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Régionales 2010 - Le Travailleur Catalan

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1,80 - N°3350 -Semaines du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong><br />

L’HEBDOMADAIRE COMMUNISTE DES PYRÉNÉES-ORIENTALES ★ POUR DES LENDEMAINS QUI CHANGENT<br />

<strong>Régionales</strong> <strong>2010</strong><br />

À gauche maintenant !


2<br />

2 à la une<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

La liste départementale «À<br />

gauche maintenant!» est<br />

désormais bouclée.<br />

L’occasion, pour Nicolas<br />

Garcia, secrétaire du PCF<br />

66, de faire le point sur un<br />

rassemblement inédit des<br />

forces de la gauche de<br />

transformation sociale<br />

ayant fait le choix, pour<br />

garder la Région à gauche,<br />

de se poser en alternative<br />

au président sortant.<br />

L’impasse politique<br />

des quatre<br />

vice-présidents sortants<br />

Et Jean-Claude Gayssot, Jean-Paul Boré,<br />

Henry Garino, Josiane Collerais, qui repartent<br />

avec Georges Frêche?<br />

«Ils ne sont pas investis par leur parti, donc<br />

ne peuvent revendiquer l’étiquette PC. Pour<br />

moi, ce sont déjà des ex-communistes, qui se<br />

sont d’eux-mêmes exclus. Ils ont décidé de<br />

sauver le soldat Frêche et sa politique, contre<br />

l’avis de plus de 90% des communistes de la<br />

région et sans le soutien de la moindre organisation<br />

de base du PCF. Je le dis tranquillement,<br />

on ne peut se dire communiste quand<br />

on suit le chemin du déshonneur et qu’on<br />

méprise la quasi-unanimité des femmes et des<br />

hommes qui composent notre parti.<br />

Cependant, je dois leur reconnaître un certain<br />

mérite. Ils sont de bons commerciaux, car ils<br />

ont réussi à arnaquer le client Frêche sur la<br />

marchandise. Ils se sont vendus très chers,<br />

alors que leur apport électoral sera minime.<br />

Quelle tristesse de voir, dans notre département,<br />

Frêche imposer, en 4e position sur la<br />

liste Bourquin, une de ces candidates qui vit<br />

dans l’Hérault et n’a quasiment jamais mis les<br />

pieds dans les P-O et, en plus, un Vert,<br />

Héraultais lui aussi, en 5e. Ils ont été incapables<br />

de trouver un communiste ou un Vert<br />

catalan pour gauchir leur liste. Cela met en<br />

colère de nombreux militants et électeurs<br />

socialistes et je les comprends, ce n’est vraiment<br />

pas un signe de force.»<br />

PCF 66. «Devenir l’alternative au PS, pour<br />

être l’alternative à la droite et au libéralisme»<br />

L<strong>Le</strong>e TTrraavvaaiilllleeuurr CCaattaallaann:: EEnn 22000044,, llee<br />

PPCCFF 6666 ééttaaiitt ssuurr uunnee lliissttee aavveecc<br />

GGeeoorrggeess FFrrêêcchhee.. CCee nn’’eesstt pplluuss llee ccaass<br />

cceettttee ffooiiss,, ppoouurrqquuooii??<br />

Nicolas Garcia: «Déjà en 2004, les<br />

communistes des P-O avaient opté à<br />

90% pour une liste séparée de<br />

Georges Frêche et du PS. <strong>Le</strong> vote des<br />

adhérents de la région avait inversé un<br />

peu cette tendance et la décision<br />

d’une liste d’union de la gauche classique<br />

l’avait emporté légèrement<br />

(51%). Depuis, il y a eu un congrès<br />

national (décembre 2008 -ndlr), qui a<br />

défini une stratégie, une offre nationale<br />

faite par notre conseil national,<br />

validée par tous les adhérents de la<br />

région (90%). Ces stratégie et offre<br />

sont simples: face à la virulence du<br />

capitalisme ultralibéralisé porté par la<br />

droite et à la dérive sociale-libérale de<br />

la direction du PS -sur l’Europe, les<br />

retraites, le temps de travail, notamment-,<br />

notre peuple a absolument<br />

besoin de construire un vrai front de<br />

gauche, populaire, à vocation majoritaire.<br />

Il s’agit de construire, dans les<br />

luttes et les urnes, un large rassemblement<br />

autour de contenus anticapitalistes<br />

et de propositions transformatrices<br />

de la société. Ce front doit s’élargir, y<br />

compris à des socialistes d’accord sur<br />

les contenus. Électoralement, nous<br />

voulons devenir l’alternative au PS,<br />

pour être l’alternative à la droite et au<br />

libéralisme. D’une certaine manière, ce<br />

que représentait en espérance, avec un<br />

contenu différent, l’union de la gauche<br />

d’avant 1981. Dans les élections à<br />

deux tours, comme ces régionales où<br />

personne ne peut être élu dès le premier<br />

tour, la logique est d’offrir à<br />

l’électorat un choix différent pour le<br />

14 mars.»<br />

TTCC:: CCee nn’’eesstt ddoonncc ppaass uunn ffrroonntt aannttii--<br />

FFrrêêcchhee……<br />

N.G.: «Bien sûr que non! Dans dixsept<br />

régions sur vingt-deux, les communistes<br />

ont choisi la même stratégie,<br />

c’est une option nationale. Il est vrai,<br />

toutefois, que, dans notre région, la<br />

personnalité et surtout le comportement<br />

de Georges Frêche nous ont<br />

rendu le choix plus facile et, surtout,<br />

nous ont permis de réalisé un rassem-<br />

1. Jean Boucher Agent France Télécom<br />

2. Françoise Fiter Assistante sociale<br />

3. Philippe Galano Conseiller régional<br />

4. Dany Benquet Chef d’établissement scolaire<br />

5. Abdelillah Mniai Enseignant<br />

6. Betty Rivière Aide à domicile<br />

7. En cours de décision<br />

blement d’une ampleur unique en<br />

France, puisqu’il comprend l’intégralité<br />

du Front de gauche (PCF, PG, GU), l’intégralité<br />

du NPA et une multitude<br />

d’organisations et mouvements anticapitalistes,<br />

écologistes… Cette<br />

union, inédite et espérée par beaucoup,<br />

est le véritable événement politique<br />

de ces régionales.»<br />

TTCC:: QQuuee rreepprroocchheezz--vvoouuss àà aauu<br />

pprrééssiiddeenntt ddee RRééggiioonn ssoorrttaanntt??<br />

N.G.: «D’abord, je veux dire que notre<br />

adversaire, c’est la droite, qui ne doit<br />

pas reprendre le Languedoc-<br />

Roussillon. Cela dit, le dernier budget<br />

de la Région, c’est le traité de<br />

Lisbonne dans le texte. <strong>Le</strong> président<br />

sortant approuve Sarkozy sur la taxe<br />

professionnelle et la réforme territoriale.<br />

Mais, plus largement, le PS détenait,<br />

jusqu’à présent, vingt Régions sur<br />

vingt-deux, plus de la moitié des<br />

conseils généraux et des mairies, de<br />

quoi bloquer la machine libérale<br />

conduite par l’UMP, mais rien ne s’est<br />

passé. <strong>Le</strong>s Régions auraient pu refuser<br />

d’intégrer les TOS, de privatiser la formation<br />

professionnelle, d’accepter les<br />

transferts de charges fabuleux -sur les<br />

transports notamment-, mais elles ont<br />

accepté, parfois avec zèle. C’est inadmissible.»<br />

TTCC:: EEtt llee sseeccoonndd ttoouurr,, aalloorrss??<br />

N.G.: «La droite veut prendre la<br />

Région pour relayer localement la politique<br />

de Sarkozy et du gouvernement.<br />

Au second tour, nous voulons la battre<br />

et construire une majorité avec toutes<br />

les listes de gauche, mais avec un<br />

autre président que Georges Frêche.<br />

Pour cela, il faut que le rapport de forces<br />

en faveur de notre liste soit suffisamment<br />

important pour créer cette<br />

situation entre les deux tours. Nous<br />

n’avons aucune gêne à formuler cette<br />

position, d’autant que, dans le PS<br />

même, il est de notoriété publique<br />

que, de Martine Aubry à de nombreux<br />

militants de base, la candidature de<br />

l’actuel président est loin de faire<br />

l’unanimité. Nous, qui ne sommes pas<br />

des socialistes, pouvons, a fortiori,<br />

poser le problème. Nous appelons tous<br />

les électeurs de gauche, et les élec-<br />

teurs socialistes en particulier, qui souhaitent<br />

conserver la Région à gauche<br />

avec une personnalité socialiste -pourquoi<br />

pas- différente de Georges<br />

Frêche, à s’en donner les moyens en<br />

votant massivement pour notre liste<br />

dès le premier tour.»<br />

TTCC:: DDaannss lleess PP--OO,, cc’’eesstt llee NNPPAA qquuii vvaa<br />

ccoonndduuiirree llaa lliissttee.. CChhrriissttiiaann BBoouurrqquuiinn,,<br />

ttêêttee ddee lliissttee ssoocciiaalliissttee<br />

ddééppaarrtteemmeennttaallee,, ddiitt qquuee vvoouuss êêtteess<br />

ssoouuss llaa ccoouuppee dd’’uunn ppaarrttii qquuii nnee vveeuutt<br />

ppaass ggoouuvveerrnneerr..<br />

N.G.: «Christian Bourquin devrait<br />

savoir qu’il n’est du pouvoir de personne<br />

de mettre le PCF sous sa coupe,<br />

le PS et lui-même ont souvent essayé<br />

sans succès. Sur la région, nous sommes<br />

fiers d’offrir aux électrices et aux<br />

électeurs, aux étudiants, aux retraités,<br />

aux salariés et chômeurs, jeunes ou<br />

moins jeunes, une alternative électorale,<br />

dans le cadre d’un rassemblement<br />

des forces de la gauche transformatrices,<br />

dont ils nous ont si souvent parlé<br />

durant les luttes et nos diverses rencontres.<br />

Ce rassemblement, nous ne<br />

voulions pas le construire sur un<br />

modèle hégémonique et, donc, il fallait<br />

que chaque force qui le compose<br />

soit légitimement représentée. Quant<br />

à prétendre que nous ne voulons pas<br />

diriger, ça me fait doucement sourire.<br />

Toutes les forces qui se sont unies<br />

dans cette liste “À gauche maintenant!”<br />

sont prêtes à prendre leurs responsabilités<br />

dans les exécutifs pour<br />

mettre en œuvre une politique<br />

conforme à notre peuple. C’est dans ce<br />

cadre-là que notre liste dans les P-O<br />

sera conduite par un NPA (Jean<br />

Boucher), le 2e et le 3e seront du PCF<br />

(Françoise Fiter et Philippe Galano), la<br />

4e au PG (Dany Benquet) et le 5e un<br />

candidat d’Initiatives citoyennes<br />

(FASE, Abdellilah Mniai). <strong>Le</strong> reste de la<br />

liste est composé d'hommes et de<br />

femmes rassembleurs -militants politiques,<br />

syndicaux, associatifs, personnalités-<br />

de gauche. De toutes celles qui<br />

se présentent, cette liste sera la plus<br />

rassembleuse de diversité, la plus plurielle.<br />

Déjà une belle victoire pour<br />

l’avenir!»<br />

Propos recueillis par Sébastien<br />

À gauche maintenant! Liste des Pyrénées-Orientales<br />

8. Rose-Marie Normand Ouvrière agricole<br />

9. Jean Tosti Militant altermondialiste<br />

10. Anne-Marie Delcamp Militante des droits de l’homme<br />

11. Jean Vila Maire de Cabestany/Conseiller général<br />

12. Élizabeth Andolfo Militante écologiste<br />

13. Hyacinthe Carrera Universitaire<br />

14. Véronique Mamou Syndicaliste/Salariée secteur agricole


<strong>Régionales</strong> <strong>2010</strong>. « Faire de la région un pôle<br />

de résistance populaire »<br />

La liste départementale «A gauche maintenant ! » a été dévoilée ce mercredi<br />

à Perpignan. La campagne entre dans sa phase active, avec en filigrane une<br />

seule volonté, tout faire pour battre la droite. Ce qui implique des choix<br />

politiques radicalement nouveaux à gauche.<br />

«L’ensemble de la gauche de transformation<br />

sociale vient de réaliser un<br />

important accord pour les prochaines<br />

régionales», se réjouit Jean Boucher,<br />

tête de liste dans les P-O. Car, souligne-t-il,<br />

«si nous nous retrouvions sur<br />

les terrains de la lutte, nous nous<br />

retrouvons, aujourd’hui, sur le terrain<br />

des élections, pour une autre politique<br />

de gauche.» Pour lui, l’ambition de la<br />

liste «À gauche maintenant!» est<br />

claire: «Faire de la Région un pôle de<br />

résistance populaire à la casse sociale,<br />

écologique et démocratique».<br />

Au niveau départemental, cette liste,<br />

composée du Front de gauche (PCF et<br />

PG), NPA et Initiatives citoyennes,<br />

s’est voulue ouverte à d’autres militants<br />

de la vie locale, associative, syndicale,<br />

qui se retrouvent souvent côte<br />

à côte dans les mêmes combats. Jean<br />

Boucher pense à la résistance menée<br />

contre la politique de Sarkozy, tant sur<br />

le plan social que sur des thèmes précis,<br />

comme la lutte contre le racisme,<br />

la défense des sans-papiers, le soutien<br />

au peuple palestinien. «La liste se veut<br />

porte-parole de ces combats.» Mais il<br />

y a aussi et avant tout un accord sur la<br />

nécessité de rompre avec le libéralisme,<br />

qu’il soit «social» ou non, tout<br />

en renouant le fil démocratique coupé<br />

depuis longtemps.<br />

Point de vue partagé par Françoise<br />

Fiter, numéro 2 de la liste, pour qui il<br />

est temps d’en terminer avec une politique<br />

«à l’ancienne, mêlée de clins<br />

d’œil et de petites phrases». Car, si<br />

dans les vingt régions, sur vingt-deux,<br />

dirigées par des exécutifs socialistes, il<br />

y a eu des réalisations positives, les<br />

limites sont vite devenues criantes;<br />

aucune ne s’est ne s'est opposée à<br />

l’offensive ultralibérale. L’alternative à<br />

gauche est devenue urgente, avec des<br />

propositions, comme une autre utilisation<br />

de l’argent au service des populations.<br />

Être à la hauteur des enjeux<br />

«Rompre avec le présidentialisme et<br />

l’autoritarisme», c'est une autre<br />

nécessité pour René Revol, tête de<br />

liste régionale. Pour lui, ce qui est<br />

valable à l’échelon national l’est aussi<br />

au niveau local. «On ne peut pas faire<br />

plier les gens, il faut construire avec<br />

eux», assure-t-il. Cette rupture ne<br />

s’impose pas seulement par rapport à<br />

un mode de fonctionnement, qu’il<br />

attribue à Georges Frêche. Elle<br />

concerne aussi le capitalisme, opération<br />

indissociable pour une alternative<br />

sociale et écologique. «Si on veut un<br />

Languedoc-Roussillon pôle de résistance<br />

et d’alternative, il faut être à la<br />

hauteur des enjeux», reprend François<br />

Liberti, tête de liste dans l’Hérault et<br />

animateur de la liste régionale. Selon<br />

lui, le candidat UMP est calé sur la<br />

feuille de route de Sarkozy. «Notre<br />

rôle, c’est d’arrêter le rouleau compresseur»,<br />

insiste-t-il, laissant entendre<br />

que la liste conduite par le prési-<br />

dent sortant ne le fera pas. Avis partagé<br />

par le conseiller régional Philippe<br />

Galano, 3e sur la liste.<br />

Dynamique et espoir, thèmes de prédilection<br />

pour tous les acteurs de «À<br />

gauche maintenant!». Abdellilah<br />

Mniai, 5e de la liste, souligne «l’union<br />

tant attendue», signe, selon lui, de<br />

pluralité. Dany Benquet, en 4e position,<br />

appelle de ses vœux un «front<br />

populaire» qui, espère-t-elle, durera<br />

après les régionales.<br />

S.P.<br />

Et au second tour, avec ou<br />

sans Georges Frêche ?<br />

Pour René Revol, tête de liste régionale,<br />

la réponse est claire: «Nous<br />

ferons tout pour battre la droite au<br />

second tour. Cela passe par un accord<br />

avec Europe Écologie et une fusion de<br />

toutes les listes de gauche en présence.»<br />

Implicitement avec les socialistes,<br />

donc, «mais sans Georges<br />

Frêche». «Nous ne demandons aucun<br />

strapontin; et, si nous devons participer<br />

à l’exécutif, ce sera à deux conditions:<br />

que nos électeurs soient équitablement<br />

représentés et que, dans le<br />

programme de fusion, soient repris<br />

des éléments significatifs de rupture<br />

avec le libéralisme. Nous ne voulons<br />

pas gérer pour gérer, mais gérer pour<br />

changer.»<br />

l’édito<br />

de Sébastien Pouilly<br />

L’espoir et l’unité<br />

3<br />

<strong>Le</strong>s élections régionales ne sauraient se transformer<br />

uniquement en un référendum anti-Sarkozy: elles<br />

doivent aussi devenir un vote d’alternatives à long<br />

terme. <strong>Le</strong> score des listes de la gauche de transformation<br />

sociale, partout dans le pays, peut ainsi<br />

modifier la nature même du débat à gauche.<br />

Face à la France telle qu’elle est, confrontée à la plus<br />

formidable rage de destruction sociale depuis la<br />

Libération, la reconquête est autant politique que<br />

philosophique… <strong>Le</strong> projet sarkozyste entraîne, en<br />

effet, le pays vers un nouveau degré d’ensauvagement,<br />

mélange névrotique entre libéralisme économique<br />

et idéologie néoréactionnaire.<br />

Plus rien ne vient d’ailleurs masquer la nature profonde<br />

du régime. Tous les discours du chef de l’État,<br />

surgonflés de références à la «nation», versent dans<br />

une autosatisfaction grotesque. «Notre pays va dans<br />

la bonne direction et recueillera bientôt le fruit de<br />

ses efforts», a-t-il martelé lundi, ajoutant une référence<br />

qui laisse peu de place au doute: «Je crois au<br />

travail et je crois à la famille.»<br />

On le voit, le néonationalisme à l’œuvre frise l’hystérie<br />

ultra-droitière. La France s’en sortirait mieux que<br />

ses voisins? Chacun connaît la réalité, souvent jusque<br />

dans sa chair. Tandis que la Bourse a gagné<br />

22% en six mois, près de 700.000 emplois ont été<br />

détruits en un an! <strong>Le</strong> taux de chômage officiel est au<br />

même niveau que la moyenne de la zone euro, sans<br />

parler de la masse des salariés précarisés, les exclus<br />

des statistiques… L’exacte photographie de la<br />

France ne ressemble, décidément, en rien au conte<br />

narré par Sarkozy et nous sommes légitimes à<br />

accueillir avec colère le roman d’anticipation qu’il<br />

ânonne quotidiennement.<br />

Au fond, ce n’est pas une simple «sortie de crise»<br />

qu’il convient d’imaginer, mais bien un changement<br />

de société, qui refonderait un vivre-ensemble tout en<br />

élevant notre ambition collective. En cette période de<br />

guerre sociale -pourquoi avoir peur de l’expression-,<br />

nous connaissons l’écueil majeur à éviter. Que la<br />

résistance à tout, qui reste une ardente nécessité,<br />

même si elle est parfois déçue, n’alimente une forme<br />

de désenchantement. Rien de pire que la peur amputée<br />

de l’espoir.<br />

En ce domaine, la responsabilité de la gauche de<br />

transformation sociale, pour réinstaller de l’espérance<br />

crédible, s’avère immense. Qui que nous<br />

soyons, drapés de différences, le présent nous<br />

oblige au rassemblement de tous ceux qui veulent<br />

vraiment que la gauche change en bousculant l’hégémonie<br />

du PS.<br />

Devant l’urgence, il n’est pas candide de dire que ce<br />

qui nous réunit doit être plus essentiel que ce qui<br />

pourrait nous diviser. C’est juste une question d’exigence<br />

intellectuelle et d’implication avec le mouvement<br />

social. Travailler au «tout commun», pour<br />

imposer un nouveau rapport de forces à gauche.


4 dans le département<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Antennes de téléphonie mobile<br />

La lutte progresse !<br />

<strong>Le</strong> samedi 6 février à 9h15, au<br />

cinéma Rive gauche à Perpignan,<br />

l'association Coordination<br />

Antennes 66 présidée par Mlle<br />

Manager, déléguée Robin<br />

des toits, organise une réunion<br />

d'information sur ce<br />

sujet sensible, avec la<br />

participation de tous<br />

les collectifs du<br />

département.<br />

Conflent<br />

Vœux du patrimoine<br />

L’association Patrimoine, histoire et art roman en<br />

Conflent invite ses adhérents et toutes les personnes<br />

passionnées par un engagement bénévole à participer à<br />

l’assemblée générale et à la présentation des vœux,<br />

vendredi 29 janvier à 17h30, à la salle de la mairie<br />

d’Olette-Evol.<br />

Cette rencontre permettra de faire le bilan de l’année<br />

écoulée et de définir les actions et projets pour <strong>2010</strong>.<br />

Une galette des Rois et un apéritif convivial viendront<br />

clore cette assemblée générale.<br />

Agly-Fenouillèdes. La RD 117<br />

dans le collimateur des élus<br />

La RD 117 connaît un accroissement de plus en plus important de son<br />

trafic, entraînant des nuisances. Afin d’atténuer autant que faire se peut<br />

ces nuisances, les maires de Cases-de-Pène, Estagel, Maury, Saint-<br />

Paul-de-Fenouillet, Caudiès-de-Fenouillèdes, Lapradelle et Axat<br />

envisagent de prendre des mesures restrictives en matière de traversée<br />

d’agglomération à certains poids lourds. Ils communiquent.<br />

« Dans ces conditions, il est envisagé<br />

de prendre un arrêté interdisant la<br />

traversée des agglomérations citées<br />

précédemment au PL de plus de 19t,<br />

sauf desserte locale, afin de ne pas<br />

gêner l’activité économique de la vallée.<br />

Cet arrêté n’est pas un luxe,<br />

encore moins un caprice d’élus. Il<br />

apparaît comme essentiel pour notre<br />

environnement et la sécurité des<br />

habitants.<br />

<strong>Le</strong>s statistiques sont parlantes. Plus<br />

de 8.000 véhicules particuliers et<br />

camions traversent ces communes<br />

chaque jour. Bon nombre de camions<br />

en transit vers Midi-Pyrénées choisissent<br />

ce tracé, afin d’éviter des frais<br />

Saint-Genis-des-Fontaines. La veillée catalane<br />

On pourrait croire que la veillée est une tradition catalane,<br />

tant elle est ancrée dans le village, et cette année<br />

n’a pas failli à la tradition: près de cent vingt personnes<br />

se sont retrouvées, à la salle polyvalente, samedi dernier,<br />

invitées par l’association Els Goigs Tradicionals. Pendant<br />

près de deux heures, dans une ambiance chaleureuse,<br />

conviviale, les danseurs, chanteurs, conteurs ont mobilisé<br />

l’attention des spectateurs. Ceux-ci ont ainsi apprécié<br />

le groupe folklorique de Bouleternère et ses danses<br />

catalanes, castillanes. Ils ont été conquis par la voix de<br />

Joan Llorenç Solé, venu, en voisin, interpréter «Per tu<br />

ploro», «L’estaca» , «El cant dels ocells» ou bien encore<br />

«El desertor». Ils ont beaucoup ri aux histoires d’André<br />

Artigues, de Jordi et d’Hélène, ils ont apprécié la spontanéité<br />

de Carmen et Narcisse interprétant «La coloma»<br />

et «Cala Montgo», celle de Christiane qui, accompagnée<br />

de son ami guitariste, a chanté «El meu avi», le<br />

15h, projection du film «Nos enfants<br />

nous accuseront», de Jean-Paul<br />

Jaud.<br />

17h, table ronde «<strong>Le</strong> bio à la cantine,<br />

c’est possible». Barjac, une<br />

expérience réussie, témoignage<br />

d'Édouard Chaulet, maire de Barjac<br />

(Gard). En tant qu'élu, Édouard<br />

Chaulet est à l'initiative d'une expérience<br />

de restauration scolaire en bio<br />

que le film «Nos enfants nous accuseront»<br />

a magnifiquement illustrée.<br />

Ce film, qui a connu un retentissement<br />

national, continue sa carrière<br />

d’autoroute ou sur simple indication<br />

des GPS.<br />

<strong>Le</strong>s enfants ne sont pas en sécurité et<br />

le risque d’accident inquiète bon<br />

nombre de parents, qui vivent dans la<br />

crainte de ce qui peut survenir sur le<br />

chemin dangereux de l’école. <strong>Le</strong>s traversées<br />

de villages sont peu adaptées<br />

à un tel trafic et souvent abimées par<br />

les poids lourds (revêtements de<br />

chaussée et tampons d’égouts à<br />

refaire aux frais des communes).<br />

Malgré les limitations à 30km/h et<br />

50km/h, les concitoyens ne sont pas<br />

rassurés par un tel passage routier,<br />

qui, en plus de polluer l'environnement,<br />

augmente le nombre de déci-<br />

comme support d'une action déterminée<br />

en faveur d'une alimentation<br />

biologique pour nos scolaires.<br />

L'action de ce maire montre que la<br />

bio dans les assiettes de nos enfants,<br />

c'est possible, sans surcoût excessif. Il<br />

nous fera part de son expérience, des<br />

difficultés qu'il a pu rencontrer et<br />

nous communiquera, assurément,<br />

son enthousiasme pour cette grande<br />

cause, qui touche à la santé, à la protection<br />

de l'environnement et au<br />

renouveau de notre agriculture<br />

locale.<br />

bels au-delà du supportable, notamment<br />

la nuit.<br />

<strong>Le</strong>s délais de mise en place de déviations<br />

(souvent exaspérants pour nos<br />

concitoyens) incitent les maires à<br />

penser qu’un arrêté d’interdiction de<br />

circulation à certains poids lourds -<br />

sauf desserte locale- entre Cases-de-<br />

Pène et Axat prendra mieux en<br />

compte la réalité de la circulation et<br />

de ses dangers.<br />

La discussion est lancée avec les<br />

Conseils généraux de l’Aude et des<br />

Pyrénées-Orientales afin de rendre<br />

ces arrêtés opérationnels sur le terrain.<br />

»<br />

tout accompagné des chants catalans des Goigs<br />

Tradicionals. La soirée s’est achevée par un «cremat»<br />

accompagné de biscuits et autres gâteaux. Beaucoup se<br />

sont donné rendez-vous pour une nouvelle veillée.<br />

Prades. Table ronde sur les cantines bio<br />

Mercredi 3 février, au cinéma <strong>Le</strong> Lido.<br />

Sa venue sera l’occasion de faire le<br />

point sur l'initiative locale, lancée sur<br />

ce thème par Nature et Progrès 66,<br />

en partenariat avec le SIS de Prades,<br />

le Conseil général des P-O et l'association<br />

Terres vivantes. Pour compléter<br />

le débat, se joindront à nous des<br />

gérants de cantine, cuisiniers, médecins,<br />

et agents de développement.<br />

Suite à cette réunion, nous vous invitons<br />

à déguster un buffet composé<br />

de produits biologiques locaux.<br />

Noémie Bouthier, Terres vivantes,<br />

antenne Pyrénées-Orientales.


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

dans le département<br />

Vœux du PCF 66. <strong>2010</strong>, une année propice<br />

à une « révolution culturelle » des communistes<br />

L’affluence des invités aurait-elle une signification qui dépasse celle d’une<br />

présentation de vœux, serait-ce celle d’un parti politique? Et leur<br />

empressement à parler, échanger, avec un brin d’excitation, n’allait-il audelà<br />

du plaisir de se retrouver ensemble?<br />

Cela faisait longtemps que les communistes<br />

et leurs amis n’avaient pas<br />

répondu en si grand nombre à l’invitation<br />

de la présentation des vœux du<br />

PCF 66. Peut-être étaient-ils venus,<br />

aussi, pour se féliciter, ensemble, du<br />

courage politique dont ils ont fait<br />

preuve en faisant un «choix stratégique»<br />

inédit à l’occasion des prochaines<br />

élections régionales. Était-ce un indice<br />

de cette «révolution culturelle» évoquée<br />

dans le discours du secrétaire<br />

fédéral, Nicolas Garcia? «<strong>Le</strong>s communistes<br />

sont partout dans la bataille.<br />

Dans notre région, un accord a été<br />

conclu entre le NPA et le Front de gauche,<br />

dans la création duquel nous avons<br />

été hyperactifs. (…) Mais, ne nous le<br />

cachons pas, s’il correspond à ce qu’attendait<br />

de nous une partie de notre<br />

peuple, il constitue, pour le PCF et ses<br />

adhérents, une véritable révolution culturelle.»<br />

Une révolution culturelle qui, en tout<br />

cas, n’a pas gagné quatre vice-présidents<br />

de Région, «qui osent se dire<br />

encore communistes» après avoir rallié<br />

la liste de Georges Frêche, comme l’a<br />

dénoncé Nicolas Garcia. Une attitude<br />

fustigée en ces termes: «Je le dis tranquillement,<br />

on ne peut se dire communiste<br />

quand on suit le chemin du déshonneur<br />

et qu’on méprise la quasi-unanimité<br />

des femmes et des hommes qui<br />

composent notre parti.»<br />

Il était alors question de se vendre<br />

«pour un plat de lentilles», une expression<br />

dont l’orateur a fait usage pour<br />

désigner nombre de présidents de<br />

Région socialistes «qui ont tout<br />

accepté», précisant encore, pour le<br />

déplorer, que «la gauche, prise dans les<br />

alliances électorales que nous avons<br />

connues jusqu’à présent, dirigeait vingt<br />

régions sur vingt-deux, la moitié des<br />

départements et des communes. De<br />

quoi bloquer la machine de destruction<br />

alimentée par Sarkozy. Cette résistance<br />

farouche, qui aurait été si utile à notre<br />

peuple, n’a pas eu lieu, ou si peu.»<br />

Pour ces régionales,<br />

la situation est tout autre<br />

«<strong>Le</strong> Front de gauche n’est pas évident à<br />

construire, son alliance avec le NPA<br />

encore moins, mais ce qui se passe dans<br />

notre région est une avancée positive,<br />

qui consolide la démarche des communistes<br />

et du Front de gauche», a précisé<br />

Nicolas Garcia. «Nous ne voulons pas<br />

seulement sanctionner la droite, nous<br />

voulons proposer et représenter une<br />

vraie alternative à sa politique ou aux<br />

politiques qui s’en rapprochent. <strong>Le</strong>s<br />

objectifs sont clairs: battre la droite et<br />

rassembler la gauche sur le projet le<br />

plus transformateur possible. Travailler à<br />

mettre en œuvre, dans la gestion, les<br />

propositions que nous porterons, ce qui<br />

implique une volonté d’engagement au<br />

sein de majorités de gauche. Nous<br />

devons en appeler clairement aux électeurs<br />

socialistes qui ne se reconnaissent<br />

pas dans la dérive sociale-libérale du<br />

PS, illustrée par les propos de Martine<br />

Aubry sur les retraites, et qui refusent de<br />

voir Georges Frêche les représenter. Ils<br />

peuvent voter pour les listes conduites<br />

par René Revol et par Jean Boucher<br />

dans le département, leur donner du<br />

poids, afin que nous puissions, au<br />

deuxième tour, battre la droite et<br />

construire une majorité avec les autres<br />

listes de gauche, présidée par un socialiste,<br />

pourquoi pas, mais pas par<br />

Georges Frêche, qui, par ses comportements,<br />

ses propos et sa politique, se<br />

démarque totalement de la gauche.<br />

Tout dépendra, pour obtenir ce résultat,<br />

de la campagne électorale que nous<br />

mènerons. Elle sera courte et doit être<br />

d’autant plus conquérante, offensive,<br />

populaire, hyper rassembleuse. Nous<br />

sommes attendus. Ensemble, nous pouvons<br />

bousculer la donne.»<br />

Roger Hillel<br />

Pour Nicolas Garcia, les communistes ne veulent pas seulement sanctionner la droite, ils veulent<br />

proposer et représenter une vraie alternative à sa politique ou aux politiques qui s’en rapprochent.<br />

5<br />

UNRPA 66<br />

« L'importance de notre vote<br />

aux élections régionales »<br />

« Des retraités et personnes âgées, comme beaucoup<br />

trop de citoyens, méconnaissent les compétences<br />

de la Région. Pourtant, elle intervient sur<br />

leur vie au quotidien, notamment dans trois domaines:<br />

- <strong>Le</strong>s transports: organisation des services de<br />

transports routiers non urbains et des transports<br />

ferroviaires de la région.<br />

- La formation: adoption d'un programme d'apprentissage<br />

et de formation professionnelle des jeunes<br />

et des adultes. Dans ce cadre, elle intervient pour<br />

les formations aux métiers autour des services à la<br />

personne, de l'aide à domicile, etc.<br />

- La santé: la Région peut assurer des activités en<br />

matière de vaccination. Elle peut participer, selon<br />

certaines conditions, au financement d'équipements<br />

sanitaires.<br />

La mise en œuvre de ces compétences est faite<br />

avec le souci de répondre prioritairement aux<br />

besoins des populations ou, à l'inverse, de les mettre<br />

au service des intérêts financiers. L'Union nationale<br />

des retraités et personnes âgées, dont la vocation<br />

première est d'œuvrer pour la défense et l'amélioration<br />

des conditions de vie de tous les retraités<br />

et personnes âgées, invite donc chacune et chacun<br />

à remplir, en toute indépendance, son devoir de<br />

citoyen, en confiant son mandat à la liste qui, à son<br />

avis, avance les propositions les plus crédibles pour<br />

la Région. Elle rappelle que l'administration d'une<br />

Région, comme de toute collectivité, ne se résume<br />

pas aux seuls critères de gestion, mais doit être<br />

jugée aussi sur les orientations, en matière de services<br />

publics, de plus de social et d'égalité, enfin,<br />

de prospectives en vue d'un meilleur avenir. Depuis<br />

plus de soixante ans, l’UNRPA, Union nationale des<br />

retraités et personnes âgées, défend les intérêts des<br />

retraités et personnes âgées et les grands principes<br />

de solidarité et, plus que jamais, en <strong>2010</strong>, l’UNRPA<br />

se mobilisera. »<br />

Canet-en-Roussillon<br />

L’unité, une démarche constante<br />

des communistes canétois<br />

Ces derniers mois, le conseil municipal de Caneten-Roussillon<br />

a connu d’importantes turbulences.<br />

Ce n’est pas, hélas, la première fois. Aussi les communistes<br />

canétois ont-ils décidé de replacer cet épisode<br />

dans un contexte plus large, celui des campagnes<br />

électorales qui ont rythmé la vie de notre<br />

commune depuis la Libération.<br />

À partir des archives de Francis Sentis, un des responsables<br />

de la cellule communiste de Canet-Plage,<br />

ils ont réalisé une première plaquette retraçant les<br />

élections de 1945 à 1977 et leur combat pour<br />

constituer, dans la clarté, des listes unitaires. Par<br />

ailleurs, ils se sont lancés dans la réalisation d’un<br />

dictionnaire biographique des militants canétois.<br />

En présence de Francis Sentis et d’anciens candidats,<br />

ce travail et d’anciennes photos ressuscitant le<br />

visage de militants de ces années-là seront présentés,<br />

le mercredi 3 février à partir de 16h, au foyer<br />

Moudat de Canet-Plage.<br />

Puis, à partir de 18h, la cellule PCF de Canet présentera<br />

ses vœux à la population et lancera un<br />

appel à la création d’un comité de soutien à la liste<br />

«À gauche maintenant» aux élections régionales.<br />

G.S.


6 social<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Points de vue<br />

Michel Bruzi, président de l’UPA<br />

(Union professionnelle artisanale)<br />

«<strong>Le</strong> statut d’auto-entrepreneur nous<br />

pose problème, dans la mesure où il<br />

peut être un moyen de contourner les<br />

règles de concurrence. Nous avons<br />

obtenu que la qualification soit nécessaire<br />

pour s’installer (obligation de qualification<br />

et d’immatriculation au RMA<br />

pour les métiers de l'artisanat qui engagent<br />

la sécurité ou la santé du consommateur,<br />

décret prévu en avril <strong>2010</strong>,<br />

ndlr), mais le contrôle de ces entreprises<br />

ne se fait pas encore. Certains utilisent<br />

ces dispositions pour faire travailler<br />

des sous-traitants, voire licencient<br />

pour reprendre ainsi ces salariés en<br />

auto-entrepreneurs. Beaucoup d’artisans,<br />

dans le bâtiment, la mécanique ou<br />

la photographie, sont inquiets de cette<br />

concurrence déloyale et commencent à<br />

ressentir des effets sur leur activité.»<br />

Gérard Capdet, président de la<br />

chambre de métiers et de l’artisanat des P-O<br />

©TM<br />

«Ce statut partait d’un bon sentiment,<br />

même si nous avions un certain nombre<br />

d’inquiétudes. Notre souci,<br />

aujourd’hui, est de faire contrôler par<br />

l'État que les auto-entrepreneurs satisfassent<br />

bien aux obligations de qualification<br />

et d’assurances professionnelles<br />

auxquelles ils sont contraints, car ils<br />

échappent aux règles d’immatriculation<br />

qui nous permettent, habituellement, de<br />

jouer notre rôle de contrôle. Lorsque<br />

l’on voit que certains de ces auto-entrepreneurs<br />

s’installent comme constructeurs<br />

de maisons individuelles, on voit<br />

bien qu’il s’agit d’un détournement des<br />

dispositions.»<br />

<strong>Le</strong> ministre (un ex d’Occident,<br />

rappelons-le, même si l’intéressé<br />

a horreur de ça) ne cesse de<br />

se vanter en claironnant qu’il a, grâce<br />

à ces mesures, permis la création de<br />

500.000 entreprises. Tant mieux, non?<br />

C’est bon pour l’activité et la réduction<br />

du chômage? Sauf que, comme pour toutes<br />

les mesures de déréglementation, les<br />

dommages collatéraux risquent fort<br />

d’être pires que le mal.<br />

D’abord, les artisans sont loin de sauter<br />

de joie, comme le reconnaissent les présidents<br />

de la chambre de métiers et de<br />

l’Union professionnelle artisanale (voir<br />

leurs réactions). Rupture d’égalité,<br />

concurrence faussée, travail au noir régularisé:<br />

les petites entreprises artisanales,<br />

déjà frappées par la crise, n’avaient pas<br />

besoin qu’on leur mette dans les pattes<br />

des adversaires incontrôlables. L’impact<br />

Economie. Auto-entrepreneur<br />

ou loto entrepreneur ?<br />

Hervé Novelli, ministre des PME, aime beaucoup le statut d’autoentrepreneur.<br />

Cela titille ses obsessions ultralibérales: moins d’État,<br />

moins de règles, moins de charges, moins d’impôts, moins de contrôles.<br />

L’auto-entrepreneur est un entrepreneur<br />

individuel. Ce statut a été créé par la Loi<br />

de modernisation de l’économie du 4<br />

août 2008, applicable depuis le 1er janvier<br />

2009. Il est vanté comme permettant<br />

de s’installer «très facilement, pour une<br />

activité de façon régulière ou ponctuelle,<br />

et en minimisant les coûts administratifs».<br />

Il s’agit d’un ensemble de mesures<br />

permettant d’exercer une petite activité<br />

professionnelle indépendante; certaines<br />

de ces mesures existaient avant (statut<br />

de la micro-entreprise).<br />

<strong>Le</strong>s principes<br />

Dispense d’immatriculation au registre du<br />

commerce et des sociétés ou au répertoire<br />

des métiers<br />

lors de la<br />

création de<br />

l’entreprise;<br />

Régime microsocial<br />

simplifié:<br />

paiement simplifié<br />

des cotisations<br />

et contributions<br />

sociales et<br />

montant calculé<br />

en appliquant un<br />

taux forfaitaire au<br />

chiffre d’affaires<br />

réalisé. <strong>Le</strong>s cotisations<br />

sont un pourcentage<br />

de chiffres<br />

sur le chômage, quant à lui, est sans<br />

doute négatif, puisque l’on voit de nombreuses<br />

entreprises non seulement ne<br />

pas embaucher, mais licencier leurs salariés<br />

pour les employer ensuite comme<br />

sous-traitants en auto-entrepreneurs.<br />

Dans le même temps, le statut d’autoentrepreneur<br />

permet à l’économie parallèle<br />

de se recycler à bon compte, en sécurisant<br />

une activité préexistante mais<br />

clandestine; il ne s'agit pas d'une augmentation<br />

réelle de l’activité économique.<br />

Ce statut est donc plus destructeur<br />

que créateur d’emploi. Il est d’ailleurs<br />

quasi impossible d’obtenir des chiffres<br />

sur l’impact réel sur l’emploi.<br />

Seuls 40% des auto entrepreneurs installés<br />

ont déclaré un revenu depuis la mise<br />

en oeuvre du dispositif. Échec?<br />

Défaillances des entreprises? Fraude?<br />

Difficile de le savoir, mais c’est un bien<br />

d’affaires réalisés: si vous montez votre<br />

auto-entreprise et que vous ne faites pas<br />

de ventes, vous ne payez de cotisations;<br />

S’adresse à toute activité indépendante<br />

exercée en entreprise individuelle, dont le<br />

chiffre d'affaires n'excède pas:<br />

- 80.300€ HT en <strong>2010</strong> pour une activité<br />

de vente de marchandises, d'objets, d'aliments<br />

à emporter ou à consommer sur<br />

place…<br />

- 32.100€ HT en <strong>2010</strong> pour les autres<br />

activités de services et les professions libérales;<br />

Possibilité d’option pour le versement libératoire<br />

de l’impôt sur le<br />

piètre résultat, si on le compare au coût<br />

des exonérations sociales et fiscales. Tout<br />

ceci, le gouvernement s’en moque bien.<br />

Son seul objectif: transformer des chômeurs<br />

en entreprises bidons: ça fait plus<br />

propre dans les statistiques.<br />

Robert Barrero<br />

Un bilan en quelques chiffres<br />

(sources Urssaf et Insee)<br />

291.921 inscriptions d’auto-entrepreneurs,<br />

c’est plus de 50% du nombre<br />

total d'entreprises créées sur l'année.<br />

500.000 entreprises créées en décembre<br />

2009: un seuil historique dépassé.<br />

3.990€: chiffre d'affaires trimestriel<br />

moyen généré par les auto-entreprises.<br />

40% seulement des auto-entrepreneurs<br />

ont déclaré du chiffre d’affaires.<br />

L’auto-entrepreneur, qu’est-ce que c’est ?<br />

revenu. <strong>Le</strong> versement libératoire est calculé<br />

en appliquant un taux unique sur le chiffre<br />

d’affaires. Il est payé en même temps que<br />

les cotisations sociales;<br />

Pas de TVA;<br />

Exonération de la taxe professionnelle<br />

(maximum trois ans) en cas d’option pour<br />

le versement libératoire de l’impôt sur le<br />

revenu;<br />

Un aménagement de la protection du<br />

patrimoine;<br />

Une simplification des formalités comptables.


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong>s citoyens, les salariés, les retraités, les<br />

chômeurs, les jeunes, les moins jeunes, tous<br />

ceux qui gardent leur esprit critique, tous<br />

ceux qui souffrent des effets d’une politique<br />

violemment antisociale n’y croient pas;<br />

avec raison! Et cela se voit dans la rue.<br />

De la visite de Sarkozy…<br />

<strong>Le</strong> comité d’accueil organisé à la hâte, le 12<br />

janvier, dans une ville quasiment assiégée<br />

par les compagnies de CRS, a rassemblé<br />

plusieurs centaines de personnes, malgré la<br />

paralysie de la circulation, les barrages de<br />

rues, les zones interdites. Une bien piètre<br />

image de la démocratie! La vraie démocratie<br />

était, ce jour-là, place Arago, avec ceux<br />

qui manifestaient.<br />

… Au 21 janvier<br />

Il y a eu, dans une actualité plus récente, la<br />

journée d’action du 21 janvier, dont l’initiative<br />

revenait à la CGT, à la FSU et à Sud,<br />

rejoints par des syndicats UNSA et CFDT,<br />

journée d’action centrée sur la question<br />

des services publics, au moment où le budget<br />

<strong>2010</strong> se prépare à leur faire subir une<br />

nouvelle purge d’emplois. Plus de 60.000<br />

suppressions de postes depuis 2003: le<br />

nombre d’élèves dans les écoles, de malades<br />

dans les hôpitaux, de missions à assumer<br />

a, lui, considérablement augmenté.<br />

C’est parce qu’il y a des purges qui peuvent<br />

être mortelles que les organisations syndicales<br />

avaient pris cette initiative. Après La<br />

Poste, EDF, GDF, après l’ANPE… que restera-t-il<br />

du service public si l’on ne réagit<br />

pas? C’est certainement cette inquiétude<br />

qui a conduit plus de 2.000 manifestants à<br />

descendre dans la rue à Perpignan, le jeudi<br />

21 janvier, pour une manifestation dynami-<br />

La formation des maîtres<br />

Dans la politique éducative de Sarkozy, chaque<br />

nouveau projet de réforme est une nouvelle<br />

reculade sur la qualité des formations. Ainsi de<br />

la réforme des lycées et de celle de la formation<br />

des maîtres eux-mêmes. Sur la formation<br />

des maîtres, le projet gouvernemental utilise<br />

l’élévation au niveau du master, pour, dans un<br />

même élan, remettre en cause la formation<br />

disciplinaire (ce que l’enseignant doit savoir<br />

avant de l’enseigner), la formation pédagogique<br />

(ce que l’enseignant doit savoir et faire<br />

pour transmettre son savoir) et la formation<br />

professionnelle (ce que l’enseignant doit<br />

acquérir comme expérience pour être le plus<br />

efficace possible dans ses pratiques). Il y a<br />

une quasi-unanimité chez les professionnels<br />

pour dénoncer ce projet, pour demander des<br />

négociations. Une coordination nationale<br />

Formation des enseignants sera, bien sûr,<br />

aussi dans l’action le 30.<br />

que et déterminée. Bien sûr, les<br />

Renseignements généraux n’en ont compté<br />

que 900, mais la calculette que leur avait<br />

fournie la préfecture était à l’image des services<br />

publics, c’est-à-dire mal en point.<br />

Cette participation massive a mis du<br />

baume au cœur des grévistes, qui ont<br />

découvert que les taux de participation à la<br />

grève annoncés par les médias correspondaient<br />

plus à la décision du ministre qu’à la<br />

réalité des choses. Ainsi, dans l’Éducation<br />

nationale: des grèves majoritaires dans de<br />

multiples établissements et un taux<br />

moyens de 40%. <strong>Le</strong> ministre avait, préventivement,<br />

tout divisé par deux. Sarkozy<br />

modernise même la mathématique: avec<br />

lui, 1+1=1.<br />

<strong>Le</strong> 30 janvier:<br />

la résistance continue!<br />

<strong>Le</strong> 30 janvier, pour les personnels de l’Éducation,<br />

on recommence, mais dans le cadre<br />

d’une manifestation nationale à Paris, à<br />

l’initiative de la FSU, avec la participation<br />

social<br />

Mouvement social.Résistances !<br />

À écouter les services de la propagande officielle (oh, pardon, on appelle ça, maintenant, de<br />

la communication), il n’y aurait rien d’autre à faire qu’à accepter des réformes inévitables,<br />

conçues par des esprits supérieurs, réformes que l’on a trop tardé à faire, qui vont (c’est sûr!)<br />

améliorer l’emploi, sauver la Sécu et les retraites, moderniser les services publics et<br />

préparer, pour tous, un avenir radieux… Sans doute sur un champ de ruines…<br />

La campagne « À gauche maintenant! » est<br />

lancée (ici Jean Boucher, tête de liste).<br />

des syndicats CGT, du Snalc, du SNCL… Une<br />

manifestation pour l’éducation, une éducation<br />

où la démocratisation, l’égalité des chances<br />

seraient autre chose qu’un slogan, une<br />

éducation qui serait en mesure de fonctionner<br />

autrement qu’avec des moyens de fortune.<br />

Un cinquantaine de <strong>Catalan</strong>s y participeront.<br />

Ce devrait être une occasion de montrer l’attachement<br />

de tous les défenseurs de l’école à<br />

la nécessité de l’investissement éducatif pour<br />

faire face aux défis du présent comme de<br />

l’avenir, et cela concerne toute la nation.<br />

Jean-Marie Philibert<br />

Une présence remarquée des Gep Vidal,<br />

jeudi dernier, dans le cortège à Perpignan.<br />

Sur la question des retraites, sur celle de<br />

l’emploi, sur celle du pouvoir d’achat, sur<br />

l’avenir de la Sécu, on peut s’attendre à tout<br />

et surtout au pire… À écouter le président,<br />

pour les retraites, tout devrait être réglé<br />

avant la fin de l’année. On ne reviendra pas<br />

sur le régime par répartition, on ne réduira<br />

pas les pensions… Mais il dit travailler sur<br />

un allongement de la durée de cotisation…<br />

qui, automatiquement, aboutira à une baisse<br />

des pensions. Il a de sérieuses difficultés<br />

avec les mathématiques.<br />

Quant aux autres dossiers, il est resté dans<br />

le domaine incantatoire: «Dans les semaines<br />

Il y aura un après<br />

FCPE 66<br />

<strong>Le</strong>s vœux allégés<br />

aux parents d’élèves<br />

pour <strong>2010</strong><br />

7<br />

Vœux allégés, car l’école subit avec<br />

un tel acharnement une véritable<br />

dissection de ses moyens et une<br />

dislocation de ses forces que la<br />

vérité peut sembler irréelle à qui<br />

n’a pas encore conscience des<br />

dégâts en cours.<br />

Un mois de janvier<br />

sans évaluation de CM2 inadaptée;<br />

Un mois de février<br />

sans fermeture de classes;<br />

Un mois de mars<br />

où l’on parle, enfin, de l’aménagement<br />

des rythmes scolaires;<br />

Un mois d’avril<br />

avec une réforme qui démocratise<br />

réellement le lycée;<br />

Un mois de mai<br />

avec du bio et du bon<br />

dans les restaurants scolaires;<br />

Un mois de juin<br />

avec classe, pour faire du troisième<br />

trimestre un véritable trimestre;<br />

Un mois de juillet<br />

avec une sectorisation transparente;<br />

Un mois d’août<br />

sans aucun élève sur le carreau;<br />

Un mois de septembre<br />

avec des cartables moins lourds<br />

et sans livres;<br />

Un mois d’octobre<br />

avec une campagne d’information<br />

pour les élections des représentants<br />

de parents d’élèves;<br />

Un mois de novembre<br />

avec des toilettes propres,<br />

respectueuses et sécurisées;<br />

Un mois de décembre<br />

où les élèves ne sont pas fatigués,<br />

grâce aux rythmes aménagés.<br />

Gérard Doz,<br />

président départemental<br />

et mois qui viennent, vous verrez reculer le<br />

chômage.» La politique antisociale qu’il<br />

mène reste sur les rails: il faudra de l’obstination,<br />

de la ténacité pour continuer à la<br />

combattre, pour obtenir des reculs significatifs.<br />

Vous pouvez, dès maintenant, noter<br />

deux dates dans vos agendas; le 24 février,<br />

les organisations confédérales de retraités<br />

organisent, ensemble, une journée d’action -<br />

un rassemblement sera organisé à<br />

Perpignan- et, le 14 mars, lors des élections<br />

régionales, vous pourrez, en votant pour la<br />

liste unitaire du Front de gauche, donner<br />

plus de force à tous ceux qui veulent un vrai<br />

changement.


Professionnels de la<br />

psychiatrie, mais<br />

aussi responsables<br />

syndicaux, élus,<br />

associations<br />

d’usagers,<br />

représentants de l'État<br />

sont attendus,<br />

vendredi 5 février, à la<br />

salle de cinéma du<br />

centre hospitalier de<br />

Thuir. Avec ces états<br />

généraux, la CGT<br />

entend rendre public le<br />

débat sur la situation<br />

de la psychiatrie<br />

publique dans le<br />

département, la région<br />

et sur le plan national,<br />

en lien avec la<br />

politique de santé<br />

actuelle.<br />

«Il aura fallu quinze jours de lutte acharnée,<br />

de conviction et de détermination sans<br />

faille, pour les vingt et un salariés de Gep<br />

Vidal, avec leur syndicat CGT, pour obtenir<br />

satisfaction à leurs revendications. Durant<br />

ces jours de grève, l’union locale CGT de<br />

social<br />

Santé. États généraux de la psychiatrie à Thuir<br />

«La loi Bachelot organise le démantèlement<br />

de l’hôpital public, dans une logique<br />

exclusivement fondée sur des critères<br />

de rentabilité financière.» <strong>Le</strong> ton est<br />

donné par Françoise Fiter, responsable<br />

syndicale du centre hospitalier de Thuir.<br />

<strong>Le</strong>s conséquences de cette politique ne<br />

manquent pas d’apparaître. Pour l’assistante<br />

sociale, l’égalité d’accès aux<br />

soins est remise en cause. Tout comme<br />

est pointée l’aggravation des conditions<br />

de travail pour les personnels de santé,<br />

dont le gouvernement ne cesse de diminuer<br />

le nombre. «S’éloignant d’une psychiatrie<br />

humaniste prenant en compte<br />

le patient dans sa globalité, poursuitelle,<br />

le soin en psy tend à devenir,<br />

aujourd’hui, un moyen de contrôle<br />

social.» Et de dénoncer «le traitement<br />

du symptôme», qu’il faut éradiquer au<br />

plus vite et au moindre coût.<br />

La dérive sécuritaire<br />

L’actualité s’assombrit parfois d’actes<br />

dramatiques, dont des malades sont<br />

les auteurs. Pour la syndicaliste, en<br />

écho, les déclarations du président de<br />

la République sur les schizophrènes<br />

dangereux visent à stigmatiser les personnes<br />

souffrant de troubles psychiatriques.<br />

À partir d’événements exceptionnels,<br />

la peur du malade mental est<br />

entretenue. On cherche à criminaliser<br />

ce malade et à justifier l’ouverture<br />

d’unités fermées. Or, pendant ce<br />

temps, les moyens ne cessent de diminuer,<br />

précise-t-elle. Pour les responsables<br />

CGT, cette dérive sécuritaire<br />

trouve, dans le département, sa traduction<br />

«avec l’attitude du préfet, qui<br />

rend la levée des hospitalisations d’office<br />

de plus en plus difficile.»<br />

Grève. Victoire historique chez Gep Vidal<br />

La CGT communique.<br />

Perpignan Nord et ses syndicats ont été présents<br />

pour soutenir les camarades et leur<br />

permettre de développer un syndicalisme de<br />

classe et de lutte. Cela a permis de tisser<br />

des liens incontournables, qui vont renforcer<br />

ce syndicat.<br />

Jeudi dernier, « les Polonais » de Keolis (groupe propriétaire de Gep Vidal), comme ils se nomment<br />

eux-mêmes, devant l’ancienne gare routière de Perpignan.<br />

Dès mardi 26 janvier, six salariés non grévistes<br />

prévoyaient de rejoindre les grévistes, en<br />

lutte pour leur troisième semaine consécutive,<br />

si les négociations n’aboutissaient pas.<br />

Ce conflit aura permis de faire la démonstration<br />

que, même à vingt et un salariés, courageux<br />

et déterminés, sur soixante-trois qui<br />

composent l’entreprise, des avancées en termes<br />

de salaires et de conditions de travail<br />

sont possibles. De mémoire, un mouvement<br />

comme celui-là, et de plus dans les transports<br />

privés, n’a pas eu lieu depuis des<br />

décennies…<br />

La solidarité humaine et financière a apporté<br />

à ce conflit une aide précieuse, mais il a également<br />

permis à certains salariés, syndiqués<br />

ou pas, de mieux comprendre le slogan du<br />

«tous ensemble». La CGT les a soutenus<br />

dans des moments de détresse, de perte de<br />

confiance, a toujours été présente pour<br />

développer les solidarités entre les salariés<br />

et maintenir l’action, parce qu’une lutte doit<br />

payer. Ensemble, nous avons construit une<br />

lutte solidaire et démocratique.»<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong> soin en psy tend à devenir, aujourd’hui, un moyen de contrôle social, dénoncent les responsables syndicaux.<br />

De la mise en concurrence hors<br />

système socialisé<br />

Comme dans tout le secteur de la santé, se<br />

pose aussi la question des relations entre le<br />

public et le privé. «Il y a mise en concurrence<br />

de la psychiatrie», analysent unanimement ces<br />

professionnels. Et d’évoquer la fermeture de<br />

trois hôpitaux de jour à Perpignan, ou encore la<br />

gérontologie psychiatrique, qui n’est dispensée<br />

que dans le privé. Selon ces mêmes professionnels,<br />

la question de l’égalité d’accès aux soins<br />

se pose, toujours et encore.<br />

8h30 Accueil des participants<br />

9h Politique de santé et psychiatrie. J.-L. Gibelin,<br />

directeur adjoint d’hôpital, dirigeant national CGT.<br />

10h05 Évolution des soins en psychiatrie. Thierry<br />

Dobler, psychiatre praticien hospitalier, membre<br />

de la commission nationale de la psychiatrie et de<br />

la comité d'entreprise UFMICT CGT.<br />

11h15 Dérives sécuritaires. Serge Klopp, infirmier,<br />

militant CGT de l’hôpital Maison Blanche.<br />

12h30 Repas pris en commun.<br />

Après-midi : <strong>Le</strong>s thèmes suivants seront présentés<br />

Programme<br />

Autre sujet d’inquiétude, le glissement du traitement<br />

psychiatrique extérieur dans le secteur<br />

médico-social, financé par le Conseil général,<br />

en lieu et place des hôpitaux. Or, relèvent les<br />

responsables syndicaux, le personnel n’a pas la<br />

qualification nécessaire et il y a transfert de<br />

charges sur les impôts locaux. Pour Jean-Luc<br />

Gibelin, dirigeant national de la CGT Santé,<br />

cela répond à une logique de l'État: non pas<br />

diminuer le coût de la santé, mais le coût remboursable,<br />

en le transférant sur les particuliers,<br />

hors du système de prise en charge socialisé.<br />

Sébastien Pouilly<br />

par les responsables de la CGT du centre hospitalier<br />

de Thuir: Sylvie Brunol, coordinatrice régionale<br />

santé et action sociale, <strong>Le</strong>ïla Tribes, membre<br />

de la commission nationale psychiatrie, et Pascal<br />

Mathieu, secrétaire départemental santé.<br />

14h État des lieux de la psychiatrie publique: Thuir,<br />

région, national.<br />

15h Quelles réponses aux besoins?<br />

15h45 Situation et besoins des professionnels.<br />

16h30 Propositions et actions.<br />

17h Clôture.<br />

Ils ont obtenu<br />

Une commission spécifique est<br />

créée pour procéder à la vérification<br />

des feuilles de service des conducteurs<br />

afin de remettre en place les<br />

différentes coupures, soit à 25%, soit<br />

à 50%.<br />

0,9% d’augmentation au 1er février<br />

<strong>2010</strong>.<br />

Ouverture des négociations<br />

annuelles obligatoires courant<br />

février <strong>2010</strong> (prévue, initialement, en<br />

mai <strong>2010</strong>).<br />

Trois jours de grève payés.<br />

Douze jours de grève décomptés au<br />

30e feront l’objet de l’aménagement<br />

suivant: - étalement sur six mois<br />

pour les salariés à temps complet,<br />

Étalement sur neuf mois pour les<br />

autres salariés, étant entendu qu’il<br />

pourra être dérogé à cette règle en<br />

cas de situations particulières.


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Retraite. <strong>Le</strong> mauvais marché !<br />

Après les 35 heures, les heures supplémentaires, la droite veut en finir avec<br />

notre système de retraite par répartition!<br />

Suite à l’annonce, par Nicolas Sarkozy,<br />

du chantier pour la réforme de notre système<br />

de retraite, qui débutera après les<br />

régionales de mars -prudence oblige-, le<br />

ministre du Travail, Xavier Darcos, vient<br />

de sonner la charge en déclarant «il faudra<br />

travailler plus longtemps si l’on veut<br />

assurer le financement des retraites.» <strong>Le</strong><br />

sort que compte réserver ce gouvernement<br />

à notre système de retraite est bouclé<br />

avant même le débat avec les partenaires<br />

sociaux. Ce sera comme en 1994<br />

et 2003 -on passera sur 1995, quand<br />

Juppé s’est cassé les dents-, où, à chaque<br />

fois, la réforme des retraites s’est<br />

soldée par un allongement qui ne réglait<br />

rien à la situation, tout au contraire.<br />

Ce mauvais scénario, confirmé par<br />

Nicolas Sarkozy lors de son émission truquée<br />

de lundi sur TF1, risque d’être le<br />

dernier, après plus de vingt ans de<br />

bataille. La remise en cause<br />

de l’âge de la retraite à<br />

60 ans, instaurée par la<br />

gauche en 1981, pourrait<br />

aussi s'accompagner<br />

d'une remise en cause<br />

de notre système par<br />

répartition, au profit<br />

d’une retraite par capitalisation,<br />

privilégiant<br />

le circuit de l’épargne<br />

salariale. Un cheval de<br />

Troie qui refait surface<br />

et qui serait dévastateur.<br />

Autre motif d’inquiétude,<br />

l’obtention<br />

de la retraite complémentaire<br />

à taux<br />

plein à 65 ans.<br />

Reconduit jusqu’au<br />

31 décembre<br />

<strong>2010</strong>, l’accord<br />

AGFF fixe son<br />

obtention dès 60<br />

ans. Cet accord<br />

pourrait être<br />

remis en cause<br />

unilatéralement<br />

par le Medef et le gouvernement,<br />

ce qui cloueraient au travail<br />

les salariés aux petites retraites<br />

jusqu'à 65 ans.<br />

On prend les mêmes et on<br />

recommence<br />

«Il faut agir maintenant», «moins d’actifs,<br />

plus de retraités», «un équilibre<br />

menacé», «pour sauver la retraite par<br />

répartition, une réforme est indispensable»,<br />

«il faudra travailler plus longtemps»,<br />

«les salaires ne sont pas en<br />

cause», etc. Rien n’a changé dans les<br />

arguments du Medef et de la droite. Ni<br />

dans les arguments qui condamnaient<br />

les déficits, ni dans les solutions proposées,<br />

qui les ont concrétisés.<br />

Juste quelques chiffres: en 2003, ils<br />

déclaraient que les régimes seraient déficitaires,<br />

à l’horizon 2020, de 50 milliards<br />

d'euros; désormais, ils ne le seront plus<br />

que de 25 milliards. La crise du capitalisme<br />

étant passée par-là, on pouvait<br />

aussi s’attendre à un nouveau plan de<br />

sauvetage du style de celui des banques,<br />

par exemple. Eh bien non! Tout au<br />

contraire, on s’achemine vers plus<br />

d’épargne-retraite entreprise. Des compléments<br />

qui séduisent de plus en plus,<br />

vu les incertitudes que fait courir le gouvernement.<br />

Des entreprises qui jouent<br />

aussi le jeu à fond, car cette manne est<br />

considérable en termes de spéculation et<br />

de dividendes, mais, surtout, c’est un<br />

coin que l’on enfonce dans notre système<br />

solidaire par répartition.<br />

La réforme des retraites est, en fait, déjà<br />

à l’œuvre, car de multiples textes sont<br />

entrés en application. La durée de cotisation<br />

s’allonge, notamment pour les salariés<br />

nés en 1950: ce sera 162 trimestres<br />

pour une retraite à taux plein. L’âge de<br />

dispense de recherche d’emploi est<br />

repoussé à 59 ans, malgré le paradoxe<br />

des licenciements en masse des seniors.<br />

<strong>Le</strong>s indemnités de départ en retraite<br />

seront, désormais, imposées dès le premier<br />

euro. Une manière comme une<br />

autre de rattraper l’augmentation des<br />

pensions de réversion pour les personnes<br />

les plus modestes.<br />

Plus grave encore, le COR (Conseil<br />

d’orientation des retraites) met en garde<br />

contre les intentions du gouvernement et<br />

son projet de régime par points, qui remplacerait<br />

celui en annuités. <strong>Le</strong>s cotisations<br />

donneraient droit à des points, qui<br />

détermineraient, au moment de la<br />

retraite, le montant des pensions. Pour<br />

éviter un déficit, il suffirait de baisser la<br />

valeur du point. <strong>Le</strong> niveau des pensions<br />

ne serait donc plus garanti.<br />

Philippe Galano<br />

social<br />

9<br />

Débat<br />

La gauche et les syndicats<br />

divisés sur le sujet<br />

Sarkozy n’avait pas besoin de ça! Bien<br />

aidé par les socialistes et la CFDT,<br />

Nicolas Sarkozy se sent pousser des<br />

ailes pour, cette fois, s’attaquer, pour de<br />

bon, à notre système de retraite. Ni la<br />

crise du capitalisme, ni le chômage, ni<br />

même l’échec cuisant subi dans son projet<br />

de réhabilitation des quinquas ne<br />

l’ont fait dévier d’un pouce. Pour lui,<br />

c’est sûr, pour sauver l’emploi et les<br />

retraites, il faut travailler plus et plus<br />

longtemps.<br />

Plus étonnante -encore que- est la réaction<br />

de Martine Aubry, la première des<br />

socialistes, qui s’est ralliée à l’idée que<br />

l’âge de départ à la retraite pouvait être<br />

reculé à 61 ou 62 ans. Une position qui<br />

a fait un tollé dans les rangs du Parti<br />

socialiste, obligeant Benoît Hamon,<br />

porte-parole du PS, à s’exprimer pour<br />

rassurer, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur<br />

de son parti. Mais le mal est fait et<br />

certains ont repris la balle au bond.<br />

Valls, Montebourg, Strauss-Kahn sont<br />

déjà en campagne.<br />

Quant à la CFDT, elle s’est exprimée en<br />

faveur d’un grand débat sur ce dossier<br />

qu’elle juge sensible, en dénonçant, par<br />

la voix de Jean-Louis Malys, le monsieur<br />

retraite de ce syndicat, «nous souhaitons<br />

une réforme ambitieuse et non un<br />

énième bricolage du système actuel.»<br />

C’était pourtant déjà la CFDT qui signait<br />

les accords bricolés de 1994, 1995 et<br />

2003 sur les retraites, non?<br />

Bernard Thibault, pour la CGT, en<br />

appelle à une mobilisation dans l’unité<br />

syndicale pour éviter une décision brutale<br />

du gouvernement. Il met en garde<br />

aussi sur un calendrier de négociation<br />

qui se tiendrait en plein mois d’été. Pour<br />

le secrétaire national de la CGT, «le vrai<br />

sujet, c’est celui de l’emploi et du partage<br />

des richesses créées. La réforme<br />

des retraites, ça n’est pas qu’une question<br />

de financement. C’est d’abord un<br />

débat de société et un choix politique.»<br />

La gauche, affirme le Parti communiste,<br />

se doit de défendre la retraite à 60 ans<br />

et à taux plein. «Pour cela, il faut verser<br />

à la solidarité nationale les gains de productivité<br />

et les profits, qui continuent de<br />

battre des records, malgré la crise du<br />

capitalisme.» <strong>Le</strong> PCF propose de faire<br />

cotiser les entreprises, en taxant les<br />

revenus financiers en fonction de leur<br />

politique en matière d’emploi et d’investissement.<br />

Même modérément, cette<br />

cotisation est susceptible de financer les<br />

70 ou 100 milliards d’euros manquants.<br />

Pour Marie-George Buffet, «la retraite à<br />

60 ans est un acquis social précieux<br />

pour tous les Français. Elle a besoin de<br />

toute la gauche pour être défendue!»<br />

Un appel du pied pour revenir à la raison…<br />

mais voudra-t-on l’entendre réellement?


Hebdomadaire édité par la<br />

Fédération des Pyrénées-Orientales<br />

du Parti Communiste Français<br />

Rédaction - Administration<br />

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N° ISSN 1279-2039<br />

Gérant : Christian Diéguez<br />

Directeur de publication : Sébastien Pouilly<br />

Rédaction :<br />

Robert Barrero, Michèle Devaux, France Egido,<br />

Robert Escaro, Philippe Galano,<br />

Nicolas Garcia, Nicole Gaspon, Paul Hallenaut,<br />

Roger Hillel, Sabrina Lang, Yvette Lucas, Jacques Majester,<br />

Jean-Marie Philibert, Sébastien Pouilly,<br />

Raymonde Pumareda, Jean-Pierre Ventura<br />

Photo :<br />

Robert Barrero (http://www.barrero.fr),<br />

Jean Quillio (quillio.jean@orange.fr),<br />

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Correction : Aurélie Granmont<br />

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solidarité<br />

<strong>Le</strong> bilan du séisme qui a ravagé Haïti le 12 janvier est terrible.<br />

Selon la direction de la protection civile haïtienne, le nombre de<br />

morts pourrait avoisiner les 115.000 et celui des blessés,<br />

190.000. En outre, il y aurait un million de sans-abri sur les 9 millions<br />

d’habitants que compte l’île. On imagine ce qu’a dû être le<br />

climat de chaos, alors que toutes les structures étatiques et administratives<br />

s’étaient effondrées. La force des Nations unies<br />

(Minustah), forte de près de 10.000 hommes, dont 6.940 soldats<br />

et 2.211 policiers, présente depuis 2004 sur l’île, s’est retrouvée,<br />

un moment, en panne de commandement. La panique a été<br />

générale dans toute l’île et dans la capitale, Port-au-Prince, où des<br />

milliers d’habitants ont tenté de fuir.<br />

Après ces premiers jours de totale désorganisation, l’urgence a<br />

été d’acheminer et de distribuer des aides reçues par les ONG.<br />

<strong>Le</strong>s choses ont commencé à se mettre en place et la deuxième<br />

étape devra porter sur la reconstruction du pays. Mais, lorsque<br />

l’on voit les difficultés pour mettre en œuvre la première, il y a<br />

de quoi être inquiet. Réagissant à l'afflux des aides internationales,<br />

le président haïtien, René Préval, a salué leur rapidité,<br />

mais s'est plaint du problème de coordination: «L'aide arrive et<br />

on n'est pas préparé à la recevoir. Quand elle arrive, on nous<br />

dit: où sont les camions pour la transporter, où sont les dépôts?<br />

L'aide va aller en augmentant; c'est la coordination de l'aide,<br />

pour savoir en quelles quantités, quand et comment la distribuer,<br />

qui est importante.»<br />

Solidarité et arrière-pensées étasuniennes<br />

Une part des difficultés semble venir des États-Unis, qui ont pourtant<br />

été les premiers à voler au secours des Haïtiens. Certes, 4.000<br />

Américains vivent sur l’île. Mais les États-Unis sont intervenus<br />

sans concertation avec l’ONU, en envoyant 10.000 marines, qui<br />

ont immédiatement pris le contrôle de tous les points stratégiques,<br />

notamment l’aéroport de la capitale. Ce déploiement n’a<br />

pas été sans entraver le travail de certaines ONG, en particulier les<br />

interventions médicales d’urgence.<br />

Cet empressement a été diversement apprécié. Certains pays<br />

latino-américains, comme le Venezuela ou le Nicaragua, ulcérés<br />

par la multiplication des bases et des visées américaines dans la<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Haïti. <strong>Le</strong>s clefs de la reconstruction<br />

doivent rester aux Haïtiens<br />

Après le chaos des premiers jours, l’ONU tente de reprendre la main pour coordonner les<br />

opérations d’acheminement de l’aide internationale et sa distribution sur place. La<br />

communauté internationale a l’obligation d’assurer la reconstruction du pays en créant les<br />

conditions de sa souveraineté économique et politique.<br />

région, ont exprimé leur inquiétude. <strong>Le</strong> Brésil, de son côté, craint<br />

que les opérations de secours ne se transforment en opérations<br />

unilatérales de la grande puissance.<br />

Éviter «une prise de contrôle unilatérale<br />

d’un petit pays par un très grand» (Régis Debray)<br />

La suspicion est d’autant plus fondée que la contribution US à la<br />

Minustah, essentiellement composée de contingents argentin,<br />

chilien, brésilien, est quasiment inexistante. De plus, alors que le<br />

président français avait avancé l’idée d’une conférence internationale<br />

pour la reconstruction du pays, Barack Obama a suggéré un<br />

trio États-Unis, Brésil, Canada pour diriger les efforts de coopération<br />

des pays donateurs, sans la France ni l’Europe.<br />

«Même si nous saluons les efforts de solidarité des États-Unis<br />

depuis le séisme, le dévouement de leurs médecins, de leurs spécialistes<br />

de la sécurité civile, nous mettons en garde», s'inquiète<br />

Patrick <strong>Le</strong> Hyaric, député européen du Front de gauche. «<strong>Le</strong>s dirigeants<br />

nord-américains, présidents d’hier et d’aujourd’hui, alliés<br />

pour la circonstance, ont un comportement qui ressemble à un<br />

“colonialisme de la solidarité”. Effectivement, le séisme ne doit<br />

pas fournir l’occasion aux US d’occuper l’île, de l’administrer et<br />

d’installer des bases militaires dans la région, après celles qui l’ont<br />

été en Colombie et après les coups en sous-main au Honduras.<br />

On peut aussi déplorer que l’Union européenne, qui s’est soidisant<br />

dotée d’un président stable et d’une ministre des Affaires<br />

extérieures avec le traité de Lisbonne, soit restée si longtemps<br />

silencieuse, inactive, en tant qu’institution et communauté.»<br />

Et maintenant, reconstruire le pays<br />

Avant ce séisme, quatre cyclones avaient frappé coup sur coup ce<br />

pays en 2009, comme si le pays n’en avait pas assez des catastrophes<br />

politiques qui ont jalonné son histoire récente: la longue<br />

et meurtrière dictature Duvalier et ses tontons macoutes, puis l’espoir<br />

déçu de la présidence Aristide et les drames qui en ont<br />

résulté. <strong>Le</strong>s institutions financières internationales portent une<br />

lourde responsabilité. Au cours des dernières décennies, Haïti a<br />

été soumis au remboursement de la dette, aux plans d’ajustement<br />

structurel, aux sanctions pour rétablir le président Aristide, puis<br />

pour le renverser. Avant le séisme, son économie était déjà exsangue,<br />

son agriculture dévastée et sa population la plus pauvre des<br />

Amériques.<br />

On comprendrait mal qu’aujourd’hui les États n’annulent pas,<br />

sans condition, toutes les dettes et que la France et les États-Unis<br />

ne réparent pas les effets de leurs politiques depuis l’indépendance<br />

de l’île. Une grande conférence de reconstruction et de<br />

développement durable d’Haïti, créant les conditions de sa souveraineté<br />

économique et politique, organisée sous l’égide de l’ONU,<br />

s’impose. Il faut espérer que les paroles du président haïtien<br />

seront entendues: «Oui, nous allons nous relever et, avec la prise<br />

de conscience des Haïtiens que l’on ne peut pas construire n’importe<br />

où, qu’il faut la stabilité politique pour construire dans la<br />

continuité. Et il y a aussi l’aide internationale, sur laquelle il faut<br />

compter et qui, pour le moment, du moins pour la phase d’urgence,<br />

est présente. Nous espérons qu’elle sera aussi présente<br />

pour le moyen et le long terme.»<br />

Roger Hillel


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

La capitale Port-au-Prince est littéralement rasée (photographie de la Nasa).<br />

Solidarité dans les P-O. Des artistes pour Haïti<br />

Samedi 30 janvier, à 16h, aux caves Ecoiffier à Alénya, séance de<br />

spectacles pour les enfants. Dimanche 31 janvier, à 16h, au couvent<br />

des Minimes à Perpignan, rencontre tout public.<br />

«Une minute, c'est très court. C'est<br />

à peine quelques mots d'une chanson,<br />

quelques pas de danse, quelques<br />

vers de poèmes ou quelques<br />

répliques de théâtre. Mais c'est<br />

aussi parfois très long, trop long. En<br />

une minute, à Port-au-Prince, les<br />

lumières se sont éteintes, les radios<br />

se sont tues, les immeubles se sont<br />

écrasés sur leurs occupants, les rues<br />

se sont ouvertes… En une minute,<br />

plus de cent mille êtres humains<br />

sont morts. L'équivalent de toute la<br />

population de Perpignan, si vous<br />

voulez. Plus de morts immédiates<br />

que sous l'impact de la bombe<br />

d'Hiroshima. Et ce sinistre<br />

décompte n'est pas fini. Et<br />

il ne tient pas compte<br />

des milliers de<br />

gens qui ont<br />

été amputés, de ceux que l'on va<br />

retrouver sous les ruines. Et il ne<br />

tient pas compte des milliers d'orphelins.<br />

Ni de la ruine, ni de la mort<br />

lente, par la faim et la misère.<br />

Ici, ce sont des chiffres, ils nous<br />

dépassent. Là-bas, en Haïti, ce ne<br />

sont pas des chiffres, c'est de la<br />

chair, du sang, de l'espoir, du bonheur,<br />

c'est tout cela qui s'en va sous<br />

la poussière.<br />

Alors, ici, on tape contre le mur, on<br />

proteste en soi-même, et on se dit<br />

“il faut faire quelque chose”.<br />

Alors, des artistes de disciplines différentes<br />

se rencontrent et se disent<br />

“on va faire ce qu'on sait<br />

faire, on va donner<br />

quelque chose de<br />

nous, pour aider”. Aucun d'entre<br />

nous n'en tire une quelconque<br />

gloire et ce réflexe ne nous est pas<br />

propre, bien sûr, il est celui de tout<br />

homme et de toute femme de<br />

bonne volonté.<br />

Nous ne souhaitons qu'une seule<br />

chose, c'est que vous veniez nombreux<br />

et que votre générosité soit<br />

immense.»<br />

Pour le Collectif des artistes,<br />

Cédric Debarbieux<br />

solidarité<br />

Programme<br />

11<br />

Samedi 30 janvier, 16h, caves<br />

Ecoiffier, salle Machado, à Alénya<br />

Accueil clownesque, puis trois conteurs - Patrick Brisset<br />

pour les plus petits, Jacques Vinas, qui nous contera<br />

l'histoire des couleurs, et Cédric Debarbieux, qui dira<br />

l'histoire de la Reine des Neiges. C'est le groupe de<br />

Rafaël Marcos y Amigos qui donnera la partie musicale<br />

du rêve.<br />

Dimanche 31 janvier, 16h, au<br />

couvent des Minimes, à Perpignan<br />

Dans l'ordre alphabétique (parce que nous y travaillons<br />

encore!): Fanfare Ailloli Beach, la compagnie de danse<br />

Vent de Sable - Catherine Alasset, Thierry Coma pour une<br />

lecture musicale, Lætitia Costa, avec Patrick Brisset et<br />

Cédric Debarbieux, pour une piécette rurale contemporaine,<br />

le quatuor de trombones de Philippe Guillaume-<br />

Sage, des negro-spirituals et du chant lyrique par la<br />

chanteuse américaine Robin Hendrix, un air de jazz<br />

chanté par Guy Jacquet, accompagné au saxophone par<br />

Alex Auger, un extrait du long poème de l'écrivain haïtien<br />

René Depestre «Grand Large», lu par Fabien Marquet, la<br />

compagnie de danse de Roger Méguin (chorégraphe et<br />

professeur au conservatoire), l'accordéon de Jean-Paul<br />

Sire et la guitare de Pedro Soler, etc.<br />

Interventions brèves, venues du cœur. Nous vous attendons.<br />

D'avance, merci à vous.<br />

Il n'y a pas de prix d'entrée, chacun donnera ce<br />

qu'il veut, ce qu'il peut. L'intégralité de la recette<br />

sera reversée à la Fondation de France.<br />

<strong>Le</strong>s deux salles ont été généreusement et immédiatement<br />

mises à disposition par les villes d'Alénya<br />

et de Perpignan. Et, bien sûr, nous ne pouvons<br />

citer tous ceux dont l'aide sera précieuse en ces<br />

journées.


12 actus<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong>s colères d’Hypnos<br />

Drone de guerre<br />

Devant un tel exploit technologique, un tel<br />

progrès scientifique, on comprend l’émotion<br />

jaillissant de la voix du journaliste de télévision.<br />

On se prend même à l’envier, ce grand<br />

privilégié qui a eu la chance d’accéder au site<br />

ultra-secret de l’armée américaine à partir<br />

duquel la performance se réalise.<br />

Aux USA, il est huit heures du matin. L’heure à<br />

laquelle, comme un peu partout dans le<br />

monde, les usines ouvrent leurs portes, les<br />

employés franchissent la porte des bureaux, et<br />

aussi l’heure à laquelle ces quelques militaires<br />

américains vont nous faire basculer dans la<br />

troisième dimension. En direct.<br />

La salle est sombre. Comme tous les centres<br />

névralgiques, où seule la force des armes a le<br />

pouvoir de décider du sort du monde. Partout,<br />

des ordinateurs, des écrans de contrôle, des<br />

images satellite. Et, posées devant chaque<br />

homme en uniforme, une télécommande,<br />

pareille à celle d’un jeu vidéo.<br />

<strong>Le</strong> journaliste n’en peut plus de retenir son<br />

souffle et de tenir sa langue. Enfin, nous y<br />

sommes. Là, devant cet écran sur lequel apparaissent<br />

les images d’un centre-ville à moitié<br />

dévasté, situé à l’autre bout de la terre. Chez<br />

ces salopards d’Irakiens.<br />

En plein milieu de l’écran, deux hommes<br />

cagoulés, un lance-roquettes sur l’épaule, courent<br />

à toutes enjambées. L’officier américain,<br />

responsable du centre ultra-secret, jubile.<br />

- Ce sont deux insurgés qui ont tenté de viser<br />

nos chars…<br />

Bref silence. Sourire prometteur sur les lèvres<br />

du gradé.<br />

-On va les descendre!<br />

Petite tape complice sur l’épaule de l’opérateur<br />

qui, par satellite, piste les deux fuyards.<br />

- Go!<br />

De la main droite, une pression sur la télécommande.<br />

<strong>Le</strong> drone américain a déjà quitté sa<br />

rampe de lancement. <strong>Le</strong> jeu vidéo a commencé.<br />

Devant son écran, le type attend le<br />

résultat avec impatience. Il n’aura pas longtemps<br />

à attendre.<br />

Quelques secondes plus tard, sur l’écran, une<br />

épaisse colonne de fumée. On distingue à<br />

peine les deux corps plaqués sur le sol poussiéreux<br />

de ce quartier populaire de Bagdad. Deux<br />

corps immobiles. À jamais immobiles.<br />

Dans l’obscurité de ce QG basé quelque part<br />

au Texas, un tonnerre d’applaudissements et,<br />

aussi, quelques rires. Celui, notamment, du<br />

type à la télécommande.<br />

C’est que son compteur est ouvert et, si la<br />

journée continue de la sorte, il battra peut-être<br />

son record. Comme la veille au soir, avec son<br />

fiston, devant la console de jeux vidéo installée<br />

dans le salon familial.<br />

Alors, sur le canapé, assis entre sa femme et<br />

son chien, il racontera ses exploits de la journée.<br />

<strong>Le</strong> résultat de sa «drone de guerre», qui,<br />

chaque jour, démarre à huit heures précises<br />

pour se terminer sur le coup des dix-sept heures.<br />

Puis, il lèvera son verre de bière à la santé<br />

de son père, qui l’a convaincu, un jour, d'entrer<br />

dans l’armée. Dommage qu’il ne soit plus là<br />

pour voir cela, le vieux. Lui qui n’a même pas<br />

eu le temps de connaître les jeux vidéo.<br />

Sarkoland.L’imbroglio Proglio<br />

La polémique sur le cumul des salaires et des<br />

fonctions de l’ancien président de Veolia et actuel<br />

PDG d’EDF, Henri Proglio, l’a obligé à céder.<br />

Quel est ce nouveau caillou dans la<br />

chaussure de Nicolas Sarkozy? Cette<br />

fois-ci, le cactus s’appelle Henri<br />

Proglio. L’ancien président de Veolia<br />

a été nommé en Conseil des ministres,<br />

en novembre, à la tête du<br />

groupe EDF. Il a alors posé ses conditions:<br />

il souhaitait conserver chez<br />

Veolia une fonction non exécutive, ce<br />

que le gouvernement lui a accordé.<br />

<strong>Le</strong> dirigeant a expliqué que le conflit<br />

d’intérêts n’existe pas, étant donné<br />

que les deux entreprises ne jouent<br />

pas sur le même terrain. Cependant,<br />

des bruits courent sur une éventuelle<br />

fusion EDF-Veolia. Un mariage<br />

public/privé serait, à l’évidence, un<br />

conflit d'intérêts qui ne dit pas son<br />

nom. Sans parler du don d’ubiquité<br />

qu’Henri Proglio va devoir développer<br />

pour remplir ses deux fonctions.<br />

<strong>Le</strong> PDG d’EDF souhaitait aussi garder<br />

le même «niveau de revenu» que<br />

chez Veolia, soit 1,6 million d’euros<br />

annuels. Là encore, le gouvernement<br />

accède à sa requête. Mais, le 19 janvier,<br />

Veolia annonce que son ancien<br />

patron touchera 450.000€ d’indemnités<br />

annuelles pour la charge de<br />

président du conseil d’administration<br />

qu’il occupe désormais. <strong>Le</strong>s rémunérations<br />

cumulées d’Henri Proglio<br />

atteindraient plus de 2 millions d’euros<br />

annuels. <strong>Le</strong> gouvernement, qui ne<br />

semble pas se rendre compte de l’indécence<br />

qu’une telle somme représente,<br />

met le prix pour conserver son<br />

dirigeant en or, comme n’importe<br />

quelle entreprise privée le ferait.<br />

Après tout, il ne s’agit que d’environ<br />

166 ans de Smic net…<br />

<strong>Le</strong> gouvernement<br />

doit reculer<br />

Néanmoins, le scandale gronde. <strong>Le</strong><br />

21 janvier, le président de la<br />

République prend peur. Après l’impopulaire<br />

affaire Jean Sarkozy, il ne<br />

peut plus se permettre d’erreurs, à<br />

quelques semaines des régionales.<br />

Proglio renonce à son double<br />

salaire, sans pour autant choisir<br />

l’un des deux postes. Ce cumul<br />

laisse un goût amer. À cela s’ajoute<br />

la «retraite chapeau» de 13 millions<br />

d’euros que Veolia a prévue<br />

pour son ancien PDG, malgré son<br />

départ -une broutille.<br />

La majorité juge l’affaire désormais<br />

«close», mais des voix s’élèvent<br />

pour réclamer le départ d’Henri<br />

Proglio de la direction de Veolia.<br />

<strong>Le</strong>s critiques sont si vives que le<br />

gouvernement doit à nouveau<br />

reculer. Lors de son intervention sur<br />

TF1, lundi 25 janvier, Nicolas<br />

Sarkozy a évoqué une «transition<br />

de quelques mois» après laquelle<br />

Henri Proglio se «consacrera à<br />

100% à ses fonctions à EDF».<br />

Reste à savoir si, à terme, cette<br />

annonce prendra effet.<br />

Ce scandale reflète le capitalisme à<br />

la française, dans lequel les patrons<br />

font partie d’un circuit fermé d’élites<br />

qui se cooptent entre elles et<br />

sont assez proches du pouvoir -du<br />

moins, juste ce qu’il faut- pour en<br />

tirer les avantages. Mais des questions<br />

émergent. Pourquoi Nicolas<br />

Sarkozy a-t-il validé ce cumul inacceptable<br />

des revenus et des fonctions,<br />

alors même que le gouvernement<br />

n’a de cesse de demander<br />

des efforts à la population? Pas sûr<br />

que cette affaire aide l’opinion à ne<br />

plus stigmatiser les revenus trop<br />

élevés des dirigeants. Enfin, on<br />

peut voir là une bonne occasion de<br />

réfléchir à un plafonnement des<br />

salaires. Mais une limitation peutelle<br />

être mise en place, alors qu’elle<br />

ne l’est pas pour les primes et<br />

bonus des traders?<br />

Sabrina Lang


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong> projet du «Centre<br />

de la présence<br />

française en<br />

Algérie», porté<br />

conjointement par la<br />

mairie de Perpignan<br />

et le Cercle<br />

algérianiste, refait<br />

surface.<br />

Dans le cadre du<br />

festival «Maghreb,<br />

si loin, si proche»,<br />

l’auteur francoalgérien<br />

Bachir<br />

Hadjadj est venu<br />

débattre de son livre<br />

«<strong>Le</strong>s voleurs de<br />

rêves» au cinéma<br />

Jaurès d’Argelès.<br />

actus 13<br />

Colonialisme. « <strong>Le</strong> ventre est encore fécond,<br />

d'où a surgi la bête immonde »<br />

<strong>Le</strong>s dernières élections municipales à<br />

Perpignan avaient mis au second plan le<br />

combat engagé, depuis plusieurs années,<br />

par les organisations anticolonialistes du<br />

département contre le projet de «Centre de<br />

la présence française en Algérie».<br />

Ce projet, Jean-Marc Pujol l’avait fait sien il<br />

y a dix ans. Il avait été officialisé, de même<br />

que le partenariat entre la mairie de<br />

Perpignan et le Cercle algérianiste, par une<br />

délibération municipale datant de juillet<br />

2007. Jean-Marc Pujol devenu maire, ce<br />

projet refait surface. Il figure à l’identique<br />

sur le site internet du Cercle algérianiste,<br />

association pied-noir affichant clairement<br />

sa nostalgie de l’Algérie française, et reste<br />

dans la logique d’un espace municipal destiné<br />

à glorifier la colonisation française.<br />

Comme prévu initialement, sa conception<br />

<strong>Le</strong> livre* de Bachir Hadjadj porte comme sous-titre «Cent cinquante<br />

ans d’histoire d’une famille algérienne». Il raconte l’histoire<br />

de quelques personnages emblématiques du clan des Mérachdas,<br />

duquel l’auteur est issu. Ils se succèdent, de l’époque ottomane<br />

jusqu’en 1962, en passant par la guerre de conquête par l’armée<br />

française, de 1830 à 1870, suivie de la longue et terrible époque<br />

de la colonisation, jusqu’en 1954, et, enfin, la guerre d’Algérie,<br />

l’indépendance en 1962 et l’exil de l’auteur en 1972.<br />

Ce livre se lit d’un trait tant ses qualités d’écriture sont indéniables,<br />

ce qui n’est pas rien lorsque l’on s’engage dans la lecture d’un<br />

ouvrage de 450 pages. Mais, ici, nous nous intéressons au regard<br />

que l’auteur porte sur deux cents ans d’histoire de son pays, à travers<br />

les parcours de vie de membres de sa famille -dont le sien.<br />

Disons d’emblée que son témoignage est une contribution décisive<br />

pour qui s’insurge contre la prétention des «nostalgéristes» de ne<br />

retenir que la version frauduleuse des bienfaits «de la présence<br />

française en Algérie».<br />

C’est contre cette pseudo-histoire<br />

que son livre s’inscrit, de façon magistrale<br />

Il y a consacré cinq ans de sa vie, afin de reconstituer le plus rigoureusement<br />

possible des événements qui ont marqué l’histoire de<br />

l’Algérie. Il lui aura fallu consulter des archives, des ouvrages historiques<br />

et enquêter auprès des membres ou des proches de sa<br />

famille. C’est la confrontation entre la mémoire recueillie et l’investigation<br />

historique qui fait toute la richesse du livre.<br />

L’auteur raconte que son arrière-grand-père, né en 1843 et qu’il avait<br />

eu la chance de connaître de son vivant, ne lui avait jamais parlé de<br />

la guerre de conquête: «L’humiliation de cette guerre avait été telle<br />

que mon arrière-grand-père ne pouvait pas en parler.» C’est, pour lui,<br />

une révélation. Pour comprendre ce silence, il lit les témoignages des<br />

officiers français, tel celui du maréchal de Saint-Arnaud, qui écrivait<br />

«Je pille, je brûle, je dévaste, je coupe les arbres, je détruis les récoltes,<br />

le pays est entouré d’un horizon de flammes. Plus j’avance et plus<br />

je me dégoûte de cette guerre que j’ai faite si longtemps.»<br />

Bachir Hadjadj considère qu'«il faut revisiter l’histoire, car ces carnages<br />

n’ont jamais été dits dans les livres d’histoire de la République.»<br />

En 1870, après quarante ans de «dévastations systématiques et<br />

périodiques», l’Algérie est totalement soumise et, à ce point de son<br />

témoignage, Bachir Hadjadj tient à énoncer «une position politique:<br />

en 1870, la France avait le choix soit de faire des Algériens des<br />

et sa gestion seront confiées au seul Cercle<br />

algérianiste. Et, même si ce dernier s’abrite<br />

derrière une hypothétique «commission<br />

historique», on ne manquera de rappeler le<br />

mépris qu’il a toujours affiché à l’égard des<br />

historiens spécialistes de l’histoire francoalgérienne.<br />

Dès 2006, les organisations anticolonialistes,<br />

opposées à ce projet, s’étaient prononcées<br />

«pour un authentique centre de ressources<br />

et de documentation sur l’histoire<br />

franco-algérienne de 1830 à 1962», en<br />

prenant pour référence les travaux de onze<br />

chercheurs, spécialistes reconnus de l’histoire<br />

de l’Algérie, dont la synthèse avait fait<br />

l’objet d’une publication au titre plus<br />

qu’éloquent: «Montrer l’Algérie au public.<br />

Pour en finir avec les guerres de mémoires<br />

algériennes»*. Ce collectif d’organisations,<br />

un temps mis en sourdine, ne devrait pas<br />

tarder à refaire parler de lui.<br />

Roger Hillel<br />

*Ce rapport<br />

figure en bonne<br />

place dans le livre<br />

d’Éric Savarèse,<br />

maître de conférence<br />

à l’université<br />

de Perpignan<br />

Via Domitia:<br />

«Algérie, la<br />

guerre des<br />

mémoires»<br />

(Paris, Non Lieu,<br />

mars 2007).<br />

Bachir Hadjadj. « Si on dit ces choses-là,<br />

alors tout s’éclaircit »<br />

citoyens français, électeurs et éligibles, soit de les maintenir en sujétion,<br />

et c’est ce qui s’est passé, avec les confiscations des terres, le<br />

Code de l’indigénat, puis les structures administratives et politiques,<br />

qui faisaient des Arabes des citoyens de seconde zone.»<br />

Autant de choses qui se perpétuèrent jusqu’à l’insurrection armée<br />

des nationalistes algériens, en 1954. Bachir Hadjadj raconte alors<br />

des pans de son histoire personnelle qui témoignent qu’en toute<br />

chose il y avait une frontière, souvent étanche, entre les Européens<br />

et les Algériens, qu’ils soient désignés sous les termes d’indigènes ou<br />

de Français musulmans. En 1956, il est contraint de faire son service<br />

militaire et doit passer quelques mois en Algérie sous l’uniforme de<br />

l’armée française: «L’horreur de l’horreur». Libéré, il vient à Grenoble<br />

pour poursuivre des études, mais décide de rejoindre l’ALN (Armée<br />

de libération nationale). En 1962, il rentre en Algérie, adhère au Parti<br />

communiste algérien, parce qu’il considérait que «le FLN était un<br />

parti nationaliste et intolérant.» Il est persécuté, recherché et, en<br />

1972, il quitte son pays pour la France.<br />

Son témoignage s’achève sur les considérations suivantes: «La colonisation<br />

a toujours porté un regard négatif sur l’Arabe et cela continue<br />

dans la France d’aujourd’hui. Il en est ainsi parce qu’on n’a pas<br />

expliqué aux jeunes Français ce dont je viens de témoigner. Je crois<br />

que, si on dit ces choses-là, tout s’éclaircit.»<br />

R.H.<br />

*«<strong>Le</strong>s voleurs de rêves», préfacé par Jean Lacouture, Albin Michel, 2007<br />

<strong>Le</strong> témoignage de Bachir Hadjadj est une contribution décisive pour qui s’insurge<br />

contre la prétention des «nostalgéristes» de ne retenir que la version frauduleuse<br />

des bienfaits «de la présence française en Algérie.


14 actus<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong>s Dico-lériques De<br />

Intégration<br />

Arroseur<br />

Nom. Personne préposée à l'arrosage. Familier. L'arroseur<br />

arrosé, personne qui est la victime indirecte de ses propres<br />

machinations.<br />

Nom féminin (latin integratio,<br />

onis). Action d'intégrer;<br />

fait, pour quelqu'un, un<br />

groupe, de s'intégrer à, dans<br />

quelque chose. Fusion d'un territoire<br />

ou d'une minorité dans l'ensemble<br />

national.<br />

Que c’est difficile d’exister en politique! Surtout quand on a<br />

rien à dire. La tentation de faire des «coups médiatiques»<br />

tenaille les obscurs en mal de reconnaissance. Mais n’est pas<br />

Maurice Clavel qui veut, avec son «Messieurs les censeurs<br />

bonsoir!», et les apprentis arroseurs se font souvent arroser,<br />

faute de talent. Vincent Peillon, député européen, a refusé de<br />

participer au débat organisé jeudi 14 janvier sur France 2,<br />

Au grand festival des faux-culs et des lèche-pompes, alors qu'il devait y représenter le Parti socialiste. En bisbille<br />

Fadela Amara remporte la palme haut la main. Sachant avec Ségolène Royal, qui s’invite aux débats auxquels elle<br />

mieux que personne l’émoi suscité, dans les banlieues, n’est pas invitée, Peillon a dû se dire qu’il fallait faire l’exact<br />

par la déclaration provocatrice de Sarkozy à propos de ce contraire de son ex-patronne en ne se rendant pas à ceux<br />

qu’il appelle la «racaille», la secrétaire d'État à la Ville auxquels il était convié. On peut comprendre sa réticence à<br />

n’en à pas moins déclaré dernièrement «il faut nettoyer côtoyer des dragons du genre d’Arlette Chabot, mais est-ce<br />

au Kärcher cette violence qui tue nos enfants dans les si efficace sur le plan politique? Il voulait créer le «buzz»,<br />

cités», réagissant à la mort d'un enfant de 12 ans, mi- comme disent les branchouilles d’aujourd’hui. On peut<br />

décembre, lors d'une fusillade en pleine rue, à Lyon.<br />

en douter. Son petit caca nerveux<br />

Reprendre à son compte une ignominie, quel bel<br />

lui revient en travers de la tronche<br />

exemple de fidélité dégoulinante. Est-ce l’ambition,<br />

comme un élastique un peu<br />

la stupidité ou un subtil mélange des deux qui<br />

trop tendu. Outre qu’il<br />

l’avait poussée à défendre également Jean<br />

passe pour un con manipu-<br />

Sarkozy, le Prince qu’on sort, dans la piteuse<br />

lateur, il réussit l’exploit de<br />

affaire de La Défense? Elle avait inventé, pour<br />

faire passer Besson pour<br />

l’occasion, le concept fulgurant de «délit de<br />

quasi sympathique et<br />

sale nom». On a les indignations que l’on<br />

Chabot pour une victime.<br />

peut. Ce coup d’éclat devrait permettre au minis-<br />

Quand un responsable polititre<br />

le plus inutile du gouvernement (y en a-t-il d’utiles<br />

que réclame la tête d’un jour-<br />

d’ailleurs?) de faire oublier un peu au «maître» la<br />

naliste, on ne peut pas s’empê-<br />

vacuité de son action. Fadela Amara, exemple d’incher<br />

de se sentir mal à l’aise.<br />

tégration? Je dirais plutôt qu’elle me fait penser au<br />

Voilà bien une action à l’image de la troupe<br />

baron des joueurs de bonneteau, vous savez, le<br />

des éléphants du PS, lourdingue, maladroite et<br />

complice qui endort la méfiance des gogos en leur<br />

contre-productive. La politique de<br />

faisant croire qu’il est de leur côté et les pous-<br />

la chaise vide succède à la<br />

sant à miser gros pour mieux les plumer… © TM politique de la tête vide.<br />

«Dessinateur de presse-caricaturiste et<br />

enseignant (<strong>Le</strong>ttres classiques); on le voit,<br />

personne n'est parfait…» Ainsi se définit-il<br />

lui-même. Delgé a sévi dans plusieurs publications:<br />

lointaines («Sud-Ouest», «<strong>Le</strong>s<br />

Nouvelles de Bordeaux»); plus proches<br />

(«L'Indépendant», «La Semaine du<br />

Roussillon» et, bien sûr, notre «<strong>Travailleur</strong><br />

catalan»). Il a participé à plusieurs manifestations<br />

et festivals de dessins de presse et<br />

de caricatures (Saint-Estève, Cabestany,<br />

Robert Barrero<br />

Béatification<br />

Nom féminin. Acte par lequel le pape donne à une personne<br />

décédée le titre de «bienheureux».<br />

S’il y en a un qui rendit le silence assourdissant, c’est<br />

bien Pie XII. Son mutisme sur la Shoah, dont il avait été<br />

informé dès 1942, s'est prolongé après la guerre. Il n'a<br />

jamais eu un mot de condamnation sur l'extermination<br />

du peuple juif, présenté alors -et ce jusqu'à ce que Jean<br />

XXIII, puis le concile Vatican II, en 1962, suppriment<br />

cette infamie- comme le «peuple déicide», responsable<br />

de la crucifixion du Christ. Benoît XVI, nostalgique, sans<br />

doute, de sa jeunesse brune, sinon dorée, a signé, le 19<br />

décembre, un décret déclarant Pie XII, pape de 1939 à<br />

1958, «vénérable», compte tenu de ses «vertus héroïques».<br />

La parole est d’argent, mais le silence est d’or,<br />

dit-on. Faire un saint de celui qui, par son immobilisme,<br />

cautionna, pour le moins, l’extermination dans les<br />

camps, voilà qui est bien dans la ligne d’un pape qui<br />

s’est déjà distingué en réhabilitant des évêques négationnistes.<br />

Heureusement, de nombreux catholiques ne<br />

se reconnaissent plus dans ce pape (voir l’article Pie<br />

XII: «<strong>Le</strong> scandale d’une béatification programmée»,<br />

dans la revue «Golias» et la chronique de Christine<br />

Clerc «La béatification de Pie XII m'a rendue athée»,<br />

dans «Marianne2») et les protestations se multiplient.<br />

À la politique de la main tendue, Benoît XVI préfère,<br />

décidément, celle du bras tendu. Vers le haut et à plat.<br />

Delgé dédicace<br />

Corbeil-Essonnes, Madrid, Montpellier). <strong>Le</strong><br />

TC vient d'éditer un recueil de ses dessins<br />

de presse sous le titre: «<strong>Le</strong> chtylo entre les<br />

dents».<br />

Delgé viendra le dédicacer, à partir de<br />

17h30, le mercredi 3 février, à la librairie<br />

Feuillard, à Saint-Cyprien village, en compagnie<br />

de Jean-Paul Boy, qui a écrit la préface.<br />

L'occasion d'une rencontre autour de<br />

l'humour… et d'un pot convivial.


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

forum des lecteurs<br />

«<strong>Le</strong> Barnum Circus débarque», suite<br />

À propos du billet d’humeur de Jean-Marie Philibert du TC du 15 janvier dernier intitulé «<strong>Le</strong> Barnum Circus<br />

débarque», nous avons reçu de Jean-Yves Costesèque, responsable du «Service incroyance et foi», le<br />

courrier suivant, qu’avec son autorisation nous publions.<br />

« Chers amis du <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong>,<br />

J’ai reçu, ce matin, et lu votre excellent<br />

hebdomadaire, auquel je suis abonné. Je<br />

réagis ici à l’article de Jean-Marie<br />

Philibert, «<strong>Le</strong> Barnum Circus débarque».<br />

Si j’approuve les grandes lignes de cet<br />

article, et totalement le dernier paragraphe,<br />

une phrase m’a très désagréablement<br />

choqué et meurtri, moi qui considère<br />

les communistes comme des amis<br />

avec qui il est généralement possible de<br />

travailler; c’est celle qui se termine par<br />

«… dans un élan aussi mystique que<br />

rétrospectivement ridicule». Il s’agit<br />

d’une incitation au mépris. Catholique<br />

pratiquant, je condamne tous les dérapages<br />

de l’institution. Mais si j’étais<br />

journaliste, je ne me permettrais pas, par<br />

exemple, d’écrire que les gens qui chantaient<br />

«il n’y pas de sauveur suprême»<br />

« Ce n’est un secret pour personne:<br />

je suis impliquée, depuis plusieurs<br />

années, dans le Réseau éducation<br />

sans frontières. Pour la prise en<br />

compte de la dignité des sanspapiers<br />

en attente de régularisation<br />

sur le territoire français.<br />

Ce que l’on sait peut-être moins,<br />

c’est que ma fille vit, depuis quatre<br />

ans, avec Mohammed. Étudiant en<br />

Master 2. En France depuis dix ans.<br />

Français, quoi. Ils revenaient tous les<br />

deux d’un séjour à Paris pour leurs<br />

études. De la Sorbonne, plus précisément.<br />

Je suis allée les chercher à la<br />

gare.<br />

Que croyez-vous qu’il arrivât?<br />

Pendant que ma fille s’était éloignée<br />

de lui pour me dire bonjour, un policier<br />

s’est approché de Mohammed<br />

pour lui demander ses papiers. Je me<br />

suis aussitôt dirigée vers lui pour<br />

l’embrasser. Ma fille, en nous rejoignant,<br />

me demande ce qu’il se<br />

sont ridicules, quoique je sois totalement<br />

en désaccord avec cette affirmation! Si<br />

je vote communiste et que vous parveniez<br />

au pouvoir, serai-je un citoyen de<br />

seconde zone? Je souhaite que vous me<br />

rassuriez dans vos colonnes. Amitiés »<br />

La réponse<br />

de Jean-Marie Philibert<br />

« Tout d’abord, je prie notre fidèle lecteur<br />

d’accepter mes excuses pour avoir,<br />

par l’utilisation du mot «ridicule», «choqué»<br />

et «meurtri» sa foi de chrétien. Ce<br />

mot n’est pas neutre dans l’article incriminé,<br />

il qualifiait l’élan dans lequel me<br />

propulsait un chant religieux qui habite<br />

ma mémoire d’ancien enfant de chœur<br />

et le regard que, rétrospectivement, je<br />

porte sur cet épisode de ma vie. Celui<br />

Billet personnel<br />

passe. Je lui réponds «contrôle au<br />

faciès», en regardant le policier dans<br />

les yeux. Aucune réaction.<br />

Mohammed étant en règle, on lui<br />

rend poliment ses papiers. Je suis<br />

sous le choc. Mohammed me rassure:<br />

«Ne vous inquiétez pas. J’ai<br />

l’habitude.»<br />

Ça ne me rassure pas du tout. J’ai<br />

honte. J’ai honte pour ce pays. <strong>Le</strong><br />

mien. Mais j’ai aussi honte de moi.<br />

J’ai honte parce que je ne me suis<br />

pas interposée davantage. J’ai honte<br />

parce que j’ai l’impression que c’est<br />

moi qui viens de lui demander ses<br />

papiers. Que c’est moi qui le soupçonne.<br />

Lui qui aime ma fille. C’est<br />

comme si je suspectais ma propre<br />

fille. C’est un sentiment intolérable.<br />

Mais qu’est devenu ce pays, qui s’insinue<br />

dans la vie privée des gens, qui<br />

distille le soupçon et la méfiance à<br />

l’intérieur des familles? Comment<br />

avons-nous accepté cela? Banalisé,<br />

que je trouve ridicule, en la matière, ce<br />

n’est que moi: ma foi d’enfant n’a pas<br />

survécu à l’épreuve du temps, le mysticisme<br />

dont elle s’entourait (sans doute<br />

est-ce un bien grand mot!) s’est lézardé,<br />

pour bien vite être englouti dans les<br />

péripéties de la vie. Celles du monde,<br />

avec ses drames, ses joies, ses tragédies,<br />

ses luttes, son sang, ses fripouilles et…<br />

les êtres qu’on y aime. Ce mot «ridicule»<br />

n’a, dans mon billet d’humeur, qu’une<br />

vertu d’autodérision sur la versatilité et<br />

la fragilité des destins personnels. Et je<br />

sais gré à notre lecteur de m’avoir permis<br />

de le préciser.<br />

Je n’ai pas la prétention de porter un<br />

quelconque jugement, général, absolu<br />

ou définitif, sur la foi (chrétienne ou<br />

autre), sur ceux qui sont animés par ces<br />

croyances et veulent les faire partager, et<br />

intégré comme normal? Et comment<br />

se sentir français, se reconnaître une<br />

identité française quand on est, de<br />

fait, considéré comme différent?<br />

Maintenant que j’ai vécu personnellement<br />

cette scène d’humiliation, je<br />

ne pourrai plus ne pas intervenir<br />

lorsque je serai témoin d’un<br />

contrôle. Nous devrions tous intervenir.<br />

Nous sommes tous complices de<br />

ces dérives. N’attendons pas d’être<br />

personnellement concerné.<br />

Il s’agit de notre dignité à tous. Celle<br />

des sans-papiers, certes. Mais aussi<br />

celle des Français immigrés -dont<br />

d’ailleurs ma mère fait partie. Et surtout<br />

de la nôtre, Français incontestés.<br />

Si nous n’avons cette revendication<br />

de dignité pour tous, ce qui fait<br />

l’identité de la France ne se discute<br />

pas. »<br />

Anne-Marie Delcamp<br />

15<br />

que je me garderais bien de qualifier du<br />

moindre ridicule: du ridicule, je serai<br />

alors la première victime!<br />

Je considère la diversité de notre société,<br />

de nos croyances, de nos idées, de nos<br />

engagements comme une richesse à préserver<br />

et à approfondir. Je bénis le ciel<br />

ou Marx (comme vous voulez) de<br />

m’avoir fait naître dans une République<br />

que nos parents et grands-parents ont<br />

construite laïque et fière de l’être. Elle<br />

est censée autoriser l’expression de tous<br />

dans un respect réciproque à consolider.<br />

Il y a tant à faire ensemble pour qu’elle<br />

soit plus juste, plus solidaire, moins dure<br />

pour tous ceux qui souffrent, que je trouverais,<br />

aujourd’hui, totalement ridicule<br />

de réactiver une querelle stérile entre<br />

ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y<br />

croyaient pas. Fraternellement. »


16 forum des lecteurs<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose »<br />

<strong>Le</strong> mensuel «Capital» de janvier <strong>2010</strong> a publié une article au titre évocateur: «Gérer les sureffectifs de La<br />

Poste, bon courage!» 90% du personnel des services guichet et courrier de La Poste de Thuir ont signé, en<br />

commun, une lettre ouverte de Jean-Pierre Castillo, adressée à l’auteur de l’article.<br />

«La caporalisation des esprits accompagne<br />

la politique ultralibérale du pouvoir, qui<br />

navigue entre cynisme et mensonges.<br />

Votre prose mensongère, abjecte et haineuse<br />

sur le personnel de La Poste est au<br />

service des puissances financières et des<br />

intérêts privés qui prônent la destruction<br />

des services publics, du bien commun, de<br />

l’intérêt général. “Il faut en finir avec l’esprit<br />

de la Résistance et du modèle social<br />

français”, avait déjà martelé Ernest-<br />

Antoine Seillières, l’ex-patron du Medef.<br />

Ce sont les mêmes qui disaient à l’époque:<br />

“Plutôt Hitler que le Front populaire”.<br />

<strong>Le</strong> Général de Gaulle avait jugé utile de<br />

déclarer, en 1943: «La France est résolue à<br />

de profondes transformations, elle veut<br />

faire en sorte que, demain, la souveraineté<br />

nationale puisse s’exercer entièrement,<br />

sans les pressions corruptrices d’aucune<br />

coalition d’intérêts privés.» Mais le capitalisme<br />

ultralibéral n’a pas supporté les<br />

<strong>Le</strong>ttre au proviseur<br />

du lycée de Font-Romeu<br />

«Nous venons d'apprendre qu'un système de contrôle biométrique<br />

avait été mis en place pour l'accès au restaurant scolaire de<br />

votre établissement. Un lecteur biométrique, à l'entrée de la<br />

salle, contient l'image de la main du personnel et des jeunes qui<br />

utilisent chaque jour ce service. À chaque passage, l'élève ou<br />

l'adulte saisit son code personnel, puis place sa main sur l'appareil<br />

de lecture.<br />

Comme pour les fichiers Base élèves, auxquels nous sommes<br />

fortement opposés, nous exprimons, une fois de plus, notre vive<br />

inquiétude sur l'utilisation d'un nouveau système de contrôle.<br />

Même si nous savons que le conseil d'administration a donné<br />

son accord à ce contrôle biométrique, nous ne sommes pas certains<br />

que l'ensemble des parents d'élèves connaisse bien leurs<br />

droits sur la possibilité de refuser ce moyen d'accès à la cantine<br />

scolaire. Nous vous rappelons que tout établissement qui dispose<br />

d'un contrôle biométrique doit absolument obtenir l'autorisation<br />

de la CNIL avant de pouvoir utiliser un tel système.<br />

Celle-ci doit vérifier que le chef d'établissement a bien, préalablement,<br />

informé les parents d'élèves et le personnel de leurs<br />

droits, par la diffusion d'un document. Oui, les parents d'élèves<br />

peuvent refuser que leur enfant utilise ce système biométrique.<br />

Dans ce cas, un badge ou tout autre moyen d'accès à la cantine<br />

scolaire doit être délivré à l'élève.<br />

En conséquence, nous vous serions reconnaissants de nous dire<br />

si ces dispositions ont bien été prises et si l'autorisation a bien<br />

été obtenue de la CNIL pour pouvoir utiliser ce moyen d'accès.»<br />

Comité de défense des droits et libertés<br />

Prévoyance Obsèques<br />

Testament Crématiste<br />

Organisation d’obsèques<br />

conquêtes de la Résistance: la Sécurité<br />

sociale, les nationalisations, le Code du travail,<br />

les retraites par répartition, les services<br />

publics, et s’emploie à les laminer.<br />

Pourtant, la ministre Lagarde a reconnu,<br />

récemment, que la France résiste mieux à<br />

la crise que la plupart des autres pays,<br />

grâce au modèle social français issu de<br />

1945.<br />

<strong>Le</strong> malaise, en France, est cependant bien<br />

profond, palpable, avec la crise financière,<br />

économique et morale. <strong>Le</strong>s réformes de<br />

ceux que vous défendez visent à mettre en<br />

concurrence les salariés, les diviser, pour<br />

qu’ils soient en conformité avec les standards<br />

de la productivité, du profit, de la<br />

flexibilité. L’idéologie de la civilisation du<br />

profit s’insinue dans tous les métiers,<br />

notamment dans les ex-services publics,<br />

comme La Poste, qui avaient le souci de<br />

l’humain. Ils doivent désormais être subordonnés<br />

aux valeurs de rentabilité et être<br />

O FFICE<br />

F UNÉRAIRE ET<br />

C RÉMATISTE<br />

Crématorium Régional<br />

Cimetière St Michel 66 140 Canet en<br />

Roussillon<br />

Renseignement et devis 04 68 73 50 50 ou<br />

www.pompes.funebres.fr<br />

compatibles avec le langage des marchés<br />

financiers et commerciaux.<br />

Nous devons être soumis aux exigences<br />

impitoyables des marchés qui nous disciplinent,<br />

dans la construction d’un état néolibéral<br />

qui fera de chacun de nous des salariés<br />

et retraités précaires, alors que l’élite<br />

dirigeante s’enrichit de plus en plus<br />

(+22% CAC 40 avec l’argent public).<br />

Non, nous ne voulons pas de votre «civilisation»<br />

du capitalisme sauvage, qui confisque<br />

les biens communs de la nation.<br />

Non, il n’est écrit nulle part que la concurrence<br />

de tous contre tous, que l’idéologie<br />

tyrannique de la rentabilité, de la performance,<br />

de la productivité, de la flexibilité,<br />

de la précarité doivent saccager, les uns<br />

après les autres, nos métiers et l’éthique<br />

du travail qui lui donne tout son sens.<br />

Nous refusons la dictature du profit qui<br />

détruit le monde du travail et le lien social.<br />

C’est pourquoi le SNPDEN (Syndicat national des personnels<br />

de direction de l’Éducation nationale), qui syndique<br />

plus de la moitié des personnels de direction,<br />

proviseurs, principaux et adjoints et recueille aux élections<br />

professionnelles plus des deux tiers de leurs suffrages,<br />

ne se contente pas de défendre les intérêts professionnels,<br />

matériels et moraux de ses membres. Il<br />

porte aussi une attention constante aux évolutions de<br />

la société, puisqu’il est en charge de la formation des<br />

citoyens de demain.<br />

Il lui apparaît indispensable, aujourd’hui, dans un<br />

contexte où prospèrent les fondamentalismes communautarisés,<br />

qui, en outrant le «caractère propre», isolent,<br />

enjoignent de se distinguer des autres et cherchent<br />

à imposer leur visibilité dans l’espace public, de<br />

revenir aux fondements de la République et en particulier<br />

à la laïcité, principe constitutionnel, socle de la<br />

liberté de conscience et de la possibilité du vivre<br />

ensemble. Contrairement à ce que pensent certains, la<br />

laïcité est une notion moderne, qui structure l’espace<br />

public contemporain. Elle est au cœur de la société<br />

démocratique, elle est au service de la construction de<br />

la justice sociale. Elle permet d’élaborer les méthodes<br />

Nous sommes révoltés par les mensonges<br />

grotesques, le cynisme et le mépris étalés<br />

dans votre article de caniveau. Votre haine<br />

des services publics, des fonctionnaires, n’a<br />

d’égales que votre petitesse et votre soumission<br />

aux puissances financières.<br />

Recevez notre mépris le plus profond.»<br />

Extraits de «Capital»<br />

«En réalité, le nombre de postes de travail<br />

inutiles avoisinerait, aujourd’hui, les<br />

40.000: 35.000 exactement, selon nos<br />

estimations. Et il pourrait frôler les 90.000<br />

d’ici à 2015.»<br />

«… le dégraissage du mammouth à casquette<br />

semble relever de l’impossible.»<br />

«Il faut dire que, plus de la moitié des personnels<br />

étant fonctionnaires -et les autres<br />

“invirables” de facto-, la direction ne peut<br />

pas les renvoyer, comme le ferait n’importe<br />

quelle boîte privée.»<br />

La laïcité, plus que jamais !<br />

«La laïcité est revenue au cœur du débat public, à l’occasion des multiples<br />

initiatives présidentielles et gouvernementales: discours de Latran ou de<br />

Riyad, accord Kouchner-Vatican, loi Carle, ou encore lors du débat sur<br />

l’identité nationale, mené de bien trouble manière.<br />

de mise en œuvre d’une réelle égalité des chances<br />

pour chaque élève du système éducatif public, quels<br />

que soient son sexe, son origine géographique, sociale,<br />

sa situation de handicap ou sa religion, et de lutter<br />

contre toutes les discriminations. Elle contribue à<br />

l’émancipation de chacun.<br />

Alors que les services publics sont attaqués de toute<br />

part, alors que, y compris au sommet de l'État, une<br />

vision communautariste de la société est lentement<br />

instillée, aux antipodes de la tradition française, laïque<br />

et ouverte, le SNPDEN affirme avec force son attachement<br />

au service public d’éducation, à une République<br />

où la laïcité en constitue un des socles, parce qu’elle<br />

permet d’unifier autour de valeurs communes. C’est<br />

pourquoi son conseil national, conformément aux<br />

résolutions du congrès de Biarritz de 2009, a décidé de<br />

s’adresser aux élus de la République, aux responsables<br />

associatifs, dans cette lettre ouverte préalable à des<br />

rencontres avec les élus, partis politiques, organisations<br />

syndicales et associations. La laïcité est un enjeu<br />

central, une idée moderne à défendre!»<br />

La secrétaire académique du SNPDEN, Catherine Gwizdziel<br />

Pompes Funèbres<br />

Conseillers Funéraires du Roussillon<br />

Y. GUIZARD Père & Fils & H. CARBONELL<br />

8, Place Gambetta - 66000 Perpignan - Tél. 04 68 51 30 20<br />

Site Internet : http://www.pompes.funebres.fr<br />

Chambres Funéraires :<br />

ZI. La Mirande<br />

57, av. aérodrome Crématorium<br />

66240 Saint-Estève 66000 Perpignan 66140 Canet-en-Roussillon<br />

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N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

<strong>Le</strong> point de vue du XIII de Robert Escaro<br />

<strong>Le</strong>s Dragons<br />

L’équipe est allée disputer le second match amical<br />

à Toulouse et c’est un ensemble complet que<br />

l’entraîneur a aligné, car, à trois manches du<br />

départ de la saison, il est important d’avoir une<br />

vision nette, avec les anciens et les nouvelles<br />

recrues. <strong>Le</strong>s entraînements sont bien ciblés, car<br />

quelques joueurs doivent «s’alléger». <strong>Le</strong> début<br />

de saison sera difficile, avec deux déplacements.<br />

Élite 1<br />

Petite journée, avec trois matches. Lézignan,<br />

Forfaits ski alpin<br />

et ski nordique<br />

après sa lourde défaite à l’ASC, n’a eu aucun mal<br />

à déborder un petit Villeneuve 56 à 12. Du coup,<br />

son avance augmente sur Pia, bien battu à<br />

Carpentras, et qui conserve sa seconde place.<br />

Limoux, à Saint-Gaudens, s’est promené (42 à<br />

6). Voyons si la prochaine journée apportera des<br />

surprises. Prochain week-end: Lézignan –<br />

Carpentras; Avignon – Saint-Gaudens.<br />

Saint-Estève XIII catalan - ASC<br />

Au repos dimanche, l’entente catalane n’est pas<br />

en situation stable pour la qualification. Si<br />

l’équipe est performante sur le papier, dans<br />

Tarifs préférentiels avec le <strong>Travailleur</strong><br />

<strong>Catalan</strong> pour les stations des neiges<br />

catalanes.<br />

Contacter Richard Siméon : 06 80 50 21 93<br />

l’aire, c’est autre chose, et des joueurs ne sont<br />

pas à la hauteur. Face aux Audois, qui peaufinent<br />

leur jeu et l’ont démontré en amical devant<br />

Widnes, ce ne sera pas simple.<br />

Pia - Villeneuve<br />

Devant une équipe au classement modeste, nous<br />

avions trop vite pronostiqué la victoire des<br />

Pianencqs, qui, menant à la pause 8 à 6, conservaient<br />

un réel espoir. Mais, ensuite, ce fut la<br />

débandade: de ce petit score, on arriva à 32 à 8,<br />

car Carpentras passa la surmultipliée, ce qui<br />

démontre qu’au point de vue défensif, ce n’est<br />

pas brillant dans l'équipe de Pia. Devant ces<br />

Villeneuvois, il faut donner un autre visage.<br />

Élite 2<br />

Nos deux équipes conservent les deux premières<br />

places. Palau, avec un match en plus, conserve<br />

la tête avec 1 point d’avance. Cela dit, les hommes<br />

de Touxagas n’ont eu aucun souci devant<br />

Villefranche (44 à 24) et se déplaceront à<br />

<strong>Le</strong>scure, qui est 4e au classement. Baho, lui,<br />

réussit une excellente opération à <strong>Le</strong> Cabardes,<br />

bien que le suspense ait été de mise. Baho, qui<br />

menait aux citrons 24 à 0, a eu des soucis, car<br />

les locaux ont remonté le score pour inquiéter<br />

les <strong>Catalan</strong>s, qui s’imposent 28 à 18. Dimanche,<br />

ce sera la venue de Montpellier, contre qui Baho<br />

avait gagné à l’aller. <strong>Le</strong>s Héraultais sont 3es,<br />

alors on devrait voir un beau match.<br />

annonces légales - annonces légales<br />

SARL BODHER<br />

Au capital de 1500€<br />

RCS Perpignan 510 219 181<br />

31 Rue Maréchal Foch<br />

66000 PERPIGNAN<br />

DEMISSION COGERANT<br />

L’assemblée générale ordinaire des associés du 9 janvier <strong>2010</strong> a pris acte de la<br />

démission de Monsieur André Roberge, en tant que cogérant de la société, Madame<br />

Danielle SAHUC demeurant seule gérante.<br />

Pour avis,<br />

La gérance<br />

SOCIETE CIVILE PROFESSIONNELLE<br />

J.C SEGURET – M.JOFFRE – Ph. SARDA<br />

Notaires associés<br />

51 avenue Général de Gaulle<br />

66000 PERPIGNAN<br />

Aux termes d’un acte en date du 23 décembre 2009, enregistré à POLE ENREGIS-<br />

TREMENT PERPIGNAN TET, les associés de la Société Civile Immobilière dénommée<br />

LA CERISAIE, ayant son siège social à Route de Fontfrède, au capital de 200<br />

euros dont le siège social est à CERET (66400) Route de Fonfrède, immatriculée au<br />

RCS de PERPIGNAN sous le numéro SIREN 485215842.<br />

Ont nommé gérant de ladite société :<br />

La société MJ DEVELOPPEMENT-IMMOBILIER & INVESTISSEMENT, SAS dont le<br />

siège est à BAYONNE (64100), 48-50 Avenue du 8 mai 1945 Espace Mendi Alde,<br />

identifiée au SIREN sous le numéro 500373477 et immatriculée au RCS de<br />

BAYONNE, dont le Présidence est assurée par Monsieur Michaël RUELdemeurant à<br />

BAYONNE (64100) 12 allée de Tauzin, en remplacement de Monsieur VIRIOT<br />

Dominique, sans limitation de durée.<br />

Pour avis<br />

<strong>Le</strong> Notaire<br />

ETUDE DE MAITRES JEAN-CHRISTIAN SEGURET,<br />

MARIE JOFFRE ET PHILIPPE SARDA, NOTAIRES ASSO-<br />

CIES A PERPIGNAN (PYRENEES-ORIENTALES) 51 AVE-<br />

NUE DU GENERAL DE GAULLE<br />

INSERTION - LOCATION - GERANCE<br />

Suivant acte reçu par Maître Jean-Christian SEGURET, Notaire Soussigné membre<br />

de la Société Civile Professionnelle « Jean-Christian SEGURET, Marie JOFFRE et<br />

Philippe SARDA », titulaire d’un Office Notarial à la Résidence « GALAXIE », 51<br />

Avenue du Général de Gaulle - 66000 PERPIGNAN, le 18 janvier <strong>2010</strong>, enregistré à<br />

POLE ENREGISTREMENT PERPIGNAN TET.<br />

La Société dénommée CAFE DE PARIS, SARL dont le siège est à LE SOLER (66270)<br />

Ille-sur-Têt<br />

Grande rifle du PCF<br />

Dimanche 31 janvier, salle des fêtes d’Ille-sur-Têt, à 15h.<br />

Douze tours carton plein avec bon d’achat de 60€ - un carton plein avec bon d’achat de 75€<br />

Quatre trains de la chance avec :<br />

25e tour avec bon d’achat de 150€<br />

- une quine avec bon d’achat de 45€<br />

- deux quines avec bon d’achat de 60€<br />

Plus bourriches: un jambon, douceurs, fleurs…<br />

Un bus Capeille est mis gratuitement à la disposition des rifleurs. Départ de Prades à 13h30, ensuite Marquixanes et<br />

Vinça, dans les villages Rodés et Bouleternère, aux arrêts sur la RN116.<br />

1 Avenue Victor Hugo, identifiée au SIREN sous le numéro 340410562 et immatriculée<br />

au RCS de PERPIGNAN.<br />

A CONFIE, à titre de location-gérance, A :<br />

Monsieur Patrick Marcel GUERRIER, Chef d’entreprise, demeurant à PERPIGNAN<br />

(66000) 206, Avenue Maréchal Joffre.<br />

Célibataire.<br />

Et Monsieur Daniel Victor Fernand CARDONA, Chef d’entreprise, époux de Madame<br />

Bernadette MARTINS CARVALHO, demeurant à PERPIGNAN (66000), 21 Rue Jean<br />

de la Fontaine. Un fond de commerce de débits de boissons, restaurant bar, limonadier,<br />

exploitation de tous biens, brasserie, cafés sis à LE SOLER (66270) 1, Avenue<br />

Victor Hugo, lui appartenant, pour une durée de 1 an à compter du 21 janvier <strong>2010</strong>.<br />

Tous les marchandises nécessaires à l’exploitation seront acquises par le gérant et<br />

tous les engagements les charges dus à raison de l’exploitation du fonds seront<br />

supportés par le gérant, le tour de manière que le bailleur ne puisse être ni inquiété<br />

ni recherché à ce sujet.<br />

Pour unique insertion<br />

<strong>Le</strong> Notaire<br />

COMMUNE DE CERBÈRE<br />

23 avenue Général de Gaulle<br />

66290 Cerbère<br />

AVIS D'APPEL PUBLIC À CANDIDATURE<br />

POUR UNE DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC<br />

(DSP)<br />

SOUS-TRAITÉ D'EXPLOITATION POUR LA<br />

PLAGE DE PEYREFITTE<br />

Objet de la délégation: Dévolution d'un sous-traité d'exploitation pour la plage de<br />

Peyrefitte, au titre de la concession de plage naturelle, attribuée à la commune de<br />

Cerbère par arrêté préfectoral du 17 juin 2003.<br />

Lot unique: Activité en rapport direct avec la plage et notamment des activités liées<br />

aux bains de mer, sportives et ludiques. Location de matériel de plage (matelas,<br />

parasols, etc.) et d'engins de plage non motorisés.<br />

Redevance minimale par saison: 900 Euros<br />

Superficie: 100 m2<br />

Conditions de la délégation:<br />

a) Procédure de la consultation: procédure normale de Délégation de Service Public<br />

régie par les articles L.1411-1 et suivants du Code Général des Collectivités<br />

Territoriales.<br />

b) Durée du sous-traité: 2 ans, jusqu'au 31 décembre 2012, du 15 juin au 15 septembre<br />

de chaque année.<br />

Contenu du dossier de présentation des candidatures:<br />

<strong>Le</strong>s candidats doivent fournir tous les éléments permettant d'apprécier la manière<br />

dont les activités déléguées seront proposées au public et les garanties profession-<br />

sports<br />

17<br />

nelles et financières susceptibles d'être mises en œuvre en vue que soit assurée la<br />

continuité du service public et l'égalité des usagers devant ledit service.<br />

A cette fin, les candidats produiront les documents suivants:<br />

Pièce 1: une lettre de candidature avec indication des moyens en personnel et matériel,<br />

des références, des garanties professionnelles et financières.<br />

Pièce 2: une déclaration sur l'honneur attestant que le candidat n'a pas fait l'objet<br />

au cours des cinq dernières années d'une condamnation inscrite au bulletin n°2 du<br />

casier judiciaires pour les infractions visées aux articles L.8221-1, L. 8221-2,<br />

L.8223-1, L. 8241-1 et L. 8251-1 du code du travail.<br />

Pièce 3: une attestation sur l'honneur, datée et signée certifiant le respect par le<br />

candidat de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés prévues aux articles<br />

L.5212-1 à L.5212-5 du code du travail.<br />

Pièce 4: les attestations du candidat justifiant qu'il est en règle envers ses obligations<br />

fiscales et sociales (justificatifs prévus par le décret n° 97-638 du 31 mai 1997<br />

et l'arrêté du 31 janvier 2003 modifiés).<br />

Pièce 5: une attestation sur l'honneur que le candidat n'est pas en état de liquidation<br />

judiciaire et admis au redressement judiciaire au sens des l'article L.620-1 et<br />

suivants du code de commerce ou à une procédure équivalente régie par un droit<br />

étranger, sans justifier d'une habilitation à poursuivre son activité pendant la durée<br />

de la délégation.<br />

Pièce 6: une attestation sur l'honneur que le travail sera réalisé avec des salaires<br />

employés régulièrement au regard des dispositions en vigueur du code du travail.<br />

Pièce 7: bilans et comptes de résultat pour les trois exercices clos pour ceux qui ont<br />

déjà exercé. <strong>Le</strong>s nouveaux candidats en sont exemptés.<br />

Pièce 8: Pour les sociétés: copie des statuts.<br />

a- Modalités de remise des candidatures: les dossiers de candidature seront<br />

envoyés sous pli recommandé avec Accusé de réception postal ou déposés contre<br />

récépissé, à l'adresse suivante: Monsieur le Maire de Cerbère, Hôtel de Ville, 23 avenue<br />

Général de Gaulle, 66290 Cerbère. <strong>Le</strong>s dossiers seront remis sous double enveloppe,<br />

l'enveloppe extérieure portera la mention "Délégation de Service Public pour<br />

sous-traité d'exploitation" et l'enveloppe intérieure portant la mention "Nom du candidat":<br />

"Candidature", contiendra l'offre de candidature accompagnée des pièces prévues<br />

ci-dessus.<br />

b- Date limite de dépôt des candidatures: le jeudi 04 mars <strong>2010</strong> à 16h00<br />

Remise des offres: les candidats retenus par la commission seront admis à présenter<br />

une offre d'exploitation sous la forme d'une proposition technique et financière<br />

sur la base des projets de cahier des charges et de sous-traité d'exploitation approuvés<br />

par le Conseil Municipal et y joindre le sous-traité d'exploitation dûment complété<br />

ainsi que le plan détaillé d'exploitation.<br />

- Délai de remise des offres : jusqu'au vendredi 19 mars <strong>2010</strong> à 16h00<br />

- Critères d'examen des offres: Qualité des services, garanties financières, qualité<br />

technique et esthétique, proposition financière.<br />

- Durée de validité des offres: 120 jours, à compter de la date limite de remise<br />

<strong>Le</strong>s candidatures et les offres doivent être rédigées en français<br />

Renseignements complémentaires: Secrétariat général de la Commune de Cerbère,<br />

téléphone : 04.68.88.41.85<br />

Date d'envoi à la publication: le 27 janvier <strong>2010</strong>.


18 culture<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Perpignan<br />

Campler. Bellini, Rossini, Donizetti,<br />

Verdi... <strong>Le</strong>s plus belles pages de<br />

l’opéra italien. Dimanche 31 janvier<br />

16h. Auditorium du conservatoire.<br />

Sur scène, ce sont trois jeunes<br />

artistes au talent exceptionnel, purs<br />

produits du CRR Perpignan<br />

Méditerranée, étudiants ou anciens<br />

étudiants de Danièle Perriers, qui<br />

ont été choisis pour aborder ce<br />

répertoire béni des Dieux, accompagnés<br />

au piano par Emilie<br />

Benterfa.<br />

Renseignements Campler<br />

04.68.66.35.17 ou www.campler.fr<br />

Tarif plein 18€ - Tarif<br />

abonné 14€ - Tarif spécial 7€<br />

Billetterie Espace Palmarium<br />

(place Arago) Fnac - Carrefour -<br />

Géant - Hyper U -<br />

www.fnac.com<br />

Heure musicale : Mélodies juives<br />

avec un duo piano violoncelle.<br />

Lundi 1er février,18h15, auditorium<br />

du conservatoire.<br />

Entrée libre dans la limite des places<br />

disponibles.<br />

El mediator. Tokyo Sex Destruction +<br />

Révérend Cleophus & the 7 Sins.<br />

Mercredi 3 février à 21h, club<br />

Elmediator - 8€, 5€<br />

Agathe Ze Bouse. Vendredi 5<br />

février à 21h, club Elmediator<br />

8€, 6€<br />

Brigitte Fontaine. Samedi 6 février<br />

à 21h, salle de spectacle<br />

«Tout est dans le titre, ouais! On<br />

est en 2009. Presque tout est interdit.<br />

C’est très douloureux. Je suis<br />

révoltée, plus qu’attristée. C’est la<br />

prohibition, partout. <strong>Le</strong> rouge pour<br />

naître à Barcelone, le noir pour<br />

mourir à Paris…» Brigitte<br />

Fontaine.<br />

Tarifs (+ frais de loc): 22€ et<br />

19€ abonné Elmediator,<br />

Théâtre, Campler.<br />

A l affiche<br />

Rime aux Romarins - Théâtre de la<br />

Rencontre. « Adiu, c'est Norbert ! »<br />

Rime aux Romarins accueille le<br />

Théâtre de la Corneille. Dimanche<br />

7 février à 17h30 . Norbert, le<br />

verbiliculteur s'en est allé sur son<br />

cheval bleu en d'autres lieux, d'autres<br />

paysages, mais il nous a laissé<br />

ses textes, ses poèmes, ses conférences,<br />

en français ou en catalan.<br />

<strong>Le</strong> 7 février, c'est son anniversaire<br />

et en plus c'est dimanche! Ce spectacle<br />

est proposé par le Théâtre de<br />

la Corneille dont il était le président<br />

et avec qui il a créé «Un fil i una<br />

canya», une pièce écrite à quatre<br />

mains avec Gérard Jacquet, et par<br />

Rime aux Romarins qui l'a plusieurs<br />

fois programmé au Théâtre<br />

de la Rencontre pour ses conférences.<br />

D'après un montage de textes<br />

de Monique Bellsolà et une mise en<br />

scéne de Michel Picod. Récitants:<br />

Monique Bellsolà, Cécile Moins,<br />

Lisa Molina, Alain Chamot et Michel<br />

Picod. Musique: Michel Maldonado.<br />

Chant: Gisela Bellsolà.<br />

Tarifs: plein 10 euros,<br />

réduit 8 euros<br />

Théâtre de Perpignan. Hamlet,<br />

d’après Shakespeare, mise en<br />

scène de Frédéric Borie.<br />

Mardi 2 février à 20h30, mercredi<br />

3 à 19h. Tarifs 15, 12, 10€<br />

Tautavel<br />

Tautavel-en-musique. François<br />

Ragot avec le trio «Mare Nostrum<br />

Musicae». Dimanche 7 février à<br />

16h30<br />

<strong>Le</strong> Palais des congrès de Tautavel<br />

accueillera pour la première fois<br />

une formation de Chambre des<br />

Pays <strong>Catalan</strong>s avec le trio «Mare<br />

Nostrum Musicae» composé de<br />

François Ragot, violoncelle, Eszter<br />

Schütz, violon et Anna Besson flûte.<br />

Programme: Gaspar Cassadó suite<br />

pour violoncelle seul, prélude-fantasia,<br />

intermezzo e danza finale.<br />

Joseph Haydn trios de londrès: trio<br />

n°1, trio n°2, trio n°3, trio n°4.<br />

Anton Reicha variations sur un<br />

thème de W.A. Mozart en sol<br />

majeur, opus 51.<br />

Réservation au 04.68.29.03.96<br />

et 06.06.77.44.34<br />

Tarifs: 10€, étudiants 8€ sur la<br />

présentation de la carte, gratuit<br />

pour les enfants de -de 12 ans<br />

<strong>Le</strong> Carrefour des Artistes<br />

«<strong>Le</strong>s valises sur le pont: Ils<br />

ont quitté l’Algérie.»<br />

Palais des rois de Majorque - Perpignan. Jusqu’au 14 février.<br />

L’histoire d’une traversée, d’un passage entre<br />

l’Algérie, terre natale riche en souvenirs, et la France,<br />

pays parfois inconnu. Une histoire entre deux rives.<br />

Ouvert tous les jours de 9h à 17h. Vernissage le vendredi<br />

29 janvier à 18h30.<br />

Univers, univers<br />

Bazaar Café. 4 bis, rue Amiral-Barera - Perpignan. Du<br />

5 au 20 février.<br />

Laura Ruiz expose des photos argentiques, en noir et<br />

blanc, racontant la nouvelle vie d’un objet ayant subi<br />

l’épreuve du feu. Valérie Madar présente des «illusions»<br />

de collages, entre abstraction et réalité, aboutissant<br />

à la construction de petits théâtres intimes.<br />

Cette exposition donne l’occasion de visiter l’atelier<br />

contigu de Caroline Cavalier. <strong>Le</strong>s toiles ludiques, aux<br />

couleurs printanières, sont empreintes d’un humour<br />

qui fait mouche. Ouvert du lundi au samedi de 10h à<br />

19h. Vernissage le vendredi 5 février à 18h30.<br />

Nabili, les sentiers du rêve<br />

Château royal - Collioure. Jusqu’au 31 janvier.<br />

En partenariat avec le festival de cinéma «Maghreb,<br />

si loin, si proche», cette exposition offre la possibilité<br />

de plonger dans l’univers unique de l’artiste contemporain<br />

qu’est Nabili et de ses voyages. Cet artiste<br />

rend un véritable hommage au Maghreb: ses couleurs<br />

chaudes, sa nature flamboyante ou encore<br />

cette spiritualité si intriguante qui l’entoure. Grâce à<br />

des peintures suggestives ou abstraites où la parole<br />

vive a une place très importante -comme en témoignent<br />

ses toiles ou son corps tatoué d’allégories et<br />

de symboles énigmatiques-, ce peintre éveille, au<br />

plus profond de nous-mêmes, une sensibilité inconnue<br />

pour l’homme face à la Nature. Mohamed Nabili<br />

n’est pas seulement un grand artiste débordant de<br />

créativité, mais aussi un homme engagé, qui vient<br />

d’achever la construction, au Maroc, d’une fondation<br />

à caractère humanitaire. Ouvert de 9h à 17h.<br />

Agusti Centelles<br />

La Poudrière - rue François-Rabelais - Perpignan.<br />

Jusqu’au 15 mars.<br />

En février 1939, des centaines de milliers<br />

d’Espagnols prennent le chemin de l’exil vers la<br />

France, en franchissant à pied les cols pyrénéens.<br />

Agusti Centelles est parmi eux. Après un passage par<br />

Argelès, le célèbre photoreporter catalan (engagé dès<br />

1936 aux côtés des Républicains) arrive au camp de<br />

Bram, dans l'Aude, où il poursuit, dans des conditions<br />

précaires, son activité de photographe. Ses<br />

portraits et scènes de la vie quotidienne constituent<br />

par Paul Hallenaut<br />

un témoignage journalistique et artistique essentiel<br />

sur cet épisode douloureux de la «Retirada». Ses<br />

images, prises sur le vif, ne montrent pas seulement<br />

le désarroi, la misère et le déracinement de ces réfugiés,<br />

mais aussi la force de vie d’un peuple en marche.<br />

«El camp de concentracio de Bram, 1939» est<br />

une exposition exceptionnelle par la force et la qualité<br />

du travail, ainsi que par le fait que ces photos<br />

n’ont jamais été exposées en France avant leur passage<br />

dans le prestigieux Jeu de Paume, à Paris.<br />

Ouvert le mardi et le dimanche de 10h à 17h30.<br />

10 e fête de l’Art<br />

Centre culturel des Hospitaliers de Saint-Jean. Claira.<br />

Jusqu’au 31 janvier.<br />

À l’occasion de la Saint-Vincent, de nombreux artistes<br />

clairanencs ont présenté, souvent pour la première<br />

fois, des œuvres intéressantes. Ils entouraient<br />

l’invitée, Audrey Riff, qui exposait pour la première<br />

fois. Cette dernière a baigné dans l’art pictural dès<br />

l’enfance, tant grâce à sa sœur aînée Caroline que<br />

grâce à son père Jack Riff, dessinateur dont le trait<br />

est aussi élégant qu’expressif. Cadette négligée par<br />

les «grands», elle s’est réfugiée dans les disciplines<br />

restantes: la sculpture et l’art floral. <strong>Le</strong>s fleurs bariolées<br />

et leurs couleurs somptueuses l’ont tout naturellement<br />

incitée à se tourner vers la peinture. Elle veut<br />

du brut, du concret, de la fantaisie, lâcher son trait et<br />

ses couleurs, de l’humour qui est le sel de la vie. Elle<br />

veut peindre l’émotion, l’ailleurs et les voyages. À ce<br />

propos, elle présente, à cette expo, un étonnant carnet<br />

de route qui sort des sentiers battus, évoquant<br />

un Maroc insolite.<br />

Christine Costesèque<br />

Galerie Odile Oms. 12, rue du Commerce - Céret.<br />

Jusqu’au 21 mars.<br />

Christine Costesèque est née à Port-Vendres en<br />

1957. Selon la galerie, «en refusant les surfaces du<br />

monde, elle affirme l’indépendance de la peinture et<br />

de l’image… S’il n’y a pas de finalité programmée,<br />

cela ne manque pas de sens. C’est au “regardeur” de<br />

déchiffrer la lettre, le mot et le propos pour, peutêtre,<br />

entendre le doux murmure du lâcher prise de<br />

l’être.» Vernissage le vendredi 5 février à 18h.<br />

Framboise Hautemanière<br />

Bistrot des Crus. 63, avenue du Général-<strong>Le</strong>clerc -<br />

Perpignan. Jusqu’au 28 février.<br />

Framboise Hautemanière expose une douzaine de<br />

toiles hyperréalistes, sur deux thèmes, les caves à<br />

vin et les bâches, cordes et filets de pêche. Ces peintures<br />

témoignent de la maîtrise et du talent de l’artiste<br />

pour délivrer une vision intensifiée et densifiée<br />

de ce qu’elles représentent. Vernissage le vendredi<br />

29 janvier à partir de 19h.<br />

<strong>Le</strong>s charmes du Vietnam<br />

Chapelle basse. Couvent des Minimes - Perpignan.<br />

Vernissage de l’exposition le vendredi 5 février à 18h.<br />

Jardin d’hiver<br />

Maison Secall, place du Maréchal-Joffre - Torreilles.<br />

Jusqu’au 30 janvier.<br />

Cette exposition réunit les œuvres d’une vingtaine<br />

d’artistes peintres amateurs de la commune. Ouvert<br />

du mardi au samedi de 15h à 19h.


N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

«Maghreb, si loin, si proche» à Elne. Hommage<br />

à René Vautier<br />

À 11h, présentation de films réalisés<br />

par des collégiens (collège Langevin à<br />

Elne et collège Pons à Perpignan) et<br />

performance lightgraph de Benjamin<br />

<strong>Le</strong> Brun et Karim Brahim<br />

À 14h30, hommage à René Vautier:<br />

Il est le «parrain» de la salle de<br />

cinéma d’Elne, qui porte son nom. Il<br />

est surtout un grand cinéaste documentariste,<br />

dont l’engagement contre<br />

le colonialisme, le capitalisme, le<br />

racisme ou l’extrême droite marquent<br />

le cinéma depuis plusieurs décennies.<br />

Il sera parmi nous le samedi aprèsmidi,<br />

dans un temps de rencontre<br />

autour des films suivants:<br />

«Vous avez dit: Français?» autour<br />

d’un sujet d’actualité… la citoyenneté<br />

en France.<br />

«<strong>Le</strong> dur désir de dire», d’Alain d’Aix,<br />

portrait de René Vautier.<br />

À 20h, la «grande soirée»… ou<br />

quand le festival est aussi une fête!<br />

Couscous géant, défilé de mode et DJ<br />

Tho-Kiery et VJ Olivier Tridon, pour<br />

Samedi 30 janvier:<br />

danser jusqu’au bout de la nuit, seront<br />

au menu de ce rendez-vous incontournable<br />

du festival.<br />

<strong>Le</strong>s films du festival au<br />

cinéma Vautier:<br />

Vendredi 29 janvier à 21h:<br />

«CasaNegra», de Nour-Eddine<br />

Lakhmari, en sa présence.<br />

culture<br />

Image’In. 30es Rencontres<br />

du court métrage de Cabestany<br />

Du 4 au 7 février au centre culturel<br />

Casa Negra<br />

La soirée d’ouverture, jeudi 4 février à 21h, sera consacrée à la<br />

«Mémoire de notre département».<br />

Projection, en avant-première, de «La valise égarée», de Paul<br />

Rousset: 70 ans après la Retirada, Germaine Dalle Luche et<br />

Nuria Arabia retrouvent le propriétaire de la valise égarée par un<br />

exilé républicain espagnol.<br />

«1910-<strong>2010</strong>, L'aventure du Train jaune», de Patrick Boudet.<br />

Témoignages et documents retracent l'épopée du Train jaune.<br />

Vendredi 5 février à 18h30 aura lieu le vernissage de l'expo<br />

photos d'Étienne Conte, Claude Belime, Marc Ferro, suivi de la<br />

présentation des Rencontres et d’un apéritif offert par la Ville de<br />

Cabestany.<br />

<strong>Le</strong>s projections auront lieu vendredi 5 février à partir de 21h et<br />

samedi 6 février: séances à 9h30, 15h, 21h. Gâteau d'anniversaire<br />

en fin de soirée. <strong>Le</strong>s trente-huit courts métrages projetés se<br />

divisent selon les genres suivants: fiction, documentaire, reportage,<br />

animation, art vidéo, regard semi-professionnel. La matinée<br />

du samedi 6 sera consacrée à la jeune création.<br />

Dimanche 7 février, à 10h, forum réalisateurs et public. Apéritif<br />

offert par Image'In. À 15h, palmarès et projection des films primés.<br />

Vin d'honneur offert par la Ville de Cabestany.<br />

<strong>Le</strong> jury, présidé par Joanna Bruzdowicz, compositrice de musique,<br />

sera composé de: Emmanuel Gust, réalisateur cinéma et TV<br />

(«Plus belle la vie»), producteur publicité; Jérôme Quaretti,<br />

directeur des cinémas Rive gauche et Castillet; Emmanuel Saint-<br />

Réal, cinémathèque Institut Jean-Vigo, responsable section<br />

audiovisuel du lycée Picasso; Emmanuel Dubois, réalisateur.<br />

Image’In (association loi 1901), 2 impasse Jean-Sébastien-Pons,<br />

66330 Cabestany.<br />

Samedi 30 janvier à 17h: «Permis<br />

d’aimer» de Rachida Krim, en présence<br />

de Fejria Deliba, actrice.<br />

Dimanche 31 janvier à 14h30: «Dans<br />

le regard de l’autre», de Daniel<br />

Kupferstein, en sa présence. À 16h30:<br />

«Amours voilées», de Abdelaziz<br />

Salmy, en sa présence.<br />

Tarifs: un film 4€. Couscous 8€.<br />

Institut Jean-Vigo<br />

Torch Song Trilogy<br />

Mardi 2 février à 19h, salle Marcel-Oms<br />

19<br />

Milieu des années 1970. Arnold enchante les<br />

foules d'un cabaret new-yorkais, travesti en<br />

chanteuse, sous le nom de Virginia Hamm. Juif et<br />

homosexuel, il a du mal à faire accepter à sa<br />

mère les fantaisies de son mode de vie. Un soir,<br />

il rencontre Ed, son premier véritable amour.<br />

Mais celui-ci s'avère être un bisexuel, qu'il se<br />

partage avec une femme! Un an plus tard,<br />

Arnold se console dans les bras d'Alan, jeune<br />

amant tendre, jusqu'à un nouveau bouleversement…<br />

En 1982, l'acteur et metteur en scène Harvey<br />

Fierstein rencontre un immense succès sur les<br />

planches de Broadway avec «Torch Song<br />

Trilogy», pièce largement autobiographique de<br />

plus de quatre heures.<br />

Six ans plus tard, il adapte lui-même, avec talent,<br />

son travail pour le grand écran. «Torch Song<br />

Trilogy», film drôle et poignant, vaut pour sa<br />

vision du New York gay des années 1970 et surtout<br />

son casting explosif: si Harvey Fierstein<br />

excelle en folle tragique, le alors tout jeune<br />

Matthew Broderick et l'immense Anne Bancroft<br />

lui donnent brillamment la réplique.<br />

Vingt ans après sa sortie, par ses éclats d’humour<br />

et d’amour, par sa capacité à nous faire<br />

percevoir, avec pudeur, le tragique de l’existence<br />

et à traiter de la différence avec ouverture et<br />

humanisme, «Torch Song Trilogy» reste, plus que<br />

jamais, une grande œuvre militante universelle.<br />

Arsenal, 1 rue Jean-Vielledent, Perpignan<br />

Renseignements - tarifs: 04.68.34.09.39.<br />

Site: www.inst-jeanvigo.eu<br />

«Balade en terre d'artistes»<br />

<strong>Le</strong>s inscriptions ont démarré!<br />

La 7e édition de «Balade en terre d’artistes» se<br />

déroulera les samedi 15 et dimanche 16 mai<br />

sur tout le territoire départemental.<br />

Comme les années précédentes, cette manifestation<br />

s’inscrit dans une politique de valorisation<br />

de la création contemporaine. Elle vise à favoriser<br />

la rencontre avec les artistes dans le lieu le<br />

plus intime de leur création, l'atelier.<br />

Peintres, sculpteurs, verriers, céramistes, potiers,<br />

photographes… tous ceux qui souhaitent ouvrir<br />

leurs portes au grand public sont invités à s’inscrire<br />

avant le 18 février. Un bulletin est téléchargeable<br />

sur le site du Conseil général<br />

(www.cg66.fr).<br />

Pour plus d'infos : Direction du patrimoine et<br />

de la catalanité. Tél. 04.68.08.29.33.


20 in memoriam<br />

N°3350 - Semaine du 29 janvier au 4 février <strong>2010</strong><br />

Décès d’Ursula Vian-Kübler<br />

Ursula Vian-Kübler, vice-présidente de la Fond'action Boris Vian, coprésidente artistique<br />

des «Nits de canço i de musica a Eus», est décédée la semaine dernière.<br />

Épouse de<br />

Boris Vian, Ursula est née dans une<br />

famille d'artistes. Son père, Arnold<br />

Kübler, citoyen helvétique, rédacteur en<br />

chef et créateur de la célèbre revue<br />

suisse «Du», est acteur, journaliste et<br />

écrivain, grand prix national des lettres<br />

de la ville de Zurich. Sa mère, Alva<br />

Kübler Giertz, Suédoise, est professeur<br />

d'éducation physique et enseigne le tennis.<br />

Ses frères exercent aussi des professions<br />

artistiques.<br />

Ursula entre dans la danse dès son plus<br />

jeune âge, étudie le piano, entre à<br />

l'opéra de Zurich, où elle danse dans de<br />

nombreuses créations. Après un séjour<br />

en Suède, elle arrive à Paris et y rencontre<br />

Maurice Béjart, dont elle danse toutes<br />

les premières créations. Elle est<br />

<strong>Le</strong> théâtre de Perpignan<br />

Hasard du calendrier ou non, le théâtre offrait deux spectacles<br />

dans la même semaine, aussi différents que possible,<br />

accueillant chacun un public nombreux, dont beaucoup<br />

de jeunes.<br />

© Jean Tremblay<br />

<strong>Le</strong>s Ballets jazz de Montréal, pour commencer, avec une<br />

soirée dédiée à la chorégraphe Aszure Barton et deux<br />

pièces, «Jack in a box» et «<strong>Le</strong>s chambres de Jacques».<br />

Au centre, donc, un quidam, improbable, concentré d'humanité,<br />

censé exprimer le tourbillon de la vie, lui seul, lui<br />

et les autres… Cela s'enchaîne à un rythme trépidant, se<br />

contorsionne allègrement, va et vient, virevolte sur des<br />

musiques, sympathique pot-pourri où voisinent Vivaldi,<br />

rock, Canadiens et romantiques. C'est séduisant car pétri<br />

d'humour, tant au niveau des costumes que de la gestuelle.<br />

Dans la première pièce -la plus enlevée-, les danseurs<br />

semblent une joyeuse bande de boy-scouts en short<br />

marine et chemise bleu pâle. Dans la seconde, caracos<br />

en broderie anglaise et corsets colorés, pour une écriture<br />

chorégraphique sans doute moins limpide, néanmoins<br />

remarquée par Roland<br />

Petit, qui l'engage dans les Ballets de<br />

Paris, dont elle devient première danseuse.<br />

Elle participe à une tournée en<br />

Europe et aux USA avec «Carmen».<br />

Elle rencontre Boris Vian chez Gallimard<br />

et devient sa femme en 1954.<br />

Après avoir dansé et chanté dans diverses<br />

compagnies de spectacles, elle reste<br />

auprès de Boris Vian, malade, de 1957 à<br />

1959, et elle reprend sa carrière au<br />

décès de l'écrivain. Elle chante notamment<br />

Brecht et Kurt Weil chez Maurice<br />

Béjart et joue au cinéma avec Louis<br />

Malle, Pierre Kast, Agnès Varda, Pierre<br />

Prévert, Yannick Bellon, Roger Vadim.<br />

Sa personnalité artistique peu commune<br />

en a fait une figure recherchée par les<br />

réalisateurs de télévision, Vicky Baum,<br />

Jean-Christophe Averty, Pierre Koralnilk,<br />

Jacques Rozier -avec «Ni<br />

figue ni raisin». Au théâtre, elle se produit<br />

dans des créations de Henri<br />

Michaux, Francis Blanche, Léonor Fini et<br />

tient le rôle de Titania dans «<strong>Le</strong> songe<br />

d'une nuit d'été», de William<br />

Shakespeare, monté par Ariane<br />

Mnouchkine au cirque Medrano à Paris.<br />

Ensuite, Ursula Vian-Kübler se consacre<br />

à la diffusion des œuvres de feu son<br />

mari Boris Vian. Elle crée, avec M.<br />

D'dee, la Fond'action Boris Vian, dont ils<br />

sont les deux présidents fondateurs perpétuels,<br />

et les «Nits de canço i de<br />

musica a Eus», qui attirent chaque été, à<br />

Eus, de nombreux visiteurs et y accueillent<br />

des artistes proches aussi bien que<br />

célèbres, chanteurs, musiciens, poètes,<br />

comédiens, autour d’œuvres du monde<br />

entier.<br />

Ursula Vian-Kübler était aussi «régente»<br />

au Collège de pataphysique.<br />

Faste semaine<br />

Ballet jazz et Duras, chacun pouvait trouver son bonheur.<br />

roborative en diable.<br />

Registre nettement plus sombre, samedi soir, avec<br />

«L'Amante anglaise», de Marguerite Duras, mis en scène<br />

par Marie-Louise Bischofberger. Pas l'ombre d'une<br />

amoureuse britannique là dedans, mais un calembour<br />

homonymique, référence à un plante, la menthe<br />

anglaise, abondante dans certains jardins et, notamment,<br />

celui où la pauvre héroïne de la pièce passe le plus<br />

clair de son temps.<br />

Aux origines de cette œuvre, un fait divers: la découverte,<br />

en 1949, de morceaux de corps humain dans<br />

divers wagons de trains de marchandise, qui a suffisamment<br />

fasciné Marguerite Duras pour qu'elle en fasse l'argument<br />

d'une pièce de théâtre. Claire Lannes a tué sa<br />

cousine, sourde et muette, l'a découpée en morceaux et<br />

mis ceux-ci dans des wagons. Tous ont été trouvés, sauf<br />

la tête, qu'on ne trouvera jamais. Quant au pourquoi, la<br />

criminelle est incapable d'apporter le moindre éclaircissement<br />

sur ce point.<br />

<strong>Le</strong> texte est d'une banalité glaçante, comme la scène,<br />

nue. Au fond, un mur de fer sur lequel sont projetées, par<br />

moments, des images ferroviaires. Un décor d'un<br />

dépouillement extrême, une table et deux chaises, vision<br />

implacable et oppressante du système judiciaire. Tout,<br />

bien sûr, va passer par les acteurs, trois, grandioses, intervenant<br />

en duo dans chaque acte: l'interrogatoire du<br />

mari, puis celui de la femme. André Wilms, l'interrogateur,<br />

voix superbe et belle prestance, s'acharnant désespérément<br />

à comprendre, excuser, presque, indiscutablement<br />

sous le charme de Claire, moins indulgent avec<br />

Pierre, le mari. Lui, c'est Ariel Garcia Valdès, remarquable<br />

d'ambiguïté, costume gris, ramassé sur lui-même, se<br />

dévoilant peu à peu, comme à regret, acculé à avouer<br />

© Pascal Gely<br />

Dédié<br />

à Ursula, le beau<br />

poème de Boris Vian, «Berceuse<br />

pour les Ours qui ne sont pas là».<br />

«Oursi Ourson Ourzoula<br />

je voudrais que tu sois là<br />

que tu frappes à la porte<br />

et tu me dirais c’est moi<br />

devine ce que j’apporte<br />

et tu m’apporterais toi.<br />

C’est dimanche il est 8 heures<br />

et je ne veux pas sortir<br />

et je m’ennuie à mourir<br />

alors je t’écris mon ange<br />

une chanson du dimanche<br />

une chanson pas très drôle<br />

mais on y ajoutera<br />

mardi soir un grand couplet<br />

viens dormir sur mon épaule<br />

et on ne dormira pas.»<br />

Boris Vian. 1951<br />

qu'après tout, oui, il aime sa femme. Ludmila Mikaël,<br />

enfin, lumineuse, mutine, sidérante dans l'aveu d'un<br />

crime inexplicable, laissant entrevoir l'immense vacuité<br />

d'une vie, la perte d'un amour ancien, sans jamais paraître<br />

affectée de rien, sans cesse au bord de l'abîme. Du<br />

grand art.<br />

N.G.<br />

Prochain rendez-vous<br />

Mardi 2 février à 20h30 et mercredi 3 février à 19h,au<br />

théâtre municipal, «Hamlet», d'après William<br />

Shakespeare, mise en scène de Frédéric Borie.

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