Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

frappante dg I'iniîuence ruineuse de ce systènie et de sa
tendance & restreindre l'étendue naturelle du champ du
cominerce, on la trouverait daos ce fait que les négo-
ciants américains qui commercent librement aujour-
d'hui avec les p~ssessiohs des Pays-Bas, dans I'aroipel
oriental, etnploient glus de navires que n'en employaient
les nionopoleurs hollandais. L'abolition récente du priviiége
de la compagnie anglaise des Indes n'a pas moins
contribué a augmenter les relations de l'Angleterre ai7ec
la presqu'île indostanique. Une simple station de pêcheuks,
I'ile de Siagapote, est devenue, sous l'empire de
la liberté commerciale, un établissement du premier
ordre, en moins de vingt années.
Pclrtaiit eiù le principe de la liberté s'est trouvé en
. lutte avec celui du monopole, les m&mes résultats se
sant manifestés. C'est en vain qu'on ppétend ql~e l'aete
de navigation a été la source du développement indostriel
de la Grande-Bretagne ; cet acte ne peut &tre considéré
que comme un sacrifice imposé au commerke cd
faveur de la politique. Adam Srnitli ne l'a justifié que
sous ce rapport ', et encore est-il permis de douter aujdurd'hui,
en présence des résultats définitifs de son
adoption, que cet acte ait été une auvre de sage politique.
Le principal résultat de sa mise en vigueiir a été
de rédliire chaque jour davantage Ie commerce de l'Angleterre
avec les autres nations européennes, et d'obliger
cet empire B cliefher dans ses colonies des débouchés
que l'exclusion des étrangers lui faisait perdre chez eux.
1.a fortune de la Grande-Bretagne a commencé dès ce
* « Comme 14 sdrete de YEtat est d'une plus grande importance
que sa richesse, l'acte de navigation est peut-8tre le plus sage cie
tous les règletnents de commerce de ['Angleterte. D (fiichesse des
nations, Iiv. iv, chap. 2.)
'