Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

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En guise de conclusion : être ou devenir chercheur ? bénéficier et d’être en contact avec un réseau de chercheurs travaillant de près ou de loin sur le même objet, que l’on peut d’autant plus facilement solliciter que l’on collabore dans une même organisation. C’est d’ailleurs ce réseau que nous activons aujourd’hui autour de deux projets. Le premier projet est l’organisation conjointe avec B. Gaillard (MCU) à l’UFR de psychologie de Rennes 2 d’un colloque ayant trait à la violence dans la société en novembre 2004 à Rennes. Nos réseaux respectifs permettent de solliciter un certain nombre de conférenciers invités, d’obtenir des participants de l’Europe entière appartenant à des champs scientifiques distincts, de faire venir des hommes politiques (Ministre de l’éducation suisse, représentante du gouvernement espagnol, représentant du gouvernement britannique, etc.). Le second projet, en discussion actuellement, est l’organisation conjointe, Conseil de l’Europe- UFR Staps de Rennes 2, sur le site de l’université de Rennes, d’une conférence européenne sur le thème Sports et violences à travers deux axes : le sport comme moyen d’éducation de socialisation ou de prévention des violences et le sport comme théâtre ou lieu de production des violences. Dans notre esprit, l’activation de nos réseaux, pour réaliser ce type d’opération, doit aider également à les compléter pour développer la recherche. Nous en arrivons tout naturellement au quatrième horizon celui de la « mise en scène du travail scientifique ». Elle prend ici plusieurs formes qui répondent à des logiques et des intérêts distincts. La première forme est purement académique lorsque nous fournissons nos travaux de recherches à la critique des « collègues » : articles scientifiques, contribution à des ouvrages, rédaction d’ouvrages, participation à des colloques. Nous ne développerons pas cet aspect à la base même de cette HDR. Il s’agit ensuite d’une mise en scène destinée à donner de la « visibilité » à la recherche. C’est même parfois une priorité pour l’obtention de fonds. Ce n’est pas le seul objectif. Disons-le franchement et reconnaissons-le, il y a aussi une part de reconnaissance personnelle du chercheur qui ne doit cependant pas verser dans la mégalomanie. Il est néanmoins vrai qu’un décideur associe tout à la fois un projet à un visage lorsque la mise en scène a été télévisée ou à un contenu lorsqu’il a été publié, cité ou télévisé encore. La recherche sur le hooliganisme et certaines de nos publications ont été largement médiatisées : participations à des débats sur FR3, M6, Pathé Sport, 13 ème rue, la Chaîne de l’assemblée nationale ; interventions lors de débats sur France Inter, France culture, RMC et quelques radios locales ; articles dans des quotidiens nationaux : Le Figaro, La croix ; rédactionnels sur certaines productions comme l’homosexualité dans le sport dans Le Monde ; rédactionnels ou interviews dans des journaux spécialisés dans le sport ou les questions de jeunesse : Enjeu, Les Jeunes, Sport et vie ; invitation à des cinés débats : projection du film « ID » à Villenave d’Ornon (33), documentaire « idéologies politiques et sports » à Bègles (33). Ne nous leurrons cependant pas sur cette médiatisation. Elle correspond parfois à une certaine opportunité face à un événement qui vient de défrayer la chronique comme par exemple les violents événements entre le PSG et Marseille en janvier 2003. Nous servons aussi de caution scientifique à un débat sans fond, et parfois sans fondement, sur les questions de sports, de violences et d’éducation, où les réponses et les questions, loin d’entrer dans un débat d’idées, ou une réflexion, sont issues d’un dossier préparé dans l’urgence médiatique et lu au prompteur. Le risque est grand également de céder à un vedettariat dont l’origine est le monde en réseau des médias. Vous êtes alors invité à participer à une émission car on vous a vu dans une autre précédemment ou parce qu’un journaliste à eu votre nom par un confrère. Il faut savoir se limiter à ses compétences. En dehors de cette critique sévère, il est indéniable que pouvoir faire apparaître dans un dossier de demande subvention, par exemple, la participation à des Contribution à l’étude des relations entre sports et violences. De leurs manifestations à leurs préventions. Page 182

En guise de conclusion : être ou devenir chercheur ? débats télévisés, ou des interviews réalisées dans un grand quotidien, donne plus de crédibilité au projet. Qu’en pensent à l’inverse les « collègues » ? Leurs réactions sont souvent mitigées et partagées entre indifférence, jalousie, incompréhension et critiques. Il n’est pas possible pour autant de leur reprocher ces différentes attitudes. Scientifiquement le discours est épuré, souvent décontextualisé, quand il n’est tout simplement pas tronqué au montage. Que dire encore lorsqu’un jeune chercheur bénéficie opportunément de ce type de couverture médiatique alors que d’autres après des années de recherches n’en ont jamais eu ? Rien, si ce n’est qu’il faut replacer tout dans une logique utilitariste, celui de faire connaître la recherche en générale, une recherche précise ensuite, son laboratoire d’appartenance enfin, afin d’obtenir, si possible, des avantages symboliques et financiers. Le cinquième horizon est celui du contenu de l’activité scientifique elle-même. Bien qu’il ait été amplement présenté et discuté, tout au long de ce travail, il n’est pas inutile d’en présenter un résumé et ce qui nous semble être les idées fortes et originales. Elle s’inscrit d’abord dans une sociologie plus générale de la violence dans les sports. Elle pourrait se résumer par les quelques mots clefs utilisés en quatrième de couverture : sport, violence, hooliganisme, institutions sportives, jeunes. Notre contribution à la question des relations entre sports et violences se distingue des autres de quatre manières différentes. En choisissant comme entrée première le hooliganisme, nous avons cherché tout d’abord à comprendre pourquoi un sport en particulier était davantage concerné que les autres, en remettant ensuite en question la construction sociale de notre objet (contexte socio-économique, utilisation de statistiques policières, présence d’un paradigme dominant, etc.), en prenant en compte, encore, la complexité du phénomène, dépassant l’habituel et trop facile point de vue déterministe, selon l’habituelle et abusive équation criminologique « jeune, pauvre et forcément délinquant », qui met en exergue les interactions subtiles et complexes entre les différents participants du spectacle sportif à partir d’une acception large de la violence, en montrant, enfin, les responsabilités de l’institution sportive elle-même dans l’émergence mais aussi dans la propagation des actes de violence des jeunes supporters en raison d’attitudes collusoires et du manque de politique préventive. La conclusion de ce travail est finalement simple. A partir de l’exemple du hooliganisme, on ne peut pas considérer comme un allant de soi les aspects éducatifs, insérants, intégratifs, ou socialisants du sport, au sens générique du terme. Cela dépend de contextes et de modalités que nous cherchons aujourd’hui à étudier dans le cas précis du sport en prison poursuivant ainsi notre devenir chercheur. Contribution à l’étude des relations entre sports et violences. De leurs manifestations à leurs préventions. Page 183

En guise de conclusion : être ou devenir chercheur ?<br />

bénéficier <strong>et</strong> d’être en contact avec un réseau de chercheurs travaillant de près ou de loin sur<br />

le même obj<strong>et</strong>, que l’on peut d’autant plus facilement solliciter que l’on collabore dans une<br />

même organisation. C’est d’ailleurs ce réseau que nous activons aujourd’hui autour de deux<br />

proj<strong>et</strong>s. Le premier proj<strong>et</strong> est l’organisation conjointe avec B. Gaillard (MCU) <strong>à</strong> l’UFR de<br />

psychologie de Rennes 2 d’un colloque ayant trait <strong>à</strong> la violence dans la société en novembre<br />

2004 <strong>à</strong> Rennes. Nos réseaux respectifs perm<strong>et</strong>tent de solliciter un certain nombre de<br />

conférenciers invités, d’obtenir <strong>des</strong> participants de l’Europe entière appartenant <strong>à</strong> <strong>des</strong> champs<br />

scientifiques distincts, de faire venir <strong>des</strong> hommes politiques (Ministre de l’éducation suisse,<br />

représentante du gouvernement espagnol, représentant du gouvernement britannique, <strong>et</strong>c.). Le<br />

second proj<strong>et</strong>, en discussion actuellement, est l’organisation conjointe, Conseil de l’Europe-<br />

UFR Staps de Rennes 2, sur le site de l’université de Rennes, d’une conférence européenne<br />

sur le thème Sports <strong>et</strong> <strong>violences</strong> <strong>à</strong> travers deux axes : le sport comme moyen d’éducation de<br />

socialisation ou de prévention <strong>des</strong> <strong>violences</strong> <strong>et</strong> le sport comme théâtre ou lieu de production<br />

<strong>des</strong> <strong>violences</strong>. Dans notre esprit, l’activation de nos réseaux, pour réaliser ce type d’opération,<br />

doit aider également <strong>à</strong> les compléter pour développer la recherche.<br />

Nous en arrivons tout naturellement au quatrième horizon celui de la « mise en scène du<br />

travail scientifique ». Elle prend ici plusieurs formes qui répondent <strong>à</strong> <strong>des</strong> logiques <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

intérêts distincts.<br />

La première forme est purement académique lorsque nous fournissons nos travaux de<br />

recherches <strong>à</strong> la critique <strong>des</strong> « collègues » : articles scientifiques, contribution <strong>à</strong> <strong>des</strong> ouvrages,<br />

rédaction d’ouvrages, participation <strong>à</strong> <strong>des</strong> colloques. Nous ne développerons pas c<strong>et</strong> aspect <strong>à</strong> la<br />

base même de c<strong>et</strong>te HDR.<br />

Il s’agit ensuite d’une mise en scène <strong>des</strong>tinée <strong>à</strong> donner de la « visibilité » <strong>à</strong> la recherche. C’est<br />

même parfois une priorité pour l’obtention de fonds. Ce n’est pas le seul objectif. Disons-le<br />

franchement <strong>et</strong> reconnaissons-le, il y a aussi une part de reconnaissance personnelle du<br />

chercheur qui ne doit cependant pas verser dans la mégalomanie. Il est néanmoins vrai qu’un<br />

décideur associe tout <strong>à</strong> la fois un proj<strong>et</strong> <strong>à</strong> un visage lorsque la mise en scène a été télévisée ou<br />

<strong>à</strong> un contenu lorsqu’il a été publié, cité ou télévisé encore. La recherche sur le hooliganisme <strong>et</strong><br />

certaines de nos publications ont été largement médiatisées : participations <strong>à</strong> <strong>des</strong> débats sur<br />

FR3, M6, Pathé Sport, 13 ème rue, la Chaîne de l’assemblée nationale ; interventions lors de<br />

débats sur France Inter, France culture, RMC <strong>et</strong> quelques radios locales ; articles dans <strong>des</strong><br />

quotidiens nationaux : Le Figaro, La croix ; rédactionnels sur certaines productions comme<br />

l’homosexualité dans le sport dans Le Monde ; rédactionnels ou interviews dans <strong>des</strong> journaux<br />

spécialisés dans le sport ou les questions de jeunesse : Enjeu, Les Jeunes, Sport <strong>et</strong> vie ;<br />

invitation <strong>à</strong> <strong>des</strong> cinés débats : projection du film « ID » <strong>à</strong> Villenave d’Ornon (33),<br />

documentaire « idéologies politiques <strong>et</strong> <strong>sports</strong> » <strong>à</strong> Bègles (33). Ne nous leurrons cependant<br />

pas sur c<strong>et</strong>te médiatisation. Elle correspond parfois <strong>à</strong> une certaine opportunité face <strong>à</strong> un<br />

événement qui vient de défrayer la chronique comme par exemple les violents événements<br />

<strong>entre</strong> le PSG <strong>et</strong> Marseille en janvier 2003. Nous servons aussi de caution scientifique <strong>à</strong> un<br />

débat sans fond, <strong>et</strong> parfois sans fondement, sur les questions de <strong>sports</strong>, de <strong>violences</strong> <strong>et</strong><br />

d’éducation, où les réponses <strong>et</strong> les questions, loin d’<strong>entre</strong>r dans un débat d’idées, ou une<br />

réflexion, sont issues d’un dossier préparé dans l’urgence médiatique <strong>et</strong> lu au prompteur. Le<br />

risque est grand également de céder <strong>à</strong> un ved<strong>et</strong>tariat dont l’origine est le monde en réseau <strong>des</strong><br />

médias. Vous êtes alors invité <strong>à</strong> participer <strong>à</strong> une émission car on vous a vu dans une autre<br />

précédemment ou parce qu’un journaliste <strong>à</strong> eu votre nom par un confrère. Il faut savoir se<br />

limiter <strong>à</strong> ses compétences. En dehors de c<strong>et</strong>te critique sévère, il est indéniable que pouvoir<br />

faire apparaître dans un dossier de demande subvention, par exemple, la participation <strong>à</strong> <strong>des</strong><br />

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