Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

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224 HISTOIRE qu'il y a plus de bonlieur en France qu'en Angleterre. En lisant certains économistes, on croirait que les pro- duits ne sont pas faits pour les homnies, niais que les hommes sont faits pour les produits. n Telle est la di- rection donnée à la science par les économistes de la . nouvelle école française que j'appelle l'école sociale, parce qu'elle rapporte tous les progrés au perfection- nement général de la société, sans acception de race, ni de caste, poursuivant des mémes anathèmes, la traite des noirs et l'exploitation des blancs. fil. Droz esttelui de tous les écrivains de cette école qui en a le.plus net- tement formulé le programme , sans hostilité pour le présent et sans illusions sur l'avenir. RI. de Sismondi, esprit éminemment critique, atait à déraciner des pré- jugés répandus à la faveur des noms les plus respectés dans la science, et il n'a pu s'empkcher, dans son ardeur généreuse, d'&tre plus d'une fois entraîné vers le para- doxe. Lui aussi, selon l'expression de Malthus, ayant trouvé l'arc trop tendu d'un côté, s'est cru dans la nécessité de le forcer de l'autre, voilà pourquoi ses doc- trines n'ont pas produit tout le fruit que l'humanité devait en attendre. II a trop espéré des gouvernements, comme M. de ViIleneuve a trop espéré de Ia Protidence; mais la Pro~idence et les gouvernements ont fait à l'homme de sévères conditions ! Deux ouvrages remarquables à des titres divers, le Traité de législation de RI. Ch. Comte et le nouveau Traité d'économie sociale de M. Dunoyer, ont rappelé les économistes à des idées plus justes, sinon aussi sédui- santes, de la véritable difficulté des questions écono- miques. M. Ch. Comte, fidèle à la méthode expérimen- tale suivie par J.;B. Say, a démontré par les faits ' historiques le plus habilement choisis et le plus ingé-

DE L'EGORONIE POLITIQUE. CHAP. XLI. 425 niedsement comparés, que la plupart des obstacles aux améliorations sociales venaient de ceux même qui en devaient profiter davantage et qui conspiraient perpé- tuellement pour en empbcher l'accomplissement. 11 a fait voir comment les funestes haliitudes de la servitude avaient cor'rompu les maîtres en abrutissant les esclaves, et combien de résistances attendaient, à cliaque con- quête de la civilisation, les hommes de dévouement placés à l'avant-garde. « Car, dit-il ', la nature des choses ou des hommes ne se modifie point selon nos désirs. Les fondateurs de l'esclavage ne sont jamais par- venus à exempter les maîtres de tous maux, ni à leur assurer le monopole des jouissances; les hommes qiii ont tende répartir les plaisirs et les peines d'une manière égale, entre tous les membres d'une société, n'ont pas mieux réussi. Les premiers ont échoué, parce qu'ils ont eu a lutter contre la nature himaine; les seconds ont échoué, parce qu'ils ont eu à lutter contre . les mêmes obstacles. 1) Il m'a semblé qu'lm tel aveu dans la bouche d'un écrivain dont la vie entière a été consacrée à des travaux de civilisation, méritait d'être médité par les esprits généreux qui seraient disposés à adopter d'enthousiasme les doctrines de M. (le Sismondi ou de l'économie politique chrétienne. M. Dunoyer a gourmandé avec plus d'énergie encore les rkveurs de perfectibilitê indéfinie en économie poli- tique. Selon lui, l'initiative des am41iorations en toutes choses appartient aux nations. a Ce sont les agriculteurs qui perfectionnent l'agriculture; les .arts sont avances par les artistes, les sciences par les savants, la politique et la morale par les moralistes et les politiques. II y a .( Traité de ldqiskcctlon, tome IV, iage 503. 13.

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qu'il y a plus <strong>de</strong> bonlieur <strong>en</strong> France qu'<strong>en</strong> Angleterre.<br />

En lisant certains économistes, on croirait que les pro-<br />

duits ne sont pas faits pour les homnies, niais que les<br />

hommes sont faits pour les produits. n Telle est la di-<br />

rection donnée à la sci<strong>en</strong>ce par les économistes <strong>de</strong> la .<br />

nouvelle école française que j'appelle l'école sociale,<br />

parce qu'elle rapporte tous les progrés au perfection-<br />

nem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong> la société, sans acception <strong>de</strong> race, ni<br />

<strong>de</strong> caste, poursuivant <strong>de</strong>s mémes anathèmes, la traite<br />

<strong>de</strong>s noirs et l'exploitation <strong>de</strong>s blancs. fil. Droz esttelui<br />

<strong>de</strong> tous les écrivains <strong>de</strong> cette école qui <strong>en</strong> a le.plus net-<br />

tem<strong>en</strong>t formulé le programme , sans hostilité pour le<br />

prés<strong>en</strong>t et sans illusions sur l'av<strong>en</strong>ir. RI. <strong>de</strong> Sismondi,<br />

esprit éminemm<strong>en</strong>t critique, atait à déraciner <strong>de</strong>s pré-<br />

jugés répandus à la faveur <strong>de</strong>s noms les plus respectés<br />

dans la sci<strong>en</strong>ce, et il n'a pu s'empkcher, dans son ar<strong>de</strong>ur<br />

généreuse, d'&tre plus d'une fois <strong>en</strong>traîné vers le para-<br />

doxe. Lui aussi, selon l'expression <strong>de</strong> Malthus, ayant<br />

trouvé l'arc trop t<strong>en</strong>du d'un côté, s'est cru dans la<br />

nécessité <strong>de</strong> le forcer <strong>de</strong> l'autre, voilà pourquoi ses doc-<br />

trines n'ont pas produit tout le fruit que l'humanité<br />

<strong>de</strong>vait <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dre. II a trop espéré <strong>de</strong>s gouvernem<strong>en</strong>ts,<br />

comme M. <strong>de</strong> ViIl<strong>en</strong>euve a trop espéré <strong>de</strong> Ia Proti<strong>de</strong>nce;<br />

mais la Pro~i<strong>de</strong>nce et les gouvernem<strong>en</strong>ts ont fait à<br />

l'homme <strong>de</strong> sévères conditions !<br />

Deux ouvrages remarquables à <strong>de</strong>s titres divers, le<br />

Traité <strong>de</strong> législation <strong>de</strong> RI. Ch. Comte et le nouveau<br />

Traité d'économie sociale <strong>de</strong> M. Dunoyer, ont rappelé les<br />

économistes à <strong>de</strong>s idées plus justes, sinon aussi sédui-<br />

santes, <strong>de</strong> la véritable difficulté <strong>de</strong>s questions écono-<br />

miques. M. Ch. Comte, fidèle à la métho<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>-<br />

tale suivie par J.;B. Say, a démontré par les faits '<br />

historiques le plus habilem<strong>en</strong>t choisis et le plus ingé-

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