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Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

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Chapitre 2 : Sports <strong>et</strong> <strong>violences</strong>. <strong>Contribution</strong> <strong>à</strong> un obj<strong>et</strong><br />

de recherche <strong>à</strong> partir de la question du hooliganisme<br />

Sport (France) Licenciés<br />

(Janvier 2002)<br />

Spectateurs en<br />

moyenne par<br />

journée 50<br />

Bask<strong>et</strong>-ball 437 190 3 200<br />

Football 2 150 442 14 200<br />

Handball 273 793 400<br />

Rugby 264 628 3 100<br />

Répartition <strong>des</strong> licenciés <strong>et</strong> <strong>des</strong> spectateurs en fonction <strong>des</strong> <strong>sports</strong> étudiés.<br />

Au-del<strong>à</strong> de ce contraste, l’implantation <strong>des</strong> clubs de première division distingue également le<br />

football. Les équipes sont implantées sur les gran<strong>des</strong> métropoles. Les autres <strong>sports</strong> sont, quant<br />

<strong>à</strong> eux, implantés sur <strong>des</strong> villes de moyenne importance (Ravenel, 1997, 1998). La raison est<br />

simple : le football s’est diffusé « en fonction de facteurs indépendants de la volonté <strong>des</strong><br />

dirigeants […] Dès la fin <strong>des</strong> années 1920, la géographie recouvre celle du réseau ferré ; une<br />

gare, un terrain de football, telle est alors la règle » Wahl (op. cit., 55). Les gran<strong>des</strong><br />

métropoles, les villes de commerce, ou de transit, ont donc été, de suite, concernées.<br />

L’implantation dans les gran<strong>des</strong> cités n’induit cependant pas forcément l’engouement <strong>des</strong><br />

spectateurs. Bromberger (1995, 1998) remarque qu’en Europe, c’est le propre <strong>des</strong> villes<br />

sinistrées d’accueillir <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> équipes <strong>et</strong> de connaître une ferveur exceptionnelle pour ce<br />

sport. On peut ainsi prendre pour exemple Marseille en France, Liverpool en Angl<strong>et</strong>erre, ou<br />

encore Naples en Italie. Le football sert de métaphore <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>à</strong> ces villes de r<strong>et</strong>rouver leur<br />

lustre <strong>et</strong> leur éclat d’antan.<br />

Sans relier directement le hooliganisme <strong>à</strong> l’importance quantitative en nombre d’habitants <strong>des</strong><br />

villes sur lesquelles les clubs sont implantés, c<strong>et</strong>te répartition géographique appelle<br />

néanmoins quelques remarques :<br />

- le football est très souvent implanté en zone urbaine, c’est <strong>à</strong> dire sur le terrain de la<br />

plus grande criminalité enregistrée en France.<br />

- le football est également plus représentatif en nombre de licenciés <strong>et</strong> en clubs de haut<br />

niveau que les autres fédérations sur les régions qui sont traditionnellement les plus<br />

touchées par les crimes <strong>et</strong> délits : « Ainsi quatre régions (Île-de-France, Provence-<br />

Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes <strong>et</strong> Nord - Pas-de-Calais) conc<strong>entre</strong>nt <strong>à</strong> elles seules<br />

plus de la moitié (54,72 % précisément) <strong>des</strong> crimes <strong>et</strong> délits constatés en France<br />

métropolitaine » (document Ministère de l’intérieur, 2002, 14).<br />

Il n’est pas question, par l<strong>à</strong> même, d’insinuer que les spectateurs du football sont <strong>des</strong><br />

criminels, ni même, que le football attire plus que les autres <strong>sports</strong> <strong>des</strong> délinquants parmi son<br />

public. Ce sport est tout simplement, davantage que les autres, implanté dans <strong>des</strong> « zones <strong>à</strong><br />

risques ». Ainsi, en comparant l’implantation <strong>des</strong> clubs de première division <strong>des</strong> quatre grands<br />

<strong>sports</strong> collectifs au tableau de la criminalité <strong>et</strong> de la délinquance constatée dans les<br />

circonscriptions de sécurité publique, il est évident que les clubs de Football se situent sur les<br />

villes qui connaissent le plus fort taux de criminalité pour 1 000 habitants. La DCSP<br />

(Direction Centrale de la Sécurité Publique) remarquait ainsi en 1995 « une assimilation de<br />

plus en plus marquée <strong>entre</strong> <strong>violences</strong> sportives <strong>et</strong> <strong>violences</strong> urbaines [...] <strong>violences</strong> marquées<br />

par l’action de ban<strong>des</strong> de délinquants issus de cités sensibles [...] » (note n° 9565/95, 3-4). Le<br />

football conc<strong>entre</strong> ainsi un certain nombre de conditions susceptibles de favoriser l’émergence<br />

de <strong>violences</strong>.<br />

50 Le nombre de spectateurs, fourni par les diverses fédérations, représente le chiffre moyen par match sur la<br />

saison 96/97, seules données comparables disponibles. Ce sont cependant <strong>des</strong> données hétérogènes, qu’il faut<br />

prendre <strong>à</strong> titre indicatif, compte tenu <strong>des</strong> différences d’organisation <strong>des</strong> différents championnats.<br />

<strong>Contribution</strong> <strong>à</strong> l’étude <strong>des</strong> <strong>relations</strong> <strong>entre</strong> <strong>sports</strong> <strong>et</strong> <strong>violences</strong>. De leurs manifestations <strong>à</strong><br />

leurs préventions. Page 57

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