne voulons pas de votre «civilisation»<br />
du capitalisme sauvage, qui confisque<br />
les biens communs de la nation.<br />
Non, il n’est écrit nulle part que la concurrence<br />
de tous contre tous, que l’idéologie<br />
tyrannique de la rentabilité, de la performance,<br />
de la productivité, de la flexibilité,<br />
de la précarité doivent saccager, les uns<br />
après les autres, nos métiers et l’éthique<br />
du travail qui lui donne tout son sens.<br />
Nous refusons la dictature du profit qui<br />
détruit le monde du travail et le lien social.<br />
C’est pourquoi le SNPDEN (Syndicat national des personnels<br />
de direction de l’Éducation nationale), qui syndique<br />
plus de la moitié des personnels de direction,<br />
proviseurs, principaux et adjoints et recueille aux élections<br />
professionnelles plus des deux tiers de leurs suffrages,<br />
ne se contente pas de défendre les intérêts professionnels,<br />
matériels et moraux de ses membres. Il<br />
porte aussi une attention constante aux évolutions de<br />
la société, puisqu’il est en charge de la formation des<br />
citoyens de demain.<br />
Il lui apparaît indispensable, aujourd’hui, dans un<br />
contexte où prospèrent les fondamentalismes communautarisés,<br />
qui, en outrant le «caractère propre», isolent,<br />
enjoignent de se distinguer des autres et cherchent<br />
à imposer leur visibilité dans l’espace public, de<br />
revenir aux fondements de la République et en particulier<br />
à la laïcité, principe constitutionnel, socle de la<br />
liberté de conscience et de la possibilité du vivre<br />
ensemble. Contrairement à ce que pensent certains, la<br />
laïcité est une notion moderne, qui structure l’espace<br />
public contemporain. Elle est au cœur de la société<br />
démocratique, elle est au service de la construction de<br />
la justice sociale. Elle permet d’élaborer les méthodes<br />
Nous sommes révoltés par les mensonges<br />
grotesques, le cynisme et le mépris étalés<br />
dans votre article de caniveau. Votre haine<br />
des services publics, des fonctionnaires, n’a<br />
d’égales que votre petitesse et votre soumission<br />
aux puissances financières.<br />
Recevez notre mépris le plus profond.»<br />
Extraits de «Capital»<br />
«En réalité, le nombre de postes de travail<br />
inutiles avoisinerait, aujourd’hui, les<br />
40.000: 35.000 exactement, selon nos<br />
estimations. Et il pourrait frôler les 90.000<br />
d’ici à 2015.»<br />
«… le dégraissage du mammouth à casquette<br />
semble relever de l’impossible.»<br />
«Il faut dire que, plus de la moitié des personnels<br />
étant fonctionnaires -et les autres<br />
“invirables” de facto-, la direction ne peut<br />
pas les renvoyer, comme le ferait n’importe<br />
quelle boîte privée.»<br />
La laïcité, plus que jamais !<br />
«La laïcité est revenue au cœur du débat public, à l’occasion des multiples<br />
initiatives présidentielles et gouvernementales: discours de Latran ou de<br />
Riyad, accord Kouchner-Vatican, loi Carle, ou encore lors du débat sur<br />
l’identité nationale, mené de bien trouble manière.<br />
de mise en œuvre d’une réelle égalité des chances<br />
pour chaque élève du système éducatif public, quels<br />
que soient son sexe, son origine géographique, sociale,<br />
sa situation de handicap ou sa religion, et de lutter<br />
contre toutes les discriminations. Elle contribue à<br />
l’émancipation de chacun.<br />
Alors que les services publics sont attaqués de toute<br />
part, alors que, y compris au sommet de l'État, une<br />
vision communautariste de la société est lentement<br />
instillée, aux antipodes de la tradition française, laïque<br />
et ouverte, le SNPDEN affirme avec force son attachement<br />
au service public d’éducation, à une République<br />
où la laïcité en constitue un des socles, parce qu’elle<br />
permet d’unifier autour de valeurs communes. C’est<br />
pourquoi son conseil national, conformément aux<br />
résolutions du congrès de Biarritz de 2009, a décidé de<br />
s’adresser aux élus de la République, aux responsables<br />
associatifs, dans cette lettre ouverte préalable à des<br />
rencontres avec les élus, partis politiques, organisations<br />
syndicales et associations. La laïcité est un enjeu<br />
central, une idée moderne à défendre!»<br />
La secrétaire académique du SNPDEN, Catherine Gwizdziel<br />
Pompes Funèbres<br />
Conseillers Funéraires du Roussillon<br />
Y. GUIZARD Père & Fils & H. CARBONELL<br />
8, Place Gambetta - 66000 Perpignan - Tél. 04 68 51 30 20<br />
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66240 Saint-Estève 66000 Perpignan 66140 Canet-en-Roussillon<br />
Tél. 04 68 51 30 20 Tél. 04 68 51 30 20 Tél. 04 68 73 50 50
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
<strong>Le</strong> point de vue du XIII de Robert Escaro<br />
<strong>Le</strong>s Dragons<br />
L’équipe est allée disputer le second match amical<br />
à Toulouse et c’est un ensemble complet que<br />
l’entraîneur a aligné, car, à trois manches du<br />
départ de la saison, il est important d’avoir une<br />
vision nette, avec les anciens et les nouvelles<br />
recrues. <strong>Le</strong>s entraînements sont bien ciblés, car<br />
quelques joueurs doivent «s’alléger». <strong>Le</strong> début<br />
de saison sera difficile, avec deux déplacements.<br />
Élite 1<br />
Petite journée, avec trois matches. Lézignan,<br />
Forfaits ski alpin<br />
et ski nordique<br />
après sa lourde défaite à l’ASC, n’a eu aucun mal<br />
à déborder un petit Villeneuve 56 à 12. Du coup,<br />
son avance augmente sur Pia, bien battu à<br />
Carpentras, et qui conserve sa seconde place.<br />
Limoux, à Saint-Gaudens, s’est promené (42 à<br />
6). Voyons si la prochaine journée apportera des<br />
surprises. Prochain week-end: Lézignan –<br />
Carpentras; Avignon – Saint-Gaudens.<br />
Saint-Estève XIII catalan - ASC<br />
Au repos dimanche, l’entente catalane n’est pas<br />
en situation stable pour la qualification. Si<br />
l’équipe est performante sur le papier, dans<br />
Tarifs préférentiels avec le <strong>Travailleur</strong><br />
<strong>Catalan</strong> pour les stations des neiges<br />
catalanes.<br />
Contacter Richard Siméon : 06 80 50 21 93<br />
l’aire, c’est autre chose, et des joueurs ne sont<br />
pas à la hauteur. Face aux Audois, qui peaufinent<br />
leur jeu et l’ont démontré en amical devant<br />
Widnes, ce ne sera pas simple.<br />
Pia - Villeneuve<br />
Devant une équipe au classement modeste, nous<br />
avions trop vite pronostiqué la victoire des<br />
Pianencqs, qui, menant à la pause 8 à 6, conservaient<br />
un réel espoir. Mais, ensuite, ce fut la<br />
débandade: de ce petit score, on arriva à 32 à 8,<br />
car Carpentras passa la surmultipliée, ce qui<br />
démontre qu’au point de vue défensif, ce n’est<br />
pas brillant dans l'équipe de Pia. Devant ces<br />
Villeneuvois, il faut donner un autre visage.<br />
Élite 2<br />
Nos deux équipes conservent les deux premières<br />
places. Palau, avec un match en plus, conserve<br />
la tête avec 1 point d’avance. Cela dit, les hommes<br />
de Touxagas n’ont eu aucun souci devant<br />
Villefranche (44 à 24) et se déplaceront à<br />
<strong>Le</strong>scure, qui est 4e au classement. Baho, lui,<br />
réussit une excellente opération à <strong>Le</strong> Cabardes,<br />
bien que le suspense ait été de mise. Baho, qui<br />
menait aux citrons 24 à 0, a eu des soucis, car<br />
les locaux ont remonté le score pour inquiéter<br />
les <strong>Catalan</strong>s, qui s’imposent 28 à 18. Dimanche,<br />
ce sera la venue de Montpellier, contre qui Baho<br />
avait gagné à l’aller. <strong>Le</strong>s Héraultais sont 3es,<br />
alors on devrait voir un beau match.<br />
annonces légales - annonces légales<br />
SARL BODHER<br />
Au capital de 1500€<br />
RCS Perpignan 510 219 181<br />
31 Rue Maréchal Foch<br />
66000 PERPIGNAN<br />
DEMISSION COGERANT<br />
L’assemblée générale ordinaire des associés du 9 janvier <strong>2010</strong> a pris acte de la<br />
démission de Monsieur André Roberge, en tant que cogérant de la société, Madame<br />
Danielle SAHUC demeurant seule gérante.<br />
Pour avis,<br />
La gérance<br />
SOCIETE CIVILE PROFESSIONNELLE<br />
J.C SEGURET – M.JOFFRE – Ph. SARDA<br />
Notaires associés<br />
51 avenue Général de Gaulle<br />
66000 PERPIGNAN<br />
Aux termes d’un acte en date du 23 décembre 2009, enregistré à POLE ENREGIS-<br />
TREMENT PERPIGNAN TET, les associés de la Société Civile Immobilière dénommée<br />
LA CERISAIE, ayant son siège social à Route de Fontfrède, au capital de 200<br />
euros dont le siège social est à CERET (66400) Route de Fonfrède, immatriculée au<br />
RCS de PERPIGNAN sous le numéro SIREN 485215842.<br />
Ont nommé gérant de ladite société :<br />
La société MJ DEVELOPPEMENT-IMMOBILIER & INVESTISSEMENT, SAS dont le<br />
siège est à BAYONNE (64100), 48-50 Avenue du 8 mai 1945 Espace Mendi Alde,<br />
identifiée au SIREN sous le numéro 500373477 et immatriculée au RCS de<br />
BAYONNE, dont le Présidence est assurée par Monsieur Michaël RUELdemeurant à<br />
BAYONNE (64100) 12 allée de Tauzin, en remplacement de Monsieur VIRIOT<br />
Dominique, sans limitation de durée.<br />
Pour avis<br />
<strong>Le</strong> Notaire<br />
ETUDE DE MAITRES JEAN-CHRISTIAN SEGURET,<br />
MARIE JOFFRE ET PHILIPPE SARDA, NOTAIRES ASSO-<br />
CIES A PERPIGNAN (PYRENEES-ORIENTALES) 51 AVE-<br />
NUE DU GENERAL DE GAULLE<br />
INSERTION - LOCATION - GERANCE<br />
Suivant acte reçu par Maître Jean-Christian SEGURET, Notaire Soussigné membre<br />
de la Société Civile Professionnelle « Jean-Christian SEGURET, Marie JOFFRE et<br />
Philippe SARDA », titulaire d’un Office Notarial à la Résidence « GALAXIE », 51<br />
Avenue du Général de Gaulle - 66000 PERPIGNAN, le 18 janvier <strong>2010</strong>, enregistré à<br />
POLE ENREGISTREMENT PERPIGNAN TET.<br />
La Société dénommée CAFE DE PARIS, SARL dont le siège est à LE SOLER (66270)<br />
Ille-sur-Têt<br />
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1 Avenue Victor Hugo, identifiée au SIREN sous le numéro 340410562 et immatriculée<br />
au RCS de PERPIGNAN.<br />
A CONFIE, à titre de location-gérance, A :<br />
Monsieur Patrick Marcel GUERRIER, Chef d’entreprise, demeurant à PERPIGNAN<br />
(66000) 206, Avenue Maréchal Joffre.<br />
Célibataire.<br />
Et Monsieur Daniel Victor Fernand CARDONA, Chef d’entreprise, époux de Madame<br />
Bernadette MARTINS CARVALHO, demeurant à PERPIGNAN (66000), 21 Rue Jean<br />
de la Fontaine. Un fond de commerce de débits de boissons, restaurant bar, limonadier,<br />
exploitation de tous biens, brasserie, cafés sis à LE SOLER (66270) 1, Avenue<br />
Victor Hugo, lui appartenant, pour une durée de 1 an à compter du 21 janvier <strong>2010</strong>.<br />
Tous les marchandises nécessaires à l’exploitation seront acquises par le gérant et<br />
tous les engagements les charges dus à raison de l’exploitation du fonds seront<br />
supportés par le gérant, le tour de manière que le bailleur ne puisse être ni inquiété<br />
ni recherché à ce sujet.<br />
Pour unique insertion<br />
<strong>Le</strong> Notaire<br />
COMMUNE DE CERBÈRE<br />
23 avenue Général de Gaulle<br />
66290 Cerbère<br />
AVIS D'APPEL PUBLIC À CANDIDATURE<br />
POUR UNE DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC<br />
(DSP)<br />
SOUS-TRAITÉ D'EXPLOITATION POUR LA<br />
PLAGE DE PEYREFITTE<br />
Objet de la délégation: Dévolution d'un sous-traité d'exploitation pour la plage de<br />
Peyrefitte, au titre de la concession de plage naturelle, attribuée à la commune de<br />
Cerbère par arrêté préfectoral du 17 juin 2003.<br />
Lot unique: Activité en rapport direct avec la plage et notamment des activités liées<br />
aux bains de mer, sportives et ludiques. Location de matériel de plage (matelas,<br />
parasols, etc.) et d'engins de plage non motorisés.<br />
Redevance minimale par saison: 900 Euros<br />
Superficie: 100 m2<br />
Conditions de la délégation:<br />
a) Procédure de la consultation: procédure normale de Délégation de Service Public<br />
régie par les articles L.1411-1 et suivants du Code Général des Collectivités<br />
Territoriales.<br />
b) Durée du sous-traité: 2 ans, jusqu'au 31 décembre 2012, du 15 juin au 15 septembre<br />
de chaque année.<br />
Contenu du dossier de présentation des candidatures:<br />
<strong>Le</strong>s candidats doivent fournir tous les éléments permettant d'apprécier la manière<br />
dont les activités déléguées seront proposées au public et les garanties profession-<br />
sports<br />
17<br />
nelles et financières susceptibles d'être mises en œuvre en vue que soit assurée la<br />
continuité du service public et l'égalité des usagers devant ledit service.<br />
A cette fin, les candidats produiront les documents suivants:<br />
Pièce 1: une lettre de candidature avec indication des moyens en personnel et matériel,<br />
des références, des garanties professionnelles et financières.<br />
Pièce 2: une déclaration sur l'honneur attestant que le candidat n'a pas fait l'objet<br />
au cours des cinq dernières années d'une condamnation inscrite au bulletin n°2 du<br />
casier judiciaires pour les infractions visées aux articles L.8221-1, L. 8221-2,<br />
L.8223-1, L. 8241-1 et L. 8251-1 du code du travail.<br />
Pièce 3: une attestation sur l'honneur, datée et signée certifiant le respect par le<br />
candidat de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés prévues aux articles<br />
L.5212-1 à L.5212-5 du code du travail.<br />
Pièce 4: les attestations du candidat justifiant qu'il est en règle envers ses obligations<br />
fiscales et sociales (justificatifs prévus par le décret n° 97-638 du 31 mai 1997<br />
et l'arrêté du 31 janvier 2003 modifiés).<br />
Pièce 5: une attestation sur l'honneur que le candidat n'est pas en état de liquidation<br />
judiciaire et admis au redressement judiciaire au sens des l'article L.620-1 et<br />
suivants du code de commerce ou à une procédure équivalente régie par un droit<br />
étranger, sans justifier d'une habilitation à poursuivre son activité pendant la durée<br />
de la délégation.<br />
Pièce 6: une attestation sur l'honneur que le travail sera réalisé avec des salaires<br />
employés régulièrement au regard des dispositions en vigueur du code du travail.<br />
Pièce 7: bilans et comptes de résultat pour les trois exercices clos pour ceux qui ont<br />
déjà exercé. <strong>Le</strong>s nouveaux candidats en sont exemptés.<br />
Pièce 8: Pour les sociétés: copie des statuts.<br />
a- Modalités de remise des candidatures: les dossiers de candidature seront<br />
envoyés sous pli recommandé avec Accusé de réception postal ou déposés contre<br />
récépissé, à l'adresse suivante: Monsieur le Maire de Cerbère, Hôtel de Ville, 23 avenue<br />
Général de Gaulle, 66290 Cerbère. <strong>Le</strong>s dossiers seront remis sous double enveloppe,<br />
l'enveloppe extérieure portera la mention "Délégation de Service Public pour<br />
sous-traité d'exploitation" et l'enveloppe intérieure portant la mention "Nom du candidat":<br />
"Candidature", contiendra l'offre de candidature accompagnée des pièces prévues<br />
ci-dessus.<br />
b- Date limite de dépôt des candidatures: le jeudi 04 mars <strong>2010</strong> à 16h00<br />
Remise des offres: les candidats retenus par la commission seront admis à présenter<br />
une offre d'exploitation sous la forme d'une proposition technique et financière<br />
sur la base des projets de cahier des charges et de sous-traité d'exploitation approuvés<br />
par le Conseil Municipal et y joindre le sous-traité d'exploitation dûment complété<br />
ainsi que le plan détaillé d'exploitation.<br />
- Délai de remise des offres : jusqu'au vendredi 19 mars <strong>2010</strong> à 16h00<br />
- Critères d'examen des offres: Qualité des services, garanties financières, qualité<br />
technique et esthétique, proposition financière.<br />
- Durée de validité des offres: 120 jours, à compter de la date limite de remise<br />
<strong>Le</strong>s candidatures et les offres doivent être rédigées en français<br />
Renseignements complémentaires: Secrétariat général de la Commune de Cerbère,<br />
téléphone : 04.68.88.41.85<br />
Date d'envoi à la publication: le 27 janvier <strong>2010</strong>.
18 culture<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Perpignan<br />
Campler. Bellini, Rossini, Donizetti,<br />
Verdi... <strong>Le</strong>s plus belles pages de<br />
l’opéra italien. Dimanche 31 janvier<br />
16h. Auditorium du conservatoire.<br />
Sur scène, ce sont trois jeunes<br />
artistes au talent exceptionnel, purs<br />
produits du CRR Perpignan<br />
Méditerranée, étudiants ou anciens<br />
étudiants de Danièle Perriers, qui<br />
ont été choisis pour aborder ce<br />
répertoire béni des Dieux, accompagnés<br />
au piano par Emilie<br />
Benterfa.<br />
Renseignements Campler<br />
04.68.66.35.17 ou www.campler.fr<br />
Tarif plein 18€ - Tarif<br />
abonné 14€ - Tarif spécial 7€<br />
Billetterie Espace Palmarium<br />
(place Arago) Fnac - Carrefour -<br />
Géant - Hyper U -<br />
www.fnac.com<br />
Heure musicale : Mélodies juives<br />
avec un duo piano violoncelle.<br />
Lundi 1er février,18h15, auditorium<br />
du conservatoire.<br />
Entrée libre dans la limite des places<br />
disponibles.<br />
El mediator. Tokyo Sex Destruction +<br />
Révérend Cleophus & the 7 Sins.<br />
Mercredi 3 février à 21h, club<br />
Elmediator - 8€, 5€<br />
Agathe Ze Bouse. Vendredi 5<br />
février à 21h, club Elmediator<br />
8€, 6€<br />
Brigitte Fontaine. Samedi 6 février<br />
à 21h, salle de spectacle<br />
«Tout est dans le titre, ouais! On<br />
est en 2009. Presque tout est interdit.<br />
C’est très douloureux. Je suis<br />
révoltée, plus qu’attristée. C’est la<br />
prohibition, partout. <strong>Le</strong> rouge pour<br />
naître à Barcelone, le noir pour<br />
mourir à Paris…» Brigitte<br />
Fontaine.<br />
Tarifs (+ frais de loc): 22€ et<br />
19€ abonné Elmediator,<br />
Théâtre, Campler.<br />
A l affiche<br />
Rime aux Romarins - Théâtre de la<br />
Rencontre. « Adiu, c'est Norbert ! »<br />
Rime aux Romarins accueille le<br />
Théâtre de la Corneille. Dimanche<br />
7 février à 17h30 . Norbert, le<br />
verbiliculteur s'en est allé sur son<br />
cheval bleu en d'autres lieux, d'autres<br />
paysages, mais il nous a laissé<br />
ses textes, ses poèmes, ses conférences,<br />
en français ou en catalan.<br />
<strong>Le</strong> 7 février, c'est son anniversaire<br />
et en plus c'est dimanche! Ce spectacle<br />
est proposé par le Théâtre de<br />
la Corneille dont il était le président<br />
et avec qui il a créé «Un fil i una<br />
canya», une pièce écrite à quatre<br />
mains avec Gérard Jacquet, et par<br />
Rime aux Romarins qui l'a plusieurs<br />
fois programmé au Théâtre<br />
de la Rencontre pour ses conférences.<br />
D'après un montage de textes<br />
de Monique Bellsolà et une mise en<br />
scéne de Michel Picod. Récitants:<br />
Monique Bellsolà, Cécile Moins,<br />
Lisa Molina, Alain Chamot et Michel<br />
Picod. Musique: Michel Maldonado.<br />
Chant: Gisela Bellsolà.<br />
Tarifs: plein 10 euros,<br />
réduit 8 euros<br />
Théâtre de Perpignan. Hamlet,<br />
d’après Shakespeare, mise en<br />
scène de Frédéric Borie.<br />
Mardi 2 février à 20h30, mercredi<br />
3 à 19h. Tarifs 15, 12, 10€<br />
Tautavel<br />
Tautavel-en-musique. François<br />
Ragot avec le trio «Mare Nostrum<br />
Musicae». Dimanche 7 février à<br />
16h30<br />
<strong>Le</strong> Palais des congrès de Tautavel<br />
accueillera pour la première fois<br />
une formation de Chambre des<br />
Pays <strong>Catalan</strong>s avec le trio «Mare<br />
Nostrum Musicae» composé de<br />
François Ragot, violoncelle, Eszter<br />
Schütz, violon et Anna Besson flûte.<br />
Programme: Gaspar Cassadó suite<br />
pour violoncelle seul, prélude-fantasia,<br />
intermezzo e danza finale.<br />
Joseph Haydn trios de londrès: trio<br />
n°1, trio n°2, trio n°3, trio n°4.<br />
Anton Reicha variations sur un<br />
thème de W.A. Mozart en sol<br />
majeur, opus 51.<br />
Réservation au 04.68.29.03.96<br />
et 06.06.77.44.34<br />
Tarifs: 10€, étudiants 8€ sur la<br />
présentation de la carte, gratuit<br />
pour les enfants de -de 12 ans<br />
<strong>Le</strong> Carrefour des Artistes<br />
«<strong>Le</strong>s valises sur le pont: Ils<br />
ont quitté l’Algérie.»<br />
Palais des rois de Majorque - Perpignan. Jusqu’au 14 février.<br />
L’histoire d’une traversée, d’un passage entre<br />
l’Algérie, terre natale riche en souvenirs, et la France,<br />
pays parfois inconnu. Une histoire entre deux rives.<br />
Ouvert tous les jours de 9h à 17h. Vernissage le vendredi<br />
29 janvier à 18h30.<br />
Univers, univers<br />
Bazaar Café. 4 bis, rue Amiral-Barera - Perpignan. Du<br />
5 au 20 février.<br />
Laura Ruiz expose des photos argentiques, en noir et<br />
blanc, racontant la nouvelle vie d’un objet ayant subi<br />
l’épreuve du feu. Valérie Madar présente des «illusions»<br />
de collages, entre abstraction et réalité, aboutissant<br />
à la construction de petits théâtres intimes.<br />
Cette exposition donne l’occasion de visiter l’atelier<br />
contigu de Caroline Cavalier. <strong>Le</strong>s toiles ludiques, aux<br />
couleurs printanières, sont empreintes d’un humour<br />
qui fait mouche. Ouvert du lundi au samedi de 10h à<br />
19h. Vernissage le vendredi 5 février à 18h30.<br />
Nabili, les sentiers du rêve<br />
Château royal - Collioure. Jusqu’au 31 janvier.<br />
En partenariat avec le festival de cinéma «Maghreb,<br />
si loin, si proche», cette exposition offre la possibilité<br />
de plonger dans l’univers unique de l’artiste contemporain<br />
qu’est Nabili et de ses voyages. Cet artiste<br />
rend un véritable hommage au Maghreb: ses couleurs<br />
chaudes, sa nature flamboyante ou encore<br />
cette spiritualité si intriguante qui l’entoure. Grâce à<br />
des peintures suggestives ou abstraites où la parole<br />
vive a une place très importante -comme en témoignent<br />
ses toiles ou son corps tatoué d’allégories et<br />
de symboles énigmatiques-, ce peintre éveille, au<br />
plus profond de nous-mêmes, une sensibilité inconnue<br />
pour l’homme face à la Nature. Mohamed Nabili<br />
n’est pas seulement un grand artiste débordant de<br />
créativité, mais aussi un homme engagé, qui vient<br />
d’achever la construction, au Maroc, d’une fondation<br />
à caractère humanitaire. Ouvert de 9h à 17h.<br />
Agusti Centelles<br />
La Poudrière - rue François-Rabelais - Perpignan.<br />
Jusqu’au 15 mars.<br />
En février 1939, des centaines de milliers<br />
d’Espagnols prennent le chemin de l’exil vers la<br />
France, en franchissant à pied les cols pyrénéens.<br />
Agusti Centelles est parmi eux. Après un passage par<br />
Argelès, le célèbre photoreporter catalan (engagé dès<br />
1936 aux côtés des Républicains) arrive au camp de<br />
Bram, dans l'Aude, où il poursuit, dans des conditions<br />
précaires, son activité de photographe. Ses<br />
portraits et scènes de la vie quotidienne constituent<br />
par Paul Hallenaut<br />
un témoignage journalistique et artistique essentiel<br />
sur cet épisode douloureux de la «Retirada». Ses<br />
images, prises sur le vif, ne montrent pas seulement<br />
le désarroi, la misère et le déracinement de ces réfugiés,<br />
mais aussi la force de vie d’un peuple en marche.<br />
«El camp de concentracio de Bram, 1939» est<br />
une exposition exceptionnelle par la force et la qualité<br />
du travail, ainsi que par le fait que ces photos<br />
n’ont jamais été exposées en France avant leur passage<br />
dans le prestigieux Jeu de Paume, à Paris.<br />
Ouvert le mardi et le dimanche de 10h à 17h30.<br />
10 e fête de l’Art<br />
Centre culturel des Hospitaliers de Saint-Jean. Claira.<br />
Jusqu’au 31 janvier.<br />
À l’occasion de la Saint-Vincent, de nombreux artistes<br />
clairanencs ont présenté, souvent pour la première<br />
fois, des œuvres intéressantes. Ils entouraient<br />
l’invitée, Audrey Riff, qui exposait pour la première<br />
fois. Cette dernière a baigné dans l’art pictural dès<br />
l’enfance, tant grâce à sa sœur aînée Caroline que<br />
grâce à son père Jack Riff, dessinateur dont le trait<br />
est aussi élégant qu’expressif. Cadette négligée par<br />
les «grands», elle s’est réfugiée dans les disciplines<br />
restantes: la sculpture et l’art floral. <strong>Le</strong>s fleurs bariolées<br />
et leurs couleurs somptueuses l’ont tout naturellement<br />
incitée à se tourner vers la peinture. Elle veut<br />
du brut, du concret, de la fantaisie, lâcher son trait et<br />
ses couleurs, de l’humour qui est le sel de la vie. Elle<br />
veut peindre l’émotion, l’ailleurs et les voyages. À ce<br />
propos, elle présente, à cette expo, un étonnant carnet<br />
de route qui sort des sentiers battus, évoquant<br />
un Maroc insolite.<br />
Christine Costesèque<br />
Galerie Odile Oms. 12, rue du Commerce - Céret.<br />
Jusqu’au 21 mars.<br />
Christine Costesèque est née à Port-Vendres en<br />
1957. Selon la galerie, «en refusant les surfaces du<br />
monde, elle affirme l’indépendance de la peinture et<br />
de l’image… S’il n’y a pas de finalité programmée,<br />
cela ne manque pas de sens. C’est au “regardeur” de<br />
déchiffrer la lettre, le mot et le propos pour, peutêtre,<br />
entendre le doux murmure du lâcher prise de<br />
l’être.» Vernissage le vendredi 5 février à 18h.<br />
Framboise Hautemanière<br />
Bistrot des Crus. 63, avenue du Général-<strong>Le</strong>clerc -<br />
Perpignan. Jusqu’au 28 février.<br />
Framboise Hautemanière expose une douzaine de<br />
toiles hyperréalistes, sur deux thèmes, les caves à<br />
vin et les bâches, cordes et filets de pêche. Ces peintures<br />
témoignent de la maîtrise et du talent de l’artiste<br />
pour délivrer une vision intensifiée et densifiée<br />
de ce qu’elles représentent. Vernissage le vendredi<br />
29 janvier à partir de 19h.<br />
<strong>Le</strong>s charmes du Vietnam<br />
Chapelle basse. Couvent des Minimes - Perpignan.<br />
Vernissage de l’exposition le vendredi 5 février à 18h.<br />
Jardin d’hiver<br />
Maison Secall, place du Maréchal-Joffre - Torreilles.<br />
Jusqu’au 30 janvier.<br />
Cette exposition réunit les œuvres d’une vingtaine<br />
d’artistes peintres amateurs de la commune. Ouvert<br />
du mardi au samedi de 15h à 19h.
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
«Maghreb, si loin, si proche» à Elne. Hommage<br />
à René Vautier<br />
À 11h, présentation de films réalisés<br />
par des collégiens (collège Langevin à<br />
Elne et collège Pons à Perpignan) et<br />
performance lightgraph de Benjamin<br />
<strong>Le</strong> Brun et Karim Brahim<br />
À 14h30, hommage à René Vautier:<br />
Il est le «parrain» de la salle de<br />
cinéma d’Elne, qui porte son nom. Il<br />
est surtout un grand cinéaste documentariste,<br />
dont l’engagement contre<br />
le colonialisme, le capitalisme, le<br />
racisme ou l’extrême droite marquent<br />
le cinéma depuis plusieurs décennies.<br />
Il sera parmi nous le samedi aprèsmidi,<br />
dans un temps de rencontre<br />
autour des films suivants:<br />
«Vous avez dit: Français?» autour<br />
d’un sujet d’actualité… la citoyenneté<br />
en France.<br />
«<strong>Le</strong> dur désir de dire», d’Alain d’Aix,<br />
portrait de René Vautier.<br />
À 20h, la «grande soirée»… ou<br />
quand le festival est aussi une fête!<br />
Couscous géant, défilé de mode et DJ<br />
Tho-Kiery et VJ Olivier Tridon, pour<br />
Samedi 30 janvier:<br />
danser jusqu’au bout de la nuit, seront<br />
au menu de ce rendez-vous incontournable<br />
du festival.<br />
<strong>Le</strong>s films du festival au<br />
cinéma Vautier:<br />
Vendredi 29 janvier à 21h:<br />
«CasaNegra», de Nour-Eddine<br />
Lakhmari, en sa présence.<br />
culture<br />
Image’In. 30es Rencontres<br />
du court métrage de Cabestany<br />
Du 4 au 7 février au centre culturel<br />
Casa Negra<br />
La soirée d’ouverture, jeudi 4 février à 21h, sera consacrée à la<br />
«Mémoire de notre département».<br />
Projection, en avant-première, de «La valise égarée», de Paul<br />
Rousset: 70 ans après la Retirada, Germaine Dalle Luche et<br />
Nuria Arabia retrouvent le propriétaire de la valise égarée par un<br />
exilé républicain espagnol.<br />
«1910-<strong>2010</strong>, L'aventure du Train jaune», de Patrick Boudet.<br />
Témoignages et documents retracent l'épopée du Train jaune.<br />
Vendredi 5 février à 18h30 aura lieu le vernissage de l'expo<br />
photos d'Étienne Conte, Claude Belime, Marc Ferro, suivi de la<br />
présentation des Rencontres et d’un apéritif offert par la Ville de<br />
Cabestany.<br />
<strong>Le</strong>s projections auront lieu vendredi 5 février à partir de 21h et<br />
samedi 6 février: séances à 9h30, 15h, 21h. Gâteau d'anniversaire<br />
en fin de soirée. <strong>Le</strong>s trente-huit courts métrages projetés se<br />
divisent selon les genres suivants: fiction, documentaire, reportage,<br />
animation, art vidéo, regard semi-professionnel. La matinée<br />
du samedi 6 sera consacrée à la jeune création.<br />
Dimanche 7 février, à 10h, forum réalisateurs et public. Apéritif<br />
offert par Image'In. À 15h, palmarès et projection des films primés.<br />
Vin d'honneur offert par la Ville de Cabestany.<br />
<strong>Le</strong> jury, présidé par Joanna Bruzdowicz, compositrice de musique,<br />
sera composé de: Emmanuel Gust, réalisateur cinéma et TV<br />
(«Plus belle la vie»), producteur publicité; Jérôme Quaretti,<br />
directeur des cinémas Rive gauche et Castillet; Emmanuel Saint-<br />
Réal, cinémathèque Institut Jean-Vigo, responsable section<br />
audiovisuel du lycée Picasso; Emmanuel Dubois, réalisateur.<br />
Image’In (association loi 1901), 2 impasse Jean-Sébastien-Pons,<br />
66330 Cabestany.<br />
Samedi 30 janvier à 17h: «Permis<br />
d’aimer» de Rachida Krim, en présence<br />
de Fejria Deliba, actrice.<br />
Dimanche 31 janvier à 14h30: «Dans<br />
le regard de l’autre», de Daniel<br />
Kupferstein, en sa présence. À 16h30:<br />
«Amours voilées», de Abdelaziz<br />
Salmy, en sa présence.<br />
Tarifs: un film 4€. Couscous 8€.<br />
Institut Jean-Vigo<br />
Torch Song Trilogy<br />
Mardi 2 février à 19h, salle Marcel-Oms<br />
19<br />
Milieu des années 1970. Arnold enchante les<br />
foules d'un cabaret new-yorkais, travesti en<br />
chanteuse, sous le nom de Virginia Hamm. Juif et<br />
homosexuel, il a du mal à faire accepter à sa<br />
mère les fantaisies de son mode de vie. Un soir,<br />
il rencontre Ed, son premier véritable amour.<br />
Mais celui-ci s'avère être un bisexuel, qu'il se<br />
partage avec une femme! Un an plus tard,<br />
Arnold se console dans les bras d'Alan, jeune<br />
amant tendre, jusqu'à un nouveau bouleversement…<br />
En 1982, l'acteur et metteur en scène Harvey<br />
Fierstein rencontre un immense succès sur les<br />
planches de Broadway avec «Torch Song<br />
Trilogy», pièce largement autobiographique de<br />
plus de quatre heures.<br />
Six ans plus tard, il adapte lui-même, avec talent,<br />
son travail pour le grand écran. «Torch Song<br />
Trilogy», film drôle et poignant, vaut pour sa<br />
vision du New York gay des années 1970 et surtout<br />
son casting explosif: si Harvey Fierstein<br />
excelle en folle tragique, le alors tout jeune<br />
Matthew Broderick et l'immense Anne Bancroft<br />
lui donnent brillamment la réplique.<br />
Vingt ans après sa sortie, par ses éclats d’humour<br />
et d’amour, par sa capacité à nous faire<br />
percevoir, avec pudeur, le tragique de l’existence<br />
et à traiter de la différence avec ouverture et<br />
humanisme, «Torch Song Trilogy» reste, plus que<br />
jamais, une grande œuvre militante universelle.<br />
Arsenal, 1 rue Jean-Vielledent, Perpignan<br />
Renseignements - tarifs: 04.68.34.09.39.<br />
Site: www.inst-jeanvigo.eu<br />
«Balade en terre d'artistes»<br />
<strong>Le</strong>s inscriptions ont démarré!<br />
La 7e édition de «Balade en terre d’artistes» se<br />
déroulera les samedi 15 et dimanche 16 mai<br />
sur tout le territoire départemental.<br />
Comme les années précédentes, cette manifestation<br />
s’inscrit dans une politique de valorisation<br />
de la création contemporaine. Elle vise à favoriser<br />
la rencontre avec les artistes dans le lieu le<br />
plus intime de leur création, l'atelier.<br />
Peintres, sculpteurs, verriers, céramistes, potiers,<br />
photographes… tous ceux qui souhaitent ouvrir<br />
leurs portes au grand public sont invités à s’inscrire<br />
avant le 18 février. Un bulletin est téléchargeable<br />
sur le site du Conseil général<br />
(www.cg66.fr).<br />
Pour plus d'infos : Direction du patrimoine et<br />
de la catalanité. Tél. 04.68.08.29.33.
20 in memoriam<br />
N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />
Décès d’Ursula Vian-Kübler<br />
Ursula Vian-Kübler, vice-présidente de la Fond'action Boris Vian, coprésidente artistique<br />
des «Nits de canço i de musica a Eus», est décédée la semaine dernière.<br />
Épouse de<br />
Boris Vian, Ursula est née dans une<br />
famille d'artistes. Son père, Arnold<br />
Kübler, citoyen helvétique, rédacteur en<br />
chef et créateur de la célèbre revue<br />
suisse «Du», est acteur, journaliste et<br />
écrivain, grand prix national des lettres<br />
de la ville de Zurich. Sa mère, Alva<br />
Kübler Giertz, Suédoise, est professeur<br />
d'éducation physique et enseigne le tennis.<br />
Ses frères exercent aussi des professions<br />
artistiques.<br />
Ursula entre dans la danse dès son plus<br />
jeune âge, étudie le piano, entre à<br />
l'opéra de Zurich, où elle danse dans de<br />
nombreuses créations. Après un séjour<br />
en Suède, elle arrive à Paris et y rencontre<br />
Maurice Béjart, dont elle danse toutes<br />
les premières créations. Elle est<br />
<strong>Le</strong> théâtre de Perpignan<br />
Hasard du calendrier ou non, le théâtre offrait deux spectacles<br />
dans la même semaine, aussi différents que possible,<br />
accueillant chacun un public nombreux, dont beaucoup<br />
de jeunes.<br />
© Jean Tremblay<br />
<strong>Le</strong>s Ballets jazz de Montréal, pour commencer, avec une<br />
soirée dédiée à la chorégraphe Aszure Barton et deux<br />
pièces, «Jack in a box» et «<strong>Le</strong>s chambres de Jacques».<br />
Au centre, donc, un quidam, improbable, concentré d'humanité,<br />
censé exprimer le tourbillon de la vie, lui seul, lui<br />
et les autres… Cela s'enchaîne à un rythme trépidant, se<br />
contorsionne allègrement, va et vient, virevolte sur des<br />
musiques, sympathique pot-pourri où voisinent Vivaldi,<br />
rock, Canadiens et romantiques. C'est séduisant car pétri<br />
d'humour, tant au niveau des costumes que de la gestuelle.<br />
Dans la première pièce -la plus enlevée-, les danseurs<br />
semblent une joyeuse bande de boy-scouts en short<br />
marine et chemise bleu pâle. Dans la seconde, caracos<br />
en broderie anglaise et corsets colorés, pour une écriture<br />
chorégraphique sans doute moins limpide, néanmoins<br />
remarquée par Roland<br />
Petit, qui l'engage dans les Ballets de<br />
Paris, dont elle devient première danseuse.<br />
Elle participe à une tournée en<br />
Europe et aux USA avec «Carmen».<br />
Elle rencontre Boris Vian chez Gallimard<br />
et devient sa femme en 1954.<br />
Après avoir dansé et chanté dans diverses<br />
compagnies de spectacles, elle reste<br />
auprès de Boris Vian, malade, de 1957 à<br />
1959, et elle reprend sa carrière au<br />
décès de l'écrivain. Elle chante notamment<br />
Brecht et Kurt Weil chez Maurice<br />
Béjart et joue au cinéma avec Louis<br />
Malle, Pierre Kast, Agnès Varda, Pierre<br />
Prévert, Yannick Bellon, Roger Vadim.<br />
Sa personnalité artistique peu commune<br />
en a fait une figure recherchée par les<br />
réalisateurs de télévision, Vicky Baum,<br />
Jean-Christophe Averty, Pierre Koralnilk,<br />
Jacques Rozier -avec «Ni<br />
figue ni raisin». Au théâtre, elle se produit<br />
dans des créations de Henri<br />
Michaux, Francis Blanche, Léonor Fini et<br />
tient le rôle de Titania dans «<strong>Le</strong> songe<br />
d'une nuit d'été», de William<br />
Shakespeare, monté par Ariane<br />
Mnouchkine au cirque Medrano à Paris.<br />
Ensuite, Ursula Vian-Kübler se consacre<br />
à la diffusion des œuvres de feu son<br />
mari Boris Vian. Elle crée, avec M.<br />
D'dee, la Fond'action Boris Vian, dont ils<br />
sont les deux présidents fondateurs perpétuels,<br />
et les «Nits de canço i de<br />
musica a Eus», qui attirent chaque été, à<br />
Eus, de nombreux visiteurs et y accueillent<br />
des artistes proches aussi bien que<br />
célèbres, chanteurs, musiciens, poètes,<br />
comédiens, autour d’œuvres du monde<br />
entier.<br />
Ursula Vian-Kübler était aussi «régente»<br />
au Collège de pataphysique.<br />
Faste semaine<br />
Ballet jazz et Duras, chacun pouvait trouver son bonheur.<br />
roborative en diable.<br />
Registre nettement plus sombre, samedi soir, avec<br />
«L'Amante anglaise», de Marguerite Duras, mis en scène<br />
par Marie-Louise Bischofberger. Pas l'ombre d'une<br />
amoureuse britannique là dedans, mais un calembour<br />
homonymique, référence à un plante, la menthe<br />
anglaise, abondante dans certains jardins et, notamment,<br />
celui où la pauvre héroïne de la pièce passe le plus<br />
clair de son temps.<br />
Aux origines de cette œuvre, un fait divers: la découverte,<br />
en 1949, de morceaux de corps humain dans<br />
divers wagons de trains de marchandise, qui a suffisamment<br />
fasciné Marguerite Duras pour qu'elle en fasse l'argument<br />
d'une pièce de théâtre. Claire Lannes a tué sa<br />
cousine, sourde et muette, l'a découpée en morceaux et<br />
mis ceux-ci dans des wagons. Tous ont été trouvés, sauf<br />
la tête, qu'on ne trouvera jamais. Quant au pourquoi, la<br />
criminelle est incapable d'apporter le moindre éclaircissement<br />
sur ce point.<br />
<strong>Le</strong> texte est d'une banalité glaçante, comme la scène,<br />
nue. Au fond, un mur de fer sur lequel sont projetées, par<br />
moments, des images ferroviaires. Un décor d'un<br />
dépouillement extrême, une table et deux chaises, vision<br />
implacable et oppressante du système judiciaire. Tout,<br />
bien sûr, va passer par les acteurs, trois, grandioses, intervenant<br />
en duo dans chaque acte: l'interrogatoire du<br />
mari, puis celui de la femme. André Wilms, l'interrogateur,<br />
voix superbe et belle prestance, s'acharnant désespérément<br />
à comprendre, excuser, presque, indiscutablement<br />
sous le charme de Claire, moins indulgent avec<br />
Pierre, le mari. Lui, c'est Ariel Garcia Valdès, remarquable<br />
d'ambiguïté, costume gris, ramassé sur lui-même, se<br />
dévoilant peu à peu, comme à regret, acculé à avouer<br />
© Pascal Gely<br />
Dédié<br />
à Ursula, le beau<br />
poème de Boris Vian, «Berceuse<br />
pour les Ours qui ne sont pas là».<br />
«Oursi Ourson Ourzoula<br />
je voudrais que tu sois là<br />
que tu frappes à la porte<br />
et tu me dirais c’est moi<br />
devine ce que j’apporte<br />
et tu m’apporterais toi.<br />
C’est dimanche il est 8 heures<br />
et je ne veux pas sortir<br />
et je m’ennuie à mourir<br />
alors je t’écris mon ange<br />
une chanson du dimanche<br />
une chanson pas très drôle<br />
mais on y ajoutera<br />
mardi soir un grand couplet<br />
viens dormir sur mon épaule<br />
et on ne dormira pas.»<br />
Boris Vian. 1951<br />
qu'après tout, oui, il aime sa femme. Ludmila Mikaël,<br />
enfin, lumineuse, mutine, sidérante dans l'aveu d'un<br />
crime inexplicable, laissant entrevoir l'immense vacuité<br />
d'une vie, la perte d'un amour ancien, sans jamais paraître<br />
affectée de rien, sans cesse au bord de l'abîme. Du<br />
grand art.<br />
N.G.<br />
Prochain rendez-vous<br />
Mardi 2 février à 20h30 et mercredi 3 février à 19h,au<br />
théâtre municipal, «Hamlet», d'après William<br />
Shakespeare, mise en scène de Frédéric Borie.