Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE. CHAP. XLV. 275
cellents écrits sur les monnaies révélaient les secrets
du crédit et créaient la science des finances. Il n'est pas
jusqu'aux malheurs de la P6ninsiile qui n'aient favo-
risé les progrès de l'économie politique, en. faisant
éprouver aux Italiens, sous Charles-Quint, la funeste
influence des monopoles, des liautes taxes et des pro-
hibitions. Dès l'année 1582, Gaspard Scaruffi publiait
son travail sur les monnaies et sur la vraie propmtion
entre L'or et l'argent. Il proposait la création d'un me-
dium universel de la circulation et la marque de tous
les ouvrages d'orfévrerie. Le Napolitain Serra, qui écri-
vait en 1613 son Traite des causes qui peuvent faire abon-
der l'or et l'argent dans les royaunzes, comprenait déjà
le pouvoir productif& l'industrie. Bandini, précurseur
de Quesnay et des physiocrates, signalait les avan-
tages d'lin impbt unique, comme plus facile et plus éco-
nomique ; Broggia publiait le premier écrit méthodique
sur la théorie des impbts. Mais le plus célèbre des éco-
nomistes italiens est sans contredit le professeur Ge-
novesi, que l'on peut considérer à juste titre comme
le rival d'Adam Smith, sinon pour la justesse de ses
doctrines, au moins pour l'impulsion qu'il sut donner
à l'enseignement de la science dans toute l'Italie.
Aucun écrivain ne représente, en effet, plus exac-
tement le caractère de l'école économiqiie italienne. .
Cette école a été de tous temps philosophique et réfor-
matrice; elle se plait aux hasards de la politique et
ses conseils s'adressent moins souvent aux peuples
qu'aux rois. Genovesi a eu le courage de 1s maintenir
dans cette ligne périlleuse et honorable. 11 a combattu
pour la liberté du commerce des grains, pour l'aboli-
tion des lois sur l'intérêt de l'argent et pour la réduc-
tion du nombre des communautés religieuses. Il a pro-