Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

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' 48 HISTOIRE ses actions perdent la moitié de leur valeur ; en vain ses billets souffrent une dépréciation de 20 pour cent, et cessent-ils un moment d'étre payés : on ne se lasse point de souscrire de nouvelles actions, malgré la baisse énorme des premières, parce que c'est l'État qui est le principal débiteur de la banque et que déjà se fait sen- tir l'influence de la garantie nationale sur les empriints publics. On a bientbt compris l'importance d'une telle solidarité, et la confiance publique s'attache à la fortune de 1'Êtat comme à la meilleure ancre de salut. La ban- que d'Angleterre a fait depuis cette époque des fautes *capitales, et méme un jour, en 1797, elle a osé suspen- - dre totalement ses payements en espèces, sans rien perdre de son importance, malgré cette faillite déclarée. La nation ratifia la décision du parlement qui autorisait la banqueroute, et les billets de la banque devenus du papier-monnaie, de véritables assignats, continuèrent de circuler comme s'ils eussent toujours été remboursables en écus. Le gouvernement les reçut en payement des impbts, et l'emprisonnement pour dettes fut épargné à ceux qui se libéreraient par ce moyen. On aurait cru qu'a dater de ce jour ces billets se multiplieraient outre niesure; mais les actes du parlement et la prudence publique en continrent l'émission dans de sages limites, et l'Angleterre a pu se passer pendant vingt ans de la plus grande partie de son numéraire, sans cesser d'étre la première nation commerçante du monde. Enfin, le fameux acte de M. Peel amena la reprise des payements en espèces, vers la fin de l'année 18 19, et cinq . années après, en 1824, on comptait en Angleterre prés de 700 compagnies ' organisées, ou prbs de l'étre, au A comptete view of the joint stock companz'es fornbed during the years 1824 and 1825, by Henry P~qlish.

DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXX. 19 capital de dix milliards, dont le qyrt &ait constitué, en 3 827, avec deux milliards cinq cents millions. Dans ce court espace de temps, la Grande-Bretagne avait prêté aux étrangers un milliard deux cent cinquante mglions de francs. Tels sont les effets merveilleux du crédit I et son influence sur le développement de la production, que, malgré ces exportations considérables de niimé- raire et malgré l'énorme capital engage dans les entre prises de mines, d'éclairage, de bateaux à vapeur, de . , filatures et de forges, l'Angleterre trouve encore, de ilos jours, le moyen de consacrer cinq ou six cents millions à ses chemins de fer. Elle commandite les travaux de la + J'ai dd me borner à indiquer ici sommairement la rEvolution opérée en Europe par l'établissement des banques de dép8t et de circulation, et les principales bases sur lesquelles ces banques re- posent. Tous les détails de leur organisation ont été exposes de la manière la plus complète dans Adam Smith, Richesse des nations, ' liv. II, chap. 2, et liv. IV, chap. 3; dans le IV% livre de Steuart, Recherches des principes db l'économie politique, et dans M. de Sismondi, Nouveau% principes d'économie politique, 1. 11, ce dernier; adversaire déclaré des banques; ce sont les trois auteurs qu'il faut lire de préférence sur cet important sujet. M. Storch, J.-B. Say, Malthus, Ricardo lui-même, ont dCi leur emprunter, surtout aux deux premiers, les belles analyses qu'ils ont données de la physiologie des Banques. Pour qui désire approfondir la matière, l'Histoire des banques, de M. Gilbart, le fameux pam. phlet de Cobbett, intitulé : Paper against gold, vrai chef-d'œuvre de dialeclique et de netteté financière, l'ouvrage de M. Thornton, An inquiry on thepqer credit, et l'enquête publiée par le parle- - ment d'Angleterre à l'occasion du renouvellement du privilége ' de la Banque, sont'des documents indispensables à consulter. Toute la science du crédit est là. On peut consulter aussi, mais avec réserve, i'ouvrage de M. Joseph de Welz, intitule : La magia del credito svelata, 2 vol. in-4. Naples, 1824. (Note de l'auteur.) On peut joindre aujourd'hui à- ces ouvrages le Traité thdomque et pratique des opdraticns de banqzce de M. Courcelle Seneuil, 3e édit., 1857, in-8': et : Du Crédit et des Banques, par Ch. Coquelin, 40 Bdit,, 1859, gr. in-18. (hTote de l'éditeur.)

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48 HISTOIRE<br />

ses actions per<strong>de</strong>nt la moitié <strong>de</strong> leur valeur ; <strong>en</strong> vain ses<br />

billets souffr<strong>en</strong>t une dépréciation <strong>de</strong> 20 pour c<strong>en</strong>t, et<br />

cess<strong>en</strong>t-ils un mom<strong>en</strong>t d'étre payés : on ne se lasse point<br />

<strong>de</strong> souscrire <strong>de</strong> nouvelles actions, malgré la baisse<br />

énorme <strong>de</strong>s premières, parce que c'est l'État qui est le<br />

principal débiteur <strong>de</strong> la banque et que déjà se fait s<strong>en</strong>-<br />

tir l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la garantie nationale sur les empriints<br />

publics. On a bi<strong>en</strong>tbt compris l'importance d'une telle<br />

solidarité, et la confiance publique s'attache à la fortune<br />

<strong>de</strong> 1'Êtat comme à la meilleure ancre <strong>de</strong> salut. La ban-<br />

que d'Angleterre a fait <strong>de</strong>puis cette époque <strong>de</strong>s fautes<br />

*capitales, et méme un jour, <strong>en</strong> 1797, elle a osé susp<strong>en</strong>-<br />

- dre totalem<strong>en</strong>t ses payem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces, sans ri<strong>en</strong><br />

perdre <strong>de</strong> son importance, malgré cette faillite déclarée.<br />

La nation ratifia la décision du parlem<strong>en</strong>t qui autorisait<br />

la banqueroute, et les billets <strong>de</strong> la banque <strong>de</strong>v<strong>en</strong>us du<br />

papier-monnaie, <strong>de</strong> véritables assignats, continuèr<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

circuler comme s'ils euss<strong>en</strong>t toujours été remboursables<br />

<strong>en</strong> écus. Le gouvernem<strong>en</strong>t les reçut <strong>en</strong> payem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

impbts, et l'emprisonnem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>ttes fut épargné à<br />

ceux qui se libérerai<strong>en</strong>t par ce moy<strong>en</strong>. On aurait cru<br />

qu'a dater <strong>de</strong> ce jour ces billets se multiplierai<strong>en</strong>t outre<br />

niesure; mais les actes du parlem<strong>en</strong>t et la pru<strong>de</strong>nce<br />

publique <strong>en</strong> continr<strong>en</strong>t l'émission dans <strong>de</strong> sages limites,<br />

et l'Angleterre a pu se passer p<strong>en</strong>dant vingt ans <strong>de</strong> la<br />

plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son numéraire, sans cesser d'étre<br />

la première nation commerçante du mon<strong>de</strong>.<br />

Enfin, le fameux acte <strong>de</strong> M. Peel am<strong>en</strong>a la reprise <strong>de</strong>s<br />

payem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> espèces, vers la fin <strong>de</strong> l'année 18 19, et cinq<br />

. années après, <strong>en</strong> 1824, on comptait <strong>en</strong> Angleterre prés<br />

<strong>de</strong> 700 compagnies ' organisées, ou prbs <strong>de</strong> l'étre, au<br />

A comptete view of the joint stock companz'es fornbed during<br />

the years 1824 and 1825, by H<strong>en</strong>ry P~qlish.

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