Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
294 HISTOIRE accourt pour le lever et semble se jouer des résistances m&me de la nature. Ici un pont' suspendu ,réunit deux montagnes; plus loin un merveilleux tunnel essaye de .passer sous le lit d'un grand fleuve; ailleurs quelque canal ' vole de cr&te en crkte, comme une ligne imagi- naire, au travers de l'espace. Les gouvernements se sont associés avec empresse- ment à ces œuvres hardies, et pour ne parler que d'un seul pays, nous avons vu depuis peu d'années la France, à peine remise des troubles de sa dernière révolution, reprendre et achever ses monuments, multiplier ses canaux, ouvrir ses chemins de fer, curer ses rivières et voter des sommes immenses pour l'agrandissement de ses ports. II se fait ainsi dans chaque contrée de véri- tables découvertes, qui équivalent à des agrandisse- ments de territoire et qui augmentent la fortune privée - des habitants en méme temps que la richesse publique. Nul ne saurait nier désormais l'importance de l'inter- vention officielle du gouvernement dans les grandes entreprises d'utilité générale. Si le pouvoir faisait uii pas de plus et s'il prenait l'initiative d'une grande ré- forme dans celles de nos lois qui ont cessé d'&tre en harmonie avec la tendance actuelle de la civilisation, l'économie politique aurait remporté une de ses plus . grandes victoires. Nos lois civiles se ressentent encore de l'époque oii elles furent rendues et du principe qui les a inspirkes. Napoléon qui donna son nom à ce Code, succédait à un régime de lutte et de spoliation ; il vou- lait reconstituer une aristocratie, et il rentrait dans la féodalité, sans réfléchir qn'une puissance nouvelle s'était élevée sur ses ruines et régnait désormais sur le monde : 4 Celui du lac Erie, aux Etats-Unis.
DE L'ECONOIIE POLITIQUE. CHAP. XLVI. 295 . c'était l'industrie, Ses ailes étaient encore repliées sous , la protection de l'Angleterre; mais elle commençait à prendre son essor du haut de ces grandes usines que le génie dn travail a multipliées, depuis, dans toute l'Eu- rope. En vain les priviléges de la propriété foncière, soigneusement maintenus, semblaient-ils destinés à per- pétuer les vieilles distinctions de castes et la supériorité du seigneur sur l'esclave : le commerce échappait par la lettre de change aux entraves du régime hypothécaire et prospérait des rigueurs de la loi en même temps que la propriété semblait mourir de ses faveurs. Cette im- mense question sera traitée un jour. En présence de l'hypothèque de plus de onze milliards qui pèse sur la terre de France et qui la paralyse, l'allure plus indé- pendante de l'industrie et du commerce, encore bien entravés pourtant, doit &tre un sujet sérieux de médi- tations pour les économistes et pour les hommes d'État. Il y a tout un âge d'or à espérer pour l'agriculture, du perfectionnement de la 18gislation à son égard. Nais c'est surtout vers les grands travaux de commu- nications que se dirige la sollicitude actuelle des peuples. L'isolement qui les avait tenus si longtemps plongés dans Ia barbarie fait place à des relations tous les jours plus intimes, et la baisse du prix des transports ajoute une valeur immense à des produits jusqne-là dédaignés. Il ne faut pas espérer, toutefois, que les grandes diffi- cultés de l'économie politique seront résolues dans un avenir peu éloigné. Celles qui lui restent à vaincre appar- tiennent désormais à la pratique, et c'est là quê les moindres fautes peuvent entraîner des conséquences déplorablès. Après avoir disserté pendant plus d'un siécle sur le plus ou moins d'importance dc l'interven- tion des gouvernements, il faut les mettre à l'œiivre
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Les gouvernem<strong>en</strong>ts se sont associés avec empresse-<br />
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à peine remise <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière révolution,<br />
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ses ports. II se fait ainsi dans chaque contrée <strong>de</strong> véri-<br />
tables découvertes, qui équival<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s agrandisse-<br />
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Nul ne saurait nier désormais l'importance <strong>de</strong> l'inter-<br />
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harmonie avec la t<strong>en</strong>dance actuelle <strong>de</strong> la civilisation,<br />
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