27.06.2013 Views

Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

En guise de conclusion : être ou devenir chercheur ?<br />

En guise de conclusion : Être ou devenir chercheur ?<br />

Comment conclure ? Si tant est que l’on puisse conclure ce travail qui est <strong>à</strong> notre sens une<br />

étape supplémentaire, <strong>et</strong> parmi d’autres, dans la carrière d’un chercheur. En r<strong>et</strong>raçant ce<br />

parcours de recherche depuis nos interrogations naïves, la construction de notre obj<strong>et</strong>, jusqu’<strong>à</strong><br />

notre contribution personnelle, il nous semble essentiel d’aborder trois points dans c<strong>et</strong>te partie<br />

conclusive : l’humilité, l’orgueil <strong>et</strong> la modélisation de ce cheminement.<br />

De l’humilité nécessaire… <strong>à</strong> l’orgueil<br />

A y penser de plus près c<strong>et</strong>te recherche ressemble <strong>à</strong> un iceberg dont la partie immergée <strong>et</strong><br />

invisible –les processus cognitifs, culturels, historiques <strong>et</strong> sociaux- grâce auxquels elle a pris<br />

corps, forme <strong>et</strong> sens, sont, au moins, aussi importants dans la production <strong>des</strong> résultats que la<br />

rationalisation nécessairement <strong>à</strong> la base de leur construction.<br />

Au tout début de ce travail, je faisais part de la chance que j’avais eue de côtoyer <strong>et</strong> rencontrer<br />

un certain nombre de personnes. A l’écriture <strong>et</strong> <strong>à</strong> la relecture de ce qui précède, je prends<br />

davantage encore conscience de c<strong>et</strong>te chance, mais surtout de la d<strong>et</strong>te contractée auprès de<br />

tous ceux qui m’ont accompagné, ont participé, collaboré, aidé <strong>et</strong> contribué <strong>à</strong> construire c<strong>et</strong>te<br />

recherche <strong>et</strong> ce que je suis. Il s’agit d’une d<strong>et</strong>te ineffaçable car, je n’ai pas été comme d’autres<br />

« immergés dès la naissance, dans <strong>des</strong> univers scolastiques » au point d’en « oublier les<br />

conditions historiques <strong>et</strong> sociales d’exception qui rendent possible une vision du monde <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

œuvres culturelles » (Bourdieu, 1997, 36). Ce n’est pas tant les épreuves traversées, les<br />

diplômes obtenus ou le statut acquis qui comptent. Je me souviens tout simplement d’où je<br />

viens. Issu d’un milieu populaire <strong>et</strong> ouvrier je ne peux en eff<strong>et</strong> faire fi, <strong>et</strong> table rase, de l’aide,<br />

du soutien <strong>et</strong> <strong>des</strong> encouragements reçus, sans lesquels les efforts, parfois exceptionnels qu’il<br />

m’a fallu consentir, seraient restés vains. Sans sombrer dans le misérabilisme il s’agit<br />

simplement d’affirmer qu’<strong>à</strong> mon sens un chercheur <strong>et</strong> une recherche ne peuvent se construire<br />

seuls. L’emploi ponctuel du « je », qui rompt avec les traditions d’écriture, est ici voulu <strong>et</strong><br />

choisi. Il se substitue au nous de convenance censé éloigner le chercheur de son suj<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />

limiter mégalomanie <strong>et</strong> outrecuidance. Loin d’être orgueilleux ou sentencieux c’est le « je »<br />

humble <strong>et</strong> réservé du chercheur qui adm<strong>et</strong> sa d<strong>et</strong>te <strong>et</strong> la relativité de son apport. Il correspond<br />

tout simplement <strong>à</strong> la réintroduction du suj<strong>et</strong> dans l’acquisition ou la production de la<br />

connaissance (Morin, 1982).<br />

Singulièrement, faisant suite <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te humilité, affichée <strong>et</strong> revendiquée, se présenter <strong>à</strong><br />

l’habilitation <strong>à</strong> diriger <strong>des</strong> recherches est un acte d’orgueil. Il s’agit bien pour l’impétrant de<br />

présenter ses travaux en affirmant leur pertinence <strong>et</strong> leur validité dans l’attente d’une<br />

reconnaissance officialisée par ceux, qui deviendront alors ses pairs. Il y a l<strong>à</strong> une volonté de<br />

se distinguer, de ses confrères ou, plus simplement par rapport <strong>à</strong> soi-même, d’obtenir une<br />

distinction, un titre, une reconnaissance. Bref de se construire une identité valorisante <strong>et</strong><br />

valorisée par l’institution elle-même, pour soi <strong>et</strong> au regard d’autrui. C<strong>et</strong>te distinction attendue<br />

<strong>et</strong> recherchée n’est pas seulement cela. Elle ne peut se résumer <strong>à</strong> la fatuité. Il s’agit aussi <strong>et</strong><br />

surtout d’un acte « utile ». Elle est l’ouverture vers d’autres possibles : l’officialisation d’un<br />

travail accompli avec les doctorants, une aide <strong>à</strong> la recherche <strong>et</strong> aux démarches que le<br />

chercheur doit accomplir au sein même de l’université, ou dans ses négociations avec les<br />

différents partenaires de sa recherche. C’est tout simplement un acte d’orgueil indispensable <strong>à</strong><br />

la poursuite du travail de chercheur.<br />

<strong>Contribution</strong> <strong>à</strong> l’étude <strong>des</strong> <strong>relations</strong> <strong>entre</strong> <strong>sports</strong> <strong>et</strong> <strong>violences</strong>. De leurs manifestations <strong>à</strong><br />

leurs préventions. Page 178

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!