Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
46 HISTO~R~ créant les banques. « L'or et l'argent qui circulent dan4 ' un pays, dit à cet égard Adam Smith ', peuvent se comparer précisément à un grand chemin qui, tout en servant à faire arriver au marché les grains et les four- rages, ne p~oduitpourtant rien par lui-m&me, pas meme un grain de blé. Les opérations d'une banque sage, en ouvrant en quelque manière un chemin dans les airs, donnent au pays la facilité de convertir une bonne par- tie de ses grandes routes en gras pdturages et en terres à blé, et d'augmenter par là le produit annuel de son territoire et de son wavail. Il faut convenir, néan- moins, que si le commerce et l'industrie d'un pays peuvent s'élever de quelque chose à l'aide du papier- monnaie, ainsi suspendus, pour ainsi dire sur les ailes d'Icare, ils ne sont pas tout A fait aussi assurés dans leur marche que quand ils portent sur le terrain solide de l'or et de l'argent. D Ce passage de Smith caractérise d'une manière exacte et pittoresque les véritables propriétés du crédit. Mais les premières banques d'Europe ne se hasardèrent point CI voler avec les ailes d'Icare, et leurs essais timides furent bien éloignés des opérations hasardeuses des ban- ques de nos jours. Elles s'appelaient modestement des banques de dépdt, et leurs coffres renfermèrent toujours en espèces des sommes égales au montant deleurs billets. Ces billets n'étaient que des certiGcats transmissibles par endossement, comme nos lettres de change, et ils n'offraient d'abord d'autre avantage que l18conomie du transport des espèces. Chaque florin de papier avait sa garantie en écus ; seulement, les écus étaient d'un poids etad'un titre authentiquement reconnus, pour bter toute 4 aiches~e des nations, iiv. ii, chap. Y.
DE L'E~ONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXX. 41 incertitude aux porteurs d'effets de commerce et pour donner à la monnaie de banque une fixité qui la rendit supérieure à toutes les autres. En vain les États voisins altéraient leurs monnaies ou se laissaient envahir par des espèces dépréciées : la simple stipulation du paye- ment en un ordre ou transfert sur la banque de dépdt protégée par YEtat, assurait à ce titre une supériorité décisive, et bientôt tous les payements furent stipulés en monnaie de banque. Cependant les certificats de dépdt étaient limités par le montant des sommes versées, et la ' circulation n'avait, en se faisant au moyen du papier, que l'avantage d'btre plus commode et plus prompte. C'est la banque d'Amsterdam qui s'établit lapremière sur ces bases simples et régulières, car ce que nous sa- vons de la banque de Venise et de celle de Gbnes ne permet pas de douter que ces banques fussent autre chose que de grandes régies de perception à l'usage du gouvernement. L'esprit qui présida à la fondation de la banque d'Amsterdam était entièrement différent. Les n b gociants habiles qui en conçurent la pensée, avaient sagement réfléchi que toute épargne dans la dépense d'entretien du capital fixe d'un pays est une source d'a- mélioration pour son revenu. Or, tout ce qu'on n'engage point dans ce capital immobile, se reporte au capital Eûrcz~lant qui fournit les matières premières et les salaires du travail, et qui imprime l'activité à toutes les indus- tries. La substitution du papier à la monnaie d'or et d'argent était une manière de remplacer un instrument de commerce extrêmement dispendieux par un autre plus simple et plus économique. Ce premier avantage devait frapper des négociants aussi éclairés que ceux d'Amsterdam ; mais ce n'était pas le seul que leur offrit l'organisation de la banque dont ils devaient tirer tant
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incertitu<strong>de</strong> aux porteurs d'effets <strong>de</strong> commerce et pour<br />
donner à la monnaie <strong>de</strong> banque une fixité qui la r<strong>en</strong>dit<br />
supérieure à toutes les autres. En vain les États voisins<br />
altérai<strong>en</strong>t leurs monnaies ou se laissai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vahir par<br />
<strong>de</strong>s espèces dépréciées : la simple stipulation du paye-<br />
m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un ordre ou transfert sur la banque <strong>de</strong> dépdt<br />
protégée par YEtat, assurait à ce titre une supériorité<br />
décisive, et bi<strong>en</strong>tôt tous les payem<strong>en</strong>ts fur<strong>en</strong>t stipulés <strong>en</strong><br />
monnaie <strong>de</strong> banque. Cep<strong>en</strong>dant les certificats <strong>de</strong> dépdt<br />
étai<strong>en</strong>t limités par le montant <strong>de</strong>s sommes versées, et la<br />
' circulation n'avait, <strong>en</strong> se faisant au moy<strong>en</strong> du papier,<br />
que l'avantage d'btre plus commo<strong>de</strong> et plus prompte.<br />
C'est la banque d'Amsterdam qui s'établit lapremière<br />
sur ces bases simples et régulières, car ce que nous sa-<br />
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permet pas <strong>de</strong> douter que ces banques fuss<strong>en</strong>t autre<br />
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sagem<strong>en</strong>t réfléchi que toute épargne dans la dép<strong>en</strong>se<br />
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point dans ce capital immobile, se reporte au capital<br />
Eûrcz~lant qui fournit les matières premières et les salaires<br />
du travail, et qui imprime l'activité à toutes les indus-<br />
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plus simple et plus économique. Ce premier avantage<br />
<strong>de</strong>vait frapper <strong>de</strong>s négociants aussi éclairés que ceux<br />
d'Amsterdam ; mais ce n'était pas le seul que leur offrit<br />
l'organisation <strong>de</strong> la banque dont ils <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t tirer tant