Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
27 8 HISTOIRE Gioja, l'Atlas de la science' en Italie. Son fameux Pros- pectus &s sciences économiques avait pour but de réduire en système raisonné tout ce que les écrivains ont pensé, les gouvernements sanctionné et les peuples pratiqué, en économie politique et privée. 11 y a examiné les opi- nions de tous les écrivains italiens et étrangers. C'est iiue véritable encyclopédie de la science ; mais elle n'est pas toujours impartiale, surtout envers les Fran- çais. Le caractère distinctif de l'école économique des Ita- liens consiste principalement dans leur maniere large et complexe d'envisager les questions. Ils ne s'occupent pas de la richesse sous le point de vue abstrait et ab- solu, mais sous le rapport du bien-&tre général. pour' qu'une mesure économique leur paraisse importante, il ne faut pas seulement qu'il s'y rattache une question d'argent, mais un intérét moral ou politique. Les so- ciétés ne sont pas à leurs yeux des maisons de banque et les ouvriers des machines. Ils considerent l'homme comme l'objet perpétuel de leur sollicitude et de leur étude. Ils sont publicistes autant qu'économistes. Mon- tesquieu représente le mieux dans notre langue le véri- table type de l'économiste dans la leur.. Les questions dans lesquelles ils ont excellé sont celles des monnaies, des ports francs, de l'agriculture, des monts-de-piété, des établissements de bienfaisance. Si leurs nombreux ouvrages n'ont pas obtenu un grand retentissement, il faut l'attribuer aux précautions ombrageuses de presque tous les gouvernements et Zt la position personnelle des auteurs, les uns ministres, les autres conseillers, quel- ques-uns eccl6siastiques ; mais l'économie politique leur doit sa propagation en Europe'et d'excellents traités sur une foule de spécialités ihportantes. La plupart de ces . - '
DE L'ÉCONORIIE POLITIQUE. CHAP. XLV. 279 économistes ont eu à braver l'inquisition de Rome, celle - de Venise, les préjugés contemporains et le despotisme de leurs gouvernements. 11s ont écrit contre les abus 'existants et en quelque sorte sur la brèche. Leur vie fut un combat et l'économie politiqoe est restée pour eux la science sociale, la sience universelle : partout ail- leurs elle n'est que la science des richesses. En Espagne, elle fut toiijours considérée comme l'al- liée du fisc. Toute la législation économique de ce pays est empreinte d'un caractère exclusif qui remonte jusqi'à l'expulsion des Maures, et à la découverte du Nouveau-Monde. La liberté de l'industrie y succomba de bonne heure devant l'établissement des manufactures de monopole seigneurial ou royal ; et le besoin d'assu- rer à l'Espagne le marché de l'Amérique y donna nais- sance au système prohibitif qui a infecté, depuis, toute l'Europe. Tous les fléaux économiques découlent de cette source. En poursuivant à outrance les Maures et Ics juifs, les Espagnols ont détruit dans la Péninsule l'esprit d'entreprise et de spéculation; en multipliant les couvents et les moines, ils ont donné une prime à l'indolence et élevé la mendicité au rang d'une profession. Les majo- rats, la main-morte, la haine pour les étrangers ont causé un égal préjudice à l'agriculture, à l'industrie et air commerce. Il n'y a peut-être pas de pays au monde où l'administration économique ait causé plus de maux; et l'on pourrait dire que l'Espagne a essayé sur elle- même tous les mauvais systèmes, comme certains expé- rimentatetirs essayent des poisons. Que pouvait-on tenter d'utile sous la menbce des rigueurs de l'inquisition et en présince des mines d'Amérique, dont les produits iné- puisables semblaient improvisés tout exprès pour répa- rer toutes les-erreurs, pour faire illusion sur tous les
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Gioja, l'Atlas <strong>de</strong> la sci<strong>en</strong>ce' <strong>en</strong> Italie. Son fameux Pros-<br />
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<strong>en</strong> système raisonné tout ce que les écrivains ont p<strong>en</strong>sé,<br />
les gouvernem<strong>en</strong>ts sanctionné et les peuples pratiqué,<br />
<strong>en</strong> économie <strong>politique</strong> et privée. 11 y a examiné les opi-<br />
nions <strong>de</strong> tous les écrivains itali<strong>en</strong>s et étrangers. C'est<br />
iiue véritable <strong>en</strong>cyclopédie <strong>de</strong> la sci<strong>en</strong>ce ; mais elle<br />
n'est pas toujours impartiale, surtout <strong>en</strong>vers les Fran-<br />
çais.<br />
Le caractère distinctif <strong>de</strong> l'école économique <strong>de</strong>s Ita-<br />
li<strong>en</strong>s consiste principalem<strong>en</strong>t dans leur maniere large et<br />
complexe d'<strong>en</strong>visager les questions. Ils ne s'occup<strong>en</strong>t<br />
pas <strong>de</strong> la richesse sous le point <strong>de</strong> vue abstrait et ab-<br />
solu, mais sous le rapport du bi<strong>en</strong>-&tre général. pour'<br />
qu'une mesure économique leur paraisse importante, il<br />
ne faut pas seulem<strong>en</strong>t qu'il s'y rattache une question<br />
d'arg<strong>en</strong>t, mais un intérét moral ou <strong>politique</strong>. Les so-<br />
ciétés ne sont pas à leurs yeux <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> banque<br />
et les ouvriers <strong>de</strong>s machines. Ils consi<strong>de</strong>r<strong>en</strong>t l'homme<br />
comme l'objet perpétuel <strong>de</strong> leur sollicitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> leur<br />
étu<strong>de</strong>. Ils sont publicistes autant qu'économistes. Mon-<br />
tesquieu représ<strong>en</strong>te le mieux dans notre langue le véri-<br />
table type <strong>de</strong> l'économiste dans la leur.. Les questions<br />
dans lesquelles ils ont excellé sont celles <strong>de</strong>s monnaies,<br />
<strong>de</strong>s ports francs, <strong>de</strong> l'agriculture, <strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété,<br />
<strong>de</strong>s établissem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> bi<strong>en</strong>faisance. Si leurs nombreux<br />
ouvrages n'ont pas obt<strong>en</strong>u un grand ret<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t, il<br />
faut l'attribuer aux précautions ombrageuses <strong>de</strong> presque<br />
tous les gouvernem<strong>en</strong>ts et Zt la position personnelle <strong>de</strong>s<br />
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