Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

42 HISTOIRE
de profit. La fiollande était alors inondée d'une grande
quantité de monnaie étrangère, usée et rognée, que son
commerce étendu lui apportait de toutes les contrées de
l'Europe, et qui avait réduit la valeur de la monnaie
courante à neuf pour cent au-dessous de la bonne mon-
naie neuve. Aussi celle-ci était-elle fondue et exportée
aussitôt qu'elle paraissait dans la circulation, et les mar-
chands ne savaient où trouver des espèces pour acquitter
leurs lettres de change, dont la valeur devenait de
jour en jour plus variable, au grand détriment de leurs
intéréts.
Ce fut le premier objet qui attira la sollicitude des
fondateurs de l'établissement. La banque lie recut les
monnaies étrangères bonnes ou mauvaises et la monnaie
du pays elle-méme, que sur le pied de leur valeur intriri-
sèque, et elle décida qu'on ne les échangerait contre de
bonne monnaie au titre légal, qu'en déduisant les frais
. de monnayage et d'administration. L'argent de banque
obtint dès lors iine faveur marquée sur la monnaie coii-
rante, et cette circonstance augmenta considérablement
la demande des billets. La ville d'Amsterdam était res-
ponsable de leur payement, et les facilités que l'emploi
de ces billets offrait au commerce en élevèrent sensible-
ment le prix au-dessus de leur valeur réelle. Toutefois
cette supériorité n'était reconnue qu'autant que la mon-
naie correspondante restait en dépôt dans les coffres de
la banque, d'où l'on ne pouvait d'ailleurs la retirer qu'a-
vec désavantage, puisqu'il fallait payer une certaine
somme pour les frais de garde, ou plutôt de soriic.
Plus tard, la banque donna crédit sur ses livres en
Bchange des dépôts cle lingots d'or et d'argent, et cette
combinaison ajouta de nouvelles facilités à toutes celles
qu'offraient déjà ses billets de crédit. On conçoit aisé-