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Contribution à l'étude des relations entre sports et violences

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Chapitre 2 : Sports <strong>et</strong> <strong>violences</strong>. <strong>Contribution</strong> <strong>à</strong> un obj<strong>et</strong><br />

de recherche <strong>à</strong> partir de la question du hooliganisme<br />

Sports <strong>et</strong> <strong>violences</strong> : contribution <strong>à</strong> un obj<strong>et</strong> de recherche <strong>à</strong><br />

partir de la question du hooliganisme.<br />

L’étude <strong>des</strong> <strong>relations</strong> existantes <strong>entre</strong> <strong>sports</strong> <strong>et</strong> <strong>violences</strong> n’est pas un obj<strong>et</strong> nouveau en soi <strong>et</strong><br />

ce quel que soit le champ disciplinaire utilisé pour en rendre compte ou l’angle<br />

d’attaque choisi : le sport comme lieu de production de <strong>violences</strong> ou moyen de contrôle <strong>des</strong><br />

<strong>violences</strong>. Vigarello rappelle d’ailleurs « qu’une violence diffuse ou directement tangible<br />

traverse en permanence l’univers sportif ne fait aucun doute » (2001, 7). Il s’agit même<br />

probablement d’une entrée privilégiée pour comprendre les enjeux qui traversent la sphère<br />

sportive au point de se poser parfois la question de savoir si le sport n’est que <strong>violences</strong> ou s’il<br />

est autre chose que <strong>violences</strong> ? (Bodin, 2001a, 201). La violence semble accompagner de<br />

manière continue les jeux antiques, les pratiques corporelles <strong>à</strong> différentes époques ou les<br />

<strong>sports</strong> modernes offrant une sorte d’arrête dorsale privilégiée <strong>à</strong> leurs analyses <strong>et</strong><br />

comparaisons.<br />

Au-del<strong>à</strong> <strong>des</strong> aspects historiques sur la genèse <strong>et</strong> le fonctionnement du sport moderne, notre<br />

recherche s’est heurtée <strong>à</strong> un double problème définitionnel <strong>à</strong> articuler logiquement. De quel<br />

sport parlerons-nous ? Mais aussi de quelles <strong>violences</strong> ? La question du sport était somme<br />

toute relativement aisée <strong>à</strong> dépasser, comparativement <strong>à</strong> celle de la violence, dès lors<br />

qu’inscrivant ce travail dans la contemporanéité, c’est <strong>à</strong> sa fonction, usuellement attribuée <strong>et</strong><br />

reconnue de participer <strong>à</strong> l’euphémisation de la violence, qu’il faudrait s’intéresser en premier<br />

lieu. Qui plus est la majorité <strong>des</strong> chercheurs, aujourd’hui, s’accorde <strong>à</strong> séparer n<strong>et</strong>tement jeux<br />

anciens <strong>et</strong> <strong>sports</strong> modernes, ces derniers n’étant pas le continuum <strong>des</strong> premiers malgré<br />

l’impression de similitu<strong>des</strong> qu’ils offrent parfois. La question de la violence s’avère en fait<br />

infiniment plus complexe. La tentation aurait pu être grande de définir a priori le<br />

hooliganisme <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> quelques définitions implicites, ou explicites, qui entourent c<strong>et</strong>te<br />

notion. Les imperfections sont cependant telles, qu’il eût été dangereux d’en choisir une,<br />

plutôt qu’une autre, sans observer <strong>à</strong> l’image <strong>des</strong> travaux de Chamboredon (1971) sur la<br />

délinquance juvénile, la manière dont se construisent les faits sociaux que sont le<br />

hooliganisme <strong>et</strong> les hooligans car, « nous ne savons pas a priori quelles idées sont <strong>à</strong> l’origine<br />

<strong>des</strong> divers courants <strong>entre</strong> lesquels se partage la vie sociale […] (Durkheim, op. cit. 28). Il nous<br />

a donc fallu en tout premier lieu, en ce qui concerne c<strong>et</strong>te forme particulière de violence<br />

qu’est le hooliganisme, examiner le contexte culturel, économique, politique <strong>et</strong> social dans<br />

lequel ces analyses s’inscrivent tout autant que les catégorisations énoncées <strong>et</strong> avancées.<br />

Où il est question de sport<br />

« Sport » est employé ici au sens générique du terme. En donner une définition s’avère, de<br />

prime abord, d’autant plus difficile qu’il est complexe <strong>et</strong> plurivoque par nature. Il est tout<br />

d’abord le refl<strong>et</strong> du fonctionnement social <strong>et</strong> culturel <strong>des</strong> sociétés dans lesquels il s’inscrit 11 .<br />

Elias considérait ainsi que « la connaissance du sport était la clef de la connaissance de la<br />

société » (1986, 25). De nombreux auteurs évoquent ainsi la « difficile définition du sport »<br />

(Brohm, 1976, Thomas, 1991) d’autant que cela « semble relever d’un pari intenable, tant les<br />

pratiques sont bigarrées <strong>et</strong> les frontières incertaines » (Bromberger, 1995, 9). La difficulté est<br />

également étymologique. Au sens originel <strong>et</strong> latin du terme : definire, définir, c’est déterminer<br />

11 La lente <strong>et</strong> laborieuse féminisation <strong>des</strong> pratiques sportives en est un exemple. Louveau (1986) Arnaud, Terr<strong>et</strong><br />

(1996) montrent qu’elle accompagne la transformation de la société, la libération de la femme <strong>et</strong> la décrispation<br />

du rapport au corps.<br />

<strong>Contribution</strong> <strong>à</strong> l’étude <strong>des</strong> <strong>relations</strong> <strong>entre</strong> <strong>sports</strong> <strong>et</strong> <strong>violences</strong>. De leurs manifestations <strong>à</strong><br />

leurs préventions. Page 12

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