on bouge encore

on
bouge
encore
chansons & autres palabres
FréDérIc recroSIo

J’suis pas chanteur 5
Les gens quand on Les regarde pas 9
souvent parfois peut-être 15
on perd 19
une fiLLe parfaite 25
J’t’aime pas 29
L’ embeLLie 33
c’est JoeLLe 39
pourquoi pas ? 43
Les fiLLes sont foLLes 47
tu me manques 53
quand eLLe tonne 57
teLLement maL 63

Pour la modestie, je ne crains Personne.
4
erik satie
J’suis pa s
chanteur

J’suis pas chanteur et j’aime pas trop
L’eau de rose dans mon caniveau
J’pousse pas, rêveur, un vieux vélo
Avec une guitare sur le dos
J’suis pas maudit ni poète
Même pas foutu d’avoir des dettes
J’ai pas de plis à mon manteau
Et tous les ans, j’ai un nouveau
Je suis pas intello, j’ai trois télés
Mais c’est pas pour r’garder Arte
Même si, Rimbaud, il vaut c’qu’il vaut
... surtout le trois...
Pardon, mais je suis pas bohème
J’bégaie quand j’essaie d’dire « je t’aime »
J’fais pas semblant d’être dans la lune
Ni d’en décrocher quelques-unes
J’ai la fadaise romantique
Mais c’est qu’une posture esthétique
J’suis pas à l’aise dans le mélo
Et j’gueule sur les dames au bistrot
Si j’baise sans peine le vendredi
C’est que j’ai une Maserati
Et quand j’enchaîne les râteaux
J’paie pour une pipe à un trav’lo
... j’en connais un très bien...
près de Porte Dauphine... il s’appelle Juanès...
... vraiment, beaucoup de conversation...
J’en connais tellement que ça faiche
De m’voir là, derrière un micro
Bien sûr j’les comprends mais n’empêche
Que j’sais bien faire des rimes en « o »
6
Quoi qu’on y perde, en harmonique
D’avoir aucun geste technique
M’en fous, j’suis l’maître du pipeau
Et j’ai Alain Roche au piano
C’est entendu, je me trouve beau
C’est charmant, la boule à zéro
Mais quoi d’plus important qu’mes fesses ?
Parce que moi j’suis pas rebelle pour un sou
J’me force pour être dans le coup
Tant pis pour celles qui y croient
En bavant sur Che Guevara
... alors que c’est quand même
une marque de tee shirt...
Et quand j’ai le cœur trop fragile
Mais j’ai pas l’humeur à zéro
Et j’souffre aux heures de bureau
J’suis pas chanteur et j’m’en fous
Moi je fais ça que pour les sous
Je pense qu’à moi et après tout
J’suis pas bien différent de vous
7

tout ce qui était directement vécu
s’est éloigné dans une rePrésentation.
8
guy debord
Les gens
quand
on Les regarde
pa s

Les gens quand on les regarde pas
Balancent et rigolent
Les gens quand on les regarde pas
Aussi se désolent
Les gens quand on les regarde pas
Sentent le parfum des fougères
Les gens quand on les regarde pas
S’embrassent les yeux ouverts
Et si on les regarde
Ils se retiennent en continu
Ils prennent bien garde
D’avoir le p’tit doigt bien tendu
Les gens quand on les regarde pas
Du coup se dévoilent
Les gens quand on les regarde pas
Promettent les étoiles
Les gens quand on les regarde pas
Croisent les doigts pour faire un vœu
Les gens quand on les regarde pas
Hurlent au dépit de n’être qu’eux
Et si on les regarde
Ils ont le dedans qui se cache
Ils prennent bien garde
De lisser leur costume sans taches
Les yeux
C’est pas la peine
On peut bien faire sans eux
Les yeux
Quand on les ferme
C’est là qu’on voit vraiment mieux
Les gens quand on les regarde pas
Aspirent et implorent
Les gens quand on les regarde pas
Veulent tomber encore
10
Les gens quand on les regarde pas
Ont des regards qui donnent tout
Les gens quand on les regarde pas
Lancent le pari de l’amour fou
Se forcent à croire
Et se disent les mots pour toujours
Et puis, dans le noir
Fabriquent les enfants de l’amour
Les gens quand on les regarde pas
S’épuisent et soupirent
Les gens quand on les regarde pas
Saignent sans rien dire
Les gens quand on les regarde pas
Les gens quand on les regarde pas
Ont la goutte au nez en glaçon
Retombent en enfance
Pour éternuer face au vent
Piaffent d’insouciance
Et s’essuient les mains en riant
Toujours, ils s’arrangent
Et puis les mélangent
Quand ils délacent leurs chaussures
Les yeux
C’est pas la peine
On peut bien faire sans eux
Les yeux
Quand on les ferme
C’est là qu’on voit vraiment mieux
11

Ils s’avouent sans détours
Ils s’empressent et ils accourent
Ils embrassent maman au téléphone
Ils n’espèrent qu’elle, quand il sonne
Ils pâtissent en silence
Ils espèrent et ils compensent
Ils parlent parfois aux géraniums
Et les préfèrent peut-être aux hommes
Ils freinent et puis ils ralentissent
Ils déclinent et puis ils pourrissent
Ils conjurent la peur de la peur
De mourir bien trop avant l’heure
Ils s’arrêtent et ils s’étonnent
Ils glissent et puis ils se cramponnent
Ils s’inventent des histoires
Et qu’il y a de l’espoir quelque part
Ils chantent à peu près
La chanson de l’été dernier
Et s’en foutent bien
D’avoir oublié le refrain
Ils jurent vers le ciel
Menacent de bouffer du Bon Dieu
Bien sûr la vie est belle
Seulement si on reçoit un peu
Les yeux
C’est pas la peine
On peut bien faire sans eux
Les yeux
Quand on les ferme
C’est là qu’on voit vraiment mieux
12

le courage, c’est de ne Pas avoir Peur.
14
jacques chirac
souvent
pa r f oi s
peut-être

Maman me dit que j’ai tout pour moi
J’l’entends depuis qu’j’suis haut comme ça
Moi j’suis content et bien sûr j’la crois
Souvent
Parfois
Peut-être
J’ai des soucis au nombre de trois
Et dont deux concernent mon poids
Toutes les raisons d’penser qu’ça ira
Souvent
Parfois
Peut-être
Depuis tout’le temps
J’ai les faveurs
D’être né à l’abri du vent
J’me coule en boule dedans du beurre
La vie pourtant
C’est une gageure
Et moi, depuis qu’j’suis né - j’ai peur
A mon poignet, j’ai une montre en or
C’est qu’j’lésine pas sur le décor
Et j’me dis même qu’j’suis en plein essor
Souvent
Parfois
Peut-être
J’ai la santé d’un blond norvégien
Et si jamais, un bon médecin
Quand vient l’hiver, eh ben moi j’crains rien
Souvent
Parfois
Peut-être
Depuis toujours
J’ai les honneurs
Et j’vis blotti dans du velours
J’me coule en boule dedans du beurre
16
La vie pourtant
C’est une erreur
Et moi, depuis qu’j’suis né - j’ai peur
Et j’pense qu’elle restera pour de bon
Souvent
Parfois
Peut-être
Maman me dit que j’ai tout pour moi
J’l’entends depuis qu’j’suis haut comme ça
Moi j’suis content et bien sûr j’la crois
Souvent
Parfois
Peut-être
Souvent
Parfois
Peut-être
Souvent
Parfois
Peut-être
La vie pourtant
C’est une gageure
Et moi, depuis qu’j’suis né - j’ai peur
Depuis toujours
J’ai les honneurs
Et j’vis blotti dans du velours
J’me coule en boule dedans du beurre
La vie pourtant
C’est une erreur
Et moi, depuis qu’j’suis né - j’ai peur
17

j’aime la vie, je fais des bébés.
18
sarcloret
On perd

On perd au moment d’être né
Un peu de ce qu’on a, un peu de ce qu’on est
On perd dès nos instants premiers
Et chaque jour que Dieu défait
On perd d’abord la fraîcheur
Et sous les joues, cette couleur
On marche, et puis on marche droit
On tombe moins, c’est déjà ça
On perd bientôt la candeur
L’élan d’avancer sans la peur
Le courage, bien sûr, ça se construit
Mais la désespérance aussi
On perd on espère qu’à bouffer
Et juste après, qu’on va tout digérer
Il y a plus qu’dormir qu’on fait à fond
Mais quand on rêve, c’est en carton
On perd tout ce qui nous distingue
On s’customise en comparant nos fringues
On a un téléphone qu’est très intelligent
Qui sait vibrer bien plus souvent
On s’perd dans les choses
Et on s’achète une vie en doses
Et qu’on empile et qu’on éclaire
Pour mieux nous cacher la misère
Et toi, toi tu dis qu’tu m’aimes
Qu’on peut tout faire quand même
Et toi, tu voudrais qu’on s’mélange
Et qu’on fabrique des p’tits anges
Quand tout est perdu d’avance
J’vais leur dire quoi, à mes marmots ?
Que leur papa est un salaud ?
20
J’ai plus envie, j’ai pas d’projet
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
J’ai plus d’idée, j’suis fatigué
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
J’ai plus envie, j’ai pas d’projet
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
J’ai plus d’idée, j’suis fatigué
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
On perd, on a peur des ados
Qu’ont du talent et qui sont beaux
On les maudit, on les envie
On se réjouit qu’ils perdent aussi
On perd et on marie une dame
Qu’a tout d’un formulaire, tout d’une belle épargne
Une bien gaulée, ouais, c’est pas le bagne
N’empêche qu’elle sent le renfermé
On tousse, ça va bientôt faire 20 ans
Qu’on fume pour se donner du cran
On perd, on sent sa vésicule
Mais plus grand-chose quand on éjacule
On perd nos élans, nos instincts
Vlà qu’on achète un faux sapin
On s’perd, et plutôt calmement
Quand on s’endort dans les médicaments
On perd, et là où juste avant
Il y a plus qu’des ménagères et des commères et des mémères
A la recherche d’un amant
On perd, on baisse nos calbutes
En mensuel chez les prostiputes
Qu’est-ce tu veux ? Pour nous donner la trique
Faut des madames tout en plastique
21

On perd le droit d’être un idiot
On feint la politique, on cherche l’à-propos
Et puis, caché par un p’tit rideau
On vote comme grognent les pourceaux
On perd nos amis, nos folies
Nos meilleurs ennuis et tout c’qu’on nous envie
On perd son père, et bientôt sa maman
La gorge prise dans une machine à vent
On perd, on sait même plus pleurer
Ou alors pour des handicapés
Ça mange pas d’pain, c’est qu’une fois par année
Qu’ils font des signes à la télé
On brûle plus, on respecte, on tolère
On s’approche même plus des barrières
C’est qu’on sait mêm’plus vouloir
A moins… à moins de vouloir boire
Et toi, toi tu dis qu’tu m’aimes
Qu’on peut tout faire quand même
Et toi, tu voudrais qu’on s’mélange
Et qu’on fabrique des p’tits anges
Quand tout est perdu d’avance
J’vais leur dire quoi, à mes marmots ?
Que leur papa est un salaud ?
J’ai plus envie, j’ai pas d’projet
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
J’ai plus d’idée, j’suis fatigué
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
J’ai plus envie, j’ai pas d’projet
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
J’ai plus d’idée, j’suis fatigué
J’aime pas la vie, j’fais pas d’bébés
22

j’aime qu’on m’aime comme je m’aime.
24
alain delon
une fiLLe
pa r fa i t e

Mais qui n’a jamais d’yeux pour moi
Je suis pas inquiet mais ça m’inquiète
C’est qu’moi, j’aime pas qu’on m’aime pas
Peut-être bien qu’elle est pas si parfaite
Pourquoi qu’elle m’tombe pas dans les bras ?
Aurait-elle besoin de lunettes ?
A moins que ce soit pire que ça
On sait pas, mais on dirait bien
Ils sont bien trop jolis, ses seins
Même que derrière, elle a un cul – l’allumeuse !
J’suis pas sûr, mais qu’est-ce qu’on parie
Qu’elle fait l’amour sans être mariée
Qu’elle est toute nue sous ses habits
J’sais pas si tu vois la traînée ?
Elle est charmante
Ou répugnante
Mais quand j’la vois
Moi, je réponds plus de moi
Elle est odieuse
Ou merveilleuse
Et quand elle vient
Moi, je réponds plus de rien
Sûr qu’elle pique des sous à sa mère
Et puis ce sourire à la bouche
C’est bien la preuve qu’elle triche tout l’temps au poker
Moi j’dis, elle a tout d’une sorcière
Et si ça s’trouve, elle mange des chats
Elle pousse des vieux dans la rivière
Pour faire pipi dans leur cabas - et ça, c’est mal quand même !
26
J’suis pas certain, mais presqu’un peu
Qu’elle se parfume au Canigou
Qu’elle a des rajouts plein les ch’veux
Tu vois un peu le mauvais goût
Je crois pas m’inventer des histoires
J’pense qu’elle aimerait pas cette chanson
Parce qu’on dirait du Bénabar
Qu’aurait mal taillé son crayon
Elle est charmante
Ou répugnante
Mais quand j’la vois
Moi, je réponds plus de moi
Elle est odieuse
Ou merveilleuse
Et quand elle vient
Moi, je réponds plus de rien
J’ai pas de preuve mais à quoi bon ? Ça s’voit qu’elle sait pas cuisiner
Qu’elle crache pas le gras du jambon et qu’elle a des longs ongles aux pieds
Tradition apprise en prison, ce qui présage d’un tatouage
Ce qui présage qu’elle a plus l’âge de plaire à un joli garçon
Qui, lui, est doux comme un agneau et qui a le crâne mignon
Et qui se rase les poils du dos pour pas qu’elle remarque qu’au fond
Il est plus vraiment assez beau, il est plus vraiment assez bon
Mais putain ça, ce serait dommage, d’éconduire un joli garçon
Qui, lui, est doux comme un agneau et qui a le crâne mignon
Et qui se rase les poils du dos pour pas qu’elle remarque qu’au fond
Il est plus vraiment assez beau, il est plus vraiment assez bon
Mais putain ça, ce serait dommage, d’éconduire un joli garçon
Qui, lui, est doux comme un agneau et qui a le crâne mignon
Et qui se rase les poils du dos pour pas qu’elle remarque qu’au fond
Il est plus vraiment assez beau, il est plus vraiment assez bon
27

s’introduire comme un rêve dans l’esPrit d’une jeune fille est un art,
en sortir, un chef-d’œuvre.
28
kierkegaard
J’t’aime
pa s

J’t’ai vue marcher, au loin, les yeux dans le matin
J’t’ai vue parler, au ciel, toute seule sous le soleil
J’t’ai vue danser, de biais, comme si de rien n’était
Et j’suis tombé, bien sûr, entier dans tes parures
Et tu sais quoi ?
Moi, j’aime ça
Puis t’es passée, vers moi, comme si j’étais pas là
Et t’as scruté, ailleurs, pour quelqu’un de meilleur
J’me suis fait croire, sans peine, que je s’rais plus le même
C’est fou comme on se leurre quand pointent les couleurs
Car tu sais quoi ?
Moi, j’t’aime pas
J’ai dit « bonjour, vous » en te frôlant le cou
J’ai fait l’sourire, taquin, tout tendu dans les coins
Et pris l’p’tit air gêné pour mieux tout faire passer
Et pour que tu t’y colles, j’ai lancé l’protocole
Mais tu sais quoi ?
Moi, j’t’aime pas
J’t’ai dit des mots, tout faux, pour que tu t’jettes à l’eau
Et sorti l’bluff, pas neuf, qu’a marché sur d’autres meufs
Si j’fais semblant, tout l’temps, c’est pour gagner du temps
Plaire et qu’ça dure, rassure, mais sans construire en dur
C’est que tu vois, la trique, force à la rhétorique
Mais tu sais quoi ?
Moi, j’t’aime pas
J’suis pas d’l’argent comptant mais un gros chèque en blanc
Qui fait dans l’hygiénique, à défaut d’authentique
Je suis un beau salaud, et de moins en moins beau
Et si tu m’fais envie, c’est seul’ment que j’m’ennuie
Mon truc à moi, c’est prendre, surtout sans jamais rendre
Mais tu sais quoi ?
Moi, j’t’aime pas
30
Tu mets des pantalons carotte
Et t’es chiante avec mes potes
T’es abonnée à France Loisirs
Voici est tout c’que tu sais lire
Quand tu dis pas « j’sais pas »
T’es toujours d’accord avec moi
Tu donnes dans l’excès de style
Et t’as d’la saleté sur les cils
Quand tu te foules, tu me saoules
Tu te distingues très bien
D’ailleurs oui, tu ressembles à rien
Et ce p’tit truc que t’as qui brille
Le rien que tu dégages ne chasse pas les nuages
Et quand je regarde en l’air, je vois qu’un ciel d’hiver
T’as un côté pratique, les fois où tu m’astiques
Mais si la nuit j’te serre, c’est pour mieux te faire taire
Mais j’ai pas le cœur à plat, ben non, sinon je banderais pas
Mais tu sais quoi ?
Moi, j’t’aime pas
J’voudrais pas te faire du mal, en forçant sur l’anal
Virer gros dégueulasse jusqu’à c’que tu te lasses
Ou peloter ta sœur pour que t’ailles voir ailleurs
Et chier dans tes dentelles pour plus que tu m’appelles
Des gars sympas, il y en a, et des plus délicats
Mais tu sais quoi ?
Moi, j’t’aime pas
31

la satisfaction d’un désir est comme l’aumône qu’on jette
à un mendiant : elle lui sauve aujourd’hui la vie Pour Prolonger
sa misère jusqu’à demain.
32
schoPenhauer
L’ embeLLie

Elle était assise en creux
Sous un ciel qu’avait bien du chagrin
Elle compatissait bien que
Elle songeait avant tout au sien
On dirait qu’on fait ce qu’on peut
C’est déjà ça, et c’est pas rien
Et puis c’est fou, comme quand il pleut
Le monde qui pleure, ça fait du bien
Doucement, elle a fait un vœu
Ouais, ça pourrait être mieux
C’était son vœu, là, dans ses mains
Faut toujours rêver un peu
Et si c’était pour demain ?
Et puis, si on est tout le temps heureux
Ben... c’est le bonheur qui sert plus à rien
C’est pour quand mon jour de chance ?
C’est pour quand mon tour de danse ?
Comment trouver la patience ?
Elle a demandé là-haut
Tout là-haut
Faut ce qu’il faut quand on a le cœur gros
Tout c’que le ciel promet
Comme l’été
Va-t-il venir ? Va-t-il tenir jamais ?
Elle aurait voulu du vent
Pour chasser le mauvais temps
Ou juste un garçon charmant
Elle a demandé là-haut
Tout là-haut
Faut ce qu’il faut quand tout semble de trop
L’amour, comme un mirage
Pour conjurer l’orage
Et puis on sait pas, peut-être mourir jamais
34
Elle s’est allongée dans la nuit
Sous le ciel écrasant de son destin
Combien de larmes ? Combien de pluie ?
Pour un nouveau lendemain
Est-ce que tout ce qu’on s’est dit
Nous reviendra, un beau matin ?
Ou c’est tant mieux, ou c’est tant pis
Mais, si attendre, c’était en vain ?
Elle a caressé son envie
Qu’elle serrait fort, là, dans ses mains
Elle savait tenir l’embellie
Et tout l’espoir, là, dans ses mains
C’est comme ça qu’est v’nu le répit
Alors la peur s’est engourdie
C’est pour quand mon jour de chance ?
C’est pour quand mon tour de danse ?
Comment trouver la patience ?
Elle a demandé là-haut
Tout là-haut
Va savoir, on peut sauver sa peau
La vie c’est du brouillard
Et faudrait recevoir
Une histoire, avant qu’il soit trop tard
Elle aurait voulu du vent
Pour chasser le mauvais temps
Ou juste un garçon charmant
Elle a demandé là-haut
Tout là-haut
Juste un peu de couleurs au tableau
On peut tenir le coup
Si on rêve beaucoup
Etre sûr, pour l’azur du mois d’août
35

Si on peut vivre vieux
Ben autant être deux
N’a jamais vu personne
Qu’a besoin de personne
Si on peut vivre mieux
Ben autant être deux
Et pour aimer quelqu’un
Y’aura toujours quelqu’un
Et puis... et puis...
Tout l’attendait au levant
Il est venu, le printemps
Et puis un garçon charmant
Quand les rayons de là-haut
Tout là-haut
Ont percé sa nuit noire de sanglots
Un jour, quand on s’éveille
Il y a l’retour du soleil
Mais ouais, l’amour, ça nous revient toujours
Un jour, quand on s’éveille
Il y a l’retour du soleil
Mais ouais l’amour, ça nous revient toujours
Si on peut vivre vieux
Ben autant être deux
N’a jamais vu personne
Qu’a besoin de personne
Si on peut vivre mieux
Ben autant être deux
Et pour aimer quelqu’un
Y’aura toujours quelqu’un
Si on peut vivre vieux
Ben autant être deux
N’a jamais vu personne
Qu’a besoin de personne
Si on peut vivre mieux
Ben autant être deux
Et pour aimer quelqu’un
Y’aura toujours quelqu’un
36

l’amitié, c’est ce qui vient au cœur quand on fait ensemble des choses
belles et difficiles.
38
l’abbé Pierre
c’est
JoeLLe

Elle est gran-gran-grande, Joelle, elle fait 3 mètres de haut
Elle a la tête au ciel et de la neige sur le dos
Pas un garçon manqué mais plutôt bien réussi
Elle est pas coquette, Joelle, elle s’décore pas la face
Qui sent rose pour de vrai sans jamais qu’ça s’efface
Une queue d’cheval, des baskets, c’est Joelle
Une salopette, un scandale, c’est la plus belle
Des maladresses, un rire franc et des petits yeux
Moi j’suis content qu’elle me laisse la voir un peu
Elle a des bras comme ça, Joelle, et dessus plein de bleus
D’l’acier trempé pour planquer la nana qu’est la mieux
Elle a faim-faim-faim, Joelle, elle crie au restaurant
Faut bourrer son assiette et au moins deux suppléments
Et elle boit-boit-boit, Joelle, c’est un gouffre à biture
Qui me porte chez moi en tirant sur ma ceinture
Une queue d’cheval, des baskets, c’est Joelle
Une salopette, un scandale, c’est la plus belle
Des chats partout, du porto, Alain Souchon
Moi j’suis content qu’elle m’invite à la maison
Elle a un se-se-secret, Joelle, moi je vous le confesse
Une tache de naissance en très gros sur la fesse
Elle sait pas-pas-pas, Joelle, combien de fois je l’ai vue
Alors qu’elle dort contre moi toujours à moitié nue
Elle est bo-bonnard, Joelle, elle est comme ma cousine
Une queue d’cheval, des baskets, c’est Joelle
Une salopette, un scandale, c’est la plus belle
Des maladresses, un rire franc et des petits yeux
Moi j’suis content qu’elle me laisse la voir un peu
40
Une queue d’cheval, des baskets, c’est Joelle
Une salopette, un scandale, c’est la plus belle
Des chats partout, du porto, Alain Souchon
Moi j’suis content qu’elle m’invite à la maison
Une queue d’cheval, des baskets, c’est Joelle
Une salopette, un scandale, c’est la plus belle
Des maladresses, un rire franc et des petits yeux
Moi j’suis content qu’elle me laisse la voir un peu

quand tu auras désaPPris à esPérer, je t’aPPrendrai à vouloir.
42
sénèque
pourquoi pa s ?

Pourquoi pas ?
Tomber d’accord pour encore tomber des nues
Se forcer fort de tout ignorer de l’issue
Pourquoi pas ?
Tanguer d’abord sur ces débuts invaincus
Et croire à la victoire de nos mains serrées dans la rue
Pourquoi pas ?
Revenir à ces petits jours de grande chance
Mâcher le bleu des souvenirs que l’on relance
Pourquoi pas ?
Frôler l’amour de nos premiers face-à-face
Tant pis pour l’agonie des mots qui passent
Pourquoi pas ?
Refaire le troc des joues que tu m’as données
Glisser dans les remous de la grande traversée
Pourquoi pas ?
Refaire encore la moisson de nos misères
L’humour aux lèvres, collées au rebord de nos verres
Pourquoi pas ?
Chanter plus fort que le saboteur qu’est en soi
Bannir la peur de cette chaleur au bout des doigts
Pourquoi pas ?
Frôler l’amour de nos premiers face-à-face
Tant pis pour l’agonie des mots qui passent
Aimer à mort, d’accord
Mais surtout bien aimer, d’abord
Si on valait de l’or
Alors faut essayer encore
Aimer à mort, d’accord
Mais surtout bien aimer, d’abord
Si on valait de l’or
Alors faut essayer encore
44
Pourquoi pas ?
Plonger du bord, et puis quoi si on boit la tasse ?
Pourquoi pas ?
Tomber sept fois et se relever sans attendre
Pourquoi pas ?
Tomber d’accord pour encore tomber des nues
Se forcer fort de tout ignorer de l’issue
Pourquoi pas ?
Frôler l’amour de nos premiers face-à-face
Tant pis pour l’agonie des mots qui passent
Quoi qu’on y fasse
45

il n’existe Pas d’être caPable d’aimer un autre être tel qu’il est,
on demande des modifications.
46
Paul valéry
Les fiLLes
sont foLLes

Elles disent
Le tofu, c’est comme la viande
Elles disent
Il est beau, le moniteur !
Elles disent
J’aime pas les gros chiens
Ça grogne et ça t’bave sur les mains
Elles disent
Je l’ai vu dans un magazine
Elles disent
Rrho ! J’ai rien à me mettre
Elles disent
Une seconde et j’suis prête
Et se décorent jusqu’à perpète
Elles disent
Nancy Huston, tu trouves comment ?
Elles disent
Je te préviens, j’avale pas !
Elles disent
Non mais c’te dinde, tu la connais ?
Ou bien c’est moi qui déraisonne
Si je l’oublie, qu’on m’empoisonne
Ou bien c’est moi qui exagère
Pourtant y’a qu’ça d’vrai sur terre
Elles disent
Tu leur dis à toutes la même chose ?
Elles disent
Il est moyen, ton baratin
Elles disent
T’as pas le physique d’un nageur
Mais j’aime bien ta lèvre inférieure
Elles disent
C’est juste pour un dernier verre
Crois pas qu’t’as plus d’effort à faire
48
Elles disent
Arrête de faire des allers-retours
Viens par-là et fais-moi la cour
Elles disent
T’es un peu lourd mais c’est mignon
Elles disent
Et le charme ? T’en fais quoi du charme ?
Elles disent
Dis-moi, t’as eu combien de nanas ?
« Euh … quatre »
Non mais ! Tu te fous de moi ?
Elles disent
J’t’avertis, j’suis pas épilée
Elles disent
C’est quoi ces chaussettes blanches ?
Elles disent
Non mais t’as quel âge ?
C’est quoi ces manières de sauvage ?
Ou bien c’est moi qui déraisonne
Si je l’oublie, qu’on m’empoisonne
Ou bien c’est moi qui exagère
Pourtant y’a qu’ça d’vrai sur terre
Elles disent
C’est tout ? Mais là, tu bandes ?
Elles disent
Ben alors ? Pis t’es déjà venu ?
Elles disent
C’était bien quand même
T’as vu, c’est aut’chose quand on aime
Elles disent
M’embrasse pas le matin !
Elles disent
Je m’en fous que t’aies pas d’blé
Elles disent
Au fond t’es un type bien
49

Mais si tu m’trompes, ne m’dis rien
Elles disent
Serre-moi serre-moi serre-moi
S’il te plaît ne me laisse pas !
C’est juste qu’elles ne se rendent pas compte
Qu’elles sont tout ce qu’on a au monde
C’est juste qu’elles ne se rendent pas compte
Qu’elles sont tout ce qu’on a au monde
Elles disent
Demain, je commence le dissocié
Elles disent
Tu crois que j’t’ai pas vu ?
Comme t’as maté son cul !
Mais vas-y ! Te gêne pas et saute-lui d’ssus !
Elles disent
T’as rien remarqué de ma nouvelle frange
Elles disent
Tu m’trouves grosse ?
« Ben... »
T’as hésité, c’est qu’tu m’trouves grosse !
Elles disent que c’est la pilule
Elles disent
Tu m’dis jamais qu’tu m’aimes
Elles disent
Mais non ! Je suis pas irritable !
Elles disent
Qui t’appelle à des heures pareilles ?
S’il te plaît, fais-moi un bébé
Ne me touche pas, t’es bourré !
Elles disent
T’as un problème avec ta mère
Faudra qu’un jour tu la libères
Elles disent
Des croissants, ah ben ça c’est chou
Mais ‘tention ! Tu mets des miettes partout !
Elles disent
Viens par-là, j’ai froid
Allez s’il te plaît ! Dors contre moi
Elles disent
Crie pas ! On vaut mieux qu’ça
50
Et si j’ai rayé tout l’aile
C’est qu’j’sais pas m’garer parallèle
Elles disent
S’il te plaît, t’en vas pas
J’aurais pas couché avec lui
Si t’étais plus souvent dans mon lit
C’est juste qu’elles ne se rendent pas compte
Qu’elles sont tout ce qu’on a au monde
C’est juste qu’elles ne se rendent pas compte
Qu’elles sont tout ce qu’on a au monde
Ou bien c’est moi qui déraisonne
Si je l’oublie, qu’on m’empoisonne
Ou bien c’est moi qui exagère
Pourtant y’a qu’ça d’vrai sur terre
Pourtant y’a qu’ça d’vrai sur terre
51

Pourquoi Parler d’économie de l’amour ? Parce qu’en amour, on souffre
de Parcimonie, alors il s’agit d’en organiser la Pénurie.
52
jean baudrillard
tu me manques

Quand j’ai la vie à commencer
Et que le jour semble clément
Quand je souris sans trop forcer
Peut-être que je souris vraiment
Et pavaner ma liberté
Mais j’te voudrais à mes côtés
Quand c’est trop beau pour être vrai
C’est si rare d’avoir mal nulle part
Quand je sens plus le temps passer
Sans mes terreurs d’être en retard
J’pourrais m’inventer des histoires
Croire que tout est à ma portée
Mais j’suis pas client d’la victoire
Et c’est toi que j’voudrais toucher
Oh tu me manques
Quand j’sais pas bien où t’es passée
Mais où tu t’planques ?
Quand j’ai la vie à terminer
Oh tu me manques
Quand j’sais pas bien où t’es passée
Mais où tu t’planques ?
Quand j’ai la vie à terminer
Comme on parie contre le temps
Que je m’envoie dans le décor
C’est vrai que j’gagne assez souvent
J’me dis parfois qu’j’en veux encore
Mais quand je vois pointer l’aurore
C’est toi que j’voudrais voir devant
54
Quand c’est tout seul que je m’endors
Et que je vois la vie en mieux
C’est quand on rêve qu’on est l’plus fort
Quand je fais miens tous les trésors
A m’en faire préférer les cieux
J’ai les mains qui cherchent ton corps
Et j’voudrais m’réveiller à deux
Oh tu me manques
Quand j’sais pas bien où t’es passée
Mais où tu t’planques ?
Quand j’ai la vie à terminer
Oh tu me manques
Quand j’sais pas bien où t’es passée
Mais où tu t’planques ?
Quand j’ai la vie à terminer

on Peut choisir l’infidélité, mais il y a aussi une autre Possibilité :
la névrose.
56
sigmund freud
quan d
eLLe tonne

J’voulais pas voir
Ni demain, ni avant
Et surtout pas maint’nant
Dans ses yeux noirs
Le cran
D’oser me dire que j’mens
Qu’est-ce que tu veux
C’est malheureux
Et même si je passe aux aveux
Ça change rien
J’suis pas un saint
Et j’sais pas retenir mes mains
J’voulais pas croire
Ni demain, ni avant
Et surtout pas maint’nant
Que son regard
Pourtant
N’avait rien d’innocent
Et qu’il en veut
C’est malheureux
Et qu’il en dévore des yeux
Des bien plus forts
Sous tous rapports
Et qui n’ont pas déçu encore
Car quand elle tonne
Elle m’abandonne
Elle glisse avec ou sans personne
Elle danse un peu
Avec tous ceux
Qui percent l’encre de ses yeux
J’veux la tuer
Même si je sais
Que c’est moi qui ai commencé
Et puis je prie
Seul dans mon lit
Pour qu’elle revienne avant la nuit
58
J’voulais pas voir
Ni demain, ni avant
Et surtout pas maint’nant
Dans nos départs
L’élan
Vers d’autres quelques parts
Il y a toujours mieux
C’est malheureux
Et c’est toujours sous d’autres cieux
Qu’l’air est meilleur
Toujours ailleurs
Où pourrait rebattre son cœur
Car quand elle tonne
Elle m’abandonne
Elle glisse avec ou sans personne
Elle danse un peu
Avec tous ceux
Qui percent l’encre de ses yeux
J’veux la tuer
Même si je sais
Que c’est moi qui ai commencé
Et puis je prie
Seul dans mon lit
Pour qu’elle revienne avant la nuit
J’voulais pas croire
Ni demain, ni avant
Et surtout pas maint’nant
Que sur le tard
On sent
Qu’l’amour, c’est un bobard
Qui tient si peu
C’est malheureux
Il te recrache deux fois sur deux
Un triste sort
Et puis alors ?
Pourquoi pas essayer encore ?
59

Car quand elle donne
Elle me pardonne
Et tout entière, elle se cramponne
Là, dans mon creux
Elle pleure un peu
Sur les massacres de nous deux
Et moi, je sais
Qu’à tout jamais
Je pourrai tout recommencer
On tombe souvent
Et puis pourtant
On se relève en plus fort qu’avant
Car quand elle donne
Elle me pardonne
Et tout entière, elle se cramponne
Là, dans mon creux
Elle pleure un peu
Sur les massacres de nous deux
Et moi, je sais
Qu’à tout jamais
Je pourrai tout recommencer
On tombe souvent
Et puis pourtant
On se relève en plus fort qu’avant
60

dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.
62
cioran
teLLement maL

Dans les absences de tout
Et les regrets de nous
Quand tout signe l’impasse
Sans que ton goût ne passe
A pourrir mes entrailles
Quand le silence revient
Dans les virages de rien
Je crisse comme on s’enfuit
Aux faveurs de la nuit
Dans des bruits de ferraille
J’ai tellement mal
Quand je te vois ternir
De plus savoir t’ouvrir
Je maudis les peut-être
Que j’ai pas voulu être
Quand on tenait l’amour
Dans ma bouche de plomb
Je susurre ton prénom
Et caresse le gâchis
Sur les draps de nos vies
Froissés là, pour toujours
J’ai tellement mal
C’est qu’j’suis pas né pour vivre à peine
C’est qu’j’suis pas fait pour vivre un peu
Mais comment tenir, le cœur en peine ?
Quand on ne sait pas vivre à deux
Quand je te sais t’enfuir
Au bras d’un autre pire
Ouais j’attaque les murs
En priant que ça dure
Pour te garder dedans
64
Et demain qui se lève
Qui jamais ne m’achève
Il me traîne et s’éteint
Alors je dors comme on se pend
J’ai tellement mal
C’est qu’j’suis pas né pour vivre à peine
C’est qu’j’suis pas fait pour vivre un peu
Mais comment tenir, le cœur en peine ?
Quand on ne sait pas vivre à deux
C’est qu’j’suis pas né pour vivre à peine
C’est qu’j’suis pas fait pour vivre un peu
Mais comment tenir, le cœur en peine ?
Quand on ne sait pas vivre à deux
C’est qu’j’suis pas né pour vivre à peine
C’est qu’j’suis pas fait pour vivre un peu
Mais comment tenir, le cœur en peine ?
Quand on ne sait pas vivre à deux
C’est qu’j’suis pas né pour vivre à peine
C’est qu’j’suis pas fait pour vivre un peu
Mais comment tenir, le cœur en peine ?
Quand on ne sait pas vivre à deux
65

Percussions, batterie et Programmation : régis ceccarelli
basse et contrebasse : vincent artaud, sauf 10 : laurent vernerey
Piano et claviers : cyril barbessol, sauf 10, 11, 13 : alain roche
guitares et banjo : chris de Pauw
tuba et trombone basse : lionel segui
trombone : julien chirol
saxoPhones, clarinettes et flûtes : frédéric couderc
tromPettes et bugle : michel feugère
textes : frédéric recrosio
musique : frédéric recrosio & alain roche, sauf 2 : frédéric recrosio, alain roche & k-mille ballon
arrangements cuivres : julien chirol
réalisation : régis ceccarelli, sauf 11, 13 : alain roche
Prise de son musique : studio badabing Par jean-Pierre sluys
Prise de son voix : chez xavier renard, Par régis ceccarelli & alain roche
mixage : studio badabing Par jean-Pierre sluys
mastering : studio mecanique Par fabian schild
éditions : zingana Publishing & laurence guerchon
concePtion & réalisation graPhique : camille grolleau-lagrée
Photos : Pierre vogel, sauf : Page couverture : yan seiler
Production : zingana Productions & laurence guerchon
avec le soutien de