Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

14 HISTOIRE
a Aucun ktat, disait-il, ne peut se soutenir, si les siijets
ne le soutiennent, Or, ce soutien comprend tous les besoins
de 1'~tat auxquels, par conséquent, tous les sujets
sont obligés de contribuer. De cette nécessité il résulte :
premièrement, une obligation naturelle aux sujets de
toute condition de contribuer à proportion de letir
revenu ou de leur industrie, sans qu'aucun d'eux s'en
puisse raisonnablement dispenser : deuxièmement, qu'il
suffit pour autoriser ce droit, d'ktre sujet de cet Etat;
troisièmement, que tout privilége qui tend à i'exemption
de cette contribution estinjuste et al~usif et ne peut ni ne
doit prévaloir au préjudice du public. n
Mais ce n'est pas seulement dans ces généralités finan-
cières que brillent la raison supérieure de Vauban et
son amour ardent de l'humanité ; on retrouvc dans les ,
mo,indres détails l'administrateur habile et l'éconbmiste
éclairé. Il suffit de lire, dans sa Dime royale, le chapitre
qu'il a corisacré à l'impdt du sel, où se trouvent mcilées
des considérations de la plus grande profondeur, au2
détails les plus faailiers et les plus poprilaires. « Le
sel, selon lui, est une manne dont Dieu a gratifié le gdnre
humain, et sur laquelle, par conséquent, il semblerait
qu'on n'aurait pas dû mettre d'impôt. Puis il ajoute :
a La cherti! dli sel le rend si rare, qu'elle cause une
espèce de famine dans le royaume, très-sensible au
menu peuple qui ne peut faire aucune silaison de viande
pour son usage, faute de sel. Il n'y a point de méridge
4 La plus belle analyse qu'on ait faite des idées de Vauban.se
trouve dans l'ouvrage de Steuart (Recherche des principes de l'éco-
nomie politique liv. v, cbap. 2). vote de l'auteur.)
La Dtme royale a été réimprimée depuis dans le premier vo-
lume dz la Collection des principaux e'cononaistes, de Guillaumin,
avec une excellenlaNotice historique sur la oie et les iravaux du
haréchal de Pizuban, de M. E. Daire. (Note de I'kditeui-.)