Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

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et quoique ses écrits présentent peu de traces des pré-
ventions auxquklles il fut exposé pendant nos longiies
réactions politiques, on ne petit s'empécher de recon-
naître qu'il a cédé plus d'une fois à des ressentiments
bien exciisables dans ces temps agités.
Mais ces généreux ressentiments se manifestent bien
plus, dans ses écrits, par quelques boutades épigramma-
tiques, que par des théories passionnées. Les sujets qui
nous touchent le plus vivement aujoqrd'hui, ceux m&me
qui de tout temps ont eu le priyilége de remuer le plus
vivement les esprits, les questions de salaires, de popu-
lation, sembIent l'émouvoir à peine; il procede à leur
examen avec ça rigidité naturelle, et il adopte entière-
ment à leur égard les idées de Malthus. C'est par là dé-
sormais que ses écrits seront vulnérables et qu'ils ne
peuvent manquer d'&tre dépassés par l'école de M. de
Sismoiidi, malgré les erreurs qu'elle a commises et
l'impossibilité oû elle s'est vue jusqu'ici de trouvcr un
remède aux maux qu'elle a si vivement dépeints.
J.-B. Say a trop considéré la production indépeudam-
ment des producteurs. 11 a été séduit par les prodiges de
l'industrie anglaise, de la grande industrie manufactu-
rière, et il n'a pas eu le temps d'apprécier tous les fléaux
qu'elle traîne à sa suite. Il a obéi au préjugé contempo-
rain qui considérait le salaire comme suffisant, non
point parce qu'il faisait vivre, mais parce qu'il .emp&chait
de mourir. Ses études sur la distribution des profits du
travail sont don'inées par l'influence du capital, et ses
considérations sur les effets des consommations publi-
ques portent trop visiblement l'empreinte de sa rancune
contre les abus de la tyrannie. II y a eu deux puissances
que ce grand écrivain a inégalement traitées, quoique
avec une égale injktiie : les capitaux, en leur faisant