27.06.2013 Views

Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Chapitre 1. Un parcours sous influences ?<br />

Un parcours sous influences ?<br />

Sans nous appesantir trop longuement sur notre parcours personnel <strong>et</strong> professionnel antérieur<br />

il nous a semblé nécessaire de montrer la manière dont notre « histoire de vie » avait<br />

indubitablement influencé le choix <strong>et</strong> la construction de notre obj<strong>et</strong> de recherche. Quelques<br />

dangers gu<strong>et</strong>tent cependant c<strong>et</strong>te r<strong>et</strong>ranscription. Celui tout d’abord de « l’inclination <strong>à</strong> se<br />

faire l’idéologue de sa propre vie sélectionnant en fonction d’une intention globale certains<br />

événements significatifs <strong>et</strong> en établissant <strong>entre</strong> eux <strong>des</strong> connexions propres <strong>à</strong> leur donner<br />

cohérence » (Bourdieu, 1986, 69). Celui aussi de la tentation hagiographique. Mais force est<br />

de constater, détournant ainsi ces critiques potentielles, que notre recherche est probablement<br />

tout <strong>à</strong> la fois le fruit d’interrogations naïves, de praenotiones vulgares (Durkheim, 1895) dont<br />

il faudra progressivement se débarrasser, de rencontres qui ont influencé nos choix, mais aussi<br />

<strong>et</strong> surtout s’inscrit dans un proj<strong>et</strong> qui articule passé, présent <strong>et</strong> avenir reprenant en cela la<br />

méthode progressive-régressive proposée par Sartre (1960) pour rendre compte de la praxis<br />

humaine.<br />

Expériences <strong>et</strong> observations inaugurales<br />

Notre première confrontation <strong>à</strong> la violence 1 se fit en 1979, lorsque <strong>à</strong> l’issue d’une rencontre<br />

par équipes de Nationale 2 condamnant nos adversaires <strong>à</strong> la <strong>des</strong>cente en division inférieure,<br />

une échauffourée éclata <strong>entre</strong> les quelques spectateurs présents, ainsi qu’avec certains joueurs.<br />

Empoignade rapidement circonscrite mais qui d’un coup bousculait les idées préconçues qui<br />

avaient prévalu <strong>à</strong> notre adhésion sportive. La surprise était d’autant plus grande que ce sport,<br />

le tennis de table, n’est pas le théâtre habituel de ce type de comportement. Faisant nôtres les<br />

propos de Bourdieu (1982) on peut légitimement affirmer que la composition sociale de ses<br />

pratiquants <strong>et</strong> spectateurs, la forme convenue <strong>et</strong> consensuelle qui entoure généralement sa<br />

pratique <strong>et</strong> la mise <strong>à</strong> distance <strong>des</strong> adversaires génèrent <strong>des</strong> rencontres habituellement<br />

empreintes de r<strong>et</strong>enue <strong>et</strong> de convivialité. Nous ne m<strong>et</strong>tions alors ni mot, ni sens, pour<br />

qualifier c<strong>et</strong>te violence que nous envisagions sous l’unique angle d’une déception non<br />

contenue. Il n’était nullement question de précellence d’une catégorie d’âge plutôt qu’une<br />

autre, de déterminisme social, de « frustration relative » ou de bien d’autres facteurs<br />

explicatifs.<br />

La seconde confrontation est plus édulcorée. Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> universitaires en gestion <strong>et</strong> en<br />

droit qui devaient logiquement nous conduire <strong>à</strong> devenir expert-comptable, nous rompons avec<br />

les aspirations <strong>et</strong> traditions familiales pour nous investir totalement, <strong>à</strong> partir de 1980, de<br />

manière successive, ou conjointe parfois, en tant qu’éducateur sportif, Conseiller Technique<br />

Régional, Capitaine d’équipes de France jeunes <strong>et</strong> Responsable fédéral de la formation <strong>des</strong><br />

cadres dans le champ du tennis de table. Ce choix était passionnel. Il correspondait <strong>à</strong> la<br />

poursuite de notre carrière d’athlète sous une autre forme : la transmission <strong>des</strong> savoirs <strong>et</strong><br />

l’éducation (sportive) de jeunes. En 1984, une joueuse, qui s’entraînait sous notre direction<br />

hors structure fédérale, au Club Athlétique Municipal de la ville de Bordeaux réalisait une<br />

saison exceptionnelle. Elle se classait régulièrement <strong>entre</strong> la première <strong>et</strong> la troisième place <strong>des</strong><br />

différentes compétitions individuelles. Alors que ses performances, au vu <strong>des</strong> critères définis<br />

<strong>et</strong> énoncés par la fédération auraient dû logiquement l’amener <strong>à</strong> être qualifiée dans nombre de<br />

1 Au sens générique du terme pour préserver l’esprit naïf <strong>et</strong> la surprise qui ont prévalu <strong>à</strong> c<strong>et</strong> événement.<br />

<strong>Contribution</strong> <strong>à</strong> l’étude <strong>des</strong> <strong>relations</strong> <strong>entre</strong> <strong>sports</strong> <strong>et</strong> <strong>violences</strong>. De leurs manifestations <strong>à</strong><br />

leurs préventions. Page 7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!